Brisbane-Charleville. 8H30 de route. Sept cent quarante cinq kilomètre. Cinq jours. Une nuit dans une école hanté, une nuit dans une villa et trois nuits chez des familles moins riches, beaucoup de bon repas et une bonne dose d’humanité. Voilà ce qui est derrière nous lorsque Ivy et moi passons le panneau de Charleville en compagnie de Yann, notre chauffeur grpace à qui nous avons fait Roma-Charleville d’une traite depuis Roma. Aujourd’hui la chance nous a sourit dès le matin lorsque nous sommes tombé sur Yann dès 9h. Pendant deux heures, ni Ivy ni moi n’avons parler, bien trop occupé à somnoler tant ces derniers jours furent éprouvant, émotionnellement mais surtout physiquement pour moi.

J’avoue que, lorsque nous sortons de la voiture et que nous nous mettons en route après avoir salué notre chauffeur, j’ai bien plus de mal à me déplacer que ce que j’aurais imaginé. L’espace de quelques secondes je me dis que je ferais mieux d’abandonné car mon corps à sans doute atteint ses limites, mais ensuite mon regard se pose sur Ivy et je me dis que je ne peux pas lui faire ça. Certes, elle est chiante, certes elle a ses défauts, mais elle est ma binôme et elle compte sur moi. Je ne veux absolument pas la pénaliser en abandonnant, ce ne serait pas juste pour elle. Alors, reprenant courage, je rassemble le reste de mon énergie et emboîte le pas de ma partenaire d’infortune  « maintenant va juste falloir trouver le point de rassemblement et ensuite ce sera bon» dis-je en soupirant doucement  «Essaie de garder les yeux ouvert si pour voir si tu aperçois un binôme rival  » ajoutais-je  « j’en fais de même de mon côté. Et pis si t’as une idée où se trouve le point de ralliement, n’hésite pas à me le dire» précisais-je afin qu’Ivy ne pense pas que je la laisse tout gérer toute seule.  « On ...se ferait pas un petit restaurant ?» demandais-je finalement après quelques instants de silences.  «J’ai une amie qui m’a parlé d’un restaurant simple où chacun d’entre nous trouvera son bonheur » c’est à dire que ledit restaurant propose aussi des choix vegan  « Ce sera pas de haute gastronomie par contre, mais ce sera toujours mieux que de manger des chips dans une école hanté» rayais-je, tentant l’humour.

@May Glitters
@Ivy Waterhouse

Ca fait que quelques jours que je suis là. Que je fais cette aventure. Et pourtant, j’ai l’impression que ça fait des années. J’ai mal au pied, j’ai envie de dormir, j’ai envie de me poser. Je me demande pourquoi j’ai fait ça. Et je me répète les même mots à chaque fois, c’est pour l’argent, c’est pour la popularité, et c’est surtout parce que maintenant que j’ai commencé, j’ai envie de gagner. On a les capacités de gagner, je le sais. On a enfin eu de la chance, on a eu deux heures en voiture sans que le type ne fasse que parler. Même les caméramans ont fini par se reposer un peu alors que nous on somnolait à l’arrière du véhicule. Je suis les conseils de Jack, encore une fois. Je me suis placée derrière.

On sort et j’avance un peu. C’est la dernière ligne droite, et je ne compte pas me faire éliminer dans les premiers. “Non tu crois ? J’aurais pas deviné toute seule.” Il faut trouver l’arrivée, surveiller qu’il n’y ait pas de concurrents autour de nous. Merci d’utiliser ta salive pour dire des choses évidentes Martin. Je suis déjà en train de regarder partout autour de nous alors que lui a l’air d’avoir du mal à tenir sur ses jambes. Il me propose de faire un restaurant, je fronce les sourcils. Il est où le piège là ? “Avant ou après avoir gagné l’épreuve ?” Là je laisse un sourire en coin prendre place sur mes lèvres. Même si je continue de me méfier du brun. Son humeur change à une vitesse assez impressionnante. Je fronce le nez, où est ce qu’il va m’emmener ? Je suis pas habituée à aller dans des endroits simples, dans des petits endroits paumés. “Vu comme ça.” C’est vrai que les chips dans l’école hanté c’était pas le meilleur moment. “Ils servent du kangourou tu crois ?” On fait dans l’humour aujourd’hui apparemment.

Bizarrement j'arrive assez facilement à ne pas réagir lorsque Ivy use du sarcasme pour me répondre qu'elle n'aurait sans doute pas deviné seule qu'on devrait trouver le point ralliement. Si elle m'avait fait la même remarque 24h plus tôt, j'aurais sans aucun doute répondu par un commentaire du même genre, on se serait encore prit la tête et ça aurait été fini pour nous. Mais là, étant donné que nous sommes proche de la fin et la fatigue aidant, je ne dis rien et me contente d'hausser les épaules avant de proposer qu'on se fasse un restaurant.

 « Après» dis-je en hochant la tête  «On passe d'abord l'arrivée et ensuite on se pose en terrasse et on bouge plus jusqu'à nouvel ordre. Deal ? » je me tourne complètement vers elle, souriant avant de laisser échapper un petit rire lorsqu'elle me demande s'ils servent du kangourou  « franchement, j'ai beau ne pas manger de viande, je me le ferais bien, ce kangourou de malheur» répondais-je, secouant doucement la tête. Certes, c'est faux et jamais je ne mettrais ma vie avant celle d'un animal, mais ne sommes nous pas entrain de faire de l'humour ?

 « Elle a dit quoi la May là?Faut qu'on aille à la Mairie, c'est ça ?» il me semble que c'est ce que j'avais entendu, mais je ne suis pas sûr à 100%  «bon de toute manière c'est pas si grand que ça comme ville, on va à la mairie et on verra bien, ok ? » et cette fois-ci j'attends vraiment l'avis d'Ivy car peut-être a-t-elle une autre idée.

Il ne répond pas à mon attaque, est ce que c’est à ce moment là que je dois commencer à m’inquiéter ? Je me méfie en tout cas. Parce qu’on ne sait jamais avec lui, il peut préparer quelque chose. Comme me gueuler dessus en me faisant croire que j’ai une araignée dans le dos. Oui elle reste en travers celle là, je ne suis pas prête de l’oublier. Et je ne lui ai pas encore rendu la pareille, alors lui aussi il devrait se méfier un peu. “Deal.” Je souris un peu, est ce qu’il essaie d’arranger un peu la relation dans le duo ? Si ça se passe trop bien on risque de s’ennuyer, mais je sens que même si ça se passe bien aujourd’hui, rien ne dit que ça se passera bien le lendemain. Donc on gagne, et après on va manger. Bon deal. “Il a failli en achever un de nous.” Kangourou de malheur.

“Mairie.” Je m’en souviens bien, j’ai une bonne mémoire. Et je sais surtout enregistrer ce genre d’information qui parait quand même très importante non ? Il a l’air de douter, de demander mon avis sans que j’ai besoin de forcer comme je le fais d’habitude. Etrange, qui est cet homme. Je fronce encore plus les sourcils, pas d’énervement, mais je me demande ce qu’il a, ce qu’il veut. “Allez dépêche, on doit arriver premier je te rappelle.” Comme si j’avais besoin de lui rappeler ça. Il a le même esprit de compétition que moi, donc je sais qu’au moins sur ça on se comprend. On avance et on cherche l’endroit où on doit passer. Et on la voit May. “Là !” Il n’y a personne autour d’elle, je ne vois pas de duo concurrent dans les parages. “Allez vite.” Et je me précipite vers le bon endroit.

Je souris, on l’a fait. On y est vraiment. Je soupire de soulagement. “J’espère que c’est toi qui paye le resto. Si c'est pas bon je te jure que je t'assomme avec le couscoussier” Je pouffe, on a de l’argent en suo. S’il paye je perds de l’argent aussi.

 « Ah ça ...» si l'équipe de tournage n'avait pas été là je n'aurais pas donné cher pour ma peau. Et je pense d'ailleurs que je ne serais pas là, à discuter un peu trop tranquillement avec Ivy. Est-ce seulement la fatigue qui me calme ainsi ? Je n'en sais rien en vrai. Tout ce que je sais c'est qu'au final nous parvenons à trouvé un petit terrain d'entente. Celui est bordé de précipice et est très glissant et boueux mais pour l'instant nous parvenons à maintenir notre équilibre dessus. Ainsi j'inclus Ivy dans le prochaine décision et nous sommes d'accord sur le fait qu'on doive d'abord gagner et après on pourra se poser.

La mairie, donc. J'avoue n'avoir aucune idée où se trouve la mairie de la ville mais nous commençons à marcher. Et Ivy me presse, encore et encore alors que je commence a puiser dans les dernières ressources de mes capacités physiques. Je pousse mon corps au maximum et nous finissons par arriver proche de May ensemble. Après nous être enregistré, c'est un soulagement sans nom qui s'empare de moi. Un peu encore et j'aurais prit Ivy dans mes bras, mais nous n'en sommes pas encore là.

Alors, après avoir déposé nos sac à dos à l'équipe de tournage, nous être débarbouillé un minimum et nous être changé, nous nous mettons en route vers le restaurant dont je parlais. Lentement et tranquillement nous marchons, alors qu'Ivy me dit que c'est moi qui payes le restaurant et que si c'est pas bon elle m'assome avec le couscoussier  « alors tu vas tout de suite baisser des attentes, ok ? » dis-je en souriant, laissant échapper un rire amusé  « Disons que c'est sûrement meilleur que Macdo et co mais moins bon qu'un restau 3 étoiles» haussais-je les épaules  «Et pis si Mme la Parèdre veut bien me donner les 20$ qui lui reste, je peux sans problème lui payer le restaurant» reprenais-je en tendant la main, la regardant avec insistance pour l'obliger à sortir sa monnaie

Spoiler:

On arrive vraiment. On finit la première semaine, la première étape, tout les deux encore en vie. Ca c’est étonnant. On aurait pu s’entretuer 1000 fois et se faire tuer par un démon ou un kangourou 1000 autres. Mais on est là, et j’espère être première. J’espère qu’on est les premier, ouais j’ai pas l’habitude d’utiliser le on, j’ai toujours pas l’habitude de travailler en équipe non plus. Est ce qu’on peut vraiment dire qu’on a travaillé en équipe ceci dit ? Je ne pense pas vraiment. On serait imbattable si on arrivait à s’entendre un peu tous les jours. On verra, on a encore un peu de temps. En attendant, je ne veux pas perdre. Et je pense que je ferai tout pour gagner jusqu’à la dernière seconde.

Un restaurant, et encore une fois, je suis sûre que Martin ne fréquente pas les même que moi. Ca m’amuse, et je sais que dans une petite ville comme ça il n’y aura rien à mon goût. Je grogne, je le sais que je vais devoir baisser mes attentes. “C’est déjà ce que je fais depuis une semaine non ?” C’est bizarre que l’ambiance devienne légère entre nous. Je ne sais pas pourquoi, ni comment. Mais c’est reposant, et c’est bien comme ça aussi. “Je suis même pas sûre d’avoir mangé macdo un jour.” Je ne traine pas dans ce genre d’endroit, je ne traine pas non plus avec des gens qui fréquentent ce genre d’endroit. “Et les 3 étoiles c’est pas les meilleurs.” Non, il y en a à 5 étoiles au travers du monde. Je grogne un peu mais je souris en tendant mes 20 dollars, on va vraiment pouvoir se nourrir correctement avec 40 dollars pour deux ? J’attends de voir ça.

Mais on avance, on fait le tour de la ville au moins 2 fois et c’est épuisant. On arrive devant un fast food. Je ne vais jamais dans ces endroits, je ne sais même pas ce qu’ils servent. “Vraiment ?”

J'avoue que j'ai un peu de mal à croire qu'on arrive réellement, là maintenant et qu'on ait tous les deux survécu à cette première semaine. J'ai un peu l'impression que ce n'est que l'esprit de compétition intense que nous partageons, Ivy et Moi, qui a fait que nous avons tenu jusque là. Mais si déjà nous avons réussi à terminer la première semaine sans trop de dégats, nous pouvons facilement continuer, non ? A vrai dire, tout cela ne fait qu'augmenter encore plus mes envies de compétitions et j'avoue que je n'ai vraiment pas envie que nous sortons de la courses maintenant.

Mais, afin de ne pas penser à tout cela, je décide de nous emmener dans un restaurant qui nous contentera tous les deux. Malheureuse, ce dit restaurant n'existe plus et nous nous retrouvons donc à errer comme deux cons dans les rues de Charleville jusqu'à tomber sur un fastfood. J'avoue que ça me dégoûte sincèrement mais j'ai vraiment faim alors je décide de mettre mes principes de côté et embarque Ivy à l'intérieur.  «T'as jamais été dans un fastfood ? » demandais-je  «Ils servent des burger et des frites. Enfin des truc de bases bien caloriques qui ne te tiennent pas à l'estomac. Ça fait plus de dix ans que je n'ai plus mis les pieds dans un fastfood et j'avoue que ça ne me manquait pas » je m'avance vers le comptoir  « Vas-y, prend ce que tu veux, c'est moi qui paye» haha le comique de répétition  « Vos potatoes vous les cuisinez dans l'huile végétal ?» demandais-je à la serveuse qui me répond par l'affirmative  « Du coup je vais vous prendre une grande portion de potatoes sans sauce et la salade du jardin avec la sauce au balsamic» ça ne va pas me nourrir totalement mais ça sera déjà ça  «Et mettez moi ...allez, un coca avec ça » ça fait au moins 12 ans que je n'en ai plus bu, du coca. La dernière fois ce devait être à l'aéroport de Munich quand je m'envolais pour la Nouvelle zélande et j'avais 18 ans à l'époque !

Je suis encore étonnée du comportement de Martin depuis qu’on s’est levé ce matin. Il est étonnement calme, bizarrement même j’aurais dit. C’est étrange de le voir comme ça, mais ça nous repose jusqu’à la prochaine engueulade. La prochaine fois où il essaiera de prendre les décisions et que je le laisserai pas faire. Ca arrivera de nouveau, c’est certain. On ne peut pas dire que nos deux caractères soient fait pour s’entendre tout le temps. Mais, peut-être qu’on arriverait à s’entendre un peu, de temps en temps. On ne se connait pas après tout.

“Non c’est pas vraiment le genre d’endroit où je mange.” Même enfant, adolescente. Je ne fais pas partie de cette population qui sort et va manger au macdo avant d’aller au cinéma. Positif, négatif ? Je n’en sais rien. J’ai juste grandi comme ça, évoluer de cette manière. Et, même si je ne suis pas l’archétype de la petite fille riche (pas vraiment pour certains points), j’ai gardé certaines habitudes. Je l’aime ce monde, je n’en sortirais pour rien au monde. Mon nez se fronce, je vais devoir manger avec les doigts, des trucs gras, on ne peut pas dire que ça m’enchante vraiment mais je n’ai pas râlé. Vraiment, je suis restée sage, j’ai rien dit, je n’ai pas hurlé sur Martin parce qu’il n’avait pas les bonnes informations sur le restaurant. “Ah, ah, ah.” Rire le plus sarcastique possible quand quelques minutes plus tôt je lui tendais les 20 dollars qui trainaient dans mon sac jusque là. “Ah ça va jusque là ?” Jusqu’à l’huile ? Je ne pensais pas entendre quelqu’un poser une question pareille un jour. Je le regarde, je ne comprends pas trop, mais on ne peut pas dire que j’ai envie de polémiquer sur le sujet maintenant. Il me dit de choisir et j’ouvre de grands yeux ne sachant même pas quoi prendre. “Heuuu…” Je regarde partout. “Des frites, et ça là, et de l’eau.” Et je montre un truc qui ressemble à un burger mais je ne suis pas sûre de ce qu’il y a vraiment à l’intérieur. “T’es particulièrement calme, et tu me demande mon avis. Je trouve ça bizarre.” Je suis du genre franche, et ça me paraît vraiment bizarre.

Cette journée a quelque chose d'irréel tant Ivy et moi nous semblons être sur la même longueur d'onde. Depuis ce matin nous n'avons aucune prise de tête malgré les quelques remarques acerbes que nous nous lançon de temps en temps. Peut-être est-ce simplement parce que nous savons que c'est bien fini ? Que nous allons pouvoir nous reposer bientôt et que nous sommes déjà détendu à l'avance ? Je ne saurais le dire réellement. Dans tous les cas, nous je serais bien idiot de me plaindre et décide d'en profiter un maximum, la prochaine engueulade n'étant sans doute pas loin avec Ivy.

Alors nous marchons pour trouver ce restaurant qui n'existe pas et décidons de jeter notre dévolu sur un fastfood. Rien de bien charmant ni local et encore moins écologique, mais il n'y a que ça qui soit abordable pour notre budget. Ne faisant donc pas la fine bouche, nous entrons et commandons. Ivy semble étonné que mes convictions aille aussi loin jusqu'à demander si l'huile dans laquelle cuise les frites soi végétale et j'hausse simplement les épaules  « je ne fais pas les choses à moitié» répondais-je en me décalant un peu pour qu'elle puisse passer sa commande  « On m'a toujours dit que quand on est convaincu d'une chose il faut la faire en entier et pas faire d'exceptions. Et c'est ce que je fais» je grimace  « Enfin plus ou moins. En temps normal j'aurais éviter ce fastfood mais j't'avoue que j'ai juste envie de me poser et qu'on n'a pas trop le choix non plus» j'hausse les épaules alors que nous récupérons nos commandes et que nous allons nous asseoir.

Là, Ivy me pose une question plutôt intéressante : devrions-nous, nous esquiver pour le week-end?  «Je sais pas. Après cette journée là je serais tenté de dire non  » je la regarde en attrapant une potatoes  «Mais si on prend en concidération tout le week-end j'ai envie de dire un grand oui » je laisse échapper un rire  «Je pense que si on s'ignore un peu ce week-end, qu'on fait des truc chacun de notre côté, ça ne pourra que nous être bénéfique. Tu ne crois pas ? » j'incline légèrement la tête sur le côté avant d'attraper ma salade et verser la sauce dessus.

Ca fait beaucoup de nouveautés là non ? Dormir dans des endroits qui ne sont pas luxueux. Une école hantée, des pick nick, le stop. Je pourrais suffoquer mais je tiens encore le truc. C’est tellement loin de tout ce que je vis en temps normal. Et pourtant, je suis toujours là. On a passé la ligne d’arrivée, on va peut-être partir dans une deuxième semaine. Mes jambes sont un peu moins douloureuse qu’au début même si je râle toujours autant. Je n’aime toujours pas marcher, je n’aime pas non plus ces baskets que je porte depuis bien trop longtemps à mon goût. J’aime pas vraiment la nature et les gens qui ne sont pas de mon milieu et pourtant je suis toujours en vie. Et peut-être même qu’on est arrivé premier. Comme quoi, l’esprit de compétition peut faire des miracles. C’est sûrement grâce à ça qu’on a pas abandonné avec Martin, et qu’on est toujours dans le conflit aussi.

“Pour ça je suis d’accord aussi.” Ne pas faire les choses à moitié, se concentrer et être perfectionniste. C’est obligé dans mon monde, on est tous élevé comme ça. Et j’en ai gardé quelques résidus. “On mangera mieux ce soir j’espère.” Je me demande où est ce qu’on va dormir. Et je sens déjà que ce week-end va être trop court. Mais je vais tenir, le plus longtemps possible. Parce que je déteste perdre. On s’assoit et je soupire, la nourriture entre mes mains. Je déteste ça, mais apparemment on a pas trop le choix. “On devrait en profiter pour rencontrer d’autres gens. On pourrait peut-être avoir des informations sur les concurrents.” C’est la seule chose qui m’intéresse, on est pas vraiment là pour se faire des amis et ça je ne l’oublie. Ok, je l’ai peut-être oublié pour une seule personne mais on a rien à craindre de Jack. “On s’évite pas, mais on ne fait pas toutes les activités ensemble, je trouve que c’est une bonne idée. On a besoin de respirer.” Je ne suis toujours pas faite pour rester avec une seule personne pendant des jours et des jours sans avoir une pause.


@Martin Murphy

C'est dans ces conditions là que le mental joue un très grand rôle car nos capacités physiques excèdent de loin les capacités physique. Souvent le physique est bien plus fort que le mental et le fait qu'on abandonne est bien trop souvent du au fait que notre esprit n'est pas assez fort. Et pourtant nous sommes là, Ivy et moi, plus ou moins en forme. Plutôt moins que plus, cela dit, mais soit. Nous nous installons dans un fastfood, je commande des potatoes et une salade et explique à Ivy que je ne fais jamais les choses qu'à moitié. Peu importe la chose. Que ce soit le véganisme ou mon engagement écologique et pour les animaux, je suis toujours à fond. Et ça semble plaire à Ivy. Ou du moins est-elle d'accord avec moi sur ce point.  «Et un point commun en plus, et un  » dis-je en rigolant doucement, amusé, secouant ma salade pour la mélanger avec la sauce.

 «Et ouais, j'espère vraiment que c'est pas la seule chose qu'on va manger aujourd'hui » dis-je en ouvrant le contenant avant d'enfoncer ma fourchette à travers les feuilles de salades tandis qu'Ivy propose qu'on essaie de faire un peu connaissances avec nos rivaux pour apprendre à les connaître. Je l'observe, grimace, hésite puis hausse les épaules  «ça peut pas nous faire de mal en tout cas » approuvais-je finalement  « avoir des alliés ça peut toujours servir, mais ça va être super chaud de savoir en qui on peut avoir confiance et en qui non » je pince les lèvres puis avale une bouché de salade qu je noie avec une rasade de coca.

C'est alors qu'Ivy me questionne sur le fait si oui ou non nous devrions nous éviter ce week-end et, encore une fois, je suis totalement d'accord avec elle lorsqu'elle dit que nous pouvons ne pas nous ignorer mais ne pas rester constamment l'un sur l'autre  « Yep, c'est une bonne idée ça » approuvais-je  « C'est quoi la première chose que tu vas faire en arrivant à l'hôtel ?» demandais-je avec curiosité  «Moi je vais disparaître sous la douche pendant bien vingt à trente minutes » ajoutais-je en rigolant doucement.


@Ivy Waterhouse

Je me détends, je me méfie juste un peu moins. Je profite du moment de pause. On a un week-end pour se détendre, pour dormir. Et ça, ça va nous aider à souffler. Je n’attends que ça en fait, je me demande quand est ce qu’on va nous emmener jusqu’au bon endroit pour le week-end. J’espère que ce sera beau, que j’aurais enfin de la place et tout ce dont j’ai besoin, tout ce qui me manque terriblement depuis une semaine déjà. Le temps passe soit très vite, soit très lentement. Et, aujourd’hui, le temps semble vouloir s’écouler à une vitesse phénoménale. “On pourra plus les compter bientôt.” C’est étonnant de voir qu’on arrive à en trouver d’ailleurs. On est tellement différent que ça parait impossible.

On espère tous les deux pouvoir manger autre chose que ça. Il faut vraiment qu’on se nourrisse de choses normales. Je pourrais manger n’importe quoi là, et c’est d’ailleurs ce que je fais quand je mange ce qu’on a acheté avec Martin. “J’ai pas dit qu’on devait avoir des alliés.” Il n’y en a qu’un seul que j’accepte, et c’est Jack. Colleen est inclue parce qu’elle est sa binôme, mais il est la seule personne en qui j’ai l’impression que je peux faire confiance. “J’ai dit les analyser, les comprendre, trouver des points faibles au cas où. Juste, mieux connaître la concurrence.” Je hoche la tête, c’est ce que je fais tout le temps, mais lui ne le fait peut-être pas.

On ne s’ignore pas, mais chacun fait sa vie de son côté. Je trouve que c’est un bon compromis. Mais je suppose qu’on risque de se croiser souvent, on sera quand même dans la même structure. “J’ai toujours de bonnes idées.” Je continue de manger et je hoche la tête en croisant rapidement son regard. “Si on est dans la même chambre tu peux être sûr que je serai sous la douche avant toi.” Parce que là encore, on est d’accord. Moi aussi c’est ce qui m’a le plus manqué pendant cette semaine. “Et juste après je vais chercher où on peut trouver à manger.”

Cette dernière journée est complètement à l'opposé de ce qu'on vécu durant la deuxième journée. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'absolument tout nous souris et nous parvenons même à nous entendre, Ivy et moi. Nous avons, là, une vraie discussion sans aucune prise de tête. Et même si c'est assez perturbant et que je me demande sincèrement quand nous allons reprendre nos habitudes, j'avoue que c'est quand même fortement reposant.

Attablé dans a une table dans le fastfood que nous avons trouvé, je me rend rapidement compte que j'ai mal compris les paroles de la jeune femme lorsqu'elle me reprend, m'expliquant plus en détail ce qu'elle voulait dire  « Aaah oui ok je vois» hochais-je la tête  «Mais ouais c'est carrément une bonne idée, ouais » je prend une bouché de salade  « Tu penses quoi de Jack et Colleen ? Tu pense qu'on peut leur faire confiance à eux ?» j'avoue que je me suis bien entendu avec Jack mais, ne le connaissant pas du tout, je suis un peu retissant à l'idée de le considérer comme allié suprême.

C'est alors que nous évoquons l'hôtel, ce qui nous attends et ce que nous allons faire. Et encore une fois, l'esprit de compétition d'Ivy refait surface lorsqu'elle annonce qu'elle sera la première à la douche si nous sommes dans une seule et même chambre  «On verra bien hein ! » dis-je sur un ton de défis alors qu'au final ça m'importe peu qu'elle y aille en première ou non.  « Et sinon, il est bon ce burger ?» demandais-je désignant la chose informe qu'elle tien en main.

Je lui parle de mes plans. En espérant qu’il ne fasse pas partie de ces gens qui pensent que tout le monde est gentil et parfait. Moi je pense tout le contraire. Je suis parfaite, mais bien loin d’être gentille. Alors je n’ai aucun scrupule à aller chercher les petits détails, les points faibles qui existent par milliers chez les gens. Et j’en ai déjà trouvé quelques uns aux premières minutes de cette aventure. Ce n’est pas assez poussé à mon goût. Alors il faudrait reprendre les investigations ce week-end. J’espère que Martin va me suivre dans ce délire. “Je sais !” Je hausse un sourcil, mon ton est amusé mais je suis tout de même sérieuse. C’est une bonne idée, et je suis sûre que personne ne nous voit venir. Et surtout pas venant de moi. Je peux continuer à jouer la blonde sans cervelle pendant des jours encore. Ca ne me dérange absolument pas, bien au contraire.

“J’ai une certaine confiance en Jack. Il est gentil. Et je crois qu’on a formé une alliance à deux avant même que l’émission commence.” On avait dit, si tu partages je partage. Ca compte comme une alliance ? Et on la tient depuis déjà le début de cette semaine. On a rien à craindre de Jack, j’en suis certaine. Je n’ai pas plus de choses à lui dire alors je continue de manger ce truc immonde qu’ils appellent hamburger. “Tu devrais pas me suivre dans les défis.” Parce que je gagne toujours, ou, du moins, je fais toujours tout pour gagner. Je pense à la chambre, j’espère qu’on aura un peu d’intimité. Qu’on pourra s’éloigner pendant ce petit week-end. On se retrouvera lundi de toute manière, pour la nouvelle épreuve. Il me demande si le burger est bon et ma mine quelque peu dégoûté répond pour moi. “Elle est bonne ta salade ?” Et on reste sur l’humour, ça détend.