| three nights under streetlights (lilymatt) |
| | (#)Mar 9 Juin 2020 - 16:15 | |
| « C'est coquille d'oeuf ou crème de soie, ce mur-là? » c'est blanc, Matt, juste blanc.
C'est blanc IKEA même, il ressemble parfaitement à celui du dépliant qu'ils ont laissé dans la boîte postale en bas du DBD la veille, dépliant qui a justifié l'escapade d'aujourd'hui. On a mis nos plus beaux vêtements Lily et moi, on est chics à fond et on est lourds et on le vit bien. On a fait une carte, on est nerds aussi personne en doute, le temps de dresser le trajet entre des lofts et d'autres villas de riches à travers la ville pour ponctuer notre roadtrip local du jour. Soyez touristes dans votre propre ville qu'ils disent dans les pubs à la télé. Ben voilà qu'on se gère ainsi, à s'improviser acheteurs au budget faramineux, à se dire que ce qu'il y avait dans le dépliant justifie la fin bien avant les moyens. Elle improvise du jargon de celle qui bosse dans les actions et les finances après qu'on ait regardé Wolf of Wall Street ce matin comme crash course express. Je joue les architectes modernes et innovateurs en grattant toutes les notions qu'il me reste de mes cours à la fac, des merdes que Pete peut déblatérer au quotidien et de tous les discours laborieux que mon père mettait en place dans les soirées à Londres.
On y est, donc. À fixer le mur du loft numéro 9 de la journée, celui autant en démo libre que tous les autres. La prochaine étape sont les maisons en bord de mer, et avant on a prévu casser nos personnages de chics bourgeois en allant se gaver de burgers dans le plus crade des casse-croûte sur la route. « Peu importe, je l'aime pas. » que je tente d'annoncer, de critiquer, de râler le sourire au lèvres, sourire que je cache dans les mèches brunes de Lily qui sentent éternellement le gâteau. « C'est ça qu'ils disent, les gens riches et célèbres, hm? » ma voix doute et mes rires cassent le reste, quand j'en ai rien à faire finalement du personnage. Ma vie me convient, elle est douce et elle est simple, la vie, là. Pas besoin de jouer de rôle, pas besoin de porter de masque. Elle a été complexe et on est entrés dans des sujets qui fâchent, qui font mal, on les a tous déployés comme autant de cartes et énièmes séquelles. On a tiré des plaies et on a tordu des nerfs - et si je suis rendu pas mal du tout avec le jargon médical vu les révisions de plus en plus définitives de Lily, n'en reste que je suis rendu pas mal du tout aussi pour parler quand ça va pas. Pour extérioriser quand ça brûle, quand ça rage à l'intérieur. On parle et on s'explique et on va bien, vraiment, et j'aurais jamais cru ça possible comme j'arriverai plus à m'en passer. Elle est essentielle ; je sais même pas si elle-même le sait.
« Pourquoi ils ont cédé le bail, eux? » ma voix demande, quand je la laisse respirer aka lorgner sur le wall-in où clairement on pourrait entreposer ses vêtements, les miens, tous les costumes des chats & l'entièreté du bar tant il est gigantesque. Y'a même une fenêtre - ok attendez non, c'est pas une fenêtre c'est un fucking balcon. « Un horrible divorce. » l'agente d'immeuble annonce, la voix grave et le regard qui passe une seconde une seule vers mon alliance. Ma main elle, attrape celle de Lily par automatisme plus que par désespoir. C'est devenu instinctif de sentir ses doigts entre les miens et à tous ceux et à toutes celles qui jugeront en disant que c'est cheesy je dirai que vous avez foutument raison et que j'en ai rien à battre. « Quand t'as une vue comme ça qui se divorce en vrai? » faut être fou. Ils avaient une baie entière qui donne sur la ville, ville qu'on voit comme un véritable spectacle de jour mais qui doit être phénoménale de nuit en vrai.
La vue par contre, elle est le dernier de mes soucis quand mes prunelles se dégagent de l'immense fenêtre sans rebord pour filer vers la cuisine. « Ah ok, non, là je comprends le soucis. » et du menton, je pointe l'horreur, que dis-je, le pire blasphème de l'humanité. Sur l'îlot de travail, ils ont laissé leur machine à café. Probablement même qu'ils l'y ont volontairement abandonnée. Un truc cheap à même pas 20 balles, le percolateur fendu et les boutons qui manquent d'encre, la lumière qui scintille de faiblesse. Quelle connerie de payer plusieurs millions de dollars pour cet endroit quand tu bois du café dont même Starbucks ne voudrait pas. |
| | | | (#)Mer 10 Juin 2020 - 22:42 | |
| Ils s’inventent un monde qui est le leur et Lily n’est jamais autant à l’aise que quand elle joue, justement. Ils sont mariés depuis leur majorité, ils sont les têtes pensantes de la société, ils sont riches et ils le montrent. Ils cherchent une villa près de la mer puisqu’ils étouffent dans leur immeuble privatisé (privatisé à tous les étages, qu’on s’entende) avec rooftop et tout le bazar. Ils rêvent de jardin et de grand espace, ils veulent entendre le bruit des vagues autre part que via le réveil de leur téléphone. Ils ont envie de renouveau parce qu’elle est enceinte, quelques semaines à peine c’est pour cela que cela ne se voit pas. La seule chose qui ne change pas, finalement, c’est qu’ils dégoulinent d’amour et que leurs yeux brillent bien plus pour l’autre que pour les escaliers chics au possible - dans lesquels Lily s’imagine déjà s’y casser la cheville dix fois par jour.
Quand il râle, elle se pince les lèvres pour ne pas éclater de rire et ainsi préciser qu’il n’a aucune crédibilité dans le rôle du bougon. « Peu importe, je l'aime pas. » A défaut de faire voler en éclat sa couverture, elle se contente de laisser une main remonter discrètement dans ses cheveux alors qu’il se rapproche encore un peu plus d’elle. Peu importe le rôle qu’ils peuvent bien jouer, cette partie là de leur relation ne saurait être modifiée. Ils rayonnent de bonheur et ils passent leur temps à le montrer, ils sont amoureux et dégoulinent de coeur et de paillettes pas tous les pores. Osez demander à Lily si elle voudrait changer quoi que ce soit à tout ça. « C'est ça qu'ils disent, les gens riches et célèbres, hm? » Quand il est finalement le premier à rigoler, elle ne sait lui résister et le suit dans ses bêtise. Elle devine l’agent immobilière qui les juge ; elle lui dirait d’aller voir ailleurs si cela ne lui plaît pas puisque la nouvelle McGrath ne compte absolument pas changer. “C’est ce qu’on dit, en effet.” Ses lèvres s’égarent sur les siennes, elle n’a pas fait exprès c’est promis. Ce n’est pas de sa faute s’il se tenait à sa hauteur et qu’elle souriait déjà comme une enfant alors qu’elle sentait déjà son alliance sur sa peau. Ce n’est pas de sa faute si tout est naturel avec lui.
« Pourquoi ils ont cédé le bail, eux? » Matt est déjà reparti pour divaguer d’un côté, elle s’occupe de l’autre pour qu’au final ils puissent débriefer ensemble et dessiner le plan le plus large possible de la maison numéro 9. Travail d’équipe. « Un horrible divorce. » Elle aurait voulu dire quelque chose mais reste figée dans le temps, la bouche ouverte … une seconde avant d’être la première à avoir un fou rire incontrôlable. Sa main rejoint celle de Matt, son mari et simplement pour lui donner tort ils vont désormais visiter l’entièreté de la maison ensemble. Les yeux bleus de Lily la toisent et si elle rigole aisément avec lui, n’en reste pas moins que l’agent immobilier reste une parfaite inconnue. « Quand t'as une vue comme ça qui se divorce en vrai? » Il est le seul à pouvoir amener son attention ailleurs et les doigts de la trentenaire se resserrent un peu plus encore autour des siens, comme si elle avait encore quoi que ce soit à prouver. “Ils ont dû se disputer pour savoir qui posterait la plus belle photo sur instagram.” Les couchers de soleil, ça fait fureur. Et ça fait divorcer, apparemment. Lily laisse ses doigts glisser sur la baie vitrée parfaitement nettoyée, sans doute qu’ainsi ils auraient pu rater leurs photos et ne pas divorcer ; qui sait ? « Ah ok, non, là je comprends le soucis. » Elle a les yeux d’une pro maintenant, Lily, et son effarement est au moins égal à celui du brun quand elle voit enfin la chose qui ne devrait pas exister et qui est la coquille dans cette maison pourtant si parfaite dans ses rêves de grandeur. Au moins l’adresse à donner au livreur couvre tellement d’espace qu’ils ne se tromperaient plus jamais au moment de leur amener pizzas et autres hamburgers dont ils abusent éhontément. "Tu crois qu'ils étaient tous les deux d'accord pour acheter cette chose là ?" Elle le rejoint près de l'îlot central, les coudes posés sur le marbre pour observer de plus près l'étrangeté qui se tient face à eux. Elle a l'impression de voir des chiffres et des figures scientifiques se placer devant ses yeux, comme dans les films, alors que tout ce qu'elle sait elle l'a appris de lui et que dans les explications de Matt il n'y a pas souvent de théorèmes au milieu. "Deux personnes avec des goûts aussi affreux ne devraient ja - mais se marier." Elle fait une moue, hoche de la négative, est catégorique. "Imagine s'ils avaient eu un enfant Matt, comment est ce qu'il aurait grandi le pauvre ?" Ça ça reste leur secret à eux, celui qu'elle susurre à son oreille en rigolant entre chaque mot parce qu'elle n'est pas crédible dans le rôle de l'acheteuse mécontente.
Pour autant elle se redresse peu de temps après et revêti de nouveau son plus parfait masque après s'être éclaircie la gorge. "Mon mari et moi pouvons nous visiter l'étage supérieur seuls ? On aimerait se faire notre propre avis." Mon mari est devenu quelque chose de si naturel aujourd'hui. Elle l'appelle par ce titre là au DBD, parfois, quand elle ne l'a pas vu depuis au moins vendredi et qu'il lui manque terriblement. « Bien sûr. » Au sourire faux de l'inconnue répond celui de Lily, la guerre est muette mais elle fait rage. « Il y a deux étages, par contre. » Et un cave, bien sûr, c'est sûr qu'il y a une cave s'ils ont deux étages. « Et une cave. » Elle le savait. Si elle le pouvait elle lui aurait tiré la langue. "Bien sûr."
* * *
"Matt viens voiiir le miroir est plus grand que toi !" Elle se moque mais elle a des étoiles dans les yeux à s'imaginer une vie qu'elle n'aura jamais. "En hauteur ET en largeur !!" Pour l'un comme pour l'autre, ceci dit, il n'y a pas vraiment d'effort à fournir. Cette simple idée la fait sourire encore un peu plus et elle en vient à refermer la porte de la salle de bain (qui pourrait en contenir trois) dès qu'il la rejoint. Elle compte naïvement étouffer leurs paroles acerbes et leurs rires moqueurs allant avec. "Ok on casse rien dans cette pièce par contre, j'ai déjà jeté le bout de vase dans le jardin, ça va être louche si y'en a trop." Si c'était sa faute ou celle de Matt elle ne le sait même plus, leur gaucherie les suit à la trace l'un comme l'autre.
Un pas puis un autre, elle avance comme si elle était chez elle (chez eux) et en vient à s'allonger dans la baignoire comme si c'était là la chose la plus logique du monde à faire. Ses yeux parcourent l'immense coin shampooing, ils se perdent sur les savons aux mille couleurs. "Viens, on rentre à deux, c'est sûr." Elle étend ses orteils et ses bras, comme si elle avait cinq ans à nouveau et voulait prouver à Joseph qu'elle était la plus grande. "Sauf si c'est toi qui a mangé le quatrième hamburger qui a disparu de la commande, là c'est sûr que tu vas pas rentrer." Elle nargue, elle presse, elle s'amuse. Elle prouve son amour à sa façon. "Je suis sûre que c'est de l'or qui coule à la place de l'eau." |
| | | | (#)Jeu 11 Juin 2020 - 0:35 | |
| Instagram ruine des couples avec ses filtres parfaits et ses stories intrusives, et Lily a les doigts bien plus gras que les miens et ça c'est bizarre parce qu'elle a juré qu'elle avait mangé bien moins de frites que moi mais là de suite j'arrive pas à la croire quand je vois la traîne qu'elle laisse sur l'immense baie vitrée comme tant de grincements de dents de la part de l'agente immobilière que je déteste déjà. Je déteste presque personne en plus, d'ordinaire. Je fais semblant de détester les clients qui font rager Deklan par solidarité masculine, mais je les highfive dès qu'il a le dos tourné. Je déteste la fille à la télé qui annonce la météo pour le surf parce que chaque fois qu'elle sort son jeu de mots de merde de "Sea you tomorrow!" elle change d'intonation chantante mais j'adore quand ça me laisse la chanson en tête comme un vers d'oreille pour le reste de la matinée en plus des vagues qui se cassent quinze fois dans mes tympans et quinze autres. Mais là, je peux statuer que je déteste l'agente, qu'elle est conne et qu'elle est lourde et que si elle regarde Lily encore de haut je vais pas me gêner pour soupirer si fort qu'elle va voler jusqu'à l'autre bout de la pièce. Pas Lily, elle que je sais même pas son prénom, on va l'appeler Mme Chiante pour les besoins de la cause. Voilà où se situent mes pensées, quand je pensais pas à pire, quand je pensais plus à mon rôle non plus, rôle que je rattrape direct et d'office. Le gars supposé chigner qui chigne à la perfection parce que j'ai la liste des arguments tous tracés : what the actual fuck avec leur machine à café.
"Tu crois qu'ils étaient tous les deux d'accord pour acheter cette chose là ?" « Ça devait être un deal au magasin je peux pas croire qu'ils l'ont acheté plein prix sinon je perds foi en l'humanité. » l'humanité qui doit commencer la journée en mode aveugle et sans la moindre papille gustative qui fonctionne pour s'imposer ça. Lily scrute de loin, je suis le courageux qui se rapproche, qui appuie sur tous les boutons et qui entend la machine grincer, craquer, se plaindre d'exister. Soit ça, soit ils étaient sado maso les anciens propriétaires et d'office, je me dis qu'ils doivent avoir une red room of pain ici ou au moins un placard rempli de fringues en latex. Et là, ça devient ma seule et unique raison de vivre de fouiller les tiroirs et d'ouvrir toutes les portes pour trouver le pot-aux-roses. "Deux personnes avec des goûts aussi affreux ne devraient ja - mais se marier." elle juge, elle est belle quand elle force son air sérieux. Quand son sourire en coin se dénote au coin de ses lèvres probablement juste pour moi parce que je connais son visage de poupée par coeur maintenant pour l'aimer presque autant que je l'aime elle, juste elle et rien d'autre. Et moi, après lui avoir envoyé un baiser soufflé, je poursuis l'enquête, les dits placards que j'ai pour mission de vie d'ouvrir et de claquer, de fouiller et piller. « Non mais oublie ce que j'ai dit y'a du café instantané pour aller avec mais où va le monde Lilyanna McGrath première du nom, où va-t-iiiiiil?! » du bout des doigts j'attrape l'emballage avec le dédain aussi exagéré pour les autres que justifiés pour elle et moi. "Imagine s'ils avaient eu un enfant Matt, comment est ce qu'il aurait grandi le pauvre ?" il finit sa course dans l'évier et fait un mess incroyable en explosant de pitié. Je rangerai pas de un parce que je suis un riche bourge qui engage des gens pour le faire à ma place mais surtout parce que je la vois la poudre qui se dissout avec l'eau de vaisselle qui reste encore par gouttes et c'est fini, vraiment. S'ils ont un perco et de l'instant y'a plus rien qu'on puisse faire pour les sauver. « Ils l'auraient habillé chez GAP et il aurait terminé comme une des âmes en peine à Pleasantville. »
L'histoire est triste, pour eux les anciens. Pour nous, y'a rien qu'un lance-flamme pourrait pas régler en vrai. "Mon mari et moi pouvons nous visiter l'étage supérieur seuls ? On aimerait se faire notre propre avis." ma main la rapproche rien que pour la sentir qui se libère en retenant un rire, mes doigts qui chatouillent à peine innocemment ses côtes le temps où mes yeux fouillent ailleurs. « Bien sûr. » le truc du lance-flamme ça serait juste pour la cuisine je pense. Y'a pas assez de personnalité, tout est trop aseptisé. Il manque de taches de sucre brûlé sur la cuisinière parce que Lily a raté son caramel par ma faute et surtout celle de mes baisers que j'égare toujours au pire moment d'ébullition dans sa nuque. Le frigo est pas recouvert de photos des chats qui font absolument rien de plus que d'habitude mais qu'on a immortalisés avec son téléphone et le mien parce qu'à nos yeux ils fronçaient des sourcils, ils tentaient de nous voler notre âme ou ils étaient juste en train de faire leur prochain plan de domination mondiale pour renverser le gouvernement et en monter un qui ne vit que de croquettes. « Il y a deux étages, par contre. » deux étages, c'est bien - ça veut dire qu'on pourrait ajouter un niveau supplémentaire à nos parties de cache-cache quand elle arrive pas à trouver du premier coup la réponse à ses révisions et que sa punition c'est que je passe la soirée en entier barricadé dans une autre pièce à lui raconter des blagues de merde et des jeux de mots encore pires qu'elle peut pas taire en plaquant de force - lol elle force rien - ses lèvres sur les miennes. « Et une cave. » "Bien sûr." une cave, c'est parfait pour que la bière faite maison repose et surtout pour faire sa cave à vins à Lily. Celle que je veux lui aménager au café pour son anniversaire l'an prochain mais que j'arrive jamais à nicher au bon endroit parce que tous les endroits sont pas assez parfaits pour.
« Avant la prochaine maison on passe chercher de la sauge pour me purifier, j'ai touché à la machine j'suis contaminé - OH MON DIEU. » la cave, donc.
La cave, où y'a mille milliers de mètres d'espace. La cave où les murs sont relativement hauts, où y'a des demies-fenêtres, où y'a un passage pour sortir facilement et d'immenses portes pour rejoindre le garage double.
La cave que j'investis et elle avec et je jure que je fais exprès de pas lui arracher le bras tant je la laisse pas s'éloigner de plus de 5 millimètres de moi. « Et là on mettrait la table pour les cirer. » ma main dans la sienne pointe un sens et un autre, les plans se multiplient et les décisions s'imposent. On est un couple de surfeurs à nouveau là, et je nous aménage enfin l'entrepôt à planches le plus incroyable du monde. Où on pourra entretenir nos précieux, où on pourra leur donner le traitement de faveur qu'ils méritent, où on pourra mettre nos planches à l'honneur et où elles recevront bien plus d'amour et de reconnaissance que dans l'annexe où à chaque fois qu'on ouvre la porte y'a un coup de poignée qui passe à quelques centimètres de les défoncer - et mon coeur de s'arrêter. « Et là on installerait un mur avec des photos où on voit à quel point t'es meilleure que moi pour les 360 mais à quel point je te rattrape easy pour les standing legs. »
J'ai fini de fabuler, j'ai fini de nous inventer une autre vie où on a autant de fric que mes parents et où on risque de finir aussi malheureux qu'eux parce que j'en ai rien à foutre de l'argent et que j'en ai rien à foutre des dix étages qui viennent avec. « Et là... c'est l'endroit où j'ai décidé que j'allais t'embrasser mais je sais pas on pourrait mettre quoi ici genre une plante i guess c'est cool une plante. » un baiser pour goûter les restes de frites volées. Un autre parce qu'elle a mis son baume à lèvres au chewing gum aujourd'hui parce qu'il a des paillettes et que c'est plus chic quand on veut avoir l'air riche. Et un autre juste parce que je l'aime, je l'aime tellement que c'est ridicule, je l'aime plus qu'une cave dédiée à nos planches de surf et qu'une cafetière qui brûle à l'acide dans d'atroces souffrances tous les sachets de café qui sont de l'instant .
***
"Matt viens voiiir le miroir est plus grand que toi !" « T'auras aucun cadeau à Noël. » "En hauteur ET en largeur !!" « Ni à Pâques. » "Ok on casse rien dans cette pièce par contre, j'ai déjà jeté le bout de vase dans le jardin, ça va être louche si y'en a trop." « Okay, t'es rusée, tu risques d'avoir un truc quand même mais je mettrai pas de carte de souhaits avec. » ou je vais en mettre une, mais je la ferai pas signer par tous les clients du DBD. Matt et ses techniques de rageur de pacotille, level 5.
"Viens, on rentre à deux, c'est sûr." elle se prélasse dans la baignoire et elle roule d'un sens, rigole de l'autre. Bien sûr que je vais aller la rejoindre, mais pas avant d'avoir fouillé dans les tiroirs à la recherche des peignoirs embrodés aux initiales des proprios d'avant. Ceux desquels on va piquer jusqu'aux premières lettres de leurs prénoms rien que pour pouvoir utiliser leurs robes de chambre en plus de leurs installations. Z et J donc - on peut faire quelque chose de bien avec ça."Sauf si c'est toi qui a mangé le quatrième hamburger qui a disparu de la commande, là c'est sûr que tu vas pas rentrer." Zoey et Josh? Zane et Jana? Zorro et Jenga? « Tu peux pas considérer que je l'ai mangé si j'ai pris moins de bouchées que toi. » l'évidence, quand je passe une jambe et une autre par-dessus Lily pour venir me prélasser à mon tour dans le bain. On y rentre bel et bien tous les deux, et elle fait l'erreur d'ajouter un "Je suis sûre que c'est de l'or qui coule à la place de l'eau." aussi hilare que je le suis moi-même quand ma main attrape la première bouteille de bulles - au yuzu et à la camomille, quel mélange - pour la recouvrir, et moi avec. L'eau est actionnée par mes pieds, et non, c'est pas de l'or qui en coule, mais c'est la cata quand la baignoire nous contient nous aussi, mais un océan de mousse avec. « J'suis sûr que Ziad et Jolly ont jamais pris de bain en plus, avec leurs horaires de ministres. » |
| | | | (#)Jeu 18 Juin 2020 - 19:32 | |
| La brune a beau être dans son élément dès lors qu’il s’agit de critiquer ce qui s’écarte de la norme et de ses propres habitudes, n’en reste pas moins que c’est vers Matt que ses yeux finissent inévitablement par se tourner, sans jamais convoyer quoi que ce soit de négatif. Son sourire se devine sous son faux air de riche hautaine et ses doigts jouent de ceux de son homologue dès qu’ils se retrouvent cachés derrière le comptoir et qu’il a au moins une main libre pour s’amuser à toucher tous les boutons. Elle devient Lilyanna pour le moment et se jure de se venger sur Matholomée dès qu’elle en aura l’occasion parce qu’il ne pourra pas gagner cette bataille là - elle a donné bien trop d’affreux noms à ses poupées pour être un jour à court d’idées.
Pour autant, la McGrath se fait rapidement prendre à son propre jeu quand ce sont ses mains à lui qui lui chatouillent les cotes et qu’elle devient vulnérable face à l’inconnu, tentant tant bien que mal de calmer son envie de rire. N’en reste pas moins qu’elle prend silencieusement en compte sa demande de sauge et y ajoute mentalement un peu d’acide, au cas où il aurait été contaminé par un quelconque virus. Il mourra soit du virus de cacao, soit après avoir humé un des milliers de champignons (inexistants) dans la cave (trop parfaite pour être réelle). Même être traînée comme un pantin entre une allée et une autre n’enlève rien à la magie de la découverte. Ses talons de jeune femme posée claquent contre le sol, elle se promet de les retirer dès qu’ils n’auront plus à jouer un rôle. Ses yeux scrutent chaque recoin, sa bouche oublie de se refermer. Elle rêve avec lui à défaut de rêver de lui, cette fois-ci. Les planches auraient enfin leur endroit, ici. Les bouteilles aussi. Ses vieux souvenirs qu’elle garde sans ne jamais vouloir regarder pourraient prendre la poussière aisément là bas, dans le coin. On ne sait plus vraiment qui tire davantage l’autre dans une direction ou une autre, leurs voix résonnent, ils parlent trop fort, ils rêvent d’une vie qui ne sera jamais leur. Pour une journée au moins, tout aura été simple.
« Et là... c'est l'endroit où j'ai décidé que j'allais t'embrasser mais je sais pas on pourrait mettre quoi ici genre une plante i guess c'est cool une plante. » “Mais Matholom - …” Il n’a pas prévenu dix secondes avant et elle n’a pas plus prononcer sa phrase dont elle ignorait encore la teneur. Pire que tout : Lily n’a pas eu le temps d’être faussement outré qu’il fasse une telle demande avant que ses lèvres ne viennent quérir les siennes et qu’elle refuse dans le même temps de le laisser filer. Si vous demandez, tout est de la faute de Matholomée et elle n’a absolument rien à voir dans toute cette histoire. Une monstera, ça serait bien ici.
*** Ele a cinq ans à nouveau pour la dixième fois de la journée et pour la onzième fois, il sort de justesse une excuse valable pour ne pas déclencher une excuse à propos de la nourriture. « Tu peux pas considérer que je l'ai mangé si j'ai pris moins de bouchées que toi. » Il a les bons mots à tout, il a toujours des blagues en réserve, il a toujours son sourire et il rend toujours tout infiniment simple quand elle n’a jamais su faire ce genre de chose. A ses côtés elle apprend au jour le jour sans même qu’il le sache, elle s’est promis de devenir quelqu’un de vraiment bien et elle a désormais bon espoir de pouvoir approcher cet objectif du bout des doigts. Pour le moment en tout cas, c’est son pantalon qu’elle attrape pour le forcer à se coucher plus vite à ses côtés parce qu’il est lent et qu’il est minutieux, là, alors qu’en temps normal il lui aurait écrasé une rotule après avoir vrillé sa cheville dans un sens non conforme - et tout ça sans le vouloir aucunement.
La baignoire est belle et immense, elle s’extasie d’un peu, elle compte qu’ils peuvent y rentrer tous les deux et ce même avec les quatre burgers engloutis. Elle peut même regrouper ses jambes en tailleur sans le tuer au passage, ça prouve à quel point une grande baignoire est ce qui semblait lui manquer à sa vie. Pourtant dans l’ordre de priorité, c’est sûr qu’elle volera d’abord la bouteille de mousse qu’il utilise parce que jamais elle n’a eu à sentir un aussi doux parfum - et en plus, ça pique même pas les yeux. “Maaatt non non non on peut pas faire ça Matttt.” Elle se débat tout en essayant de crier alors qu’elle ne fait que chuchotter. Ses mains devant son visage la protègent d’une attaque inexistante et en réalité elle passe bien plus de temps à rigoler de la situation plutôt qu’à réellement jouer le rôle de la rationnelle. L’instant d’après il active l’or de la baignoire lequel ressemble horriblement à de l’eau. Lily aurait pu être déçue mais c’était sans compter sur le fait qu’elle maîtrise les lois de la physique comme personne et surtout le fait que de la mousse ajouté à de l’eau, cela ne fait que plus de mousse encore. « J'suis sûr que Ziad et Jolly ont jamais pris de bain en plus, avec leurs horaires de ministres. » Elle rigole de nouveau sans se soucier de rien, pourtant bien consciente qu’il vise juste. Eux s’amusent d’un rien parce qu’ils le peuvent encore, perpétuellement effrayés de devoir un jour avoir à grandir et changer. “Je suis sûre que c’est Jay-Z qui vit ici. Il fait genre ils sont deux mais c’est juste son ego avec lui. Ça explique les lettres sur les peignoirs.” La brune retient un temps son attention avec des explications inutiles mais la seconde qui suit elle ajoute déjà un peu plus de mousse dans le bain déjà (trop) rempli. “Jay-olly se serait plainte de l’état désastreux de sa permanente, là.” La mousse est coincée dans les mèches de la jeune mariée qui ne fait rien pour l’en déloger. “Et Z-iad aurait sorti un truc misogyne pour lui dire qu’il vaut mieux qu’elle, c’est nuuul.” Ziad qui doit sans aucun doute avoir une barbe, d’ailleurs. Ziad rime avec barbe. Matt rime avec tout sauf barbe mais pour les besoins de l’expérience, elle lui en crée une à base de mousse, laquelle semble à peu près tenir. Ses bras passent par dessus ses épaules alors que ses doigts se nouent dans sa nuque et qu’elle admire son chef d’oeuvre, fière au possible, parée de son plus grand sourire. “T’as jamais pensé à être Père Noël ? T’as de l’avenir dans le métier.” Qu’elle se moque, qu’elle s’amuse, qu’elle enlève (presque) délicatement la mousse l’instant d’après pour l’embrasser de nouveau. “Et si t’étais Père Noël je pourrais commander plein de trucs cool du genre un troisième jour de week end, un balcon qui soit en fait une passerelle privatisée jusqu’à la mer, … ah oui et le pouvoir de Medusa sans les tentacules, juste pour pouvoir transformer en statues toutes celles qui te demandent leur troisième verre d’eau en cinq minutes à toi et juste à toi.” Elle marque ses points et ses idées sans ne jamais trop argumenter pour chacun d’entre eux parce qu’il sait déjà où elle veut en venir. Maintenant elle ne lui cache plus rien, elle l’a promis et elle fait au mieux. “Et je demanderais aussi un toboggan comme ceux de secours pour les avions. On glisserait super bien grâce à la mousse, j’en suis sûre. Et comme ça on pourrait s’enfuir avec les peignoirs de Jay Z sans avoir à expliquer pourquoi on ressemble à des chiens mouillés.” Et je parle trop, oui, je sais. que ses yeux disent, que ses lèvres concèdent, que son corps qui les fait lentement tomber sur le côté s’amuse. Ils sont trempés de la tête aux pieds, ils sentent le yuzu et demandez leur s’ils en ont réellement quoi que ce soit à faire. “Je t’estime quelque peu. C’est comme ça qu’elle dirait les choses, Jolly.” C’est comme ça qu’elle dirait je t’aime. C'est comme ça aussi qu'elle en vient à la conclusion qu'il faut rayer Ziad et Jolly de la liste de prénoms de bébés, parce que ceux là ne sont pas cools du tout. |
| | | | (#)Dim 28 Juin 2020 - 0:58 | |
| “Maaatt non non non on peut pas faire ça Matttt.” tout est bien plus fun quand on peut pas faire ça. Tout est bien plus cool quand ça lui arrache des rires et des sourires comme ceux-là, quand ses yeux brillent comme ça. « Matt, j'connais pas, c'est Matholomée ou rien. » et tout vaut la peine d'être fait même ce qu'il faut pas, quand je peux la narguer aussi facilement. Elle a pas dit le bon faux-nom et même si elle l'avait fait je peux garantir à un milliard de millions de pourcent que jamais je l'aurais écoutée dans l'élan. L'eau est à la bonne température après une longue minute et vous pouvez pas savoir à quel point soixante secondes c'est long quand t'essaies de trouver le meilleur apport entre tiède et bouillant. C'est un art que je maîtrise clairement pas ; pour l'instant du moins. “Je suis sûre que c’est Jay-Z qui vit ici. Il fait genre ils sont deux mais c’est juste son ego avec lui. Ça explique les lettres sur les peignoirs.” les fabulations de Lily se noient dans la mousse de laquelle elle abuse, ça sent le yuzu et les vacances. « Y'a pas assez de miroirs pour son égo et lui. Oh, oh, oh, oh tu penses qu'il y a son studio d'enregistrement à quelque part?! » ça sent l'ailleurs et ça sent elle, maintenant, quand elle ne fait plus qu'une avec les bulles. “Jay-olly se serait plainte de l’état désastreux de sa permanente, là.” un rire, un rire de plus à ajouter à l'infinité que je cale contre sa nuque quand je la rapproche, qu'on noie le plancher au passage. “Et Z-iad aurait sorti un truc misogyne pour lui dire qu’il vaut mieux qu’elle, c’est nuuul.” y'a de la mousse partout sur mes joues et sur les siennes, mes paumes s'affairent à nettoyer sa peau une seconde pour remonter le nuage bien blanc bien brillant jusqu'à son front, ses tempes, ses mèches. « Toi t'es pas nulle, mais ton port de tête l'est. Tiens-toi droite deux secondes deux p'tites secondes s'te plaît c'est important. » elle s'affaire à me créer de toutes pièces une barbe de bulles, je m'en donne à coeur joie pour lui faire une coiffure de troll. On a quel âge, déjà? “T’as jamais pensé à être Père Noël ? T’as de l’avenir dans le métier.” « Tu crois çaaaaa - et toi, barbière, oui, non? » oh, que c'est con et oh que c'est immature et oh que je suis hilare, quand mes joues se frottent sur les siennes pour la mêler au même scénario dont elle m'affublait la seconde d'avant.
La mousse me semble bien inutile quand les lèvres de Lily transparaissent à travers et que d'office les miennes les attrapent au vol. Y'a plus de jeu pour un moment, un bref instant, rien de trop gros mais juste assez. On oublie les lofts de riches et nos alter-egos, on oublie le bordel qu'on est en train de foutre dans leur chez-eux à défaut d'un chez-nous, on oublie tout. Puis, on reprend. “Et si t’étais Père Noël je pourrais commander plein de trucs cool du genre un troisième jour de week end, un balcon qui soit en fait une passerelle privatisée jusqu’à la mer, … ah oui et le pouvoir de Medusa sans les tentacules, juste pour pouvoir transformer en statues toutes celles qui te demandent leur troisième verre d’eau en cinq minutes à toi et juste à toi.” mon bras passe autour de ses épaules, elle se replace de quatorze angles différents et de quatorze autres avant que je la sente posée le moindrement à l'aise. “Et je demanderais aussi un toboggan comme ceux de secours pour les avions. On glisserait super bien grâce à la mousse, j’en suis sûre. Et comme ça on pourrait s’enfuir avec les peignoirs de Jay Z sans avoir à expliquer pourquoi on ressemble à des chiens mouillés.” mon esprit logique d'idiot s'attarde à tout noter pour achat ultérieur, même les turcs qui me font froncer automatiquement des sourcils, j'en viens à avoir des tas de questions reliées mais je préfère et de loin utiliser toute mon énergie et dédier toute mon attention à embrasser sa nuque au ralenti. “Je t’estime quelque peu. C’est comme ça qu’elle dirait les choses, Jolly.” « Je t'apprécie correctement : ça c'est le genre de réponse qu'aurait Ziad. » que je murmure à son oreille, fourbe à la recherche de quelques frissons et autre chair de poule sur sa peau trempée.
« Tu voudrais, qu'on ait un appartement à nous? » le secret se poursuit, quand mon menton se cale entre son épaule et sa clavicule, que mes iris balaient la pièce embuée et au-delà. On s'est installés avec les chats chez moi, on a rendu l'appartement le nôtre au fur et à mesure des jours depuis qu'on est revenus de Cuba. Et ça me va, ça me va vraiment de lui avoir fait cette place-là dans mon quotidien. Mais j'y pense, à peut-être faire évoluer ça. À lui offrir quelque chose qu'elle voudra autant que moi, qu'on construira ensemble et pas qu'on palliera seulement de ses idées qu'elle doit greffer aux miennes. « Et des peignoirs, et des toboggans, et de la mousse aussi. » elle veut peut-être pas en parler aussi, Lily. Contrairement à Lilyanna et ses pléthores d'idées de cadeaux à noyer le prochain arbre de Noël qu'on montera à deux. Alors je divague et je dérive, mes mots à son oreille, mes lèvres contre son épiderme. |
| | | | (#)Dim 28 Juin 2020 - 23:09 | |
| Il devient le Père Noel et elle la barbière, c’est acté, c’est officiel. L’idée vient de nulle part mais elle n’est pas si stupide que ça, pour ses yeux amoureux et miraculeusement pas encore affectés par la mousse. Ses lèvres trouvent leur chemin jusque contre les siennes, elle sourit et elle est bien plus heureuse de la proximité avec lui que du bain improvisé dans cette maison bien trop chère pour eux. Ultimement, la brune souffle pour que la mousse s’envole comme le ferait une enfant jouant avec ses canards dans un bain de bulles. Son corps se replace le plus naturellement du monde contre ses épaules, elle glisse contre la paroi du bain comme si c’était là la chose la plus naturelle à faire pour des adultes en plein après midi. « Je t'apprécie correctement : ça c'est le genre de réponse qu'aurait Ziad. » Elle rigole avant de reprendre son sérieux la seconde qui suit, ses mains autour de l’avant bras de son mari et ses dents innocemment posées autour de ce dernier. C’est à peine s’il peut les sentir mais c’est certain qu’il se plaindra d’avoir été saigné jusqu’au sang. “C’est acceptable.” Son sourire remonte et ses lèvres sous son menton avec, il a l’air immense et c’est paradoxalement rassurant.
La pièce semble devenir leur maintenant qu’ils y sont depuis quelques minutes déjà et que ces dernières ne font que s’étirer un peu plus sans qu’aucun n’ait envie de bouger de là. Elle se sent bien, blottie contre lui dans cette pièce qui n’est pourtant pas la leur mais qui ressemble étrangement aux rêves qu’elle pourrait faire. Elle s’en moque de l’argent, elle s’en moque de l’excès, elle s’en moque du m’as tu vu. Tout ce qu’elle demande c’est le droit de continuer à rêve et la vie avec Matt est parfaite comme elle l’est actuellement. « Tu voudrais, qu'on ait un appartement à nous? » Parfaite, et pourtant. Son regard cherche le sien alors qu’elle fait remonter ses doigts dans ses cheveux mousseux et à peine mouillés. Si continuer à rêver lui convient parfaitement, n’en reste pas moins que l’idée d’avoir un chez eux qu’ils aient trouvé et imaginé ensemble la rend bien plus heureuse que n’importe quelle fantasmagorie. Si jamais elle ne lui a reproché et si jamais l’idée ne lui est venue à l’esprit, avoir une vie en dehors du DBD n’est pas quelque chose qu’elle voudrait refuser. “Tu es sûr ?” Elle est entrée dans sa vie et l’a chamboulée, elle s’est amenée elle et elle y a ajoutée deux chats et une infinité de produits dans la cuisine et la salle de bain. Elle est venue avec ses goûts et ses envies, elle a changé une infinité de choses. Il n’a jamais rien dit, il ne s’est jamais plaint et il était toujours le premier à vouloir la suivre dans ses plans et ses idées, la faisant l’aimer encore un peu plus à chaque fois. Jamais elle ne voudrait franchir la limite qu’elle ne connaît et pour la première fois de sa vie, le bien de quelqu’un d’autre semble passer avant le sien propre. “Je veux pas … Enfin si, je veux, je voudrais bien. C’est vraiment une bonne idée, même.” Mais ? Elle se détache à peine, simplement pour mieux l’observer, ses doigts désormais occupés à caresser sa nuque et s’enrouler autour de ses cheveux trop longs. “Je sais que t’aimes bien habiter au dessus du DBD. Je veux pas que tu changes pour me faire plaisir seulement.” Son propre bonheur repose désormais aussi beaucoup sur le sien mais elle se garde encore de le préciser. Si elle a beaucoup progressé de ce côté là, elle n’est pas encore capable de s’ouvrir à ce point et se laisser être vulnérable, encore moins en amour. « Et des peignoirs, et des toboggans, et de la mousse aussi. » Il fait toujours au mieux pour tout le monde, tout le temps, et elle ne peut que sourire un peu plus à chaque fois qu’il lui donne une nouvelle possible excuse pour se dérober ou que ses lèvres se reposent contre sa peau. “Je t’aime et Jolly et Ziad sont chiants et est ce qu’on pourrait tester un matelas à eau tu crois ? Et oh Matt je sais pas garder les secrets.” Douce ironie pour celle dont la vie n’est que secrets et mensonges pour tout le reste du monde. Ses mains ne cessent de dériver contre sa peau et le tissu qui s’y colle désormais, elle se fraye désormais un chemin autour de son torse et le serre contre elle. “Je voulais me faire un tatouage. Avec toi. C’était pour ton anniversaire, aussi, parce que tu mérites au moins quelque chose de bien.” De mieux que les baisers accompagnés de cris étouffés et de larmes qui n’avaient pas lieu d’être ; bien sûr qu’il mérite mieux que ça. L’idée est dans son esprit depuis bien longtemps et elle ne cesse de la tourner et retourner dans son esprit pour s’assurer qu’elle ne commettrait aucun impair. “C’est pas un signe de l’infini et c’est même pas un coeur, ni même nos prénoms calligraphiés bizarrement. Tu veux savoir ou tu veux la surprise ?” Elle pose la question doucement, posée, à l’aise comme si réellement toute la scène ne pouvait être autre chose que pure douceur et amour dégoulinant. |
| | | | (#)Jeu 2 Juil 2020 - 15:29 | |
| Ses mèches partent dans tous les sens et j'aide en rien à sa cause quand, si elle se concentre sur un truc une seconde et sur un autre la suivante, moi, j'ai une construction de mousse, de bulles et de crinière à peaufiner pour qu'elle soit pas juste plus grande que moi d'un centimètre mais maintenant d'un centimètre et d'une tignasse au complet. “C’est acceptable.” « Plaît-il. » mes lèvres embrassent son nez, mes dents le mordillent, mon rire se casse sur sa peau et mes bras eux, maintenant, leur priorité, c'est de la ramener à moi le plus possible.
“Tu es sûr ?” mes sourcils se froncent, bel idiot amoureux qui lance des plans sur la comète depuis qu'on a recollé les morceaux d'un date parfait qui a fini de la plus foireuse des façons. On a lancé le processus dans un hamac à l'autre bout de la ville en février et on continue en s'y appliquant au mieux depuis. « De la barbe? Pas trop. » t'es con Matt, de l'appartement, du nouveau chez-vous. Oh, okay. Focus dude. “Je veux pas … Enfin si, je veux, je voudrais bien. C’est vraiment une bonne idée, même.” mais? “Je sais que t’aimes bien habiter au dessus du DBD. Je veux pas que tu changes pour me faire plaisir seulement.” c'est pas que ça. C'est pas que pour elle, aussi égoïste ça puisse avoir l'air. C'est pour nous et ça me conforte au sens où elle veut que ce soit pour nous, aussi. On va prendre le temps de trouver un endroit que j'aimerai autant que l'étage au-dessus du DBD, on va trouver le temps de dénicher un appart où elle sourit et éclate de rire et laisse son regard briller autant que dans leur baignoire incrustée de diamants et de rubis et tout ira bien. « Ah mais c'était ça mon plan, en vrai. J'voulais que l'appartement soit recouvert de tapisseries de chats et qu'il y ait que des trucs pour faire des mugcakes dans les placards et qu'on teste toutes les teintes de rose et de paillettes pour les meubles ET pour la vaisselle et si tu te demandes la seule façon de t'assurer que j'arrête de dire de la merde c'est si tu m'embrasses, du coup je pensais aussi qu'on pourrait pousser la thématique Matt fait plaisir à Lily en érigeant une statue de toi en chewing gum à l'entrée et - » en attendant je jacasse et je désamorce et je dis n'importe quoi et je l'embrasse aussi, accessoirement. Elle l'a pas fait avant, c'est sa faute, mais à sentir ses lèvres contre les miennes j'parie que ça la dérange pas tant.
Y'a ses mains partout, les miennes avec, je pense que ce qui risque d'arriver dans les cinq prochaines secondes fait pas partie des trucs autorisés dans une visite guidée qui ne l'est plus mais on a déjà lancé le bain on est déjà fautifs laissez-nous nous aimer un peu guys, promis on est pas méchants. Juste elle quand je me trompe entre le rouge et le blanc et que je remplis sa coupe du mauvais et que le mélange est pas aussi bon qu'il le devrait. “Je t’aime et Jolly et Ziad sont chiants et est ce qu’on pourrait tester un matelas à eau tu crois ? Et oh Matt je sais pas garder les secrets.” « Mh? » pour l'instant, mes baisers tatouent sa nuque et sa mâchoire, ils tatouent sa peau partout où elle est froide et même là où elle est bouillante. “Je voulais me faire un tatouage. Avec toi. C’était pour ton anniversaire, aussi, parce que tu mérites au moins quelque chose de bien.” lentement, au ralenti, les caresses cessent pour que je puisse redresser mon regard et attraper le sien. « C'est pas mon chiffre chanceux 34 de toute façon. » on sait autant l'un que l'autre que le plan d'anniversaire de cette année n'était clairement pas celui imaginé à la base, n'en reste que ce je vois au creux de ses prunelles qu'autant cette soirée-là a fait mal, autant elle a permis de gratter des fissures ensemble, de les panser ensemble aussi. Y'a du bon. “C’est pas un signe de l’infini et c’est même pas un coeur, ni même nos prénoms calligraphiés bizarrement. Tu veux savoir ou tu veux la surprise ?” j'éclate de rire, l'embrasse encore, j'ai perdu le compte là de toute façon. « Je veux pas savoir. » que je chuchote contre sa joue. « Ah non oui je veux. » que je rattrape, éternel indécis pour les détails mais jamais pour le reste, surtout pas pour elle, pour nous. « Ok finalement oublie, surprise, fais-moi la surprise. » un nouveau baiser, un rire avec. « Mais si tu veux donner un indice tu peux aussi. » et une supplication de plus, bien sûr.
Ça cogne de l'autre côté de la porte et j'exagère l'air effrayé, apeuré au passage. « Tout va bien ici? » si elle arrive à retenir son souffle, on peut facilement se cacher sous l'eau sans jamais être repérés. On est pas à une effraction près. Qu'est-ce que Jolly et Ziad feraient? |
| | | | (#)Sam 4 Juil 2020 - 19:16 | |
| Il s’applique à lui faire la plus belle coupe de cheveux du monde et elle elle s’applique seulement à tenter de l’embrasser sans trop avoir à bouger la tête pour qu’il soit fier de son chef d’oeuvre. « De la barbe? Pas trop. » Il a rigolé le premier et elle ne fait que suivre le mouvement une fois de plus, pas désolée le moins du monde de toujours ponctuer ses phrases de la même manière.
Alors elle dit deux mots, elle essaye de pour une fois faire les choses bien dans son couple, lequel en vaut pour une fois la peine. Elle a déjà grillé bien trop d’étapes du processus pour lui demander de continuer à ce rythme effréné un jour de plus, pourtant elle est bien trop enjouée de son idée pour lui dire non. Lily ne veut pas refuser, elle ne veut pas ralentir, elle ne veut pas quoi que ce soit d’autre qu’une maison à eux qu’ils auront choisi ensemble. « Ah mais c'était ça mon plan, en vrai. [...] » Peut être qu’il parle trop vite mais la brune en écoute chaque mot et chaque intonation, chacune ayant son importance particulière. Son sourire s’étend un peu plus encore et la vérité, la seule, c’est qu’elle n’a pas envie qu’il s’arrête de soliloquer parce qu’il le fait bien mieux que personne et que dans ces moments là, elle devient plus attentive que jamais. Il rêve, il divague, il assemble les pièces d’un puzzle auquel elle n’avait même jamais pensé mais oh qu’elle l’aime quand il est comme ça ; peut être qu’elle l’aime même un peu plus quand il fait ça mais c’est déjà compliqué au vue de son amour pour lui en temps normal. Cheesy, vous dîtes ?
A ses baisers elle répond par d’autres, incapable de rester impassible devant lui. Ses mains divaguent entre sa mâchoire et ses cheveux lesquels ont étonnamment été épargnés de la mousse. « C'est pas mon chiffre chanceux 34 de toute façon. » Lily se recule à peine, un seul et simple centimètre pour capter son regard et y ajouter un sourire rassurant. Ses doigts jouent de ses mèches, maintenant, elle lui crée des couettes invisibles et tente de l’apaiser à sa manière. “Ca pourrait le devenir.” L’année est longue encore, ils ont de belles choses de prévues et elle sait que maintenant au moins plus rien ne pourrait les séparer.
De belles choses d’ailleurs dans lesquelles elle inclut égoïstement son idée de tatouage et Matt lui y ajoute toute son indécision. « Je veux pas savoir. » Il chuchote contre sa joue et elle lève un sourcil amusé, ah bon ? « Ah non oui je veux. » Cette fois-ci elle pouffe de rire sans ne pouvoir se contrôler avant de finalement placer sa main sur sa bouche pour ne pas qu’on puisse l’entendre. « Ok finalement oublie, surprise, fais-moi la surprise. » Le rire est alors plus discret, le baiser qu’elle échange l’est beaucoup moins. « Mais si tu veux donner un indice tu peux aussi. » Elle aurait pu lui donner un indice dès le départ s’il ne s’était pas tant obstiné à l’embrasser. Pour autant, elle ne semble pas lui en vouloir d’aucune manière et elle glisse jusqu’à son oreille pour lui murmurer ce qui semble être le plus important secret de l’univers. “Tu vas aimer.” Ce ne sera pas comme dans ces émissions ou deux personnes se font choisir leur tatouage par l’autre et où c’est un truc horrible à peu près 105% du temps. Là ça ne sera pas horrible, c’est promis. Trente quatre ne lui portera pas plus de tort.
Les gros yeux de Lily arrivent en même temps que les coups sur la porte, laquelle ils ont pensé à fermer à clé par on ne sait quel miracle. « Tout va bien ici? » Ses yeux se reposent de nouveau en direction de son mari, accompagnés du plus espiègle des sourires de la gamine prise sur le fait mais qui ne s’en veut pas le moins du monde. “Erhm oui ça va, on … vérifie si tout fonctionne.” Elle vérifie si le bain est assez glissant, elle vérifie à quel vitesse l’eau peut couler dans le siphon, elle vérifie à quel point elle peut renverser Matt pour se retrouver totalement immergée à son tour et mettre à mal sa splendide coiffure. Les baisers qu’elle lui dérobe entre deux tentatives pour retirer le shampooing de ses cheveux ne sont pas dénués de sens pour autant et ce sont autant de je t’aime qu’elle se garde de prononcer plus tard. Ses mains remontent le long de la chemise trempée de son mari et elle s’amuse aujourd’hui de la situation alors qu’elle en aurait été horrifiée, quelques mois plus tôt à peine.
“Vous devriez avoir honte, la tuyauterie de cette demeure est totalement à revoir ! Elle a l’air outré la trentenaire, elle fronce les sourcils et elle garde son regard glacé dans celui de l’agente immobilière. Ils sont trempés et leurs chaussures font un bruit atroce à chaque nouveau pas alors que leurs pantalons dégoulinent. Elle a encore un peu de shampooing dans les cheveux et lui dans la nuque ; sa nuque d’ailleurs où s’est malencontreusement retrouvé un peu du rouge à lèvre de sa femme - la faute à la tuyauterie, donc. “On ne recommandera pas cette maison à aucun de nos amis, c’est intolérable !” Elle en rajoute un peu pour la forme et elle tourne les talons, s’en va, se la joue fière alors qu’il n’y a rien pour l’être. Ses doigts se frayent un chemin entre ceux de son mari, leurs alliances s’accrochent et elle ne le dira pas mais ses cheveux se prennent dans son visage alors qu’elle tourne la tête trop vite et trop fièrement, comme ils le font dans les films.
Ce n’est que lorsque Matt revient à sa hauteur avant qu’ils franchissent de nouveau la porte d’entrée qu’elle étend son cou près de lui pour murmurer à son oreille une dernière fois, infiniment heureuse. “Tu crois qu’il nous faut combien de temps pour accéder à la plage, d’ici ?” Ils sont déjà trempés, alors autant en profiter. |
| | | | (#)Dim 26 Juil 2020 - 22:38 | |
| Alors je vais l'aimer le tatouage. Je vais l'aimer et elle le dit avec tellement d'assurance et de confiance que j'ai juste envie de l'embrasser un peu plus longtemps, quand bien même on défonce la porte de la salle de bain entre temps. Bon, défoncer est un grand mot, en vrai ils font juste cogner discrètement mais j'ai déjà lu à quelque part (NDLR : dans Cosmopolitan, oui, Matt lit Cosmopolitan mais il dira que c'est Jill qui le lit à sa place) que les gens riches et célèbres étaient aussi les pires drama queens de l'univers. Alors évidemment que le personnage comme ses allocutions en sont désormais exagérés.
“Vous devriez avoir honte, la tuyauterie de cette demeure est totalement à revoir !" « Elle coule, elle grince, elle coule encore et y'a même de la mousse qui s'échappe des robinets c'est à n'y rien comprendre! »
C'est Lily qui lance le bal, me rendant bien plus fier qu'elle soit ma femme que tous les autres moments où elle a su le faire sans même essayer rien qu'aujourd'hui. On est clichés et on s'aime, probablement que les deux sont reliés mais c'est pas pour autant que ça peut en être diminué.
“On ne recommandera pas cette maison à aucun de nos amis, c’est intolérable !” « Même nos pires ennemis ne méritent pas de se retrouver dans un tel taudis! »
Là c'est cool, parce qu'elle ajoute même une démarche de reine, un porté avec, et quand elle file hors de la pièce j'en suis presque flabbergasté. C'est qu'elle pourrait parfaitement jouer le rôle du cool guy who doesn't look at explosions et si j'avais pas eu peur d'enclencher le système d'alerte à incendie j'aurais probablement allumé mon briquet dans son sillage rien que pour faire l'effet et tout le reste. À la place je pique effrontément, l'air fermé et les sourcils haussés, deux peignoirs l'un pour ses épaules à elle et l'autre pour mes épaules à moi. La baignoire qui coule nous a probablement filé un début de rhume et ce serait honteux ça aussi, pour leur open house, qu'on le scande à tous vents. On fait ça pour l'agente d'immeuble, rappelez-vous.
“Tu crois qu’il nous faut combien de temps pour accéder à la plage, d’ici ?” « T'es parfaite. Veux-tu m'épouser? »
Ça c'est cadeau, ça c'est gratuit aussi, quand mon bras s'étend autour de ses épaules rien que pour la rapprocher encore plus. Encore heureux, on a pensé à installer les planches de surf sur le toit de la voiture ce matin, en se disant que le critère "moins de temps possible pour se rendre à la plage = victoire pour l'appartement" prendrait tout son sens.
Dehors la brise est bonne et dehors le soleil brille très haut encore. C'est assuré qu'on attrapera pas les vagues intenses de matinée mais plutôt celles d'après-midi qui sont correctes, en vrai. Elle sont plus calmes ouais, mais c'est pas moi qui vais m'en plaindre. Surtout pas quand entre deux d'entre elles c'est toujours vers Lily que je paddle, comme un con amoureux, comme un gamin éperdu, comme un imbécile heureux. C'est là où j'hésite à chaque fois entre l'embrasser elle et ses lèvres salées par l'eau ou la tirer en bas de sa planche rien que pour sauter la rattraper à nouveau. |
| | | | | | | | three nights under streetlights (lilymatt) |
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