Elle est tellement belle qu'elle en est chiante Noa.

Avec ses ecchymoses sur les genoux et avec ses cicatrices sur les joues. Avec ses cheveux en bataille et son éternelle sourire même quand elle est assoupie. On a survécu à la pire des attaques de zombies y'a deux jours à peine, on a survécu à tout depuis le début de l'Apocalypse et on survivra à tout aussi, après. Une fois qu'on aura réglé juste un tout petit détail, rien de gros, rien de majeur. Elle est belle et elle dort et moi j'ai l'air de l'éternel creep à la fixer et à voir qu'elle, à toujours voir qu'elle. Bon, je vois aussi les prédateurs mangeurs de chair quand ils sont proches autant que quand ils sont loin, j'suis conditionné à tuer le monde entier pour nous protéger et pour la protéger elle encore plus, mais voilà, là, y'a qu'elle.

Elle ronfle pas mais je vais lui dire qu'elle faisait un vacarme complètement invivable quand elle va se réveiller. Et ouais, je suis sans coeur aussi, parce que c'est à cause de moi qu'elle ouvre les yeux la seconde d'après, quand mes lèvres sont fourbes, sont connes, sont abusives et sont traîtres. Quand elles s'égarent des siennes jusqu'à sa mâchoire, sa tempe, son nez et ses lèvres encore. « Tu dors? » que je nargue contre sa peau, maintenant que mes doigts se chargent de la chatouiller et qu'à chaque grognement j'en rajoute. « Et là, tu rêves à quoi? »

On a à peine le droit d'avoir quelques heures de sommeil au fil des jours. On a à peine le droit d'avoir un peu de calme quand le campement qu'on a investi a été envahi et qu'on a dû se déplacer ailleurs, se créer un cocon de sécurité qu'on change de place de jour en jour. C'est bâtard de troubler son sommeil, mais promis juré c'est pour une bonne raison. « Tu râleras pas trop que je t'ai réveillée si je te demandes de m'épouser? » que je souffle, chuchotant à son oreille, l'idée qui marine depuis un moment déjà et le sourire qui remonte avec.

Je pouvais pas compter les jours depuis qu’on était arrivés à Darwin. Ca semblait long, une eternité, mais ca semblait déjà une éternité depuis le début de tout ça. Depuis qu’on était partie de Brisbane parce que ça se passait mal, parce qu’on devait fuir et que Matt avait entendu qu’ici c’était safe. On s’en était voulu d’y croire, parce que nos premiers jours ici avaient été compliqués, parce qu’on nous avait pas fait confiance, qu’on devait montrer patte blanche, qu’on voulait partir mais partir c’était aussi suspect et que tous nos faits et gestes étaient surveillés. C’est tout juste si on pouvait s’parler, tout juste si on pouvait s’toucher et Matt loin de moi, il me manque. Il me manque même quand il est à deux mètres et que c’est pas possible de toucher ses doigts. Il me manque même quand il dort dix minutes plus tôt que moi et qu’en attendant, j’sais pas quoi faire.
Puis, petit à petit, on avait droit à un peu plus de liberté, petit à petit on nous laissait une place dans cette communauté, fallait faire son nid et petit à petit on s’était dit pourquoi pas. J’sais pas si ca fait trois semaine, trois mois, trois ans – non j’pense pas, Matt a toujours pas de nouveaux cheveux blancs – j’dirai deux mois en réalité. Deux mois qu’on avait appris à monter des barricades, à siphonner l’essence dans des voitures, à utiliser aussi bien que jamais un couteau, une arme à feu, une hache. On avait level up assez vite et surtout on était toujours ensemble. On avait plus de compte à rendre à personne. Mais y a deux jours, on est parti. Alors qu’on s’croyait dans une forteresse que jamais personne pourrait atteindre, on était cerné. On sait pas comment, une station-service avait explosé et pris feu pour les quelques effluves d’essence qu’il restait loin dans les citernes, l’explosion avait tout soufflé. Les barricades étaient tombées, les murs avaient tremblés et les zombis, attirés par le bruit se sont rués vers nous. Le camps de Darwin a perdu la moitié de ses effectifs, nous, on avait la chance d’être à l’opposé et la fenêtre de notre chambre s’était juste brisée. On a du se battre, c’était dur, mais surtout, on a dû fuir. Encore. On n’a jamais retrouvé Elora…

On avait pris la direction de Katherine, plus dans les terres, plus vers le sud, de toutes façons, on ne pouvait pas aller plus au nord. Je ne sais pas où on allait mais on finirait par le trouver, notre nid. La fatigue, l’épuisement, le manque de moral, le manque d’optimisme, le manque de tout. J’avais fini par m’écrouler, dans notre nouvel abri de fortune.

Je le sens, près de moi, je sens ses lèvres qui sautillent, des miennes, à mon nez, à mon front. Il m’a réveillé, mais j’lui en veux même pas pour ça. Je garde les yeux fermés mais y a mon petit sourire que j’veux cacher qui doit m’trahir quand même. « Tu dors? » J’dis rien, juste ce sourire qui s’étend, le traitre. Et j’les sens, ses doigts qui s’invite à me chatouiller, il sait que là, c’est pas du jeu. « Et là, tu rêves à quoi? » je me pince les lèvres, ouvre les yeux et gigotte. « Que tu dormes aussi. » que je lâche, parce qu’il a pas l’droit de faire ses chatouilles. J’suis une proie trop facile à ça.
« Tu râleras pas trop que je t'ai réveillée si je te demandes de m'épouser? » ses mots qui viennent dans mes oreilles, il chuchote et pourtant, j’ai l’impression qu’il a crié si fort que ça me réveille sans problème. Je me redresse, le surplombe. « Qu’est ce que tu raconte ? » Matt, il fait tout l’temps des vannes, il est jamais serieux. « Arrête de sourire !»

« Que tu dormes aussi. » ça c'est bas. Ça c'est vraiment bas, et ça c'est drôle. Elle me fait rire, un rire que je noie sur ses lèvres parce qu'on a appris ici à chuchoter bien plus qu'à parler haut et fort. Faut toujours faire gaffe à pas être entendus, faut toujours faire gaffe à tout, et faut surtout profiter du fait qu'on a enfin un peu de repos, qu'on a enfin pu se poser malgré le fait que les dernières semaines ont été bien plus chaotiques et crève-coeur que tout le reste. On a perdu beaucoup de gens, trop, et elle, jamais je m'autoriserai à la perdre. « Qu’est ce que tu raconte ? »

Mon sourire, il est immense. Parce que si je l'adore déjà, je l'adore encore plus quand elle grogne et qu'elle se réveille en panique, quand elle me déteste et quand j'éclate de rire en un murmure de plus. « Arrête de sourire !» nope, jamais, même pas en rêve Jacobs.

Et mes bras qui passent autour d'elle, et Noa qui finit par s'allonger par-dessus moi maintenant que je l'y encourage. Elle est aux premières loges de mon air d'idiot, de mes yeux brillants. « Si c'est un non... » j'exagère la moue piteuse et le ton qui va avec, je mise tout sur l'air de chiot battu au point où je me demande si verser des larmes de crocodile rendrait la scène encore plus juste. « ... j'te jure que si c'est un non... » mes lèvres attrapent les siennes entre deux pseudo menaces, c'est que je suis presque effrayant avec mes tentative de la convaincre quand je doute pas une seule seconde de sa véritable réponse. « C'est parce que tu préfères Bob? » la blague sur un des autres gars qui a survécu à la dernière attaque flirte doucement à son oreille, quand mon coeur se pince une fraction de seconde en pensant à tous ceux qu'on a perdus depuis. Et elle, jamais je m'autoriserai à la perdre.

Matt il créé toujours la surprise, il sait toujours rendre chaque instant un peu plus agréable, même quand c’est galère, même quand on croit qu’on va encore y passer. Mais il est là et il sait qu’à deux on est plus fort, il sait qu’il est mon moteur chaque jour, il sait que quand il est à côté d’moi, j’donne toujours tout, toujours tout pour lui first, toujours tout pour qu’on soit jamais séparés. Mais sa surprise là, qu’est ce qu’il dit ? Ça veut dire quoi ?  "Si c'est un non... » c’est jamais un non pour Matt, il sait, il me contrôle à cent pour cent, sous influence, tellement addictif que cinq minutes sans lui et la crise de manque est terrible. Je l’ai laissé filé une fois, j’ai cru le perdre une fois, qu’il est si bête d’avoir pris ce risque de partir loin, de me laisser dans cette maison à Brisbane. Plus jamais sans lui, c’était une devise de vie maintenant.  « ... j'te jure que si c'est un non... » j’arrive pas à croire qu’il puisse être serieux maintenant, j’arrive pas à croire que c’est juste possible de faire une telle demande là, dans ces circonstances. Que j’ai jamais couru après une vie parfaite, un idéal de famille avec une bague au doigt et maintenant qu’il pose ça là, ça serait presque la suite logique, cette vie que j’ai jamais vraiment voulu avoir, ce serait maintenant, dans le plus grand chaos que j’pourrais la rêver. Et ses lèvres qui cognent les miennes, il peut que sentir ma poitrine qui bat comme jamais sous mon t shirt crasseux, troué et plein de sang. « C'est parce que tu préfères Bob? » il me fait rire, je tremble sous son poids parce que j’arrive pas à comprendre ce qu’il se passe. « est-ce que j’ai plus qu’à trouver une robe de mariée dans c’foutoir ? » j’avais jamais prêté attention à ça, mais j’imagine que ca fait parti des rares commerces qui ont pas été dévalisé depuis le début de tout c’merdier. « J’espère que j’aurai droit à ma bague. » je me penche davantage au dessus de lui, renversant la balance. « J’espère que t’es pas entrain de blaguer, Matt. » parce que c’est pas l’moment d’un retour en arrière. « J’espère que Noa Mcgrath ca sonnera bien… » est-ce qu’un jour j’aurai pensé à porter le nom de quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’un jour j’aurai pensé à porter celui-ci ? « Si c’est une blague… » je me pince les lèvres, je crois même que l’émotion me prend si fortement que m’en viennent les larmes. « rien à faire de Bob… » et c’est un frisson qui me parcours entièrement parce que l’instant est d’autant plus surréaliste maintenant.

C'est le genre de plan qui change de tout. Le genre de plan qui dépend pas de notre survie, ou qui ne la met pas au centre de la suite. On s'autorise un peu à vivre, et on est cons (okay, surtout moi, elle elle est parfaite) n'en reste que ça fait du bien parfois - souvent. « est-ce que j’ai plus qu’à trouver une robe de mariée dans c’foutoir ? » « Trouver un prêtre, ça, ça sera le niveau deux de difficulté. » évidemment que j'ai pensé à rien de tout ça quand j'ai juste eu l'envie, l'idée, le besoin, l'impulsion à la seconde où - « J’espère que j’aurai droit à ma bague. » d'ailleurs.

Elle est pas brillante, elle a perdu son diamant depuis des semaines sûrement. Elle traînait à l'entrée du campement, elle a l'air de rien, mais c'est une bague et de mes doigts au sien, elle reprend déjà toute sa forme, tout son style. « T'es avec moi juste pour mon fric, avoue. » l'ironie me fait éclater de rire, yeux plissés lèvres retroussées, quand j'ai plus un rond et que la bague que je lui enfile le statue plus que le reste. « J’espère que t’es pas entrain de blaguer, Matt. » « Jamais de la vie. » et si à 99% du temps elle pourrait me dire de la fermer parce que c'est sûr que je blague, là, quand mes yeux s'accrochent aux siens, y'a pas moyen qu'elle doute.

« J’espère que Noa Mcgrath ca sonnera bien… »
« Matt Jacobs ça en donne aussi. »

L'une comme l'autre option me va, mais c'est surtout celle de trouver ses lèvres des miennes qui fait sens en ce moment. « Si c’est une blague… » un baiser de plus un autre juste au cas, mes bras enlacent sa taille et la ramènent un peu plus près, toujours plus. « rien à faire de Bob… » rien à faire du reste du monde sauf elle, si elle me demande. « Je t'aime. » y'a un sourire qui à nouveau se noie contre ses lèvres, une infinité de baisers avec. « C'était soit ça, soit la tête de Bambi-Crystal pour te le prouver. » un rire de plus, encore un autre. « J'ai tiré au sort. » pas du tout. C'était le mariage depuis le début, le plan.

« Trouver un prêtre, ça, ça sera le niveau deux de difficulté. » bof, rien à faire du prêtre, rien à faire du maire même. « On a pas besoin des conventions. » j’ai juste besoin d’une robe et d’une bague, après tout, le reste c’est juste superficiel, hm ? « J’suis même pas croyante. » j’ai juste envie de lui dire oui et de rester accrocher à ses lèvres jusqu’à ce que j’y reste. Jusqu’à ce que par manque d’attention, on finisse par se faire bouffer alors qu’on aura passé notre temps à profiter l’un de l’autre. J’aurai pas imaginé pouvoir dire ça un jour ou rêver d’une telle mort, mais s’il faut mourir, c’est lui et moi ensemble. Pas question que j’reste sur cette foutu terre s’il disparait. Ça m’en crèverait le cœur de toutes façons et l’expression mourir d’amour prendrait tout son sens.
Et quand il sort l’anneau qui ressemble quand même pas du tout à une bague de mariage mais qui à mes yeux là, donne l’impression d’être la plus belle bague que j’ai jamais vu et aussi la chose la plus brillante que j’ai jamais eu devant moi. J’me souviens même plus des choses propres, des choses qui brillent, on a l’habitude de vivre dans la crasse, même nous, les fois où on est propre, ca s’fait rare. J’donnerai tout pour un bain moussant parfum coton. Pitié, oui. Je regarde cette bague et tend ma main vers Matt pour qu’il me la glisse en bonne et due forme autour de mon annuaire. J’en ai des frissons.
« T'es avec moi juste pour mon fric, avoue. » uniquement ça. « Toi, ton bar, toutes tes propriétés ! » que j’réponds tac au tac. « Et ma bague. » que j’ajoute avant de rire, étouffée contre ses lèvres, absolument très fière de la porter maintenant. Je viens glisser mes doigts contre les siennes pour qu’il se retienne, à trop rire, il attirerait n’importe quoi autour de nous et si j’viens de dire que ce serait ma plus belle mort de finir à ses côtés, non, là c’est pas le moment.
« Matt Jacobs ça en donne aussi. » c’est vrai, c’est pas conventionnel ça non plus. « Ou alors ! » je dis comme si j’avais une révélation. « Noa et Matt McJacobs ! » le parfait combo et l’image parfaite de notre union. J’étais si fière de moi, si fière de ça parce qu’il y avait pas besoin de choisir en fait.
« Je t'aime. » celui là, il est encore meilleur que le premier qu’il m’a chuchoté au creux de l’oreille. « C'était soit ça, soit la tête de Bambi-Crystal pour te le prouver. » très drôle Matt. « J'ai tiré au sort. » Encore plus drôle. Je m’autorise à frapper son torse, comme il a l’habitude maintenant. A force, doit même avoir un bleu qui part jamais sous sa chemise, toujours le même endroit que j’vise. « Alors, c’est un oui… et j’ai envie de dire : vous pouvez embrasser la mariée. » mais j’prends les devant et profite de ses lèvres encore maintenant, profite de la chaleur de son corps quand l’extérieur devient plus frais à l’approche de l’hiver. « Moi qui avait monté un plan pour tenter d’me débarasser d’toi à la prochaine étape… maintenant que t’as enfin compris que j’avais besoin de cadeau, j’vais peut être te garder encore un peu. » vénale, tout ça. Sourire en coin, y a rien qui m’ferait me séparer de lui, jamais.

« Toi, ton bar, toutes tes propriétés ! »  oh le DBD, oh le fric, oh tout ce qui me caractérisait dans un autre monde et dans une autre vie. Y'a plus rien, tout est défoncé ou envolé ou brûlé, décimé. Ma seule possession reste Kick-Ass le shotgun jamais bien loin de nous. Pour l'heure, j'ai appris à la dure que j'ai que besoin d'elle, le reste sert à rien. « Et ma bague. » elle et sa bague, maintenant. « Que le meilleur pour ma future p'tite femme. » il est pathétiquement con, mon sourire Colgate. Mais il remonte dès lors que les mots viennent avec. On est pas mariés et elle a même pas dit oui mais c'est tout comme.

Le brainstorm du jour n'est pas axé sur où trouver de la bouffe après avoir jeuné de force pendant des jours ou sur quel angle prendre pour éviter une nouvelle horde de zombies. Il l'est sur notre potentiel nouveau nom de famille, nom d'équipe. « Ou alors ! Noa et Matt McJacobs ! » j'éclate de rire alors qu'elle a l'air de se trouver très Einstein dans son processus de réflexion. « Alors, c’est un oui… et j’ai envie de dire : vous pouvez embrasser la mariée. » c'est sûrement ce qui la motive à voler mes lèvres des siennes, pour que je me la ferme. Et pour qu'on s'aime, encore un peu plus, un peu mieux. « Moi qui avait monté un plan pour tenter d’me débarasser d’toi à la prochaine étape… maintenant que t’as enfin compris que j’avais besoin de cadeau, j’vais peut être te garder encore un peu. » « Ah non mais t'y habitues pas là j'achète la paix pour encore un long moment le prochain cadeau va mettre du temps à venir ; du calme McJacobs première du nom. » mon torse me fait presque pas mal la faute à ses petits poings qui prennent en vigueur plus on se bat, plus on tente de survivre au jour le jour.

D'ailleurs. « On se tire. » ça sonne pas comme une question ou comme une proposition. Ça sonne comme une évidence, que la bague aura eu pour but d'adoucir. « D'ici. On a toujours mieux fonctionné à deux. » depuis des semaines que j'y pense, que je tourne le tout dans ma tête, que j'essaie de calculer par où on peut aller et surtout comment on peut reprendre la route sans être repérés. Le petit groupe qui gravite autour de nous à Darwin commence à m'énerver, y'a des fourmis dans mes jambes et elle sait bien que ce moment allait arriver. Celui où je voudrais mettre encore un peu plus de distance entre nous et les mangeurs de chair qui nous entourent pas mal toujours, au final. « Ça sera comme si on partait en lune de miel. » un argument de plus, et mes baisers se font plus entreprenants dans l'attente de sa réponse.

McJacobs première du nom, suffisait de pas plus que ça pour étirer à nouveau mes lèvres et oublier un peu le monde dans lequel on vit. Oublier que c’est la merde et qu’on peut quand même se réjouir de temps en temps et trouver quelques satisfactions à tout ça. La simple présence de Matt me suffisait à rendre mon monde un peu meilleur et je sais Ô combien il y met son cœur pour que ce soit l’cas. Je sais qu’il flippe tous les jours autant que moi, si ce n’est plus mais que jamais il le montre, que toujours il fait l’idiot, son cinéma, pour me distraire et ça marche et je l’aime pour ça, je lui en suis si reconnaissante. J’suis pas tant capable de lui rendre la pareille mais j’suis capable de lui montrer chaque jour comme je l’aime et comme sans lui, j’serai plus là depuis longtemps.
« On se tire. » Ah. « D'ici. On a toujours mieux fonctionné à deux. » c’est pas faux. On était toujours mieux à sillonner les routes ensemble, à dépendre de personne, à devoir de comptes à personne surtout. Il a l’air de savoir ce qu’il fait, il a l’air d’être sure de lui, d’avoir un plan en tête, parce que même s’il dit rien, j’reconnais à son air que tout est calculé et qu’il sait comment on va s’y prendre. Il a son regard certain, son nez qui pointe ne l’air, sa bouche légèrement pincée, ses muscles tendus. Il sait c’qu’il veut, il sait c’qu’il fait, il sait c’qu’il faut pour nous. « Ça sera comme si on partait en lune de miel. » même pas besoin d’argument pour qu’il sache que j’le suivrai partout où il voudrait aller, pour qu’il sache que j’avais une confiance aveugle en lui et que s’il disait qu’il était l’heure, c’est qu’il était l’heure. Je profite de ses baisers, lui rend en retour et hoche la tête, parce que je sais qu’il attend mon approbation. « C’est partie pour la lune de miel à Hawaï. » ca ferait presque rêver tien. On va pas à Hawaï, j’sais pas où on va, mais j’suis prête à plier bagage dès ce soir s’il le faut.