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 AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA

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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyLun 8 Juin 2020 - 20:44




MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA.
Charlie #2

@"Charlie Vilanelle"  
Depuis mon emménagement à Brisbane, je n’ai pas souvent eu l’occasion de voir Charlie. Pour être tout à fait exact, je n’ai pas pris la peine de la contacter autrement que par mail, pour le bien de mon enquête, et pour m'enquérir des nouvelles de sa grossesse. Ce n’était pas faute d’avoir manqué de l’envie cependant. Et, à une époque, mal à l’aise, je me serais fait une spécialité de l’éviter. Ses traits me rappellent des souvenirs heureux de l’enfance de ma gamine, mais ça m’effraie moins aujourd’hui. Le temps avançant et Lola aidant, j’apprivoise lentement ma perte. Mon excuse à cette absence est d’avoir mené une vie trépidante, il y a la naissance de ses jumeaux. J’ai peur que leur minois de poupon me chahute. J’ai peur d’avoir mal à l’idée que la chance d’être un jour grand-père ne me soit définitivement passée sous le nez. Je nourrirai également des regrets que Sofia n’ait pas eu l’occasion de ressentir cette joie de devenir mère. Aurait-elle aimé ce rôle ? S’y serait-elle épanouie ? Aurait-elle, au contraire, eu l’impression d’être privée de liberté ? D’avoir les ailes coupées ? Et, Charlie ? Comment vivait-elle sa maternité ? Est-elle entourée ? A-t-elle parmi les siens quelques amis susceptibles de l’aider ? Le père est-il impliqué ? Aurais-je le droit de demander ? Bien sûr, toutes ces questions me brûleront les lèvres. Les réprimer sera compliqué, mais je n’ai que trop retardé le moment de cette rencontre avec les millésimes de cette année 2020. Aussi, me suis-je armé d’un bouquet de fleurs pour la jeune mère et de quelques grenouillères, trop grandes, histoire de m’assurer qu’ils pourront un jour les porter. Je les ai choisies dans des couleurs neutres et à des kilomètres de celles trop genrées qu’on impose à la société. Elles n’étaient pas estampillées de motifs ridicules non plus. Rien ne m’agace plus que les petits chats pour les gamines et les grenouilles pour leur contraire.  C’est d’un cliché sans précédent. Dès lors, fort de ma délicatesse et mon paquet à la main - l’emballage a été réalisé par menottes d’une étudiante de la boutique, je me suis présenté devant la porte de chez Charlie, le cœur battant et un peu anxieux. Je l’avais prévenue de ma visite. Elle avait d’ailleurs fixé elle-même la tranche horaire. Il n’était pas question de réveiller les bambins brusquement : les siestes sont les seuls moments de répit des jeunes mamans. Et pourtant, je ne suis pas bien dans mes pompes et quoiqu’elle ne soit pas surprise de me trouver sur son palier, je lui ai adressé un sourire en demi-teinte, comme si je n’étais pas le bienvenu, comme si ma place était ailleurs. Je me suis, tout bonnement, excusé d’être là finalement. « C'est tellement étrange.» ai-je avoué un peu penaud tandis qu’elle me permettait d’entrer. « J’ai l’impression qu’hier encore, tu jouais avec elle à chat perché ou à cache-cache et te voilà maman. » Je n’avais, jusqu’ici, pas pris la peine de la remercier de vive voix pour son aide précieuse et j’ai réparé l’erreur. « Tiens, c’est pour toi. Et ça, c’est pour eux. Félicitations ! » Je lui ai tendu tous mes présents. « J’ai aussi apporté quelques douceurs du salon de thé du fond de la rue. Je ne sais pas ce qu’elles valent ni si tu aimes, mais... » Je présume que l’attention comptera. Moi, elle m’aidera à me détendre peu à peu.




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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyMer 24 Juin 2020 - 12:56

Les jumeaux gazouillent joyeusement dans leur tapis d’éveil et même si aux yeux de Charlie la chose ressemble bien plus à un parc à chiens, n’en reste pas moins qu’un seul des deux termes est politiquement correct et qu’il n’est pas temps pour elle de faire du zèle. Tapis d’éveil ce sera donc. Tant qu’ils semblent heureux et découvrent peu à peu le monde, après tout, elle n’en demande pas plus. Les visites s’enchainent et son entourage découvre jour après jour l’évolution de leurs joues potelées et elle se surprend à utiliser cette horrible voix bien trop aiguë et bien trop enfantine dès qu’elle leur adresse faussement la parole. Ils n’y comprennent rien, bien sûr, mais de ce qu’on dit c’est à force de sollicitation qu’ils en viendront à se développer. Il est rare que plus d’une journée s’écoule sans que personne ne vienne les prendre dans leurs bras et généralement ce sont Matt et Cian qui volent toutes les tranches horaires disponibles au reste du monde. Ils correspondent parfaitement à l’image de gagas et si jamais cela n’avait tenu qu’à la blonde, c’est Matt qui aurait été le parrain de Willow et non pas Heïana. Pour autant elle a malheureusement dû en concéder un sur les quatre et cela fait désormais parti de ces nombreuses choses qu’elle regrette amèrement et toujours un peu plus chaque jour. L’heure n’est déjà plus au questionnement quand l’alarme de la porte d’entrée se fait entendre, annonçant ainsi l’arrivée imminente d’Amos. Elle espère que cette fois-ci leur discussion sera bien moins douloureuse qu’elle n’avait pu l’être au bar. Pour cela, elle compte en très grande partie sur le sourire rassurant des nourrissons pour détendre l’ambiance et apaiser les maux, pour un temps au moins.

Il enchaîne entre small talk, excuses et présentation de cadeaux diverses et variés si bien que les bras de la blonde s’en retrouvent rapidement chargés et elle de ne déjà plus savoir quoi en faire. “Merci. Merci beaucoup.” Elle hoche de la tête pour appuyer ses paroles et y ajoute son plus grand sourire, franche au possible. Le monde entier se pense obligé de ramener leur poids en cadeaux dès qu’ils passent le pas de la porte si tant est qu’elle a de la nourriture pour une vie et les jumeaux des habits à ne plus savoir qu’en faire. Ils pourraient se changer dix fois par jour sans jamais épuiser leur stock, laissant presque leur mère les jalouser d’être le centre de l’attention. Pour autant ils sont aussi le centre de sa propre attention alors elle n’a pas le droit de se plaindre d’une telle chose, pas alors qu’elle est la première à montrer l’exemple. “Merci. Tu sais que même les mains vides tu seras toujours accepté ici. Je te dis ça pour la prochaine fois.” Parce qu’elle sous entend que cette visite peut ne pas être la dernière, parce qu’elle sous entend qu’il ne lui doit absolument rien et que même si ses cadeaux lui font énormément plaisir il ne doit pourtant pas se sentir obligé de lui en amener autant.

Charlie se décharge bien vite et dépose le tout sur le comptoir de la cuisine après avoir demandé à Amos de fermer la porte. Habitude de maman, qu’on dira. Ses yeux glissent sur les grenouillères dont elle admire silencieusement la neutralité et elle ne sourit qu’un peu plus encore en observant réellement la diversité des présents qu’il ramène avec lui. Il veut bien faire, c’est aussi évident que c’en est attendrissant. “Le salon de thé du fond de la rue est parfait mais j’imagine que ce n’est pas pour ça que tu passes.” Elle le sait bien mieux que personne puisqu’ils ont convenu ensemble du jour et de l’heure pour s’assurer que ce soit à un moment où les jumeaux seraient chez elle et non chez Tim. Finalement elle lui indique le canapé sur lequel s’asseoir et lui demande s’il souhaite tester en exclusivité une boisson qu’il lui ramène. En devenant mère il faut croire qu’elle est aussi devenue une hôte convenable, comme quoi tout arrive. “Tu peux prendre Willow dans tes bras, … si tu veux. Fais attention, elle est vivace.” Véritable pile électrique, elle dort bien moins que son frère et ne semble pas avoir compris que parfois elle devait simplement s’arrêter de bouger et ne plus chercher quelle bêtise faire ensuite. “C’est celle en rouge. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, c’est pas facile.” Mêmes yeux bleus, mêmes mèches blondes. Personne n’a pensé à rendre la tâche plus aisée aux invités de les reconnaître et parfois elle surprend encore Decklan à mal parler de Willow en pensant s’adresser à Gabriel alors que c’est tout l’inverse qui est en train de se passer. Un jour, promis, elle lui expliquera ces heures de confusion entre bambins. “Elle aime particulièrement s’accrocher aux cheveux aussi, c’est une terreur.” Se voulant rassurante, elle improvise un doux sourire affectueux. Les jumeaux sont la parfaite excuse pour ne rien parler d’autre.
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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyVen 26 Juin 2020 - 18:06




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Charlie #2

@"Charlie Vilanelle"  
Alors que j’attends patiemment que s’ouvre la porte sur mes bras chargés de cadeaux, je suis anxieux. Je me demande si j’ai bien ma place au cœur de son quotidien. Sans ce sourire chaleureux avec lequel Charlie m’a accueilli, je crois que j’aurais transféré mes présents d’une main vers l’autre avant de filer à l’anglaise, non sans m’excuser pour cette intrusion. Au lieu de ça, elle m’invite à entrer, me remercie et paraît ravie, ravie que j’ai pensé à elle, j’aime y croire, que je sois passé rendre visite à ses bambins. J’y crois à la mémoire de Sofia et l’affection qu’elles ont nourri l’une pour l’autre. J’y crois parce que je ne peux rester indifférent à ce que la jeune maman a fait pour moi en son temps et de ce qui jalonne aujourd’hui son excuse. Evidemment, ce n’est pas dénué de douleur et de frustration. Son appartement, fort joliment décoré, s’est transformé en crèche et mille souvenirs me traversent alors l’esprit. Ils ont la couleur de la nostalgie d’une époque révolue depuis une éternité, une ère dont j’ai raté la majeure partie faute à mon métier. Je lui souhaite donc, en silence, de profiter de chaque instant, de ne rien perdre de ces heures bénies durant lesquelles pouponnés est tantôt source d’épanouissement tantôt source d’appréhension et de frustration. Je lui souhaite d’être heureuse dans son nouveau rôle, mais je ne me fais pas grand sourcil. Elle a l’air à l’aide avec son statut et touchée par mes attentions sans prétentieux et ça me va. « Je sais, mais ça me faisait plaisir. J’ai essayé d’être neutre en choisissant. » Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas renoncé aux conseils de la vendeuse. Je m’y suis fié comme s’il s’agissait de mon nouvel évangile d’ailleurs. « Mais, c’est noté pour la prochaine fois. Pas même un bouquet de fleurs. » Trop point n’en faut. Plus encore qu’elle achève de me rassurer, l’enfant d’hier : elle parle de prochaine fois ; je ne la dérange pas. Alors, je la suis dans la cuisine en veillant à ne pas empiéter sur son territoire et en jetant un coup d’œil vers sa progéniture. Je ne me risque à rien de plus audacieux. Ce sont ses enfants et, au-delà que je suis curieux de faire leur connaissance, je suis aussi là pour la maman. J’ai trop souvent entendu Sarah se plaindre d’être devenue transparente après la naissance de Sofia pour manquer de délicatesse. «Non ! En effet. » ai-je répliqué, les lèvres fendues d’un sourire sincère. « Ou en tout cas, pas que...» Pas que pour ces petits bouts qui babillent dans leur parc et aiguisent leur réflexe de préhension en saisissant, jetant et ramassant leur jouet. « Et va pour un thé, dans ce cas. » Grande exclusivité. « Alors ? Comment ça se passe ? Ce n’est pas trop difficile quand ils sont deux ? » me suis-je enquis en prenant place dans le canapé qu’elle m’a désigné. Dans mes souvenirs, un seul soulève des tas de questions et inquiétudes. C’est fatigant également : les nuits sont incomplètes et le temps file si vite que les journées paraissent trop courtes.

A priori, j’aurais dû prévoir qu’elle me proposerait de rencontrer l’un des jumeaux plus concrètement qu’en me penchant sur leur berceau ou leur parc. Or, je me suis senti pris de court et je n’ai su comment réagir. Je crois que j’ai balbutié quelque chose ressemblant d’abord un “non“ suivi d’un “oui“, d’un “je ne sais pas“ et d’un “pourquoi pas“ pour finalement lui céder de guerre lasse. Je me suis levé, j’ai repéré l’habit rouge et, le cœur gorgé d’émotions, j’ai tendu les bras à une tête blonde aux joues, au nez et aux lèvres rondes caractéristiques aux bébés de leur âge. Force est de constater que la terreur n’est pas farouche. Elle ne rechigne pas à imiter mon geste et m’offre même un magnifique sourire. Ma tête lui revient a priori et moi, je suis aussitôt assommé par un éventail de souvenirs qui m’ont fait froncer les sourcils un instant. Ce n’est pas sain, cependant. Je ne peux pas continuer à réfuter que la vie continue sans Sofia. Je ne peux pas non plus appréhender tous les nourrissons en cherchant des ressemblances avec celui qu’elle fût il y a longtemps. Alors, j’ai inspiré et expiré profondément et j’ai salué la gamine avec une douceur infinie alors qu’elle s’accroche en effet à mes cheveux, somme toute trop longs. « Une terreur, hein ? » ai-je lancé la tête penchée vers la gamine, dans le sens où elle maintient la pression. « Elle tient ça de papa ou de maman ? » J’aurais tendance à balancer vers la seconde, mais je n’ai aucune idée de qui est le père. « Moi, j’ai l’impression qu’ils te ressemblent en tout cas. » ai-je lancé depuis le milieu de la place. J’ai des scrupules à embarquer l’un et d’abandonner l’autre sur son tapis. Père un jour, père toujours, dirons-nous.

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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyMar 30 Juin 2020 - 20:42

Amos semble devoir se justifier pour chacun de ses gestes et ce trait de caractère laisse un sourire rassurant sur le visage de la blonde. Elle a bien plus pour habitude de foncer tête baissée et ne penser aux conséquences de ses actions qu’ensuite, c’est pour cette raison qu’elle trouve les réactions d’Amos rassurantes. Elles sont à l’opposé total de son quotidien, il la fait sortir de sa zone de confort sans même chercher à le faire et il est une bouffée d’air frais alors qu’il ne s’imagine sûrement que comme une vieille relique du passé. Il peut penser tout ce qu’il veut, à vrai dire. Au final, elle ne voit en lui qu’une présence rassurante et un ange de plus pour veiller sur ses enfants. Le regard dans ses yeux trahit déjà de l’amour à défaut de n’importe quel autre sentiment.

Son coeur penche pour un thé et Charlie s’affaire à le lui préparer comme si l’avenir de la Terre allait se décider sur la juste infusion de son sachet de plantes choisit au hasard dans un rayon de supermarché. Pour la qualité, on repassera. Tant que c’est brûlant et a un arrière goût, ses connaissances en matière de thé s’arrêtent là. « Alors ? Comment ça se passe ? Ce n’est pas trop difficile quand ils sont deux ? » La tête baissée vers la bouilloire, elle sourit même si lui est déjà loin et posé sur le canapé qu’elle lui a montré du bout du doigt. La réponse arrive dans la foulée, automatique, faux sourire et mensonges gratuits. “C’est fatiguant mais ils en valent la peine.” Aussi investi aimerait-il être, elle ne lui fait pas part de tous les problèmes annexes liés à leur éducation ou leur environnement de vie. Tout est bien trop complexe pour être abordé en quelques minutes et surtout ce n’est pas ce qui l’intéresse. Charlie souhaite continuer à montrer l’image d’une jeune femme à qui tout semble réussir et même la vérité n’a pas le droit de venir assombrir sa vie.

La tasse brûlante entre ses mains fatiguées, elle vient la poser du côté opposé de la table, là où même un geste brusque de qui que ce soit ne pourrait la renverser par maladresse. Si au début elle devait réfléchir à chacun de ses gestes et à l’aspect sécuritaire de ces derniers à propos des jumeaux, aujourd’hui tout est devenu naturel et automatique. Elle voit aussi le mal partout, c’est bien vrai, mais personne n’en veut aux jeunes mères à ce sujet alors elle profite de ce joker tant qu’elle le peut encore. Son sourire se fait bien plus sincère lorsqu’elle observe Amos avancer avec délicatesse en direction de Willow et elle d’attraper ses cheveux comme s’ils étaient aussi devenus son nouveau jouet préféré. Il a un don avec les enfants, c’est la seule conclusion à laquelle elle parvient sans pour autant oser lui en faire part à haute voix. « Une terreur, hein ? »La pire de toutes.” La blonde se joue d’exagérations tout en gardant une voix douce et se plaçant à son tour près des enfants en bas âge. « Elle tient ça de papa ou de maman ? » Un sourire figé traversé par un voile de tristesse plus tard, elle n’a pourtant pas à réfléchir une seule seconde de plus pour la réponse à donner. “Je pourrais dire que les absents ont toujours tort et qu’elle tient ça de papa mais après je serais mal placée pour leur dire de ne jamais mentir.” Version longue et compliquée pour dire que des deux parents, elle a toujours été la seule fauteuse de troubles de l’histoire et que le tout coule désormais dans les veines de sa fille.

« Moi, j’ai l’impression qu’ils te ressemblent en tout cas. » Et Charlie, elle, elle a un secret qui n’en est pas un, lequel elle attend depuis bien trop longtemps de prononcer. “On lui a donné Sofia comme second prénom, j’aurais dû me douter que cela n’allait rien arranger à son caractère de cochon.” Après avoir longuement observé ses enfants, elle laisse un temps le bleu de ses yeux remonter vers le visage d’Amos sans pour autant lui demander de soutenir son regard. Le sujet reste infiniment difficile à aborder mais elle se devait de préciser que sa fille n’a jamais quitté ses pensées, peu importe le nombre d’années qui se sont déjà écoulées. “Ce n’était pas prémédité pour m’attirer ta sympathie ou quoi que ce soit, tu sais. Elle s’était cachées à toutes les échographies à vrai dire alors on n’a pas eu bien longtemps avant de devoir lui choisir ses prénoms.” Quelques heures, à peine. Il semblait impossible pour Tim d’avoir une fille sans prénom et elle l’a suivie dans son idée, pour une fois. “Ça m’a semblé être la meilleure chose à faire et … j’ai de suite pensé à elle.” Ainsi, elle continue à vivre. Pas de la manière dont elle aurait dû, certes, mais ce sera toujours mieux que rien.
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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyLun 27 Juil 2020 - 1:58




MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA.
Charlie #2

@"Charlie Vilanelle"  
Je suis toujours mitigé en présence d’enfants. Mon cœur d’homme déborde d’affection pour ces êtres innocents, il est aussi craintif qu’il puisse leur arriver malheur un jour et il se barde de nostalgie à l’égard de Sofia. Elle ne relèvera jamais le défi d’être mère à cause d’un sale type qui, par la même occasion, m’a défalqué de la joie d’endosser le rôle de grand-père. Dès lors, j’appréhende de porter dans mes bras l’un des enfants de son amie d’hier. Je redoute ces émotions difficiles à contrôler qui terniront l’instant. Étonnamment, j’arrive à me sentir à ma place au milieu de cette famille. Je l’ai craint, mais Charlie et sa bonhomie se chargent de me détendre. Puis-je décemment me défaire du besoin de m’excuser de respirer entre ses murs ? Assurément, si bien que je m’autorise à prendre des nouvelles, des vraies, des plus construites, des cohérentes et je hoche de la tête, heureux qu’elle soit assez à l’aise pour être authentique. Elle ne tente pas de me vendre qu’elle vit sa meilleure vie et j’en suis bêtement touché. Ce n’est pas grand-chose pourtant. Mais, ne sert-on pas le mensonge que tout est parfait à ceux que l’on ne désire pas à ses côtés, même si la présence est éphémère ? N’est-ce pas la sacro-sainte fadaise que l’on offre pour le dessert de peur d’être jugé. «Et je veux bien te croire ! » ai-je ponctué, fort de ma propre expérience. Les circonstances étaient différentes – un bébé, deux adultes et non pas l’inverse – et je me souviens qu’à l’époque, mon frère me houspillait de cette sempiternelle vanne : Hé, Amos, avec les valises que tu as sous les yeux, on pourrait partir en vacances. Et, jadis, je l’aurais tué, Liam Taylor. Aujourd’hui, cette complicité me manque et, d’instinct, je souhaite à ces bambins de demeurer aussi soudés qu’ils ne l’auront été en gestation dans le ventre de leur mère.

Curieux, je m’autorise une plaisanterie comparative et, une fois encore, je souris à la jeune maman. « Je dois en conclure que tu ne leur raconteras pas que c’est le père Noël passera par la cheminée.» Somme toute absente de l’appartement. « Ou par la fenêtre la nuit de Noël ?» Je taquine évidemment. Ces choix ne me regardent pas, d’autant que je soupçonne que le mensonge soit moins au cœur de cette discussion anodine que l’aveu de son sale caractère et je ne la détrompe pas. J’ai fréquenté une petite fille qui se disputait des poupées avec une autre. Nous en sommes si loin aujourd’hui, à des lieues de l’époque où les rires de Sofia et de Charlie envahissaient maison ou jardin et, je m’y perds dans ses souvenirs. Je m’y égare tandis que les grands yeux bleus de l’enfant me happent. C’est sa mère qui me sort de ma torpeur d’une révélation qui, a priori, la met assez mal à l’aise pour qu’elle le tourne dérision, une de celle qui retient mon attention et qui nécessite que je m’assois. « Tu… je...» Désarçonné, je balbutie : que convient-il de dire dans ces cas-là ? Qu’y a-t-il d’intelligent à faire ? « Merci ! » ai-je fini par conclure en partie, le temps utile à ce que mon coeur retrouve une cadence mesurée. Ce qui me motiva à anticiper sur ce retour à la normale, c’est que c’est elle qui se disculpe. « Non, je sais… que ce n’était pas prématuré que… » J’ai secoué la tête, concentré sur l’histoire de cette joyeuse enfant. Semblerait-il qu’elle se soit retranchée derrière son frère et j’ai aussitôt jugé que son second prénom lui allait merveille : Sofia aussi était une fieffée canaille. « Que tu ne l’as pas fait pour moi, mais pour elle et ça me touche, Charlie. » Mes yeux n’ont pas quitté sa gamine jusqu’ici, mais je les relève enfin vers elle :   « Et ça l’aurait touchée elle-aussi ! » Peut-être devrais-je changer de sujet. Peut-être que je devrais me saisir de ma tasse de thé pour en boire une gorgée avant de lui confier quelques secrets sur le dur métier qui est d’être parent. Je n’ai cependant pas de leçon à offrir et, accessoirement, je n’ose parler tant je suis perclus par l’émotion. «Je vais mieux, tu sais.» ai-je renchéri, soupçonnant qu’elle s’en inquiète : pourquoi à l’inverse aurait-elle enfilé des gants avant d’aborder Sofia ? « Je n’oublie pas, mais je vais mieux. Je peux en parler presque librement et sans évoquer tu sais quoi ! » Presque, seulement !


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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 23:46

La présence d’adulte aux côtés de Charlie a pour elle quelque chose de rassurant. Il ne critique pas sa façon de faire ni ne s’horrifie aucun de ses geste ce qui signifie qu’elle semble à peu près bien remplir son rôle de mère. Elle ne demande pas qu’on lui chante ses louanges, bien loin de là, mais une simple approbation silencieuse comme celui-ci réussit à la conforter quelque peu et la rassurer énormément. Amos semble parler avec une voix bien plus douce que d’usuelle, c’est un détail sans doute inutile qu’elle ne peut pourtant s’empêcher de soulever comme s’il était d’une importance capitale. A ses yeux, tout a désormais une importance capitale si bien qu’elle est devenue incapable de classer quoi que ce soit qui ne concerne pas directement ses enfants. Ils sont tout et le reste du monde n’existe absolument pas. Détruit, envolé, oublié. Tant pis.

Voyant à quel point il est ému par le choix du second prénom de Willow, elle ne sait quoi répondre à son « Merci ! » et se contente finalement de hocher de la positive avec un grand sourire sur les lèvres. Il n’a pas à la remercier de quoi que ce soit puisqu’elle a fait ce choix seule mais elle comprend qu’il puisse être émue et elle est d’autant plus heureuse à son tour que l’initiative soit bien accueillie. Après tout, elle est bien placée pour savoir que la plaie est loin d’être refermée et lui faire ainsi repenser à sa fille disparue aurait pu être mal interprété. Fort heureusement, ce n’est pas le cas et, ironiquement, la vie continue. « Et ça l’aurait touchée elle-aussi ! » Et ça, à en juger par son attitude, elle n’a vraiment aucun mal à le croire puisque cela se ressent autant que cela s’observe. Il ne tente pas de ravaler ses sentiments et c’est quelque chose que Charlie sait apprécier à son tour dans le même silence réconfortant.

Charlie s’apprêtait à changer de sujet pour ne pas trop s'appesantir sur celui de Sofia mais Amos anticipe la chose, à son plus grand soulagement. Au moins comme ça elle n’a pas à proférer des paroles inventées en dernières minutes et peu assurées. «Je vais mieux, tu sais.» Elle déglutit lentement, lui laisse de temps d’exprimer le fond de sa pensée sans jamais le déranger. Ce n’est pas parce qu’il est bien plus vieux qu’elle qu’il est dénué de tout sentiment ; bien au contraire. Il a sans doute besoin d’en parler autant que qui que ce soit d’autre - peut être même plus encore ? « Je n’oublie pas, mais je vais mieux. Je peux en parler presque librement et sans évoquer tu sais quoi ! » Sans ne jamais le quitter des yeux, elle ferme la parenthèse d’une voix douce et aimante : “Je sais, ne t’en fais pas. Ça se voit.” Bien loin de lui dire ça pour lui faire plaisir, elle le pense réellement. Il a l’air d’aller bien moins que la dernière fois qu’elle l’a croisé et ça fait plaisir à voir.

Tu veux la prendre dans tes bras ?” Du bout de la tête, elle désigne Willow, cachée derrière son frère.
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Message(#)AMOS & CHARLIE #2 ► MENTRE LEI CANTAVA LA NINNA EmptyDim 30 Aoû 2020 - 21:47




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Charlie #2

@"Charlie Vilanelle"  
Je n’ai pas tremblé lorsque j’ai pris dans mes bras le poupon prénommé Willow et pourtant, en moi, mon cœur tremble d’appréhension. Il frémit à l’idée d’être ému tandis que la fillette jouera avec les poils courts de ma barbe naissantes, qu’elle farfouillera de ses doigts boudinés mes cheveux trop longs. C’était vain. Mes gestes sont sûrs et, quoique la fillette m’ébranle, je tiens le coup. Je la détaille même avec une douceur infinie, une qui ressemblerait à cette que j’aurais dévoué au bébé de Sofia si le destin lui avait été clément. J’étais sur le point de me détendre définitivement d’ailleurs, mais Charlie est pleine de surprise et celle qu’elle me réserve est de taille. La rouquine a décidé d’honorer son amie en lui conférant, en second prénom, celui de ma gamine. Sofia. J’avais oublié ô combien c’était jolie. J’ai omis, dans ma peine d’hier, qu’il n’était pas seulement teinté de la couleur du désespoir. Comment manifester ma reconnaissance à la jeune mère ? Comment lui témoigner mon affection ? J’ai commencé par un sourire et j’ai terminé par des aveux. Je vais mieux. C’est évidence. Elle l’a remarquée et s’autorise même à le confirmer. N’est-ce pas la preuve que c’est éloquent ? Je suis touché et ça aussi c’est palpable. Autant dire que tout se passe pour le mieux. J’ai redouté cette visite, mais il s’avère qu’en plus d’être touchante, elle soulève le vent de la nouveauté. A présent, nous pourrons nous croiser sans que nos regards soient lourds d’embarras pour elle et de gêne pour moi. A l’avenir, nos sourires seront plus sincères « Oui. Je veux bien oui. » ai-je accepté par rapport à Gabriel. Je suis ravi de le rencontrer lui aussi. Je suis enchanté de les avoir tous les deux, dans les bras, quoique je me sois installé dans le divan cette fois. Pas tant qu’il soit lourd, mais j’ai besoin d’être stable. « Ils sont vraiment beaux. Vous avez bien bossé. » ai-je conclu, à peine convaincu que je ne radote pas. Elle m’a bousculé, la mère de ces petits anges. Elle a fait chaviré mon cœur de père et, autant je ne chéris pas la possibilité de le devenir à nouveau – à mon âge, ce ne serait pas raisonnable – je me souviens de mon plaisir et de ma fierté le jour où j’ai pris ma gamine dans mes  bras pour la première fois. Je m’en rappelle comme si c’était hier et je suis heureux de réaliser que ça ne me tire pas vers le fond. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi si tu as besoin. » Même si elle est entourée, bien plus que moi, lui ai-je fait remarqué après que nous ayons papoté autour de futilités. L’heure est pour moi venue de m’éclipser, de retrouver mon quotidien morne sans Raelyn.

Sujet clôturé

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