why does it matter so much?

nino & knox

Comme à son habitude, Nino est à la bourre. Je crois que tout ceux qui le connaisse savent qu’il n’est pas du genre super ponctuel, que si vous voulez qu’il soit à l’heure prévue, il faut lui donner une demi-heure plus tôt. C’est donc, pour ne pas changer, que je l’attends au bar ou nous nous sommes donné rendez-vous. Cela fait maintenant des années que je connais Nino, on a été plus ou moins colocataires à une époque de notre vie, et aujourd’hui, on est resté amis. Les gens à qui je m’attache, que j’autorise à vraiment rentrer dans ma vie sont très rare et Nino en fait partie. Je sais que je peux lui faire confiance, que je pourrais lui confier ma vie et c’est assez rare que je dise cela de quelqu’un. En l’attendant, je scanne cependant le bar et remarque un mec qui me regarde. Je lui adresse un petit sourire et fini mon verre avant de m’avancer vers lui. Il ne faut pas avoir de sixième sens pour comprendre pourquoi il me regardait, il faudrait plutôt être débile pour ne pas comprendre. Et c’est comme cela que je commence à le draguer, ouvertement, sans aucune subtilité et il a l’air d’aimer ca. Si je ne devais pas retrouver Nino, je serais reparti avec ce mec pour passer une nuit bien agréable, mais j’ai promis à mon ami qu’on boirait un coup ensemble. Pourtant le brun semble être tellement à la bourre que le mec et moi avons le temps de faire un tour aux toilettes.

Ce n’est que de longues minutes plus tard, que je sors des toilettes hommes, suivit de près par le mec. Après tout, ce n’est pas forcément long de prendre son pied. Je remarque alors à ce moment-là que Nino est arrivé et est assis au bar, il doit sûrement croire que c’est moi qui suis à la bourre. Je récupérer doucement le bout de papier avec le numéro de téléphone que le mec du bar me tend avant de le glisser dans ma poche. Je compte bien le rappeler, juste pour qu’on fasse ca jusqu’au bout, qu’on prenne notre pied, mais rien de plus. Je m’avance alors vers mon ami et lui adresse un sourire. « Hey. J’ai presque cru que tu serais à l’heure ce soir. » Je ris et fais signe au barman de ma servir une bière avant de prendre place sur un tabouret à côté de l’italien. « Comment tu vas mate ? »

@Nino Marchetti

Nino et Knox s’étaient rencontrés quand l’italien cherchait du boulot après son arrivée à Brisbane. Il était allé faire quelques boites pour déposer son (faux) CV et ce jour là, Knox semblait aussi avoir besoin d’un peu de thune. Ils étaient à deux sur le postes quand finalement, après deux heures d’essai à servir des bières a des clients d’un bar, aucun des deux n’avait été pris. Nino était incapable de se souvenir d’une seule commande et le grand blond passait plus de temps à discuter avec les clients qu’à servir et faire du chiffre. Aucun n’avait fait l’affaire et il s’était retrouvés comme deux idiots devant ce bar qu’ils avaient tous les deux envie de saccager de rage. Mais, Knox avait finalement proposé à l’italien d’aller boire une bière dans son appartement qui se trouvait pas très loin. Nino refusant rarement des bières, il avait accepté et suivi le jeune homme. Il n’avait capté aucun signaux qui pourraient laisser penser que cette invitation était intéressée (ou pas, il ne saura jamais) mais les deux hommes avaient senti qu’un feeling passait plutôt bien. et qu’ils pourraient s’entendre. Rapidement, sans qu’il ne le capte, Knox avait un squatteur sur son canapé qui venait de plus en plus souvent, jusqu’à ce qu’il se décide même à lui céder une chambre. Nino ne payait pas de loyer, pas les moyens mais il ramenait de la bouffe régulièrement, et des bières, important les bières. Jusqu’à ce qu’il se trouve un vrai taf et que finalement, il eut un vrai appartement aussi. Mais il n’oubliera jamais comment Knox a été son pote de galère, comment il lui a permis de s’en sortir assez rapidement à Brisbane, toujours à lui proposer des jobs, même s’ils étaient pas parfait, même s’ils convenaient pas toujours à l’italien, mais au moins, ca lui apportait un peu de fric de temps en temps.
Marchetti attendait au bar, étonné de voir que son pote n’était toujours pas là mais il patienterait au comptoir en attendant qu’il arrive. « Hey. J’ai presque cru que tu serais à l’heure ce soir. » le vla qui débarque. « Mec, tu déconnes ? » c’était lui qui l’attendait depuis quelques minutes là… « Comment tu vas mate ? » il hausse les épaules. « Toujours dans la même galère. Celle où tu m’as foutu. » Nino aimait bien rappeler à Knox que s’il était papa aujourd’hui, c’était à cause de sa connerie humaine avant tout, comme si ca lui permettait de se déresponsabiliser de n’avoir pas été capable de se protéger, tout comme il avait reprocher à Kath de ne pas avoir de moyen de contraception, comme si lui, n’avait rien à se reprocher. « Quand est ce que tu joues les babysitter d’ailleurs ? » hm, quoi qu’il était pas certain de vouloir confier sa fille à Knox, malgré toute la confiance qu’il pouvait avoir en lui, ce n’était pas à ce point.

Nino est en retard, alors je m’occupe. Je trouve un mec, plutôt mignon, et il ne me faut pas plus de quelques minutes pour l’entraîner avec moi dans les chiottes du bar. Quelques minutes et je ressors pour aller me remettre près du bar quand je vois que mon ami est arrivé. Je m’approche de lui et le salut avec un sourire. « Mec, tu déconnes ? » Je ris un peu. Il croit surement que c’est moi qui suis à la bourre. « J’étais là à l’heure, je me suis juste… Occupé en t’attendant. » Je ris à nouveau et jette un regard au mec avec qui je viens de faire un tour dans les toilettes. Je n’ai jamais caché mon attirance pour les hommes, et je ne vois pas pourquoi je le ferais après tout, je n’en ai pas honte.

Je demande alors à Nino comment il va. « Toujours dans la même galère. Celle où tu m’as foutu. » Nino et moi, c’est une amitié qui s’est formé assez simplement, assez naturellement. Il ne nous a pas fallu beaucoup pour devenir potes et surtout pour que Nino commence à squatter mon canapé et devienne ensuite mon colocataire officiel. Je dois bien avouer que des fois cela me manque de l’avoir comme coloc, de faire nos soirées tous les deux devant un film pourri avec de la bonne bouffe ou bien de nous faire des soirées de jeux vidéo. Mais depuis que nous ne sommes plus coloc, bien des choses ont changés. Si nous sommes encore amis, Nino a avancé dans sa vie. Il est devenu papa et même si je n’aime pas vraiment les gosses, le sien est plutôt mignon. Il n’a pourtant pas vraiment changé au fond et des fois je me demande comment il se débrouille pour être père. Je le chari souvent sur cela, j’aime bien le faire chier, même si je sais que c’est un peu de ma faute. « Quand est-ce que tu joues les babysitter d’ailleurs ? » Je prends une gorgée de ma boisson. « Je suis pas vraiment sur que tu veuilles vraiment que je m’occupe de ta gamine. » Pourtant je suis doué avec les gosse, il parait. Souvent ils m’aiment bien et ca me donne l’occasion de retomber totalement en enfance, de construire des cabanes, de faire des châteaux de sables. « Quel âge elle a ta gamine déjà ? » ‘Oncle’ de merde, bonjour. Je ne me rappel même pas de l’âge de la gosse.

@Nino Marchetti

L’italien était persuadé que c’était lui qui était arrivé en avance et qu’il attendait d’abord Knox, mais au vu de la réponse de ce dernier, il semblerait que ce soit l’inverse qui se soit présenté. « J’étais là à l’heure, je me suis juste… Occupé en t’attendant. » Occupé à quoi ? Nino suivi le regard de son ami qui se posait sur un autre mec, le sourire de Knox fit même faire un pas en arrière à l’italien. « Qu’est ce que tu dis ? » Il avait peur d’avoir mal interprété ce regard et préférait balayer tout soupçon concernant le mec chez qui il avait dormi pendant plusieurs semaines et avec qui il passait régulièrement du temps.
Alors que Baxton se demandait ce que devenait l’italien, celui-ci ne manquait pas de lui souligner qu’il était père à présent et se souviendra sans doute à jamais que s’il en était là, c’était bien parce que Knox l’avait enfermé dans une chambre avec Katherine. Cette soirée où il avait dérapé, comme si coucher avec elle était le seul moyen qu’il avait trouvé pour faire passer le temps. Et il s’en serait sans doute bien passé s’il avait su à quel point sa vie aurait changé après ça. Nino aimait plus que tout sa fille mais les responsabilités qu’il avait sur le dos maintenant étaient telles qu’il avait du mal à tout gérer et qu’il n’aurait pas imaginé avoir un enfant avec une femme qu’il n’avait pas réellement choisi pour faire sa vie avec. « Je suis pas vraiment sur que tu veuilles vraiment que je m’occupe de ta gamine. » Ouais, Nino était pas sure non plus maintenant. Il attendait toujours de savoir ce que Knox avait fait en l’attendant. « Quel âge elle a ta gamine déjà ? » « Un an et d’mi. » il comptait pas en mois, il avait jamais compris pourquoi les gens comptaient l’âge des enfants en mois. Est-ce que lui s’amusait à dire combien de mois il avait ? Il saurait même pas faire la multiplication de toutes façons. « Pourquoi ? J’espère que t’as pas de sales intentions, mec ! » cette faculté à faire l’amalgame entre ce qu’il venait d’observer et l’attirance que Knox pourrait bien avoir pour son bébé. Il était un peu flippé l’italien, tout d’un coup. Quel con.

« Qu’est ce que tu dis ? » Me questionne l’italien alors qu’il a suivi mon regard vers le mec avec qui je viens de passer un bon moment dans les toilettes. Mais je connais ce genre de regard, celui d’une personne qui n’approuve pas, qui ne comprend pas comme un homme peut être avec un homme ou une femme avec une femme. Je connais ce regard parce que je l’ai vu bien trop de fois. Si cela ne me dérange pas en général parce qu’il vient de gens qui n’ont pas d’importance dans ma vie, venant de Nino ca a un effet différent. Je ne me soucie pas souvent de l’avis des autres, je suis fier de l’homme que je suis, et je n’ai en rien honte de ma sexualité, mais c’est Nino dont on parle. Nino est mon meilleur pote, celui qui un jour est venu traîner sur mon canapé et y est resté des mois, celui avec qui j’ai vécu des soirées mythiques. L’italien fait parti des rares personnes qui, dans ma vie, ont un impact et surtout un avis qui m’intéresse. Alors en voyant ce regard, je décide de ne pas m’allonger sur le sujet. « Rien, t’inquiète. » Je lui adresse un sourire, un sourire qui ne sonne pas si vrai que ca. Je ne pensais pas qu’un jour quelque chose de ce genre puisse faire que Nino ai ce genre de réaction.

Je décide alors de changer de sujet lorsque le brun me parle de sa fille. Jamais je n’aurais imaginé mon pote devenir papa, et pourtant, il est le père d’une petite fille absolument adorable. Je ne l’ai pas vraiment vu beaucoup, seulement quelques fois et à chaque fois cela s’est bien passé. Il faut croire que j’ai du talent avec les gosses sans vraiment le chercher. « Un an et d’mi. » me dit l’italien en confirmant l’âge de sa gamine. Cette gamine qui est d’ailleurs née un peu à cause de moi, à cause de cette soirée ou j’ai poussé Nino a coucher avec Katherine. « Pourquoi ? J’espère que t’as pas de sales intentions, mec ! » Je le regarde, surpris de cette réflexion. Il me connait Nino. Si je suis un connard avec les femmes, et les hommes, je ne suis pas non plus du genre à faire ca avec des gosses. « Ew mate ! » Je secoue un peu la tête. « Sérieux, elle a un an et demi. » Sur ces mots, je préfère prendre une grande gorgée de ma bière. « Tu m’connais quand même. » Et cette dernière phrase ne vise pas vraiment à le rassurer pour sa fille, mais est plutôt tournée vers ce regard qu’il a tout à l’heure. Lui faire comprendre que même si j’aime aussi les mecs, ca ne change pas qui je suis.

@Nino Marchetti

La confusion et les amalgames fusent dans l’esprit de l’italien. Il ne peut s’empêcher de voir celui qu’il pensait être son ami comme un menteur et un mec qui s’est joué de lui depuis qu’ils se connaissent pour peut être profiter un jour de lui. L’italien ne pouvait s’empêcher de s’imaginer que Knox avait sans doute déjà essayé de le toucher, essayer de l’approcher, qui sait, peut être durant son sommeil alors qu’il était hébergé chez lui et qu’il dormait dans son canapé. Ca remontait à quelques années maintenant et il n’avait jamais rien remarqué de déviant chez son « ami » mais maintenant… en y repensant… Nino voyait Knox comme un prédateur. Un prédateur pour lui et il était persuadé que tôt ou tard, il passerait à l’acte, qu’il tenterait de l’embrasser ou pire encore ! Il ressenti comme du dégoût vis à vie de lui et ne pouvait plus rester une seule seconde à côté de Knox. Pour autant, Nino avait encore une once d’humanité en lui et de bon sens en se disant que quand même, jusqu’à ce qu’il se rende compte de qui était Knox, il n’avait jamais eu de problème avec lui. Au contraire, l’italien appréciait sa compagnie, il appréciait ses vieilles vannes pourries et surtout, il lui en devait une paire ! Mais rapidement, le petit diable sur son épaule lui rappeler que ça tout ce n’était que du bullshit et que si Knox s’était montré sympa envers lui, ce n’était que dans un seul but : profiter de lui. « Tu m’connais quand même. » Pas si sûre qu’il pensa, l’italien. « J’croyais. » il était sec. Il était presque en colère d’ailleurs, contre lui-même, de ne s’être rendu compte de rien, il aurait évité d’être trop proche du Baxton si ca avait été le cas, en colère contre le blond, de ne lui avoir jamais dit mot pour mot qu’il était gay, comme si c’était une obligation légale de connaitre la sexualité et les attirances des uns et des autres.  « J’me casse. » qu’il lâcha. Sans vouloir inventer d’excuse débile pour s’eclipser, sans vouloir faire semblant d’avoir oublié quelques chose. « J’reste pas avec un pd. » qu’il lâcha en faisant un pas en arrière, content de ne pas avoir commandé de bière en attendant qu’il finisse de chopper l’autre mec dans les chiottes. Sans regardé son ami, il sorti du bar, énervé et prêt à envoyer chier la première personne qui viendrait l’emmerder.

« J’croyais. » Il croyait me connaître ? Pourtant je n’ai pas changé depuis que l’on se connaît, je n’ai jamais caché quoi que ce soit venant de moi, aucune partie. Pourtant ce soir à le regarder, je découvre quelque chose que je n’ai jamais vu dans son regard : du dégoût. Je n’ai jamais caché aimer les mecs autant que j’aime les nanas. Je n’ai jamais caché mes regards lorsqu’il y a un beau mec dans la même pièce, mais il faut pourtant croire que Nino n’a jamais rien vu, ou alors qu’il n’a jamais voulu rien voir. Est-ce qu’il attendait que je lui dise officiellement ? Est-ce qu’il n’avait vraiment rien vu ? Je suis un peu perdu d’un coup, un peu confus de ce qui est en train de se passer. Est-ce que ce simple petit détails pouvait vraiment le faire sortir de ma vie ? Est-ce que ce simple détail pouvait faire qu’il ne me fait plus confiance après tout ce que nous avons traversé ensemble ? Je n’ai pas envie d’y croire, je ne veux absolument pas y croire. « J’me casse. J’reste pas avec un pd. » Et ces mots me font l’effet d’une bonne dizaine de coups de couteaux. Moi qui pensais que jamais je me soucierais de ce que pensent les gens de ma sexualité, voilà que Nino m’en prouve le contraire. Il a toujours eu une place importante dans ma vie, il est mon meilleur pote après tout et il est l’une des dernières personnes que j’imaginais pouvoir prononcer ces mots un jour. Un putain d’homophobe. Ces mots font mal, là ou il faut et sur le coup je suis incapable de réagir. Je ne bouge pas, je ne dis rien et je le regarde sortir du bar. Un petit détail et voilà que je découvre un nouveau visage à l’italien. Un visage qui ne plaît absolument pas. Il me faut alors quelques secondes pour réagir, quelques secondes pour que la colère prenne le dessus. Je sors alors à mon tour du bar et le rattrape. « C’est quoi ton problème sérieux ?! » Je viens me placer devant lui. « Je t’ai absolument jamais caché que j’aime les hommes et là d’un coup ca te pose un problème ? T’es sérieux ?! » Calme toi Knox, calme toi… « Je pensais vraiment que tu valais mieux que ca. » Mieux qu’un mec homophobe qui juge ce qu’il ne comprend pas, ou ce qui lui fait peur, je ne sais pas trop. « Après tout ce qu’on a vécu, je t’imaginais vraiment pas comme ca. » J’ajoute sèchement, froidement.

@Nino Marchetti

Pour Nino, c’était trop d’un coup. Il pouvait pas rester là avec Knox en se disant qu’à tout moment, il allait vouloir se jeter sur lui et profiter d’lui. Il se disait que peut être, depuis tout ce temps, il avait abusé de son corps les nuits où il dormait chez lui. Il sait pas, il se fait plein de film et ça l’dégoute plus qu’autre chose. Alors au lieu de se jeter sur lui pour lui casser la gueule, l’italien a préféré partir. Il allait quand même pas attendre qu’il le maraboute pour devenir à son tour gay ? Nan, plus Nino était loin de Knox, mieux il se porterait. Il s’attendait pas à ce qu’il se mette à le suivre et qu’il le rattrape à l’extérieur du bar. L’Italien était déjà prêt à se défendre s’il le touchait. « C’est quoi ton problème sérieux ?! » Si Knox barrait la route à Nino, il devrait s’attendre à voir son petit minois esquinter dans les secondes à venir. Le Marchetti le regardait pour lui faire comprendre qu’il ferait mieux de se pousser.  « Je t’ai absolument jamais caché que j’aime les hommes et là d’un coup ca te pose un problème ? T’es sérieux ?! »  Lui se souvenait pas avoir eu cette conversation là avec lui tien, car s’il s’en souviendrait, jamais il n’aurait cherché à le recontacter pour continuer à le voir.  « Je pensais vraiment que tu valais mieux que ca. » L’italien eu un petit rictus, rire jaune parce qu’il se disait exactement la même chose de celui qu’il pensait être un ami. « Après tout ce qu’on a vécu, je t’imaginais vraiment pas comme ca. » L’italien sera ses poings. « Qu’est ce que tu veux dire par : tout ce qu’on a vécu ? On a rien vécu, ok ! » que les choses soient clair ! Il avait l’impression qu’il s’adressait à lui comme si c’était son mec, comme s’il venait de rompre et il était hors de question que qui que ce soit ici ait cette même impression. « Dégage de la avant que j’sois obligé de défoncer ta petite gueule de PD ! »

Ça fait un peu mal d’entendre Nino dire cela, de le voir avec ce regard rempli de… De quoi ? De haine, oui, parce que c’est la haine que je vois quand il me regarde, la même haine que j’ai ressentit il y a des années quand je me suis fait tabasser par un couple d’homophobes. Je n’aurais jamais vraiment cru que cela puisse arriver un jour venant de l’Italien. Je sais qu’il a un côté un peu… Dur ? Mais jamais je n’aurais vraiment pu penser qu’il puisse tourner ce genre de chose vers moi. Alors je la sens cette colère qui monte en moi, cette colère et cette douleur de savoir que l’un de mes meilleurs amis me jugent ainsi. Le pire, c’est qu’il me sort ca et qu’il fuit l’Italien. Il se fraye un chemin vers dehors et il me faut quelques secondes avant de me décider à le suivre dehors, dans la petite allée derrière le bar que nous venons de quitter. Alors je tente un peu de savoir pourquoi il réagit comme cela, mais rien n’y fait, je suis trop énervé et visiblement lui aussi. « Qu’est ce que tu veux dire par : tout ce qu’on a vécu ? On a rien vécu, ok ! » La encore ma gorge se serre. C’est pour cela que je prends la peine de ne jamais m’attacher à qui que ce soit, de ne jamais laissé entrer dans les gens dans ma vie parce qu’après ca vous poignarde dans le dos. « Dégage de la avant que j’sois obligé de défoncer ta petite gueule de PD ! » Je serre les dents, les poings serre parce qu’à ce moment là je ne le reconnais pas et que j’ai bien envie de lui en foutre une. « Va te faire foutre Nino ! » Et sans une parole de plus je décide que c’est à moi de m’éloigner, à moi de ne pas réagir à cette situation. C’est terminé, Nino ne fera plus jamais parti de ma vie et je n’ai pas besoin d’un homophobe de plus dans les parages.

- fini -