| (priadji) you always know just what to say |
| | (#)Lun 8 Juin 2020 - 12:13 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji "… je sais que je ne devrais pas me plaindre mais, ça ne devrait vraiment pas prendre autant de temps. Depuis combien de temps on est là ? Vingt minutes ?" Tu poses la question, sans vraiment attendre de réponse, sur un ton légèrement ennuyé, tournant la tête afin de croiser le regard de Yasmine et de lui lancer un sourire. La patience n’a jamais été ton fort et ensuite tu n’aimes pas l’idée que votre soirée soit retardée ou ruinée à cause d'un contre-temps. Ou alors tu as décidé de voir les choses de manière particulièrement négative ce soir, ou c’est la fatigue qui se fait ressentir. Ça ou le fait que tu ne puisses pas tout contrôler et que certaines choses te dépassent. Une chose que tu as dû mal à admettre ou encore à concevoir d’après ta thérapeute, mais son expertise n’est pas demandée dans un moment pareil et tu es certain que n’importe qui d’autre roulerait des yeux dans cette situation précise. Le plan était très simple maintenant que tu y penses: récupérer Yasmine chez elle, marquer une pause et lâcher un wow à peine dissimulé et pas du tout discret en voyant la brune, car oui, malgré tous les moments passés ensemble il t’arrive encore d’oublier à quel point Yasmine Khadji est magnifique, et ensuite vous conduire dans ce restaurant recommandé par beaucoup. Et passer une bonne soirée. Histoire de. Tu passes toujours de bonnes soirées en compagnie de ta petite-amie, sauf que le décor présent est bien différent de son canapé ou même des murs de son appartement, un bon changement d’atmosphère selon toi. Car vous n’avez pas encore l’âge d’être le vieux couple reclus et asocial, dans quelques mois peut-être, mais pas maintenant, d’où ton insistance pour faire quelque chose qui change de l’ordinaire. Et qui n’est pas de partager une pizza avec la brune toute en essayant de ne pas ramener le sujet du St Vincent sur le tapis, ou de la distraire en dansant pendant qu’elle cuisine et te fait remarquer que tu pourrais mettre la musique un peu moins fort car certains de ses voisins sont légèrement susceptibles. Les deux options te vont parfaitement et c’est toujours assez pour faire apparaitre un sourire sur ton visage et oublier tout le reste, tout ce qui ne se fond pas dans ce décor parfait et qui pèse un peu trop lourd. Comme cette conversation que vous devez toujours avoir, à propos des crises de panique de l’infirmière ou du fait que oui, quelque chose de traumatique lui est arrivé. Ou ton propre boulot, certes, ta lettre de démission a été remise mais dans quelque semaine tu porteras l’étiquette de non-employé et il faudra que tu fasses une petite introspection personnelle et décides de la suite. Ce qui est légèrement ironique quand on sait que tu vois déjà quelqu’un, et que tu as largement mérité une pause et de véritables vacances. Sauf quand dans ton monde, les vacances se font généralement loin de Brisbane, sur une chaise longue, avec beaucoup de crème solaire et une liste de toutes les activités locales à faire et en très peu de temps. Et cette fois-ci, tu aimerais, tu voudrais que Yasmine te suive, sans aucune hésitation et sans penser à ses propres problèmes. Ce qui serait faisable en théorie, et vous en avez déjà discuté, comme deux enfants qui sont en train de parler de leurs cadeaux de Noël, énonçant des souhaits et quelques hypothèses. Mais en réalité ? C’est tout autre chose. Ce n’est pas vraiment ce que tu souhaites ramener sur le tapis ce soir, enfin, si vous pouvez avoir accès à votre table. Tu as pourtant fait une réservation, prenant bien soin de confirmer hier soir, donc… Tu prends rapidement ta décision, indiques à Yasmine que tu reviens, avant de quitter ton siège et te diriger de nouveau vers l’hôtesse. Qui semble lire dans tes pensées, car tu as à peine le temps de t’accouder sur son petit bureau de fortune qu’elle t’adresse un regard qui se veut désolée au possible, accompagné d’un sourire professionnel. "Je suis vraiment désolée, nous avons accumulé pas mal de retard, je vous préviendrais dès que votre table sera prête." "Je comprends, mais c’est un peu une soirée spéciale pour ma petite-amie et moi…" Jouer la carte du petit-ami prévenant et attentionné n’est décidément pas quelque chose de juste, mais si on t’avait dit il y a quelques mois en arrière que tu pourrais t’en servir… tu n’y aurais pas cru, donc autant en profiter, pas vrai ? Tu la gratifies d’un de tes propres sourires et tu la regardes pousser un long soupir avant de s’éloigner, pour vérifier par elle-même s’il n’y a vraiment rien de disponible. Parfait, tu te fais une note mentale de lui laisser un généreux pourboire, l’employée a sans doute déjà dû gérer plusieurs plaintes et autres désagréments ce soir et tu finis par te retourner. Pour capter l’attention de Yasmine et sans doute lui lancer un clin d’œil au passage, sauf que ton regard tombe sur les nouveaux venus dans le restaurant, un autre couple, sûrement là pour les mêmes raisons… probablement, tu n’en sais rien, tout ce que tu sais c’est que la nouvelle venue te fixe, au point de totalement ignorer son gendre qui se propose pour aller déposer sa veste au vestiaire et son regard se fait encore plus insistant quand il s’éloigne lui. "Brisbane est vraiment une toute petite ville. Je suis vraiment surprise que tu ne m’aies pas rappelé." lâche t-elle enfin, s’adressant à toi. Tu regardes par-dessus ton épaule, une fois, deux fois, mais elle ne peut que te parler, vous n’êtes plus que deux près de la réception. "Hmm ? Je crois qu’il doit y avoir erreur sur la personne." Que tu lances automatiquement, car tu ne la reconnais absolument pas. Est-ce qu’elle fait partie des gens que tu croises quotidiennement à la station de police ? Tu en doutes, peut-être que c’est l’air assuré, les boucles brunes, la robe noire qui suit parfaitement les courbes de son corps et qui s’arrête à mi-cuisse ou les talons qui accompagnent le tout… Tu en doutes vraiment. Elle a un léger rire, qui sonne complètement faux, et c’est assez pour que tu fronces les sourcils, essayant vraiment de la replacer. "Et ça c’est une ligne que j’ai déjà entendue… J’ai peut-être de quoi te rafraîchir la mémoire." Elle te fait signe de ne pas bouger et sort son téléphone portable de son sac à main, fouillant clairement dans ses fichiers pour trouver la preuve que oui, vraiment, vous connaissez. "Ta-da !" L’exclamation menace de te faire rouler des yeux, sauf que tu ne peux pas vraiment le faire, maintenant que tu te penches sur son écran de portable, pour regarder le cliché qu’elle a de toi… de vous deux, dans une position qui indique clairement que oui, vous vous connaissez, vous êtes connus et ce dans tous les sens du terme. Et en quelques secondes, juste-là, tu sens que ta petite soirée tranquille avec Yasmine n’est pas sur le point d’arriver. |
| | | | (#)Lun 8 Juin 2020 - 23:10 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price "Edgerton..." Yasmine aurait pu voir un sacré désavantage dans l'idée d'être avec un homme qui ne tenait pas en place, mais ça relevait tout au plus de la petite manie mignonne qu'elle était prête à lui pardonner sans sourciller, quand bien même il passait pour un vieux monsieur bougon. Ce que, à ce moment-là, elle se retint de lui faire remarquer, attendant qu'il pivote dans sa direction pour lui renvoyer un sourire qui signifiait clairement que la patience était une vertu qui lui faisait défaut. Heureusement, il en avait des tas d'autres pour se consoler ; s'il fallait l'en convaincre, elle était prête à lui dérouler la liste non-exhaustive de ses qualités sans avoir besoin de s'y pencher trop longtemps. Dans le genre manque d'objectivité notoire, on ne faisait pas mieux que Yasmine Khadji "Ça ne fait que vingt minutes qu'on est là. Respire." finit-elle par lui dire, s'approchant assez pour lui prendre le menton à une main, et rasséréner son empressement avec un baiser déposé juste au coin de ses lèvres. Et si elle pensait que cette technique serait suffisante pour l'obliger à attendre quelques minutes de plus sans s'agacer, elle se méprenait, et pas qu'un peu. Elle l'entendit alors lui annoncer qu'il revenait, et quand bien même elle aurait eu l'intention de le faire changer d'avis en capturant sa main pour la garder dans la sienne et canaliser son trop-plein d'énergie, elle n'en eut pas le temps. Edge disparu aussitôt son annonce faite, la laissant avec un léger sourire sur le visage et un hochement de tête qui s'arrêta graduellement dans le temps. Elle toupilla sur ses talons pour jeter un regard d'ensemble à l'endroit dans lequel ils avaient réservé, et se dit qu'elle avait sans doute un peu trop de chance à ce moment très précis. Changer d'ambiance était une bonne idée pour eux qui avaient tendance à se cantonner à leur zone de confort, à savoir l'appartement de la jeune femme. C'était une routine réconfortante à laquelle elle s'était habituée plus vite que prévu, les semaines s'étant écoulées si facilement depuis avril qu'elle s'était peu à peu faite à l'idée que c'était ça, sa vie, désormais. Elle changerait pour de bon très bientôt, elle en avait conscience, sa démission restant un sujet phare de l'évolution définitive qu'elle s'accorderait et qui restait constamment dans un coin de sa tête, son imminence restant trop difficile à oublier. Tout le monde à l'hôpital savait, Molly en tout premier lieu. Elle ne vivait pas bien l'information, mais elle comprenait plus que quiconque que sa comparse de longue date veuille voguer ailleurs, notamment pour prendre soin de sa santé mentale ; elle était l'une de celle qui avait assisté à sa déroute depuis son retour du Niger, alors elle savait combien elle avait pris sur elle, surtout au cours des dernières semaines. Oui, cette démission était essentielle pour Yasmine. Sloan l'avait compris lui aussi, la rancardant sur des postes à pourvoir avant même qu'elle ne puisse se lancer dans des recherches poussées pour revoir sa vocation – il lui semblait que le jeune homme lui en voulait moins de s'être éloigné de lui depuis quelques temps. Toujours est-il que de sa démission, elle n'en faisait pas un secret, pas comme le reste des choses qu'elle avait gardées pour elle au cours de ces dernières années. Surtout, elle ne laissait personne s'attribuer voix à ce nouveau chapitre qu'elle se préparait à écrire ; quelque part, ça lui permettait d'envisager la suite de sa vie avec plus de sérénité, elle qui avait tant redouté d'admettre qu'elle n'allait pas bien, elle prenait sens qu'elle aurait bientôt toutes les cartes en mains pour aller de l'avant et reconstruire sur les vestiges de son échec cuisant. Tout irait bien, c'était son instinct qui le lui soufflait et pour une fois, elle qui ne s'y fiait que lorsqu'elle déambulait dans les couloirs des urgences, elle était bien tentée de lui accorder le bénéfice du doute. Bien loin de l'alarmisme de Norah et de ses conseils, Yasmine sentait le vent tourner et son cœur s'alléger. Elle pouvait mettre tout ça sur le dos d'Edgerton et de son influence, sa présence représentant une constante à laquelle elle ne pouvait pas, et ne voulait pas, échapper tant il était évident qu'il faisait partie à 75% de l'avenir qu'elle se donnerait les moyens de rebâtir de ses propres mains. Elle était confiante, plus qu'à un moment donné en tout cas, et peut-être que ses confidences récentes au sujet de ses angoisses en était la cause.
Qu'importe la vraie raison finalement, elle n'avait pas été aussi tranquille depuis trop longtemps ; des vacances n'auraient pas été de refus toutefois. Un constat qui lui traversa l'esprit lorsqu'elle toupilla dans le sens inverse pour reposer ses yeux sur le chemin qu'Edge foulait à nouveau pour la rejoindre. Elle se concentra pour l'accueillir avec la tirade qui s'imposait, et qui cette fois en revanche, mettait en évidence son côté vieillard un peu râleur si peu assumé. Seulement, elle se retrouva à froncer les sourcils à l'instant où il marqua une halte pour s'adresser à une femme qui l'alpagua non loin de l'entrée du restaurant. Yasmine estima avoir suffisamment fait le pied de grue pour ce soir, aussi s'approcha-t-elle d'eux avec un grand sourire sur le visage pour finalement, et tendrement, glisser une main entre les omoplates du jeune homme. Elle lui demanda en se plaçant tout à ses côtés, la voix suffisamment basse pour qu'il soit le seul à l'entendre "Tout va bien ?" Elle sonda très brièvement ses yeux avant de renouer avec sa politesse légendaire, et de tourner la tête vers l'interlocutrice de son petit ami qu'elle ne distingua pas tout de suite. En revanche, ce qu'elle brandissait dans l'espace qui les séparait tous les trois, ça s'imposa à son regard comme l'illustration gênante d'une discussion à laquelle elle n'avait très clairement pas été conviée. Son sourire s'éteignit pour mieux se rallumer plus faiblement après un instant à rassembler toute sa conscience pour comprendre ce qu'elle voyait. L'information se forma dans son esprit en même temps que quelque chose se réveillait en elle. Placide, elle marqua une pause. En vérité, juste une fraction de seconde, le temps pour qu'elle puisse retirer précipitamment sa main d'entre les omoplates d'Edgerton et commenter, cette même main repoussant une longue mèche lisse de cheveux de son visage ; sa voix s'imprégna d'une neutralité épaisse que certain aurait très certainement définie comme étant passive-agressive "Un cliché pris avec un téléphone portable. Je croyais que tu détestais ça." crut-elle bon d'entamer, détournant sans difficulté le regard du cliché qui resta pourtant gravé au centre de sa rétine, tellement longtemps d'ailleurs qu'elle eut bien du mal à se faire une idée de l'exactitude de l'expression du jeune homme qu'elle regarda fixement tout en continuant à s'adresser à lui "Très Jolie." La femme, l'intention, la photo… un tantinet vulgaire pour ses goûts d'amatrices du dimanche. Mais elle n'était pas une experte après tout, alors pouvait-elle vraiment juger ? Non. Ça ne l'empêcha pas d'ajouter dans un brusque excès de zèle injustifié qu'elle puisa dans les heures qu'elle avait passé à écouter son photographe de petit ami lui parler de la meilleure manière de prendre de bonnes photos ; on ne pouvait pas l'accuser de ne pas prêter attention à ce qu'il disait, même si elle se laissait souvent distraire parce que dans le fond du fond, elle ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il essayait de lui enseigner. Elle avait retenu quelques petites choses quand même ; le moment d'étaler sa science était venu, on dirait "Un peu trop de surexposition. Mais jolie." Un nouveau sourire qui n'était pas destiné au jeune homme fendit une autre fois son visage. Elle tourna une nouvelle fois la tête pour croiser le regard de la jeune femme qui lui faisait face, et à qui elle fit avec toute la distinction dont elle était dotée ; pour autant sa mâchoire se carra visiblement, roulant sous la peau délicate de son visage embelli par un maquillage discret, mais efficace "Enchantée. Je…" D'un pouce peint en rouge foncé, elle désigna un coin par-dessus son épaule quand elle reprit, posant très brièvement ses yeux sur Edgerton qu'elle informa tout aussi brièvement "Je te laisse terminer avec ton… amie ?" Interrogation inutile qu'elle ravala trop tard "Ravie d'avoir fait vo… hum." Elle ne termina même pas sa phrase destinée à la jeune femme. Yasmine laissa ses talons prendre les commandes, et prit immédiatement la tangente pour mieux les laisser… se retrouver ? Elle laissa un rire, semblable à un léger soupir fuyant par ses narines, lui échapper, et tacha de se recentrer mentalement pour ne pas manquer l'arrivée de la réceptionniste qui s'approchait d'elle et qui, avec un air de soulagement sur le visage, l'informa que leur table était prête. La bonne cliente qu'était Yasmine décrocha la très fine anse de son sac de son épaule pour y trifouiller brièvement à l'intérieur. Elle en sortit un généreux billet qu'elle lui tendit sans plus de cérémonie. Parce que la soirée était terminée, pas besoin d'être un génie pour l'avoir deviné "Pardon d'avoir autant insisté. Vous avez été parfaite. Merci." la rassura-t-elle avec signe de tête pour appuyer ses propos plus que sincères. Un échange de regards supplémentaires, puis elle lui faussa compagnie pour rejoindre l'entrée vitrée du restaurant, replaçant alternativement sac et cheveux sur ses épaules avec un seul objectif en tête : échapper aussi bien aux retombées de cette rencontre inopinée, qu'à cette chose qui sommeillait en elle, et qui s'était réveillée à la seconde où elle avait posé les yeux sur le cliché. |
| | | | (#)Mar 9 Juin 2020 - 21:52 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu n’es pas une personne particulièrement religieuse. Pas du tout d’ailleurs et contrairement à Yasmine, tu n’as pas grandi avec un ou plusieurs parents qui se sont chargés de te relayer leur foi et de t’apprendre des enseignements cruciaux en espérant que tu les appliques dans la vie de tous les jours. Et ce, pour que tu sois protégé d’une quelconque façon. Non, tu es plutôt pragmatique, tu crois en ce que tu vois devant toi, tu n’es pas un fan des hypothèses et des et si, bien au contraire. Cela ne veut pas pour autant dire que tu es une tête de mulle finie et que tu prends toutes tes décisions rapidement et sur des coups de têtes, loin de là, tes actes sont réfléchis et loin d’être impulsif, tu te laisses guider par ton instinct et ce que ton cœur te dicte. Tant pis si cela t’a déjà conduit dans le mur, plusieurs fois, aussi brutalement qu’on peut le faire, tant pis si cela t’a laissé avec beaucoup plus de regrets que la plupart des gens de ton âge, ce n’est pas comme si tu pouvais tout effacer d’un simple claquement de doigts, tourner toutes les pages et juste devenir quelqu’un d’autre. Cela ne fonctionne pas comme cela et pourtant, bien loin des superstitions et des mises en garde qu’on aurait dû te donner au fil des années, Tamara a bien essayé, mais sans grand succès, tu sais et a toujours su que tu n’étais pas le genre de personne qui reste heureuse très longtemps. Karma, justice profonde, peu importe, dans ton quotidien, les moments de légèreté se font très rares et ils sont généralement suivis par des périodes beaucoup moins joyeuses, beaucoup plus sombres, qui ne reviennent jamais dans les conversations ou quand on cherche à prendre de tes nouvelles. Donc tu aurais dû savoir, que ce calme, ce semblant d’équilibre entre Yasmine et toi n’allait pas vraiment durer et que ta vie, la réalité, finirait par te rattraper tôt ou tard. Tu t’y attendais dans un sens, tu ne pensais pas que le messager en question viendrait avec ce type de photos ou aurait ce sourire-là sur son visage. Tu fronces les sourcils, l’esprit vide pendant quelques secondes, car rien ne vient, tu ne vois pas vraiment quoi dire, tu ne te rappelles pas comment ni pourquoi cette photo a été prise. Tu pourrais essayer, de faire la focale justement, de te rappeler vraiment mais… à quoi bon ? Vous avez clairement passé un bon moment, une bonne nuit, et comme à chaque fois que ce genre de petites aventures prend fin, tu passes à autre chose. Est-ce que cela fait de toi un connard fini ? Très probablement, mais tu n’as jamais promis quoi que ce soit d’autre que ces heures-là, ou d'utiliser son numéro de téléphone d'ailleurs. Tu pourrais le lui rappeler, lui dire que votre accord lui a très bien convenu aussi, sauf que si tu n’es plus cet homme-là, tu n’es plus seul. Et que pendant ta propre réflexion, Yasmine t’a rejoint et tu n’as pas vraiment le temps ni l’opportunité de dire à l’autre de ranger tout ça et de faire semblant de ne pas apprécier autant la situation. Elle te rappelle une autre brune, sauf que Jo aurait eu un peu plus de répondant que cela et elle t’aurait d’abord demandé ce que tu fiches ici. Ensuite elle aurait commenté tes fringues et après, elle s'en serait prise à Yasmine. Bref, ce n’est pas le moment de songer à la serveuse, vraiment pas, tu concentres toute ton attention sur ta petite-amie qui malheureusement, voit la fameuse photo et tu pousses un soupir à la remarque de Yasmine. Car évidemment, c’est le détail le plus important maintenant, pas vrai ? Certainement pas la scène immortalisée ou le fait que ce n’est pas elle à tes côtés. Tu sens ton estomac se resserrer au moment où Yasmine, fidèle à elle-même, reprend la parole, vos regards se croisent, de façon trop furtive, tu ne sais pas quoi lire dans le sien et tu te demandes de quoi tu as l’air. Tu connais cependant assez Yasmine pour savoir qu’elle ne va probablement pas rester dans les parages, l’infirmière n’est pas douée avec les confrontations et le reste non plus. "Non ce n’est pas…" Elle n’entendra pas la fin de ta phrase, le mot manquant à ce petit puzzle, vu que Yasmine s’adresse à la réceptionniste, quittant le restaurant sans un regard pour toi la seconde d’après. Oui, une soirée complètement ruinée, songes-tu. Tu n’as pas été le seul à remarquer le départ, plutôt bruyant de ta petite-amie, malheureusement pas. "Oh, je vois pourquoi tu ne m’as jamais rappelé. Elle est mignonne… dans le genre je me laisse aller mais mignonne." La remarque, complètement déplacée et faussée est assez pour te faire réagir et tu fronces les sourcils, prenant une profonde inspiration. Car en l’espace de quelques secondes tu es passé par beaucoup de cases, de détendu à intrigué, déçu dans un sens et maintenant en colère et même dépité. "Oh je ne te demandais pas vraiment ton avis donc… bonne soirée, et j’espère qu’on ne se recroisera plus jamais. Et oui, c’est la version polie de ce que j’ai vraiment en tête." C’est tout ce que tu lâches dans la direction de l’autre, captant son attention pour quelques secondes de plus, juste une minute avant qu’elle ne soit distraite par sa propre compagnie. Tu lui lances un regard acide, certain que oui, elle est très contente de son effet et tu finis toi aussi par te tourner vers la réceptionniste. Qui semble ne plus vraiment comprendre ta requête précédente entre tes dires et ceux de Yasmine. "Je crois que vous pouvez donner notre table à quelqu’un d’autre. Désolé de vous avoir dérangé." Tu fais de ton mieux pour lui lancer un sourire, complètement hypocrite et forcé, mais elle le mérite, ce n’est pas elle qui a ruiné ta soirée au final et c’est avec des foulées rapides que tu sors toi aussi de l’établissement. Pour retrouver Yasmine. Et t’excuser. Probablement un million de fois, car elle ne méritait vraiment pas de voir cette photo-là ou juste d’avoir une preuve supplémentaire que vos deux passés respectifs sont complètements différents. Maintenant que tu y penses, vous n’avez jamais eu cette conversation-là et très sincèrement, tu pourrais t’en passer, tu n’es pas la personne la plus sage que tu connaisses. Sauf que les histoires qui ne durent qu’une seule nuit ou moins ne comptent pas du tout à tes yeux, ce n’est que du vent, de simples distractions pour passer le temps et … c’est tout, rien de plus, rien de moins. Pas un sujet sur lequel tu aimes particulièrement épiloguer, et il serait encore plus épineux de le faire avec Yasmine, vu votre précédente relation. "Yasmine !" Il n’y a qu’elle sur le parking et la repérer est plutôt facile, vu l’heure, la plupart sont déjà attablés ou dans le propre véhicule sur la route. Mais la brune est toujours là et même si elle te tourne encore le dos pour le moment, il ne te faut que quelques foulées pour arriver à sa hauteur. "Tu comptes aller jusqu’à chez toi à pieds ou … je pose la question, au cas où." Tu espères que la réponse est négative, vraiment, parce que tu te vois mal raccompagner la brune chez elle, maintenant, après seulement une trentaine de minutes passées dehors, donc cinq à croiser une de tes … ex ? Oui, à défaut, c’est le terme le plus correct. Tu prends une profonde inspiration et te plantes sciemment devant elle, assez pour ralentir ses propres pas et pour que vos regards se croisent. De ton côté, rien n’a changé et tu réalises en la fixant, que oui, tu lui dois des explications, et de véritables excuses. Car depuis votre première conversation au St Vincent, la plus mouvementée d'ailleurs, tu ne lui as rien caché. Tu as admis, plutôt facilement, quand tu n’étais pas prêt à aborder certains sujets et elle l’a accepté, sans jamais te pousser dans tes retranchements. Sauf que tu n’as pas vraiment le choix à ce moment précis. "Je ne sais pas quoi dire vraiment, ou même par où commencer. Si, désolé, je le suis vraiment... ce n’était vraiment pas ce que j’avais en tête pour ce soir. Pas du tout même." Que tu commences, sincère au possible et parce qu’il s’agit de la vérité, les dernières minutes n’ont définitivement pas été préméditées. "Je suis désolé, elle s’est sentie obligée de … bref, oublions, je suis responsable aussi, c’était… une veille connaissance, mais ça tu t’en doutes déjà." La solution facile serait de reporter le blâme sur une autre personne, de tout simplement hausser les épaules et peut-être faire comme si de rien était. Sauf que cela sera lâche au possible et un manque de respect flagrant envers Yasmine. "C’était, il y a longtemps et crois-moi quand je te dis que ce n’était pas important. Du tout. La preuve, j’avais complètement oublié avant de voir le cliché." Probablement pas la meilleure défense du monde, mais tu ne cherches pas à te défendre loin de là, tu dis tout simplement tout ce qui te viens à l’esprit, honnête au possible car tu ne sais pas comment gérer cette nouvelle situation et l’impasse dans laquelle vous vous trouvez. "Est-ce qu’on peut juste passer à autre chose et oublier ce début de soirée… plus que loupé ?" Tu poses la question, regardant toujours Yasmine, prêt à entendre ce que la brune à dire et prêt à accepter tes torts. |
| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 0:00 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price Yasmine n'avait jamais ressenti le besoin de questionner Edge sur son passé amoureux, ou qu'importe comment il l'appelait au juste. Peut-être parce qu'elle était consciente que sa propre réaction serait difficile à contenir, mais aussi qu'un sentiment cuisant d'humiliation viendrait violemment réveiller les quelques insécurités qu'elle trainait depuis qu'elle était adolescente. Ce n'était pas ça le pire finalement. Ses insécurités, elle commençait à les apprivoiser, encore trop timidement au goût de ceux qui se plaçaient en experts de la confiance en soi, néanmoins elle savait qu'un déclic se ferait un jour où l'autre et qu'enfin elle accepterait de vivre avec le fait qu'elle était celle qu'elle était. Plutôt belle donc, d'après ses proches – étaient-ils objectifs d'ailleurs ? –, même si elle ne rentrait pas dans les canons de beauté standards où la blondeur et la peau laiteuse étaient portés au rang de St-Graal. Non, le pire, c'était l'autre chose. Comme si elle n'avait pas déjà assez raison comme ça, Queen Bey faisait définitivement office de parole divine lorsqu'elle disait préférer passer pour folle que d'admettre qu'elle était jalouse. Ça leur faisait un point commun que Yasmine aurait pu chérir, en bonne fan de la première heure qu'elle était, si elle n'avait pas su que cette infime partie de la femme qu'elle était devenue n'était pas la plus glorieuse. Et une chose était certaine, c'était qu'elle détestait tellement ça qu'elle faisait tout pour la fuir quand elle sentait qu'elle remuait dangereusement à l'intérieur d'elle-même – comme c'était le cas à cet instant-là, la forçant à quitter le restaurant sans demander son reste. Elle avait vu Edgerton rien qu'une seule fois interagir avec une autre femme dans ce genre de circonstance. Puisqu'elle n'était pas née de la dernière pluie malgré toute la candeur dont elle faisait preuve parfois, Yasmine avait très vite saisi que les rencontres furtives, bien souvent nocturnes, faisaient partie de ses habitudes d'homme célibataire et maître de ses choix et de ses actions. Il était un homme, il avait besoin de contacts… elle l'avait tout aussi bien saisi trois ans plus tôt quand il s'en était remis à quelqu'un d'autre pour soulager la tension qu'elle lui imposait constamment, soufflant le chaud et le froid sans trop le vouloir cependant, transie par ses propres traumatismes et incertitudes. Honnêtement, elle n'avait aucun problème avec ça, et elle ne le jugeait en aucun cas non plus. Chacun mène sa vie comme il l'entend, aussi si lui trouvait là un passe-temps dans la cueillette de jeunes femmes qu'il finissait par ramener chez lui ou d'ailleurs, grand bien lui faisait ; d'aucuns diront qu'il aurait eu tort de s'en priver. Certes, c'était pénible à avaler pour la jeune femme, elle ne le cachait pas… toutefois, elle l'acceptait sans broncher, consciente que tous se construisaient en vivant des expériences qui finissaient un jour où l'autre dans la case passé de chacun. Elle n'avait pas son mot à dire sur le sujet, et peu importait le temps qu'ils passeraient ensemble, jamais elle ne l'aurait. Jalouse, elle l'était sans aucun doute possible, et ce n'était pas simple à avouer. Elle n'était pas pour autant une de ces femmes qui se torturait l'esprit en imaginant leur amoureux dans les bras d'une autre, toute prête à faire appel à des forces supérieures pour qu'elles soient punies d'avoir un jour posées les mains sur lui. D'autres avaient posés les mains sur elle aussi, ainsi la vie était faite, et bien qu'elle paraissait plus sage que lui, elle était la seule à détenir la clef de cette intimité relative qu'elle avait partagée avec ses anciens petits amis et qui avait beau ne pas s'apparenter à celle que lui avait partagée avec ses anciennes petites amies, qui restait toutefois une garantie qu'elle aussi, elle avait un passé. Mais sur ça non plus, elle n'avait pas besoin de revenir, quand bien même Edge lui aurait posé la question lui aussi, sa réponse aurait été toute trouvée : le passé, c'est le passé. Elle pouvait vivre avec celui d'Edgerton. Elle n'y pensait même jamais, à quoi bon ? Pourtant, y être confrontée en direct, c'était lui rappeler à quel point elle était hors-compétition, et pas dans le meilleur sens du terme. C'était égoïste de sa part de ne serait-ce prétendre qu'à vouloir le garder rien que pour elle, alors qu'il méritait sans doute beaucoup mieux que ce à quoi elle l'avait habitué dans le passé, que ce à quoi elle l'habituait désormais. Et elle ne parlait même pas de l'absence de vrais rapports physiques… c'était un tout. Il était lui, elle était elle… c'était amplement suffisant pour s'apercevoir que quelque chose ne collait pas finalement – de son point de vue en tout cas. Encore une fois, elle en avait été témoin, et ça l'avait frappée de constater à quel point elle était différente de toutes ces femmes desquelles il semblait proche ; contrairement à elle, celle de ce soir avait des caractéristiques communes avec celle de la station-service… de quoi semer un doute vicieux dans son esprit qui partait de la conclusion qu'il était beaucoup trop bien pour elle sur tout un tas de plans que quelque part, c'en était douloureusement risible. Et dans d'autres circonstances, elle en aurait peut-être souri rien qu'un tout petit peu d'honteusement remarquer qu'elle était beaucoup trop amourachée de lui pour le laisser filer avec une femme qui lui conviendrait dans tous les sens du terme ; le doute n'existait plus pour elle à ce moment-là, il pouvait aspirer à une toute autre catégorie.
En sortant du restaurant, la mine qu'elle arborait était bien loin de celle qui résultait d'une bonne tranche de rigolade. Cette situation était avilissante, parce qu'au-delà de tout, elle ne s'y était pas attendue – et pourquoi aurait-elle dû s'y attendre d'ailleurs ? Yasmine repoussa cette pensée, traversant la petite rue pour rejoindre le parking qu'elle avait l'intention de parcourir sans s'arrêter devant la voiture du jeune homme dont elle entendit la voix chaude et puissante se réverbérer sur l'asphalte. Elle n'était pas fâchée contre lui, elle voulait juste mettre un peu de distance entre eux pour ne pas rendre les choses plus embarrassantes qu'elles ne l'étaient déjà, et surtout s'ôter l'occasion à l'un et l'autre d'envenimer quoi que ce soit. Ce n'était sans doute pas malin de compter sur la fuite pour désamorcer la situation, mais c'était tout ce dont elle était capable à ce moment-là. La jalousie était son plus gros défaut, la gestion de conflit sa plus grosse lacune… on ne peut pas tout avoir comme l'aurait dit sa mère. Droite sur ses talons sortis spécialement pour l'occasion, Yasmine continua son chemin. Elle cala lorsqu'Edge s'inséra entre elle et son chemin et fatalement, elle s'arrêta, non sans avoir posé, par réflexe instinctif, une main aux doigts dépliés sur la poitrine du jeune homme dans l'unique but de l'inciter à reculer. Une entreprise qui échoua, et qui la força à définitivement cesser de s'agiter. Elle le regarda brièvement, secouant la tête en même temps "Je suis pas fâchée contre toi… mais mets-toi à ma place juste deux petites secondes." Elle ne le lui demandait pas souvent, et peut-être qu’au fond, c'était un peu injuste de vouloir l'y soumettre à cet instant. Mais vraiment, comment aurait-il réagi si les rôles avaient été inversés ? S'il avait été confronté à l'illustration de l'intimité qu'elle avait partagé avec quelqu'un d'autre que lui ? Ce n'était même pas une question de jalousie, c'était une question de fierté… et elle avait beau l'aimer à en perdre toute impartialité, elle savait qu'il en avait assez pour, tout comme elle, ne pas bien le gérer. Elle détourna la tête, ne voulant pas affronter son regard tout de suite. Il saurait y lire trop de choses qu'elle voulait être la seule à pouvoir contrôler… comme le sarcasme qui le fit étinceler lorsqu'il parla de vieille connaissance. Yasmine récupéra sa main, pencha la tête sur le côté, et croisa les bras sur sa poitrine "Vous aviez l'air plus intimes que de simples vieilles connaissances, Edge." objecta-t-elle sans trop s'y appesantir, ses yeux se plissant doucement pendant que la photo sur laquelle elle avait posé le regard apparut sur son écran mental comme un souvenir désagréable qu'elle refoula tout de go, secouant encore une fois la tête pour mieux y parvenir "Je connais des tas de gens, moi aussi. Pourtant je suis à peu près certaine qu'aucun d'eux ne garde de photos de moi de ce genre dans la galerie de son téléphone portable." Et pour finir, elle fronça les sourcils en ajoutant tout de suite après, dans une vaine tentative de mettre un terme à cette discussion "Je veux pas me disputer avec toi. Pas pour ça. Je veux juste rentrer. Seule. C'est rien." Si elle restait là, à se confronter à tout ça, elle devinait sans mal que ça partirait en pugilat. Déjà, l'entendre s'excuser lui donnait envie de se coller des gifles à elle-même, tant il paraissait insensé qu'il soit forcé de considérer son passé comme une erreur qu'il devait justifier pour la rassurer – c'était injuste, elle le savait. Et elle savait aussi qu'elle s'était déjà montrée trop injuste avec lui dans le passé, elle n'avait pas envie que sa jalousie la pousse à recommencer. Elle reprit comme si elle ne s'était pas interrompue, gardant toujours le soin de ne pas le regarder directement tandis que ses doigts trouvèrent un long rideau de cheveux qu'elle cala derrière son oreille. La voix douce, mais tendue, elle lui dit "On n'est même pas obligés d'en discuter ce soir, ou même d'en discuter tout court. Je… Une légère inspiration lui fût indispensable. Enfin, un sourire mécanique remonta ses pommettes pour souligner l'évidence qu'elle souleva alors "Je veux dire que… c'est pas comme si j'ignorais que t'as eu des aventures et des petites amies avant moi." Le terme était tellement puéril, se dit-elle en en s'entendant parler. Elle le refusait d'autant plus qu'elle savait que c'était de cette façon qu'il la définissait, qu'elle le définissait aussi, à défaut de mieux. Petit ami, petite amie… ils n'étaient plus au lycée, ce qu'elle ressentait pour lui méritait autre chose que cette vulgaire étiquette tout droit sorti d'un roman pour pré-adolescents. Une nouvelle fois, elle glissa ses cheveux, à deux mains cette fois, derrière ses oreilles, laissant ses mains suspendues devant elle, paumes à l'extérieur, lorsqu'elle allongea sa parole "Je veux juste dormir sur tout ça et passer à autre chose." Et elle posa à nouveau une main sur la poitrine du jeune homme. Un geste de réconfort qu'elle savait efficace d'ordinaire "C'est pas comme ça que j'imaginais notre soirée non plus, c'est vrai… mais c'est pas grave, je t'assure. J'avais pas très faim de toute façon." Elle s'imposa de le regarder dans les yeux, un peu comme pour chercher son approbation. Quand, en même temps, il reprit la parole. Il la connaissait par cœur, il verrait que brusquement, elle se raidit ; si fort que sa cambrure devint douloureuse, ainsi soutenue par ses talons qui lui parurent beaucoup trop fins pour supporter le poids qui lui plomba les entrailles. Yasmine fixa Edgerton. Longtemps. Sa main glissa de la poitrine du jeune homme jusqu'à la sienne comme pour retenir le bond que fit son cœur quand elle l'entendit "Parce que y en a eu tellement que t'as besoin qu'on te rafraîchisse la mémoire ?" Une pause inutile au milieu de la pique, le temps que sa langue claque contre son palais et qu'un filet d'arabe ne s'échappe de sa gorge, avant que son anglais lui revienne instantanément, légèrement plus tranchant "T'es sérieux ? Tu te rends compte de ce que tu dis ?" rétorqua-t-elle donc, la voix blanche. Et elle sut à l'instant où elle laissa sa réflexion prendre forme dans l'espace qui les séparait que ça y était, elle s'était laissé influencer par l'émulation qui grouillait dans son ventre et qui soudain, avec une perfidie certaine, lui fit se demander combien de fois ce genre de choses arriveraient exactement. Son regard resta verrouillé au sien. Le menton légèrement rentré, et un nouveau sourire fendant l'expression stoïque de son visage, Yasmine finit par baisser la tête pour contrer toutes les questions qui se soumirent à elle et qu'elle ne voulait pas laisser percer, aussi bien dans ses pensées qu'ailleurs, et surtout pas à voix haute. Un rire semblable à un soupir arraché de force fila d'entre ses lèvres enduites de rouge à lèvres ton sur ton, illustration de l'infime déception qu'elle ressentit devant ce choix malheureux de vocabulaire. Elle se trouva affreuse de lui en tenir rigueur. Elle laissa passer un instant ; je ne veux pas me disputer avec lui, se répéta-t-elle inlassablement en pensées… et puis prenant une très profonde inspiration qui fit bouger tout le haut de son corps pour reprendre vie, de sa poitrine à ses épaules, elle rompit le silence en relevant la tête, son visage se parant d'un nouveau masque aussi placide que le ton de sa voix "Je t'appelle demain." Elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Elle le contourna. Sans le toucher. Mais un pas à peine suffit pour qu'elle fasse volte-face, toupillant sur elle-même. Laissant de prime abord l'impression qu'elle cherchait ses mots, la bouche entrouverte… alors qu'elle savait exactement ce qu'elle allait lui dire. Yasmine se lança "Je serai jamais comme ça tu sais." Les bras ouverts dans un geste où le dépit transparaissait de façon manifeste, elle explicita avec la même intention, l'hésitation s'invitant définitivement pour mieux accentuer sa prononciation "Je serai jamais comme elle, comme la femme de la station-service…" C'est-à-dire assez sûre d'elle pour les laisser lui tourner autour sans que ça ne lui fasse quelque chose à l'intérieur de tout son être. Elle savait qu'elle avait, et qu'elle aurait toujours, une longueur de retard sur ces femmes-là ; des femmes qui savaient s'y prendre pour attirer l'attention d'un homme comme lui, des femmes qui savaient aussi s'y prendre pour le garder près d'elles, et ce sans redouter leur inexpérience qu'elles ne prenaient pas la peine de comparer à la sienne parce qu'elles savaient que la leur, d'expérience, équivalait de toute façon – sans rien redouter de façon générale tant elles transpiraient le charme et la séduction. Ses yeux papillonnèrent, ses cils trop lourds de mascara, pendant qu'elle essayait de poursuivre… mais sa rhétorique s'éteignit tout à coup. Yasmine regretta de remettre l'épisode de la station-service, mais la réalité était là, et elle avait besoin de l'exprimer pour qu'il comprenne qu'elle n'était pas dupe, qu'elle savait parfaitement ce qu'elle risquait en continuant d'être celle qu'elle était ; sa confiance en lui était aveugle, c'était celle qu'elle s'accordait à elle-même qui péchait fortement. |
| | | | (#)Ven 12 Juin 2020 - 0:14 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu n’as pas la marche à suivre pour une situation telle que celle-ci. Tu ne sais pas ce qu’il faut dire, comment agir, quoi penser et comment te comporter car tu n’avais pas prévu de te retrouver là, il y a quelques heures, quelques minutes de cela. A essayer de sauver ce début de soirée et de tout simplement passer à autre chose. S’il y avait une formule toute préparée pour ce genre de moments gênants et plus que désagréables, tu t’en servirais très certainement, sauf que ce n’est pas le cas. Tu n’as de solution magique et quand ton regard croise celui de Yasmine, tu ne sais pas ce que tu dois chercher, tu ne sais pas ce que tu dois craindre ou encore redouter. Beaucoup de moments passés en sa compagnie, encore plus à l’observer sous toutes les coutures et pour autant, l’expression sur le visage de la brune est nouvelle, la façon dont elle fuit ton regard aussi. Comme si… comme si elle te laissait sciemment sur la touche, dans le flou, pour que tu ne sois pas en mesure de mettre le doigt sur ce qui l’habite et ce qui la tracasse à cette seconde précise. Et la sensation est nouvelle et tellement amère après tout ce que vous avez vécu, respectivement, ensemble, après toutes les confessions, c’est un peu comme revenir à la case départ, trois ans en arrière, quand il était plus important de conserver les apparences que de se parler vraiment. Et tu refuses vraiment d’en revenir là, c’est uniquement pour cela que tu insistes, uniquement pour cela que tu t’es planté, littéralement, devant la brune. Pour entendre ce qu’elle a à dire, bon ou mauvais, tu es certain de pouvoir tout encaisser. Car cela a été le cas ces dernières semaines, car il n’y a jamais rien eu de trop horrible ou inavouable entre vous deux. Du moins, c’était ce que tu croyais, et pourtant, tu t’accroches à chacun des mots de la brune car non, tu n’as pas la moindre idée de ce qu’elle peut ressentir et tenter de minimiser la situation n’était peut-être pas la meilleure marche à adopter. "Je…" Tu n’as pas vraiment de justifications pour cela, juste ta façon erronée de voir les choses, tu ne peux pas vraiment l’expliquer, il te faudrait des heures pour le faire et ce n’est pas une conversation que tu veux avoir avec Yasmine. Lui expliquer la différence entre quelque chose de purement physique et le reste, toi, tu fais bien la part des choses justement, très facilement, un peu trop facilement, on pourrait te le reprocher d’ailleurs. Et les prochains mots de la brune sonnent comme des reproches, tu as presque un mouvement de recul lorsqu’elle t’annonce qu’elle compte rentrer seule, et surtout vous éviter une dispute. Comme si c’était la pire des choses qui pouvait vous arriver, vraiment… Non, la pire des choses serait que tu continues de parler, continues d’expliquer à Yasmine que ça, que les petites aventures n’ont pas vraiment d’impact sur toi, qu’elles vont et viennent facilement dans ta vie -du moins c’était le cas- et que tu as toujours une mémoire plus que sélective dans ces cas-là. Mais l’idée de laisser la brune repartir comme ça, maintenant, sans lui donner un semblant d’explication, alors qu’elle essaie d’effacer tout ça … D'effacer toute cette soirée. Comme si tu lui avais annoncé qu’il allait pleuvoir ce soir… tu ne sais pas quoi en penser, cela te laisse vide, un peu froid d’ailleurs, de voir qu’il est facile pour elle d’imaginer partir, sans en savoir plus et sans même essayer. Essayer quoi au juste ? Tu n’en sais rien, mais tu as presque envie de la voir en colère, presque, cela prouverait qu’elle en a quelque chose à faire. Oui, c’est tordu comme logique, tu ne l’expliques pas, mais Yasmine sait pertinemment qu’en explicitant sa requête tu n’as pas d’autre choix que de la laisser tranquille. Car tu es bien des choses, mais définitivement pas le type qui impose sa présence quand elle n’est pas désirée, non, tu n’es décidément pas cet homme-là. L’homme qu’elle décrit la seconde d’après alors que oui, un vrai élan de colère passe sur son visage et change son maintien, un peu plus. Beaucoup plus. "Pardon ?" Parce que c’est bien de la surprise qui passe sur ton visage et tu es content qu’il y ait une certaine distance entre vous, car tu n’es plus certain de rien, cela doit être visible dans ton regard et le nouveau sourire de la brune fait tâche et tu regrettes ton souhait précédent, décidément pas de la colère, fronçant déjà les sourcils. Parce que c’est un autre problème qui prend forme, ce truc que fait Yasmine, qui explique ses crises de panique et d’autres choses, refouler ses émotions n’est pas la chose à faire, car elles finissent par arriver un peu trop brutalement et un peu trop vivement. Et même si la situation s’y prête, même si tu peux comprendre sa colère, le ton et les mots te piquent un peu trop vivement pour que tu les acceptes. Mais tu ne dis rien, tu te contentes de prendre une profonde inspiration, pour ne pas en rajouter, car vous avez sans doute mérité une soirée au calme tous les deux et qui sait… en reparler demain sera peut-être une meilleure idée. Tu n’en sais rien, tu ne sais pas quoi en penser, tu n’es même plus certain de savoir qui tu as en face de toi dans l’immédiat et tu te retrouves, comme un idiot, à avaler ta salive et ravaler également tout ce que tu ressens au moment où Yasmine te dépasse. Soudainement, tu as le cœur un peu trop lourd, rempli de beaucoup d’amertume et une légère dose de regrets… et le pire dans tout ça ? C’est que dans n’importe quelle autre situation, Yasmine serait la personne que tu irais voir pour remédier à tout ça. Pas ce soir, définitivement pas ce soir. Et tu n’as pas bougé d’un seul millimètre quand la voix de la brune s’élève une nouvelle fois, et tu es bien content que juste pendant quelques secondes, quand elle fait volte-face et que tu as le dos tourné, que vos regards ne se croisent pas. Car si elle est douée pour ne pas se laisser dominer par sa colère et la chasser de son esprit, ce n’est pas ton cas. Du tout, et sa dernière phrase ne fait qu’allumer le feu aux poudres et c’est ton tour de te retourner, pour la dévisager, tes propres traits reflétant ce que tu ressens. Car de tous les arguments possibles et de tous les moments qu’elle aurait pu évoquer, elle choisit de revenir sur le pire et tout ça pour quoi ? "Qu’est-ce que tu es en train de me dire Yasmine ?" Ta voix est étrangement mesurée, un peu trop d’ailleurs, pas assez élevée ou portée pour laisser transparaitre ton agacement. "Pourquoi est-ce que tu te sens obligée de ramener ça sur le tapis ?" Elle ne peut pas faire ça, te dis-tu la seconde d’après, t’assurer que tout ira bien, qu’elle ne fera pas de vagues, pour ensuite revenir t’attaquer, te piquer à vif avec un autre argument, tout aussi chargé que le précédent. Parce que cela te rappelle vaguement une autre de vos disputes, sur un autre parking justement, Yasmine s’efforçant de calmer le jeu pour ensuite te donner des conseils. Pour ensuite t’assurer que non, elle ne te juge pas. Et ses paroles n’ont pas été les bienvenues il y a des mois de cela et ce n’est certainement pas le cas maintenant. Pas maintenant, pas avec tout ce que tu as en permanence sur les épaules, pas avec tout ce que tu ne lui dis pas, pas quand tu essayes d’aller de l’avant. Non, ce n’est pas juste, envers toi, ni envers elle. Parce que cela voudrait dire que tu ne fais que perdre ton temps depuis octobre dernier et que vous n’avez pas avancé. Et tu refuses tout simplement cette conclusion. "Tu viens de dire que tu ne voulais pas qu’on se dispute, pour ensuite me faire des aveux… je suis censé faire quoi au juste ? Juste hocher la tête ? Ne pas répondre ? Te laisser y réfléchir toute seule ? Ou alors te donner une vraie réponse ?" La contradiction est ahurissante, qu’elle se mette véritablement en colère et te dise ce qu’elle ressente vraiment, qu’elle te remette à ta place, qu’elle t'envoie sur les roses… qu’elle fasse quelque chose de permanent, ça aura tout de suite plus de sens. "Parce que là tout de suite, quoi que je dise, j’ai l’impression que tu as déjà les réponses. Toutes les réponses." Tu hausses les épaules, le geste exagéré au possible, calculé, bien entendu, car même ça, tu n’en es pas certain. "Alors ouais, je suis désolé, si les rôles étaient inversés, je serais aussi frustré et énervé que toi. Je ne vais pas prétendre le contraire, ce serait totalement hypocrite de ma part. Mais est-ce que tu réalises, que tu es totalement en train de prendre la fuite, et pour quoi au juste ?" C’est bien elle qui était prête à s’éloigner il y a quelques minutes de cela, et même cela, dans une certaine mesure, tu l’aurais compris, tu aurais mérité son silence. "Je veux bien m’excuser, oui, ce n’était pas correct envers toi mais je ne compte pas m’excuser pour le reste." Le reste, ta vie avant elle, pour toutes celles qui ont fait parti de cette vie-là et qui ne sont pas restées. Encore une fois, comme il y a des mois de cela, tu as l’impression de devoir lui rendre des comptes. Sauf que cette fois-ci, vous êtes censés être un couple, sauf que cette fois-ci, tu lui as dit tout ce que tu ressentais pour elle, à quel point elle était importante. Tu lui as dit de rester et elle l’a fait, tu lui as dit qu'elle pouvait compter sur toi et elle t’a affirmé que l’inverse était vrai. Alors quoi ? Tout ça c’était des paroles en l’air ? Du vent ? Une promesse juste pour que tu puisses souffler tes bougies, passer à autre chose et que tu continues de sourire comme un idiot fini ? Pour que des semaines plus tard, elle te rappelle que oui, elle n’est pas comme les autres et qu’elle ne le sera jamais ? Qu’est-ce qu’elle essaye de faire au juste… ? Non vraiment, si le but de son discours était juste de te mettre en garde et de te rappeler dans quoi tu t’engages, alors c’est que Yasmine ne te croit pas quand tu lui dis qu’elle est importante. Ou que tu n’en as pas assez fait, ou que c’est déjà trop tard… Non. Tu refuses cette alternative-là, il y a quelques semaines, tu te serais très certainement engagé sur cette pente très glissante, sauf que tu as déjà emprunté ce chemin-là et que tu ne peux plus le faire. Pas quand tu fais des efforts, constamment et tous les jours et à chaque instant pour aller bien et pour ne pas craquer. Tu sais qui tu es, tu sais exactement d’où tu viens et tu sais également ce que tu veux. Le reste ne dépend que d’elle. Aussi, tu fais un pas dans sa direction, te rapprochant pour lâcher les mots suivants : "Et, juste, juste, que les choses soient claires, si je voulais être avec elle ou la fille de la station-service. Ce serait le cas. Je suis là avec toi, pas avec elles." Et cela devrait être assez, ça et tout ce que vous avez partagé, si ce n’est pas le cas alors… tant pis. "C’est toi qui comptes, pas les autres." Une autre affirmation, qui vient s’ajouter à toutes les autres, à toutes les fois où tu le lui as déjà dit. Ce n’était pas juste pour la flatter, ce n’était pas pour faire joli ou parce que c’était la bonne chose à dire ou un autre élan face à votre relation naissante, elle te connait assez pour savoir que tu ne prononces pas de paroles en l’air. "Et ça tu vois, je pensais l’avoir dit et prouvé suffisamment de fois pour ne pas devoir insister à chaque fois." Face à la brune, tu roules légèrement des yeux, en colère, déçu et triste à la fois, un trop plein d’émotions que tu ne caches pas vraiment, tu n’essayes même pas de le faire et tu pousses un dernier soupir, avant de chercher les clefs de ta voiture dans la poche de ta veste. Plus tu tournes le problème dans ta tête et cela t’énerve, plus tu y songes et cela t’attriste et tu te demandes si vous avez vécu la même chose depuis ton anniversaire. Ou si un jour elle te croira sur parole, sans douter quand tu lui adresses un compliment. Ou quand tu lui as affirmé que tu peux attendre que la brune soit prête pour la prochaine étape de votre relation, parce que tu la vois vraiment désormais, plus que des caresses et des baisers, tu as vu ses marques, tu as vu toutes ces cicatrices. Sur sa peau, sur son cœur et toutes celles plus profondes qui ne vont jamais disparaitre. Et elle aussi. Tu pensais naïvement que cela était assez pour ne plus avoir ce type de conversations. Visiblement, non. "Mais ouais… on en parlera demain." Que tu ajoutes finalement, content quelque part d’avoir trouvé tes clefs, tu lui adresses un autre regard avant de la dépasser, cherchant déjà ta voiture, lui accordant la paix qu’elle avait réclamé il y a quelques instants de cela. |
| | | | (#)Ven 12 Juin 2020 - 23:36 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price Yasmine se revoyait quelques mois plus tôt, assise dans son salon, à apaiser Clara qui lui annonçait sa rupture avec Nicolas en lui déroulant le fil de ses infidélités. Ça lui avait paru adulte et sensé de lui faire entendre que le mal était déjà fait et que la seule solution à son problème, c'était de passer aux aveux et de continuer à vivre avec l'idée qu'elle ferait souffrir l'une des personnes qu'elle aimait le plus au monde. Elle se revoyait aussi, intransigeante, le cœur entaillé par les propos de sa meilleure amie. Elle avait eu la sensation de s'être fait trahir par cette dernière quand elle lui avait révélé avoir menti à propos de son histoire d'amour à tout son entourage, trop soucieuse des apparences pour en faire un exemple auquel Yasmine avait longtemps cru toutefois – comme tous dans le clan formé par leur famille respective. Seulement, contrairement à Clara qui avait su tenir la mascarade jusqu'à n'en plus pouvoir, elle ne voulait pas tomber dans ce schéma-là et prétendre à la face du monde que son histoire avec Edge était le résultat d'une concertation des astres ou encore l'illustration charmante d'une histoire merveilleuse et sans écornures. Ce n'était pas le cas, ils avaient passé des mois à travailler sur eux pour faire ressortir ce qu'il y avait de meilleur du lien si spécial qui les unissait. Leur histoire était belle, mais elle n'était pas aussi linéaire que les chapitres romancés des contes qu'elle dévorait lorsqu'elle était petite fille. Ils avaient, depuis quelques mois déjà, dépassé le stade de se complaire dans le paraître, à prétendre qu'ils étaient le prototype du couple parfait. Lui, l'homme dans toute sa splendeur, à qui tout réussissait. Elle, la femme discrète, chez qui l'abnégation atteignait le paroxysme – ils formaient un duo pour qui l'avenir serait sans aucun doute prospère. Cependant, établir ce raccourci pour définir leur relation, ce serait mépriser tous les efforts qu'ils avaient abattu pour en être arrivés là où ils en étaient aujourd'hui. Dans le passé, ils avaient cherché à se le faire croire, qu'ils n'étaient que ces gens-là, qui n'aspiraient à rien d'autre qu'à vivre une jolie histoire, reléguant le moins gai à une position si éloignée de leurs priorités immédiates, qu'ils n'avaient jamais eu la foi d'y revenir au cours des cinq mois qu'ils avaient partagés, essayant à peine d'apprendre à se connaître. Yasmine savait pourquoi aujourd'hui. Ils avait deviné que chacun de leur côté, ils avaient des failles qu'ils essayaient de colmater pour mieux paraître et avancer… et ça leur avait fait peur – à elle en tout cas, d'ajouter celles du jeune homme à la somme des siennes qui déjà, étaient si douloureuses et si difficiles à apaiser. Désormais, elle comprenait que ça avait été une monumentale erreur, que de vouloir se protéger de leurs démons mutuels. Aujourd'hui, c'était ça qu'elle préférait chez le jeune homme. Toutes ces choses qu'elle avait apprises de lui au cours des derniers mois, ça ne faisait qu'affirmer pourquoi elle avait su à l'instant où il avait posé son regard sur elle qu'il aurait un impact sur sa vie. Yasmine prenait ses qualités, comme elle prenait ses défauts, et elle ne lui laissait pas le choix de l'accepter ; elle l'aimait autant pour les uns que pour les autres. Alors pourquoi c'était si difficile pour elle d'adhérer à la certitude que ce soit la même chose pour lui ? On lui avait toujours appris à laisser paraître ce qu'elle avait de meilleur en elle. Sa douceur, sa gentillesse, se générosité, sa loyauté… elle n'aimait pas lister les qualités qu'elle pensait avoir pour elle, elle savait toutefois que ces dernières faisaient partie des valeurs que ses parents avaient cherché à lui inculquer et à la voir mettre en pratique pour devenir celle qu'elle était. C'était un peu plus simple pour elle de les confirmer sans rougir en gardant ça à l'esprit, car elles lui venaient directement de ses parents – et chez eux l'honneur, comme le Dieu qu'ils priaient, était grand. Et ses défauts, où se situaient-ils, dans tout ça ? C'était là que la tache devenait plus difficile en réalité. Yasmine avait beau savoir qu'elle n'était pas parfaite, sa modestie et son manque de confiance en elle l'empêchant de ne serait-ce penser qu'elle méritait cet adjectif, admettre qu'elle aussi, elle pouvait parfois couver des travers négatifs, ça restait pénible à envisager. Et c'était stupide, elle le savait, de cultiver l'idée d'être constamment bienveillant… c'était probablement pour cette raison que, chaque fois qu'elle sentait la sollicitude la quitter pour laisser place à la jalousie, au ressentiment, ou à la colère, elle préférait tourner les talons et se recentrer pour que personne ne s'aperçoive qu'elle aussi, comme tout humain qui se respectait, elle avait ça en elle. Dans le fond, elle ne voulait pas rompre avec l'éducation qu'elle avait reçue, c'était aussi idiot que ça… mais ça la mettait atrocement dans l'embarras de constater combien elle accordait de l'importance à l'idée de rester bienveillante, quand elle avait clairement des faiblesses desquelles elle avait honte et qu'elle tachait de dissimuler pour… quoi, pour qu'on la juge sous son meilleur jour ? Edgerton n'avait pas hésité à tout lui montrer, ses bons comme ses mauvais côtés ; mais elle, elle restait campée sur la position qu'elle n'avait pas le droit de lui imposer ses défauts. Si elle voulait poursuivre le chemin qu'ils avaient déjà accompli tous les deux, il le faudrait bien pourtant, et le plus tôt serait le mieux. Elle prit une grande inspiration qui finit par s'hachurer doucement quand, soumise à trop de choses en même temps, elle parut incapable de savoir par quoi commencer.
Elle s'y risqua, néanmoins, plutôt calmement si on considérait l'agitation qui se jouait à l'intérieur d'elle-même. Elle avait connu pire cependant, aussi elle ne se démonta pas "J'en sais rien, c'est ça que tu veux que je te réponde ?" lâcha-t-elle comme première défense, un peu maigre au demeurant, lorsqu'après avoir réagi à ses derniers propos, il lui demanda pourquoi elle fuyait au juste. En plus d'être bancal, cet argumentaire n'était pas tout à fait correct, mais elle avait besoin de temps pour faire la paix avec l'idée qu'elle devrait lui déballer ce qu'elle ressentait vraiment bientôt. Ce n'était pas si facile que ça en avait l'air, surtout pour elle qui prenait ses défauts comme de véritables abominations. Elle n'avait pas le recul du jeune homme sur la question, elle n'avait pas non plus envie d'envenimer la situation en revenant sur des faits qui dataient. D'ailleurs, elle parlait de la femme de la station-service uniquement parce que ça l'avait frappé à l'époque de le voir si bien accordé à quelqu'un qui était tout le contraire de la femme qu'elle, elle était. Ça avait appuyé sur son manque de confiance en elle, douloureusement, comme la photo de ce soir le faisait… ce n'était que ça, ça ne le concernait même pas directement finalement. Elle ne voulait pas le piquer dans son orgueil, ou raviver des souvenirs encore trop frais. Yasmine voulait juste appuyer son cheminement de penser et préparer le terrain des choses qu'elle avait à lui dire sur le sujet. Elle secoua la tête, ravalant sa salive en clignant des yeux, la mine moins stoïque que précédemment lorsqu'enfin, elle le regarda directement, les mains dressées dans l'espace qui les séparait "Je t'ai pas demandé de t'excuser, c'est toi qui te sens obligé de le faire." Et elle aussi, elle haussa les épaules, se calant, comme toujours, sur la manière dont il se mouvait "Je t'ai dit que j'acceptais le passé que tu partages avec ces femmes-là. Je suis pas idiote au point de penser que je suis la première sur ta liste." Aussi plaisante serait l'idée si elle avait eu 15 ans et des rêves de coup de foudre qui durait éternellement. Elle n'était pas niaise à ce point, merci bien "Je le sais. C'est vraiment pas le problème, Edge." finit-elle par lui répondre dans un filet de voix, émettant assez peu de doutes à ce sujet-là, et regrettant de le pousser à revenir sur la confirmation qu'il l'avait choisi elle, et pas une autre. Une nouvelle fois, elle voulut continuer. Mais elle se perdit dans ses pensées quand elle le vit rouler des yeux, puis chercher ses clefs. Il la contourna, et elle devina que c'était le bon moment pour exprimer véritablement la source de toutes ses angoisses au sujet de ces femmes-là. Il en ferait ce qu'il voudrait, il la jugerait probablement, et l'idée que les choses puissent changer entre eux après tout ça, ça l'effrayait, d'une certaine manière. Mais pas autant que celle de le perdre si elle restait là, à se contenter des quelques phrases qu'elle avait réussi à lui lancer pour réfuter ce de quoi il la soupçonnait. Elle se retourna sur elle-même et l'attrapa par la manche pour l'obliger à se stopper. L'anse de son sac lui descendit de l'épaule jusqu'à l'intérieur de son coude et ce fût d'un geste mécanique, mais vif qu'elle la remonta, attendant avec le cœur battant trop fort dans sa poitrine qu'il consente à poser son regard sur elle. Il avait tendance à la rendre nerveuse, ce regard, et ce sans raison. Juste parce qu'il était beau, parce qu'il représentait une vue imprenable sur ce qu'il conservait soigneusement dans l'immensité du bel esprit qu'elle lui reconnaissait sans mal, parce qu'il brillait de tant de choses que ça l'étourdissait souvent… mais là, la raison était réelle. Elle l'avait prédit à de maintes fois, seulement c'était la première fois qu'elle prenait véritablement conscience de l'importance qu'avait l'opinion d'Edgerton à son sujet. Pendant une fraction de secondes, transie par l'anticipation d'un résultat négatif qui finirait de broyer le peu de considération qu'elle s'accordait, elle faillit se dégonfler. Et puis ses yeux trouvant les siens, elle se précipita soudain "Je suis jalouse. C'est pas la facette la plus brillante de ma personnalité, et ça a même rien à avoir avec la confiance que je t'accorde." Elle sentit monter quelque chose dans le fond de sa gorge qu'elle força à ne pas prendre du terrain en déglutissant avec détermination. Elle lui lâcha la manche pour écarter légèrement les bras de part et d'autre de sa silhouette. Se dressant devant Edge, Yasmine l'avait donc rejoint d'un petit pas, le regard perdu dans le sien pendant qu'elle poursuivait sur sa lancée "Ça me concerne moi, et moi uniquement. C'est pour ça que je réagis comme ça à chaque fois que je te vois avec une autre femme." Elle serra les mâchoires, prenant le temps de mûrir plus précisément ce qu'elle allait ajouter, laissant un silence infime tomber sur le parking. Jusqu'à ce qu'elle se lance à nouveau, les yeux légèrement brillant, toujours campé sur le point qu'elle discernait dans celui du jeune homme "Quand je dis que je serai jamais comme elles en particulier, c'est pas pour t'énerver, ou même pour t'arracher des compliments." Vraiment pas. Ni pour l'un ni pour l'autre Quiconque connaissait Yasmine Khadji savait qu'elle était incapable d'attiser la haine et que sa modestie n'était pas surjouée. C'était certes agaçant, c'était comme ça cependant "J'ai un problème de confiance en moi. Jusqu'à ce que je réussisse à le résoudre, je continuerai à penser que je suis égoïste de vouloir te garder pour moi." Encore quelque chose à ajouter à la liste de ses défauts – l'égoïsme notoire dont elle faisait preuve quand elle réalisait qu'elle ne pouvait pas se passer de quelqu'un. Elle n'était pas seulement jalouse, Yasmine, elle était possessive. Gentiment peut-être. Mais elle l'était, c'était un fait. Elle continua comme si elle ne s'était pas arrêtée "Parce que t'es toi, et parce que je suis moi, et que je me suis vite aperçue que tu méritais tellement, mais tellement mieux que ça." Elle n'explicita pas le ça. Yasmine ferma brièvement les yeux, tournant la tête un instant pour marquer une pause. Ensuite, elle s'obligea à faire la même chose, mais dans le sens inverse cette fois, tournant la tête pour mieux les rouvrir sur le visage du jeune homme qu'elle observa avec un léger sourire appuyé par un haussement d'épaules ; un haussement d'épaules qu'elle maintint, reprenant sur le même ton "Je pourrais te dire d'aller chercher ailleurs ce que tu mérites vraiment, mais… tu sais où il est le problème finalement ? C'est que je t'aime beaucoup trop pour ça." Et ça paraissait si naturel de le dire de cette manière qu'elle ne s'y arrêta même pas, concentrée sur le reste de sa phrase qu'elle débita sans s'interrompre "Je t'aime trop pour… accepter sans sourciller qu'on puisse faire partie l'un et l'autre de la vie de chacun uniquement en tant que connaissances, en tant qu'ex ou en tant qu'amis. Je veux être tout ça à la fois, et j'ai conscience que c'est sans doute trop demander, mais…" Elle s'arrêta, tachant de réunir ses pensées pour ne pas se disperser davantage. Une colonne d'air s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle laissa filer une douce expiration. Il avait réussi à lui faire oublier toutes ces pseudos-évidences qui l'avaient tant contrites dans le passé, affirmant en échange celle qu'il était, Edgerton Samuel Price, celui qui lui fallait vraiment pour avancer dans sa petite vie si tranquille. Il avait peut-être chamboulé tout ça, il l'avait fait pour le meilleur… et pour le pire, car elle était sûre d'une chose qu'elle n'hésita pas à lui dire, reprenant la parole, la tête penchée sur le côté et les mains retrouvant les côtés de sa silhouette légèrement affaissée par le poids de sa confession qui lui monta aux yeux "Y a autre chose que je peux pas accepter sans sourciller… et c'est voir ce genre de femmes te tourner autour. Je serai jamais assez sûre de moi pour pas redouter qu'elles fassent partie de ta vision de la femme parfaite et je suis vraiment désolée pour ça, mais c'est comme ça. Je suis comme ça." C'était ridicule. Elle était ridicule. Ses sourcils se froncèrent, ses mains s'agitèrent pour organiser les mots qu'elle ajouta, la voix chevrotante ; son visage bronzé prit une teinte plus soutenue tant elle était gênée de partager tout ça avec lui "Tu vas me répondre que c'est parce que je te fais pas confiance, parce qu'on a déjà connu des mauvaises passes, que je veux pas me l'avouer, que c'est inconscient... c'est pas le cas, je te le promets." La promesse était importante. Il savait qu'elle n'en faisait jamais qui ne comptait pas ; c'était le seul vrai moyen qu'elle avait pour qu'il sache, sans détour, qu'elle ne lui mentait pas à ce propos-là. Aussi, vu comme elle était capable d'anticiper tous ses contres-arguments, la preuve était évidente qu'elle y avait beaucoup réfléchi. C'était vrai. Ça la torturait de se dire qu'elle était trop amoureuse pour le considérer comme son indispensable alors qu'elle savait pertinemment pourtant que lui, il était digne de plus, digne de mieux. Elle prit une grande inspiration, tenant à terminer décemment ses explications "J'ai plus confiance en toi qu'en moi, Edge." Elle laissa un rire très concis filer, nerveux et blessé, quand elle chassa une mèche de cheveux de son visage qu'elle finit par réunir en un simili de queue de cheval qui reposa sur son épaule, ajoutant toute à la fois "Je sais qu'à partir de ce constat-là, c'est pas logique que je sois incapable de me contenter de ta parole pour faire taire cette petite voix qui me dit qu'un jour où l'autre, toi aussi tu te rendras compte que je suis loin d'être celle qu'il te faut." Souligner ses contradictions pour mieux les supporter était une méthode comme une autre… elle n'était pas infaillible néanmoins, elle lui fit juste avouer, aussi bien lassée que déçue ; elle était aussi tellement gênée, qu'elle finit par détourner les yeux à nouveau "Si je voulais m'en aller, c'est parce que je suis tellement embarrassée que tu sois confronté à cette Yasmine-là." La Yasmine qu'elle mettait tant d'énergie à museler, convaincue que ses défauts étaient des vices qu'elle devait à tout prix corriger, quitte à souffrir inutilement dans la foulée. |
| | | | (#)Dim 14 Juin 2020 - 16:18 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Les émotions que tu ressens présentement ne te sont pas étrangères. Pas du tout d'ailleurs. Mais cela fait depuis quelques semaines, quelques mois que la colère ne t'a pas véritablement habité. Et pour cause, c'est de la colère sourde qui t'a valu un aller simple pour l'hôpital et depuis, tu fais des efforts considérables pour lisser les angles et pour ne pas être irrité tout simplement. Donc la sensation n'est pas nouvelle, elle est familière au possible et pour autant, tu n'es pas content de la retrouver, tu n'aimes pas particulièrement la façon dont ton cœur semble se serrer dans ta poitrine, ou le froncement de tes sourcils ou la façon particulière qu'on tes muscles de se tendre. Pas une bonne chose du tout et quelque part, tu redoutes un peu le moment où tu devras être tout seul et qu'il te faudra gérer... tout ce qui t'habite. Tu n'as que des mauvaises expériences dans ce domaine-là et si ta thérapeute t'aide à tout remettre en perspective et à trouver des moyens de gérer ta colère sainement, ce n'est pas pour autant que tu te sens capable de le faire ou que tu te fais confiance. Mais autant ne pas insister, Yasmine veut sa paix et son silence après cette soirée ratée et ça au moins tu peux le faire, ça au moins tu peux le lui accorder. Peu importe ce que cela signifie pour toi et peu importe ce qui t'habite et te ronge déjà de l'intérieur. Ce n'est pas son problème mais bien le tient et tu retiens un geste pour récupérer ta main vraiment, quand tu sens une légère pression au niveau de ta manche. Tu n'as pas d'autre choix que de te retourner, pour faire face à la brune encore une fois, que tu regardes droit dans les yeux car tu n'as rien à cacher. Pas face à elle, tu pourrais faire semblant et essayer, mais à quoi bon ? Dis quelque chose, penses-tu aussitôt, car s'il s'agit juste d'observer le visage anguleux de Yasmine et d'avoir des regrets, tu n'es pas certain de vouloir te prêter à l'exercice. Tu attends, comptes les secondes intérieurement et écoutes Yasmine parler, te donner un début d'explication. "Oh vraiment ?" C'est plus fort que toi, la question de rhétorique pure quitte tes lèvres au moment où Yasmine se rapproche et tu ne sais tellement pas à quoi t'attendre que tu t'interdis, formellement, de la toucher ou d'établir un semblant de contact avec elle. Pas avant de savoir où elle va avec tout ça. Parce que tu as besoin de savoir dans quelle direction vous partez et il semble que Yasmine s'éparpille complètement ce soir. Donc tu hausses un sourcil, attendant la suite de ses explications, pour savoir à quoi t'en tenir et quoi faire de tout ce que tu penses déjà. La suite arrive et tu ne sais vraiment pas d'où viennent toutes ces émotions-là, tu n'imaginais pas que c'était ça que Yasmine gardait pour elle, le fait qu'elle estime que tu devrais être avec quelqu'un d'autre, quelqu'un qui n'est clairement pas elle et qui pourra te donner tout ce que tu veux. Ou quelque chose comme ça. Tu roules des yeux au moment où la brune ferme les siens, et tu as envie de l'interrompre, lui dire que c'est complètement ridicule car tu n'as aucune idée de ce que tu veux. Tu avais une vision bien naïve de ta vie et de ton futur, de l'homme que tu voulais devenir, de la famille que tu voulais établir et fonder au moment de votre rencontre. Sauf que tu as ouvert les yeux sur beaucoup de réalités au moment où tu as trompé Yasmine, parce que tu te savais capable de beaucoup de choses, mais pas de cela, depuis tu tâtonnes, tu ne t'es pas remis en couple pour cette raison, persuadé que c'était mieux pour tout le monde, mieux pour toi tant que tu n'étais pas sérieux. Et c'est encore plus vrai depuis ton séjour à l'hôpital, depuis que tu as arrêté de boire, depuis que tu vois un professionnel, tout cela t'a aidé à réaliser que ce que tu avais imaginé pour ta personne, cette espèce de héro que tu as tenté de créer de toute pièce, n'existe pas vraiment. Et qu'il te faut redescendre sur terre et te fixer de véritables objectifs. Pour le moment, tu te contentes d'avancer jour après jour et la présence de Yasmine est nécessaire. Essentielle même. Tu sais où il est le problème finalement ? Non, tu n'en as pas la moindre idée, tu étais persuadé que Yasmine était la seule chose constante et solide dans ta vie, la seule chose stable, qui ne fera pas défaut, même quand tu doutes de tes propres capacités, même quand tu as envie de reprendre certaines mauvaises habitudes. Et la réponse de la brune n'est pas si évidente que ça, elle ne l'est pas du tout et tu n'as aucun moyen d'échapper à ces mots ni à toutes les vérités qu'elle lance dans ta direction. Ce n'est pas juste de la surprise, tu es ahuri, abasourdi par cette confession-là et tu es presque sonné, la sensation s'apparentant à un coup que tu te serais pris... en plein cœur. Cœur qui bat vite, qui prend toute la mesure de ce que tu représentes aux yeux de la brune, tandis que tu réalises ce qu'elle vient de dire, ce qu'elle est en train de dire, et que tout ce que tu ressens pour elle est... réciproque visiblement ? Tu devrais être content d'entendre ça, sauf que le contexte entourant ces mots-là n'a absolument rien de joyeux, c'est un peu le contraire et tu fixes toujours Yasmine, surtout quand ton corps te rappelle qu'il faudrait que tu respires et tu prends une profonde inspiration, certain de rien à cette seconde, ta colère s'était transformée en quelque chose d'autre. "Je n'ai pas de vision de la femme parfaite." Que tu soutiens, grinçant presque les mots entre tes dents, pour elle, pour toi, parce que tu ne sais pas quoi dire d'autre, parce que tu ne sais pas quoi admettre et que tu as l'impression de voir Yasmine pour la toute première fois. Et tu réalises enfin la teinte de ses pommettes, ses yeux un peu trop brillants et ... c'est la femme que tu aimes. Il n'y a pas d'autres moyens de le dire, tu en apprends encore plus sur elle maintenant, car vous avez encore du chemin à parcourir. Et Yasmine a beau avoir honte de ses propres émotions, de tout ce qu'elle ressent et ce qu'elle vient d'avouer mais tu ne t'es jamais senti aussi proche d'elle qu'à cette seconde précise. Parce que tu as toujours eu l'impression d'être celui qui ressentait tout un peu trop fort, qui avait la vie un peu trop brouillonne à côté d'elle, de ses sourires, de ses coupes de cheveux compliquées, de son métier très adulte et avec des responsabilités. Et le but depuis trois ans a toujours été de l'impressionner, toujours de lui montrer que tu étais assez digne d'elle, que tu pouvais faire partie de sa vie. Tu t'es toujours demandé ce qu'elle pouvait bien voir en toi et au fil des derniers mois, elle a presque réussi à te convaincre que tu as quelques qualités et qu'essayer te réussit. Elle possède les mêmes doutes et a sans doute les mêmes réflexions que toi, aussi, après tous ces aveux, ça ne fait pas de sens, pas du tout de sens, mais tu passes un bras autour de la brune, la rapprochant de toi comme tu sais si bien le faire.
Et tu finis par déposer tes lèvres sur son front, puis sur sa joue gauche, puis la droite et enfin, au coin de la bouche la brune. "... Tu aurais dû commencer par ça. Dès le début. Non, ça ne fait absolument pas de sens et ce n'est pas logique, mais je comprends." Tu murmures les mots suivants, ton visage tout proche du sien, assuré que tu ne vas nul part. Et que tu ne peux décidément pas la laisser penser ... tout ce qu'elle vient de dire. Ou la laisser descendre de la sorte la personne que tu aimes, et ce, même s'il s'agit d'elle et uniquement d'elle. Tu ne sais pas pourquoi elle te fait confiance, pourquoi est-ce qu'elle t'a accordé une seconde chance et comment tu as fait pour être aussi chanceux. Entre vous deux, cela ne devrait pas marcher, sur le papier, vous êtes complètement différents, et pourtant, en pratique, il n'y a que Yasmine Khadji qui fait battre ton cœur à cette cadence-là, qu'elle que tu as envie de garder dans le creux de tes bras et uniquement avec et à cause d'elle, qu'il y a trois ans de cela, tu t'es imaginé un futur. Et elle mérite de le savoir. "Et je l'ai déjà dit mais, je suis sincère, je n'ai pas de vision de la femme parfaite, je veux juste être avec toi et voir où tout ça nous mène. J'étais honnête quand je disais que tu ne réussirais pas à me faire partir facilement... j'ai juste l'impression que tu essayes parfois, et que tu préfères me laisser sur la touche plutôt que de me parler vraiment." Tu pourrais aller encore plus loin, dire que c'est cela qui t'a le plus énervé lors de votre première rupture. Que la brune te laisse partir, sans argumenter plus que cela, certes, tu étais complètement fautif, mais une part de toi s'est toujours dit que tu lui as donné une excuse toute trouvée et parfaite pour ne pas essayer. Et certes maintenant, tu connais mieux tes limites, tu sais ce que tu veux, mais si elle te demande explicitement de partir, elle ne peut pas s'étonner si c'est ce que tu fais, sans vouloir insister. Surtout pas maintenant que tu sais de quoi son passé est fait, surtout qu'elle sait exactement sur quel bouton appuyer pour te congédier. Oui, Yasmine a été blessée par le passé, par d'autres, par toi, cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun moyen de se reconstruire ou que tu ne veux pas être là. Avec elle. Pour l'aider à poser les premières brique et construire des fondations solides. "Tu crois que je vais faire quoi Khadji ? Te traiter d'hypocrite ou te juger parce quoi... tu es humaine et que tu as des émotions ?" Tu poses toutes ces questions-là, t'accordant un mouvement de recul, pour pouvoir mieux la regarder et pour qu'elle puisse voir que tu es sincère au possible. "Certains ont beau croire que t'es juste un joli sourire et des conseils avisés mais je sais que tu es tellement plus que ça. Tu es drôle, tu es intelligente, tu es passionnée..." Tu pourrais la complimenter pendant des heures, pour la flatter, pour la rassurer, pour la voir rouler des yeux ou juste pour avoir ce haussement de sourcils quand elle est certaine que tu en fais trop, juste pour elle. Tu ne pensais vraiment pas que ces insécurités étaient aussi grandes, au point de déjà voir une date d'expiration sur votre histoire et te rappeler, que tu peux faire mieux. Tu ne veux pas mieux ou une autre, c'est Yasmine que tu veux, la vraie, pas l'image que son éducation et les attentes des autres ont fini par forger. "Et tu es possessive. Okay. Maintenant je le sais. Tu n'es pas obligée d'être parfaite en permanence et je crois que si tu arrêtais de te mettre autant la pression et constamment, tu finirais par réaliser deux ou trois petites choses. A propos de toi, à propos de nous." Nous, un mot qui sonne comme une véritable victoire, et que tu pourrais dire en boucle et en boucle car tu es certain que tu ne te lasseras jamais de l'entendre. Ou de le dire. Tout comme tu sais que tu ne peux plus te passer de ses sourires, de toutes les tâches de rousseur sur ses joues, de la moue qu'elle fait toujours quand elle réalise que non, ses mèches de cheveux ont une vie propre et qu'elles viendront toujours la déranger. Ou son petit air satisfait quand elle prend la première gorgée de sa tasse de thé, ou tout simplement le fait de pouvoir se réveiller à ses côtés certains matins ou juste de lui tenir la main. "Comme le fait que je t'ai dans la tête depuis pratiquement trois ans maintenant, et que je ne suis pas passé à autre chose depuis la première fois où tu t'es occupé de moi au St Vincent. Même quand on a rompu, j'ai essayé de garder un semblant de contact. Même à ce moment-là, je ne pouvais pas t'oublier..." Et ça, c'est la première fois que tu le lui dis. Tu as préféré être un peu plus subtil par le passé, en prétendant que tu prenais simplement de ses nouvelles, que c'était la meilleure chose à faire mais non. Tu as été attristé quand Sohan t'a appris qu'elle quittait l'Australie, même temporairement et tu as cherché des excuses pour la voir dès son retour. Et toutes les femmes qui sont passées dans ta vie ont, sans vraiment le savoir, été comparées à Yasmine. Toutes, que cela soit conscient ou pas, que tu le dises ou non. Donc vraiment, si tu dois avoir une vision de la femme parfaite, c'est elle, personne d'autre. Et parfaite ne veut pas dire sans aucun défaut, pas du tout, tu veux juste qu'elle soit elle-même, tu n'es pas là pour la juger ou lui dire comment se comporter, non, tu es là pour l'accepter, de façon inconditionnelle, sans demander de justification. Parce c'est de cette manière-là que tu aimes et pas autrement. "Je ne vais pas te mentir Yasmine. J'ai essayé de me distraire et de t'oublier, par tous les moyens possibles, j'ai fait l'idiot, vraiment, et ça n'a pas fonctionné. Donc crois-moi quand je te dis que personne, personne ne t'arrive à la cheville et que personne ne prendra jamais ta place." Bien sûr qu'il s'agit de sa place et tu n'accepterais aucune alternative, si ce n'est pas elle, alors tu ne veux personne d'autre. Ta main se détache de sa taille, simplement pour aller pêcher ton collier, celui qu'elle t'a offert, caché par le tissu de ta chemise, mais bien là. Tu as conservé ta promesse, tu ne l'as pas enlevé depuis cette soirée-là. "Tu veux un exemple ? Pourquoi tu crois que j'ai ça autour de mon cou ? Pour faire joli ? Hmm... Non. C'est parce que c'est toi qui me l'as donné, parce que je sais ce que ça représente pour toi et que j'aime l'idée que tu puisses toujours avoir un œil sur moi." Est-ce que c'est cliché ce que tu viens de dire, probablement, tu t'en fiches complètement, ce collier, c'est un lien direct avec Yasmine et il y a des mois de cela, tu n'étais pas en mesure de refuser. Encore moins maintenant. Tu prends une autre inspiration, tes deux mains trouvant les hanches de la jeune femme, et tu la regardes de la tête aux pieds avant de reprendre la parole. "Tu es jalouse ? Okay. Ce n'est pas un problème. Je ferais plus attention à l'avenir. Tu veux être égoïste au possible ? Et me garder pour toi... ?" Tu marques une pause, car si tu n'as jamais vraiment été jaloux, tu réalises qu'admettre tout ça n'est pas une chose facile à faire pour la brune, elle voulait même t'épargner ça. Et quelqu'un de plus censé et de plus équilibré que toi trouverait quelque chose de tout aussi sain et réconfortant à dire, toi, tu ne peux empêcher le léger sourire qui trouve place sur ton visage. "Alors fais-le, sois possessive, mets-toi en colère si on me tourne autour et rappelle à tout le monde à qui j'appartiens. Dis-leur où se trouve ma place." Car cela te fait décidément quelque chose de savoir que Yasmine n'a pas envie de te partager, tu ne sais pas quoi exactement, c'est un peu trop vif pour le moment et tu analyseras ça un peu plus tard. Ce que tu sais en revanche, c'est que tu ne veux personne d'autre et tu peux donner à Yasmine des raisons en moins de douter et de se faire un peu plus confiance. "Tu es la seule personne qui a mon autorisation pour le faire. Tu as ma permission... vraiment." |
| | | | (#)Mar 16 Juin 2020 - 20:50 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price Elle ne savait pas qui s'amusait de la voir peiner autant à accorder à ses sentiments le droit d'être exprimés aussi clairement, mais ça avait assez duré. Yasmine ne voulait plus couver de honte à l'idée de ressentir tout trop fort. Ça avait très longtemps été le cas, surtout quand elle s'était aperçue que les sentiments qu'elle nourrissait pour Hassan seraient jugés comme une ignominie par sa famille, par d'autres aussi. Peut-être que tout partait de là. Peut-être qu'à avoir trop conscience de ne pas aimer correctement, elle s'était mise des barrières lorsqu'il s'agissait de faire état de ses sentiments amoureux. Quand elle avait dit à son plus vieil ami qu'elle l'aimait plus que leur lien si fort le lui autorisait, elle n'avait pas trouvé de réconfort dans la réponse qu'il lui avait donné en retour. Il n'avait fait qu'enterrer l'idée qu'elle ressentait mal. Alors au fond, ce n'était pas étonnant qu'elle redoutait tellement de devoir parler de ce qui faisait battre son cœur puisqu' à chaque fois qu'elle avait tenté de discuter des choses qu'elle gardait en son for intérieur, ça s'était retourné contre elle. Est-ce que ce serait encore le cas ce soir ? Est-ce qu'elle n'avait pas semé les graines de ce qu'elle craignait autant en définitive ? Edgerton aurait raison de s'en aller et de considérer sa réaction et son discours comme quelque chose de trop gros à gérer sur la durée ; deux mois à peine, un nouveau record serait atteint. Elle-même n'y arrivait pas, à gérer tout ça, aussi qu'attendait-elle de lui finalement ? Elle le savait assez fort pour tout un tas de choses… mais porter le poids des insécurités de la femme avec qui il avait choisi d'être ? Ce serait on ne peut plus normal qu'il ne s'en sente pas les épaules assez larges. Après tout, il ne connaissait pas cette facette-là d'elle, il ne s'était pas lancé dans cette histoire pour être soumis à tout ça. Car Yasmine avait cessé de paraître. Elle lui avait donné une part profonde de la personne qu'elle refusait d'être devant les autres, portée par le besoin qu'il sache, et ce sans détour, combien il comptait à ses yeux – et combien elle savait qu'elle ne compterait peut-être jamais autant aux siens. Mais ça lui faisait tellement peur, l'éventualité qu'il décide qu'il ne pouvait pas la supporter, exactement comme elle, elle ne réussissait pas à le faire. Et elle lui pardonnerait sans aucun délai, de tourner les talons, de préférer la laisser à ses tergiversations… ce ne serait pas moins un déchirement auquel elle n'était pas préparée. Parce qu'elle était amoureuse comme jamais elle ne l'avait été, et qu'elle s'en voudrait longtemps d'avoir patienté autant de temps avant de trouver la force de lui faire part des doutes qu'elle nourrissait à propos de son mérite à être à ses côtés. Encore une fois, c'était idiot. C'était purement irrationnel, toutefois. Du travail sur elle-même, voilà ce qu'elle devrait faire au cours de ces prochains mois pour au moins tolérer l'idée qu'elle n'était pas moins digne que les autres de réussir quelque part ; professionnellement comme sentimentalement parlant.
Elle sentit une vague de chaleur l'envahir lorsqu'elle sentit le bras d'Edge se refermer autour d'elle. Elle le laissa faire en sorte qu'elle s'approche de lui, relevant la tête pour croiser son regard qu'elle ne réussit pas à capter tout de suite, alors qu'il déposait plusieurs baisers sur son visage empourpré par la gêne et la déception. Après un instant, elle rouvrit les yeux qu'elle avait fermé pour mieux s'imprégner de la chaleur qu'il répandait dans son corps à l'aide de ses baisers, de ses paroles aussi. Maintenue contre lui, poitrine contre poitrine, elle posa ses deux mains sur le bas de son visage qu'elle immobilisa pour ne rien manquer du panorama dont il l'allouait, ainsi proche de lui. Elle aurait pu pleurer à ce moment-là tant elle s'aperçut comme ses craintes étaient ridicules, et comme il méritait définitivement toute la confiance aveugle qu'elle lui accordait. Parce qu'Edgerton ne l'abandonnerait pas pour si peu, et qu'à défaut d'y pouvoir quelque chose, il se ferait une mission de comprendre ce qui la poussait à ressentir tout ça. C'était pour cette raison qu'il était son réconfort. Il avait beau s'amuser de ses propos quand elle lui disait se sentir en sécurité avec lui, remettant ce sentiment sur le dos de sa taille et de ses muscles, c'était tout le reste qui faisait naître chez elle l'impression inébranlable qu'en restant avec lui, il ne lui arriverait jamais rien. Ça, tout ça, mais aussi la sensation que malgré leurs différences notoires, ils réussissaient toujours, l'un et l'autre, à saisir toutes les subtilités de la complexité des êtres tout simplement humains qu'ils étaient. "Je m'excuse. Je voulais pas te mettre en colère, je voulais pas tout gâcher." dit-elle en premier, chuchotant comme lui tout près de son visage, le nez à quelques millimètres à peine du sien, sincèrement navrée d'avoir encore une fois souffert d'un très mauvais timing pour alléger sa tête et son cœur. Elle laissa ses yeux scanner la moindre parcelle du visage du jeune homme et finit par les arrêter sur sa bouche qu'elle observa sans tout à fait y réfléchir, pour mieux prendre sens, ne se laissant pas le loisir de manquer quoi que ce soit, de ce qu'il lui disait. Il soulevait un point lorsqu'il disait avoir l'impression qu'elle le tenait à distance parfois. Ce n'était pas faux. Yasmine ne pouvait décidément rien lui cacher "Ça me fait peur tout ça. Ça m'est jamais vraiment arrivée." De tomber amoureuse ? Pas comme ça en tout cas. Alors effectivement, c'était tétanisant, d'accepter de donner à quelqu'un des parties de nous dont on n'a pas de quoi être fier. Et dans le fond, c'était faire preuve d'une honnêteté dont elle s'était toujours crue capable, mais qui visiblement, parce qu'elle n'était pas parfaite justement, n'était pas aussi évidente que ça ; c'était aussi devoir admettre des choses sur lesquelles on évite souvent de revenir par peur d'être pointé du doigt. Quelque chose qu'elle ne craindrait plus autant après ce soir-là "Mais je veux pas te laisser sur la touche. C'est juste que… je sais pas toujours comment m'y prendre pour vivre ou exprimer les choses sans qu'on me dise comment faire, sans qu'on me dise si c'est bien ou si c'est mal." Une pause pour déglutir, et elle compléta "C'est pas contre toi. C'est contre personne en général. Je suis juste pas habituée à être… maîtresse de tout ça, Edge." conclut-elle dans la foulée, remontant le regard pour affronter le sien. Il comprendrait sans doute plus tard ce qu'elle voulait lui dire exactement à ce propos, quand il serait confronté aux rapports qu'elle entretenait avec ses parents et leurs méthodes d'éducation. Pour l'instant, elle ne pouvait qu'opiner négativement du chef lorsqu'il lui demanda ce qu'il était sensé faire et qu'il bifurqua sur des compliments qui, immanquablement, lui firent froncer les sourcils avec l'air de trouver qu'il en faisait un peu trop "L'objectivité, c'est définitivement pas ton point fort. Ou alors, t'as vraiment besoin de lunettes." s'amusa-t-elle un peu, sentant la légèreté la rendre moins propice aux larmes – qu'elle n'avait pas laissé couler, parce que ça aussi, ça suffisait. Toujours dans les bras du jeune homme, Yasmine l'écouta continuer de la rassurer, et elle ne put s'empêcher de trouver que dans cette position, elle se sentait à sa place. Certes, ça mettait à mal tout ce qu'elle venait de lui dire, mettant directement le doigt sur le manque de logique qu'elle avait relevé quelques secondes plus tôt pour terminer ses explications, c'était ainsi toutefois. Elle ne saurait pas se passer de ça, de la sensation que ça lui procurait d'être aussi confortable lorsqu'elle se retrouvait contre lui. Ses mains quittèrent le visage d'Edgerton pour trouver sa nuque qu'elle empoigna doucement tandis qu'elle se rapprocha plus encore. Elle piqueta un baiser léger sur le carré de peau que laissait entrevoir l'ouverture de la chemise du jeune homme, puis elle finit par poser son front tout contre son menton barbu, un léger soupir s'échappant de sa bouche avant de lui répondre, l'interrompant brièvement "Je vais essayer." De se mettre moins la pression, de vivre un peu plus avec l'idée qu'il fallait laisser les choses se dérouler sans constamment redouter ses propres capacités. Elle aurait pu lui affirmer qu'elle allait le faire… mais il savait combien c'était plus facile à dire qu'à faire. Elle n'eut pas le temps d'expliciter néanmoins.
Yasmine se redressa, se penchant doucement en arrière pour le regarder plus fixement. Un nouveau froncement de sourcils vint parfaire la mine qu'elle emprunta pour traiter l'information qu'il venait de laisser échapper concernant leur rupture. Ses souvenirs de cette période était toujours un peu flous, un peu comme si elle avait sciemment décidé de les rendre moins nets pour n'en garder que le meilleur ; les fous rires, les baisers, les caresses. Pour autant, il lui avait toujours paru évident qu'Edge se remettrait rapidement de leur séparation. En vérité, ça ne prêtait à aucune confusion de son côté. Elle n'avait pas objecté plus que ça à l'idée qu'ils se séparent, pas assez combative pour accepter la tromperie sans broncher et rester… mais c'était lui qui avait provoqué les choses, incité par son manque d'investissement certes, restait qu'il avait posé ses conditions en allant butiner ailleurs. Se dire qu'il l'avait regretté n'avait jamais été à sa portée à l'époque, convaincue que, sans aucun doute, elle n'avait été qu'une ligne de plus dans son tableau de chasse. Elle avait cependant accepté de revoir son jugement à ce sujet lorsqu'ils en avaient vaguement discuté lors de son weekend d'anniversaire ; tous les deux, ils regrettaient comment les choses s'étaient déroulées. Yasmine avait pris toute la mesure des non-dits qui avaient enrobés leur relation, comprenant qu'ils avaient vécu les choses différemment et qu'à ce moment-là, il s'était surement plus attaché à elle, qu'elle ne s'était attachée à lui. Mais qu'il avait passé trois ans à alimenter le souvenir de leur histoire ? Ça la laissa sans voix. Elle se ranima, raffermissant sa prise sur sa nuque en se lovant de nouveau contre lui, ressentant quelque chose de trop fort à l'idée qu'il s'était languit d'elle durant tout ce temps. Elle n'irait pas jusqu'à dire que s'il s'était obstiné à la contacter encore et encore, les choses auraient été différentes, mais elle ne pouvait que regretter à nouveau leur manque de communication à cette époque. Et le et si je n'étais pas partie au Niger qui lui frôla l'esprit à ce moment-là la poussa à tronquer la parole du jeune homme pour l'embrasser longuement sur les lèvres. Et elle le sentit, le baiser vorace de la possessive qu'elle était, creuser une frustration certaine à l'idée qu'ils n'étaient pas au bon endroit pour envisager d'embellir un peu cette soirée gâchée tandis qu'elle se grandissait pour souder son visage au sien. Et ça revenait plus souvent ces derniers temps, cette envie sous-jacente de plus quand sa peau contre la sienne, Yasmine s'apercevait combien elle le voulait lui et personne d'autre. Sans doute que le fait que lui aussi lui confirme qu'elle était son objectif, et que ça ne datait pas de la veille, ça fit accroître un désir réel, et physique, pour son petit ami. Plus vite que prévu, elle retrouva la terre ferme, descendant de sa marche de fortune, toujours bouche contre bouche. Elle délaissa la nuque d'Edgerton pour poser ses mains sur les siennes qui enserraient sa taille. Avec ses doigts bagués, Yasmine combla l'espace de ceux de son petit ami l'obligeant à la serrer plus fort au point qu'elle sentit le creux de ses reins piquetés par quelques fourmillements loin d'être désagréables. Quand elle rompit leur baiser pour le laisser reprendre la parole ; et ce qui lui dit n'arrangea pas tellement l'état d'effervescence dans lequel elle tomba, le bout de sa langue restant timidement à distance de la barrière de ses propres lèvres pour ne pas se défaire, pas tout de suite, du goût qu'Edge y avait laissé. A nouveau, elle lui prit le visage entre les mains. Quand elle reprit la parole après avoir très brièvement fermé les yeux, soucieuse de faire le point sur tout ce qu'il venait de lui dire, elle s'entendit libérer un ton rauque, induit par la chaleur qui les enveloppait tous les deux et qui la rendait un peu fébrile, pour ne pas dire fiévreuse. Résolument, elle lui leva la tête, le menton dans sa paume, pour qu'il affronte ses yeux ; les siens ne clignèrent même pas. "Tu sais que tu vas finir par regretter ce que tu viens de dire ? Sois possessive ? Mets-toi en colère ? Vraiment ?" chuchota-t-elle presque contre ses lèvres, s'autorisant enfin à pincer les siennes pour les désengourdir et ajouter avec un léger sourire en biais "Avec ta permission, tu te rends compte que… je vais plus jamais laisser personne, personne, t'approcher, Edgerton ?" Elle ne lui laissa pas vraiment le temps d'ajouter quoi que ce soit. Yasmine lui lâcha le visage pour venir caresser, du bout des doigts, la chaîne qu'il portait autour du cou pendant qu'elle reprenait sans discontinuer, se sentant toujours obligée de chuchoter quand elle se trouvait si près de lui "Mais c'est un problème pour un autre soir, hum ? Là, maintenant, je veux qu'on rentre. Ensemble." Sa voix se fit encore plus basse quand elle termina, retrouvant son regard qu'elle soutint avec un sérieux un peu malicieux qu'un nouveau baiser, furtif, vint accompagner – parce qu'elle le pouvait, il le lui permettait "Je crois que tu vas avoir besoin que je te rappelle à qui moi j'appartiens." Et encore une fois, elle ne lui laissa pas le temps de réagir aux dernières paroles qu'elle laissa filer. Un autre baiser rapide qui dériva de sa trajectoire initiale, terminant sur l'espace entre son nez et son arc de cupidon, et elle lui prit sa clef de voiture des mains. La brandissant devant son nez, elle se mit à marcher à reculons, mais très lentement, vers la voiture du jeune homme qu'elle continua à fixer tout du long. Yasmine n'avait besoin de la permission de personne pour prendre cette décision. Elle la prenait en toute connaissance de cause, sûre de ses choix, à défaut d'être très sûre d'elle-même. |
| | | | (#)Lun 22 Juin 2020 - 14:33 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Depuis que Yasmine est rentrée dans ta vie, tu as compris beaucoup de choses sur ta propre personne. Qui tu étais et qui tu n'étais pas et qui tu avais envie d'être aux côtés de la brune. Et il a toujours été question d'obtenir l'équilibre parfait entre ces trois notions-là, histoire de ne pas la décevoir et de lui présenter l'homme parfait. Tu sais maintenant que cela est complètement stupide et qu'être en couple avec quelqu'un, c'est un peu plus compliqué que cela. Ce n'est pas tout noir, ce n'est pas tout blanc, et il y a des hauts et des bas et toujours des plis sur lesquels il faut passer et toujours quelque chose à corriger. Pourtant, si tu devais choisir, si on te présentait une telle alternative, tu ne changerais absolument rien chez la brune. Elle a beau voir ses défauts à elle comme des montagnes insurmontables, tu les adores toi ces petits détails, ces imperfections-là, qui ne font que l'ancrer un peu plus sur le sol, qui la rendent humaine et réelle. Parce qu'elle s'impose un peu trop et que si tu peux l'aider, ne serait-ce que quelques secondes, alors tu t'estimes heureux, et c'est tout. Il n'y a jamais de grands plans ni de fins parfaites prévues avec Yasmine, juste un désir et un besoin constant de la voir sourire, de savoir que tu as réussi à être là pour elle, que tu as compté à ses yeux et c'est tout, ni plus, ni moins. Se rapprocher autant d'elle, tomber amoureux, pouvoir la prendre dans tes bras, savoir qu'elle te considère comme un choix suffisant ? Ce n'est que du bonus. Tu ne sais pas vraiment comment cela est arrivé, une combinaison un peu trop aléatoire pour être calculée et tu n'as envie de revenir sur aucun de ces détails ou de vos erreurs respectives, car vous ne seriez pas là aujourd'hui. Elle ne serait pas pressée contre toi, scellant tes lèvres avec les siennes, les mains posées sur ta nuque et te gardant tout près d'elle, comme si tu allais disparaitre si elle n'appliquait pas autant de pression dans chacun de ses baisers ou la prise de ses paumes contre ta peau. Pourtant tu ne vas pas reculer, pourtant, tu n'as pas trop envie qu'elle te ménage, ou qu'elle se cache, tu as besoin de tout ça, tu as besoin d'elle, tu as besoin d'entendre la vérité, tout ce qu'elle ressent et qu'elle a ressenti pour toi, pour rester là. Parce qu'à un moment, il y a des instants de cela, il y a quelques mois, hier, tu t'es senti vaciller. Et tu sais que cela risque d'arriver dans le futur, tu ne sais pas quand, tu ne sais pas pourquoi, pourtant cela risque d'arriver, parce que tu sais comment tu es fait, comment tu fonctionnes et tu as besoin d'elle. Et de ce que Yasmine croit ressentir un peu trop fort et ce dont elle a honte, c'était tout ce qu'il te manquait dans le fond, alors tu ne peux pas vraiment lui en vouloir. Pas quand elle te fixe de cette manière-là, pas quand tu peux sentir chacun des souffles de la brune contre ta peau, contre ta barbe, et qu'elle est proche et que tu veux la savoir encore plus proche encore. "Je sors avec toi, je n'ai pas vraiment besoin d'être objectif. Et c'est la vérité donc..." Que tu murmures simplement en guise de réponse, le début d'un sourire se dessinant sur ton visage. Et s'il faut que tu lui répètes souvent et régulièrement à quel point elle est importante, à quel point tu ne veux personne d'autre qu'elle, tu le feras, tu le feras tous les jours s'il le faut, jusqu'à ce que Yasmine finisse par te croire. Si c'est ce qu'il faut, ce dont elle a besoin, tu le feras sans aucune hésitation. Ton cœur reproduit ce tremolo si particulier quand la brune prend ton visage entre ses mains et vous êtes tellement proches que tu peux voir tous les détails de son visage à elle et mémoriser chaque recoin et chaque expression qui passe par là. Juste ranger ça loin pour pouvoir y revenir plus tard, pour avoir une bonne distraction quand tu as tes propres moments de doute et qu'il est un peu trop difficile de faire la focale sur tout le reste. Yasmine reste ton objectif, Yasmine reste essentielle et le reste autour d'elle s'efface. C'est ainsi que tu peux dire que tu n'as jamais vu cette expression-là se dessiner sur le visage de la brune et que c'est assez pour que ton sourire s'agrandisse, assez pour que tu saches que loin de trouver les bons mots pour la rassurer, tu as trouvé ce qu'elle voulait entendre depuis le début. Tes mains à toi sont dans le bas du dos de la brune, la gardant tout contre toi et tu te demandes pendant quelques secondes de quoi vous avez l'air comme ça, dans une étreinte qui n'a absolument rien d'innocente, surtout pas avec ce qui semble briller dans les prunelles de la brune, surtout pas la manière dont elle te fixe. Oh, tu ne vas nulle part, être possessive lui va très bien et cela ne te pose aucun problème, pas quand elle reprend la parole, sa voix un peu plus grave que d'habitude, tandis qu'elle essaye de te mettre en garde. Si c'est le moment où tu devais prendre la fuite, ou déclarer que c'est trop pour toi, c'est tout le contraire qui passe et un frisson passe sur ta colonne vertébrale, ainsi qu'une autre vague de quelque chose d'autre, quelque chose dont tu ne soupçonnais pas l'existence avant maintenant. Tu te retrouves à manquer d'air et à prendre une profonde inspiration quand elle reprend la parole, prononçant ton prénom complet, les syllabes trouvant tout leur sens entre ses lèvres à elle, tu en es certain. "Honnêtement ? Je ne pense pas que je vais le regretter. Du tout." Que tu te retrouves à murmurer rapidement, insistant bien sur le fait que la situation n'est pas aussi dérangeante ou gênante que les craintes de la jeune femme, bien au contraire.
Et tu la soupçonnes de chercher à te faire perdre la raison, vraiment, quand Yasmine fait sa déclaration suivante, sans absolument aucune once d'ambiguïté et tu te retrouves à laisser échapper un grognement, plus qu'audible, tu le sais, quand vos lèvres se rencontrent de nouveau, un peu trop brièvement à ton goût. Trop brièvement d'ailleurs, tu manques le moment où elle finit par te piquer les clefs de ta voiture, pour s'éloigner, toujours en te fixant. Tu prends une profonde inspiration, n'ayant pas l'habitude de passer du chaud au froid, aussi brutalement, tes yeux balayant la silhouette de la brune, de la tête aux pieds, ton esprit et ton imagination plus que vocaux à cette seconde précise. Si elle a besoin d'une piqure de rappel elle aussi, tu peux définitivement le faire, et lui montrer précisément ce que tu aimes chez elle, et ce même s'il s'agit purement de quelque chose de physique, parfois c'est assez pour exprimer ce que l'on ressent. Surtout vu la nature de votre conversation. "Hmmm... Donc on rentre ensemble maintenant ? Merci pour la clarification." Que tu ne peux t'empêcher de lancer avant de lui emboiter le pas, tes foulées un peu plus rapides et assurées que celles de la jeune femme. Ou alors, elle le fait complètement exprès, que c'est totalement calculé et voulu, et qu'elle sait que tu es incapable de lui dire non. Que si tes yeux atterrissent sur ses hanches, c'est uniquement parce que tu as envie d'y déposer tes mains une nouvelle fois, pour l'avoir contre toi, parce que tu espères quelque part que tes doigts finiront par y laisser une marque, une marque qu'elle et toi serez les seuls à reconnaitre et pouvoir identifier. Yasmine doit également savoir que si tu fixes ses lèvres de cette façon-là, c'est parce que tu veux venir y déposer les tiennes parce que tu ne te lasseras jamais du goût de ses lèvres, jamais. De même que les mèches brunes qu'elle n'arrive jamais à dompter, tu pourrais passer des heures à les écarter de son visage, pour venir les ranger derrière ses oreilles, encore et encore. C'est sûrement à cause de cela que la brune se retrouve trappée, l'instant d'après, entre la carrosserie de ton véhicule et toi. Tu perds quelques secondes de plus pour lui adresser un sourire et capturer ses mains à elle que tu viens déposer sur tes épaules, car tu adores la façon qu'elle a de toujours s'y accrocher, surtout quand ses genoux menacent de flancher. "Seulement si tu conduis." Que tu laisses échapper dans un souffle, avant de te pencher pour capturer les lèvres de la brune. Ce baiser-là est tout aussi fiévreux que le précédent, et que ton intention est de lui faire perdre la tête comme elle le fait souvent pour toi, ou juste de laisser ta marque sur la brune, ou ne plus le laisser de la place pour respirer ou même pour penser, ou faire quoi que ce soit d'autre au final. Mais quelque chose te dit, quelque chose de vif et de d'instinctif, que cela ne dérangera pas Yasmine de se retrouver coincée, physiquement et littéralement entre toi et ta Mustang. Pas du tout. Tu t'écartes de ses lèvres, seulement pour poser une main sur le toit de ta voiture, déposant un baiser au coin de ses lèvres puis sur sa clavicule, pour retracer le chemin jusqu'à son oreille avec tes lèvres, pour enfin y murmurer son prénom. Son prénom à elle, pas celui d'une autre, mais bien le sien. Tu as un léger mouvement de recul, histoire de nouveau la fixer, droit dans les yeux, simplement pour reprendre sur un ton un peu trop sérieux. "Et uniquement si tu promets de me le dire la prochaine fois que quelque chose ne passe pas ou te mets mal à l'aise ou ... peu importe ce que c'est d'ailleurs." Tu te doutes bien que la dernière chose qu'elle veut faire là tout de suite, c'est parler, mais il est important pour toi de revenir sur cela et l'une des causes de certains de vos problèmes. Cependant, tu ne veux pas que l'incident soit vite oublié et rangé au placard, ce n'est pas des paroles en l'air, pas pour toi et tu veux qu'elle le comprenne. "Je veux tout savoir quand tu es concernée." Le ton de ta voix est probablement un peu trop solennel, tu t'en fiches complètement, tu ne veux plus te retrouver dans une impasse, comme il y a quelques minutes de cela, où seul ton départ pouvait résoudre la situation. C'est dit, Yasmine sait à quoi s'en tenir désormais, sait qu'il existe une autre alternative plutôt que de te repousser et s'imaginer, toute seule, que tu ne peux pas tout entendre. "Ceci étant dit…" Assez parlé pour ce soir que tu songes ensuite, te sentant le cœur léger, un peu trop étourdi parce tout ce qui t'habite en ce moment et par le fait que vous devriez vraiment être seuls, dans un endroit avec une porte fermée. Pas dans un parking. Mais tu peux quand même l'embrasser, pour la rassurer, parce que tu as envie de le faire, parce qu'elle est à toi et que tu es à elle, pour toutes ces raisons-là. Ce que tu fais, sans une seule once d'hésitation. "On devrait vraiment..." Tu retrouves ta voix, un peu trop basse, encore une que d'ordinaire, contre les lèvres de la brune, une main perdue dans ses boucles brunes, l'autre sur sa hanche droite. "... Partir d'ici." Tu ponctues ta phrase par un autre mouvement de lèvres, toujours contre elle. "Tout de suite." Une conclusion logique et évidente, histoire de ne pas se donner encore plus en spectacle. "Tu peux même griller quelques feux rouges...Oui, profitons du fait que je suis techniquement toujours employé par la police locale, pour quelques semaines encore." Une plaisanterie de très mauvais goût, mais tu ne peux pas vraiment t'en empêcher, ça et ton sourire, galvanisé par tout ce que tu ressens pour elle. "Et on devrait probablement aller chez toi, vu tout ce que j'ai en tête maintenant, à cause d'une certaine personne, je n'ai pas vraiment envie de me faire interrompre." Car si la brune veut des preuves, tu vas lui en donner, assez pour qu'elle ne se débarrasse plus jamais de ton parfum, assez pour qu'elle soit familière avec tous les détails de ta peau sombre et assez pour qu'elle ne se lasse jamais. Ça, c'est le genre de promesse que tu peux faire. |
| | | | (#)Mer 24 Juin 2020 - 16:58 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price "Quoi, tu préfères rentrer seul ?" rétorqua Yasmine, bien trop fière de son effet. Sa marche à reculons devenant moins déterminée au fur et à mesure que le jeune homme s'approchait, elle enroula lentement l'anneau de ses clefs de voiture autour de son index en le fixant sans ciller. Ça avait un air de déjà-vu qui lui laissait présager une suite des évènements dont ils ne pouvaient que se réjouir. Si elle regrettait son mauvais timing, sa petite crise de jalousie s'étant résolue de façon plus heureuse néanmoins, elle ne regrettait pas l'audace dont elle faisait preuve à ce moment-là. Ce n'était pas courant pour elle, d'être assez gaillarde pour initier une partie d'un jeu pour lequel elle s'était toujours trouvée très mauvaise. Mais elle ne demandait qu'à apprendre, vraiment. Se laisser le bénéfice du doute, ça faisait partie des choses sur lesquelles elle devrait travailler. Mais finalement, ne s'en était-elle pas bien sortie lors du weekend d'anniversaire d'Edge ? Quand elle avait profité de sa déclaration pour faire quelque chose dont elle avait envie depuis des semaines ? Malgré la demande du jeune homme, c'était bien elle qui l'avait embrassé ; c'était elle qui l'avait surplombé avec grâce pour pouvoir le faire dans les règles de l'art, assise sur ses genoux, la détermination faisant briller le vert clair de ses yeux qu'elle avait gardé ouverts pour ne rien manquer lorsqu'un peu plus tard, elle n'en avait pas cru sa chance. C'était elle aussi qui avait tracé les lignes invisibles de sa peau sombre avec le bout de ses doigts ; retenant ses ongles pour qu'ils ne le blesse pas tant elle avait eu besoin de le sentir peser tout contre elle, son corps pressé sous le sien, à s'y accrocher avec une force douce qu'elle mettait toujours un point d'honneur à utiliser pour lui faire comprendre qu'elle aimait ça quand c'était lui, et pas un autre. L'embrasser avait été tout aussi naturel que de lui prendre la main. Ça avait été beaucoup plus fort toutefois, tellement d'ailleurs que malgré ses réticences sur le sujet des contacts physiques, elle avait dû se restreindre à la sagesse, se soustrayant à la manifestation du désir qu'elle éprouvait pour lui et dont il ne savait pas grand-chose en définitive. Elle était pudique sur ces choses-là. Sur la friction des corps, et l'expression intense d'une chimie à laquelle, en bonne âme scientifique qu'elle était, elle croyait plus qu'à n'importe quoi. Une pudeur qui était le résultat de tout un tas de choses, de traumatismes et de déceptions qu'Edgerton connaissait désormais et qui, comptes tenus des sentiments forts qu'elle lui portaient sans équivoques, n'avaient plus tellement lieu d'être en vérité. Yasmine s'était beaucoup trop bridée à ce sujet, convaincue de ne pas être faite pour cette partie-là des relations amoureuses. Elle s'était questionnée sur ses orientations, sur ses capacités, s'efforçant à remettre en perspective sa notion des choses pour comprendre en finalité, qu'il lui fallait juste du temps avant d'envisager de donner cette partie de son être à quelqu'un. Son corps ne lui avait pas appartenu pendant des années, elle avait eu peur de le soumettre aux autres simplement parce qu'on lui avait – rien qu'une fois, mais c'était assez – ôté l'honneur d'en être la seule propriétaire à un moment de sa vie où elle se construisait, forte de sa détermination à sortir du carcan imposé par la culture de ses aînés. Elle s'était haït, véritablement, pour ne pas avoir su imposer son consentement ; et sans aucun doute qu'elle s'était punie pour ça aussi, s'imposant l'abstinence pour mieux guérir et accepter qu'elle était différente de celle qu'elle avait été dans un passé pas si lointain, qu'elle était différente des autres aussi. Mais en regardant Edgerton s'approcher d'elle, elle sut qu'elle avait eu tort tant la seule chose qu'elle voulait, tout de suite, c'était plus que tout ce à quoi elle l'avait contraint dans le passé. A ce stade, être proche de lui ce n'était plus suffisant pour elle. Yasmine avait envie de plus.
En plus de ne pas avoir toujours été à l'aise avec qui elle était, ce qu'elle représentait et ce qu'on lui avait fait, elle avait eu peur de ne plus être capable d'apprécier tout ça sans revenir à des souvenirs trop douloureux pour elle. Bien sûr, elle ne l'était toujours pas complètement aujourd'hui, à l'aise avec tout ça, mais ça allait nettement mieux… assez en tout cas pour qu'elle ne fût plus en mesure d'ignorer les quelques scénarios qui se mirent à lui tourner dans la tête à l'instant où elle se retrouva adossée à la carrosserie du jeune homme. Il était son choix, sa décision, sa sécurité – sa sécurité, tout était dans ce qualificatif précis. Et comme il le lui avait confirmé quelques instants plus tôt, la réciproque était vraie. Alors qu'attendait-elle ? "Si tu veux vraiment que je conduise, arrête de me regarder comme ça." le titilla-t-elle un peu, et à voix basse, en surprenant son regard qu'elle lui renvoya toutefois. Yasmine le laissa guider ses mains sur ses épaules. Dans la poche de poitrine d'Edge, elle faufila ses clefs de voiture. Ses mains ne restèrent pas bien longtemps sur ses épaules, glissant lentement le long du torse du jeune homme qui se pencha pour l'embrasser avant même qu'elle ne put lui répondre quoi que ce soit d'autre à propos de la mission qu'il lui confia, émettant la condition que ce soit elle qui prenne le volant pour la ramener à la maison. Et elle lui rendit son baiser avec la même intention, sentant que ce baiser-là plus que les autres avait un effet qu'elle n'essaya pas de contrer. Au contraire, elle se laissa dicter la marche à suivre par ce que lui soufflait son instinct, le plus primaire, qui l'exhortait de le toucher. Pas au-dessus de ses vêtements qui étaient définitivement de trop, mais peau contre peau, ses doigts effleurant ses cicatrices comme ça avait été le cas parfois, quand elle n'avait pas été assez forte pour s'interdire autre chose que les baisers langoureux. Ce fût pour cette raison que doucement, elle tira sur le bas de sa chemise pour l'enlever de son pantalon et glisser ses mains dessous, à la barrière de sa ceinture au bord de laquelle elle finit par crocheter le bout de ses doigts, sa langue effleurant la sienne comme tant de fois avant ce soir. Juste le temps qu'elle relève très légèrement le bas de sa robe pour ne pas être entravée dans ses mouvements, et que son genou trouve le creux de la hanche du jeune homme sur laquelle elle fit résolument pression pour qu'il s'approche encore, faisant céder le bas de ses reins qu'elle cambra par impulsion, sentant la chaleur de la carrosserie se mêler à celle qu'elle ressentait dans chaque parcelle de son corps tendu par le contact du bassin d'Edgerton contre le sien. Les lèvres du jeune homme trouvèrent sa clavicule, et Yasmine vint trouver sa nuque pour qu'il enfonce son nez plus profond dans son cou, son souffle réveillant des sensations qui la firent frissonner dans la foulée. Elle s'entendit soupirer lorsqu'il lui parla dans l'oreille, sa langue balaya sa rangée de dents du haut quand, les yeux fermés, elle tenta de se concentrer assez pour ne pas définitivement perdre pieds. La frustration de s'apercevoir à nouveau qu'ils n'étaient pas au bon endroit lui fit laisser filer un vague gémissement qu'elle ravala tout de go en relevant sa tête qu'elle avait basculé en arrière, s'imposant de suivre le mouvement d'Edgerton qui prit un peu de recul pour reprendre la parole. Il savait très bien ce qu'il faisait. En l'occurrence, lui faire perdre patience alors qu'elle, elle l'y avait contraint à de nombreuses reprises – elle avait compris ce que ça faisait, la leçon était acquise. C'était de bonne guerre, ce n'était pas moins insupportable ; de penser qu'ils avaient encore quelques minutes de trajets avant d'arriver chez l'un où chez l'autre, ça l'était encore plus. Yasmine le fixa une nouvelle fois sans ciller "Est-ce que j'ai l'air mal à l'aise, là maintenant ?" lui demanda-t-elle, son genou toujours dans le creux de sa hanche et une main toujours flanquée sous sa chemise. Elle la retira, défaisant ses doigts de sa ceinture pour mieux les poser sur son visage qu'elle immobilisa pour ne rien perdre de l'expression inédite qu'elle y décelait. Avec ses pouces, elle caressa ses lèvres, pendant qu'elle pinçait les siennes en se sommant d'attendre pour l'embrasser encore. Yasmine voyait où il voulait en venir. Pour elle non plus, tout ce qui s'était passé ce soir, tout ce qui s'était dit, n'était pas des paroles en l'air. Elle lui parlerait de tout ça désormais… qu'importe si elle craignait de passer pour une idiote, qu'importe si elle ne se sentait pas bien à l'idée de lui laisser une mauvaise impression de la personne qu'elle était "On est ensemble. Moi aussi je veux tout savoir quand tu es concerné." fit-elle tout aussi sérieusement que lui, les yeux rivés sur le bas de son visage qu'elle finit par abandonner pour plonger ses yeux dans les siens. Elle y lut tant de choses qu'elle se demanda un court instant si c'était pareil de son côté ; notamment si l'anticipation qui se mit en route à la seconde où elle comprit pour de bon où cette soirée les menait était aussi transparente. Il fallait qu'ils partent d'ici. Elle prit sur elle encore un instant cependant, le visage d'Edgerton toujours dans les mains "Je pourrais te proposer qu'on scelle tout ça en crochetant nos petits doigts, sauf que je suis à peu près sûre que tu refuseras." Comme il l'avait fait les 3000 fois précédentes "Aloooors…" Back to business sembla-t-elle dire, faisant traîner sa voix devenue rauque après avoir laissé un rire lui échapper, vite étouffé par les lèvres du jeune homme qui retrouvèrent les siennes pour un nouveau baiser tronqué par les paroles qu'il prononça, et à laquelle elle répondit pendant que ses mains quittèrent son visage pour trouver les poches arrière de son pantalon dans lesquels elle glissa les doigts pour l'approcher, toujours plus près. La tiédeur de leurs souffles mêlés lui revint au visage, rendant l'atmosphère plus suffocante encore. Elle avait chaud, trop chaud "Price…" murmura-t-elle en lui rendant son baiser. Elle retrouva la terre ferme, ses deux pieds ancrés à nouveau dans le sol, pendant qu'ils s'embrassaient encore. Elle laissa échapper un très léger soupir "J'aurais jamais cru te dire ça un jour…" Un autre baiser ferme, un peu brutal, que sa main qu'elle avait refermée sur son menton barbu rendit plus vif encore. Yasmine finit par poser cette même main sur celle qu'Edge avait plongé dans ses cheveux – un dernier baiser qui se termina par une très légère morsure, indolore, et qui accompagna la fin de la phrase qu'elle acheva enfin, le regardant droit dans les yeux "Tais-toi." Des paroles qui la firent un peu rire, rendue extatique pour tout ces chamboulements hormonaux et la conclusion positive d'une situation de laquelle elle avait pensé ne jamais pouvoir se sortir. Elle le laissa battre en retraite et se décolla à son tour de la carrosserie de la Mustang. Elle eut à peine le temps de baisser le bas de sa robe et de remettre de l'ordre dans sa tignasse épaisse ; aussitôt, elle rattrapa sa main, le faisant doucement pivoter pour qu'il revienne vers elle en prenant sens de ses dernières paroles "Hey, hey… encore deux minutes, viens par ici." Elle pouvait, au moins quelques minutes encore, se contraindre à rester sage. C'était nécessaire à vrai dire, et puisqu'elle lui avait promis, elle préférait prendre les devants. L'issue de leur soirée ne faisait aucun doute et ils n'en avaient jamais parlé ; il ne voulait pas être interrompu, et elle non plus à vrai dire… aussi elle l'étreignit, ses bras sur ses épaules, ses yeux sondant les siens dans un léger mouvement de recul qui lui permit de le regarder sans avoir à trop se tordre le cou "Toutes ces choses que t'as en tête maintenant ?" fit-elle sur le ton de l'interrogation – ces choses, elle n'étaient sans doute pas bien différentes de celles qu'elle avait en tête elle aussi. Seulement, elle était persuadée de ne pas avoir à le verbaliser tant ses yeux, son comportement, mais aussi le gonflement immanquable de sa bouche et le filet incertain de sa respiration fragile, s'exprimaient pour elle "Y a pas de doute, elles vont se passer bientôt... très bientôt." Elle hocha la tête en se mordant très brièvement les lèvres pour retenir un sourire avant d'ajouter plus sérieusement, la tête penchée sur le côté pour ne pas rompre le contact visuel avec Edgerton "Et je sais que je te l'ai déjà demandé dans le passé. C'est différent maintenant, mais…" Ses mains se ranimèrent pour encercler sa nuque quand elle lui demanda, jugeant que ce n'était peut-être pas utile de rentrer dans le détail cette fois-là, et allant à l'essentiel en baissant très doucement sa voix altérée par leurs précédents échanges, mais surtout par tout ce qui remplissait son esprit à cet instant précis "A mon rythme, d'accord ?" |
| | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 22:19 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Être avec Yasmine, c’est complètement différent. Oui, quand il s'agit de fréquenter des femmes, tu as de l’expérience. Sans doute un peu trop, mais tout ce savoir se limite surtout et principalement aux histoires qui n’ont pas de suite. Qui finissent quand tout le monde a obtenu ce qu’il voulait et qu’il faut se rhabiller, retourner à la réalité et à ses responsabilités. C’est ça ton domaine d’expertise au final, la seule chose que l’on t’a demandé pendant des années et les seules bêtises que tu ne t’es jamais autorisées. Mais quand les choses deviennent un peu plus compliquées, quand il faut être sincère, tenir la distance, rester et surtout rester quand le jour fini par arriver... tu manques de tout. Tu n’as pas vraiment de point de comparaison, ta seule autre relation en dehors de l'infirmière s’est soldée par un échec cuisant, si bien que tu as tout balayé le plus loin possible de toi. Les souvenirs, les bons comme les mauvais, déchirant cette page-là avec une brutalité certaine, n’ayant plus envie d’être cet homme-là, ne voulant plus espérer de la sorte et te dire que peut-être tu pouvais finir avec ce quelqu’un. Et puis les années sont passées par là, et puis Yasmine est arrivée dans ta vie, et depuis, elle n’est plus repartie. Depuis, c’est difficile d’imaginer une journée sans elle. Qu’il s’agisse de partager une simple conversation, d’écouter un morceau de musique en sa compagnie ou juste de la tenir dans tes bras. Tu réalises, bien consciemment cette fois-ci, que tu ne veux personne d’autre, il n’y a pas d’autre alternative. C’est Yasmine ou personne d’autre. Tu le sais, tu es déjà convaincu, c'est une évidence qui s'était imposée à toi depuis longtemps, mais tu ne t'étais jamais autorisé à tirer cette conclusion avant. Pourquoi ? Eh bien parce que cela aurait paru un peu trop prémature et parce que dans le fond, vous n'étiez pas prêts, qu'il s'agisse de toi ou d'elle. L'un comme l'autre, vous n'étiez pas prêt à prendre toute la mesure que peut signifier être en couple, être ensemble. Ce n'est plus la même chose maintenant, maintenant tu te tiens un peu plus droit et tu ne peux pas vraiment stopper le sourire qui orne ton visage tandis que vous échangez des baisers qui n'ont absolument rien d'innocent, et qu'elle te coupe le souffle. Et que ton cœur bat à cette intensité-là et que ton esprit et à la fois vide et pourtant rempli de tout ce qui pourrait se passer dans les prochaines minutes. C'est sans aucune équivoque et cela se ressent dans la façon qu'à Yasmine de se mouvoir contre toi, comment tu réussis à lui arracher des soupirs et d'autres sons que tu ne vas définitivement pas oublier, ou l'impatience folle qui semble la saisir quand elle cale ton genou contre ta hanche. Que tu saisis pour la garder en équilibre, mais surtout, pour la garder contre toi, surtout quand les mains de la brune se font aussi baladeuses. Tu sursautes presque en sentant le contact de ses doigts sur ta peau nue, presque, tu t'y attendais, c'est tout ce qu'il te manquait, à tel point que c'est toi qui es vocal la seconde d'après, un autre son faisant trembler ta poitrine, tandis que tu dois t'efforcer de respirer, de penser logiquement et correctement pour freiner toutes vos ardeurs. Et même si avec le regard que Yasmine te lance, elle te rappelle que tu n'es qu'un homme. Et non, elle n'a pas l'air mal à l'aise, du tout, tu as toujours l'impression de tenter le tout pour le tout à chaque fois que tu l'embrasses, toujours en train de tester et surtout d'apprendre ce qu'aime la brune. Toujours en train de découvrir toutes ses courbes et les moindres recoins de sa peau dorée, à savoir ce qui va la faire trembler, frémir et murmurer ton prénom... car vous n'êtes jamais allés aussi loin avant, avant il s'agissait juste de baisers volés, de quelque chose qui devait être arrêté avant d'être commencé, mais ce n'est plus le cas. Elle est tout à toi et tu es toute à elle et elle répond à chacun de tes baisers, à chacune de tes caresses, tellement qu'elle en viendrait presque à te faire pied et oublier ton précieux self-control. Presque, c'est bien pour ça que tu parles, autant pour la faire patienter elle que pour respirer toi, car tu trouves que vous avez décidément bien trop de tissus sur vous et vous êtes dans un endroit un peu trop public. Et Yasmine est belle ainsi, vraiment légèrement frustrée, son désir lisible dans chacun de ses traits, et une part de toi voudrait avoir ton appareil photo pour immortaliser son expression et lui dire que ça aussi, c'est elle. Et puis il y a la part de toi qui a envie de lui donner tout ce qu'elle veut et toutes les choses qu'elle n'a pas encore formulées mais que tu peux déceler dans son regard. Sauf que tu ne peux pas et ne veux pas griller les étapes, pas avec elle, pas comme ça, et certainement pas maintenant, alors le moment où tu vas l'embrasser de la tête aux pieds et presser tes lèvres sur chaque millimètre de sa peau... tout ça, ça va attendre. Cela ne t'empêche pas pour autant de l'embrasser une fois de plus la seconde suivante, étouffant un rire quand elle te somme de te taire, parce que tu en fais trop, encore une fois. "Hmm ? Tu sais, si j’étais vraiment susceptible je le prendrais m...." La fin de ta phrase n'arrive pas, elle ne peut pas arriver quand vos lèvres se rencontrent de nouveau et c'est l'euphorie qui se mêle au reste, à tout ce que tu ressens déjà, certain que tu feras ça, embrasser Yasmine Khadji, jusqu'à la fin de tes jours. C'est un dernier baiser, du moins pour le moment, car tu t'écartes la seconde suivante, seulement, rattrapé par Yasmine elle-même. Elle t'attire de nouveau contre elle et tu prends une profonde inspiration, une main posée sur le capot de la voiture, restant tout proche mais pas assez. Tu esquisses un sourire à sa prochaine question, certain d'en avoir trop dit et d'avoir piqué la curiosité de la brune.
Mais en parler, de l'aspect physique de votre relation, est la chose la plus adulte à faire. Surtout vu votre passif et ce que Yasmine t'a récemment confié, et tu avais prévu de le faire... pas dans un parking, pas après une conversation déjà un peu trop animée et chargée à ton gout. Soit, vous ne faites jamais les choses dans le bon ordre, tu pourrais le lui faire remarquer. Vous avez d'abord rompu avant d'apprendre à vous connaître, et au lieu de devenir un simple ami, tu es tombé complètement et totalement amoureux de la brune. Donc non, les choses simples et directes, ce n'est pas votre fort. Vous vous en sortez plutôt bien. Yasmine reprend la parole et tu l'écoutes, observant ta petite-amie essayer de te rassurer et, s'excuser sans vraiment le faire ? Quelque chose de cette nature-là, quand ses mains à elle trouvent ta nuque, les tiennes se posent sur ses hanches, le geste automatique et familier, car visiblement, les quelques centimètres qui vous séparent sont un peu trop durs à supporter. "Tu sais qu’on est au mauvais endroit, encore une fois ? On n’est pas doués niveau timing." Tu te sens obligé de le faire remarquer, car le cadre n'a absolument rien d'idéal et pourtant le regard de Yasmine, ses mains juste-là... c'est suffisant pour te rassurer, cela est assez pour donner à la situation toute son importance et pour que tu l'écoutes et saches que c'est une discussion sérieuse. "Okay. Ça me va. Et je ne dis pas ça juste pour te faire plaisir ... Ce n'est définitivement pas comme avant. Je le sais." Car oui, tu sais à quoi t'en tenir, et tu n'as pas envie de faire cela à la va-vite ou que cela soit bâclé, loin de là, vous êtes ensemble, vous pouvez prendre votre temps, il n'y a plus cette épée invisible au-dessus de vos têtes, vous deux, c'est solide et concret. "On avance à ton rythme, et si je vais trop loin, n’hésite pas à me le dire, d’accord ?" Ça aussi, Yasmine le sait déjà, mais tu préfères le lui dire et le lui rappeler, vos limites sont complètement différentes et tu ne veux pas dépasser les siennes, juste parce que tu t'es laissé emporter sur le moment. Le consentement de la jeune femme est précieux et pas quelque chose que tu prends à la légère, au contraire, sinon comment expliquer le fait que tu lui aies demandé la permission explicite, le jour de ton anniversaire, avant d'oser répondre à ses baisers et à sa demande ? Tu n'es définitivement pas ce type-là et si Yasmine a besoin de toi, elle va devoir le dire. Probablement des centaines de fois, et le répéter parce que tu sais déjà que tu ne te lasseras jamais de l'entendre et de savoir qu'elle te veut de cette manière-là. "Donc, maintenant que tout a été mis à plat, je propose qu'on déguerpisse d'ici, et qu'on trouve quelque chose de plus intéressant à faire pour occuper le reste de notre soirée." Et oui, en disant cela, et à juger par l'expression taquine que tu affiches, tu crois absolument hilarant et tu étais sur le point de suggérer une activité qu'on ne peut faire qu'avec sa petite-amie. Tu scelles le tout par un autre baiser, celui-ci un peu plus léger que le précédent, car il faut vraiment que vous bougiez et maintenant si possible. "Et puisque que tu insistes, je vais conduire. On va aller chez toi, au moins, personne risque de nous déranger." Tu adores avoir un colocataire, mais Paul n'a décidément pas besoin de te voir passer un bras autour de la taille de Yasmine, pour la soulever de terre avec une facilité déconcertante, tout ça pour que vous rejoignez ta chambre, définitivement pas. Surtout que Yasmine a un canapé très confortable, autant en profiter. Tu finis par t'écarter du corps de la brune et de la chaleur qui s'en dégage très lentement, assez lentement pour que vos regards se croisent de nouveau et tu finis par lui ouvrir la porte de ton véhicule, pour qu'elle s'installe en premier. Tu refermes la porte en lui adressant un clin d'œil, avant de faire le tour de ta Mustang et d'installer derrière le volant. Tu as un autre regard pour Yasmine en attachant ta ceinture, ton esprit rejouant en boucle ses dernières confessions et la façon dont elle a avoué ne pas vouloir te partager avec qui que ce soit d'autre. Tu vas y penser pendant un moment et te rejouer la scène pendant un petit moment, voilà ce que tu te dis en démarrant enfin ton véhicule, toujours avec un sourire certain sur le visage. "Tu sais c'est quoi le pire dans toute cette histoire ?" Tu poses la question quand vous arrivez à un feu rouge, juste deux minutes après votre départ, tournant les épaules vers la brune afin de pouvoir la fixer. Pas la chose la plus intelligente à faire quand on sait que tu vas devoir repartir très bientôt, mais tu t'en moques, ne pas la fixer n'est pas vraiment une solution pour toi. Tu laisses cependant le silence traîner un peu plus, assez pour qu'elle scrute ton visage, avant que tu ne lui donnes l'information manquante. "C'est que tu me dois un repas Khadji. Et oui, je suis sérieux. Très sérieux quand il s'agit de nourriture." Tu lâches la bribe d'information, enfin, tout ça pour rire, légèrement, avant de te tourner vers la route, au bon moment, pour appuyer sur la pédale d'accélération et faire redémarrer ton bolide. "Donc tu vas devoir te rattraper, et ce sera toi qui seras en charge de notre prochaine date night. Genre... vraiment." Ça et vous tenir le plus loin possible des surprises, mais le dernier détail, tu ne le dis pas, le sous-entendu est là, assez lourd pour être capté, toi tu te contentes juste de vous guider vers l'appartement de la brune. Que vous n'auriez sans doute jamais dû quitter au final. Et peut-être que tu conduis un peu trop vite, peut-être que c'est de l'excès de zèle, mais tout ça s'efface quand tu te gares enfin devant son immeuble et que tu peux sortir du véhicule, seulement pour la regarder en faire de même. Tu l'as rejoint facilement, une main déjà posée sur le bas du dos de la brune, vos corps retrouvant déjà cette proximité familière. "Oh, et..." Tu reprends la parole au moment où elle appuie sur le bouton de l'ascenseur. Quand Yasmine se tourne vers toi, tu hausses les épaules, seulement pour ajouter, sur un ton un peu plus bas. "J’ai oublié de préciser que je me compte me taire, au moins jusqu'à demain matin." Elle n'aura qu'à trouver autre chose pour occuper tes lèvres. |
| | | | (#)Ven 3 Juil 2020 - 22:18 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price "On doit travailler sur notre timing, ça devient très urgent." confirma la jeune femme, un sourire affiché sur le visage, qu'elle tacha toutefois de retenir en se mordant la lèvre inférieure, si sensible de trop de baisers, qu'elle ne réussit pas à ne pas sourire plus fort en repensant à pourquoi elles étaient dans cet état-là. Lançant un rapide coup d'œil à l'ensemble du parking sommairement éclairé, elle se laissa très brièvement distraire par la conjoncture dans laquelle ils se trouvaient, se penchant un peu pour poser son menton sur l'épaule d'Edgerton qu'elle finit par furtivement embrasser dans le cou. Avec une expression un peu rêveuse, elle revint très vite sur l'idée que bientôt, très bientôt comme elle l'avait précisé, ils n'auraient plus à se soucier de l'environnement dans lequel ils se trouveraient. Un projet imminent qui la fit mentionner la notion d'intimité qu'ils avaient partagé jusqu'alors, et qu'elle avait besoin d'exprimer pour qu'ils ne se retrouvent pas à nouveau dans l'obligation de revoir leur plan et composer avec l'imprévu. Elle voulait faire les choses à son rythme, c'était là sa seule exigence. C'était la deuxième en vérité, la première remontant à l'admission du jeune homme à l'hôpital lorsqu'elle lui avait dit vouloir apprendre à le connaître. S'il y avait bien quelque chose qu'elle ne regrettait pas aujourd'hui, c'était d'avoir insisté pour qu'il entende combien elle voulait saisir toutes les subtilités de la personnalité de l'homme qu'il était, et faire de lui celui dont elle avait besoin pour se sentir bien, pour avancer et compléter la partie d'elle qu'elle avait laissé trop longtemps errer sans savoir quoi en faire, tiraillée par des principes qui n'étaient pas vraiment les siens, mais aussi par des questions qui l'étaient, elle, belles et bien. Edge avait tout pour lui plaire, dedans comme dehors ; le dehors étant assez évident pour qu'elle se soit laissée complètement charmer la première fois qu'il l'avait approché, le dedans le rendant encore plus digne de tout ce qu'elle ressentait pour lui depuis assez longtemps pour qu'elle comprenne que c'était lui, définitivement. Elle s'en était aperçue en l'écoutant attentivement lui raconter son enfance, ses voyages, sa famille, ses espérances, ses déboires et ses envies… espérant secrètement que dans un avenir plus ou moins proche, et ce malgré l'égoïsme dont elle se pensait sincèrement coupable, convaincue de ne pas le mériter, elle ferait partie de tous ses prochains récits. Elle s'apprêtait à se lancer dans une autre façon de le découvrir, et c'était aussi effrayant qu'excitant de repasser par cette étape-là. Exactement comme quand ils avaient acté l'idée d'explorer leurs secrets, discutant plus qu'ils ne l'avaient jamais fait, il fallait bien quelques règles pour encadrer ce dans quoi elle, elle se lancerait avec l'enthousiasme timide d'une débutante qu'elle n'était pourtant plus depuis très longtemps. Maintenant, c'était le tour du jeune homme d'accepter d'y aller un peu plus doucement pour qu'ils apprennent l'un de l'autre à un niveau différent, encore un peu plus, pour atteindre d'autres parties d'eux qu'ils disaient tous les deux ne vouloir céder à personne d'autre. Et sans nul doute que lui, il aurait quelques petites choses à lui inculquer entre deux baisers. Curieusement, elle qui avait tant craint de se lancer dans ce qu'elle considérait comme une inconnue malgré ses quelques expériences, elle prit conscience, son corps soumis à une faim différente de celle qui la faisait se ruer sur tout ce qui était assez sucré pour la contenter, qu'elle avait beaucoup trop hâte d'y arriver.
Yasmine était prête. Et elle le sentait aussi sûrement que la première fois qu'ils s'étaient embrassés depuis leur rupture, rassurée par la réciprocité de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre et qui lui paraissait bien trop intense pour être remisé dans un coin reculé de la malle aux secrets qu'elle conservait quelque part en elle. Si les rapports physiques ne faisaient pas partie de sa vision de la relation parfaite, rompue à l'exercice de l'abstinence choisie et assumée, ils étaient une barrière qu'elle n'avait plus jamais dépassé depuis un nombre incalculable d'années ; parce que ça lui faisait peur depuis son agression, parce que durant les quelques relations qu'elle avait eu avec d'autres, elle n'avait jamais eu la sensation de s'y soustraire par véritable envie, plutôt par souci de faire plaisir… et rien de plus. Qu'elle se sente assez en sécurité pour ne serait-ce qu'envisager des préliminaires avec l'homme sur lequel elle avait les mains posées, répondant à un besoin inédit pour elle de combler ce à quoi elle n'avait jamais vraiment aspiré ? Ça confirmait pour de bon l'impression qu'elle nourrissait depuis quelques temps qu'il était le seul qui comptait, le seul qui compterait, le seul qui saurait lui faire apprécier les longs moments d'exploration qu'elle avait trop longtemps évité, se cachant derrière une pudeur réelle, mais peut-être un peu surjouée. Plus les secondes passaient, plus elle l'observait, plus elle le touchait, plus elle était curieuse en effet ; de mettre des mots, mais plus probablement des intentions, sur ce que ça lui ferait réellement, sans se baser sur le fruit de son imagination, de le sentir plus près d'elle qu'il ne l'avait jamais été. S'il s'agissait de quelqu'un d'autre qu'Edgerton Samuel Price, elle ne prendrait pas le temps de considérer que ce qu'elle ressentait pour lui à cet instant-là, au-delà de tous sentiments amoureux qui ne faisaient que grandir à mesure qu'ils avançaient tous les deux dans l'histoire qui était la leur, c'était du désir, du vrai ; une chaleur qui l'enveloppait de la tête au pied, une excitation croissante, étourdissante et toute neuve quand elle songeait au simple fait, un peu trivial pour quelqu'un d'aussi délicat que la jeune femme bien élevée qu'elle était, qu'elle avait envie de lui, tout simplement. Et encore plus quand il accepta sa mise en garde avec toute l'indulgence qu'il démontrait chaque fois qu'il sentait qu'elle était sur un terrain qu'elle n'avait pas l'habitude de fouler, et sur lequel il se portait volontaire pour l'accompagner avec la bienveillance qui le caractérisait. Elle opina du chef, acquiesçant à sa proposition d'exprimer ses limites, se retrouvant soulagée d'un poids qui pesait sur sa conscience, mais surtout sur son corps, et ce depuis trop longtemps. Yasmine se sentit plus légère, ragaillardie par la manière dont ils avaient réussi à se sortir d'une impasse sans la fuir – juste en allant au bout des choses pour se permettre de comprendre ensemble d'où venait le problème et pour le régler au lieu de le contourner ; ça révélait plus que n'importe quoi des progrès qu'ils avaient fait, méritant une récompense qu'elle espérait être à la hauteur de tout ce qu'ils avaient pu imaginer. Elle le laissa se reculer à contre-cœur, le libérant de l'étau de ses doigts posés sur sa nuque, et de la pression de son nez niché dans le col de sa chemise. "Je suis certaine que tu penses à une partie de Monopoly." laissa-t-elle échapper, se sentant assez maline pour faire un peu d'humour tandis qu'elle rejoignait le côté passager de la Mustang dans lequel elle finit par monter, le corps alerte, la tête légèrement engourdie, tout comme sa propre bouche qu'elle frôla brièvement du bout de ses doigts, écrasant le sourire qui s'esquissa de lui-même. S'installant plus confortablement, les jambes se resserrant graduellement dans l'espoir naïf d'arrêter quelque chose, elle s'aperçut du rythme de son cœur dans sa poitrine, du cognement incessant qui, Edge assis à ses côtés, lui apparut plus sourd ainsi resonnant de l'intérieur d'elle-même, et pourtant si satisfaisant. Ça lui changeait tellement des envolées douloureuses de son palpitant quand elle ne se sentait pas capable de gérer ce à quoi elle était confrontée. Là, bizarrement, elle était assez sûre de ce qu'elle voulait pour ne pas être tétanisée par l'afflux de trop de choses qu'elle sentait se bousculer dans chaque parcelle de son corps et de son esprit. Elle ne mit pas longtemps à tourner de nouveau toute son attention sur Edgerton et sur le profil qu'il lui offrait. Et elle l'observa, ce si beau profil, les yeux brillants d'une expectative bien moins raisonnable que d'habitude, ne cherchant pas à chasser de sa propre expression l'espèce d'appétence qui ombrageait les jolis angles de son visage qui s'illumina de nouveau, à l'instant où il tourna la tête dans sa direction pour lui adresser de nouveau la parole. Yasmine tendit la main pour la poser sur la base de la nuque du jeune homme, l'interrogeant du regard avant de lui répondre à son tour, les sourcils très légèrement levés, la candeur feinte dont elle usait parfois trouvant une place confortable sur ses traits "Hum, que ta voiture soit si petite que ça empêche qui que ce soit de…", une pause inutile, le temps de passer sa main libre dans ses boucles qu'elle étira du bout des doigts, l'air de ne pas y toucher en poursuivant comme si elle ne s'était pas interrompue "faire des parties de Monopoly sur la banquette arrière ?" Définitivement pas, elle se trouva drôle néanmoins. Elle fit mine d'être désolée par sa propre rhétorique, juste histoire de, prenant sens de la réponse du jeune homme en même temps "Oh, ça." Elle lui sourit, laissant sa tête basculer doucement en arrière pour la laisser reposer sur le haut de son siège sans pour autant détourner son regard d'Edge qu'elle comptait fixer jusqu'à ce que ses yeux décident de se fermer d'eux-mêmes – pas avant un sacré bout de temps donc. Yasmine ne s'était jamais sentie aussi éveillée… un comble, pour une insomniaque de longue date "Et c'est un problème parce que ? Je te rappelle que je suis plutôt douée pour organiser ce genre de choses." Elle était persuadée qu'il gardait un souvenir plutôt joyeux de la dernière fois où elle s'était chargée de leur organiser quelque chose sans qu'il n'en sache rien. Aussi elle conclut, sur un presque murmure qui se perdit dans l'oreille du jeune homme quand elle s'inclina sur lui pour l'embrasser du bout des lèvres, avant que le feu ne passe au vert "Challenge accepté, Edgerton."
*** "Et t'es vraiment sûr de pouvoir tenir au moins jusqu'à demain matin ?" La distance imposée par leur trajet en voiture fût très vite oubliée. Déjà elle sentait la main du jeune homme dans le bas de son dos, marquant l'endroit à laquelle elle devait se trouver tandis qu'elle, elle se pressait contre lui pour se rengorger de l'odeur reconnaissable entre mille de son parfum qu'elle ne se lasserait jamais de humer. Le bouton d'appel de l'ascenseur s'illumina à l'instant où elle appuya dessus, ne réussissant pas à garder l'attention d'une Yasmine qui, après avoir battu en retraite le temps de replacer son sac en bandoulière pour ne pas être gênée, se tourna vers Edge qu'elle regarda droit dans les yeux. Elle ne savait pas aussi bonne pour les sous-entendus. Sous-entendus qu'elle tût toutefois, ajoutant en observant vaguement les portes de l'ascenseur s'ouvrir juste par-dessus son épaule – ding "Parce qu'on sait tous les deux que d'habitude, tu dors déjà depuis loooongtemps à cette heure-là. Je voudrais pas bousculer tes petites habitudes…" compléta-t-elle sur le ton de l'innocence, et elle s'empara sans demander son reste des mains du jeune homme qu'à reculons, elle entraîna dans la cabine de l'ascenseur. Doucement, elle s'adossa à la paroi du fond, faisant jouer ses doigts entre les siens, leurs paumes se frôlant lentement quand elle releva la tête qu'elle avait posé contre la paroi, elle aussi, et penchée très légèrement pour affronter les yeux de son petit ami "C'est drôle, j'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène-là." A un détail près ; celui qu'ils avaient su se contenir pour ne pas dépasser une limite qu'ils avait franchie quelques longues plus tard. Maintenant, ça l'autorisait à faire ce qu'elle fit sans démontrer la moindre hésitation, sentant une vague d'audace l'envahir à l'instant où elle repensa combien elle avait eu envie de l'embrasser cette fois-là. Deux étages à gravir, l'ascenseur aurait tôt fait de s'arrêter et elle le savait. S'en suivrait un très court chemin jusqu'à son palier devant lequel elle s'impatienterait ostensiblement, mettant toujours des lustres à trouver son trousseau de clefs perdu dans les méandres de son sac désordonné. A son rythme avait-elle dit, mais une certaine urgence se bousculait à la frontière de sa patience qu'elle sentait tellement fragile, animée par toutes les promesses que leurs baisers, leurs caresses, échangées sur le parking lui avaient faites. Elle n'hésita pas, mais elle marqua une douce seconde d'arrêt, juste le temps que ses mains retrouvent sans mal le torse du jeune homme qu'elle ne lâcha pas du regard quand elle se mit à déboutonner le haut de sa chemise. Rapidement, baissant enfin les yeux, elle distingua la peau sombre en dessous, et qu'elle parsema, chaque fois qu'elle défaisait un nouveau bouton, d'un baiser aussi furtif que sa respiration qui s'alourdit pour l'aviser de son propre émoi qu'elle ne repousserait pas. Obstinément, elle se décolla de la paroi de l'ascenseur, se grandissant très légèrement pour abandonner les boutons de la chemise d'Edgerton, ouverte à plus de la moitié, pour s'attarder sur sa clavicule qu'elle piqueta de tout petits baisers mouillés. Gênée par ses longs cheveux bruns, elle les repoussa d'une main qu'elle laissa se perdre dans ses propres boucles, puis remonta jusqu'au creux de son oreille. Les siennes perçurent plusieurs fois le bruit étouffés des portes de l'ascenseurs qui s'ouvrirent et se refermèrent et qui, malgré son occupation du moment, sa main libre se glissant sur la hanche du jeune homme, lui firent envisager de lui dire qu'ils devaient sortir, vraiment. Mais autre chose entra dans sa perception des choses "Bah c'est pas trop tôt ! Deux heures que je poireaute devant ta porte avec mes valises. Tu réponds jamais à ton téléphone quand il faut… et là, c'était un code noir, Yasmine." Une voix qu'elle connaissait bien, et qui lui fit descendre de son piédestal de fortune pour se pencher légèrement sur le côté. Molly, au visage barbouillé de traînées de mascara, s'acharnait à vouloir faire cesser aux portes leur ballet pour se fermer en se dressant en plein milieu, la poitrine bombée "Pourquoi t'es toujours à moitié à poil chaque fois que je te vois, toi." finit-elle par lancer en restant plantée dans l'encadrement de la porte de l'ascenseur, et pointant Edge d'un index accusateur sans pour autant se priver de le reluquer au passage "Pas que ça me dérange, hein. Je suis pour l'art dans toutes ses formes… mais pense un peu à nous, pauvres mortels." Soudain, elle posa une main sur le haut de poitrine généreuse et rentra le menton, arborant une mine malicieuse que ses hum, hum, hum rendirent encore plus explicites – pour ne pas dire sales étant donné la mine qu'elle présentait, et qui sembla s'illuminer lorsqu'enfin, elle prit en compte le tension épaisse qui régnait dans le tout petit habitacle "J'ai interrompu un truc on dirait." Sans blagues, fût tentée de rétorquer Yasmine qui, les yeux chargés d'électricité, laissa sa langue creuser dans une de ses dents du fond en laissant sa tête cogner contre la paroi de l'ascenseur. En même temps, elle se mit à soupirer très fort et très longtemps. Molly, elle se répandait en explications qu'elle écouta à peine, son regard trouvant celui d'Edge. Sentant la frustration prendre toute possession d'elle, elle lui murmura avec exagération et exaspération, pas bien motivée à bouger de là "On aurait dû aller chez toi." |
| | | | (#)Jeu 16 Juil 2020 - 18:10 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu as toujours été une personne tactile. Toujours. Cela ne date pas d’hier ou de ta rencontre avec Yasmine ou de la place particulière et unique que la brune a prise dans ta vie. Non, tu as toujours été du genre à préférer les accolades, les câlins et les bises comme marque d’affection, plutôt que de te contenter d’un sourire ou d’une poignée de mains. Quand tu apprécies quelqu’un, cela est sans équivoque et il n’y a qu’une seule façon pour toi de le montrer au final et de faire comprendre à la personne en face de toi que sa présence est particulièrement appréciée. On t’a même qualifié d’un peu trop collant et au sein de ta propre famille, tu as la réputation d’être celui qu’il faut aller voir quand on a besoin d’une épaule sur laquelle se reposer. Au sens le plus littéral du terme. Et cela te convient parfaitement, tu n’as jamais rien fait pour te défaire de cette image-là et tu ne t’en aies jamais caché et ce malgré les remarques de certains. Ou la gêne de certains de tes homologues masculins qui pensent que tu en fais trop ou que tu es attiré par eux et que tu dépasses les limites de la simple amitié ou que tu ne devrais tout simplemant pas être aussi tactile. Tant pis, tu préfères être le type qui en fait trop plutôt que l’inverse au final. Donc cela n’a jamais été un problème pour toi de communiquer ce que tu voulais ou de faire comprendre aux autres que leur présence est appréciée et même désirée. Dans le cas de Yasmine, c’est un peu différent. Si même lorsque vous étiez amis, il y avait sûrement un regard de trop, un sourire un peu plus prononcé, ou un câlin qui durait trop longtemps ou le besoin d’être proche d’elle physiquement… maintenant que vous sortez ensemble et que c’est ta petite-amie, tu n’as plus vraiment besoin de réfréner tes élans. Ou de prétendre que tu n’as pas constamment envie d’avoir la brune au creux de tes bras ou de passer un bras autour de sa fine taille et de savoir qu’elle n’est pas loin. Qu’elle est juste là. C’est physique à ce stade, c’est magnétique, tu es constamment attiré dans son orbite, bien incapable de reculer et n’ayant aucune envie de le faire. Et pourquoi est-ce que tu le ferais ? Pas quand Yasmine te renvoie ce regard-là, pas quand vous vous êtes dit tout ce que vous avez à vous dire, pour ce soir du moins et qu’elle te met au défi de ne pas en rajouter plus. Une simple blague, un vrai challenge pour toi et tu hausses un sourcil quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent et qu’elle s’y engouffre, tu en fais de même, juste là, sur ses talons littéralement, jamais bien loin de la jeune femme. Car il semble bien que, ce soir en tout cas, et peut-être pour tous les autres soirs qui vont suivre, tu commences là où elle finit, quelque chose comme cela. Une question de rythme, quelque chose que tu ne peux pas vraiment expliquer, comme la raison pour laquelle tout semble fonctionner un peu mieux entre vous maintenant, pourquoi est-ce que vous êtes compatibles alors que vous ne devriez pas l’être, comme deux pièces de deux puzzles complètement différents. "Une blague sur mon âge … vraiment Khadji ? Je suis peut-être celui qui prend de l’âge mais de nous deux, c’est toi qui te répètes et pas moi." Tu commentes simplement, à voix basse, car techniquement, tu as promis de te taire dans son appartement et que vous n’y êtes pas encore. Vous êtes sur le chemin, encore enfermés dans un espace clos pour quelques minutes encore, elle contre la paroi d’un des murs de l’ascenseur et toi tout proche d’elle. Un air de déjà vu ? Totalement. "Je ne vois pas du tout de quoi tu parles…" Simples mots que tu murmures avant que tes lèvres ne glissent contre celle de Yasmine avec une facilité déconcertante. C’est familier et différent à chaque fois, chaque baiser devrait avoir le même goût et la même intensité que le précédent, et pourtant ce n’est pas le cas. Sinon tu aurais déjà tourné les talons, sinon tu te serais déjà lassé au bout d’une dizaine de fois, mais ce n’est pas ça. On ne peut pas simplement embrasser une femme comme Yasmine Khadji et s’en remettre ou passer à autre chose. Ce n’est pas ton cas et tu suis le rythme de la jeune femme justement, la laissant te guider, vous guider et te montrer dans quelle direction le reste de la soirée va aller et dériver. Tu es à elle et elle le sait, de la tête aux pieds, ton sort est littéralement entre ses mains et pour toi qui est un fan invétéré du contrôle, cette notion-là devrait être terrifiante, mais elle ne l’est pas. Cela ne peut pas l’être quand ce sont les doigts, presque tremblants, de Yasmine qui viennent s’occuper des premiers boutons de ta chemise, révélant un peu plus de peau à chaque seconde qui s’écoule. Et à chaque fois, les lèvres de Yasmine sont tout contre toi, se rapprochant dangereusement de ton cœur, ce dernier faisant un bond à chaque contact de ses lèvres, à chaque fois qu’elle pose sa marque sur toi. Ne faisant que garder ce qui est à elle et à personne d’autre, et ce n’est pas à une pensée négative loin de là, c’est rassurant, de savoir qu’elle est là, et qu’elle sera toujours là dans un sens et que si tu te sens flancher ou si au contraire tu veux avancer, quelqu’un sera là et que ce sera à elle. Et en même temps, c’est beaucoup plus profond et plus primaire que cela, c’est pour ça que ta respiration est aussi lourde que celle de la jeune femme, c’est bien pour cela que tes mains ont trouvé le bas de son dos et ses courbes pour la garder tout contre toi, que ton esprit est à la fois vide et que pourtant une petite voix te conjure d’enlever ta chemise qui est vraiment de trop et qui aurait dû disparaitre depuis longtemps. Tu grognes, véritablement, quand tu sens les lèvres de la brune remonter jusqu’à ta clavicule puis vers ton oreille, et tout ce qui n’est pas Yasmine n’entre pas en ligne de compte là tout de suite. Tu arrives toujours à réfléchir en temps normal, mais le contrôle et les limites semblent avoir disparu, complètement car tu ne penses plus rien à part les prochaines minutes et véritablement te débarrasser de tes vêtements. Il en faudrait beaucoup pour que tu redescendes sur terre, pour que tu comprennes que ce n’est ni le lieu, ni le moment et qu’en plus de tout, vous avez de la compagnie. "Hein … ?" La voix de Molly te fait l’effet d’une douche froide, ou une claque dans la figure, encore plus quand Yasmine finit par se décoller de toi, un air complètement dépité sur le visage, la brune visiblement mécontente d’avoir été interrompu et pour cause. "Pardon?" Tu as toujours les yeux rivés sur Yasmine et tu finis par prendre une profonde inspiration, en synchronie avec la brune, enregistrant finalement ce qu’elle vient de te dire. Chez toi. Avec Paul ? Il est plus discret qu’une certaine rouquine, il n’y a pas de doute là-dessus, mais ce n’est pas le cadre le plus idéal du monde. "Ou pas, je ne vis pas tout seul je te le rappelle … mais un seul problème à la fois, okay ?" La phrase est pour Yasmine et uniquement pour Yasmine, tu finis par bouger enfin, pour te pencher vers la brune et poser tes lèvres contre son front, rapidement, parce que Molly n’a pas besoin d’en voir plus que… qu’elle n’en a déjà vu et tu finis par hausser les épaules.
"Commençons par … ça déjà." Rapidement, tu reboutonnes ta chemise, réduisant à néant le travail si bien accompli de Yasmine, certain que la brune pourra se rattraper à un autre moment. Un moment imminent, tu l’espères vraiment. "Ensuite, sortons de l’ascenseur et je suis certain qu’on pourra trouver une solution, tous ensemble, hmm ?" Tu fais de ton mieux pour adresser un regard à Molly et tu attrapes la main droite de Yasmine, pour que vous quittiez enfin l’ascenseur pour le couloir, où tu peux déjà apercevoir la porte de l’appartement de l’infirmière et un semblant de paix. Tu viens cependant de le dire, tu ne peux pas griller les étapes et tu doutes bien que Molly ne serait pas là ce soir si ce n’était pas une urgence. "Allez Molly, ce n’est pas ton jour on dirait mais on avait d’autres plans prévus pour la soirée et non ce n’était pas une invitation pour que tu demandes quoi ou que tu rajoutes quoi que ce soit d’autres, merci." Tu ponctues ta phrase par un haussement de sourcils appuyé que la rouquine interprétera comme elle le voudra. Vous avez eu une très longue soirée Yasmine et toi, probablement trop longue maintenant que tu y penses, à dire vrai, ce n’était pas de cette façon que tu voyais les choses en faisant cette réservation. Comme quoi… faire des plans ne te réussit pas vraiment. Tu en es là dans ton train de pensées quand Molly reprend la parole et tu n’as rien contre l’autre femme, vraiment, un autre soir, à un autre moment, tu aurais eu la patience et l’énergie pour l’écouter, la réconforter et juste être là pour elle. Pas ce soir, définitivement pas ce soir, et pas après tout ce qui vient de se passer, Yasmine est et reste ta priorité. C’est bien pour cela que tu finis par te tourner vers elle, au moment où il est plus que clair que Molly attend une réponse, simplement pour lui faire signe de rentrer dans son appartement. "Yasmine ? Je m’en occupe… Vraiment. Okay ?" Et tout, du timbre de ta voix à ta posture, indique que tu ne prends pas ce rôle à la légère. Du tout, c’est bien pour cela que tu te tournes vers Molly l’instant d’après, croisant les bras sur ta poitrine. "Tu as le pire timing du monde, vraiment. Et je le dis uniquement pour ne pas que tu prennes mal ce que je vais ajouter par la suite." Que tu veux une soirée tout seul avec ta petite-amie ? Oui, c’est sûrement la chose la plus égoïste à dire à quelqu’un qui se trouve dans une impasse, mais c’est le cas. Et tu sais très bien que toi comme Yasmine, surtout Yasmine d’ailleurs, vous n’avez pas l’habitude de vous faire passer avant les autres, du tout. Ce qui explique vos métiers respectifs et probablement d’autre chose sur vos personnalités respectives. Cependant, ce n’est pas le moment pour une thérapie improvisée. Surtout pas quand Molly reprend la parole. "Oh j’ai vu ça, mais vous n’étiez pas obligés des vous arrêter pour moi. Bon okay la caméra sur mon téléphone n’est pas de première qualité mais, j’aurais pu immortaliser le moment. J’en connais un qui aurait été content de voir ça." Rien qu’à son regard, tu sais qu’elle parle de Sloan et tu roules des yeux, vraiment, preuve de ta désapprobation totale et du fait que tu espères de tout cœur qu’elle ne fait pas ce genre de commentaire devant la brune. Quoi que, la connaissant, elle doit totalement le faire. "Mais ce n’est pas pour ça que je suis là, et j’ai un peu cassé l’ambiance de toute évidence…" Un autre haussement d’épaules de ta part, tu ne lui feras pas de récit de la soirée que vous avez eu, pas maintenant et pas quand tu ne sais pas de quelle manière elle va se finir. Molly venait clairement trouver refuge chez Yasmine et tu es en train de lui fermer la porte au nez, tu n’aimes pas avoir ce rôle-là. Tu ne devrais pas avoir ce rôle-là d’ailleurs. Tu l’observes pendant dix secondes de plus, avant d’énoncer la solution la plus évidente. " … Tu peux toujours aller chez moi. Juste pour ce soir. Mon cousin est super pour écouter les problèmes des autres et mon canapé est très confortable." Quoi que, connaissant Paul, il lui laissera sa chambre à lui et dormira sur le canapé, non vraiment, une famille de saint. Pour prouver ta bonne foi, tu tires même ton téléphone de ta poche, trouvant le nom de Paul facilement. "Regarde, je lui envoie même un message pour le prévenir. Mais reste loin de ma chambre et de mes effets personnels, okay ? Je te montrerais mes photos super gênantes à un autre moment." Des mots que tu vas regretter ? Très probablement, mais là tout de suite, ça n’a pas vraiment d’importance et Yasmine t’attend. "Oh Edge, tu l’as dit donc maintenant tu es obligé de le faire, tu t’en rends compte ?" "Je sais. Et promis je serais un bien meilleur ami demain et tous les autres jours." Que tu répliques avec un léger clin d’œil, pas seulement pour te donner bonne conscience mais aussi parce que tu le penses sincèrement. Et que tu n’es définitivement pas là pour la juger, que ce soit elle ou les soucis qu’elle a en ce moment. Paul te répond aussitôt et après avoir indiqué à Molly l’adresse de ton domicile, qu’elle semble déjà connaître par cœur -tu ne commenteras pas- elle te gratifie d’une légère tape sur l’épaule, son regard soudainement sérieux alors qu’elle s’adresse de nouveau à toi. "Okay d’accord… mais c’est juste parce qu’il faut bien que quelqu’un nous la décoince la Khadji." Molly semble très fière de son petit effet et du léger regard noir que tu lui lances la seconde suivante. "… Non, je ne commenterais pas." Parce que cela ne la regarde pas vraiment au final et… que c’est clairement sa façon très maladroite de te donner son aval. Tu n’en as pas besoin, il n’y a que l’avis de Yasmine qui compte et c’est bien pour toute cette raison que tu te contentes d’appeler l’ascenseur pour elle, te disant que c’est la meilleure solution, pour tout le monde. "Passe une bonne soirée… chez moi." Et ce n’est que lorsque les portes se referment de nouveau que tu pousses un long soupir, pivotant enfin sur toi-même pour rejoindre Yasmine. "Je m’en suis occupé, et j’ai survécu à la tornade… sans aucune égratignure en plus." |
| | | | (#)Dim 19 Juil 2020 - 16:09 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (jaifkncourtneygifs) ✰ w/ @edge price L'atmosphère dans l'ascenseur s'était nettement épaissit, rendant palpable la tension qui y régnait depuis qu'Edge et Yasmine y étaient entrés. Elle permuta soudain, cette tension, et ce trop abruptement pour la jeune femme. Se calant sur ce qu'on pouvait discerner dans son regard, ce changement radical lui laissa un goût de trop peu qui la fit soupirer, fort et longtemps. Si on s'y intéressait de plus près, à ses yeux qu'elle dirigea tout droit vers le jeune homme, ça ressemblait presque à de la colère. Couplée à la frustration qui grouillait dans chaque parcelle de son corps tiédit par la proximité de celui de son petit ami, elle altéra très subtilement les traits de son visage qu'elle finit par redresser en même temps que toute sa silhouette qu'elle décolla de la paroi de l'ascenseur, contrainte et forcée d'en sortir pour répondre à la sollicitation bruyante de sa collègue et amie. Elle glissa sa main dans celle d'Edgerton, refusant ne serait-ce qu'un instant être loin de lui. Yasmine se retint de penser que quelque part, il y avait quelqu'un qui devait éprouver beaucoup de plaisir à l'idée de, quasiment chaque fois, les forcer à revoir leurs plans à la toute dernière minute. Elle ne savait plus si elle devait en rire ou en pleurer. Néanmoins, se laissant guider par Edge qui gérait visiblement mieux ce genre d'interruption qu'elle le faisait à ce moment-là, la moue discrètement boudeuse, elle choisit la neutralité, et ça bien qu'elle elle fût profondément agacée d'être à nouveau forcée de composer avec l'imprévu. Si elle pouvait passer d'habitude, accoutumée à gérer certaines urgences avec un calme instinctif, il y avait dans l'apparition-surprise de Molly quelque chose de particulièrement déplaisant. Immédiatement, elle s'en voulut de ressentir ne serait-ce qu'un brin de rancune à l'égard de sa comparse qui de son côté paraissait dans une mauvaise passe qu'elle avait jugé l'infirmière la plus à même de régler. Et c'était flatteur d'un côté, mais ça ne tombait pas bien. Molly savait très bien que qu'importe ce qu'elle était en train de faire sur le moment, Yasmine mettrait tout de côté pour l'aider à surmonter ce qu'elle était en train de vivre. Elle inspira très doucement, sa poitrine se gonflant sous le tissu léger de sa robe, s'évertuant à recentrer son esprit sur le moment présent, cherchant à se détacher des innombrables sensations qu'elle avait ressenti au cours de ces dernières minutes. OK, ce n'était que partie remise, ce n'était pas si grave… c'était ce qu'elle aurait été en mesure de se dire si elle n'avait pas eu le sentiment que la rouquine était ici pour une durée indéterminée. Elle en eut la confirmation quand, après s'être mise à trifouiller dans son sac pour chercher son trousseau de clefs, elle constata que deux valises et une plante verte étaient déposées sur le palier, à bonne distance de la porte de son appartement. Elle s'arrêta graduellement, laissant Edge avancer de quelques pas devant elle, et resta interdite un très court instant. Tout en essayant de remettre les bribes de paroles que Molly déclamait derrière elle, son attention se redirigea immanquablement sur les fourmillements qu'elle ressentait au niveau de son cuir chevelu et de ses reins – là où Edge avait alternativement glissé sa main tout à l'heure – et sur ses lèvres endoloris qui lui rappelèrent qu'il y avait encore quelques secondes à peine, elle était bien loin de se douter de ce qui lui tomberait dessus. Yasmine marqua un temps mental pour s'arrêter près de l'épaule d'Edge sur laquelle, au travers du tissu de sa chemise reboutonnée, elle posa les lèvres. La tête baissée, le laissant discuter un instant avec Molly, elle en profita pour sortir son téléphone de son sac, et vérifier les notifications laissées par la jeune femme. Et il y en avait beaucoup. Elle s'était répandue en majuscules pour lui indiquer qu'elle débarquait chez elle sans délai, arrangeant sans doute sa version des faits pour faire porter le chapeau aux règles trop strictes de son propriétaire qui avait eu le culot de la punir à propos de ses retards répétitifs pour payer son loyer. Elle ferma les yeux, fort, secouant la tête en retenant un nouveau soupir et définitivement, elle releva la tête. Molly la connaissait beaucoup trop bien, c'était certain qu'elle devinait qu'elle ne lui refuserait pas le gîte. Elle ne comptait pas le lui refuser, vraiment pas, mais pour une fois, son timing était aussi mauvais que le sien. Baissant la main qui tenait ses clefs et son téléphone d'un geste, et resserrant la main d'Edge d'un autre, elle lui demanda pour la forme, ouvrant les yeux en même temps "Tu t'es faite expulser ?" Molly s'approcha d'elle sans faire dans le détail, prenant à deux mains le visage de Yasmine avec une expression mêlant bienveillance et taquinerie qui illumina son regard. Pas ce soir, Molly, pensa la jeune femme qui plongea ses yeux dans les siens tandis qu'elle, elle penchait la tête jusqu'à ce que le bout de leurs nez se rencontrent dans un tressautement adorable "C'est pour ça que t'aurais fait le meilleur médecin, princesse. T'es tellement brillante quand tu veux." Yasmine laissa un semblant de grimace transformer encore un peu son visage lorsque la rousse l'embrassa au coin des lèvres, puis se décolla d'elle en même temps qu'Edgerton disait à sa petite amie de battre en retraite. Ce qu'elle fit sans demander son reste, lui lâchant la main pour ouvrir la porte et traîner une première valise dans le vestibule en secouant la tête de dépit pendant que dans le couloir, Molly la prévint "Tu feras attention à Roger, je l'ai pas arrosé depuis au moins trois semaines."
Sasha l'accueillit par un miaulement "Tu vas pas t'y mettre toi non plus." lui rétorqua sa maîtresse après avoir ramené avec elle la seconde valise et la plante verte – Roger, donc – qu'elle posa sur le comptoir du petit déjeuner. Elle n'avait aucun doute sur l'idée qu'Edge saurait dissuader Molly d'insister pour prendre quartier ici ce soir, mais à nouveau, un léger sentiment de culpabilité se répandit chez elle quand elle pensa que, sans doute pour l'une des premières fois de sa vie, elle faisait passer ses envies avant celle des autres. C'était nouveau, comme tout ce qui avait un rapport direct avec sa relation avec le jeune homme à qui elle pensa avec un sourire qu'elle retint en se mordant la lèvre inférieure, se sommant de ne pas faire le pied de grue devant la porte. Elle s'activa donc, allumant l'halogène du salon et retira sac, chaussures et veste qu'elle rangea, remisant par la même son téléphone portable dans le vide-poche de l'entrée, pour mieux se diriger vers le coin cuisine où elle rempli un verre d'eau suffisamment grand pour lui permettre de boire une bonne rasade, et refiler le reste à Roger qui semblait bien triste dans son pot en terre cuite, puis à Sasha qu'une caresse derrière les oreilles rendit moins ronchon. Des choses banales qui foncièrement, ne la détournèrent en aucune manière de ses pensées immédiates ; au-delà de l'amertume que l'apparition de Molly avait répandu dans sa bouche, elle sentait encore ses lèvres palpiter, toujours soumise à la saveur sucrée des baisers qu'elle avait déposé sur la peau d'Edge, et dont le souvenir la fit brièvement fermer les yeux pendant qu'elle s'appuyait nonchalamment à deux mains au bord de l'évier. Ses pensées finirent donc par dériver sur la manière dont les choses s'étaient passées depuis leur sortie du restaurant et sur l'émoi que lui procurait la simple idée qu'Edgerton Samuel Price était peut-être bien aussi amoureux d'elle qu'elle, elle l'était de lui ; et comme la façon dont la soirée se terminerait ne changerait pas grand-chose entre eux finalement, s'instaurant simplement dans une continuité qui ne lui avait jamais parut aussi évidente tandis qu'elle s'était longtemps interdit d'y songer comme quelque chose d'essentiel, un but à atteindre. Elle fût coupée dans sa réflexion, un léger sursaut lui faisait rouvrir les yeux, quand elle entendit le bruit feutré de la porte qui se refermait sur elle-même. Edge apparut dans son champ de vision pendant qu'elle rassemblait ses longs cheveux dans une queue de cheval haute qu'elle serra fort, dégageant son visage redevenu étrangement serein "Qu'est-ce que tu lui as dit pour qu'elle accepte de s'en aller ?" lui demanda-t-elle en contournant le comptoir du petit déjeuner pour, pieds nus, se diriger vers le jeune homme qu'elle ne mit pas longtemps à enlacer, les bras tendus sur ses épaules. Légèrement juchée sur la pointe des pieds, elle murmura en regardant sur le côté, attendant une seconde pour le regarder dans les yeux ; en même temps elle sentit son cœur reprendre un rythme très, trop cadencé, tant cette fois elle avait la certitude que rien ni personne ne pourrait intervenir – si ce n'était le chat, mais la mise en garde de sa maîtresse sitôt le seuil de l'appartement passé l'avait mené à revoir sa trajectoire pour aller se retirer ailleurs après avoir bu, là où il aurait l'impression de ne pas déranger "Je crois que j'ai gagné une colocataire. Tu me donneras des conseils pour gérer ? Ce sera une grande première." Et enfin, elle le regarda directement pour ajouter, le nez froncé, la bouche proche de la sienne au point de faire de son souffle la seule source d'oxygène tolérable pour elle à ce moment-là, et ses doigts creusant un chemin familier dans les cheveux courts du jeune homme qu'elle rapprocha d'elle tout à la fois "On est des amis horribles, elle avait vraiment l'air d'avoir besoin de nous." Elle le pensait sincèrement. Mais en même temps, le sourire qui éclaira son visage pendant qu'elle prétendait au titre de pire amie de l'année signifiait que peut-être, pour une fois, elle réussirait à vivre avec ce poids. Elle en avait porté d'autres plus lourds que ça, et elle avait enfin réussi à s'en décharger, même si ce n'était qu'un peu, pour ne pas rougir en étant confrontée à l'idée que la lueur qu'elle voyait briller dans les yeux du jeune homme était similaire à celle qui brillait dans les siens quand, inclinant son visage à la rencontre du sien, elle ajouta tout bas, un œil légèrement plissé "Elle pourrait revenir, on devrait verrouiller la porte." |
| | | | (#)Mar 21 Juil 2020 - 21:27 | |
| ≈ ≈ ≈ {you always know just what to say} crédit/ (shaninash/tumblr) ✰ w/ @yasmine khadji Tu ne veux plus être interrompu. Non, ce n’est pas de cette façon que tu avais prévu ou planifié cette soirée, il y a quelques jours de cela. Il s’agissait de casser votre petite routine, de faire autre chose, et pourtant, vous vous retrouvez bien dans l’appartement de la brune. Alors tu ne sais pas vraiment quelle est la leçon de tirer de toute cette soirée-là... Que les habitudes sont là pour de bonnes raisons ? Que Yasmine et toi, vous devez parler avant toute chose quand les difficultés arrivent ? Que vous êtes tous les deux humains ? Ou que parfois, mettre son téléphone en silencieux peut avoir de sérieux avantages ? Tu n’en sais rien pour le moment, la soirée est loin d’être finie, mais au moins, tu es de nouveau en compagnie de Yasmine et c’est tout ce qui compte. Tu sais très bien que Molly n’est pas près d’oublier l’incident et qu’elle en parlera encore pendant les prochaines semaines, rapportant à quiconque veut l’entendre -très probablement Sloan- la fois où tu as osé la mettre à la porte, tout ça parce que tu étais plus fasciné par ce qui se trouve sous le jupon de Yasmine Khadji, et pas par aider ton prochain. Franchement… est-ce qu’on peut vraiment te blâmer ? Non, pas vraiment et il suffit que le regard de Yasmine se pose sur toi, pour que tu saches que tu pourras endurer les remarques de la rouquine avec un sourire serein sur les lèvres. Parce qu’au final, tout ça, ce n’est que du bruit et, à tes yeux du moins, la seule chose qui compte ce sont les secondes suivantes, quand Yasmine se rapproche encore de toi, sur la pointe des pieds, passant ses deux bras autour de ton cou, pour être là contre toi, te demandant déjà ce que tu as dû sacrifier pour ce semblant de paix. "La question c’est … est-ce que tu veux vraiment savoir ?" Que tu réponds immédiatement, ton sourire probablement aussi grand et lumineux que celui de Yasmine, signe que tu n’es pas désolé non plus et parce que les choses reprennent peu à peu leur cours, interruption ou pas. Tu ne dis pas cela pour être dramatique au possible, tu hausses même les épaules la seconde suivante, ton regard toujours ancré dans celui de la brune. "Elle squatte juste mon canapé et … possiblement la chambre de Paul ce soir et telle que je la connais quand je rentrerais elle sera en train de fouiller dans mes affaires." Tu en es même certain et si tu étais une personne aussi privée que tu le prétends, tu t’en inquiéterais un minimum mais… là tout de suite ? Tu t’en moques complètement, que Molly s’en donne à cœur joie dans ton placard, qu’elle tienne compagnie et effraie même un peu Paul si elle le souhaite. Elle a l’air d’avoir passé une plus longue soirée que la vôtre alors si cela peut la faire sourire, tant mieux. Ce sera ta façon de l’aider elle et d’aider Yasmine par la même occasion. "Je lui ai promis quelques photos gênantes de ma personne. Le genre de photos que tu gardes très loin de ta petite-amie. Quoi que… entre nous je crois que tu as vu tous les clichés gênants de ma personne." Tu fais l’affirmation en hochant la tête, laissant échapper un léger rire, te disant intérieurement que tu pourras survivre à tout ce que Molly pourra lancer dans ta direction. Ce sont des inquiétudes pour demain matin. Pour le moment, tes mains viennent trouver celles de Yasmine, bien calées dans ta nuque et tu défais sa prise lentement, simplement pour attraper ses mains à elle, nouant vos doigts ensemble. "Et je ne pense pas qu’elle t’en veuille ou nous en veuille beaucoup. C’est juste une soirée, une toute petite soirée, il ne faut pas oublier toutes les fois où on a pensé aux autres, enfin plutôt toi que moi." Tu reprends un ton un minimum sérieux à la fin de ton discours, connaissant assez Yasmine pour savoir qu’elle sera capable de sentir coupable pour ce petit écart. Pas dans l’immédiat, mais dans les jours prochains, quitte à tout faire pour que Molly se sente à l’aise dans son appartement à elle et à dire oui à tout ce que la rouquine pourra lui demander. Un bon trait de caractère, qui fait partie intégrante de la brune, tu le sais, tu sais également que cela n’est pas un poids facile à porter au quotidien et que veiller sur tout le monde dans son entourage n’est pas une tâche aisée. Tu ne sais pas comment elle le fait et c’est quelque chose que tu as toujours admiré chez elle, tu ne peux pas vraiment le faire à sa place, non, tu peux simplement être là pour elle, ni plus ni moins. C’est bien pour cela que tu rapproches sa main de tes lèvres, déposant quelques baisers juste là, car c’est le moyen le plus simple de la rassurer et de lui rappeler que tu es juste là. Tu finis par t’écarter après avoir pris une profonde inspiration, toujours aussi proche de Yasmine. "Ce que j’essaye de dire c’est que tu as le droit de penser à toi de temps en temps. Je ne crois pas en beaucoup de chose Khadji, mais quand il s’agit du karma, c’est bon, tu n’as pas besoin de t’inquiéter." Elle a assuré le sien pour les prochaines années à venir et elle peut se reposer maintenant, pas de doute là-dessus. "Et quoi qu’il se passe, je serais là." Ce n’est pas vraiment une promesse, mais le genre d’affirmation que tu sais que tu peux faire, et que tu vas tenir sur la longueur, surtout après avoir découvert cette nouvelle facette de la personnalité de la brune. Parce qu’avant elle, personne n’a jamais été aussi possessif ou territorial et que personne n’a eu envie de l’être… pour toi, c’est aussi simple que cela, et certains diront qu’il t’en faut vraiment peu, mais tu aimes penser que c’est tout le contraire. Tout ce chemin parcouru et même un détour fait, pour être là avec elle. Encore une fois, tu ne crois pas en beaucoup de choses, juste ce que l’on met en face de toi et les actions des autres, et les actions de Yasmine parlent pour elle depuis des semaines, voire des mois. Tu comptes à ses yeux, tu es à elle, et il faudrait en faire beaucoup pour te faire changer d’avis sur ces sujets-là. Tes mains retrouvent ses hanches facilement, cela commence à devenir ton geste préféré du moment, et tu en profites pour déposer tes lèvres contre les siennes, rapidement, trop rapidement, pas assez pour laisser une véritable impression, pas assez pour qu’elle s’y accroche ou qu’elle se perde. "Si tu veux parler des joies de partager une seule salle de bain le matin ou l’organisation du frigo, je suis ton homme. Tu le sais." Que tu lâches à quelques millimètres du visage de la brune, te disant que c’est bien la dernière chose qu’elle a envie d’entendre. Pas après le début de dispute que vous venez d’avoir, définitivement pas après votre conversation à cœur ouvert, et certainement pas après qu’elle ait fait un pas, considérable, vers toi. Tu fais exprès de la taquiner, juste pour la voir te fusiller du regard de cette façon-là et prétendre qu’elle t’en veut. Prétendre seulement, car elle est toujours dans le creux de tes bras, qu’il n’y a plus de bruit, plus de distraction, juste elle, juste toi, et c’est tout ce qui compte. "Mais…" Tu reprends avec une voix un peu plus basse, à peine plus élevée qu’un murmure, tu marques une pause pour t’emparer une nouvelle fois d’une des mains de Yasmine. Cette fois-ci, c'est pour la poser tout contre ton cœur, tout près de ce qui est à elle et qui lui revient de droit. "Puisque tu poses la question la porte est bien verrouillée et je crois qu’on a été assez interrompus." Assez pour toute une vie du moins, assez pour les prochaines heures, et vraiment qu’on vous fiche la paix jusqu’à demain matin, c’est tout ce que tu souhaites. "On était en plein milieu de … ça, non? " Ce n’est pas une blague ou une plaisanterie que tu déclames, pour une fois, et pourtant le sourire est assuré, tout aussi assuré que le bras que tu passes autour de sa taille la seconde suivante, au moment précis où tu la soulèves du sol. Simplement pour la porter, un de tes bras au niveau de son dos, et l’autre sous les genoux de la jeune femme. "Je crois que c’est le moment où je me la ferme enfin." Elle est là la promesse impossible à tenir, surtout tandis que tu la guides, vous guides, vers la chambre à coucher de la jeune femme. Pour la déposer délicatement sur son lit, partager un autre rire avec elle et l’embrasser une fois, deux fois, encore une autre, jusqu’à ne plus sentir tes propres lèvres, jusqu’à ne plus avoir conscience de rien… de rien à part sa respiration saccadée, les trémolos de son cœur à elle, et ses doigts contre sa peau. Que des arguments pour te convaincre, pour que tu ne doutes pas, pour que tu suives son rythme à elle, parce que tu as trouvé place, enfin.
rp terminé
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| | | | | | | | (priadji) you always know just what to say |
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