C'est Ellie qui est venue le porter à Kangaroo Point. C'est elle qui l'a inscrit aussi, et elle a probablement jamais autant ri de lui de toute sa vie que lorsqu'elle remplissait savamment le questionnaire en y allant de ses réponses plus acides et piquantes les unes que les autres. Lui, il râlait pas Jack. Il aurait jamais pensé qu'on puisse même considérer sa candidature. Il est pas mémorable comme gars, on l'oublie souvent rapidement. Il suit le courant, il grommelle des trucs, sourit doucement, il fait pas de vagues, n'aime pas en faire de toute façon.

Mais il a finalement dit oui, quand il aurait facilement pu dire non. Il aurait pu refuser quand on l'a contacté pour lui expliquer le processus, pour l'amener à se rendre aujourd'hui, ici. On lui a filé un bandeau et on lui a dit de se poster sur un X précis. On lui a expliqué les règles et on lui a dit qu'on les lui répèterait une fois les tissus retirés des yeux des participants. Et ça a suffit pour qu'il écoute que dalle Epstein, pour qu'il se concentre que sur les bruits de la ville à la place. Les oiseaux, aussi, le vent avec, les branches qui craquent ; ce genre de connerie de nature qu'il l'émeut bien plus que qui que ce soit puisse bien le comprendre. Il est un homme de peu de mots et de bien des sentiments Jack, et le voilà qui sourit niaisement.

Y'a quelqu'un à côté de lui et il le voit pas, ça fait partie du jeu il imagine. Les caméras tournent pas encore, il voit rien c'est fait exprès, il sait pas il parle à qui il s'en fout un peu. Lui, il fait que chuchoter, lui il fait que s'émerveiller. « Je vois du bleu, du gris et de l'ombre. » il pouffe, il murmure à demi-mot. Décrivant les couleurs de son bandeau comme si ça allait leur donner le moindre indice, à lui et apparemment à son complice inconnu. Jack qui a tout l'air d'un enfant à qui on risque à tout moment de lui dire de se taire, quand il dérange la classe entière.

   
@martin murphy
@may glitters

J'ai vu Loan, nous avons pu discuter ensemble pendant quelques minutes avant que nous ne soyons séparer pour rejoindre chacun une personne qui s'occupe de nous. Je me retrouve là dans un espèce de hangar face à un homme qui décide de ma bander les yeux. Je retiens un commentaire salace qui risquerait peut-être d'être mal vu et soupire doucement avant qu'il ne me pousse vers ce que je suppose être la sorti. Guider par l'homme, mon pas est quelques peu incertain, encore plus lorsque nous nous engageons sur un terrain vague. Et puis finalement l'homme me sert l'épaule droite et m'ordonne de me stopper. Franchement, si je n'avais pas les caméra ni tout l'équipement de tournage avant je me serais sans doute poser pas mal de questions concernant l'endroit où je me trouve et le futur qui me sera réservé.

Je sens qu'on dépose quelque chose à mes pieds, cette même chose que je devine être un backpack et qui me procure une douce sensation de bonheur et de bien être. C'est l'accessoire qui me manquait, ça ! Je décide alors de me concentrer sur ce que m'entoure, les doux sons de la nature, les bruits des caméra que l'on règles, les odeurs de la nature dans laquelle nous nous trouvons. Je m'imprègne de tout cela …

...jusqu'à ce qu'une voix masculine ne retentisse à mes côtés. Il parle doucement mais juste assez fortement pour que je l'entende. Du coup je me doute fortement qu'il s'adresse à moi lorsqu'il énonce les couleurs qu'il voit.  « Quel chance ...» soufflais-je  « Moi je ne vois que du noir, du noir, du noir et ...Du noir» je soupire  « A ton avis, on est où ? J'ai vu des arbres et du sable, mais peut-être qu'on est passé dans une faille spatio temporelle et qu'on est sur une autre galaxy ? » je tourne mon visage vers l'homme à mes côtés  « Tu crois vraiment qu'on va participer à une émission ? Ou peut-être que c'est une expérience real life ? »

@Jack Epstein

« Quel chance ...» l'ironie de l'un fait marrer le sarcasme de l'autre. Ils sont cons à râler quand on leur a demandé de se taire mais que Jack a rien entendu, quand pourtant maintenant il entend tout. C'est pas de la merde ce qu'ils disent quand on mentionne que perdre un sens décuple les autres.

Le voilà qui se sent particulièrement confiant à fixer son bandeau de circonstance et à se dire qu'une clope aiderait sûrement à rendre l'attente un peu moins longue. « Moi je ne vois que du noir, du noir, du noir et ...Du noir » la beauté de la télé-réalité restera toujours ces moments coupés au montage, ou même ces longues minutes d'attente à attendre, justement. Ils feront que ça le temps que l'équipe se place, autant se distraire en racontant de la merde sans que ça impacte quoi que ce soit pour le jeu. C'est quoi, déjà, le concept du jeu? Ça aussi, il a oublié. Quel raté. « A ton avis, on est où ? J'ai vu des arbres et du sable, mais peut-être qu'on est passé dans une faille spatio temporelle et qu'on est sur une autre galaxy ? » l'aller ferait vachement moins mal que ce qu'on pense, pour qu'ils s'en soient pas rendus compte faut dire. « Tu crois vraiment qu'on va participer à une émission ? Ou peut-être que c'est une expérience real life ? »

Ça, ça le fait rire. Les guinea pigs, les petits placebos et les études, les tests, ce genre de plan machiavélique scientifique. Ils auraient l'air d'une belle brochette de testeurs il en doute pas une seconde le canadien. « Ou une secte? Y'a des sectes, dans le bush australien y paraît. » en espérant qu'à côté de lui ne se trouve pas quelqu'un qui, à l'inverse d'Epstein flippe à rien. Là, ça serait la panique. « Refuse s'il te propose de boire du Kool-aid. » il ricane dans sa barbe de deux jours Jack, le fameux breuvage qu'on sert avec le suicide collectif dans les films. Quel bordel. « Je pense que j'ai senti un truc à poil sur mon bras. » bordel qui le rendrait hilare, si on ne les rappelait pas à l'ordre la seconde d'après - panique vite avortée. « C'est un micro. »

Y a personne qui nous a dit qu'on devait rester tranquille, non ? Personne nous à, non plus, interdit de parler. Du coup, c'est avec plaisir que j'engage une conversation incongrue avec le mec à côté de moi. Alors qu'il me parle des couleurs qu'il voit, je tourne instinctivement la tête vers lui, comme si je pouvais l’apercevoir, mais mon bandeau cache bien trop parfaitement mon regard. Alors je me contente de lui répondre avec ironie, évoquant une situation loufoque dans laquelle nous pourrions nous trouver.

Et il me répond, l'autre, qu'on a très bien pu tomber sur une secte. Paraît qu'il y en a dans le bush australien  « Ah non mais si c'était une secte on verrait la lumière là !» et je pouffe de rire à ma connerie, secouant la tête  « En tout cas, je suis vegan et je refuse de bouffer un steak cru pour un rite d'intronisation » ajoutais-je promptement, alors que l'inconnu à mes côtés m'indique avoir senti quelques chose de poilu sur son bras. Je n'ai pas le temps de lui demander plus d'informations, qu'un autre mec, du crew sans doute, soupire que c'est un micro. J'attends quelques instants et me déplace légèrement vers l'homme  «Mais peut-on réellement être sûr que c'est un micro ?  Peut-être qu'en fait c'est un insecte et faut pas que tu bouge sinon il implante un chip de traçage dans ta peau»

Je soupire et me redresse  « Bon et sinon, v'là ce que je te propose : dès qu'ils nous autorisent à enlever ce bandeau, on part en courant ! J'ai pas envie de servir de sacrifice à un grand ancien ...»

@Jack Epstein

« Ah non mais si c'était une secte on verrait la lumière là !» il a de la suite dans les idées, le gars et le rire de Jack ne fait que le lui confirmer. Ils voient rien, ils entendent que dalle, c'est l'attente la plus plate et si au moins il pouvait se glisser une clope entre les lèvres la pause n'en serait que meilleure. « En tout cas, je suis vegan et je refuse de bouffer un steak cru pour un rite d'intronisation »  « J'peux distraire les caméras en hurlant meat is murder le temps que tu te trouves du tempeh d'initiation. » oh qu'il est con Epstein, quand il est pas vegan mais qu'il connaît les bases, qu'il se veut allié aussi. On sait jamais de qui on aura besoin si vraiment ils sont ici pour jouer les cobayes finalement. «Mais peut-on réellement être sûr que c'est un micro ?  Peut-être qu'en fait c'est un insecte et faut pas que tu bouge sinon il implante un chip de traçage dans ta peau» on chuchote derrière eux, on les gronde sûrement. Le rire de Jack cache l'avertissement. « C'est l'Australie mon gars, si l'insecte est aussi petit et calme, ça peut juste être bon signe. » doit-il lui rappeler à quel point les trucs sont immenses et dégoûtants dans ce pays? Ses castors et ses lynx lui manquent, au canadien.  

« Bon et sinon, v'là ce que je te propose : dès qu'ils nous autorisent à enlever ce bandeau, on part en courant ! J'ai pas envie de servir de sacrifice à un grand ancien ...» « Trouillard. » il pouffe de plus belle, le brun, avant de faire passer son rire pour une toux, puis pour un éternuement parce que vraiment personne y croira. « J'espère juste que c'est pas pour tester un vaccin. »  qu'il reprend à demi-mot, la voix rauque et les pensées ailleurs. « Ça finit toujours mal leurs trucs de tests de médicaments. » c'est ce que le cinéma hollywoodien lui a appris, le peu de films qu'il se souvient avoir vus sur grand écran avec une Ellie rageuse en arrière-plan. « Tu finis soit en zombie, soit il te pousse des dizaines de bras et tu deviens une araignée. » il mélange les classiques, faut pas lui en vouloir, à son âge, vous savez, la mémoire.

Je rigole de bon coeur lorsque Jack m’informe qu’il peut sans problème distraire le crew en hurlant un slogan d’activiste - le genre de slogan que je hurlais tellement de fois par mois - et secoue doucement la tête  « Ou sinon du tofu fumé de la marque Taifun. Le meilleur tofu fumé du monde. Et ça vient de quelqu’un qui déteste le tofu en vrai» j’hausse les épaules d’un aire naturel, ce qui est, au final, totalement idiot étant donné que l’homme ne me voit pas.

Ce dernier, d’ailleurs, reprends la parole en parlant de son micro comme étant un petit insecte calme, ce qui, pour l’Australie, ne peut qu’être un très bon signe.  « Ah ouais j’avoue. Dommage que ce soit trop petit pour être quokka» je souris doucement, attendrit  « T’en as déjà vu des Quokka ? C’est l’animal le plus adorable de cette terre et il ne se trouve qu’en Australie. Donc c’est vraiment le pays des extrême ici» je lève la main, trifouille légèrement mon masque puis croise à nouveau les doigts derrière mon dos.

C’est alors que Jack emmet une nouvelle hypothèse : et s’ils nous ramenaient ici pour tester un vaccin ? D’après Hollywood ça ne se déroule jamais comme ça devrait se dérouler et tout le monde fini en zombie ou alors en spider man.  « Ecoute, je préfère encore être moi-même cobaye pour tester un vaccin plutôt que ce même vaccin soit tester sur des lapins ou autres animaux» et je suis totalement sérieux quand je dis ça  «Donc ça ne me dérangerait pas plus que ça, si ça peut sauver d’autres vies innocentes  » de toute manière je ne suis plus à un médicament près.  «Mais hey, je te promet de te bouffer le cerveaux en dernier hein  » et je fais un clin d’oeil qui, encore une fois, est totalement idiot  « Bon tu le vois pas, mais je viens de te faire un clin d’oeil et je souris largement. Je précise quand même » je me redresse en entendant des bruits de pas et un ‘chhhhhhh’ sonore. Toutefois, après quelques instants de silence, je me penche à nouveau vers l’homme  «Au fait, moi c’est Martin » lui glissais-je à voix basse.

@Jack Epstein

« T’en as déjà vu des Quokka ? C’est l’animal le plus adorable de cette terre et il ne se trouve qu’en Australie. Donc c’est vraiment le pays des extrême ici» « Imagine y'en a un qui passe devant nous en ce moment, l'ironie. » il pouffe de plus belle le brun, toujours à une ironie près. Si seulement ils savaient où ils se trouvent, ça aiderait bien plus à définir ce qui doit ramper, gambader ou même lorgner dans leur direction.

De chasse à l'homme à secte en passant par vaccins, ils abordent tous les scénarios possible le rire dans la voix. Ça aide à désamorcer le stress d'anticiper le pire, dirons-nous. « Ecoute, je préfère encore être moi-même cobaye pour tester un vaccin plutôt que ce même vaccin soit tester sur des lapins ou autres animaux» sa tête hoche de la positive, il reprend, pensif. « C'est noble ça. » «Donc ça ne me dérangerait pas plus que ça, si ça peut sauver d’autres vies innocentes » si la question sort de nulle part, il ne s'en formalise pas. « T'es vegan depuis longtemps? » il est vraiment curieux de savoir, maintenant.

«Mais hey, je te promet de te bouffer le cerveaux en dernier hein  » quel honneur, honneur qui le fait pouffer de rire instantanément. « C'est pas vegan, ça. » Jack qui fronce du nez, il le verra pas mais il se moque et c'est bien ce qui est facile à comprendre. « Bon tu le vois pas, mais je viens de te faire un clin d’oeil et je souris largement. Je précise quand même » « Et moi j'ai souri, j'imagine qu'on est à égalité. »

Ils ont le droit, de se présenter, d'ailleurs?
«Au fait, moi c’est Martin »
« Jack. »
Tant qu'à parler de ce qu'ils peuvent faire ou non, autant couvrir tous les champs. « Tu penses qu'ils nous filment là? Et si on fait des grimaces, ça passe au montage ou pas? »

@martin murphy

 « Oh non … arrête fait pas dire ça ! Maintenant j'ai juste envie d'enlever mon bandeau pour savoir s'il y a pas un petit Quokka là devant moi.» Ce disant je me penche en avant et, tendant la main vers l'avant je fait quelques  «pssspssspssspsss » comme si ça allait faire venir un animal sauvage avant de me redresser en rigolant de bon cœur  « bon, y a pas de Quokka» déclarais-je  «heureusement, parce que sinon je ne donnerais pas cher pour sa peau » et voilà, l'activiste et l'ami de tous les animaux n'est jamais bien loin.

D'ailleurs, avec l'homme nous passons par les sujets portant sur la chasse à l'homme puis par la secte pour finir par les vaccins où je lui avoue que ça ne m'embêterait guère d'être un cobaye si ça peut sauver des animaux de la souffrance. Ce qui pour l'inconnu est quelque chose de 'noble' est, pour moi, un état d'esprit 'normal'.  « Depuis 8 ans» expliquais-je  « Je suis passé vegan du jour au lendemain et … en fait un des plus grand défis ça va être de pouvoir me nourrir correctement pendant ces 5 prochaines semaines» j'avoue que c'est un détail que je n'avais pas réellement prit en considération.

Après qu'on se soit présenter, Jack me demande si les caméras sont entrain de nous filmer et si ça va passer à la télé  « j'en sais rien» haussais-je les épaules  «Mais ce ... »  «Bon vous deux ! » nous interpelle un homme du crew  « Va falloir vous taire maintenant, et je ne le répéterais pas ! Nous allons commencer le tournage» je me redresse et hoche la tête  «très bien» dis-je avant d'ajouter un  « Bon courage Jack et à plus sur la route» et ce fut la dernière chose que je lui dirais avant de le retrouver et son binôme par hasard dans un van de Hippie et que nous passions une nuit ensemble dans une école abandonnées.

@Jack Epstein

La conversation qui flotte bien trop facilement pour qu'ils l'arrêtent ni l'un ni l'autre. Ils diront que c'est simplement parce qu'ils sont des êtres bavards, sociables, quand on peut peut-être ajouter à la pile des raisons le stress du dévoilement que leur duo atypique n'assumera pas vraiment. « Depuis 8 ans» qu'il l'ait été depuis huit minutes ou depuis huit ans le dérange peu Jack, au sens où c'est l'acte en soit qui a intéressé la question. Il est curieux, il aime découvrir les motifs et les valeurs des gens, il aime gratter sous la carapace, il s'en intéresse de ça bien plus que du reste. « Je suis passé vegan du jour au lendemain et … en fait un des plus grand défis ça va être de pouvoir me nourrir correctement pendant ces 5 prochaines semaines» elle est inutile pour d'autres mais vitale pour lui, la note mentale qu'il prendra Jack. De se dire que dès qu'il verra du riz, des conserves d'haricots, des pâtes ou même du gruau il en prendra un peu plus pour les moments où il le croisera peut-être. Ils devaient être en compétition, n'est-ce pas? À d'autres. « j'en sais rien» il allait ajouter un truc, Martin aussi, son «Mais ce ... »  coupé d'un grognement, et d'un «Bon vous deux ! » qui les stoppe directement.

« Va falloir vous taire maintenant, et je ne le répéterais pas ! Nous allons commencer le tournage» «très bien» dociles, qu'ils sont les garçons. Quand ils doivent hocher de la tête de la positive en symbiose mais que tout le monde n'en a rien à faire des deux lourds bavards qui ont probablement emmerdé les gens au son. Ils les couperont au montage, qu'ils en prennent l'habitude.

« Ils ont été lents en vrai. » qu'il pouffe Jack, dernier acte de rébellion avant de redresser lâchement ses épaules. « Bon courage Jack et à plus sur la route» « Toi aussi, Martin. » il le pense, honnêtement. Et il doute pas une seconde que Martin le pense aussi.