1, 2, 3 et 4. Comptait elle dans sa tête s'appliquant à reproduire les pas que Lara leur avait appris dans la dernière heure et demie. C'était la dernière fois qu'ils reproduisaient la chorégraphie avant la fin du cours. Du début à la fin, sans s'interrompre. Itziar s'était toujours vantée d'avoir le rythme dans la peau et elle n'avait pas tort. En revanche, il y avait tout un monde entre se déhancher en boite de nuit au rythme de la musique et reproduire une chorégraphie étudiée au détail prêt. C'était bien plus compliqué qu'elle n'aurait pu l'imaginer quand elle avait émis l'idée, presque en plaisantant, d'assister à un des cours que donnait Lara. Elle voulait soutenir son amie, elle était fière d'elle et de ce qu'elle avait réussi à accomplir avec sa passion. C'était donc son rôle d'amie que d'être au premier rang pour la soutenir. Même si là après une bonne heure et demie à danser perchée sur des talons hauts, elle se doit de faire quelques conclusions auxquelles elle n'avait pas du tout pensé. Tout d'abord, elle a très fortement surestimé son niveau de danse. Quelques cours de flamenco quand elle était adolescente et des heures à danser dans tous les clubs madrilènes ne remplaçaient pas de vrais cours de danse et ne permettaient certainement pas d'acquérir une quelconque technique. Ensuite, elle avait sous-estimé le niveau de Lara. Elle savait qu'elle était bonne. Elle l'avait déjà vue danser à plusieurs reprises et elle avait tout de suite compris que la danse c'était son domaine, en revanche, il lui avait fallu assister à un cours aujourd'hui pour réellement se rendre compte de l'étendue des compétences de son amie. C'était tout son être qui dansait, il n'y avait pas un seul centimètre de son corps qui allait de travers ou paraissait un peu coincé. A la regarder, la chorégraphie est simple comme bonjour et un enfant de quatre ans serait capable de le faire sans aucun soucis. En théorie et en théorie seulement. En pratique, Itziar galerait, elle avait intégré les pas, non sans mal et surtout, elle avait affreusement mal aux pieds, venant à se demander qui était le masochiste qui avait bien pu inventer une telle discipline. Il lui arrivait de porter des talons, pour sortir en général, mais jamais pour bouger autant qu'elle venait de le faire en une heure et demie. Elle avait mal aux pieds et elle savait que cela allait être un soulagement quand elle allait enfin pouvoir enlever ses chaussures à la fin du cours pour enfiler une paire de baskets. En revanche, la plus grande des conclusions qu'il lui convenait de tirer était que la danse était vraiment tout un art qui demandait une discipline à toute épreuve.

Quand la musique s'arrête, elle prend une grande inspiration, reprenant son souffle avant de se joindre aux autres pour applaudir, sourire aux lèvres. La jeune espagnole a passé un bon moment. Elle ne savait pas vraiment à quoi s'attendre en décidant de participer. Mis à part ce que Lara lui avait expliqué, elle ne connaissait pas grand-chose au stilettos dancing. Une heure et demie plus tard, elle pouvait l'affirmer haut et fort, c'était un sport à part entière qui mettrait en PLS les plus fins amateurs de football avec une facilité déconcertante. "J'crois qu'un cours pour enfants aurait été plus à mon niveau." lance t-elle à Lara alors qu'elle s'approche pour récupérer ses affaires, mais surtout pour enlever ses talons. Laissant échapper un soupir de soulagement quand son pied touche le parquet de la salle de danse. "Faut que tu me donnes le secret pour pouvoir supporter ces chaussures durant plusieurs cours. Je sens plus mes pieds je pensais pas arriver à ce point un jour." et pour une fois elle n'en faisait pas des tonnes. Enfin, peut-être un petit peu quand même, ça restait Itziar et Itziar qui n'en rajoute pas au moins un petit peu, ce n'est pas vraiment Itziar. Elle rit cependant, parce que ça l'amuse et que demain matin, ce ne sera pas ce qu'elle aura retenu de ce cours de danse. "C'était ton dernier cours non ?" demande t-elle avant d'ajouter "Tu veux venir à l'appart ? Je te propose un super programme à base de sushis et de Netflix." Propose t-elle en rangeant ses chaussures à talons dans son sac.

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"Allez, une dernière fois et je vous laisse partir... on reprend depuis le début !" Que tu lances sur un ton particulièrement enjoué, ta voix un peu plus forte que d'habitude. Elle porte, jusqu'au fond de la salle de danse et tu adresses un clin d'œil à Itziar, au premier rang, avant de relancer la chanson du jour et de venir te placer au-devant du petit groupe, adressant un sourire à ton propre reflet. Tu bats la mesure d'un simple mouvement de tête et après le premier couplet, toi et le reste des danseurs vous vous lancez dans la petite chorégraphie de la semaine. C'est lent, un peu plus mesuré, les mouvements sont langoureux et accompagnent la voix suave de Beyoncé et ce pour le dernier cours de la journée. Les pas te viennent naturellement, et ils sont légèrement exagérés afin que tout le monde puisse prendre exemple sur toi et suive ton rythme. Mais de ce que tu peux voir, tout le monde se débrouille bien aujourd'hui.
Quelques semaines à donner des cours de danse et tu as réalisé que tu n'étais pas le genre de professeurs qui recherche la perfection, tu veux que tout le monde s'amuse avant tout. Quitte à faire des erreurs, mais avec le sourire et en trouvant son propre style. Comme tu l'as déjà dit et le répètes, le but n'est pas juste de copier ce que tu fais, mais de se l'approprier, pour que cela devienne aussi simple que respirer. Tu as un vrai sourire sur le visage quand la musique s'arrête, annonçant ainsi la fin de ce cours-ci mais également de ta journée. Tu es toujours déroutée par les quelques applaudissements qui arrivent et tu en profites pour remercier les élèves présents, leur souhaiter une bonne soirée et le dire de s'inscrire pour le prochain cours ou d'autres cours. Ou ils ne devront pas porter des talons par exemple. Oui, tu commences à prendre un véritable rythme et si tu avais des doutes sur ce métier ou tes compétences de professeur, tu n'en as plus aucune, il est très facile de se prendre au jeu et encore plus facile de parler de rythme, de tempo, de pliés avec d'autres personnes toutes aussi passionnées. Qui ont également envie d'apprendre et qui ne considèrent pas ton manque de vraie carrière comme une lacune, bien au contraire.
Tu as avoué pendant ton premier cours également être strip-teaseuse et tu as déjà eu des demandes pour des cours de pole-dancing et c'est une idée très tentante que tu gardes pour les prochains mois. Mais être là, sur les planches, de jour, te fait bien un bien fou et réussit un peu à alléger le poids et le nœud que tu avais dans la poitrine depuis ta dernière conversation avec tes parents, et les aveux de Mira. Ici, tu n'es pas Lara Pearson la fille modèle ou Lara la meilleure amie, juste Lara sans aucune attente. Itziar capte ton attention au moment où tu récupères ta propre bouteille d'eau et tu prends une longue gorgée avant de répondre et de la rassurer. La blonde est définitivement un peu trop critique envers sa propre personne, tu apprécies de la voir sur les planches et de partager cela avec elle, surtout qu'elle a un très bon sens du rythme. "Qu'est-ce que tu racontes Izzie ? Tu te débrouilles super bien... tu devrais juste venir plus souvent histoire de prendre le rythme et qui sait, tu pourras sans doute m'accompagner lors de ma prochaine mission nocturne ... ?" Tu as un léger haussement de sourcils à la fin de ta phrase, suivie d'un rire, car tu la vois très bien se lancer dans un lap dance, cela rapporte plus que le métier de serveuse déjà, et ensuite pas besoin de servir des verres à qui que ce soit, de très bons arguments selon toi.
La salle de danse se vide peu à peu et tu suis les mouvements de la blonde et tu enlèves tes propres talons, les rangeant dans ton sac et les troquant pour des baskets. "J’utilise du scotch, c'est une astuce de ballerine, mais ça fonctionne bien... je t'avoue que là j'ai hâte de retrouver mes propres chaussures pour quelques heures." Tu lui montres tes orteils, joints ensemble par de l'adhésif, c'est seulement grâce à cela que tu peux tenir aussi longtemps, mais tu dois avouer qu'être sur du plat te fait du bien et tu lâches un petit soupir en lassant tes baskets. Tu relèves le regard quand la blonde te propose de la suivre, pour le reste de la soirée. "Oh netflix and chill ?" Le ton est un peu moqueur mais tu mentirais si tu disais que tu n'es pas intéressée, il n'y a jamais eu aucune ambiguïté entre elle et toi, vous êtes amies, oui, ils vous arrivent de passer la nuit ensemble et cela n'a jamais été un problème. Et tu aurais bien besoin d'une pause de ce type, cet aspect-là de ta vie a été mis de côté depuis... depuis le retour fracassant de Mira dans ta vie en fait. Mais vous avez mis les choses à plat, donc autant tourner la page, pas vrai ?  "Je suis partante, mais je ne viens pas pour les sushis hein..." Que tu lâches finalement, rabattant ton sac sur tes épaules. "J'ai besoin d'une bonne douche d'abord, on se retrouve devant ?"

Elle exagère peut-être un peu. Ou beaucoup. Ca ne serait pas si surprenant que ça. Elle ne se débrouillait pas si mal que ça. Elle n'avait pas eu plus de mal que les autres à suivre le rythme imposé par Lara et à apprendre les pas de la chorégraphie. Finalement, le plus dur avait été de composer avec les talons hauts et ajuster ses pas de danse en ayant bien en tête qu'elle n'avait pas les pieds à plat sur le sol, qu'il fallait faire attention à la manière dont elle posait son pied à chaque fois. Ajouter à cela le fait qu'à force de piétiner, les talons étaient devenus douloureux et elle avait trouvé le combo parfait pour lui donner l'impression qu'elle était à la traîne. Voire qu'elle avait plus de difficultés qu'elle ne devrait. "T'es trop gentille. Je voyais bien mon reflet dans la glace, c'était pas non plus ahurissant." Répond-elle en souriant. Ca aurait pu être pire, c'était certain. Elle aurait pu se tordre la chevilles dans les dix premières minutes du cours et finir assise par terre avec un sac de glace sur le pied. Elle avait fait de son mieux et même si elle n'était pas entièrement satisfaite de sa performance, elle avait passé un excellent moment. "Mais j'ai adoré. Ca m'a fait super plaisir de pouvoir découvrir un peu plus ton univers. Je savais que t'étais bonne danseuse. La meilleure, if you ask me! Mais je m'imaginais pas à ce point, va savoir pourquoi." Finit elle en haussant les épaules, avant de prendre la bouteille d'eau qui était posée à côté de son sac. Il n'en reste qu'un fond qu'elle vient avaler en une demie seconde avant de jeter la bouteille dans son sac. "Par contre, je pourrai pas venir avec toi pour tes escapades nocturnes, c'est pas que je suis trop bien pour ça ou quoi, mais disons que je voudrai pas te faire de l'ombre et te piquer ton job." Répond-elle innocemment avec un clin d'oeil, avant de se mettre à rire doucement.La vérité c'est qu'elle n'avait pas la patience ni le sang froid de Lara et qu'à la moindre remarque un peu graveleuse, elle ne saurait pas rester de marbre. Même pour de l'argent. Ce serait plus fort qu'elle. Lara n'avait donc aucun soucis à se faire pour son travail. Bien au contraire. Itziar avait tout à apprendre d'elle pour ce qui est de la danse. A commencer par cette astuce qu'elle lui montre, son secret pour pouvoir danser en talons aussi longtemps sans avoir l'impression d'y laisser un orteil. "Et comme ça c'est comme par magie et t'as plus mal ?" demande t-elle. Elle n'avait jamais entendu parler de ça, mais en même temps, elle n'avait jamais fait de danse classique de sa vie, elle n'en connaissait donc pas les astuces aussi simples que pratiques pour supporter des pointes pendant des heures. "Je t'avoue que là je comprends pas comment ça peut vraiment changer la donne de tous les accrocher ensemble, mais je te fais confiance, tant que ça fonctionne, la logique m'importe peu." Répond-elle en riant. Parce qu'elle avait bien de réitérer l'expérience du stiletto dancing, si en plus elle pouvait le faire en minimisant un peu la douleur à cause des chaussures, elle était prête à tout essayer, d'autant plus quand l'astuce venait de Lara.

Elle lui propose d'ailleurs de continuer la soirée chez elle. Toute occasion de passer du temps avec Lara est bonne à prendre, surtout quand leurs emplois du temps surchargés le permettent. Ce n'est pas toujours facile de trouver un moment qui leur convient à toutes les deux. La jeune espagnole jonglant avec ses cours à l'université et son travail au bar, alors que l'australienne doit composer avec les cours de danse qu'elle donne la journée et son travail de strip teaseuse. A tout cela s'ajoute bien entendu les auditions et les imprévus de la vie. Ce n'était pas simple, mais quand elle le pouvait, Itziar avait toujours du temps à accorder à son amie. Il n'en fallait pas beaucoup de toute façon. Pas la peine de prévoir de grandes soirées avec une organisation au millimètre. De la nourriture, un film et c'était largement suffisant. C'était d'ailleurs ce qu'elle proposait pour ce soir. "J'ai dit Netflix, c'est toi qui a ajouté and chill, mais tu sais que je suis toujours partante." Lui répond-elle en riant. C'était une autre facette de leur relation qui ne compliquait pas les choses pour autant. Tout était clair entre elles et chacune savait parfaitement où elle se plaçait. Il n'y avait jamais eu d'ambiguïté et c'était sans doute pour ça que cette dynamique continuait de fonctionner sans prise de tête. "Tu viens que pour regarder le film c'est ça ?" demande t-elle, refermant son sac après y avoir jeté ses chaussures. Elle récupère son téléphone posé juste à côté avant de mettre son sac sur son dos. "Tu veux pas prendre ta douche chez moi plutôt ? Il y a de l'eau chaude et tout. Puis Auden habite plus là donc t'as personne qui essayera de déverrouiller la porte pendant que tu te douches." Répond-elle en plaisantant. Auden n'était jamais allé aussi loin que ça. En revanche, couper la chaudière pour couper l'eau chaude alors qu'elle n'avait pas eu le temps de se rincer les cheveux, ça c'était déjà arrivé et elle l'avait plus que de raison rien que pour cette mauvaise blague. "Mais si tu préfères je peux aller chercher des sushis en attendant et on se retrouve là d'ici une quinzaine de minutes, je crois qu'il y a un resto' pas très loin." Elle était certaine de l'avoir vue en arrivant, ce qui était probablement pourquoi l'idée des sushis lui était venue en premier. Elle allait prendre sa douche chez elle, puisqu'elle n'habitait pas bien loin et n'avait pas emmené de quoi se doucher, mais elle laissait à Lara de faire ce que bon lui semblait.

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Entre la blonde et toi, il n’y jamais eu d’accroc et ce même si cela fait pratiquement trois ans que vous vous connaissez. Pas une seule zone d’ombre au tableau et c’est sûrement parce qu’elle sait être aussi honnête et franche que toi et que vous êtes un peu grande gueule toutes les deux. Vous auriez pu vous détester et vous évitez mais c’est bien tout le contraire qui s’est produit et tu en es plus que contente. Surtout quand ta relation avec ton autre meilleure amie, Mira, s’est annoncée plus qu’incertaine au fil des dernières semaines, il est important pour toi de pouvoir te dire que tu n’as pas tout loupé et que tout n’est pas de ta faute. Tu es capable d’avoir des relations et une véritable connexion avec quelqu’un, sans que cela ne tourne au vinaigre, la preuve en est avec Itziar. Parce que ce n’est pas plus compliqué que cela, parce que tu sais que tu peux tout lui dire, que tu peux partager tes moments de doute, tes erreurs avec elle sans qu’elle ne te juge. Mais également partager les bonnes nouvelles. Et depuis que tu as emménagé avec Evelyn, la blonde a même eu le privilège d’être ton premier invité, tu enchaînes les bonnes nouvelles, que ce soit sur le plan personnel et surtout, sur le plan professionnel.
Voilà pourquoi avoir Itziar à un de tes cours est important pour toi et tu roules un peu des yeux en l’entendant se fustiger, encore, alors que tu viens de la complimenter, à juste titre. Elle devrait savoir que tu ne fais pas des compliments facilement et que ce n’est pas ton genre de mentir, encore moins quand il s’agit de la danse. Non, tu n’es pas une idéaliste, tu ne crois pas que tout le monde soit doué ou juste capable d’apprendre, certains n’ont pas de sens du rythme ou conscience des mouvements de leurs propres corps, ça arrive. Mais pour tous les autres, ceux qui peuvent faire bien plus que se déhancher, tu sais mieux que quiconque que le talent ne fait pas tout, c’est sur les planches qu’il faut faire ses preuves, sur le parquet d’une salle de danse et pas ailleurs. Et pour le coup, Itziar a tout à fait sa place ici.  
"Eh… Je n’ai jamais dit que c’était magique, c’est surtout l’habitude, mais si c’est des secrets de danseuses que tu veux, tu sais très bien que je peux tous te les confier." Que tu expliques à l’autre jeune femme, histoire qu’elle ne se berce pas d’illusions, c’est ton métier avant tout et ça implique que tu passes des heures sur et dans de telles chaussures, que tu es contente de délaisser, vous quittant vers la sortie de la salle de danse. Quand elle te fait remarquer, à juste titre, qu’elle t’invite juste à squatter chez elle, et que c’est toi qui es arrivée avec tes gros sabots pour suggérer… le reste.... Tu hausses les épaules, assumant pleinement ce que tu as sous-entendu, un léger sourire sur le visage. "Oui et … ? Tu me connais, je préfère être directe, histoire qu’on s’évite une conversation gênante si une de nous deux tente quoi que ce soit." Parce que si tu as bien retenu quelque chose de tes dernières conversations avec Mira, c’est que l’honnêteté fait bien tout et qu’il ne faut jamais croire que l’on sait tout, jamais. Et puis, ça évite les mauvaises surprises de cette manière-là, ceci étant dit, l’offre est à prendre ou à laisser, tu ne forces pas ton amie à passer le pas si elle ne souhaite pas le faire ce soir, et puis il faut l’avouer… quand vous le faites, c’est rarement calculé. Jamais d’ailleurs, maintenant que tu y penses, tu n’y songes qu’un temps, ton esprit passant de ça à la proposition d’Itziar qui est de tout simplement te débarbouiller chez elle, mais tu as des affaires qui traînent ici alors...
"Merci pour l’offre mais j’ai des affaires à récupérer dans mon casier et des vêtements de rechange, donc on peut se retrouver devant." Tu ouvres la porte de la salle de danse, faisant signe à Itziar de sortir également, ainsi, tu peux refermer la salle avec ta clef, jusqu’à demain matin, pour les prochains cours. Ceci étant fait, tu ranges la clef dans ton sac à dos, pour sortir ton portefeuille, et tendre à Itziar quelques billets, histoire de payer ta part également. "Tiens, pour que tu prennes mon poids en California Rolls et prends-moi aussi des nouilles et merci de ne pas oublier la sauce soja." Tu ne sais pas pourquoi tu le précises, elle connaît tes goûts après tout, vous avez déjà partagé de nombreux repas et tu lui lances un clin d’œil avant de lui dire que tu te dépêches, empruntant le chemin des vestiaires, ceux réservés aux professeurs. Tu croises une de tes collègues, elle aussi terminant son dernier cours, et tu prends une douche rapide mais bien méritée, avant de troquer tes vêtements moulants à souhait de danseuse pour un débardeur bleu marine et une jupe en denim noire. Tu noues ta chemise en plaid autour de tes hanches et tes cheveux eux, finissent dans une queue de cheval faite à la va-vite, tout ça pour ne pas faire attendre la blonde davantage.
De même, tu vides ton cassier à une vitesse folle, fourrant tout simplement tes affaires dans ton sac, sans même prendre le temps d’y penser. Une fois le tout réalisé, tu sors enfin des vestiaires et du studio, n’ayant aucun mal à repérer Itziar. "Et tu as les bras chargés en plus de tout ça, je ne sais pas si on te l’a déjà dit, mais tu ferais une femme parfaite. Pas la mienne, je fuis l’engagement mieux que personne, mais un de ces quatre, quand quelqu’un voudra te passer la bague au doigt, je l’aurais prédit et tout." Et oui, vraiment, c’est la vue de toute cette nourriture qui te rend aussi optimiste, juste ça.  "Laisse-moi t’aider."

Elle prendrait tous les conseils de danseuses que Lara pourrait lui donner. Non pas parce qu'elle compte se lancer dans une nouvelle voie ou qu'elle se sent faite pour la danse. Ce n'est pas sa passion. Elle aime se dandiner ici et là, mais elle n'en fera jamais son métier. Cependant, tout conseil était bon à prendre et elle pourrait probablement en faire bon usage, ne serait-ce que pour pouvoir danser en boite de nuit sans finir la soirée avec les pieds en compotes. Elle pouvait sans doute trouver encore bien d'autres occasions où les conseils d'une danseuse professionnelle pouvait servir. Ce n'était pas l'imagination qui manquait à Itziar quand il s'agissait de lier entre elles deux situations qui d'un premier abord, n'avaient absolument rien à voir. Si un jour elle se trouvait à devoir aller travailler en talons hauts, elle serait bien contente de scotcher ses orteils ensemble et réaliser que ça fait toute la différence. Cela même sans en comprendre la mécanique. Elle ne s'attendait tout de même pas à une solution miracle. Il fallait prendre l'habitude avant tout. Ce n'était pas magique comme lui disait si bien Lara alors qu'elles quittaient la salle de danse. "Une conversation gê-quoi ? Je connais pas ce terme avec toi hein. Mais t'inquiètes pas, t'as le feu vert, c'est open bar ... Enfin, n'abusons pas quand même. Dans la limite du raisonnable." Qu'elle déclare. Ce n'est pas le genre de choses qu'elle planifie. Elle n'aime pas le côté forcé que ça implique.

Elle propose à Lara de venir se doucher chez elle. Parce que ça lui parait normal. Parce qu'elle a toujours eu cette sainte horreur des douches communes. Pas tant parce que cela implique parfois de se retrouver complètement nue à côté de parfaites inconnues, mais parce que l'idée de se doucher là où des gens à l'hygiène peut-être douteuse la révulse. Elle exagère peut-être et c'est sans doute des restes de son ancienne vie de privilégiée qui l'a modelée de la sorte. En revanche, c'est quelque chose qu'elle n'arrive pas à se détacher et qu'elle abhorre toujours autant, même après trois ans de vie en colocation avec des gens qu'elle ne connaissait pas au début. Elle avait toujours fait en sorte d'avoir sa propre salle de bain. Critère qu'elle avait toujours placé tout en haut de sa liste et qu'elle placerait en haut encore longtemps, c'était certain. Lara ne semble pas avoir ce soucis et décline sa proposition, ayant des affaires à récupérer aux vestiaires. "Ok, dans ce cas, je vais chercher les sushis. Ca te laisse le temps de te doucher, sans te presser. Je peux attendre." Lui répond-elle. Elle n'insiste pas, parce qu'elle sait que si Lara avait voulu accepter, elle l'aurait fait dès le départ sans que Itziar n'ait besoin d'insister. Elle va même jusqu'à prendre sans sourciller les quelques billets que Lara lui tend avant de les mettre dans son sac avec la ferme intention de ne pas les utiliser et les glisser discrètement dans les affaires de l'australienne un peu plus tard dans la soirée. "Oublier la sauce soja ? Tu me prends pour une débutante ? Je crois que t'as eu trop chaud avec tous ces cours que t'as donné, va prendre ta douche pour te remettre les idées en place." Lui lance t-elle. Puis elle attrape son sac et elle s'éclipse, marche tranquillement vers le restaurant de sushis juste au coin de la rue. Elle ne sait pas trop ce qu'il vaut. Elle n'y a jamais mis les pieds. Cependant, il y a quelques personnes qui attendent devant. Pour elle c'est bon signe, même si elle sait que ça ne veut rien dire. Que ça pourrait simplement être l'effet de foule auquel elle s'apprête à contribuer en se mettant à la queue. Peut-être que les sushis ne sont pas si bons, mais le monde à l'extérieur attire les passants. Elle sera bientôt en mesure de se faire son propre avis. Elle commande un assortiments de différents sushis et makis, n'oublie pas les california rolls et les nouilles pour Lara. Elle en prend bien plus que ce qui semble raisonnable, mais elle sait très bien où tout cela va finir. Elle demande même de la sauce soja en plus, juste au cas où, parce qu'il vaut mieux en avoir trop que pas assez.

Elle est chargée. On pourrait croire qu'elle s'apprête à aller livrer des sushis à tout un groupe de personnes. C'était un festin pour deux personnes. Elle ne s'aventure même pas à l'intérieur du studio de danse, elle préfère rester à l'extérieur. Elle a tout bien en main, ce n'est pas la peine de tenter le diable en essayant d'ouvrir la porte. Lara saura la trouver sans trop de soucis, elle ne se fait pas de soucis pour elle. Lara qui ne se fait pas attendre bien longtemps et qui passe la porte du studio seulement quelques minutes après l'arrivée d'Itziar. Lara qui y va de ses compliments ne manquant pas de faire sourire la jeune espagnole. "La femme parfaite du 21ème siècle. Je ne sais pas cuisiner, mais au moins je peux porter trois tonnes de sushis à bout de bras." Répond-elle en plaisantant. "Promets moi que si un jour je viens à me marier, tu viendras chanter mes louanges et vanter toutes mes qualités." Qu'elle ajoute en riant. Le mariage, un bien grand mot auquel elle n'accorde que peu d'importance. Elle n'a jamais été de celles qui rêvent du prince charmant et le cherche incessamment sans profiter de leur vie. Elle est très bien seule et n'a besoin de personne pour être heureuse. "Bon après je veux bien que tu prennes un sac, j'ai dis que je pouvais porter trois tonnes de sushis, j'ai pas dit pendant combien de temps et là j'arrive au bout. Si tu veux pas manger des california rolls écrasés, c'est maintenant ou jamais." Lance t-elle. Elle n'a peut-être besoin de personne pour être heureuse, mais elle ne dit jamais non à un peu d'aide pour lui faciliter la vie. Elle ne laisse même pas vraiment le choix à Lara qui s'est proposée pour l'aider puisqu'elle commence à se délester d'un des sacs pour le tendre à l'australienne. "Je sais pas si les sushis sont transcendants, mais il y avait pas mal de monde dans le resto'. Ca veut au minimum dire qu'on sera pas malade." Déclare t-elle en haussant les épaules, commençant à se mettre en chemin, Lara sur les talons. "T'as un film que tu voudrais regarder ? Ou on part plus sur une série ? J'ai aucune idée de ce qui vaut le coup en ce moment alors toute recommandation sera cool."

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crédit/(gifhunts4all/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Tu n’es pas une personne bien compliquée dans le fond, après une longue journée de boulot, tout ce qu’il te faut, c’est un peu de repos et te remplir l’estomac. Et dire que certains aiment dire que les femmes sont compliquées… pas de ton expérience, non, elles sont mêmes plutôt simples. Il suffit juste de savoir écouter et de ne pas faire l’idiot, on trouve souvent son compte au final quand on sait vraiment écouter. Pas un don que possède beaucoup d’hommes malheureusement… c’est bien pour cela que tu ne comptes pas sur eux et qu’il y en a très peu dans ton cercle d’amis proches. Et puis, comme Izzie l’a déjà fait remarquer et comme beaucoup le savent déjà, tu n’es vraiment pas la personne la plus subtile du monde, quand tu veux quelque chose, tu fonces, tu fais absolument tout pour l’avoir, tu te moques même des conséquences la plupart du temps, du moment que tu as ce que tu veux. Une attitude qui a été jugé téméraire par beaucoup, mais si tu passais ton temps à te remettre en question, à analyser et à réfléchir à la moindre de tes décisions, eh bien, tu n’en serais pas là aujourd’hui. Tu n’aurais jamais abandonné tes études, tu n’aurais pas fait de la danse ta priorité et tu n’aurais jamais eu cette opportunité, celle d’être professeur de danse. Si tu n’avais pas été un minimum impulsive et si tu n’avais pas écouté tes tripes. Tu aimes croire que cela fait ton charme et que ceux qui ne peuvent pas tenir la distance, eh bien… ils peuvent tout simplement partir, tu ne les retiendras pas.
Une très bonne philosophie, qui permet de faire le tri dans tes connaissances proches et tes relations de longue date, et c’est bien la raison pour laquelle, tu sais, qu’Itziar et toi, c’est du solide. "Si c’est ça ta définition de la femme parfaite, alors t’es pas la seule dans ce cas-là, parce que je suis bien incapable de cuisiner. Et je crois bien que je n’ai jamais vu ma mère derrière les fourneaux… " Que tu commentes, l’aidant à tout porter et la suivant vers chez elle la seconde d’après. Non, tu n’es pas une cuisinière hors pair, tu sais au moins réchauffer de l’eau pour y jeter des pâtes la seconde suivante et tu as maitrisé et perfectionné l’art du sandwich depuis pas mal d’années mais… que personne ne te demande de te lancer dans l’élaboration d’un quelconque plat qui requiert plus de 20 minutes de préparation. Tu ne possèdes pas ce genre de talents-là, autant quand il s’agit de se déhancher sur 14 centimètres de talons, avec des flashs lumineux tout autour de soi, une bande de spectateurs aux mœurs plus que compromises tout en se déshabillant, tu peux le faire. Mais cuisiner ? Non, décidemment pas pour toi. "Ça fait trop classe moyenne pour elle tu comprends ?" Tu parles de ta mère et de l’enfance que tu as vécue à ses côtés, où il y avait toujours du personnel pour satisfaire le moindre de tes désirs, du moins, en matière de nourriture. Et si Cassandra est de ceux qui aiment bien vivre et qui adorent critiquer, tu ne l’as jamais vu à l’action, peut-être que les choses auraient été différentes si tu avais grandi dans un environnement un peu moins pompeux et où les repas en famille ne sont pas des moments précis, faux et complètement calculé. Sans doute.
Vivre avec Evie est complètement différent et il n’est pas rare que ton aînée t’interroge sur tes habitudes alimentaires quand elle te surprend sur le canapé en train de te manger ton poids en chips ou en ours en gélatine, mais quand cela vient d’Evie, c’est toujours sincère et tu la laisses gérer cet aspect-là de vos vies, bien contente de te remplir la panse avec des gâteaux de mariages et tout ce que ta cousine ramène dans votre domicile. "Tu me connais, tu sais très bien que je ne suis pas difficile et que dès que j’ai faim je suis capable de manger absolument n’importe quoi alors..." Alors absolument pas d’inquiétude à se faire, tu es certaine que tout se passera bien, en plus, tu passes la soirée avec Itziar, comment est-ce que les choses pourraient mal tourner ? "Aucune idée pour le film, tout me va, ces temps ci dès que j’allume la télévision je finis par m’endormir lamentablement au bout de dix minutes et c’est généralement Evie qui me réveille." Tu fais la confession sans absolument aucune gêne, rejetant la faute sur ton emploi du temps plus que chargé.
Et parce que tu es bien incapable de dire non, quand on te demande si tu es disponible pour plus de cours ou qu’un enterrement de vie de garçon ou un quelconque anniversaire se déroule dans Brisbane, tu te sens toujours obligée de répondre positivement à l’appel. Les opportunités sont là pour le moment, autant en profiter, du moment que cela dure et que tu peux continuer à mettre des sous de côtés. Non, tu n’es pas aussi matérialiste que tes parents, mais la perspective de ne pas pouvoir payer ton loyer à un moment, et décevoir Evie… non, tu ne veux même pas y songer. "C’est ça d’avoir un canapé un peu trop confortable et des heures de boulot qui n’en finissent pas vraiment pour être honnête." Mais à en juger par le sourire que tu as sur le visage, ce n’est pas une vraie plainte que tu fais, un simple constat du rythme de vie mouvementé que tu as… que tu as toujours eu. Vous êtes déjà en face de l’immeuble de la blonde et tu la laisses chercher ses clefs, ajoutant un simple : "Du coup c’est quoi le plan maintenant que Auden est parti, vous cherchez un autre colocataire ou … ?" Tu poses la question, curieuse, te disant que si l’opportunité était arrivée avant que tu ne reprennes le contact avec Evelyn, tu aurais été plus qu’intéressée.

Est-ce qu'elle comprend le fait d'avoir grandi avec une mère n'ayant jamais mis un pied derrière les fourneaux parce que ce n'était pas digne de quelqu'un de son rang ? Absolument. Elle a grandi de la même façon, n'a jamais vu sa mère ne serait ce que mettre quelque chose dans le four pour le faire cuire. En revanche, elle avait toujours été très douée pour dire aux autres quoi préparer et de quelle façon. Elle ne cuisinait pas, mais elle était très critique. Itziar l'avait été aussi, pendant longtemps et quand elle était plus jeune elle n'hésitait jamais à bouder si un plat qu'on lui servait n'était pas à son goût. "Bien sûr que je comprends, pourquoi je sais à peine cuisiner à vingt-six ans à ton avis ?" Répond-elle en riant. Tout ce qu'elle savait cuisiner elle l'avait appris ces trois dernières années. Quand elle était arrivée à Brisbane et qu'elle s'était rendue compte que se faire livrer à manger tous les jours midi et soir était bien plus cher quand on n'avait pas de job et pas un centime sur son compte en banque. Elle avait dû apprendre à la dure les bases qu'elle aurait dû connaître depuis bien longtemps. Elle en avait fait des ratés et certains étaient tellement improbables qu'elle préférait les taire. S'il n'y avait pas de témoin, elle pouvait prétendre qu'il ne lui avait pas fallu plusieurs essais pour comprendre comment faire cuire des pâtes. Il ne fallait pas s'y méprendre cependant, même si maintenant elle était capable de se cuisiner des repas corrects sans mettre le feu à la gazinière, elle n'avait tout de même pas l'étoffe d'un chef et se retrouvait à commander à manger bien souvent par pur fainéantise. Parce qu'il était bien plus facile d'attraper son téléphone portable et de passer commande en quelques coups de pouces. Elle y voyait des avantages cela dit, principalement celui de lui faire découvrir des restaurants dans lesquels elle n'aurait peut-être pas pensé à aller.Comme ce restaurant de sushis au coin de la rue, qu'elle avait choisi par pure facilité. "J'espère que t'as faim alors !" qu'elle lance à Lara avant d'ajouter "Quoi que dit comme ça, ça sonne pas prometteur pour la qualité des sushis. En vrai ils avaient l'air bons et frais, donc ça devrait aller." Ce n'était pas un restaurant qui faisait des sushis extrêmement élaborés. C'était simple et de ce fait la seule chose qu'Itziar attendait des sushis étaient qu'ils soient bons au goût et ne la rendent pas malade. Ca devait donc être quelque chose de faisable sans trop en demander.

Il ne faut pas non plus trop en demander à Itziar quant il s'agit de film et de séries. Elle est en retard sur tout ce qui est tendance sur le moment, se repasse encore les mêmes épisodes de Friends et n'est pas le genre de personne à se poser une journée devant la télévision pour binger tous les épisodes d'une série d'un seul coup. Elle assume parfaitement son manque cruel de culture dans ce domaine, ce n'est pas comme ça qu'elle nourrit son esprit à moins de n'avoir vraiment rien d'autre à faire et de ne pas avoir envie de sortir prendre l'air. En revanche, elle est le genre de personne à suivre les conseils de ses amis et à écouter leurs recommandations ... A sa manière. C'est-à-dire en ajoutant toutes les séries et films qu'on peut bien lui conseiller à sa liste de choses à voir, sans vraiment s'y mettre sérieusement. Un jour peut-être. Quand elle quittera son job au bar une fois son diplôme en poche pour se trouver un travail dans un bureau qui lui donnera des horaires plus réguliers. Qui sait, peut-être deviendra t-elle casanière quand elle s'éloignera un peu du monde de la nuit et ne baignera pas dedans cinq à six soirs par semaine. "C'est si nul que ça ce qu'il y a à la télé en ce moment ?" demande t-elle en plaisantant "En vrai tu sais que tu vas finir par t'endormir en dix minutes tu devrais même pas faire de stop sur le canapé et surtout tu devrais faire attention à pas te surmener." Ajoute t-elle. Elle sait que Lara est une pile électrique comme elle, qu'elle peut très bien fonctionner avec très peu d'heures de sommeil, mais tout comme elle, elle est aussi humaine et il y a forcément un moment où à force de trop pousser son corps, il nous ramène à la raison. Alors, Itziar, même si elle criera haut et fort à qui veut l'entendre qu'elle n'a pas besoin de beaucoup dormir pour pouvoir survivre, prend toujours soin de se faire de longues nuits de temps en temps, comme pour remettre les compteurs à zéro. "Mais j'suis sérieuse, prends soin de toi quand même, j'aimerai bien pouvoir participer à d'autres de tes cours dans le futur, je serai deg' si tu finissais avec un burn out ou je ne sais quoi." Déclare t-elle alors qu'elles arrivent devant son immeuble. Elle s'arrête pour chercher les clés dans son sac. Clés qui ont toujours le chic de se cacher tout au fond, en dessous de tout ce qui se trouve dans son sac, lui rendant la vie dure en général, encore plus quand elle doit en plus tenir un sac de sushis dans une main et qu'il est très important de ne rien renverser. "Yep ! Tu vas pas me dire que t'en a déjà marre de vivre avec Evie quand même ?" Répond-elle en plaisantant. "Tu peux venir pour une staycation si tu veux. Mais plus sérieusement, Auden a mis une annonce en ligne il y a pas longtemps de ça. Parce que non seulement il est parti, mais Lola aussi est partie et elle avait l'air de ne plus vouloir entendre parler de lui. Il a pas voulu me dire ce qui s'était passé, mais qu'on se le dise, je suis sûre qu'il a dit ou fait quelque chose." C'était presque un drame pour elle cette histoire, comme si quelqu'un avait arraché la dernière page d'un roman, alors que le nom du tueur s'apprêtait à être dévoilé. "Vas y rentre, fais comme chez toi, tu sais où tout se trouve. Je vais déposer ça à la cuisine et je file me doucher en cinq minutes chrono. Toi ton job est de trouver quoi regarder. Je me contenterai de tout tant que c'est pas un film d'horreur ou un truc complètement glauque." Déclare t-elle une fois la porte du loft ouverte alors qu'elle se dirige vers la cuisine pour déposer son sac de sushis sur le comptoir.

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"On est des femmes modernes et super occupées, on n’a pas le temps de cuisiner. Oui, c’est l’excuse que j’utilise pour à peu près tout ces temps-ci et ça fonctionne très bien." Voilà ce que tu réponds quand la blonde partage ses propres expériences culinaires, hochant déjà la tête et avec un sourire aux lèvres. C’est une très bonne excuse et une excuse valable selon toi, on ne peut tout simplement pas tout attendre de vous. Fini le temps où vous deviez simplement trouver un bon parti et savoir faire la cuisine et tenir une maison pour pouvoir garder ledit bon parti. Tu es tellement contente de ne pas être née à une telle époque, tu n’aurais pas tenu plus de cinq minutes sans faire savoir le fond de ta pensée ou sans tout envoyer valser. Tu as un tempérament de feu et tu sais très bien qu’il n’est pas fait pour la vie de couple ou juste simplement rester chez toi et t’occuper de quelqu’un d’autre. Non, loin d’être une égoïste ou d’être narcissique, tu as toujours écouté tes propres envies et tes propres désirs. C’est de cette manière-là que tu as su que tu étais homosexuelle, c’est ainsi que tu as su que la danse était ta passion de toujours… en suivant tes instincts et pas autre chose. C’est la seule manière de vivre que tu connais et cela ne t’a jamais fait défaut, pas pour le moment en tout cas.
Tout comme tu sais que tu es exactement où tu veux être en ce moment et qu’une soirée passeée en compagnie d’Itziar est tout ce qu’il te faut. Avec tous ces changements ces dernières semaines, et ton nouveau boulot, et les missions de danseuse la nuit… oui, tu essayes de t’occuper l’esprit, pour ne pas penser à tout ce que tu ne dis et tout ce que tu as sur le cœur depuis ta dernière vraie conversation avec Mira. Depuis que vous avez décidé de juste être amies et que tu as décidé de laisser le passé derrière vous… plus facile à dire qu’à faire en réalité. Mais Itziar est là, à s’occuper de toi et à être fidèle à elle-même à sa manière. Un sourire, plus doux, mais tout aussi sincère passe sur ton visage en entendant les inquiétudes de la blonde à ton sujet. "Aw, tu t’inquiètes pour moi… dude, that’s kinda gay." Tu ne peux pas t’empêcher d’ajouter la légère plaisanterie à la fin de ta phrase, car tu ne sais pas vraiment quoi faire ou comment réagir quand quelqu’un se soucie véritablement de toi. Sans arrière-pensée ou sans s’attendre à ce que tu fasses quoi que ce soit en retour. C’est ce que font les amies pour les autres et pourtant, tu n’es toujours pas habituée à ce sentiment-là, préférant le tourner en dérision qu’autre chose. Sauf qu’il s’agit d’Itziar, donc tu fais un effort pour t’éclaircir la gorge et trouves quelque chose d’un peu plus adéquat à dire, surtout vu la circonstance. "Plus sérieusement, je fais attention hein, je prends un ou deux jours de repos tous les dix jours environ. Mais les cours c’est tout nouveau et je veux faire bonne impression, et bien sûr que tu es la bienvenue à tous mes cours."
Il est toujours plaisant d’avoir un visage familier parmi tous les danseurs, quelqu’un de plus pour se rassurer et te dire que oui, tu es un très bon professeur. "Je verrai pour te faire une ristourne." Que tu ajoutes finalement en voyant l’immeuble d’Itziar, tu la suis en connaissant déjà le chemin et n’ayant absolument aucun problème pour te repérer. Et d’après ce que la blonde est en train de te dire, personne ne viendra vous déranger. "Ha. Ha. Ha… tout se passe très bien avec Evie, madame la curieuse…" Si on t’avait dit il y a des années de cela que tu vivrais avec quelqu’un de ta famille et qu’en plus il s’agirait d’une personne importante dans ta vie et que t’entendrais très bien avec cette personne, tu n’y aurais pas vraiment cru... et pourtant, c’est ce qui se passe avec Evie, certes, tu ne lui as pas encore raconté tous tes secrets ou même véritablement parlé de Mira, mais tu sais que tu n’en as pas besoin, tu sais que si tu le demandes, elle sera là sans aucune hésitation, car elle fait partie de ta famille. "Donc quoi, tu te retrouves toute seule ? C’est plutôt moi qui devrais t’inviter chez moi." Que tu lances tout simplement quand vous arrivez dans le loft, tu hoches la tête quand Itziar t’indique que c’est son tour de prendre une douche, tu te cales sur le canapé et tu sors votre nourriture de tous les sacs, divisant vos propres parts.
Tu en profites même pour prendre une bouchée et t’assurer de la qualité, vous avez bien choisi et personne ne sera déçu. Tu t’empares ensuite de la télécommande, zappant sur quelques chaînes, puis tu lances Netflix et tu te laisses tenter par le film recommandé du moment : de l’action, des voitures qui explosent, pas de dialogues, tout ce qu’il vous faut. "Ugh je n’en sais rien du tout, j’ai lancé le premier film sans vraiment chercher, ce n’est pas comme si on allait regarder, pas vrai ?" Tu hausses les épaules en voyant la blonde refaire son apparition, les cheveux légèrement mouillés. "Et franchement ? On a fait pire comme repas."  Et tu n’as pas besoin de rentrer dans les détails, tu sais que cela sera suffisant comme explication et qu’elle te croira sur paroles. "Non, je n’ai pas commencé à manger sans toi, j’ai juste pris un maki et c’est tout." Tu te défends du mieux que tu peux, la nourriture pour vous, c’est sacré. Tu regardes la jeune femme s’asseoir à côté de toi, distraite un instant par sa silhouette. "T’aurais pu prendre ton temps hein… Tssss…" Tu te penches vers elle, replaçant une mèche blonde derrière son oreille, te disant intérieurement que comme ça, elle a l’air plus jolie. Tu marques même un temps d’arrêt au lieu de reculer, vous ne prévoyez jamais rien, les caresses, les baisers, ce n’est jamais prémédité… mais serait-ce le bon moment, maintenant ?

La remarque de Lara la fait sourire. Bien sûre qu'elle s'inquiète pour elle. Elle n'aurait même pas honte de le dire. C'est l'une de ses plus proches amies et son bien-être lui tient à coeur. Elle n'avait peut-être pas de raison de s'inquiéter, mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne le faisait. Une petite piqûre de rappel de temps en temps pour lui rappeler qu'il fallait qu'elle pense à bien dormir, bien manger et bien s'hydrater ne faisait pas de mal. "Sue me!" qu'elle lui répond en riant. Parce qu'un peu ou beaucoup gay ça ne l'avait jamais dérangée Itziar. Bien au contraire. Pas de 'no homo' ou de justification avec elle, elle laissait volontiers à ses interlocuteurs le choix de faire ce qu'ils voulaient de ce qu'elle pouvait bien dire. D'autant plus quand il s'agissait de Lara qui ne lui demandait jamais de rendre des comptes et la prenait telle qu'elle était. Tout comme l'inverse était vrai. Itziar avait appris à composer avec le côté un peu plus réservé, presque pudique de Lara dans ce genre de situations. Elle s'était améliorée cela dit. Itziar ne savait pas vraiment si la jeune australienne s'en rendait compte, mais de son point de vue, c'était flagrant. Elle semblait avoir un minimum apprivoisé le fait de recevoir des compliments ou d'avoir quelqu'un s'inquiétant pour elle sans attendre quoi que ce soit derrière, sans aucune arrière pensée. Elle ne maîtrisait peut-être pas complètement la chose, mais elle avait fait du chemin et elle était sur la bonne voie. C'était indéniable. "Je suis sûre que tu fais déjà très bonne impression. De ce que j'ai pu voir aujourd'hui, tout le monde avait l'air super content du cours. Après tant que tu prends un peu de repos et que t'as pas l'impression de trop en faire, c'est ce qui compte. En tant que danseuse je suis sûre que t'es bien placée pour écouter ton corps de toute façon." Lara se connaissait mieux que personne et connaissait sans doute les limites de son corps. Pour Itziar c'était ce qui comptait. Elle ne voulait pas pour autant qu'elle se surmène dans un espoir de faire bonne impression, puisque ce ne serait pas la chose la plus rentable finalement. Elle lui faisait cependant confiance pour faire attention et ne pas trop repousser ses limites. "Donne un peu de temps à mes pieds pour se remettre et à mon corps pour combattre les courbatures que je vais me taper demain matin et tu devrais me revoir débarquer dans ta salle de danse. Tu peux soit me faire une ristourne, soit je peux te payer en nature." Déclare t-elle en riant. Parce que elle, elle ne pouvait pas enchainer comme Lara le faisait. Elle n'avait ni l'habitude, ni l'entraînement et à côté d'elle elle avait probablement la condition physique d'une grand-mère. En bonne forme, mais une grand-mère quand même.

Puis elle rit quand elle arrive devant l'immeuble. "Je suis pas curieuse, je m'informe ! C'est toi qui demande si je cherche des colocs', j'ai cru que c'était pour toi, my bad." Répond-elle. Elle plaisante. Sur toute la ligne. Elle avait bien compris que Lara et Evie faisaient un bon duo et que son amie n'avait aucun soucis à partager un appartement avec sa cousine. Ca ne l'étonnait pas. Elle n'avait pas eu l'occasion de faire vraiment connaissance avec Evie, mais entre ce qu'elle avait pu apercevoir d'elle et ce que Lara lui racontait, elle semblait être une colocataire autant bienveillante que facile à vivre. Tout l'opposé de Auden d'ailleurs qui avait fini par mettre les voiles, suivi de Lola, laissant donc à Itziar tout le loisir de profiter d'un grand loft rien que pour elle à un prix plus que dérisoire. L'avantage, sans doute d'avoir survécu à Auden pendant des mois. C'était sa récompense en quelque sorte, pour avoir passé haut la main un quelconque test de patience. "En vrai c'est plutôt cool. Enfin j'suis partagée, genre je me suis faite au fait de ne pas vivre seule donc quand je rentre, ça me fait vide, mais d'un autre côté, c'est plutôt cool aussi de ne pas avoir à faire attention au bruit ou je ne sais trop quoi." Il y avait des avantages et des inconvénients dans les deux cas. Pour l'heure, ce n'était que temporaire et dès qu'elle aurait l'occasion de croiser Auden, elle lui touchera deux mots pour pouvoir se trouver de nouveaux colocataires et rendre le loft un peu plus vivant.

Elle laisse Lara faire comme chez elle. Elle ne lui dit même pas quoi faire ou où, s'installer. L'australienne a passé suffisamment de temps ici pour faire ce que bon lui semble et Itziar considère qu'elle la connaît suffisamment pour ne pas avoir à lui demander la permission de faire quoi que ce soit. Si ce n'est peut-être, la permission de commencer à manger sans elle ... Qu'elle ne lui accorderait pas. Elle file rapidement à la salle de bain et saute sous la douche pour en ressortir presque aussi rapidement. Elle s'essore les cheveux, enfile un short et un débardeur et se rend dans le salon où elle entend la télévision. A en juger par le bruit de fond, Lara a lancé un film d'action ou quelque chose qui s'en rapproche. "Je me fiche du film tant que tu m'as laissé des sushis !" qu'elle déclare en plaisantant. "T'en a mangé combien, pendant mon absence ?" demande t-elle avant que Lara ne l'informe qu'elle n'avait pas commencé. Qu'elle s'était simplement contentée de manger un maki. "Tu voulais vérifier que c'était pas empoisonné c'est ça ?" Lance t-elle alors qu'elle se laisse tomber dans le canapé juste à côté de Lara, jetant un oeil rapide au fil entrain de tourner en arrière plan. Film qu'elle n'avait jamais vu auparavant à en juger les quelques images qui défilent et qu'elle ne reconnaît pas. "Prendre mon temps pour que tu t'ennuies et mange tous les sushis ?" demande t-elle se tournant vers Lara qui vient replacer l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Lara ne recule pas et la langue d'Itziar vient humidifier ses lèvres inconsciemment alors que ses yeux se portent sur celles de Lara. Elle ne réfléchit pas, la spontanéité a toujours été maîtresse de leur relation. Sa main droite vient donc se poser sur la nuque de l'australienne, la rapprocha un peu plus d'elle pour venir déposer un baiser ses lèvres. Presque chaste, comme si elle attendait qu'on lui donne la permission d'aller plus loin.

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Qu’on se le dise, tu ne prévois jamais rien. Rien n’est prévu dans ta vie et ce malgré les efforts de tes parents pour t’apporter un semblant de stabilité et un futur tout tracé. Juste un autre moyen de te contrôler et de te dire où était ta place et ce que tu devais faire et comment le faire … selon leur vision à eux, oui, leur vision plus que fermée et étriquée du monde. Il t’a fallu pas mal d’années avant de comprendre que le monde ne se limitait pas à ton nom de famille ou l’opinion de tes géniteurs. Et qu’il y avait des gens qui vivaient en se moquant totalement des conséquences, sans tout prévoir au millimètre près et sans considérer cela comme un échec cuisant. Et c’est de cette manière-là que tu tentes de vivre depuis des années, et cela est d’autant plus facile à faire depuis que tu as quitté l’université, depuis que tu es celle qui paye les factures et qui assume toutes les conséquences de tes actes. Tout n’est pas une question de vie ou de mort dans ton monde, il n’est pas question de réussir à tout prix, de se faire bien voir ou d’impressionner qui que ce soit, tu vis tout simplement.
Et ta vie sentimentale en est le parfait reflet, rien de très sérieux, juste des aventures ça et là, juste quelques baisers échangés, des caresses, pas de promesse faites, pas de promesses brisées… jusqu’à Mira en fait. Et repenser à la brune est un drôle de sentiment, c’est plaisant et te blesse un peu à la fois, alors tu ne le fais pas, et tu sais de quoi tu as besoin, que ce soit de nouveau léger, sans prise de tête, sans aucune conséquence, c’est seulement pour ça que tu t’es rapprochée de la blonde. Car il n’y a jamais eu aucun problème avec elle, pas avec Itziar, cela a toujours été simple, elle ne t’a jamais fait culpabiliser après et que vous êtes restées amies et ce malgré la nature physique de votre relation. Tu sembles avoir pris ta décision, lâchant un simple : "Heureusement que t’es mignonne parce que tu n’es vraiment pas drôle Izzy…" Contente dans un sens quand vos lèvres sont de nouveau réunies. C’est trop doux, trop chaste, trop innocent et tu te retrouves à esquisser un sourire, la main de la blonde sur ta nuque, comme pour te montrer qu’elle est partante et que cela ne la dérange pas plus que cela.
Tant mieux, vous êtes sur la même longueur d’onde à cette seconde précise et il n’en faut pas plus pour que tu te penches vers Itziar pour capturer ses lèvres une nouvelle fois. "Je crois qu’on peut oublier la nourriture pendant quelques instants, non ?" Que tu murmures tout près de son visage, très assurée dans tes mouvements. Sauf que cette fois-ci il s’agit d’un baiser qui n’a absolument rien d’innocent, absolument pas et dès lors que tes lèvres rencontrent celles d’Itziar tu te laisses porter par ton instinct et tes envies, commençant un tout autre type de danse. Tes propres mains se perdant dans les mèches blondes légèrement mouillées de la blonde, pour accentuer votre récente proximité. Et tu ne te focalises que sur ça, sur ses lèvres, sur son souffle qui se mêle au tien, pendant les secondes qui s’écoulent, prête à absolument tout oublier. Tous les problèmes des semaines passés et ce cœur qui commence à devenir un peu trop lourd, bat bien dans ta poitrine à cette seconde précise. Et tu en oublierais presque le reste, le reste est que vous êtes sur le canapé et que tu t’écartes enfin des lèvres d’Itziar pour arriver à une simple constatation. "Mais pas sur le canapé, définitivement pas sur le canapé."
Car même si la blonde a indiqué qu’il n’y avait plus vraiment de colocataire dans les parages, tu ne préfères vraiment pas prendre cette chance, et puis, tu n’as pas envie d’être interrompue ou de précipiter les choses. Certes, rien n’était prévu, vous ne prévoyez jamais rien avec la blonde mais maintenant que vous en êtes là… autant bien faire les choses, pas vrai ? Il ne s’agit pas juste d’une parfaite inconnue et ça fait toute la différence à tes yeux, ce soir plus qu’un autre soir. Aussi, tu adresses un autre sourire vers la blonde, indiquant d’un mouvement de la tête la direction de sa chambre que tu commences à connaître par cœur. "Cela ne sera pas plus romantique mais..." Tu devrais vraiment arrêter de parler, voilà ce que tu décides avant de te redresser, attrapant déjà la main de la blonde pour la guider vers sa prendre chambre à coucher, signe que tu es bien aux commandes et que tu le seras pendant les prochaines minutes au moins. Tu en as besoin, c’est certain.

Elle n'était pas drôle. Elle n'était pas vraiment d'accord avec cette affirmation. Pas du tout même. Elle, elle se trouvait plutôt drôle, presque hilarante, mais elle gardait quand même une part d'humilité qui l'empêchait de dire qu'elle aurait sans doute pu faire une carrière d'humoriste si elle l'avait voulu. Un peu d'humilité et de réalisme aussi, parce qu'elle se trouvait drôle. Elle. Ce qui n'est déjà pas mal et ce qui compte le plus peut-être. Elle ne répond pas cependant. Elle ne contredit pas Lara, parce que ce serait une conversation sans fin. Son avis contre le sien. Ce ne serait pas très productif. Bien moins productif que de passer sa main derrière la nuque de l'australienne pour aller déposer ses lèvres contres les siennes. Un baiser plutôt chaste. Sa façon à elle de lui faire comprendre que c'était le bon moment, qu'elle était partante. C'était son feu vert à elle. C'était relativement chaste aussi pour laisser à Lara la possibilité de ne pas réciproquer si par malheur elles n'étaient pas sur la même longueur d'onde ou si le moment n'était pas le bon. Ca ne semblait cependant pas être le cas ce soir. Ce soir, elles ont l'air d'être sur la même longueur d'onde, c'est ce qu'elle déduit de Lara qui se rapproche de ses lèvres, proposant d'oublier la nourriture posée sur la table pendant quelques instants. "Les sushis peuvent attendre." Répond-elle alors que les lèvres de Lara viennent se poser sur les siennes. Ce baiser-là n'a rien de chaste, il n'a rien d'innocent et il reflète très clairement ce qu'il implique. Les sushis peuvent attendre, ce n'était pas comme s'ils allaient refroidir de toute façon. Ce baiser-là est plus langoureux, les doigts de Lara se perdent dans ses cheveux. La main qu'Itziar avait posé sur la nuque de l'australienne vient trouver refuge sur sa cuisse et elle se laisse aller à ce baiser jusqu'à ce que Lara ne s'écarte de ses lèvres, un peu trop tôt à son goût. Elle se demande si quelque chose ne va pas et elle n'a même pas besoin de poser la question pour avoir sa réponse. C'est le canapé qui ne va pas. Elle ne comprend pas trop. "Qu'est-ce qu'il a le canapé ?" demande t-elle. Elle n'y avait personne d'autre dans l'appartement et personne non plus pour débarquer à l'improviste. Donc, il n'y avait pas à se soucier de cela et puis, elle était certaine qu'Auden ne s'était jamais gêné. Ce qui après réflexion était peut-être le problème, qui lui semblait bien plus évident.

Elle n'est pas du genre à protester, sur le canapé ou dans sa chambre, ça n'a pas d'importance pour elle, alors elle se laisse volontiers entraîner vers sa chambre. "Je veux pas casser le mood ou quoi, mais si je voulais du romantique, c'est pas toi que je viendrai chercher." Qu'elle lui lance en plaisantant, la suivant jusqu'à la porte de sa chambre. Il n'avait jamais été question de ça dans leur relation et ce n'était pas une mauvaise chose. Ca permettait à ce qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Leur relation était amicale et si elles se retrouvaient à partager le même lit l'espace d'une soirée c'était dans le seul et unique but de satisfaire quelconque besoins physiques. Ni plus ni moins. Ca fonctionnait très bien. Ca avait fonctionné dès le début et Itziar ne voyait pas pourquoi ça ne pourrait pas continuer à fonctionner de la sorte. "Tu veux fermer la porte à clés aussi ?" demande t-elle taquine en fermant la porte derrière elle. Par habitude plus qu'autre chose puisqu'il n'y avait qu'elles dans l'appartement et que du moment que la porte d'entrée était bien fermée, il ne devrait pas y avoir de visiteur surprise que la porte de la chambre soit fermée ou pas. Mais c'est machinal, elle n'y pense même pas. Un peu comme la manière dont elle entraîne doucement Lara au-dessus d'elle sur son lit avant de venir capturer ses lèvres avec les siennes une fois de plus dans un baiser sans la moindre once de chasteté. L'une de ses mains passe rapidement sous le tee-shirt de l'australienne, vient caresser la peau de son dos quelques instants, remontant jusqu'à atteindre l'attache de son soutien-gorge qu'elle dégrafe d'une main habile. Ses intentions sont très claires. Elle n'a pas vraiment envie de prendre son temps ce soir, voulant simplement satisfaire un besoin charnel. Après tout, c'était comme ça que cela fonctionnait entre elles

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crédit/(gifhunts4all/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Tu ne sais même pas pourquoi il est aussi important que vous abandonniez le canapé pour la chambre de la blonde, tu n’en sais rien du tout et tu ne cherches même pas à comprendre ta propre logique. Il n’y en a pas vraiment quand les rapports physiques sont concernés, tu ranges ton cœur bien loin, la raison également et tu te contentes d’écouter ton corps. Qui connait la marche à suivre et qui a déjà fait ce type de danse des dizaines de fois, tu te sens mieux après et tu peux passer à autre chose, alors pourquoi douter de tes instincts ? Tu ne le fais pas, tu te contentes de guider Itziar qui proteste sans vraiment trop protester, qui te suit tout de même et tu as un léger sourire sur le visage, regardant l’autre femme par-dessus ton épaule et la gratifiant d’un : "Aw, un peu plus et je le prendrais mal…" Quand elle avoue qu’elle irait voir ailleurs si elle voulait de la romance. Tu n’as jamais été romantique, cela implique d’être en couple, pas vrai ? Tu le penses, mais cela ne veut pas dire que tu te soucies moins d’Itziar, juste pas de cette façon-là, c’est tout.
"Et pour info, je peux être romantique. Je peux." Là encore, tu ne sais pas ce qui te saisit, pourquoi tu fais la précision, pour sauver un peu de ton honneur ? Quelque chose comme ça, pourtant Itziar te connaît depuis suffisamment longtemps pour savoir que tu n’es pas du genre à ralentir ou à y aller avec des pincettes quand tu veux quelque chose. Tu fonces et tu y vas tout simplement, ni plus ni moins. "Encore une fois, pas drôle du tout Izzie, pas drôle du tout." Que tu répliques quand elle te fait remarquer qu’elle peut aussi verrouiller la porte derrière vous. Ton irritation est passagère cependant, elle s’est déjà envolée au moment où vos lèvres se rencontrent de nouveau, pour un autre baiser et tu te perds quelques secondes contre la langue de la blonde, reculant légèrement pour prendre une profonde inspiration, tu en as besoin pour faire face à toutes les sensations qui t’envahissent la seconde d’après. Tu as à peine le temps de remarquer qu’elle t’a déjà entraînée dans son lit et que tu es au-dessus d’elle, ayant déjà trouvé ta place entre les jambes de l’autre jeune femme. Il n’y a pas d’équivoque et aucune autre issue possible là tout de suite, et vous allez tous les deux prendre ce que vous êtes venues chercher.
Un autre baiser, un autre soupir et tes lèvres trouvent la courbe du cou d’Itziar tandis que ses mains elles se font un peu plus baladeuses, sous le tissu du haut que tu portes, Itziar est beaucoup moins vêtue que toi, et vous n’avez que quelques mouvements à faire pour vous satisfaire l’une comme l’autre. Tu te détaches un peu d’elle, pour finalement retirer ton haut et véritablement te débarrasser de ton soutien-gorge, dans un mouvement que tu as déjà effectué, que tu connais déjà. Et pourtant, quand ton regard croise de nouveau celui de la brune, quelque chose manque, quelque chose fait défaut et tu dois cligner plusieurs fois des yeux pour te rappeler où tu es et avec qui tu es. "… Je…" Ton corps s’accélère, mais tu choisis de l’ignorer, il s’emballe et pas seulement à cause des caresses et des baisers, il s’emballe, ton palpitant se serre et une partie de ton cerveau, probablement la plus vile, te rappelle que tu as déjà été dans cette situation-là, avec une autre de tes amies, et que c’est ce qui va suivre qui a tout fait foirer justement. Tu prends une profonde inspiration, chasses tout ça bien loin, parce qu’Itziar n’est pas Mira, elle ne l’a jamais été et elle ne le sera jamais.
Tu essayes de l’embrasser, d’enlever la serviette qui la protège toujours, mais c’est seulement pour constater que tes mains tremblent. Et pas que. "Stop, stop… Je…" C’est toi qui arrêtes, c’est toi qui recules, trouvant refuge de l’autre côté du lit et bien loin de la blonde, cachant ton visage entre tes mains. Car tu ne sais pas vraiment ce qui t’arrive, c’est trop, ce n’est pas assez… tu ne sais pas ce que tu fabriques, ni pourquoi tu trembles autant. "Je ne peux pas faire ça." Les mots t’échappent, seuls semblant d’honnêteté tandis que tu essayes de calmer ta propre respiration, n’osant pas jeter un regard dans la direction d’Itziar, qui doit sûrement te trouver pathétique.

Elle ne croit pas une seule seconde que Lara le prendrait mal, alors ça la fait rire. D'autres pourraient peut-être tomber dans le panneau, pas elle. Elle connaissait Lara et savait que ce n'était pas le genre de choses qui pouvaient la vexer. D'ailleurs, si ça avait été le cas, elle se serait bien entendu passée de cette remarque. Elle n'était pas du genre à taper là où ça faisait mal, surtout quand il s'agissait de ses amies. Surtout quand on s'entraînait avec hâte dans sa chambre. Son rire est un rire qui veut dire "à d'autres." Un rire qui démontre clairement qu'elle ne la croit pas, mais que ce n'est pas grave. Qu'elle peut faire semblant d'y croire l'espace de quelques instants si ça peut lui faire plaisir. Parce que l'important, c'est d'y croire comme on dit. D'autant plus quand elle ajoute qu'elle peut être romantique. Elle précise et Itziar n'est pas vraiment sûre que ce soit pour la convaincre elle. "Ah booon ? J'aurai besoin de noms, si c'est seulement toi qui le dit, c'est pas une preuve suffisante." Qu'elle répond en riant. C'est bien connu que sans preuve et sans témoin, il n'est pas possible de faire valoir quoi que ce soit. Ce n'est pas non plus qu'elle ne croit pas en la capacité de Lara à être romantique quand elle le veut, mais elle sait aussi que ce n'est pas son truc de base et de ce fait accordera bien plus d'importance à la parole de quelqu'un d'autre qu'à la sienne. Cependant, le débat n'est pas pour ce soir et elle n'a pas besoin d'avoir la preuve formelle que Lara est au fond d'elle une inconditionnelle incorruptible dans l'heure. Ca peut attendre demain, la semaine prochaine ou même un futur éloigné. Parce qu'elles arrivent rapidement jusqu'à la chambre et que l'espagnole ferme la porte derrière elle, non sans taquiner une fois de plus son amie. Elle pouvait fermer à clés et barricader l'entrée s'il le fallait. Si elle le voulait. Est-ce que c'était drôle ? Pas particulièrement. Est-ce que ça faisait rire Itziar ? Plutôt, oui. Cependant, elle ne répond pas. Elle se contente de hausser les épaules en faisant la moue, comme elle aurait pu répondre que si, c'était tout de même un peu drôle, mais parfois, la gestuelle parlait d'elle-même et malgré ses tendances de moulin à paroles, il lui arrivait de se taire.

Elle ne lui laisse pas le temps de protester un peu plus. Elle l'entraîne avec elle sur le lit, parce qu'après tout c'est pour ça qu'elle l'a emmené là, sinon elles seraient encore dans le salon et auraient commencé à s'attaquer à leur assortiment de sushis. Ses mains se perdent, habiles. Trouvent leur chemin sous le tee-shirt de Lara, dans son dos. Il ne lui faut pas longtemps pour dégrafer du soutien gorge de la jeune australienne, c'est un geste presque habituel, machinal. Elle aurait pu faire durer un peu, mais elle n'est pas vraiment là pour ça. Lara non plus d'ailleurs puisqu'elle se décale presque aussi rapidement pour retirer son tee-shirt et se débarrasser de son soutien gorge. Le regard d'Itziar croise celui de Lara et l'espace d'une seconde c'est une expression qu'elle n'a jamais vue dans ce genre de situation qu'elle lit sur le visage de Lara. De la confusion ? Autre chose ? Elle ne sait pas trop et n'a pas réellement le temps de se poser la question puisque que Lara semble vouloir dire quelque chose, sans aller jusqu'au bout. Comme si elle essayait de se ressaisir, de se remettre dans le bain, elle se rapproche une nouvelle fois, puis elle finit par lui demander d'arrêter. Elle se recule, va même trouver refuge à l'autre bout du lit, la tête dans les mains, comme si ça la rendait invisible, peut-être. "Lara ..." Commence t-elle, avant de remarquer que la jeune femme semble être en train de trembler. Ca ne lui ressemble pas. Elle est loin de la jeune femme avec de la confiance en elle à revendre qu'elle a l'habitude de côtoyer et elle en viendrait presque à se demander si elle avait fait quelque chose qu'elle n'aurait pas dû faire. "Ca va pas ?" qu'elle demande ensuite, se reculant sur le lit pour se mettre à la même hauteur que Lara. Elle va poser sa main sur l'avant bras de la Pearson, doucement, parce que pour elle, il n'y a rien de plus étrange que de la voir se cacher derrière ses mains comme une enfant qui a honte. "Qu'est-ce que tu me fais là ?" lui demande t-elle, cherchant des yeux le tee-shirt que l'australienne avait enlevé un peu plus tôt. Il n'y a pas de reproche dans sa voix, seulement l'incompréhension la plus totale quant à ce qu'il venait de se passer. Comment elle avait pu passer du chaud au froid en une demie seconde sans qu'Itziar ne puisse se l'expliquer. Elle se lève pour récupérer le tee-shirt avant de lui tendre. "Tiens, rhabille toi." lui dit elle, parce qu'il n'y a pas de doute quant au fait que ce soir ça n'ira pas plus loin. "J'suis désolée." Ajoute t-elle se dirigeant vers son armoire, histoire d'attraper de quoi se couvrir un peu plus. Elle ne sait pas pourquoi elle s'excuse, mais elle le fait quand même, car elle se dit qu'elle a sa part de responsabilité dans tout cela, même si elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

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{dance monkey}
crédit/(gifhunts4all/tumblr) ✰ w/@Itziar Cortés de Aguilar

Qu’on se le dise, quand ta sexualité est concernée, tu n’as jamais hésité. Jamais, et tu t’en vantes régulièrement, un franc sourire sur le visage tandis que tu chasses une mèche de cheveux de ton visage. Tu as toujours su que ton attirance se portait sur les femmes et ton premier baiser il y a des années de cela n’a fait que cimenter cette première impression et depuis pas un seul regard en arrière pour toi. Pas d’interrogation profonde, pas besoin d’aller passer la nuit avec un homme pour en être sûre et certaine, non, pas pour toi. Et c’est de la même façon assurée que tu as géré ta vie sentimentale et même sexuelle pendant toutes ces années. En allant chercher exactement ce que tu veux, te faisant plaisir, dans tous les sens du terme, et en passant à autre chose. Tu ne t’attaches pas, tu ne t’es jamais attachée au fil des années, persuadée que les sentiments sont et seraient ce qui causaient ta perte… et à en juger par ton état, peut-être que tu avais raison. Tu t’es éloignée de la blonde et pourtant tu trembles toujours, tu ne contrôles plus rien et ta respiration est toujours saccadée. Que se passe-t-il ? Bonne question, c’est la première fois que ton corps te trahit de la sorte et quand Itziar te parle, tu ravales difficilement des excuses, souhaitant avoir la force et la volonté pour te lever, ramasser tes affaires et déguerpir d’ici.
Pourtant, tu ne le fais pas, tu es bien incapable de bouger, figée sur place et quand tu sens des larmes rouler sur tes joues, tu les essuies rapidement, te traitant mentalement d’idiote. Ne comprenant pas vraiment ta réaction et surtout pour si peu, et surtout maintenant, avec quelqu’un de confiance, c’est Itziar. Itziar qui te tend tes vêtements et tu hoches la tête rapidement et enfile ton t-shirt lentement, pour te couvrir. Tu entends la blonde se rhabiller également et la culpabilité continue de croire dans ta poitrine et tu prends une profonde inspiration, essayant de trouver des mots. "Je ne sais pas ce qui se passe, je suis désolée..." Les excuses arrivent rapidement, trop rapidement à ton goût et tu fixes tes ongles pendant quelques secondes de plus avant de trouver le courage de te tourner vers Izzie, de nouveau. Elle est toujours là, elle a même l’air inquiète et quand c’est elle qui s’excuse, tu fais non de la tête. Elle n’est pas coupable, du tout, la blonde n’a fait que suivre tes directives et c’est tout, vous étiez toutes les deux consentantes, il y a quelques minutes de cela. "Vraiment, c’est juste que…" Tu dois marquer une pause et prendre une autre profonde inspiration, juste pour être capable de mettre de l’ordre dans tes pensées et tout ce qui te passe par la tête.
C’est Mira que tu avais en tête il y a quelques secondes, vos derniers échanges, cette résignation quand tu as accepté d’être de nouveau son amie… une belle erreur visiblement, une erreur qui t’affecte un peu plus que ce que tu laissais sous-entendre il y a encore quelques moments de cela. "J'te jure ce n’est pas toi, c’est moi, et oui, je réalise à quel point cette ligne est clichée mais c’est la vérité." Tu t’en veux d’ailleurs de parler en cliché et tu fais signe à Itziar de s’installer en face de toi, si quelqu’un mérite et peut entendre la suite, c’est elle. Tu sais très bien qu’elle ne va pas te juger ou t’accuser d’être faible, deux choses que ton subconscient te somme déjà, qu’on se le dise. "Je n’arrête pas de penser à Mira, et à la dernière fois que j’ai fait ça avec une amie, et ça a tout fait foirer." Tout, parce que plus rien ne sera jamais pareil entre Mira et toi, tu le sais, elle le sait également, et même prétendre ne sert à rien, même avec toute la bonne volonté du monde, il y aura toujours beaucoup de regrets de ta part. Et tu ne sais pas comment effacer tout ça, tu ne sais pas comment tourner la page, parce que tu n’as jamais eu à le faire… tout simplement. "Je n’ai pas vraiment envie de te perdre Izzie." Un aveu presque chuchoté, mais plus que sincère, si tu devais dire adieu à une autre amie, tu ne sais vraiment pas si tu pourrais t’en remettre.

Ce n'était pas qu'elle ne se sentait plus à sa place tout d'un coup, mais presque. Elle n'avait jamais vu Lara réagir de la sorte et elle se sent coupable. Elle n'a pas l'impression d'avoir agi différemment de d'habitude ce qui rend la situation encore plus difficile à comprendre pour elle. Elle ne sait pas si elle a fait quelque chose qu'elle n'aurait pas dû faire. Dit quelque chose qu'elle n'aurait pas dû dire. Elle ne sait donc pas s'il est judicieux pour elle de dire ou faire quoi que ce soit. Cependant, il lui est impossible de rester là sans rien faire, de regarder Lara sans rien dire. Elle se rapproche, lui demande ce qui ne va pas puis elle lui laisse un peu d'espace. Parce que c'est ce qui lui semble le plus logique sur le coup. Elle tend à Lara son tee-shirt avant de se couvrir elle-même. Elle la laisse respirer. Lui laisse le temps de mettre des mots sur ce qu'il vient de se passer. Ou essayer tout du moins. Elle ne sait pas ce qui lui arrive. C'est ce qu'elle lui dit. Elle n'a pas d'explication. Itziar se contente de hausser les épaules. "T'as pas à être désolée." Lui dit elle. Désolée pour quoi ? Elle n'avait aucune raison de l'être. Elle n'avait rien fait de mal et même si sa réaction restait un mystère pour l'espagnole, ça ne nécessitait pas d'excuse. Bien au contraire. Elle n'insiste pas plus. Elle laisse Lara continuer, elle lui laisse le temps de formuler ce qu'elle ressent. Ce n'est pas la Lara qu'elle a l'habitude de côtoyer, la Lara qui respire la confiance en elle et qui donne l'impression qu'elle pourrait conquérir le monde en un battement de cils. C'est une Lara qu'elle n'avait jamais vu auparavant, qui dégage une vulnérabilité qu'Itziar n'aurait jamais imaginée chez son amie. La situation ne se prête pas à la plaisanterie et pourtant, la jeune espagnole ne peut s'empêcher de laisser échapper un léger rire quand elle entend l'explication de son amie. C'est cliché. C'est sans doute le plus gros cliché qui n'ait jamais existé. La phrase toute faite qu'on utilise quand on ne veut pas donner de longues explications. La phrase qu'on utilise aussi pour tenter de faire déculpabiliser l'autre. Qui a tellement été usée et utilisée qu'elle n'a presque plus aucune valeur. Que le 'c'est pas toi c'est moi' sous-entend fortement qu'il s'agit en réalité de l'autre, mais que par politesse on décide de porter le chapeau. Elle rit légèrement, mais elle n'oublie pas qu'il s'agit de Lara en face d'elle et que Lara n'avait jamais eu peur de dire ce qu'elle pensait. Qu'elle était probablement une des seules personnes à pouvoir dire cette phrase en la pensant réellement sans aucun faux-semblant. "C'est cliché, je te le fais pas dire, mais venant de toi, je veux bien y croire. Je pars du principe que t'aurais pas hésité une seule seconde à me dire si c'était moi le problème." Répond-elle. Lara n'avait jamais eu honte de dire ce qu'elle pensait et n'était pas de celles qui vous caressent dans le sens du poil à longueur de journée. D'un côté, c'était une des choses qu'elle appréciait chez l'australienne. Elle était toujours honnête. Que ça plaise ou pas. Que la vérité soit dure à entendre ou pas.

Quand Lara lui fait signe de s'installer en face d'elle, Itziar s'exécute. Elle s'assoit en tailleur sur le lit, en face de la Pearson. Elle ne dit rien de plus cela dit, elle laisse à Lara le loisir de continuer ce qu'elle était sur le point de dire. Elle ne s'attendait pas vraiment à entendre le nom de Mira ce soir. Pas dans ce contexte et elle n'aurait pas imaginé que le fond du problème était là. Leurs situations sont différentes. "Je suis pas Mira." Lui répond-elle simplement. Elles n'avaient pas la même relation et pour Itziar c'était très clair, il n'y avait aucune ambiguïté. Rien qui pourrait nuire à l'amitié qu'elle partageait avec Lara. Le fait qu'elles couchent ensemble n'avait rien changé jusqu'à présent et elle pouvait affirmer avec la plus grande des convictions que ça ne changerait rien dans le futur non plus. Elle n'allait pas prendre la fuite, elle n'allait pas paniquer non plus et ça n'allait sûrement pas changer leur relation puisque c'était comme cela qu'elle avait commencé. "Ca a jamais rien fait foirer entre nous, ça changera rien." Déclare t-elle. Parce qu'elle, elle ne voit pas vraiment le problème, elle ne comprend pas les inquiétudes de Lara. Mira et elles sont deux personnes très différentes et leurs amitiés respectives avec l'australienne ne sont pas comparables. "Je vois pas pourquoi tu me perdrais. Tu vas pas me perdre." S'empresse t-elle de répondre, venant serrer l'une des mains de Lara dans la sienne, comme pour souligner le fait qu'elle était là, qu'elle ne disait pas ça parce que c'était sans doute ce qu'elle avait besoin d'entendre sur le moment. Elle était là, elle ne bougeait pas et leur amitié n'était pas prête de changer. "Tu me connais mieux que ça quand même non ?" Lui lance t-elle avant d'ajouter. "Tu veux que j'aille lui toucher deux mots à Mira là ? Pour non seulement foutre le bordel dans ta tête, mais en plus te faire douter sur notre amitié ?" demande t-elle. Elle plaisante, même si ce n'est qu'à moitié et qu'elle serait bien capable de trouver un moyen de contacter la jeune femme pour lui faire passer un message des plus passif-aggressif.