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 AMOS & JACOB ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyLun 8 Juin 2020 - 13:33




ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY !
Pour être honnête, c’est moins le coup de fil de Jacob pour me proposer de nous retrouver que l’endroit qu’il a choisi pour ce faire qui m’a étonné. Un restaurant, quand il me semble pourtant que le confort de mon bateau, de son bureau ou de sa maison conjugal soit plus à propos, c’est assez incongru finalement. Et, pourtant, je ne l’ai pas contrarié. Je lui ai livré mon assentiment sur un plateau d’argent puisqu’il est celui, de nous deux, dans la position la plus inconfortable. Son mariage avec Olivia bat de l’aile. Depuis la mort de June, ma filleule, ils rencontrent des difficultés à rétablir le contact et je sais que ça lui a coûté de m’appeler à l’aide le soir de leur anniversaire de mariage. Ce simple geste, quoique jamais je ne m’en servirais contre lui, a mis en lumière une vérité évidente, mais anormal : je suis le dernier être de cette planète capable d’influencer sa femme. C’est désolant finalement. Et, ce rôle, je ne l’ai pas désiré. Je n’ai pas travaillé en ce sens par possessivité. J’ai participé à leur noce, j’ai été choisi comme parrain pour leur bébé, j’ai travaillé à ce que leur couple tienne debout, y compris lorsque je l’en ai quelque peu isolé. Aujourd’hui encore, je m’y emploie sans craindre de me heurter à un mur. Je la bouscule, son épouse. Je la remue sans craindre de retourner l’opinel dans sa plaie béante. Est-ce ça fonctionne ? Je ne saurais dire. Mais, elle est réceptive et, en lieu et place de Copeland, je n’apprécierais que moyennement. La jalousie, intrinsèque à ma personnalité, gronderait dans mes entrailles jusqu’à me faire perdre le contrôle. Lui, il respecte et, en témoignage de ma bonne foi, j’accède à ses requêtes, aussi effarante soit-elle. Pour l’occasion, j’enfile même une chemise, non pas que je craigne que mes t-shirts me donnent l’air d’un clochard comparé à ses trois-pièces, mais pour attester de ma reconnaissance. Jamais il ne s’est opposé à mon amitié avec Liv. Je n’irais pas jusqu’à prétendre qu’il l’a encouragée, mais il a su faire preuve de clémence à notre égard. Suis-je admiratif ? Sans doute. A sa place, j’aurais versé un rien trop de vin dans la coupe de ma colère après avoir été éconduit de ma surprise par la faute d’une arrivée tardive.

Le hasard a porté nos pas au pied de la devanture à quelques secondes d’intervalle. Je l’ai aperçu au loin d’ailleurs et, dans l’espoir de le mettre à l’aise, je lui ai adressé un signe de la main et, une fois à ma hauteur, un large sourire. Ça me fait plaisir de le voir. Il ne compte pas parmi mes meilleurs amis – je ne lui confierais pas l’étendue de mes tracas – mais j’apprécie assez sa compagnie pour ne pas redouter l’instant. Jacob a de l’esprit et de la conversation. Il est également juste et équitable. Toutes ces qualités, remarquables à mon sens, me poussent à sortir la tête de ma carapace et, ça aussi, c’est assez inédit pour le souligner. Mon masque de morosité ? Balayé. Mon tempérament de taiseux ? Modéré. L’antipathie ? A des kilomètres. Et, la preuve étant, je le salue en salamalecs et je l’aborde sans attendre. «Tu as bien fait d’appeler. » ai-je admis tandis que nous poussons déjà la porte du lieu de notre rendez-vous. L’hôtesse – serveuse ? – nous accueille déjà et nous désigne une table. A l’heure du déjeuner, le service est rapide, il y a moins de monde et ça m’arrange bien : je déteste les bains de foule. « Pour ne rien te cacher. » ai-je repris une fois installé à notre table. « Je m’attendais à ce que tu le fasses plus tôt. » Même si je ne suis pas certain de lui être d’un grand secours. Il est des confidences que je ne saurais trahir, mais je ne rechignerais pas à déposer sur sa piste quelques indices tendant vers un mieux. Ils le méritent, tous les deux, et s’il est une fatalité que je rêve d’éviter à ma petite “sœur“, c’est l’affront qu’est une demande de divorce.


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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMar 9 Juin 2020 - 10:12

Ça lui a coûté d’appeler Amos, ce soir-là. Il ne l’a pas dit à Olivia, il ne le dira pas non plus au principal concerné. Mais ça lui a coûté, énormément, parce qu’il rêvait d’être capable de confronter sa femme. De ne pas lui tourner le dos, de faire une scène en plein restaurant, d’avoir la force de la pousser à bout pour qu’enfin elle se libère. Il n’a pas eu ce besoin-là, finalement. Elle est revenue à la maison après sa soirée avec Amos et ils ont pu discuter, si on peut appeler ça comme ça. Ça lui a fait un bien fou de voir Olivia sous un autre angle et de pouvoir – enfin – se livrer différemment. Il ne sait pas s’il y a eu quelque chose avec Amos qui lui a fait avoir le déclic, ou si c’était seulement par rapport à sa façon d’agir une fois rentrée, ou si c’était un tout. Il ne sait rien, et il a besoin d’aide. Ça lui coûte, ça aussi, de l’admettre. Il a besoin de l’aide d’un autre homme pour comprendre sa propre femme, sa moitié, son âme sœur. Et ce n’est pas normal, mais il l’a enfin compris. Et s’il veut aller plus loin dans sa compréhension, il doit passer par l’acceptation : Amos est trop important pour qu’il continue d’agir comme s’il n’existait pas. Pas qu’il le méprise ou qu’il l’ignore quand ils se voient, non, loin de là : mais il ne s’est jamais dit qu’il pouvait peut-être l’aider à régler les problèmes qu’ils vivent actuellement. Il a toujours pensé qu’il n’était que son ami, son collègue, et qu’il n’y pouvait rien. Mais Amos, c’est la Lex de Liv, et il le sait. Et il en a trop conscience aujourd’hui pour passer outre, c’est bien pour cela qu’il l’a appelé. Une seconde fois en quelques semaines, est-ce que ça va devenir une habitude ? Il en doute, mais c’est fait, et ils ont rendez-vous pour manger ensemble, ce midi. Maintenant qu’il est en route pour le rejoindre, il se dit que c’est un peu bizarre – carrément inédit – et qu’ils auraient pu se retrouver ailleurs. Il aurait presque été capable de l’appeler à deux pas de la porte pour lui dire qu’il annule et qu’ils se retrouveront chez l’un ou chez l’autre le lendemain, mais c’était sans compter le destin éternel : ils sont arrivés vers le restaurant en même temps. Il répond au signe de la main d’Amos et s’avance vers lui, peu confiant, peu sûr de lui-même. Ça lui arrive rarement, mais c’est aussi très rare qu’il fasse face à quelqu’un qui en sait plus que lui, à quelqu’un qui tire les ficelles avec son épouse. Olivia est tout ce qu’il a de plus précieux au monde, et il sait qu’il ne doit pas déconner à ce sujet-là. Il donnerait tout pour elle, absolument tout. Et avec du recul, après des années à y avoir songé : il pense qu’il serait même capable d’abandonner sa carrière. Tu as bien fait d’appeler. Ce sont les premiers mots d’Amos, et ils sont d’accord tous les deux à ce niveau-là. J’en doute pas une seconde. Dit-il, alors qu’ils entrent dans le restaurant, là où une place semblait presque les attendre. Pour ne rien te cacher. Je m’attendais à ce que tu le fasses plus tôt. Ils sont assis, et ils sont ici pour discuter : manger sera une option supplémentaire, bien que non négligeable, mais le sujet qu’ils doivent aborder passe avant tout le reste. Et la serveuse l’a bien compris, parce qu’elle se contente de déposer les menus sur la table sans leur adresser un seul mot – ou alors elle n’est juste pas très polie, il n’en sait rien. Pour tout te dire, j’avais l’intention de le faire un peu plus tôt. Le lendemain, même. Mais elle est rentrée à la maison, après… Il le regarde droit dans les yeux, il n’a pas peur de se confronter à lui. Ce n’est pas un personnage qui l’intimide, Amos, ce sont les choses qu’il sait et ce qu’il pourrait dire qui lui fait peur. On a pu discuter un peu. C’est presque un soulagement de le dire à voix haute, Amos devait savoir que les échanges étaient interrompus entre eux depuis deux ans. Il ne voit pas comment il ne pourrait pas le savoir, ça. Je sais qu’il y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Et honnêtement, j’ai pas envie d’en savoir trop, je veux simplement le nécessaire. Ce qui peut m’aider à l’aider, elle. À nous aider, nous. Il attrape le menu et tourne les pages sans même lui adresser un seul regard, signe de nervosité : ça n’échappera pas au regard aiguisé d’Amos, mais tant pis. Elle t’a un peu parlé de nous ? Tu lui as dit quelque chose ? Qu’est-ce qu’il s’est passé, ce soir-là ? Et il ne parle évidemment que de ce qui peut les concerner, eux. Il y a trop de flou concernant Olivia et ses activités, Olivia et les personnes qu’elle fréquente, Olivia et la tempête que sont ses pensées. Il ne veut pas prendre le risque de s’y perdre, il veut que ce soit clair, que ce soit simple. Parce qu’il ne devrait pas y avoir toutes ces difficultés et complications, quand on parle simplement d’amour.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMer 10 Juin 2020 - 11:39




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Au moins, sommes-nous d’accord et c’est une note positive qui ponctue la politesse d’une poignée de main. Je n’aurais que moyennement apprécié qu’il m’aborde avec méfiance : je n’aurais su qu’en penser. Certes, elle n’aurait pas été en mesure de me désarçonner – il m’en faut plus et heureusement – mais j’aurais mis en cause le bien-fondé de ce moment de parage. À quoi bon réclamer audience si le cœur n’y est pas et si l’on n’est pas prêt à accepter ce que les conseils de son interlocuteur suggèrent ? Et, en ce qui me concerne, si j’en ai peu à fournir, je crois tout de même être en mesure de l’aiguille, Jacob. Je crois être capable d’éviter la décrépitude de ce mariage heureux jusqu’il y a peu. J’en ferais presque un sacerdoce tant je suis pétri d’une conviction : elle l’aime, Olivia. Elle aime toujours son époux parfait et bien sous tout rapport. Elle l’adore au point de m’écouter en serrant les dents, de ne pas me rabrouer malgré les diktats de ses habitudes et les réflexes de son cœur endeuillé. Elle le chérit tant qu’il n’est pas envisageable, à mon sens, de les abandonner sans leur avoir tendu la pince. Alors, je le fais. Je souligne à ma façon qu’un coup de fil un rien plus tôt ne m’aurait en rien dérangé. J’aurais compris s’il avait souhaité que je lui dresse à chaud un état des lieux de ma conversation avec son épouse. J'aurais entendu quoique je n’aurais certainement pas tout révélé. Aujourd’hui non plus d’ailleurs. Ma loyauté envers cette jeune femme est infiniment grande et grandement infinie. « C’est bien qu’elle n’ait pas changé d’avis. » ai-je ponctué d’un sourire puisque je me souviens que, tandis que nous marchions le long du trottoir sale jouxtant la devanture du restaurant, elle me l’avait annoncé, un peu penaude et certainement la peur au ventre : elle m’a réclamé un conseil. « Et, c’est encore mieux que vous ayez pu discuter. Elle m'a écouté et c'est déjà un pas en avant. » À condition, évidemment, que ça leur ait fait du bien. Si retour au bercail est synonyme de querelle, alors la situation est plus tendue qu’un fil à étendre le linge et ce n’est pas bon. Pas bon du tout. Or, si je me fie aux réclamations de Jacob, je crois que ces retrouvailles se sont plus ou moins bien déroulées et mon sourire s’élargit. Il nourrit les braises de l’espoir et ce feu de joie me réchauffe un peu. « Attends. Une question à la fois. Et après, laissons la serveuse faire son travail. » Elle revient vers nous pour prendre la commande – un menu du jour pour moi, je n’ai pas ouvert la carte - mais elle ne s’attarde pas, soupçonnant un rendez-vous d’affaires. Elle n’a pas tout à fait tort cependant. Je pressens qu’il me faudra négocier avec l’agent immobilier pour conserver en mon sein quelques-uns des secrets de sa femme. « Donc, tu sais que je ne peux pas me permettre de tout t’expliquer. » Inutile d’en préciser les raisons : il les connaît et, je le répète, n’a jamais versé dans l’excessivité de la jalousie. « Elle m’a en effet parlé de vous et je vais te dire ce que j’ai compris, mais pour que tu saisisses bien, il faut que je te remette dans le contexte du problème, le vrai et dont tu n’es pas responsable, Jacob. » Que du contraire et c’est par ailleurs tout l’enjeu de la réussite de leur mariage. « On a beaucoup parlé de June. » Ma voix a perdu en timbre. C’est douloureux d’évoquer les morts, mais il ne m’en tiendra pas rigueur. C’est notre plus grand point commun que de pleurer un enfant. « Liv a peur d’être heureuse. Elle a peur que si elle réapprenait à l’être sans sa fille, elle l’oubliera. Et, c’est principalement de ce dont nous avons parlé. Quant à toi, je lui ai fait simplement comprendre qu’elle te libère d’un fardeau. » Pas en souhaitant le divorce, mais en statuant entre lui laisser une chance ou accepter qu’elle n’a plus envie de se battre. Mais, suis-je bien clair ?




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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyDim 14 Juin 2020 - 13:53

C’est bien qu’elle n’ait pas changé d’avis. Il comprend qu’il a eu raison, ce soir-là. Qu’il a eu raison de l’appeler, lui. Qu’il a eu raison de ne pas laisser Liv seule, de ne pas la laisser seule avec elle-même. Qu’il a eu raison d’avoir confiance, à nouveau, le temps d'un soir. Il a joué un rôle dans son retour à la maison. Il a été important, il a su la conseiller, la guider, lui dire de rentrer. C’est ce qu’il comprend et même s’il ne le dira pas à voix haute, il lui en est reconnaissant. Pour ça, pour le reste aussi : si Olivia ne sombre pas, c’est parce qu’il est là pour elle. Jacob ne sait rien des épreuves qu’ils ont pu vivre ces derniers temps, rien de ce qu’ils font quand ils se retrouvent, rien de la querelle qui a failli les séparer pour de bon. Il sait seulement qu’il est vital, pour sa femme, qu’elle est vitale, pour lui. Et il peut gérer, ça, il peut le gérer s’il trouve son compte. Ça a été le cas, le soir dernier, ça le sera probablement à d’autres reprises dans le futur. Et, c’est encore mieux que vous ayez pu discuter. Elle m’a écouté et c’est déjà un pas en avant. Il est d’accord avec ça. Il a quand même besoin de savoir ce qui a été dit, pourquoi est-ce qu’elle arrive à aller dans son sens, ce qu’il s’est passé. Tout est bon à prendre, tout peut devenir un indice, une idée. Attends. Une question à la fois. Et après, laissons la serveuse faire son travail. Il demande la même chose qu’Amos quand elle vient leur demander ce qu’ils veulent : toutes les questions qu’il se pose ont des réponses dans le crâne de l’homme face à lui, elles ne sont pas dans le menu sous ses doigts. Rien ne sert de le feuilleter pendant une dizaine de minutes, il sera content peu importe ce qui arrive dans son assiette. Donc, tu sais que je ne peux pas me permettre de tout t’expliquer. Il le sait que trop bien, ça. Elle m’a en effet parlé de vous et je vais te dire ce que j’ai compris, mais pour que tu saisisses bien, il faut que je te remette dans le contexte du problème, le vrai et dont tu n’es pas responsable Jacob. Ça lui fait du bien d’entendre dire qu’il n’est pas responsable, même si à ses yeux, il l’est totalement. La culpabilité l’assaille depuis le soir de l’accident et ne pourra pas s’en aller. Pas tant qu’il n’y a pas un autre coupable, pas tant qu’il est le seul à avoir cette mort sur la conscience. On a beaucoup parlé de June. Prénom qui fait mal à chaque fois qu’il l’entend : June, et son absence qui devient si dure à gérer. Liv a peur d’être heureuse. Elle a peur que si elle réapprenait à l’être sans sa fille, elle l’oubliera. Et, c’est principalement ce dont nous avons parlé. Quand à toi, je lui ai fait simplement comprendre qu’elle te libère d’un fardeau. Il fronce les sourcils. Me libérer d’un fardeau ? Il répète, n’arrivant pas à bien comprendre où il veut en venir. Je sais qu’elle pense ne plus avoir droit au bonheur. Je crois qu’elle culpabilise dès qu’elle oublie un instant sa souffrance, sauf qu’il va falloir qu’elle apprenne à gérer ça. Il le dit, convaincu. Si elle n’y arrive pas, ils n’y arriveront pas, eux. Elle n’est pas un fardeau pour moi. Il dit ça en soufflant, là, il n’est pas très sûr de lui. Tout me pèse, en ce moment. Il n’y a plus d’attentions, il n’y a plus de mots, même ses regards sont devenus rares. Mais je ne supporte pas plus son absence. Il n’y a rien qui va, il n’y aucune solution qui me plaise suffisamment pour m’en accommoder. Ils trouveront quelque chose de mieux, un de ces jours, il le sait. J’avais besoin qu’elle fasse un pas en avant et elle l’a fait, je peux peut-être lui en demander un second. Il parle de cette soirée-là, de cette discussion.  Il avait besoin qu’ils se confrontent, enfin, et ça a été fait, ça a été réussi. Est-ce qu’elle a déjà parlé de… de s’en aller ? Il sait que lui, il est en attente d’un divorce. Est-ce qu’elle a voulu le rejoindre dans ce camp-là ? Est-ce qu’elle a voulu renoncer ? Il a besoin de savoir. Je sais que vous ne parlez pas forcément de tout et de rien et que elle et moi c’est loin d’être son sujet principal. Il y a d’abord June, puis ensuite eux, plus loin. Beaucoup plus loin. Mais est-ce que tu sais si elle a voulu qu’on se sépare ? Si elle l’a mentionné ne serait-ce qu’une fois ? Ou si juste elle le pense sans savoir le verbaliser ? Amos semble être capable de lire en elle comme dans un livre ouvert, quand elle l’accepte, quand elle veut bien se livrer sans parler. Peut-être qu’il sait, lui.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMar 16 Juin 2020 - 12:32

[quote="Amos Taylor"]



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À l’instant même où Jacob a froncé les sourcils, j’ai compris que je me suis à nouveau rendu coupable d’une maladresse. L’adage qui prétend que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et sans effort est une foutaise sans précédent et j’en suis la preuve vivante. À moins que je ne sois l’exception qui confirme la règle ? Quelle importance finalement. À aucun moment je n’ai envisagé de ce qu’Olivia pourrait être un fardeau pour son époux. Je n’ai même jamais cherché à affubler l’un d’entre eux de l’étiquette du responsable. Je considère que le seul coupable de leur lente et douloureuse descente aux enfers est la conséquence d’un drame ourdi par le destin. Que l’impact de la mort de June a, comme pour beaucoup, favorisé l’apparition de parasite sur la ligne. Et j’ai hoché de la tête doucement, non pas que je ne veuille l’écoute, mais pour rétablir la vérité. « Ce n’est pas elle ton fardeau. Et tu sais que je le sais. » Son interprétation est le fruit de ses peurs. Ils me prêtent les mots qu’il craint d’entendre sortir de ma bouche puisqu’il est entendu, aujourd’hui, que je prends la forme d’un espoir. Je n’ai donc rien ajouté de plus. C’est lui qui tient le bâton de parole. Alors, je tends l’oreille, j’écoute, j’analyse et je jauge. J’évalue dans quelle mesure mon aide pourra ou non leur être précieuse. J’essaie également de définir quelles sont les limites à ne pas dépasser avant d’être accusé d’ingérence. Je n’ai pas demandé à être mêlé à leurs problèmes. En acceptant de rejoindre Liv au restaurant, j’ai toutefois pris mon doigt dans l’engrenage et je ne sais que trop qu’en cas d’échec, s’il leur prenait soudainement l’envie de divorce, j’endosserais le plus désagréable des rôles. Qu’à cela ne tienne, cependant.

Dans son discours, je retiens une première évidence, une qui relève de la fatalité : il va falloir que Liv gère sa douleur et j’ai grimacé aussitôt. « Et c’est une partie du souci.» Ce n’est pas un jugement. Comparé à ce que j’étais il y a six mois, je suis bien moins abattu et j’en remercie le ciel vide tous les jours. « Mais, elle ne sait pas comment s’y prendre pour ne pas avoir l’impression que gérer veut dire l’abandonner. L’enquête stagne. La possibilité d’avoir quelqu’un à blâmer s’échappe. Et plus elle se sent impuissante, plus elle sombre. Alors, oui, il va falloir. Mais ça n’arrivera jamais tant qu’elle ne sera pas prête. » Et je redoute qu’elle le soit réellement un jour au vu de sa réaction lorsque je lui ai confié quelques clés pour avancer sur le chemin du deuil en empruntant le sentier, non pas de l’oubli, mais de l’acceptation. « Ce qui induit que je ne peux pas te garantir que d’attendre qu’elle fasse un pas supplémentaire maintenant soit efficace. Je lui ai dit beaucoup de choses qui l’ont mise en colère. Elle garde en elle ses émotions. Si tu veux l’aider, je pense que c’est toi qui dois faire un pas, mais pas vers elle, vers…. Comment te dire… Je ne sais pas. » J’ai esquissé un sourire doux amer. « Pour lui donner une opportunité de hurler, de pleurer, de… vider son sac, mais pas dans la colère, dans la nostalgie peut-être. » J’ignore si ça pourrait fonctionner pour elle que de marcher sur les traces d’un pèlerinage qui lui arrachera le cœur à chaque pas. Mais, quelle autre solution aurait-il à disposition ? « Quand je te parle de fardeau, Jacob. Je te parle de l’accident.  Tu ne vas pas essayer de me faire croire que quand elle ne te regarde pas justement, ça ne pèse pas deux fois plus lourd sur tes épaules. Je me trompe ? Je mettrais ma main nue dans le foyer d’une cheminée qu’elle ne brûlerait pas. « Ce qui n’enlève rien au fait que non, elle n’a jamais dit ou même laissé sous-entendre qu’elle voulait partir ou te quitter. On n’en a jamais vraiment parlé, mais je l’aurais compris si c’était le cas. Et je ne serais pas là. » ai-je conclu comme une fatalité alors que nos plats sortent de cuisine.





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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMer 1 Juil 2020 - 13:22

Elle n’est pas son fardeau. Il n’est pas le sien. Pourtant, ils souffrent tous les deux, se font souffrir mutuellement, continuellement. Elle est absente, il est présent. Elle sombre, il reste debout. Elle l’évite, il la cherche. Pour passer à autre chose, pour avancer, ils doivent se confronter à la mort de June. Quand ils sont arrivés à l’hôpital, Jacob savait que rien ne serait plus comme avant. Il était loin de se douter que quelques minutes plus tard, on allait lui annoncer la mort de son enfant : il imaginait des séquelles, une longue rééducation, des mois à supplier le ciel pour que ça s’arrange. Il ne voyait pas le médecin et Yasmine s’approcher d’eux, d’un pas lent, d’un pas las : il n’imaginait pas une seule seconde qu’ils pourraient prononcer cette phrase tant entendue dans les séries : on a fait tout notre possible. À ce moment-là, le monde s’est écroulé, tout tournait au ralenti : et il a été témoin de l’accident d’Olivia. Silencieux, invisible. Pour les autres, pas pour lui. Il l’a vu tomber par terre et ne plus jamais se relever, quand elle restait pourtant droite, impassible, incapable d’accepter l’information. Incapable d’accepter que quelques mètres plus loin, le cœur de sa petite fille ne battait plus. Il ressentait la même chose, et ils n’ont jamais eu le courage d’en parler. Ils ont besoin de ça, de se dire les choses, de se dire ce qu’ils ressentaient à ce moment-là, ce qu’ils ressentent aujourd’hui, ce qu’ils craignent de ressentir dans quelques années. Il a peur que le constat soit simple pour Olivia : elle ressentait, ressent et ressentira toujours la même chose, le même vide, la même peur. Il n’y a rien à combler, rien dont il est capable. Les idées fusent dans le crâne de Jacob, il écoute pourtant l’ami de sa femme lui dire ce qu’il sait, ce qu’il croit, ce qu’il imagine. Ça n’arrivera jamais tant qu’elle ne sera pas prête. Cette phrase est un écho, qui tourne en boucle, un disque amoché qu’il n’arrive plus à sortir du lecteur : elle ne sera jamais prête, Jacob. Amos ne le dit pas, mais Amos le pense. Et Jacob le pense. Et le monde entier, aussi. Elle n’y arrivera jamais. Elle me manque. Il avoue, dans un souffle. Qu’est-ce qu’il pourrait dire de plus ? J’ai pas envie de m’avancer sur le soir dernier. Il regarde Amos, puis remercie la serveuse qui vient déposer les deux plats. Bon appétit. Formule de politesse, qui n’était pas obligatoire : s’il est suspendu à ses lèvres, c’est bien pour entendre la suite de ce qu’il a à dire. On ne se parlait plus depuis deux ans. Je lui demandais parfois ce qu’elle faisait, ce qu’elle comptait faire, où elle allait. Et elle avait quelques questions de temps en temps, elle aussi. Mais on était deux fantômes, l’un pour l’autre. Je vivais seul dans une maison où je cohabitais avec quelqu’un et elle faisait de même. Il soupire, fatigué de cette situation. J’arrivais même à ne plus être certain de sa présence quand elle dormait à quelques centimètres de moi. Ils dormaient dos contre dos, sans s’adresser un regard, sans se toucher, sans se parler, sans s’accorder sur les respirations. Le soir dernier, elle a dormi avec lui, à côté de lui, contre lui. Et ça lui a fait un bien fou de pouvoir la serrer contre lui, de pouvoir sentir son odeur, de pouvoir se rappeler pourquoi ils ont toujours ces alliances partout avec eux. Je ne peux pas lui mettre tous les torts sur le dos, et t’es certainement pas là pour m’entendre la blâmer. Amos sait faire la part des choses, mais il comprend Olivia. Mieux que personne. Et c’est certain qu’il ne laissera personne parler en mal d’elle, même son mari – bien qu’il n’en ait pas l’intention. Tu penses que ça lui fait peur, une séparation ? Jacob a un jour entendu dire que l’on ne se rend compte des choses qui comptent que quand elles disparaissent : il pensait que c’était faux, car il aimait June de tout son cœur, bien avant de l’enterrer. Peut-être que c’est finalement vrai, avec ce mariage. Je ne dis pas que je vais le faire mais si j’émets l’hypothèse d’une séparation, tu penses qu’elle se rattachera à nous ou qu’elle nous laissera couler ? Il n’aime pas le chantage, il n’aime pas la pression : c’est pourtant la seule solution qu’il trouve, actuellement. Ou alors, je peux essayer de lui rappeler pourquoi on est nous… pourquoi on l’était avec que June ne vienne au monde. Il fronce les sourcils, assez perdu dans ses propres propos. La séparation ou la nostalgie, il ne sait pas trancher. Il soupire, et mange un peu de son plat : ça vaut mieux qu’il se taise et qu’il laisse Amos juger.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyDim 26 Juil 2020 - 19:49




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JJe ne prétendrai pas le comprendre. Sa peine, je ne la mesure qu’en partie puisque, dans mon couple, à l’heure où la désastreuse nouvelle claqua quand l’air, je n’ai pas été le pot tenant droit. Je n’ai pas non plus investis le rôle de mur de soutènement dans mon mariage. Comme Liv, j’ai chuté dans le gouffre qui s’est ouvert à mes pieds. J’ai perdu le contrôle de ma barque et elle s’est échouée sur les rives du désespoir. Et, que lui dire quand il avoue que son épouse lui manque ? Par quels mots pourrais-je le réconforter alors que son comportement est moins proche du mien que ne l’est celui de sa femme ? Je ne peux que profiter de l’intrusion de la serveuse qui dépose notre commande sur la table. Cette parenthèse me permet de rassembler mes idées afin de prodiguer des conseils objectifs. Il n’a pas besoin que l’illusionne. Il n’a pas non plus envie que je lui récite un discours cousu de fil d’or qui le bercera d’un espoir pour l’avenir. Aurais-je des certitudes que je n’hésiterais pas.  Sauf que je n’en détiens aucune. Je ne suis armé que d’hypothèses, de déductions et, sur l’instant, de la bienséance. Je lui souhaite à mon tour un bon appétit et, si je n’attaque pas mon plat de suite, c’est d’être concentré sur le discours de mon acolyte. Deux ans de silence et de non-dits. Vingt-quatre longs mois à alimenter le doute d’un avenir favorable. L’attente est si pénible lorsqu’on ignore à quelle sauce nous serons dégustés par notre conjoint. La différence, entre la situation de feu “couple Taylor” et l’union Copeland, c’est qu’il n’y avait plus rien à sauver pour premier. Il ne résidait plus entre nous l’ombre d’un noble sentiment. Je l’ai cru, longtemps, mais je me suis menti. Pas lui. Je l’ai lu dans le regard d’Olivia dès lors que je me suis débattu avec son entêtement pour glaner quelques confidences afin qu’elle m’éclaire sur ses intentions. « Tu pourrais. » Vdier son coeur, ce qui équivaudrait à la blâmer au besoin. Je peux l’entendre. Je connais Liv. Je sais ces défauts et ses qualités. Je sais qu’elle est bornée et j’ai récemment compris qu’elle est loin d’amorcer la dernière étape de son deuil. « Je ne te jugerais pas. J’ai discuté avec elle.» Je me suis, au préalable, confronté à un mur. J’ose à peine imaginer sa solitude et, celle-là, elle fait écho à la mienne, celle qui m’a envahi bien avant d’être jeté dehors comme un malpropre par Sarah. « J’ai tendance à croire que c’est bon de lâcher prise parfois. Ça permet d’y voir plus clair.» ai-je remarqué, conscient que l’équation comporte une inconnue : ses intentions. Que veut-il exactement ? Une rupture ? J’en doute. Sa réaction en témoigne un rien plus tôt : il s’est défendu de l’appréhender comme un fardeau. Il n’a pas supporté que je puisse l’envisager ou l’avancer. Il ne désire moins une séparation que de la voir enfin s'animer en faveur de leur mariage. « Je ne pense pas, j’en suis certain.» lui ai-je répliqué en piquant ma fourchette dans mon plat de pâte. « Tu me poses la question parce que tu y as pensé ou parce que ça te fait peur ? » Ni l’un ni l’autre apparemment si je me fie à ce qu’il me détrompe. Il ne l’exclut pas cependant et j’entends la démarche. Il se demande s’il s’agirait d’un stimulus évocateur. Il concède à cette fin le pouvoir de ressusciter sa femme et, machinalement, j’ai secoué la tête de gauche à droite presque frénétiquement. « Fausse bonne idée, Jacob. » Le message envoyé serait lourd de conséquences : elle s’en sentira abandonnée par deux fois : la première par le destin et la seconde par son dernier rempart - moi mis à part - contre la folie. « Comment veux-tu qu’elle ait envie de s’attacher à nouveau si tu lui donnes l’impression que tu ne veux plus d’elle ou que tu es fatigué par la situation ? Qui le ferait, Jacob ?  » Et, j’entends sa volonté d’inscrire son couple à l’école de la dernière chance. « Si j’étais toi, je tenterais plutôt l’autre option... mais, peut-être différemment. » Loin de moi le désir de lui dicter sa conduite, mais est-ce idiot d’espérer que ce qui a fonctionné pour moi lui sera d’une grande aide ? « Peut-être que tu devrais d’abord lui rappeler ce que vous étiez tous les trois, ensemble, et ce qu’était votre fille… » A l’aide d’un pèlerinage sur ses traces de June par exemple. « J’ai peur que si tu t’attardes sur vous deux dès le départ, ce qu’il faudra finir par faire, elle le vive comme un désaveu. » Et je sais, de source sûre - elle ! - qu’elle craint d’être une mauvaise mère si elle range son bébé dans le placard des souvenirs, ceux qu’on évoque tous les jours parce qu’ils prennent toujours de la place… pas pas tout, comme durant le deuil.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyJeu 17 Sep 2020 - 17:41

Tu pourrais. Ces deux mots sont rassurants pour Jacob. Sans le dire avec de véritables mots, Amos lui confirme qu’il a le droit de se confier à lui, qu’il peut lui faire confiance. Et de là, Jacob comprend seulement que si des passages de cette conversation doivent ressortir, ça ne se fera que pour son bien. Celui d’Olivia, évidemment, mais le sien aussi. Il comprend que l’ami de sa femme n’est pas venu jusqu’ici pour le juger, le rabaisser ou encore le descendre. S’il est là, c’est pour l’écouter et l’aiguiller du mieux qu’il le peut. S’il est là, c’est parce qu’il est assez bon pour ne pas désirer que le mariage de son amie s’effondre, quand le reste de sa vie l’a déjà fait. Je ne te jugerais pas. J’ai discuté avec elle. J’ai tendance à croire que c’est bon de lâcher prise parfois. Ça permet d’y voir plus clair. Lâcher prise. Jacob n’a jamais pu le faire, car Olivia ne lui a pas laissé le choix. S’il le faisait, comme elle, c’en était terminé d’eux deux. Et il lui en veut, il lui a dit récemment : ils se sont attribué ces deux rôles silencieusement et s’il a accepté son sort durant un temps, aujourd’hui, il veut parfois pouvoir les échanger. Être celui qui perd le contrôle et l’avoir à ses côtés, pour le rattraper, toujours. Je ne suis pas là pour ça. Il répète, finalement. Il veut un moyen de la faire réagir, pas un moyen de lui attribuer tous les torts sans qu’elle ne puisse se défendre. Ça, s’il doit réellement le faire, il le fera quand ils seront en face à face. Parce qu’il n’a pas honte de ce qu’il ressent quand il pense à elle, quand il lui en veut, quand il l’aime malgré tout. Il n’a jamais eu honte de ses sentiments et de tout ce qu’elle le fait traverser, et il n’a jamais eu honte d’elle dans son entièreté, aussi brisée qu’elle puisse être aujourd’hui. Finalement, Jacob lui demande s’il pense qu’une séparation effraie Olivia. Il ne sait pas, lui. Il ne sait plus ce qu’elle pense et il a horreur de devoir admettre ça car, à une époque, il la comprenait en un seul regard. Elle qui est si dure à déchiffrer, il la connaissait par cœur, aujourd’hui il vit avec une véritable inconnue. Je ne pense pas, j’en suis certain. Tu me poses la question parce que tu y as pensé ou parce que ça te fait peur ? Et il lui répond en lui parlant d’une idée à double tranchant. Salvatrice ou dévastatrice. Soit elle reste et elle s’accroche, soit elle part et ne revient jamais. Fausse bonne idée, Jacob. Comment veux-tu qu’elle ait envie de s’attacher à nouveau si tu lui donnes l’impression que tu ne veux plus d’elle ou que tu es fatigué par la situation ? Qui le ferait, Jacob ? Il hausse ses épaules. Moi. Mais lui, il ferait tout pour Olivia. Est-ce qu' Olivia ferait tout pour lui ? Là encore, la question ne se posait pas autrefois, mais les temps changent, les gens évoluent et se transforment. Et Olivia a souvent la même manière de penser que Amos, alors sur ce coup-là, il veut bien le suivre, l’écouter. Si j’étais toi, je tenterais plutôt l’autre option… mais, peut-être différemment. Peut-être que tu devrais d’abord lui rappeler ce que vous étiez tous les trois, ensemble, et ce qu’était votre fille… Il se pince les lèvres. Il n’y arrivera pas, parce que lui également a besoin de s’en souvenir pour avancer. J’ai peur que si tu t’attardes sur vous deux dès le départ, ce qu’il faudra finir par faire, elle le vive comme un désaveu. Il comprend là où il veut en venir. Ils ne peuvent pas effacer June et se concentrer seulement sur eux, ils ne pourront jamais. Le problème c’est que je ne vais pas y arriver. Il avoue, dans un souffle. Parce que je ne suis pas entré dans la chambre de June depuis… des années, presque, je crois qu’on ne l’a plus fait depuis les quelques jours après son décès. Parce que dès que je la vois sur une photo, dès que j’entends le rire d’un enfant ou dès que je me promène dans la maison et que je ne l’entends pas courir ailleurs, je suis sur le point de craquer. Sauf qu’il ne le fait jamais, lui. Mais je me bats pour Olivia, et j’ai peur de ne pas réussir à la mentionner sans… je ne vais pas y arriver. Et en lui rappelant nous deux, je ne veux pas effacer June, on a été tous les trois et on le sera toujours dans nos cœurs, mais ça reviendrait à rabâcher son existence, la forcer. Comme si elle était toujours là... Il détourne le regard une seconde, assez peu à l’aise avec ce discours-là. Ce qu’il se passe dans la tête de Jacob y reste, généralement, et c’est plus dur qu’il l’imaginait de tout sortir, de tout avouer. On était deux, on est devenus trois, on doit réapprendre à être tous les deux. En la mentionnant, en vivant avec nos peurs et nos regrets. Mais on doit se souvenir de nous, pas de ce qui nous fait mal vis-à-vis d’elle. On a été de fiers parents, on le sera toujours, même si notre enfant n’est plus. Et c’est de ça dont on a besoin de se souvenir… dont j’ai besoin de me souvenir. C’est ce qui ressemble le plus à un lâcher-prise : il se met en avant, cette fois, et lui dit ce dont il a besoin lui, en espérant réussir à trouver une connexion pour se lier aux besoins d’Olivia et enfin se retrouver, définitivement, presque comme avant.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMar 22 Sep 2020 - 10:22




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Sincérité est d’admettre que, malgré mon affection pour Olivia - ou plutôt grâce à elle - je peux me permettre d’être objectif. Ne suis-je pas celui qui la recadre quand elle en a besoin ? Je l’ai fait au restaurant où son époux l’a justement abandonnée. Après des heures d’attente, je trouve étonnant qu’il n’ait pas pris plus tôt la poudre d’escampette et j’en conviens : il l’aime. il l’aime démesurément. Il l’aime autant que l’inverse. Ceci étant, je commence doucement à me demander ce qu’il attends de ce dîner, l’homme d’affaires. Des conseils ? Une condamnation ? Un assentiment par rapport à une future séparation ? Plus je l’écoute, et plus c’est flou et son affirmation précédente me pose de plus en plus question. Alors que je lui démontre que cette dernière enverrait le mauvais message à la jeune mère brisée par la perte de son enfant, il compare le père endeuillé. Mais, l’un est l’eau quand l’autre est le feu. Ils se complètent par moment, mais ils ne sont pas semblables les protagonistes de ce mariage. A l’inverse, il ne pourrait pas appeler afin que je perce les mystères de sa dulcinée. Au contraire, il aurait sû comment agir ou réagir. Je n’entends pas qu’il s’agit là d’une faiblesse de la part de l’époux. Je considère au contraire qu’il emprunte une pente glissante en attribuant à ses comportements le rôle de la normalité. Chacun a le droit d’être, de ressentir et de penser et nul ne peut être puni de fonctionner autrement que son semblable. Alors, je soupire. J’observe mon plat et je me demande comment je vais trouver les mots pour l’aiguiller sans le froisser. Je ne suis pas doué pour la délicatesse. Je n’ai rien d’un homme éloquent et, a fortiori, je suis d’une franchise parfois rebutante. Néanmoins, j’essaie parce qu’il le mérite. Je m’y colle parce que j’aurais aimé que quelqu’un le fasse pour lorsque ma couple a traversé la tourmente. Il a été ravagé par le drame qui nous a frappé : le pot ne tenait déjà plus bien droit. Mais, le leur, il respirait la sérénité, l’amour et le bonheur. « Je n’en doute pas, Jacob. Mais, il ne s’agit pas de toi. » Il n’aurait pas besoin que je sois en face de lui pour le décoder. Qui mieux que lui pour se connaître ? « Mais d’elle… et elle arrêté d’être prête à tout pour toi le jour elle est devenue mère. » Serait-il honnête qu’il concéderait à son amour pour June qu’il l’aurait sortie elle des sables mouvants, la mort dans l’âme d’assister à l’enlisement de son épouse. Sauf que les choses sont ainsi faites. Un enfant, ça renverse le sens de nos priorités. « Et elle l’est toujours. Elle le sera tant qu’elle ne tiendra pas le responsable. » Le chauffard assez lâche pour prendre la fuite, l’enquête qui stagne, le peu d’indices pour lui mettre la main dessus, ça la bouffe : son impuissance la tue. « Mais ça ne veut pas dire que tu n’en fais plus partie. » Peut-il l’entendre ? Peut-il appréhender l’idée et peut-être entamer le pélerinage que je lui propose ? Il sera nécessaire. Ils doivent faire le deuil ensemble de leur rôle de parents. Les plus croyants - ce que je ne suis pas - ajouterait qu’ils doivent libérer l’âme de la fillette de leur fardeau, qu’elle puisse s’envoler et enfin se reposer. Sauf qu’il n’est pas disposé. Il souffre trop encore, Jacob et peu de chance pour qu’Olivia endosse le rôle de guide durant cette marche commémorative. « Ecoute, je vais te dire la même chose que je lui ai dit à elle. » A peu de chose près, et, sérieux, grave, je me suis approché, mes coudes avancés sur la table. «Elle est toujours là. Elle sera toujours là. J’ai mal tous les jours que Dieu fait, comme toi. J’ai peur, comme toi, de ne jamais plus être capable de petits gestes normaux du quotidien. » Ecoutez de la musique par exemple. « Tout ce que tu me dis là est normal, même si ça ne devrait pas exister.» Nul ne devrait subir la perte d’un enfant : ce n’est pas dans l’ordre des choses. « Et tu sais ce que j’entends ? Et ce que je comprends ? C’est que tu te battras toujours contre des moulins à vent tant que tu n’iras pas mieux, tant que tu ne te seras pas sauver toi avant de le sauver elle et donc, vous sauver. Tu es encore trop... » Emotionnellement fragile sont les mots qui m’ont traversé l’esprit, mais il heurte les hommes et ce n’est pas mon but. «Trop affecté pour ça… Tu le lui as déjà dit ? Tu sais, parfois, il n’est pas idiot de relier à l’autre à travers la peine. C’est rassurant de savoir qu’on est pas seul. Est-ce que tu lui as déjà confié tout ce que tu viens de me dire ? » A mon sens, ce serait un bon début. Je mets ma main au feu que ça permettrait à Olivia d’accepter qu’elle n’est abandonnée dans son malheur par cette homme qui se veut roc, croyant bien faire, mais qui l’assomme quand elle se sent si faible.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyDim 18 Oct 2020 - 10:47

Je n’en doute pas, Jacob. Mais, il ne s’agit pas de toi. Mais d’elle… et elle a arrêté d’être prête à tout pour toi le jour où elle est devenue mère. Il n’est pas forcément d’accord avec cette phrase. Il peut accepter l’idée que, si un choix avait dû être fait entre lui et June, June aurait été l’évidence ; c’est le cas de son côté aussi. Mais outre un choix les concernant eux, ils restaient Jacob et Olivia, eux deux contre le reste du monde. Sauf que finalement, ça, ça n’était que dans ses pensées. Et elle l’est toujours. Elle le sera tant qu’elle ne tiendra pas le responsable. Mais ça ne veut pas dire que tu n’en fais plus partie. Il se sent tellement coupable dans cet accident qu’il en oublie parfois qu’un autre véhicule était impliqué. Que l’autre véhicule était responsable. Que le conducteur de celui-ci est parti et n’est jamais revenu sur ses pas, n’a jamais cherché à s’excuser ou à payer pour le crime qu’il a commis. Il l’oublie trop souvent, et selon les dires, ça obsède Olivia. Il l’ignorait. Ou plutôt, il cherchait à le faire, à l’oublier définitivement. La route est longue. Il dit finalement, comme une ponctuation à ce que vient de dire l’ami de sa femme. La route est très longue, selon lui, avant qu’ils réussissent de nouveau à s’accorder, à se comprendre et à se battre pour la même cause. Quand Jacob veut son couple, Olivia veut le coupable. Beaucoup trop longue. Écoute, je vais te dire la même chose que je lui ai dit à elle. Elle est toujours là. Elle sera toujours là. J’ai mal tous les jours que Dieu fait, comme toi. J’ai peur, comme toi, de ne jamais plus être capable de petits gestes normaux du quotidien. Tout ce que tu me dis là est normal, même si ça ne devrait pas exister. Et tu sais ce que j’entends ? Ce que je comprends ? C’est que tu te battras toujours contre des moulins à vent tant que tu n’iras pas mieux, tant que tu ne te seras pas sauver toi avant de la sauver elle et donc, vous sauver. Tu es encore trop… Trop affecté pour ça… Tu le lui as déjà dit ? Tu sais, parfois, il n’est pas idiot de relier l’autre à travers la peine. C’est rassurant de savoir qu’on est pas seul. Est-ce que tu lui as déjà confié tout ce que tu viens de me dire ? Partiellement. Il hausse ses épaules. On en a légèrement parlé quand elle est revenue du dîner. Enfin, de ce moment avec toi. Il cherche ses mots en fixant son assiette, il n’a plus vraiment faim. Mais si je lui dis ce que je ressens réellement au fond de moi, tu crois réellement que ça aura un impact positif ? On me dit que… Il soupire en comprenant que lui-même se base sur des faits qu’il ne maîtrise pas. Plus et moins font moins, et je me tue à la tâche pour rien depuis des mois. Il est en train de comprendre, enfin. Moins et moins font plus, par contre. Je vais essayer ça, je vais essayer de lui parler. Il passe rapidement une main sur son visage puis reporte son attention sur Amos. À ma manière. Organiser quelque chose pour nous deux, lui rappeler qui nous sommes et finalement lui expliquer ce que je ressens, au fond, depuis toujours. Il va quand même devoir faire attention à ne pas sombrer lui-même, à maîtriser ses émotions, à garder le contrôle. Je te remercie. Il vient de lui ouvrir les yeux d’une manière qu’il n’imaginait pas en arrivant dans ce restaurant. La faim n’est plus vraiment là mais il picore dans son plat, par principe, parce qu’il a quand même commandé une grosse assiette. On discute jamais réellement tous les deux, mais je peux te demander comment tu vas, à ton tour ? Il imagine que lui ne saura pas le conseiller sur ses propres tracas et qu’il ne se confiera pas autant car il ne connaît personne dans l’entourage d’Amos à la hauteur que ce dernier connaît Olivia, mais au cas où.

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Message(#)AMOS & JACOB  ► ONLY LOVE IS ALL MAROON, BOY EmptyMar 20 Oct 2020 - 8:27




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La route est longue, dit-il, et j’acquiesce en opinant du chef. Parfois, il est même des couples qui ne survive pas à cette épreuve : j’en suis la preuve vivante. Né anmoins, je suis convaincu qu’ils en sont capables. Je suis persuadé qu’ils ont les armes pour se défendre des lazzi du destin. Alors, j’aide comme je peux. Je déroule le fil d’une idée que je pense être universelle : la communication. Venant de ma part, c’est hypocrite. J’apprends seulement à m’ouvrir à Raelyn. Je ne l’ai que rarement fait avec Sarah. Mais, n’est-ce pas d’avoir été tantôt taiseux tantôt plus ouvert que je peux aujourd’hui autoriser ce conseil ? J’ai contemplé les deux faces d’une même pièce et, devant mon assiette presque vide, je confie le fruit de mes découvertes et je m’enorgueillis qu’il se plante dans l’esprit de Jacob. Il n’est pas fermé. Il va jusqu’à se justifier et moi, mal à l’aise, je l’aurais volontiers arrêté si je n’avais pas le sentiment que ça lui fait du bien de mettre des mots sur des faits, de les définir, de prendre conscience du moment où le bât a blessé. « C’est plus que parler, Jacob. C’est une mise à nu que je te propose, même si c’est flippant, que ça fait mal et que c’est pas agréable pour l’orgueil.» ai-je souligné, fort à nouveau de mon passé, de mes échecs et de mes réussites actuelles. Nombres de mes congénères de la gente masculine prétendent qu’un homme ne peut vider son coeur sans être tardué d’être un pleutre, un lâche, un félon. Moi, j’envisage de ce qu’il est plus courageux d’accoucher de ses tourments et de ses joies en les assumant. Alors, je partage. Je partage avec générosité et mes lèvres se rehaussent d’un sourire tandis que je distingue - croit distinguer - dans les pupilles éteintes de mon “presque beau-frère” une lueur d’espoir. D’après moi, j’ai atteint mon but. Bientôt, je hélèrerai la serveuse pour m’acquitter de l’addition. En attendant, je ricane alors qu’il s’enquiert de mes nouvelles. Que puis-je lui dire ? Qu’ai-je envie de lui confier ? Je suis touché qu’il s’inquiète de moi et de mon quotidien. Mais, ils sont rares ceux avec lesquels je m’épanche. Ils comptent parmi mes proches depuis des années. Est-ce que je manque de confiance en Jacob ? Pas le moins du monde. Il est quelqu’un de bien. Je l’ai pressenti dès que mes yeux se sont posés sur lui lors de notre première rencontre. Il ne peut pas non plus être mesquin puisqu’il a la bienséance d’accepter sans jalousie ce lien qui m’unit à son épouse. « Hann, merci de demander. Mais, tu sais que je déteste parler de moi.» Sans doute autant que sa dulcinée. Peu de chance qu’il en soit surpris. « Disons que… je vais mieux. Je me fais doucement à l’idée que la vie continue. Depuis le temps, j’entendrais qu’on se dise qu’il était temps.» Du reste, je n’ai plus rien à apporter et je ponctue d’un soupire suivi d’un sourire. « Tu me tiendras au courant de comment vous avancez ? Liv a tendance à être discrète sur la question. Elle n’aime pas quand on est pas d’accord.» Elle déteste quand je la bouscule et ébranle mes certitudes.

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