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Message(#)love and hate (keith) EmptyVen 12 Juin 2020 - 18:55

KEITH & LIVIA
Love and hate
No more pain and no more shame and misery
You can't take me down
You can't break me down


Octobre 2008. S’il y avait une chose dont Livia était persuadée, c’est qu’elle correspondait parfois un peu trop à l’expression trop bonne, trop conne. Non pas qu’elle ne fasse pas preuve de mauvais caractère parfois, mais elle avait une tendance influençable qui la rendait manipulable par des personnes parfois dépourvues de sa sensibilité. Elle voyait le bien en chacun, trop facilement, trop rapidement. Cela faisait à peine quelques mois qu’elle était arrivée en Australie, depuis son Italie natale dans laquelle elle avait grandit dans un cocon. Peu aimant, certes, mais protégé de la dureté de la vie et des déconvenues régulières qui l’accompagnaient. Elle avait pourtant vécu une adolescence normale, entourés d’amis et d’histoires parfois ridicules ayant entrainé des disputes qui ne méritaient même pas leur nom, mais elle n’avait jusque là jamais été trahie – ni même vraiment prise pour une idiote. Ce n’était que maintenant, à vingt-trois ans passés, qu’elle découvrait cette désagréable sensation nichée au creux de son ventre, mélange de colère, d’incompréhension et de manque. Manque d’une explication, surtout, alors que cela faisait désormais trois semaines que Keith n’avait daigné lui donner de nouvelles. Les premiers jours, elle avait envoyé bien trop de messages pour une personne sensée comme elle, puis ses amies lui avaient fait comprendre que se calmer sur le harcèlement serait sûrement une stratégie bien plus efficace. Cela faisait donc près d’une semaine qu’elle avait laissé tomber l’affaire – du moins en apparence, car en fond d’elle, elle bouillait de ne pas comprendre comment elle en était arrivée là. A avoir l’impression de n’avoir été qu’un jouet, qu’un amusement passager qu’on ne daignait même pas informer que la partie était terminée. Elle ne se considérait pourtant pas comme une idiote finie qui se laissait avoir naïvement par les mecs – jusque-là, elle avait plutôt l’impression d’avoir contrôlé ses relations, et d’avoir réussi à s’en détacher sans que cela ne la tiraille des semaines durant. Mais cette fois-là, la disparition soudaine et inexpliquée de Keith lui avait laissé un arrière-goût amer en travers de la gorge, qu’elle n’arrivait pas à faire disparaître malgré sa volonté d’oublier celui qu’elle qualifiait désormais comme un gros con. Dire qu’elle s’en était même inquiétée, et avait été jusqu’à contacter un de leurs amis communs, pour savoir si Keith allait bien – lorsqu’elle avait su que oui, elle avait alors compris qu’il la prenait vraiment pour la dernière des imbéciles et l’évitait volontairement. Elle aurait pu concevoir qu’il n’ait pas le temps de la voir, mais le fait qu’il ne daigne même pas lui donner signe de vie et répondre à ses messages – parfois désespérés – laissait clairement entrevoir qu’il ne lui accordait pas l’importance qu’elle pensait mériter. Ils ne connaissaient pas depuis très longtemps, et Livia aurait été loin de qualifier cette relation comme réellement sérieuse, mais elle était très vite tombée sous le charme du futur policier. Il avait ce petit sourire en coin, cet air déterminé et empli de confiance en lui qui avaient suffi pour qu’elle l’écoute avec attention la première fois qu’il l’avait approchée. Et puis, c’était le premier Australien qu’elle rencontrait, elle qui n’avait toujours fréquenté que des Italiens – cela n’aurait dû avoir aucune incidence, mais avait joué sur le désir de Livia d’apprendre à le connaître davantage. Cela faisait donc quelques semaines qu’ils se voyaient régulièrement, au point qu’elle n’ait pas du tout été préparée à ne plus avoir de ses nouvelles du jour au lendemain – elle pensait que tout se passait bien, pourtant, et qu’ils partageaient de nombreux points communs qui rendaient leurs moments passés ensemble agréables et vrais. Mais elle avait eu tout faux, visiblement.

Ce soir-là, elle ressassait cette histoire une fois de plus, tournant en boucle dans sa tête les différentes interrogations auxquelles elle n’avait jamais aucune réponse, car elle ne pouvait y répondre pour lui. Elle s’était bien imaginé des dizaines de scénarios, s’était dit qu’il fallait juste passer à autre chose et ne plus chercher à le contacter – mais elle ne comprenait pas comment les gens pouvaient disparaître du jour au lendemain, sans jamais s’expliquer ou regretter. Tandis qu’elle se préparait pour la énième fois une soupe instantanée, lovée au creux du canapé de son studio, elle se releva lorsqu’un coup frappé à la porte la tira de ses pensées. Sans doute une de ses amies, qui passait voir si elle allait mieux que la veille – bien qu’elle n’en soit pas au point de se laisser aller et de ne plus sortir de chez elle, au contraire, cela se voyait sur ses traits qu’elle était préoccupée et pas vraiment dans son assiette. Lorsqu’elle tira la porte avec élan, elle fut stoppée net en découvrant Keith devant elle. L’expression qui s’afficha sur son visage donna l’impression qu’elle venait de voir un fantôme, comme si elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il apparaisse devant elle ainsi, sans prévenir. Après tous ces messages et ces jours sans nouvelles, le voir se présenter chez elle était bien la dernière chose qu’elle aurait imaginé. Quelque peu sous le choc, elle écarquilla les yeux, partagée entre l’envie de l’insulter, de lui claquer la porte au nez, ou de l’assaillir de questions sans attendre. « Je suis contente de voir que t’es pas mort. » Contente était un bien grand mot, mais sa voix trahissait un sarcasme qui ne laissait aucun doute. Elle tentait tant bien que mal de ne pas lui lâcher à la figure tout ce qu’elle avait emmagasiné en elle, mais se résolut à l’idée que s’il était là, c’était sans doute qu’il était prêt à s’expliquer. Et des explications, elle en voulait. Alors, presque à contre-cœur, elle s’écarta de l’embrasure pour le laisser entrer, prête à entendre la vérité ou les bobards qu’il lui avait peut-être préparé. Son ressentiment envers lui effleurait la surface, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de le trouver toujours aussi beau maintenant qu’il était en face d’elle – et elle se haïssait déjà de penser cela alors qu’il ne méritait plus qu’elle ait ce genre de pensées. Déterminée à ne pas le laisser s’en tirer si facilement, ou à jouer de son charme pour l’adoucir, elle prit les devants. « Du coup c’est quoi l’excuse ? Ton téléphone n’avait plus de batterie et ton chien a mangé le chargeur ? Ou alors t’as déjà une copine et t’avais oublié de me le dire ? » Tant de possibilités lui étaient passées par la tête qu’elle ne pouvait humainement les énumérer, mais elle s’était préparée à presque tout – ce qui ne ferait pas forcément moins mal une fois qu’il prononcerait lui-même les mots.
@Keith Weddington


Dernière édition par Livia Visconti le Jeu 27 Aoû 2020 - 19:56, édité 3 fois
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Message(#)love and hate (keith) EmptyLun 15 Juin 2020 - 18:47


Love and hate
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Enfin. J’en voyais le bout. Après des années entières passées à l’académie, j’arrivais dans la dernière ligne droite de cette course effrénée que je voulais mener avec brio. Je voulais rendre mes parents fiers de moi, même si je savais pertinemment que mon père désapprouvait totalement ce choix de carrière pour lui-même avoir été dans le milieu, j’avais à cœur de lui prouver qu’il se trompait totalement sur mes capacités et ma probable réussite. Pourtant il y a une chose que je n’avais pas envisagée en intégrant les forces de l’ordre, c’était l’attrait de la gente féminine pour l’uniforme. Et ce ne serait que mentir de dire que je n’avais pas envie d’user de mes charmes et de cet atout pour profiter un peu de la vie. Car malgré tout, je restais un jeune homme, sûr de lui, ayant une facilité à parler et converser avec autrui qui faisait que je n’étais pas le dernier à trouver une femme à charmer. Malheureusement, ce côté bourreau des cœurs ne me satisfaisait que sur du court terme, ne supportant pas blesser les gens de part mon comportement. Assez contradictoire en sorte, à tel point que généralement je disparaissais dans la nature le temps de remettre les choses au clair dans mon esprit. C’est ce que j’ai fais avec Livia. Cette jeune italienne resplendissante rencontrée à son arrivée en terre Australienne. Celle que je n’eus pas de mal à séduire et qui restait pourtant accrochée à cette relation éclair que nous avions pu avoir. Je n’avais pas compté les nombres de messages reçus, d’appels manqués, le tout mêlant désespoir, peine, impatience pour finir sur de la colère et du dégoût. C’était ce que j’avais ressenti en les parcourant en diagonale, espérant que l’orage ne cesse et que la tempête se calme. Car je n’étais pas prêt et étais loin d’avoir imaginé ce genre de scénario lorsque mes lèvres étaient venues chercher les siennes pour la première fois. Loin de là.

Tout comme je n’avais pas pensé que revoir la jeune femme, lui faire découvrir ma ville natale et profiter du bon temps à ses côtés, me coûterait autant. Je pensais que les choses étaient claires comme de l’eau de roche et n’avait donc pas explicité le fait que je faisais parti de ceux qui prenaient peur en entendant le mot « couple ». J’avais une carrière à préparer, des résultats à obtenir et mon esprit était déjà bien trop embourbé dans toutes ces méandres. Je passais aussi du temps en compagnie de Danika lorsque l’académie nous octroyait des temps de repos. J’avais la fâcheuse impression de devoir me couper en deux, et le choix fût vite fait quant à la partie que j’abandonnais, à contre-cœur malgré tout. Livia payait les pots cassés de mon incapacité à éclaircir les choses quand il s’agissait de sentiments, et malgré ces trois semaines qui avaient été agréables, je n’avais pas assumé de lui briser le cœur. Je compris cependant qu’il était peut-être temps d’assumer mes actes quand une connaissance commune me raconta que la jeune italienne lui avait demandé de mes nouvelles. L’étau se resserrait et même si je gardais bonne figure, je m’en voulais intérieurement. J’avais d’ailleurs passé la journée à prendre conseils aux côtés de ma belle-mère, conscient qu’elle était l’une des rares à avoir l’oreille attentive et le bon mot au bon moment. Je compris donc à ses paroles vide de tout jugement que la moindre des choses était de me rendre au domicile de la jeune femme, lui offrir l’explication qu’elle attendait tant pour passer à autre chose. Car les non-dits étaient meurtriers.

J’avais une bonne mémoire géographique et sans grande difficulté, je m’étais retrouvé face à la porte du studio de la jeune femme, hésitant un moment avant de frapper un coup sec contre cette dernière, attendant la tête basse tout en tapotant du bout du pied le rythme de la musique que je me chantonnais en tête pour passer le temps. J’espérais intimement que la porte ne s’ouvre pas, n’étant pas forcément prêt à ce qui se trouvait derrière et pourtant, j’entendis le bruit de la serrure se déverrouiller, faisant cesser mon cœur de battre. « Bonsoir Livia… » murmurais-je dans un léger sourire presque désolé de la déranger à cette heure si tardive et surtout de la prendre au dépourvu. Je notais très rapidement ses traits qui étaient tirés, signe d’un esprit peu serein en espérant que je n’étais pas le responsable de son état. Je grimaçais à sa remarque acerbe, bien conscient qu’elle en avait parfaitement le droit et qu’elle était d’une justesse implacable. Je me retenais même de lui répondre sur le même ton, faisant taire ma répartie pour l’une des rares fois tandis que j’entrais dans son studio, jetant un rapide coup d’œil aux alentours. « Je te dérange peut-être… » fis-je remarquer en sentant l’odeur de son rapide repas et la position des coussins posés sur son canapé. Je m’apprêtais même à prendre la parole en voulant lui expliquer que ce ne serait pas long, que j’allais tout lui expliquer et que j’étais désolé mais elle me devança, et me surprit même. Elle en était donc à ce point ? A imaginer les différents scénarios des plus risibles pour s’expliquer quelque chose qui résidait dans une vérité simple ? Je retirais mon blouson, conscient que la discussion risquait de durer plus longtemps que prévu et je le déposais sur le haut du canapé, croisant mes bras face à elle dans un léger rire ironique. « Ni l’un. Ni l’autre. Et encore moins le dernier. » répondis-je dans le plus grand des calmes pour compenser la colère que je sentais naître dans la voix de la jeune femme. Je me surpris même à admirer de nouveau la pureté de ses traits et la douceur de son visage, m’arrachant comme la première fois que nous nous étions rencontrés, un sourire presque béat. « Tu me laisses parler ou tu as encore des idées farfelues à énumérer? Non parce que le cas échéant, je vais peut être prendre place sur le canapé pour t'écouter ! » lui demandais-je en m’approchant d’elle, réduisant la distance qui avait été mise dès le départ entre nous. « Je suis désolé Livia. Désolé de te décevoir si je t’apprends qu’aucun scénario tordu ne justifiera mes actes… » lui dis-je simplement, tentant de mettre des formes à une réalité qui était à la fois si simple et si compliquée à avouer : je ne voulais pas m’accrocher à une quelconque relation sentimentale. « Mais avant tout, laisse moi te faire un repas digne de ce nom… Parce que tu me sembles épuisée et que ces soupes ne te nourrissent pas assez… » lui fis-je remarquer en retroussant les manches de mon pull, retirant ma montre. Etais-je en train de tenter de gagner du temps ? Bien entendu… Car croiser son regard avait chassé toute ma confiance habituelle. Et qu’il me fallait du temps pour trouver les mots. Ceux qui ne la détruiraient pas plus que ce que j’avais moi-même brisé.



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Message(#)love and hate (keith) EmptyVen 26 Juin 2020 - 20:38

Livia se retint de répondre d’une remarque acerbe aux premiers mots du jeune homme devant elle, qui tentait malgré tout d’afficher un sourire. « Bonsoir Livia… Je te dérange peut-être… » En effet, il la dérangeait, mais c’était davantage parce qu’il ne l’avait justement pas dérangée suffisamment des derniers jours. Passer d’un silence total à une visite à l’improviste avait eu le don de surprendre la brune, qui n’avait pourtant pas pu se retenir de démarrer les hostilités instantanément, ne prenant même pas le temps de réellement le saluer autrement que par un maigre « bonsoir » celui qui était à l’origine de ses contrariétés du moment. Alors qu’elle l’avait laissé entrer pour lui donner une chance de s’expliquer sur sa disparition impromptue, il pris le temps de retirer son blouson avant de se tourner vers elle. Le sourire narquois qu’il affichait ne la faisait pas rire du tout, même si lui avait l’air de s’amuser de ses suppositions justifiant son absence de réponse – qui, maintenant qu’elle les avait entendues à voix haute, étaient peut-être parties trop loin alors qu’elle n’en savait strictement rien. « Ni l’un. Ni l’autre. Et encore moins le dernier. » Un soupir de soulagement quitta la jeune femme, ce qui eut pour effet de la faire redescendre d’un cran et l’empêcher d’enchaîner immédiatement sur l’interrogatoire. Malgré tout, rien ne lui prouvait qu’il était honnête – après tout, le mensonge n’était-il pas la première arme de ceux qui avaient réellement quelque chose à cacher ? Elle avait envie de le croire, mais elle l’avait trop maudit ces derniers jours pour avaler ses paroles sans en douter. « Tu me laisses parler ou tu as encore des idées farfelues à énumérer ? Non parce que le cas échéant, je vais peut être prendre place sur le canapé pour t'écouter ! » Il avait prononcé ces mots sans s’énerver, ce qui eut le mérite de ne pas nourrir la colère de la jeune femme, au contraire – s’il était monté dans les tours aussi vite qu’elle, nul doute qu’elle aurait suivi l’escalade et que l’échange aurait flirté avec les mauvaises limites de la politesse. Alors qu’il s’était approché d’elle, elle l’avait laissé faire, le regard méfiant mais bien incapable de reculer. Sans s’en rendre compte, la brune s’était inconsciemment laissée avoir par cette approche, qui, en réduisant la distance qui les séparait, calmait également les velléités de conflit.

Alors, sans se départir de son air de défiance qui montrait bien à quel point il ne réussirait pas à l’amadouer si facilement, elle baissa néanmoins les armes le temps de quelques instants. « Je t’écoute. » « Je suis désolé Livia. Désolé de te décevoir si je t’apprends qu’aucun scénario tordu ne justifiera mes actes… » Au moins, il reconnaissait visiblement que son comportement n’était pas exempte de tout reproche. « Mais avant tout, laisse-moi te faire un repas digne de ce nom… Parce que tu me sembles épuisée et que ces soupes ne te nourrissent pas assez… » Les yeux de la brune se teintèrent de surprise lorsqu’il commença à retirer sa montre en vue de préparer le-dit repas. Livia ne savait pas bien à quel jeu il tentait de jouer, s’il était là pour s’excuser ou simplement pour ré-apparaître dans sa vie comme si de rien n’était. S’il pensait s’en tirer sans explication, il se voilait la face, et elle préférait encore le mettre dehors plutôt qu’il tente de l’embobiner. Une part d’elle aurait bien balayé les dernières semaines pour se laisser aller à nouveau à la simplicité de leur relation, mais cette dernière ne valait pour autant pas la peine qu’elle s’écrase et mette ses ressentiments de côté. La brune ne se voilait pas la face, elle avait bien conscience que la policier n’était pas l’homme de sa vie, et elle ne comptait donc pas tout lui passer et le laisser la traiter comme un vulgaire jouet. Pour autant, elle devait bien avouer que se trouver face à lui permettrait enfin de mettre les choses au clair, et de se décharger des doutes et des déceptions qu’elle portait sur ses épaules depuis trop longtemps. « J’ai déjà mangé, mais sers-toi si tu veux préparer un truc. » En réalité, elle n’aurait pas dit non à un vrai repas, et son estomac était loin d’être rassasié, mais elle n’avait aucune envie de l’acclamer pour son attention, et encore moins de lui donner raison sur ses yeux fatigués. De ce qu’elle voyait, c’était surtout une occasion pour lui de ne pas rentrer dans le vif du sujet tout de suite. « C’est très sympa de vouloir cuisiner mais à quoi tu joues ? » Elle ne pouvait tout simplement pas attendre pour obtenir les explications qu’elle pensait mériter. « Y a une bonne raison au fait que tu m’aies juste ignorée pendant des semaines, du coup ? » Elle qui était parfois du genre à tourner autour du pot pour apaiser les conflits, elle avait clairement sauté les deux pieds dans le plat cette fois. « Je comprends pas ce que tu fais là alors que t’étais même pas capable de répondre à un message. » Et la brune le cherchait du regard, bien décidée à ce qu’il ne se défile pas. A part s’il comptait couper des oignons – là, elle voulait bien le regarder souffrir, ce serait le moindre des maux pour lui.

@Keith Weddington
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Message(#)love and hate (keith) EmptyMer 29 Juil 2020 - 6:50


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Le timing ne me semblait pas tout à fait adapté à en voir l’air étonné que m’offrait Livia en guise d’accueil. Loin de moi l’idée même d’être accueilli à bras ouverts entre ces murs. Et pourtant une partie infime et probablement utopiste de mon esprit avait imaginé un scénario bien moins compliqué à affronter. Pourtant, je m’étais enlisé moi-même dans cette situation, pris entre l’étau de sentiments, le désir charnel et mon incapacité à admettre que je n’étais pas fait pour une relation. Les choses s’étaient accélérées en un claquement de doigt que la chose la plus logique que j’avais trouvé à faire était de fuir. J’avais préparé tellement de discours, de possibilités de réactions de la part de Livia, que je ne savais plus où mettre la tête. J’étais entré chez elle, le premier pas était enclenché. Cependant, jamais je n’aurais imaginé que tout ces scénarios disparaitraient en apercevant son doux visage empli d’incompréhension et de méfiance. J’étais face à la dure réalité de mes actes. Je venais de blesser une femme qui ne le méritait pas. Assumer n’était pas mon fort, et même si elle me laissa l’occasion de m’exprimer, je ne réussissais qu’à formuler de piètres excuses. Et je me rappelais que parfois il valait mieux allier l’acte à la parole. Mais la seule chose que je voyais à faire actuellement, c’était de cuisiner.

J’ouvrais ses placards, tombant sur tout un tas de nouilles iophélisées, de plat tout préparés et mon regard se tourna vers la jeune femme qui m’avouait avoir déjà mangé. Je sortais donc un de ces dits paquets, le levant par-dessus mon épaule pour être sûr qu’elle l’aperçoive tout en restant dos à elle, la tête dans les placards. « Ce n’est pas un repas ça, Liv. Tout comme les soupes instantanées ou les plats réchauffés… » laissais-je en suspens tandis que je refermais les placards, dépités de ce que je venais d’y trouver. « Tu m’étonnes que tu aies cette tête… » rajoutais-je tandis que je changeais de placard pour continuer ma recherche de nourriture. Elle n’attendit pas longtemps pour me rappeler à l’ordre quant à l’objet de ma visite, m’arrachant un soupir. « Je ne joue pas Livia… Ce n’est pas parce que je t’ai offert un silence-radio en bonne et due forme que je peux accepter de te voir comme ça… » dis-je en pointant mon index de sa tête à ses pieds. Mais je compris rapidement que quoi que je pusse lui expliquer, elle voulait entendre la vérité, et sans détour.

Je cessais donc de m’affairer dans sa cuisine, décidant de m’appuyer le dos contre son meuble, mes bras croisés contre mon torse, tout sourire ayant disparu. Elle venait de me prendre au dépourvu n’ayant pas prévu qu’elle fonce tête baissée dans la conversation. Comme quoi, je l’avais probablement mal cerné. « Je ne sais pas si elle te paraîtra bonne à tes yeux… Mais elle existe au mien… » commençais-je en cherchant mes mots, mon regard fuyant le sien. « J’ai eu peur… J’ai cru que tu commençais à avoir des sentiments pour moi Livia… » avouais-je sans détour, d’une voix totalement détachée. « Je me suis dis que si je ne répondais plus, si je disparaissais, cela tempèrerait la chose… » poursuivais-je tandis que je m’approchais d’elle. « Puis on m’a dit que tu avais essayé de prendre de mes nouvelles… Que tu t’inquiétais… J’ai compris alors que je te devais une explication… Mais à voir le laisser-aller que tu as, c'est moi qui aurait dû m'inquiéter pour toi... » dis-je pour justifier ma présence entre ces murs ce soir. Je posais mon regard dans le sien, surpris de l’apprécier toujours autant. Elle avait un charme indéniable, c’était une évidence. Je m’approchais d’elle légèrement, ma main venant chercher la sienne. « Je suis désolé Livia… Ce n’est peut-être pas ce à quoi tu t’attendais… » Je m’arrêtais une fraction de secondes, laissant remonter mes doigts le long de son bras avec délicatesse. « Je ne suis pas fait pour une relation Livia. Tu mérites mieux… » Mes doigts s’arrêtèrent à la naissance de son menton, déviant vers sa joue que je caressais de mon pouce. « Je n’ai pas compris pourquoi tu t’étais entêtée à m’écrire… Je les ai lu tes messages… Et ne pas y répondre fût compliqué… Pourtant je l’ai fait pour toi… » argumentais-je comme si le comportement que j’avais eu était celui d’un preux chevalier. Mes lèvres se pincèrent lorsque mon regard se posa sur les siennes et je me surpris de la désirer toujours autant. « Mais tu aurais peut-être préférée que je te dise que mon portable s’était noyé dans une bouche d’égoût, que le chien que je n’ai pas été décédé, ou alors que j’avais craqué pour une autre femme rencontrée dans un bar ? » tentais-je de lui demander dans un demi-sourire teinté de sarcasme. « Après… On peut toujours… se voir pour profiter de la vie ? » repris-je avec un peu plus de sérieux. Car après tout, il n’y avait pas que l’engagement dans la vie.

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Message(#)love and hate (keith) EmptySam 10 Oct 2020 - 20:23

Livia haussa les sourcils en voyant Keith s’affairer dans les placards, visiblement bien décidé à lui préparer à manger alors qu’il n’avait en revanche pas été capable de lui donner signe de vie pendant des semaines. La brune pouvait concevoir que tout le monde n’avait pas les mêmes priorités, mais qu’il ne vienne pas lui faire croire qu’il s’inquiétait du contenu de son estomac alors qu’il ne s’était visiblement pas inquiété le moins du monde de ses messages à répétition. « Ce n’est pas un repas ça, Liv. Tout comme les soupes instantanées ou les plats réchauffés… Tu m’étonnes que tu aies cette tête… » Livia ne put retenir un air outré – c’est lui qui venait lui rappeler qu’elle avait une sale tête, en plus, alors qu’il n’y avait pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il faisait partie des raisons qui l’avait mises dans cet état ? « T’es mal placé pour juger de la tête que j’ai. » Et puis qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre qu’elle ait un sale tête, puisque visiblement, jusqu’à ce soir, il ne semblait pas décidé à la revoir ? « Je ne joue pas Livia… Ce n’est pas parce que je t’ai offert un silence-radio en bonne et due forme que je peux accepter de te voir comme ça… » Quelques semaines auparavant, elle aurait pu se laisser avoir par ce genre de paroles et se convaincre qu’en fin de compte, il devait tenir à elle puisqu’il prononçait ce genre de mots. Mais le brun était allé trop loin, et trop de ses connaissances lui avait dit qu’elle ne méritait pas de se faire traiter comme ça pour qu’elle réussisse à le croire sur parole. Des inquiétudes lancées au dernier moment ne valaient rien, et encore moins quand il en était à l’origine, ce que lui-même devait tout de même imaginer.

L’italienne le laissa jeter un œil à ses placards seulement quelques secondes supplémentaires avant de le couper dans son affaire, trop impatiente d’obtenir des explications pour pouvoir attendre qu’il ait fini d’inspecter un appartement où ne remettrait sûrement jamais les pieds – du moins, cela semblait mal parti. Keith finit par abandonner ses recherches pour se tourner vers elle, plutôt que d’éviter sa question, ce qui était déjà un pas qu’elle appréciait, plutôt qu’il fasse l’autruche et prétende qu’ils n’avaient aucune discussion à avoir. « Je ne sais pas si elle te paraîtra bonne à tes yeux… Mais elle existe au mien… » Au point où ils en étaient, Livia s’attendait presque à tout, et surtout à des excuses plus invraisemblables les unes que les autres. « J’ai eu peur… J’ai cru que tu commençais à avoir des sentiments pour moi Livia… » La brune leva un sourcil, à la fois étonnée qu’il se révèle finalement plus honnête qu’elle l’avait espéré, mais aussi surprise qu’il ait pu se faire ce genre d’idée alors qu’elle n’avait pas eu l’impression d’être pressante – du moins, lorsqu’ils se voyaient encore. Par la suite, elle avait peut-être abusé sur le nombre de messages, mais simplement car elle ne supportait pas d’être ignorée et considérait cela comme un des pires manques de respect. « Je me suis dit que si je ne répondais plus, si je disparaissais, cela tempèrerait la chose… Puis on m’a dit que tu avais essayé de prendre de mes nouvelles… Que tu t’inquiétais… J’ai compris alors que je te devais une explication… Mais à voir le laisser-aller que tu as, c'est moi qui aurait dû m'inquiéter pour toi... »

Livia restait silencieuse, essayant de composer ses idées pour faire comprendre au brun qu’il s’était fourvoyé, et que si elle appréciait le voir et considérait que leur relation était supposée être exclusive, elle n’était pourtant pas dans l’état d’esprit de s’engager sérieusement. « Je suis désolé Livia… Ce n’est peut-être pas ce à quoi tu t’attendais… » La jeune femme le regarda s’approcher, les yeux plongés dans les siens, et le laissa attraper sa main sans réagir. Mauvaise idée. « Je ne suis pas fait pour une relation Livia. Tu mérites mieux… » Les derniers mots firent réagir la brune qui lâcha un rire caustique. « Tu mérites mieux, quelle excuse de merde quand même, t’as pas plus original ? » Lorsque la main du jeune homme remonta le long de son bras pour venir effleurer son menton, Livia baissa les yeux quelques secondes, partager en l’idée de le laisser continuer à effleurer sa peau qui frissonnait à son contact, ou à la repousser dans un geste brusque qu’il méritait pourtant. « Je n’ai pas compris pourquoi tu t’étais entêtée à m’écrire… Je les ai lu tes messages… Et ne pas y répondre fût compliqué… Pourtant je l’ai fait pour toi… Mais tu aurais peut-être préférée que je te dise que mon portable s’était noyé dans une bouche d’égout, que le chien que je n’ai pas été décédé, ou alors que j’avais craqué pour une autre femme rencontrée dans un bar ? » C’en était trop, et l’italienne se recula d’un pas pour couper le contact entre eux, signe qu’elle n’avalait pas ses jolies paroles aussi simplement qu’il l’espérait peut-être. Contre toute sa bonne volonté, il avait réussi à l’apaiser, et si elle s’adressait désormais à lui d’une voix dénuée de colère, il n’en restait pas moins qu’elle n’oubliait pas qu’il s’était mal comportée avec elle et que son corps tendu reflétait sa réserve. « Arrête de dire que t’as fait ça pour moi, j’ai pas besoin d’être protégée, juste d’être respectée. » Ce qu’il n’avait pas fait, et il aurait du mal à prétendre le contraire, à moins d’être un manipulateur de première. « Tout ce que je voulais, c’était savoir à quoi m'en tenir, et m’ignorer c’était juste la pire chose à faire. Je voulais juste comprendre pourquoi t'avais disparu du jour au lendemain, je pensais que ça se passait bien entre nous. » Livia refit un pas vers lui, finalement tentée par le jeu qu’il venait d’initier entre eux, mais dont elle ne comptait pas profiter en tant que spectatrice seulement – s’il comptait sur ses belles paroles et ses gestes tendres pour l’amadouer, elle savait faire la même chose, même si elle apparaissait moins sûre d’elle qu’il ne l’était. « Je pense que tu t’es fait des idées, je comptais pas t’épouser tu sais. Mais t’inquiète pas, l’info est très claire maintenant, j’attends plus rien de toi. Parce qu’on est d’accord sur un point, je mérite mieux. » Sur ces mots, elle se pencha dangereusement vers ses lèvres, puis s’écarta au dernier moment pour attraper une boite de thé dans le placard au-dessus de lui. « Après… On peut toujours… se voir pour profiter de la vie ? » A nouveau, elle arqua un sourcil surpris. Décidément, il avait encore le don de la surprendre même quand elle ne pensait plus cela possible. « C’était pas ce qu’on faisait ? » Dans son vocabulaire à elle, profiter de la vie ne signifiait pas seulement que partager un lit, même si visiblement il l’entendait plutôt de cette manière. « Ou alors ce que tu préférerais, ça serait juste m’appeler quand t’as personne d’autre pour t’occuper ? » La proposition était tentante, mais elle se respectait un peu trop pour ne tomber aussi bas, surtout après le coup qu’il venait de lui faire.

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Message(#)love and hate (keith) EmptyDim 18 Oct 2020 - 13:36


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Noyer le poisson. Acte qu’il faut manier avec subtilité pour éviter de se faire cramer dès la première tentative. C’est ce que j’avais tenté de faire en apercevant le visage de Livia au travers l’encadré de la porte. Tant pour elle que pour moi alors que j’étais perdu dans un flot incessant de pensées qui avaient mené mes pas jusqu’à la porte de la jeune femme. Je ne voulais admettre que je me sentais mal à l’aise ici même, que je ne savais quels mots utiliser pour tenter de me défendre dans ce qui me semblait être un procès à charge. User du ton de la remontrance n’était pas l’idée la plus ingénieuse que j’avais eu et connaissant Livia, je ne fus pas surpris de recevoir cette remarque immédiatement, encaissant d’un mouvement d’épaule. « Je ne juge pas, je constate. » modifiais-je tout de même en sachant pertinemment que même ces mots avaient une chance sur deux d’apaiser la jeune femme. Je jouais avec le feu alors que j’étais venu éteindre la braise. Je soufflais dessus, comme un débutant ne sachant pas que cela n’attiserait que les choses. Alors je tentais de livrer ce que mon cœur portait depuis un moment, en espérant qu’elle puisse faire le tri et comprendre le message que je voulais lui transmettre. J’abandonnais l’idée même de lui faire manger autre chose que ses soupes imbuvables, conscient qu’elle ne me laisserait pas faire comme si de rien n’était. J’étais face au mur et son regard qui ne masquait aucunement sa surprise. Je puisais la force de poursuivre dans ses iris. Elle avait besoin de savoir et cela lui permettrait probablement de tourner la page. Si seulement on m’avait appris à communiquer le fond de mes pensées, les étaux de mon cœur et les doutes de mon esprit. Alors je poursuivais. Comme si j’étais en pleine course contre la montre, dans l’espoir de passer la ligne d’arrivée avant qu’il ne soit trop tard. Je n’avais face à moi que silence et étonnement, pourtant je poursuivais. Avant qu’il ne soit trop tard et que la jeune femme ne me raccompagne vers la sortie.

Je ne m’attendais plus à la voir réagir. Pourtant j’en oubliais que je n’étais pas en train de communiquer à un répondeur silencieux, lançant mes dernières paroles telles une fusée de détresse. Et Livia me fit comprendre que ces dernières excuses n’étaient pas à son goût. Je détournais le regard dans un soupir. « Je n’ai pas mieux en stock quand c’est ce que je pense. Je ne vais pas te sortir des mots juste pour tes beaux yeux, Livia. Tu me demandes d’être honnête, c’est ce que je fais. » rajoutais-je tandis que ma main parcourait son bras en souvenir des contacts si doux que nous avions jusqu’à maintenant. Mes yeux se fermèrent pour puiser dans cette mémoire physique qui me fit frissonner jusqu’à ce qu’elle ne vienne rompre ce geste. Mouvement fatal. Dur retour à la réalité qui m’obligeait à la regarder de nouveau. Et j’encaissais les coups comme un boxeur sonné, restant debout en réquisitionnant toutes ses forces pour éviter le K.O. « A croire que j’ai confondu tes attendus. » répondis-je simplement en haussant les épaules. Cela faisait mal d’entendre que malgré tout, le respect avait été mis de côtés. « Ca se passait bien Livia. J’étais bien avec toi… Mais l’engagement me fait peur et je me suis comporté comme un abruti. » admettais-je en perdant toute trace de sourire. « Alors j’ai fui. Je n’ai pas assumé. A croire que de nous deux, la plus mature fût toi. Je ne suis pas là pour te demander de tirer un trait sur moi mais pour mettre les choses au clair… Car en soi, je ne sais pas si je suis prêt à t’oublier. J’aimais bien nos moments passés… Et même si j’ai fui, le fait de revenir vers toi est bien une preuve que tu as su te faire une place dans mon entourage…» Et mon cœur rata un battement en la voyant de nouveau s’approcher de moi, mon regard braqué sur ses lèvres qui se rapprochaient dangereusement avant qu’elle ne se détourne au dernier moment, m’arrachant un soupir presque désespéré. « C’est petit Livia… » murmurais-je alors que ma main tentait de se frayer un chemin au creux de ses reins alors que son corps me fuyait une fois de plus. Je suivais ses gestes du regard, fronçant les sourcils avant de récupérer la boîte qu’elle venait de récupérer pour la garder avec moi et tenter d’attirer toute son attention. « J’avais besoin de mettre des mots… Ne plus laisser de places aux suppositions. » lui expliquais-je tandis que j’ouvrais la boîte pour en sortir deux sachets de thé, grimaçant face à ses mots. « C’est donc ça l’image que tu as de moi ? Un homme qui sort son carnet d’adresse pour passer du bon temps et qui change de contact quand l’envie lui chante ? » demandais-je en lui tendant la boîte d’un côté et posant les deux sachets sur le comptoir. « Je me suis peut-être comporté comme un con, mais j’ai quand même une éthique… » repris-je sur la défensive pour lui faire comprendre que cette idée me blessait. « Et après tu me demandes de te respecter ? » ironisais-je en secouant la tête. « Tu sais très bien que ce n’est pas ce que je voulais dire… J’ai l’impression que nous allons rentrer dans un dialogue de sourd… Nous deux campés sur nos positions… » repris-je en me mordant la lèvre inférieure avant de poursuivre. « Et qu’est-ce que l’on fait maintenant ? On tire un trait, nos chemins se séparent et je resterais ta pire histoire à raconter à tous ceux que tu rencontreras à partir de maintenant ? » lui demandais-je enfin, frôlant de nouveau sa main avant de la saisir. « Ce n’est pas ce dont j’ai envie… » lui dis-je. Après tout, j’étais lancé et dans la continuité de mes confidences, je me devais d’admettre cette dernière. Quitte à devoir partir le cœur léger. Mais ça, c’est elle qui le déciderait.

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Message(#)love and hate (keith) EmptySam 14 Nov 2020 - 16:11

Si Livia avait eu la chance jusque-là de ne jamais être abandonnée à son sort par quelqu’un, les excuses de Keith sonnaient tout sauf originales. Tu mérites mieux, combien de fois l’avait-elle entendu via des histoires que ses amies avaient pu la raconter, et qui sonnaient toujours aussi ridicules que tristes ? « Je n’ai pas mieux en stock quand c’est ce que je pense. Je ne vais pas te sortir des mots juste pour tes beaux yeux, Livia. Tu me demandes d’être honnête, c’est ce que je fais. » L’italienne s’empêcha de le couper, sentant qu’il était peut-être sur le point de lui livrer enfin la raison pour laquelle il avait décidé de faire le mort du jour au lendemain. Peu importe l’excuse, puisque cela ne semblait pas vraiment être lié à un problème personnel mais plutôt à une réelle volonté de la part du brun, elle comptait bien le laisser finir pour savoir quoi lui reprocher exactement. Il pourrait bien se justifier de la manière qu’il voulait, il resterait tout de même fautif aux yeux de Livia, pour qui ce genre de comportement était un clair manque de respect - mais après tout, ses mots auraient peut-être le don d’apaiser sa colère, au moins. Alors, les bras croisés et le dos posé sur le comptoir de la cuisine, elle le laissa déballer ses jolis mots qu’elle avait entendu maintes et maintes fois encore, et qui avaient su la charmer, fut un temps. Aujourd’hui encore, il réussissait à calmer la colère qui grondait en elle, à lui faire réaliser que cette histoire était bien plus ridicule qu’elle n’y paraissait - et que contre toute attente, il n’était peut-être pas le dernier des salauds puisqu’il avait fini par pointer le bout de son nez pour s’expliquer. Il avait fui, lâchement, pour des raisons injustifiées selon elle - jamais elle n’avait réellement envisagé quelque chose de réellement sérieux entre eux. Cependant, il était revenu, et lui avait donné la possibilité de mieux comprendre, et rien que pour ça, la brune ne pouvait le renvoyer d’où il venait avec davantage de reproches. « A croire que j’ai confondu tes attendus. » « Oui. » Elle hocha la tête sans attendre, bien décidée à ce que cette soirée dissipe les derniers malentendus entre eux, et qu’ils puissent enfin mutuellement ne pas regretter quoi que ce soit. Car peu importe la tristesse ou l’agacement qui avaient pu s’emparer d’elle, l’italienne se sentait déjà bien plus légère de pouvoir mettre des mots sur ce qui venait de lui arriver - et c’était exactement cela qui lui permettrait d’enfin passer à autre chose, sans se poser mille et une questions sur le pourquoi du comment.

« Ça se passait bien Livia. J’étais bien avec toi… Mais l’engagement me fait peur et je me suis comporté comme un abruti. » « Oui. » Si elle avait pu, elle aurait presque été amusée de se trouver là, juge d’un comportement qu’elle avait tant de fois haï mais qu’elle pouvait ce soir réellement pointer du doigt. « Alors j’ai fui. Je n’ai pas assumé. A croire que de nous deux, la plus mature fût toi. Je ne suis pas là pour te demander de tirer un trait sur moi mais pour mettre les choses au clair… Car en soi, je ne sais pas si je suis prêt à t’oublier. J’aimais bien nos moments passés… Et même si j’ai fui, le fait de revenir vers toi est bien une preuve que tu as su te faire une place dans mon entourage… » Une nouvelle fois, elle fut tentée de continuer à ponctuer les tirades du brun par ses paroles monosyllabiques, mais se perdit dans ses yeux à l’écoute de sa dernière phrase. Difficile de dire à quel point il pouvait être sincère ou simplement vouloir se débarrasser d’un poids en lui disant ce qu’elle voulait entendre. Difficile également de décider quoi faire de cet aveu, le balayer d’un regard rancunier ou se laisser prendre au jeu. Ne sachant plus réellement comment réagir, elle se tut cette fois, en profitant pour laisser planer le doute en s’approchant de Keith avant de s’en détourner tout aussi rapidement, déviant son attention sur la boîte à thés qu’elle déposa sur le comptoir. « C’est petit Livia… » ‘Je ne vois pas de quoi tu parles’, fut-elle tentée de lui répondre, ce à quoi elle préféra un léger sourire tandis qu’elle comprenait peu à peu où le brun voulait en venir avec son argumentaire. Le pire, c’est qu’elle se revoyait presque tomber dans le panneau - il s’était suffisamment excusé pour qu’elle accepte ses compliments, son envie de la revoir, quand bien même elle pensait naïvement que leur relation était déjà telle qu’il semblait la vouloir désormais. « J’avais besoin de mettre des mots… Ne plus laisser de place aux suppositions. » « Hm hm. » Encore des belles paroles bien enrobées qui visaient à la brosser dans le sens du poil - elle n’était pas dupe, et pourtant terriblement tentée de le laisser lui en dire plus. Son ego prit pourtant le dessus, refusant d’être un objet à la disposition du policier, bon à jeter et à récupérer à sa guise. « C’est donc ça l’image que tu as de moi ? Un homme qui sort son carnet d’adresse pour passer du bon temps et qui change de contact quand l’envie lui chante ? Je me suis peut-être comporté comme un con, mais j’ai quand même une éthique… » « Honnêtement, je n’en sais rien. » Sur l’image, le carnet d’adresses, ou même l’éthique. Force était de constater qu’elle ne le connaissait finalement que peu. Quant à se comporter comme un con, elle avait un avis sur la question - mais l’avait déjà formulé, alors il était inutile de remuer encore plus le couteau dans la plaie.

« Et après tu me demandes de te respecter ? »
« Ça n'a rien à voir. Après ce que tu as fait, avoue que c’est difficile de savoir vraiment ce que tu recherches, et pourquoi tu te comportes comme ça. »
« Tu sais très bien que ce n’est pas ce que je voulais dire… J’ai l’impression que nous allons rentrer dans un dialogue de sourd… Nous deux campés sur nos positions… Et qu’est-ce que l’on fait maintenant ? On tire un trait, nos chemins se séparent et je resterais ta pire histoire à raconter à tous ceux que tu rencontreras à partir de maintenant ? »
« Je ne sais pas. »

Elle ne savait plus grand chose, l’italienne, si ce n’était que quelques paroles de la part du brun et un sourire de côté suffisaient encore à lui faire perdre la tête plus qu’elle ne l’aurait espéré. Cependant, l’idée de pouvoir flagger Keith comme sa pire histoire à raconter était tentante - et elle ne manquerait pas d’y songer, lorsque l’occasion se présenterait. Avec une ou deux modifications, histoire d’accentuer le potentiel dramatique. « Ce n’est pas ce dont j’ai envie… » Lui savait peut-être ce dont il avait envie, ou du moins il donnait particulièrement bien le change, mais elle était plus tiraillée que jamais entre son ego meurtri et son cœur dont les pulsations s’accéléraient à chaque centimètre qui se réduisait entre le corps de Keith et le sien. Il l’avait traité comme une moins que rien, elle était passée pour une folle auprès de lui et probablement la moitié de ses amis - mais cela l’empêchait-elle vraiment de se laisser aller ? Avait-elle réellement quelque chose à se reprocher, si elle savait cette fois dans quoi elle s’engageait - rien du tout, en réalité, ou du moins une relation dans laquelle elle ne comptait cette fois plus s’accrocher le moins du monde. Ni ce soir, ni demain, ni tous les autres jours où il ne lui donnerait sûrement plus de nouvelles. Car malgré tous ses beaux discours, elle doutait encore de la moitié de ses mots, mais cela ne l’empêcha pas de se rapprocher de lui, petit à petit, son regard voguant entre les yeux du brun et la boîte à thé, tandis qu’elle se mordait la lèvre. La décision était aussi complexe qu’elle était en réalité tout bonnement simple - la raison ou la passion. Et contre toute attente, ce fut la seconde qui franchi la barrière de ses lèvres. « Moi non plus. » Et d’un pas supplémentaire, elle désagrégea la distance qui s’était installée entre eux. « Tu restera quand même ma pire histoire à raconter. » Et son sourire amusé vint se fondre sur les lèvres du brun.

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Message(#)love and hate (keith) EmptyMar 1 Déc 2020 - 18:40


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Dire que je me trouvais face à un mur aurait été un euphémisme. Elle me semblait être un rempart infranchissable. Et ses réponses monosyllabiques auraient eu le don, en temps normal, de me rendre fou. Je détestais quand une personne ne laissait rien transparaître, répondant machinalement à coup de « oui » ou de « non » à des propos qui auraient mérité éclaircissement. J’étais en train de me morfondre en excuse et j’aurais préféré à la limite qu’elle explose telle une bombe à retardement, chose que j’aurais compris. Là, je ne savais plus sur quels pieds danser, et je continuais sur l’idée première que j’avais eu en me rendant chez Livia : lui donner des explications. Sa communication non-verbale était claire : peu importe ce que je pourrais lui dire, cela lui glisserait dessus, et ce ne serait pas suffisant. Mais après tout, je ne pouvais pas faire plus que ce que je pensais. Je n’étais pas là pour enjoliver la situation et mon comportement. Les beaux discours ne faisaient pas partis de ma panoplie de compétence. Et la voir me confirmer avec insistance mon incompréhension m’arracha un soupir, las. Et pourtant je continuais à déblatérer mes pensées, me stoppant un instant quand ses yeux vinrent s’accrocher aux miens. Je contemplais son regard longuement à mon tour, un léger sourire s’étirant aux coins de mes lèvres. Sourire qui s’étira un peu plus en comprenant que je venais de me faire prendre à mon propre piège en pensant que Livia était prête à se rapprocher un peu plus de moi. C’était indéniable, l’attirance était encore bien trop forte pour moi, et j’osais espérer qu’elle était encore réciproque. Douce utopie. Rien que le portrait qu’elle tentait de dresser de ma propre personne vint me faire prendre conscience de l’étendu de la déception que je lui avais causée. « Honnêtement, je n’en sais rien. » Ses mots vinrent trancher de leur sincérité mon espoir de pardon. « De toute façon quoi que je te dise, tu n’y croiras pas, c’est ça ? » lui demandais-je comme si j’avais besoin d’avoir la confirmation orale d’un comportement qui pourtant ne laissait place à aucun doute.

« Ça n'a rien à voir. Après ce que tu as fait, avoue que c’est difficile de savoir vraiment ce que tu recherches, et pourquoi tu te comportes comme ça. »
« Dirons-nous qu’il faudrait se plonger dans un passé ennuyeux à exposer… Mais tu tiens vraiment à te lancer dans une séance de psychanalyse ? » rétorquais-je comme pour botter le sujet en touche. Car à vrai dire, je n’avais aucune réponse à lui apporter de ce côté-là. Et malgré tout l’effort que je fournissais pour tenter d’apaiser la situation, j’avais l’impression que nous nous retrouvions dans une impasse pour laquelle j’avais besoin de son aval pour nous en sortir. Mais pour aller où ? Même là, je n’en savais rien. J’étais comme elle, et je ne pouvais la blâmer de ne pas avoir de réponse à l’instant T. Je savais ce que je voulais, là, ce soir. Mais quid des prochaines semaines, des prochains mois ? N’étions-nous pas trop jeunes pour y penser et prévoir à long terme ? A mes yeux, si. Et avant même que je ne lui explique dans une tirade une fois de plus trop longue, tous les arguments que j’avais en tête pour justifier de cette envie de relation « légère », elle me confirma qu’elle ne voulait pas s’arrêter là. Je recevais son corps dans le creux de mes bras, resserrant mon étreinte tout en lui rendant son baiser avec une fougue qui relevait plutôt de toute la pression qui retombait après ce numéro d’équilibriste que je venais de réaliser. Mes mains descendaient autour de sa taille et je venais caler son corps entre le comptoir et le mien, la soulevant aisément pour l’installer sur le meuble. J’avais cessé de réfléchir, me laissant prendre au jeu et à mon intuition. Je posais mon front contre le sien, riant légèrement à sa dernière phrase, tout en secouant la tête. « Pire histoire ? Ce n’est pas ce que tu me disais au réveil… » ironisais-je dans un clin d’œil, me reculant légèrement pour anticiper la réponse de la jeune femme à cette pique qui pouvait être caractérisée de trop simple. « Tant que tu ne racontes que ça… Je peux assumer d’être l’idiot numéro un de la ville. » admettais-je en venant de nouveau fondre sur ses lèvres, ma main attrapant sa joue avec délicatesse pour maintenir ce baiser aussi longtemps que possible. J’étais en train de me perdre probablement à mon propre jeu. Et ce fût après de longues minutes et avec une extrême difficulté que je finissais par me retirer de sa proximité, de l’appel de son corps, mon regard posé dans le sien. « Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des idées… Réparer un conflit en couchant ensemble… » admettais-je en haussant les épaules. « Après, tu vas finir par croire que je ne t’ai accosté que pour ça… » soufflais-je alors que mon esprit me disait de cesser de parler et de ne plus réfléchir. Idiot jusqu’au bout ? Probablement. « Je devrais y aller non ? » lui demandais-je en montrant la porte de mon index, attendant son aval. Car après tout, n’était-ce pas ce qu’elle m’avait demandé à mon arrivée ? « Puis tu oses sous-entendre que j’ai un carnet d’adresse long comme le bras pour trouver de quoi m’occuper, et tu voudrais recoucher avec moi ? » demandais-je en marquant mon incompréhension. « Tu as peut-être besoin de temps pour réfléchir à ce que je t’ai dit non ? » lui fis-je remarquer en récupérant mon blouson. « On aura qu’à en reparler quand tu seras prête… » lui dis-je en venant l’embrasser une dernière fois avant de prendre la direction de la sortie. Car après tout, je n’avais pas prévu de retomber dans ses draps ce soir. J’étais venu pour une explication que je lui avais fournie. Pas pour lui refournir des espoirs que je n’étais pas sûr de pouvoir honorer.

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Message(#)love and hate (keith) EmptySam 5 Déc 2020 - 15:12

« De toute façon quoi que je te dise, tu n’y croiras pas, c’est ça ? » Ils en étaient là, et pourtant, cette absence de certitude n’empêcha pas Livia de céder à l’appel des lèvres du brun qui s’approchaient dangereusement des siennes. Alors qu’il venait passer ses bras autour de sa taille, elle se laissa porter par le moment et n’émit pas la moindre opposition lorsqu’elle vint la soulever sur le comptoir avant de se rapprocher à nouveau pour ne plus la lâcher. Durant quelques instants, elle oublia toute la rancœur et la colère qu’elle pouvait ressentir envers lui pour se fondre dans les souvenirs agréables qu’ils avaient partagé et partageraient peut-être encore, si son égo parvenait à laisser couler tous les reproches qui s’étaient accumulés. A en juger par leurs baisers passionnés et leurs mains qui glissaient sur leur peau comme pour raviver des braises encore bien présentes, tous deux n’avaient cure de ce semblant de dispute qui ne faisait pas le poids face à l’appel de leurs corps respectifs. « Pire histoire ? Ce n’est pas ce que tu me disais au réveil… Tant que tu ne racontes que ça… Je peux assumer d’être l’idiot numéro un de la ville. » L’italienne leva un sourcil tout en affichant une moue tout autant narquoise qu’amusée. « Ton ego va bien au moins, c’est rassurant à voir. » A croire qu’il n’était pas si perturbé que ça par les remarques pourtant critiques qu’elle venait de lui balancer, alors qu’il se penchait à nouveau vers elle sans qu’elle ne s’y oppose nullement. Elle laissa les mains du brun courir sur sa taille pour venir se nicher au creux de ses reins, convaincue qu’aucun mot ne saurait désormais briser l’entente implicite qui existait entre eux, envers et contre tout.

Pourtant, Livia se surpris à ressentir le brun s’éloigner un instant, restant dans l’expectative tandis qu’un goût amer de manque s’installait sur ses lèvres. « Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des idées… Réparer un conflit en couchant ensemble… Après, tu vas finir par croire que je ne t’ai accosté que pour ça… » La surprise vint prendre place sur le visage de l’italienne, qui ne savait plus comment interpréter ce nouveau retournement de situation. Voilà qu’ils devaient s’expliquer encore davantage, alors même qu’ils étaient dans les bras l’un de l’autre quelques instants plus tôt ? « J’ai jamais dit ça. » Et elle ne l’avait jamais pensé non plus - car si elle reprochait certaines choses à Keith, cela n’en avait jamais fait partie. « Je devrais y aller non ? » Ses yeux dérivèrent vers la porte qu’il pointait du doigt, comme si elle essayait encore de comprendre s’il s’agissait d’une blague, et où il voulait réellement en venir. « Hein ? » La brune, si déterminée lorsque la jeune homme avait franchi sa porte, se retrouvait désormais en manque de mots alors qu’elle était prise de court par une situation dont elle n’arrivait pas à saisir l’issue. « Puis tu oses sous-entendre que j’ai un carnet d’adresse long comme le bras pour trouver de quoi m’occuper, et tu voudrais recoucher avec moi ? » « Je... » En effet, le comportement même de la brune n’était pas guidé par une logique transcendante, mais avait-il besoin de trouver une justification à tout plutôt que de se laisser porter par un moment qui était bien plus agréable avant qu’il ne vienne tout briser à nouveau ? « Tu as peut-être besoin de temps pour réfléchir à ce que je t’ai dit non ? On aura qu’à en reparler quand tu seras prête… » Livia se décolla du comptoir, toujours mutique, alors que Keith récupérait son blouson avant de s’approcher à nouveau d’elle pour déposer un simple baiser sur le coin de ses lèvres. « Mais, je croyais que c’était clair ? » Visiblement pas assez pour empêcher le brun d’ouvrir la porte, comme si sa décision ne souffrait d’aucun doute. « Je comprends pas... » Lorsqu’il lui adressa un énième signe avant de refermer la porte derrière lui, l’italienne ne put s’empêcher de porter ses mains à son visage comme pour tenter de visualiser où les choses avaient dérapé. Elle était allée loin, lui avait renvoyé au visage tout ce qu’elle avait rêvé de lui dire ces dernières semaines, mais le fait qu’ils s’abandonnent l’un à l’autre ne signifiait-il pas que tout était oublié, pour ce soir du moins ? Était-ce un problème d’ego, de manque d’envie, de… ? La jeune femme était plus perdue que jamais, tandis qu’un agacement sourd commençait à lui nouer l’estomac à nouveau - Dieu qu’elle aurait aimé que Keith soit moins charmant qu’il était horripilant.

@Keith Weddington

RP TERMINÉ
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