Pourquoi ?

Oui, désormais il ne se demande plus « pourquoi j’ai accepté cette aventure ? », il a opté pour la version raccourcie car à force de le répéter un nombre incalculable de fois dans sa tête, il se fatigue tout seul, Kieran et il ne va clairement pas s’en sortir compte tenu du fait que son binôme le fatigue déjà assez pour ne pas qu’il y mette aussi du sien. Elias n’a pas demandé son reste au lancement et s’est envolé vers la ville comme un insecte impatient de se griller contre une ampoule et Kieran a suivi comme la terre collé à la chaussure de son binôme, vous savez, celle dont on n’arrive pas à se débarrasser mais qui ralentit un peu le rythme de marche. Enfin. Beaucoup. Il y met du sien, hein, n’allez pas croire qu’il pensait être ici pour passer de bonnes vacances, il n’a juste pas le même physique qu’Elias, c’est évident. « Mec, t’es marcheur professionnel dans la vie ou quoi ? » Ça existe ? Probablement, il en a l’illustration devant lui. En soit, Kieran n’est pas exténué, il a juste l’impression d’avoir des plus petites jambes que son binôme – ce qui est étrange compte tenu du fait qu’il est plus grand que celui-ci et qu’il faut ainsi qu’il se rende chez son médecin dès que cette émission sera finie pour vérifier si son corps est bien proportionné car cette histoire est louche. Et il finit à nouveau par se perdre dans ses pensées, tandis qu’il se contente de suivre. Mais il participe aussi à cette aventure pour apprendre à s’affirmer et à avoir confiance en lui ; il ne peut pas se contenter de suivre sans montrer qu’il existe. Et il ne sait pas combien de temps il sera candidat, il ne peut pas décider qu’il prendra sur lui la semaine prochaine et que ces premiers jours sont juste un moyen de se préparer psychologiquement à faire savoir à son binôme qu’il compte aussi. Le changement, c’est maintenant. « ELIAS, OH ! » Il hurle avec détermination, la voix qui porte et le regret qui l’accompagne aussitôt. Allez, assez de courage pour aujourd’hui, n’est-ce pas ? Pourtant, il va bien falloir qu’il explique pourquoi il l’a interpellé avec autant de virulence. « ... » Allez, c’est pas compliqué, affirmation on a dit. « ... » Sujet, verbe, complément, tout le monde doit savoir le faire. « ... tu vas bien ? » Un petit thé, aussi, peut-être ? Là, il a de nouveau envie de se jeter de la falaise ; manque de pot, ils s’en sont déjà éloignés. Et le regard d’Elias est le même qu’il lui a adressé plus tôt et il comprend qu’il faut qu’il se rattrape au plus vite. Il n’a peut-être pas le courage d’être un meneur comme son binôme, mais il y a quand même une aventure qui les lie. C’est un bon sujet de départ, avant de gravir les échelons de l’assurance. « Tu connais, toi, Charleville ? » Voix posée, petit sourire en prime, pitié je suis pas doué, mais me détestes pas.

@Elias Sanders @May Glitters

 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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Noël est bien loin derrière lui, l’épiphanie aussi, désormais il peut bien profiter de la chaleur qui s’abat sur Brisbane alors que le top départ est lancé. Non Elias ne s’arrêtera pas, il poursuit son chemin, à vrai dire sans réellement savoir quoi faire ni où aller. Il n’a jamais eu besoin de se servir de boussole, bon la carte il sait se repérer dessus, mais la boussole c’est pas vraiment sa tasse de thé, il verra ça plus tard. Avec un peu de chance son binôme s’en est déjà servi, non ? Faudra qu’il lui demande, songe t’il alors que ce dernier tient à peine la cadence. Le flic se retourne vers lui à plusieurs reprises en montrant ses gros yeux du genre ‘tu t’bouges oui ?’ pas certain que ça fonctionne vraiment, Kieran semble dans son monde, à compte le nombre d’insectes qui croisent sa route. C’est bien sa veine ! Elias avait pourtant demandé un sportif, quelqu’un qui a de l’endurance, qui croit en ses capacités, et se retrouve face à un énergumène qui hésite, qui est dans ses pensées, et à la traîne ! Mais non ! Il ne lâchera pas si facilement, son sac à dos est bien là, il n’a plus qu’à regarder droit devant lui et à avancer. « Mec, t’es marcheur professionnel dans la vie ou quoi ? » Il arque un sourcil, il le fait exprès ? D’où est-ce qu’il sort ce type-là ? « On est pas là pour plaisanter… » Oh que non, Elias n’est pas du tout là pour faire de la configuration, il est même très mauvais perdant dans la vie de tous les jours, alors l’homme allait se donner les moyens de réussir, et ils vont réussir, il n’en doute pas Elias. « J’espère que t’es remonté comme jamais… » Pourquoi doit-il en douter ? Mais le silence à présent n’est pas pesant pour le flic qui est un brin solitaire. Il se rappelle que sa sœur lui a demandé de faire des efforts, qu’elle veut être fière de son aîné, alors il allait tout faire pour le pousser Kieran. Parce que la victoire d’Elias, signifie surtout la victoire du binôme même si il sent que ça va être compliqué ! « ELIAS, OH ! » Et le voilà qu’il lui gueule dans l’oreille, Elias soupire. Et il met bien plusieurs longues secondes à le regarder avec des yeux en forme de bille sans rien dire. Elias baragouine deux mots. « ... tu vas bien ? » Il va bientôt lui demander si il est célibataire et si il a des enfants à coup sûr, mais beaucoup lui ferait les gros yeux, alors que le cameraman les films. « Ca irait mieux si tu avançais un peu plus vite, on va se retrouver dernier bientôt… » Serait-il du genre à râler ? Probablement. Oui bon niveau sociabilisation on pouvait refaire. « Tu connais, toi, Charleville ? »Qu’il demande finalement et il capte enfin l’attention du flic, « pas vraiment, jamais réellement entendu parler, mais avec la carte ça devrait le faire. » Il fallait déjà qu’ils descendent pour rejoindre Brisbane, et ils n’étaient pas prêts à y parvenir à cette vitesse. « Quand on sera en ville, faudra qu’on regarde sur la carte ou qu’on sélectionne des magasins à grande influence pour demander notre route. » Pas prendre un magasin à deux pèlerins. « Tu sais te servir d’une carte ? D’une boussole ? » Elias prie – lui qui n’est pas croyant, pour que Kieran dise oui.

C’est supposé être l’aventure d’une vie, celle qui lui fera gagner en une poignée de semaines la maturité qu’il n’a pas été capable d’atteindre en une trentaine d’années. C’est supposé être une expérience qui saura l’aider à se trouver lui-même plutôt que de se cacher constamment derrière les autres, celle qui saura transformer ses faiblesses en forces. Du moins. C’est ainsi qu’il se l’était teasée dans sa tête, naïf qu’il est, lorsqu’il s’imaginait encore un départ héroïque et une multitude de scénarios à son avantage. Une victoire, une assurance bienvenue et l’impression d’être en paix avec lui-même : force de constater qu’aucune de ces cases n’est pour l’instant cochée, contrairement à celles « se ridiculise à la télé », « va se faire étrangler par son binôme », « constate que le cardio, c’est important ». Pourtant, au cours de son casting, lorsqu’on lui avait demandé quel serait son partenaire idéal, il avait bien précisé « me mettez juste pas avec un mec qui me bouffera la première heure ». Bon. Erreur de casting, donc, car il est de plus en plus évident qu’Elias se fera un plaisir de le lapider à coups de pierres à la première pénurie de bouffe. « J’espère qu’ils ont pas pris des cannibales. » Qu’il se murmure à lui-même alors qu’il observe Elias qui le devance, sourcils froncés, yeux plissés, comme si des lasers étaient capables d’en sortir pour sonder les intentions de son binôme. Mais celui-ci est imperméable (ou alors, Kieran n’a juste aucun pouvoir aussi triste cette vérité soit-elle) et la seule chose qu’il sonde, c’est son langage corporel qui semble dire « mais putain pourquoi vous m’avez foutu avec l’handicapé du coin, il arrive même pas à aligner deux pas » (chose absolument fausse, c’est une petite fierté personnelle pour Kieran que de ne pas encore s’être emmêlé les pieds, il aura au moins une satisfaction à son actif s’ils se font dégager à la fin de cette semaine). « On est pas là pour respirer la joie de vivre, surtout, ouais. » Qu’il soupire alors qu’il maudit la production. C’est passible de poursuite ça, hein, de le laisser se faire tuer par son binôme sans intervenir ? Bien-sûr, il y a la non-assistance à personne en danger, mais surtout la complicité de meurtre : la production savait très bien qu’entre eux, ça va se finir en « attends, t’as un truc autour de cou, laisse-moi te le couvrir de mes mains jusqu’à ce que tu meurs ahahaha ». « Je le suis crois-moi, j’ai juste... des pieds qui couvrent pas la même superficie au sol que les tiens, ça me ralentit. » Il précise d’un air convaincu, tandis qu’il essaie de presser le pas. Il fait de son mieux – mais clairement, il n’a jamais autant regretté d’avoir cru que le fitness n’était qu’un hashtag sur instagram. Mais face à l’autorité d’Elias, Kieran tente de s’imposer. Mais comme toujours, ses efforts ne sont pas payants, parce qu’il a une disposition certaine à s’écraser.  « +10 points pour l’optimisme. » Définitivement, Joyeux Bonheur a loupé les cours de sympathie au collège. « Je pense pas que ce soit une bonne idée. » Il dit ça, il dit rien. Problème : outre le malaise qu’il ressent face à son binôme, il a surtout peur de lui. Autant ne pas exciter la bête ; commençons par l’apprivoiser. Le souci, c’est qu’il n’a pas de bacon séché sous le coude, alors il doit trouver une meilleure alternative. L’écrasement, comme toujours, lui semble être la plus adéquate. « ... enfin bon, si ça se trouve, je me trompe. » Oui, mais sur quoi, au juste ? « Je veux dire, si on en croit la carte, il faut se diriger vers Toowoomba. » Même si l’évocation de cette ville lui donne des sueurs froides et qu’il espère de tout son cœur ne pas avoir à faire étape là-bas. « Demander notre chemin, c’est une perte de temps. » Vraiment ? Direct, frontal, comme ça ? « Enfin, sans vouloir t’offenser, bien-sûr, je trouve juste que... enfin, c’est... » Une idée de merde, mais eh, on ne dit pas les choses ainsi. « Tout le monde connaît le coin, il faudrait plutôt trouver une voiture qui accepterait de nous emmener du côté de l’autoroute où on pourrait faire du stop à l’entrée. » Il explique, d’une voix timide tandis qu’il hausse les épaules à la question de son binôme. « Non et non. Mais ça doit pas être bien compliqué. » Il espère, en tout cas. Ah, la naïveté. « Et toi ? »

@Elias Sanders

 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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Elias ne sait pas vraiment ce qu’il attend de cette expérience pourtant unique. Lui qui n’est pas vraiment rêveur, il est plutôt dans la sphère fonceur. Trop souvent, tête baissée, sans même réaliser ce qui se passe autour de lui, ni même à réfléchir bien longtemps. Il a peut-être aussi été déformé par son boulot, son côté impulsif qui reprend vite le dessus, mais actuellement, il est calme. Bon il apprécie moyen que son camarade de jeu le prenne à la légère – lui-même qui prend tout au second degré avec son air souvent je m’en foutiste, qui exaspère ses conquêtes, mais pour ce jeu il est si différent. Il veut gagner, remporter le prix, se surpasser, aller le plus loin possible sans avoir à regretter. Ils marchent depuis quelques minutes et le gars derrière lui traîne déjà des pieds, il parle dans sa moustache tout bas, si il voulait communiquer avec Sanders, va falloir que le petit oisillon vole de ses propres ailes. « Je le suis crois-moi, j’ai juste... des pieds qui couvrent pas la même superficie au sol que les tiens, ça me ralentit. » Qu’il maugréa une nouvelle fois, d’une mauvaise foi. Il le dépasse d’une tête ou deux, il doit y mettre de sa volonté, il n’allait pas le porter quand même ! Même si il est grand mais très fin comme gars. « T’as une nana ? Non parce que si oui, tu penses qu’elle est au bout de la rue, et tu la fais éloigner, le tour est joué ! » Bon voilà solution réglée à la Sanders, parler de nana ! Toujours. Il aurait pu dire aussi ‘tu penses à ton mec’ mais il y avait songé trop tard. « +10 points pour l’optimisme.  Je pense pas que ce soit une bonne idée. » Il se retourne en direction du brun, s’arrêtant, laissant Kieran le rattraper, qui semblait marcher vite. « ... enfin bon, si ça se trouve, je me trompe. Je veux dire, si on en croit la carte, il faut se diriger vers Toowoomba. » Et d’ailleurs ils sont en route, mais Sanders n’a jamais fait du stop dans sa vie, ça marche encore ses choses-là ? Et dire que sa voiture de course l’attend sagement chez lui, elle est mal foutu cette vie quand même… « Mais on va y aller à Toowoomba ! » Et il en est persuadé, sa voix est bien plus sûr que celle de Kieran, il allait devoir travailler sur sa confiance en lui. Le parfait équilibre entre celui qui en possède trop, et celui qui n’en a pas assez. « Demander notre chemin, c’est une perte de temps. Enfin, sans vouloir t’offenser, bien-sûr, je trouve juste que... enfin, c’est... Tout le monde connaît le coin, il faudrait plutôt trouver une voiture qui accepterait de nous emmener du côté de l’autoroute où on pourrait faire du stop à l’entrée.» Il hausse les épaules, c’est évident ce qu’il dit, qu’il n’allait pas la demander dans l’immédiat. Tout le monde peut partir de Brisbane, mais par contre c’est l’arrivée qui est plus compliqué. Elias songe qu’ils vont sûrement devoir traverser tout le pays, peut-être des forêts ou même savoir nager… Est-ce qu’il est venu là pour se prouver que physiquement il tient le coup ? Sans aucun doute… « Non non bien sûr, on va pas demander notre chemin sur Brisbane, on la connaît notre ville, hein ? » Il appuie un peu trop fermement sur le hein en le regardant pour qu’il le rassure lui-même. Et quand il parle de la boussole, et de la carte qu’il ne sait pas s’en servir, il soupire Elias. « Non et non. Mais ça doit pas être bien compliqué. Et toi ? » Il hausse les épaules, ils sont quand même mal barré. « Je sais me servir d’une carte, en revanche les boussoles j’ai jamais eu à tester. » Connaître le nord, le sud, l’est et l’ouest, franchement ça l’importe peu dans la vie de tous les jours. Mais ils auront le temps de s’en préoccuper non ? « Tu sais faire les feux de bois ? » Bon sans doute que ça ressemble à un interrogatoire, mais partir à l’aveugle avec un inconnu et devoir affronter la rue, ça soulève des questions existentielles. Il fronce ses yeux vers Kieran, attention à ce qu’il va répondre, il l’a à l’œil.

Un « oui » automatique s’échappe d’entre ses lèvres lorsqu’Elias lui demande s’il a une nana, avant d’ajouter un « non » tout aussi automatique et tant pis s’il donne l’impression d’être un puceau ou un infidèle qui ressent le besoin de se justifier. Ça ne concerne pas Elias et c’est bien l’un des rares sujets sur lequel Kieran refuse d’être aussi transparent que d’ordinaire, même si son binôme ne pense évidemment pas à mal. Mais il a appuyé là où ça fait mal et il n’apprécie pas ça, Kieran, tandis qu’il essaie de se concentrer sur l’essentiel, malgré la tronche de dix pieds de long qui est passée d’Elias à lui. C’est-à-dire ; l’aspect motivationnel de la réflexion de Elias, qui, en réalité, est loin d’être perçue ainsi par le trentenaire. Encore, il lui aurait dit qu’au bout de la rue se trouvait un comics store qu’il aurait l’opportunité de dévaliser gratuitement, là, il aurait accouru. Une nana ? Il n’est pas insensible aux femmes, Kieran (au contraire, c’est le type qui tombe amoureux tous les quatre matins), mais il se mord la lèvre pour se retenir de dire que, quand même, l’image d’une femme prostrée à un coin de rue qui attend sagement qu’on l’approche pour s’éloigner, c’est assez objectifiant et sexiste. Mais l’exprimer à voix haute reviendrait à exprimer une opinion – ce qui s’apparente à une phobie pour Kieran. Alors il se tait, hausse les épaules en tentant de ne pas penser à la seule femme qu’il aimerait voir au coin de la rue et se mure toujours plus dans le silence quand Elias lui fait la réflexion qu’ils vont y arriver, à Toowoomba, avec une exclamation qu’il confond avec de l’agressivité – question d’habitude. Les choses ne s’arrangent pas à mesure qu’il parle et que ses propos se heurtent à ceux d’Elias. « Oui, oui. » Qu’il acquiesce docilement lorsqu’il est question de Brisbane, tentant un fin sourire pour ne pas montrer qu’il se sent comme un gosse qui se fait réprimander par ses parents. Question d’habitude, encore une fois. Le soupir qui s’échappe d’entre ses lèvres achève Kieran qui est convaincu qu’ouvrir la bouche ne fait qu’envenimer les choses, comme toujours. Et sa bonne humeur qui compensait jusqu’ici la neutralité d’Elias disparaît totalement alors que ses pensées s’activent pour le dénigrer – question d’habitude, encore et toujours. « Avec un briquet, oui. » Il répond automatiquement à la question d’Elias, avant de comprendre qu’il s’agit encore une fois d’une réponse qui pourra être retournée contre lui et plus particulièrement concernant son manque de capacités. Le regard d’Elias ne l’aide pas et il commence à jouer nerveusement avec ses mains alors qu’il sent sa poitrine se serrer. Surtout, essaie de garder le peu de dignité que tu as encore, Kieran. Alors il anticipe, avec les mots qu’il maîtrise le mieux : « je suis vraiment désolé, je ne suis pas très doué. » Il confesse, même s’il s’agit simplement de confirmer par lui-même ce que tout le monde sait déjà. « J’ai pas grand-chose à offrir, mais je, hm... je suis doué avec les gens... je crois... » Il commence à énumérer en fuyant le regard de son binôme. « Et puis... je suis pas chiant, il me semble. » Pour le coup, c’est même une certitude. « Je suis doué pour inventer des histoires, alors peut-être que... ça pourrait nous servir ? » Il espère. Y’a intérêt, plutôt. « Et euh... je crois que c’est tout, je suis désolé. » Il réitère ses excuses, tête baissée, tandis qu’il demande d’une voix timide : « et toi, c’est quoi tes... euh, spécialités ? » À peu près tout probablement et ce n’est pas bien difficile face à Kieran que d’être érigé au rang de grand maître.

 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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Elias avait parlé de nana comme il aurait pu parler de bagnole, la vérité c’est que ça fait partie de l’une de ses passions, mais il n’allait pas dire au grand public combien il lui arrive (trop souvent) de mal se comporter avec ses dernières, il n’en a probablement pas le droit, pas comme ça du moins. Il se contente juste de trouver pile ce qu’il considère comme être un enjeu crucial, quelque chose qui saurait motiver de n’importe quelle façon que ce soit son camarade de jeu. Peu importe si les filles ne l’intéressent pas, ou qu’il n’est pas doué avec ses dernières. Mais il sent bien le malaise installé, alors que Kieran répond presque au tac o tac, « oui. » pour finalement regarder ses pieds, et poursuivre dans sa contradiction la plus totale, laissant un Sanders perplexe sur la question, « non. » Et dans le cas présent il donne surtout cette manière d’être incertain dans tous ses choix, mais il n’est pas là pour juger Elias. Pas comme si lui est un modèle à suivre. « Bon enfin je t’ai pris cet exemple parce que ça me venait en tête… » Laissant probablement entrevoir que les femmes sont tout autant importante pour lui, que pour n’importe quel autre homme, « mais si tu as une passion qui te motive plus, fonce mon gars, fonce ! » Il avait trouvé une certaine sympathie à dire ça, comme si il était acquis que Kieran trouverait sa place auprès de lui, malgré tout. Malgré cette différence frappante. Ca le sera peut-être moins le jour où ils perdront mais ce jour-là, mieux vaudra pas s’appeler May Glitters. Mais jusqu’à présent l’espoir est bien présent auprès d’eux, et Elias en profite allègrement. Et quand à la question du feu, Kieran soupire. « Avec un briquet, oui. » What, avec un briquet ? « Parce que tu connais beaucoup de monde qui ne savent pas allumer un feu avec un briquet ? » La question est, est-ce que ses doués, ses génies existent ?! Qu’ils ne croisent jamais la route du flic en tout cas. Il réfléchit, mais le dessinateur doit prendre ça comme un malaise ou autre du genre, alors que, « je suis vraiment désolé, je ne suis pas très doué. » Qu’il se confond en excuse, Elias hausse les épaules. « Bon je pense que le feu on arrivera à se débrouiller… » En vérité il n’en savait trop rien, il n’est pas jamais vraiment parti en campagne, en vacances, ou je ne sais où. Sanders est un homme de la ville, un homme de terrain mais il est plutôt chanceux habituellement, en espérant que Halstead le soit aussi un peu… Enfin, à le regarder, c’est pas l’impression qu’il donne. « J’ai pas grand-chose à offrir, mais je, hm... je suis doué avec les gens... je crois.. » Elias laisse échapper un sourire malgré lui, qu’il reprend aussitôt, préférant ne pas le montrer dans l’immédiat. Continuant à marcher en compagnie du jeune homme. « Et puis... je suis pas chiant, il me semble. Je suis doué pour inventer des histoires, alors peut-être que... ça pourrait nous servir ? Mais c’est parfait ça ! Et euh... je crois que c’est tout, je suis désolé. » Finalement, il disait qu’il ne pourrait rien apporter, mais il a fini par trouver. Il veut le rassurer parce que c’est ce qui fera tenir Kieran dans le jeu, qui le motivera. Et parce qu’il trouve ça triste Elias de ne pas avoir un minimum confiance en soi. « Tu vois, tu vaux quelque chose quand même » Son sourire se veut sincère, Elias ne sait pas ce principe de vouloir le réconforter alors qu’il ne le connait à peine, mais il a ce besoin trop ancré de prendre sous son aile, des oisillons perdus. « et toi, c’est quoi tes... euh, spécialités ? » Est-ce qu’il était sérieusement en train de lui parler Elias ? Même sa sœur quand elle verra cette scène, elle ne pourra qu’en être touchée ! « Bon la patience c’est pas vraiment mon fort hein, mais je perds jamais espoir, je fonce et ça a ses avantages. » Et ses inconvénients mais il n’en dira rien Elias, peut-être que Kieran saura canaliser cette fièvre. « Je suis très sportif, c’est mon rayon ce domaine, tu pourras te reposer sur moi sur ça, et moi, sur ta patience pour allier les plus récalcitrants à notre cause ? » Est-ce un pacte secret se créer au fil des minutes ? « Pourquoi tu as décidé de participer à ce jeu ? » Qu’il demande finalement après quelques instants de silence, le regard plongé devant lui.

« D’accord, oui, je vais essayer. » Il assure après qu’Elias ait proposé de trouver une passion qui serait plus susceptible de le motiver. Il n’est pas vraiment convaincu par la stratégie ; principalement parce que cela relève surtout du mental et pas tant d’une passion. Et si Kieran a quelques-unes de ces dernières, ce qui est certain c’est que son mental n’est pas aussi fort que celui d’Elias – sans quoi il n’en serait pas là à ce stade de sa vie. Mais c’est justement parce qu’Elias a l’air plus stable que lui qu’il essaie de suivre son conseil – même s’il doute de l’efficacité de celui-ci. Bien-sûr, ce n’est pas surprenant compte tenu du fait que Kieran doute sur à peu près  tout, notamment quant à ses capacités qui sont sérieusement inexistantes, comme il le souligne à son binôme. À commencer par ses connaissances en matière de carte et de boussole. Si seulement son manque de talent pouvait s’arrêter-là, mais c’est mal connaître Kieran. « Si ça se trouve, on aura pas besoin d’allumer le moindre feu... » Il dit, parce qu’après tout ils sont dans une course et non dans une émission de survie. Et puis, nous sommes en Australie, même s’ils sont au milieu de l’hiver, les températures ne sont pas négatives. Comme souvent lorsqu’il est mis devant le fait accompli de son manque de connaissances, Kieran s’excuse par réflexe, parce qu’il a appris à le faire pour apaiser les tensions. Assumer des torts, même s’ils ne sont pas les siens, est quelque chose qu’il maîtrise à la perfection, mais il n’est pas certain que ce soit un détail qui a son importance. Il se confond en excuse, le regard planté sur le sol, attendant le coup de massue qui suivra, de celui que ses parents biologiques autant que son ex utilisaient contre lui : à savoir lui hurler dessus parce qu’il n’est capable de rien. Mais c’est un encouragement qui sort de la bouche d’Elias et Kieran relève la tête en fronçant les sourcils, muet, attendant la suite qui seront forcément des représailles quant au fait d’être associé à un binôme aussi inutile. Mais non, rien ne vient si ce n’est un sourire sur les lèvres d’Elias, bienveillant, que Kieran finit par imiter, légèrement rassuré. Est-ce qu’il le pense vraiment ou est-ce qu’il le dit uniquement pour lui faire plaisir ? Il ne sait pas vraiment et dans le doute, il préfère croire en la sincérité de son camarade – parce qu’il est ainsi et qu’il tend à voir les choses de manière positives. Son sourire s’estompe légèrement lorsqu’Elias explique que la patience n’est pas sa spécialité, compte tenu du fait qu’avec Kieran, vaut mieux l’être, patient. Ça s’annonce rien de bon pour la suite et il ne peut s’empêcher de craindre pour la suite de leur aventure sur leurs caractères sont aussi opposés. Parce qu’il n’est pas question d’une simple entente, mais d’une vraie inimité qui pourrait se développer entre eux et Kieran n’est pas prêt pour des sentiments aussi négatifs. Mais Elias propose une alternative et un nouveau sourire s’affiche sur les lèvres de Kieran. « Je, oui, ça me paraît être un bon compromis... » Il sera les bras et Kieran sera... la patience. Il ne peut pas vraiment se vanter de son intelligence, du moins il en a l’impression à force qu’on lui l’ait répété. Il aimerait prouver le contraire, montrer qu’il vaut plus que ce qu’on peut penser, mais comment y parvenir quand lui-même n’y croit pas ? Pour cela, il faudrait qu’il apprenne à s’affirmer et il a encore de nombreuses étapes avant d’y arriver. Ce ne sont que deux des raisons pour lesquelles il participe parmi d’autres, même si ce n’est pas de sa volonté à l’origine. « C’est pas vraiment mon choix à la base, on m’y a inscrit. » Il commence, en marchant aux côtés d’Elias tout en portant son regard n’importe où, mais pas sur son camarade. « Je me suis juste dit que ça pouvait peut-être m’aider sur certaines choses. » Il avoue, même s’il préfère encore garder certaines de ses choses pour lui, pour l’instant. « Et puis, sortir de ma zone de confort peut pas me faire de mal, il paraît. » Il ajoute en haussant les épaules, même si pour l’instant il n’en est pas vraiment convaincu. « Et toi ? » Il se retient de s’excuser quant au fait qu’il se contente de lui renvoyer les questions, réfléchissant à ce qu’il pourrait lui demander pour ne pas donner l’impression à Elias qui est le seul à mener la discussion. « Et tu ferais quoi avec l’argent ? » Argent qu’ils ne recevront probablement pas s’ils continuent d’être coincés à Brisbane, mais il faut être optimiste et en voilà, une motivation au coin de la rue.

 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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C’était quand même hallucinant que Kieran puisse en si peu de temps lui parler, en général Elias n’est pas vraiment à l’aise avec la gente masculine, peut-être à cause de son père, qui ne l’a pas vu grandir. Le flic a toujours été entouré que de nana, alors les hommes il n’y accorde pas d’importance. Mais bizarrement, si au début il était sans doute plus récalcitrant, à l’instant même, il tentait de le comprendre et de lui redonner un espoir. Ca venait naturellement, il ne se forçait même pas le flic. Est-ce que la production était réellement des voyants ? C’est pas Elias qu’on trompera, n’importe qui, n’aurait pas pu s’entendre forcément avec lui. Fallait pas forcément une grande gueule sans doute, parce qu’imbus de lui-même, Elias aurait voulu avoir le dernier mot et le ton serait sans aucun doute très vite monté en décibel. « D’accord, oui, je vais essayer. » Il acquiesce d’un signe de tête, se mordant la lèvre, pour ne pas vouloir le bouger davantage, le bousculer dans son monde de rêveur. Elias n’est pas de ce type-là, à rêver. Non lui croque la vie, il bouge sans arrête, ne s’arrête jamais. Sans doute que son tempérament un peu bagarreur et fonceur lui joue des tours, parfois il devait apprendre à se maîtriser, à se contrôler. « Si ça se trouve, on aura pas besoin d’allumer le moindre feu... » Il hausse les épaules, ce serait dommage. « Pas sur qu’on est le confort d’un appartement tous les soirs. » Bon d’accord, il ne fait pas non plus -40, ils ne sont pas au pôle nord mais tout de même, bien qu’il est grandi dans les mauvais quartiers de Brisbane, à fortitude valley dans un tout petit taudis partageant sa petit chambre avec sa petite sœur, il n’empêche, qu’il a toujours eu un toit sur la tête. Sa mère s’efforçant de travailler d’arrache-pied pour les nourrir et pouvoir rester dans cet endroit bien que cela ne soit pas l’Amérique. « J’espère qu’on aura ce genre de défi ! Des crevaisons en auto, de l’escalade… » Il partait déjà lui-même dans son monde de sportif, très certainement que Kieran devait le regarder bizarrement, à présent. Le style de personne qui aime se faire mal, et se détruire. Qui aime souffrir. « Je, oui, ça me paraît être un bon compromis... » Il acquiesce légèrement d’un signe de tête, avant de s’amuser à dire, « on va faire de grande chose ! » Oui le penser lui était de droit, en rêver aussi bien que les prochains jours leur réserve encore d’énorme surprise… « C’est pas vraiment mon choix à la base, on m’y a inscrit. » Il ne le regarde pas vraiment, et continue d’avancer avec lui, Elias a complètement zappé la caméra qui les suit à l’arrière. Il ne sait même pas il ils filment, bien sûr qu’ils doivent filmer… Toujours à l’affût de bagarres, de moment touchant… « Je me suis juste dit que ça pouvait peut-être m’aider sur certaines choses. » Il fronce les sourcils Elias, se demandant bien de quoi il parle exactement, mais refusant de l’admettre, et voyant bien le malaise de Kieran s’installer, il ne jugeait pas bon de sur enchérir. « Et puis, sortir de ma zone de confort peut pas me faire de mal, il paraît. C’était une phrase qu’on pouvait sortir parfois quand il n’y avait pas d’autres raisons suffisamment convaincante, Elias n’a jamais appris à écouter les autres, à les laisser avoir de l’impact sur lui. Et toi ? » Qu’il demande à son tour, alors qu’Elias met quelques secondes avant de prendre la parole à son tour, « bizarrement c’est moi qui voulait y participer. Non pas que j’aime les émissions télé, mais j’aime ce côté challenge et sportif en même temps. » Il hausse les épaules, en souriant bêtement, « j’aurai jamais participé à un truc portant sur l’amour, par exemple, » et il grimace parce que rien que l’idée ne lui correspond tellement pas, ça l’effraie même. « Je sais pas si je serai capable de sortir de ma zone de confort, ceux qui te disent ça, c’est sûrement parce qu’ils n’ont rien trouvé de mieux ! » Ouais, c’est ce qu’il pense ! Lui par exemple, jamais il ne pourrait arrêter certaines choses dont il a l’habitude de faire, comme rouler à vive allure dans sa voiture de sport. Ou collectionner les femmes, alors qu’il devrait se poser. « Et tu ferais quoi avec l’argent ? » Il n’en sait rien, mais il trouverait de quoi les dépenser. « Peut-être que je partirai en vacances avec ma cousine et ma sœur. » Ca sonnait creux de sa bouche, et pourtant sous cette carapace dur, il y avait toujours cet amour pour cette sœur, « m’enfin pour gagner on va devoir bosser dur ! » Il se reprend très vite, voulant lui faire comprendre qu’ils ne doivent pas se reposer sur leur acquis. Et revenant dans le jeu rapidement, il demande soudainement, « t’es doué pour trouver les énigmes ? » Sur une échelle de un à dix, il se situe à quel étage ? Il n’y a pas de de -1 comme serait susceptible de le dire Kieran.

« Pas faux... » Qu’il souligne alors qu’Elias précise qu’ils n’auront pas forcément le confort d’un appartement tous les soirs. C’est même une certitude, en vue de leur début, il est peu probable que la chance soit soudainement avec eux et il est plus à parier qu’ils devront composer plus d’une fois avec une nuit à la belle étoile. Pas que cela dérange Kieran (encore une fois, seulement si le coin où ils plantent leur tante est garanti sans serpents), il est parfaitement malléable et s’adapte à la situation (même si ce n’est pas garanti que ça lui plaise). Il ne vit pas dans l’opulence et a grandi en ayant beaucoup moins que ce qu’il possède actuellement, il n’est pas tant dérangé par le manque de confort que le fait d’avoir l’impression de revenir à une période de sa vie qu’il préférerait oublier où un repas chaud était un don de ses parents lorsqu’ils y pensaient plus que lorsqu’ils avaient les moyens. « Hein ? » Qu’il écarquille les yeux face à la réflexion d’Elias qui espère des crevaisons et une fracture de la nuque (ce n’est pas en ces termes qu’il l’a dit, mais c’est la même chose). Mais son binôme n’a pas tort, s’il veut réellement se mettre à l’épreuve, c’est dans l’adversité qu’il pourra se tester et non en réussissant brillamment les étapes sans avoir à y laisser du sien (bon, actuellement, il a déjà laissé à peu près 1 litre de sueur, c’est suffisant pour aujourd’hui comme don de soi). « Oui. » Il répond timidement, mais avec un large sourire sur le visage, ravi de cette preuve de confiance accordée par son binôme, de celle qu’il n’attend plus. De celle qu’il accepte pourtant avec facilité, pour mieux être déçu par la suite. Il ne devrait pas être aussi ravi, le passé lui a prouvé que c’est à partir de cela que les choses se gâchent, mais il n’apprend jamais les leçons, Kieran. Il se veut plus sérieux lorsqu’il est question d’évoquer les raisons derrière sa participation, qu’il partagera peut-être avec son binôme en temps et en heure. Pour l’instant, il est encore gêné par les caméras et ce sont des confessions qu’il n veut pas faire devant elles, déjà qu’il est supposé faire profil bas et que c’est tout l’inverse qu’il fait. Il retourne rapidement la question à Elias pour ne pas se sentir plus au centre de l’attention qu’il ne peut le supporter, écoutant avec intérêt son camarade. « Pourtant, t’aurais fait des ravages. » Il rit à la suite de la réflexion d’Elias, avant de reprendre son sérieux. « Ou parce qu’ils me connaissent. » Il souligne avec un haussement d’épaules. Il ne sait pas quelle option il préfère. Il y a un peu de deux. Ils connaissent ce qu’il veut montrer, il ignore tout ce qu’il se cache encore à lui-même. « Et j’imagine que ton seul objectif, c’est la victoire ? » La victoire qui est évidemment un moteur, encore plus compte tenu du chèque qui va avec. « On va essayer, oui. » De bosser dur. Il n’est jamais dans les certitudes, Kieran, se contentant de conditionnel, de prudence. Il va tout faire pour gagner, mais tout reste hypothétique. « Pas que je sache. » Il avoue ensuite, le regard qui se porte à nouveau sur ses pieds. « J’en sais rien. Probablement pas. » Jusqu’ici, il n’a jamais eu une passion dévorante pour les énigmes, mais peut-être que ce jeu saura changer la donne. « Mais si on en a, j’espère réussir à les réussir. Ou à les comprendre, ce serait déjà un bon début. » Il esquisse un rire pour masquer sa gêne, tandis que, toujours au bord de la route à essayer d’arrêter les voitures entre deux discussions, il se retourne vers Elias. « Tu crois que si je me jette sur la route, elles s’arrêteront enfin ? » Parce qu’à ce stade, il est prêt à essayer. Presque.

 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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Le début est compliqué, parce qu’ils ne sont pas pareils, parce qu’ils sont l’opposés. L’un est du genre à foncer dans le tas pendant que le second s’excuse à tout bout de champ presque d’exister dans ce monde. Aucune raison pour que leur chemin s’entremêle si ils n’avaient pas fait cette émission. Aucune raison pour que Sanders s’intéresse à lui, ou se tourne sur la silhouette du dessinateur. Et pourtant, loin de lui de paraître attaché aux autres, c’est ce qu’Elias fait, bien que Kieran se heurte par moment à un silence, ou un regard hautain. Pourtant ce n’est pas de sa faute, s’il est là, en binôme avec lui mais Sanders serait curieux de savoir ce qu’il a dit lors du casting pour qu’il se retrouve avec un bagarreur né, qui maintient la loi à deux vitesses – bien qu’en cela ici, personne ne le sait. Son identité est bien gardée. « Pas faux... » Mais pour Sanders, vivre à la belle étoile, côtoyé serpent et araignée ne l’effraie pas. Pas plus qu’un animal sauvage. Il ignore pourquoi, pour sûr il ne serait pas à l’aise c’est certain mais de là, à laisser la peur l’envahir sans doute pas. « Hein ? » Qu’il demande à haute voix, il doit prendre le flic pour un fou, pour quelqu’un qui aime souffrir inutilement, et la grimace sur son visage le dit assez ouvertement, aussi il hausse les épaules. « Non promis je suis pas fou… » Et je ne mérite pas le dernier des châtiments. Qu’il songe un sourire plaqué à ses lèvres devant la réaction de con co-équipier. Et quand il dit ouvertement que les émissions de rencontre, ou de recherche de l’amour c’est pas pour lui, Kieran hausse les épaules. « Pourtant, t’aurais fait des ravages. » Elias est sceptique, non pas sur le fait qu’il ne puisse plaire, il est plutôt confiant là-dessus, mais plutôt sur sa patience peu commune à cette activité qui le saoulerait plus vite que le reste. « Tu me vois franchement dans ce genre de truc ? Je m’ennuierais en cinq secondes, et encore. » Il ne tiendrait jamais autant de temps, heureusement que la Glitters a changé de registre. Ouais bon pas qu’il regarde ses émissions, mais il a bien zappé une ou deux fois, avant de soupirer, sans même y trouver un quelconque intérêt. Pour lui, seul le sport l’intéresse, se surpasser, pas jouer les vieux en quête d’un amour aveugle. « Et j’imagine que ton seul objectif, c’est la victoire ? » Il acquiesce d’un signe de tête, pour sûr ! « Pas toi peut-être ? » Il arque un sourcil, bien qu’il ne doute pas de la capacité de Kieran à être venu là pour les bonnes raisons. « J’en sais rien. Probablement pas. » Il baisse ses yeux sur ses pieds, qu’ont-ils de si important pour lui ? Il le regard un court instant, se le demandant bien. « Mais si on en a, j’espère réussir à les réussir. Ou à les comprendre, ce serait déjà un bon début. » Il soupire Elias, avant de répondre, sans véritablement se forcer, « mais on va réussir… Tu vas réussir… » Il ne lui laisse pas le choix ! « Va falloir y croire un minimum si tu veux qu’on fasse équipe ! » Pas que ça l’enchante mais on lui laisse pas le choix, à se demander d’ailleurs l’intérêt de travailler avec une personne si opposée, pourtant il doit bien y en avoir une, qui reste un secret bien gardé pour le flic. « Tu crois que si je me jette sur la route, elles s’arrêteront enfin ? » Ils sont là comme deux boulets, sur le trottoir en train de marcher, tantôt levant leur bras, en fixant les voitures les unes après les autres, « on tente quelques actions pour essayer de se bouger un peu ? » Et il retrouve son sourire instantanément mais Kieran devrait se méfier pourtant. Des idées qui trottent dans sa tête. « Tu te sens de risquer ta vie pour gagner ? » Il pourrait se blesser le petit, mais si tel est son désir.

« D’accord... » Il observe Elias du coin de l’œil, une légère grimace sur le visage, sourcils froncés, sceptique quant à cette information. Oh, bien-sûr qu’il ne le pense pas fou, mais il se permet malgré tout de douter de la bonne qualité de ses neurones pour s’impatienter d’être en proie à des difficultés qui mettront à mal leur parcours. Évidemment que Kieran se doute que tout ne sera pas rose, qu’ils ne pourront pas se rendre à l’autre bout de l’Australie en comptant sur la chance et qu’ils devront apprendre à se débrouiller et à faire front face à l’adversité. Il accepte les règles du jeu et le fait qu’ils risquent d’être mis en difficultés à tout moment. Pour autant, il ne peut pas dire qu’il « s’impatiente » d’en arriver-là, bien au contraire. Il préfère ne pas s’étendre sur le sujet, la prédisposition d’Elias a vouloir des sensations, de l’adrénaline, étant à l’opposé de ce qu’il recherche, lui qui ne mise que sur la sécurité. Imaginer Elias en futur Bachelor est une conversation qu’il maîtrise beaucoup mieux puisqu’elle ne l’implique pas de près ou de loin et tourne exclusivement autour de son partenaire. « ... Je te connais depuis cinq minutes. Mais je dirais non, c’est vrai. » À première vue, il ne pense pas qu’Elias s’épanouirait dans une telle émission – probablement parce que son caractère impulsif et bien trop franc le ferait renvoyer avant même la fin de la phase de casting. Une phase qu’il a pu passer pour cette émission, mais il reste encore de nombreuses étapes avant la victoire, objectif non-dissimulé de la plupart des candidats, dont Elias. « Pas vraiment, je t’avoue. » Il reconnaît, avant de se reprendre. « Ça veut pas dire que je ne vais pas tout faire pour gagner, c’est juste que c’est pas le plus important pour moi. » Même si ce n’est pas un argument négligeable, c’est certain, surtout en vue du chèque offert aux vainqueurs. Mais Kieran n’a jamais été élevé dans une philosophie de vie qui prône la victoire. Ou plutôt, il l’a été, mais on lui l’a toujours rappelé qu’il faisait partie des losers, un rôle qu’il a appris à accepter. Dans cette même idée, c’est la raison pour laquelle il doute de sa capacité à résoudre des énigmes – s’il parvient déjà à les comprendre. « Mais j’y crois, je t’assure. » Même si son discours laisse présager le contraire. Il y croit de manière générale, il croit en leur duo, il croit en Elias, mais il croit pas en lui-même en tant qu’individu. « D’accord. » Il approuve ensuite, avant de très vite regretter. « Risquer sa vie, ça implique de risquer la mort, j’en suis pas convaincu. » Il l’a déjà dit, il aime beaucoup le principe de vivre. « Mais bon... » S’il faut aider, il faut qu’il fasse ce qu’il a à faire. Il n’est pas stupide au point de sauter quand on lui dit de sauter ou de ne pas mesurer les dangers autour de lui, il n’ira donc pas littéralement se jeter sur la route. Mais il s’essaie à s’avancer pour interpeller un véhicule, doucement, docilement pour obéir à Elias, en espérant que cette idée qui est à l’origine la sienne soit couronnée de succès.  

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 « ROA épreuve #1 »    kieran halstead & elias sanders

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Pour habitude Sanders ne montre aucun signe de sociabilité flagrante, il ne se mélange pas beaucoup à la populace, et on lui avait rigolé au nez lorsqu’au commissariat il avait prétendu participer à ce jeu. Rien ne le prédestinait à un jeu pareil. Il est plutôt même du genre à fuir les gens, à fuir tout contact dès lors qu’il ne s’agit ni de sa sœur ni de sa cousine. Et d’ailleurs ses dernières avaient pu être étonnées de découvrir à quel point Elias ne manquait pas de ressource. Pour surprendre les gens. Mais il n’avait pas laissé de doute planer, et était loin de demander leur éventuelle approbation, non c’était un choix dont il n’avait guère réfléchi, mais pourtant qui lui permettrait aussi de mettre Freya de côté. Celle pour qui son cœur bat depuis bien trop d’années aujourd’hui, mais dont il n’est jamais parvenu à oublier, ou à ranger cette fierté, même pour elle. Il vit avec ses sentiments, conscient que tout cela est de sa faute sans trouver la force de remédier à quoi que ce soit pour autant. Acceptant le deal sans broncher : rester à présent le plus loin d’elle, comme elle le désire. Alors qu’il n’en a jamais été capable, peut-être que ce jeu lui fera prendre conscience qu’elle n’est pas pour lui, et qu’il doit songer à présent à la laisser vivre. Au lieu de n’être qu’un poids supplémentaire. « D’accord.. » Il relève ses yeux brutalement sur Kieran, fronçant les sourcils. Pourquoi est-ce qu’il ne prend jamais de décision ? Pourquoi il ne se bat jamais pour défendre ses opinions ? Il relève un grand mystère pour le flic. « Daccord ? D’accord que je suis pas fou ? » Il le pousse comme toujours à dire tout haut ce qu’il pense tout bas, il le pousse loin de ce confort, que le dessinateur se plonge bien malgré lui, parce qu’il est ainsi plus facile pour lui que d’affronter ce qui l’entoure. « ... Je te connais depuis cinq minutes. Mais je dirais non, c’est vrai. » Elias hausse les épaules, c’est pas bien difficile pour n’importe qui de penser à la même chose. Presque comme si ça se lit sur son visage et ça se voit dans son regard souvent froid. « J’me suis pourtant rendu au speed dating de février… » Qu’il confie pourtant dans une indifférence la plus totale, Kieran pouvant être surpris de cet aveu soudain de la part du flic, qui est resté jusque-là, du genre à se taire sur sa vie. « Pas vraiment, je t’avoue. Ça veut pas dire que je ne vais pas tout faire pour gagner, c’est juste que c’est pas le plus important pour moi. » Continuant de marcher, Elias bute dans une pierre posé sur le sol, sur son passage, alors que celle-ci rebondit à plusieurs mètres, et vient attirer son attention, devant la confession de son binôme, qu’il n’aime cependant pas entendre. « Mais j’y crois, je t’assure. » Il acquiesce d’un signe de tête, est-ce que c’était censé le réconforter ? « Il le faut, parce que je fais pas tout ça pour rien… » Pas qu’il s’ennuyait dans sa vie pour parcourir l’Australie avec un étranger, alors Kieran allait devoir se battre à ses côtés si il voulait Sanders du sien. Et quand le dessinateur propose de se jeter sur la route pour faire arrêter les voitures devant leur présence, ça fait sourire le flic légèrement. « Risquer sa vie, ça implique de risquer la mort, j’en suis pas convaincu. » Il hausse les épaules, mais finalement s’avance vers la route. « Mais bon. » Avant que finalement une bagnole décide de leur offrir la chance d’avancer un peu, les deux hommes montent dans cette dernière. Kieran fait davantage connaissance avec le conducteur, lui qui adore parler, raconter sa vie. Elias est plus discret.

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