Je sais que je devrais pas fumer autant de clopes, on avait dit une par soir. Mais ce weekend, c’est détente. Ce weekend, j’ai pas envie de me restreindre. Je pense que je vais me faire défoncer par Sienna, je pense même qu’elle va me confisquer le paquet et que je serai privé de fumer autant de fois que j’ai abusé de cigarettes ce weekend. On est samedi matin, on est arrivé depuis hier matin seulement, et j’ai déjà enfilé 5 cigarettes. Je jette un coup d’œil pour voir combien il en reste : deux. Aie. J’ai tout intérêt à le remplir avant qu’elle ne le remarque. Allez, c’est vraiment la dernière de la journée celle-là. Putain. Il est 10h du matin. La dernière de la journée, vraiment ? OUI. Non. Je me bats intérieurement, j’essaye de me convaincre que je peux le faire, mais je sais pas si j’en ai vraiment envie au fond. C’est un weekend détente, non ? Tout est permis, non ? Bon. Je me mettrai en dilemme plus tard : pour l’instant, je savoure ma clope, mon café chaud, et je sens que la crotte va bientôt faire son apparition aussi (on déroge jamais à la règle des 3c). Qu’est-ce que ça m’avait manqué. Je tire une longue taffe, j’inspire profondément (exagérément), bloque ma respiration pour enfumer mes poumons le plus longtemps possible, et souffle enfin avant de me brûler la langue de mon café. Il fait un peu frais ce matin, mais le soleil est au rendez-vous. Assis sur le transat de la terrasse du resto, je ferme alors mes yeux en laissant les rayons du soleil ressourcer ma peau ridée, avant qu’une ombre me force à ouvrir les paupières. Mes yeux s’accommodent, et je crois reconnaître Ivy et son cul moulé dans une mini-jupe me barrer ma source de vitamine D. Toujours là quand il faut pas celle-là. « Tu veux pas bouger de trois centimètres ? Tu me caches du soleil là. » que je lance tout haut, sans aucune forme de politesse. Au moins, j’ai pas été vulgaire.

@May glitters @Ivy waterhouse

J’ai besoin de prendre le soleil, j’ai besoin de fumer, j’ai besoin de boire aussi mais je pense que 10 heures ça fait un peu tôt. Qu’est ce que je fais déjà debout d’ailleurs ? J’en sais rien. Autant profiter de l’hôtel tant que j’ai l’occasion de croiser quelqu’un que je connais. Je crois que je suis fatiguée, mais j’arrive même plus à savoir après avoir passé 5 jours à dormir n’importe où et n’importe comment. Qui aurait pu croire que je survivrai plus de deux heures dans cette aventure ? Moi, bien évidemment. J’aime que tout le monde croit que je suis la pimbêche incapable de se débrouiller sans ses talons aiguilles et son vernis. J’adore ça, parce que c’est moi qui les contrôle tous. J’ai vu qu’il y avait des transats à côté du restaurant. C’est là que je vais, et j’ai besoin d’une clope, c’est pas trop tôt 10h pour ça. Je regarde autour de moi, et y’a déjà quelqu’un sur un des transats. Fais chier. Je l’ai déjà vu en plus, et il m’avait paru particulièrement con même si je ne lui ai pas vraiment parlé.

Mais il a quelque chose qui m’intéresse entre les doigts, il ferme les yeux. Est ce qu’il est vraiment en train de gacher une partie de cette cigarette juste pour se reposer les yeux quelques minutes. Un vrai papy celui là. Je me poste devant lui jusqu’à ce qu’il râle. Bingo, il aura suffi de 30 secondes. Qu’est ce que les gens sont prévisibles. Je pouffe de rire, ouais ouais cause toujours. Je penche la tête sur le côté. “Mmmmh.” Et je fais comme si je réfléchissais à ce que je vais répondre alors que j’attends juste une minute avant de faire quelque chose dont il ne se doute pas sûrement. “Je bouge seulement parce que ça ça m’intéresse.” Et j’attrape la cigarette pour la placer entre mes lèvres alors que je m’assois sur le transat à côté. “C’est bon tu peux profiter sur soleil là !”

Elle joue au plus con avec moi, elle me nargue alors que je viens clairement de lui demander de bouger. Je suis certain qu’elle s’est foutue là juste pour me faire chier, qu’elle a positionné son gros cul pile dans l’angle pour que mon visage soit recouvert de son ombre. Elle se décale pas malgré ma demande (enfin, ça ressemblait plutôt à un ordre mais elle s’est pas exécutée pour autant), et ça m’énerve encore plus. Je peux pas savourer ma clope et mon café en paix ? Il fallait qu’elle vienne précisément là ? Qu’elle vienne me faire chier à 10h du matin ? J’ai même pas encore mangé, je voulais juste profiter de ces rayons de soleil avant le petit déjeuner, qu'est-ce qu'elle vient me faire chier ? J'aurais déjà dû aller manger en temps normal, mais Sienna pionce encore et j’ai l’impression qu’on s’attend pour le moindre truc maintenant. Ca fait vraiment petit couple de vieux, à quel moment on en est arrivé là déjà ? “Je bouge seulement parce que ça ça m’intéresse.” Elle finit enfin par se déplacer, mais c’est pour venir me piquer la clope entre mes doigts. Elle se croit vraiment tout permis cette pouffiasse. “C’est bon tu peux profiter sur soleil là !” Je lui lance un regard noir, mais je suis même pas sûr qu’elle me regarde à travers ses grosses lunettes de soleil qui lui donnent une gueule de mouche. Ridicule. Je récupère la cigarette pendant qu’elle tire une taffe, et la replace entre mes lèvres. « Je partage pas mes clopes, je partage pas mon café, je partage pas mon soleil. » J’ai pas envie de parler, j’ai pas envie qu’elle soit là, j’ai pas envie qu’elle me gâche mon moment. « Si tu veux m’aborder pour mon petit cul, c’est le moment, je suis pas d’humeur là. » Ouais, elle a réussi à me gâcher mon moment.

Pour une fois je suis de plutôt bonne humeur en fait. Surtout quand on compare mon humeur à celle du type allongé sur ce transat. il a une clope, j’en ai besoin. Il râle, oh qu’il a l’air chiant. Comme sa fille non ? Je reste persuadée qu’ils ont arnaqué tout le monde et qu’ils forment le duo père fille de l’aventure. Mais je n’étais pas là pour me renseigner sur eux, pour une fois, je venais en paix. Même si mon seul et unique objectif était de voler ou demander une clope. Mais voler c’est quand même plus drôle. “T’es plutôt chiant.” Je me suis posée sur le transat à côté de lui après avoir tiré une bouffée sur sa cigarette qu’il ne prête pas apparemment. Et ce type n’a pas l’air de m’apprécier. Bon, ça, je m’en fou. J’aime juste savoir pourquoi les gens me détestent en général, pour pouvoir jouer mon rôle à la perfection.

Il râle, il bougonne, il est carrément lourd en fait. “Tu les as trouvé où les clopes ?” Oui parce que je rappelle qu’à la base c’est la seule et unique chose qui m’intéresse. Je ne viens pas pour lui, ni pour risquer de croiser sa conne de fille qui lui colle au cul depuis le début du week-end. Celle là, moins je la vois mieux je me porte. “On t’a pas mis en duo avec l’autre folle pour rien.” Ils ont l’air d’être aussi rageur et hargneux l’un que l’autre. Vous vous souvenez quand je parlais du petit chien qui aboie et qui montre les dents. Là on est sur un couple de petits chiens. “Pas d’humeur si tôt le matin ?” Oh, pauvre chou, je lui ai gâché sa journée. Est ce que j’en ai quelque chose à foutre ? Absolument pas. “Je veux le cul de personne, et surtout pas si tôt le matin.” Et puis de vous à moi, il y a des culs bien plus intéressants que le sien dans les parages.

« T’es plutôt chiant. »
« Ouais. »

J’ai pas envie de faire la conversation, elle déclare que je suis chiant ? Ok, je suis chiant. Casse-toi maintenant, non ? Non, apparemment elle veut pas. Elle s’installe plus confortablement encore dans le transat à côté du mien. « Tu les as trouvé où les clopes ? » Je hausse les épaules, elle est juste en dèche de clopes en fait. Je réponds pas, elle surenchérit. « On t’a pas mis en duo avec l’autre folle pour rien. » C’est de Sienna qu’elle parle comme ça ? L’une comme l’autre ne se supportent pas. Je comprends Sienna, je comprends pas Ivy. Qu’est-ce qu’elle lui a fait, en soi ? Elle est toute douce Sienna, si la blonde était pas venue nous faire chier, elle l'aurait pas attaquée. « Parce que tu penses qu’on a bien choisi ton binôme à toi ? Ben putain, pauvre Martin. » Elle s’attaque à ma binôme, je m’attaque au sien.

« Pas d’humeur si tôt le matin ? » Haussement d’épaules, à nouveau. Peut-être que si je lui réponds, elle partira plus vite. « Un mec nous a filé son paquet de clopes, on n’a pas dépensé le fric pour ça. » que je lâche finalement. Non, le fric on l’avait dépensé dans des chips après qu’on ait eu une grosse fringale à cause du space cake de la mère Michelle, on a été tout aussi con, mais ça, je me retiens bien de lui dire. Elle rétorque à ce que je viens de dire concernant mon beau petit cul, et je hausse un sourcil, puis daigne finalement la regarder, sourire en coin. « Non, toi tu veux juste une clope, c’est ça ? » que je finis par lui demander avant de tirer une taffe sur ma précieuse cigarette. « Tiens, prends ma fin si tu veux. » Et tire-toi maintenant.

Je suis vraiment calme moi. Je ne cherche pas la merde, je ne m’énerverai pas non plus j’ai bien mieux à faire avec l’énergie que j’ai pour le week-end. Alors je ris, je vole une clope avant qu’il ne me la reprenne des mains. Ce qu’il peut être capricieux. Je m’allonge sur le transat d’à côté, qu’est ce que je fais debout si tôt ? Même Martin est encore dans le lit. Je pense que lui va passer son week-end entier à dormir. Mais je ne le surveille pas, on a dit qu’on restait éloigné pendant ces deux jours, c’est certainement mieux comme ça. Je pouffe de rire, il défend sa gamine, c’est certainement normal. Il parle de Martin, qui est certainement la deuxième pire diva de cette aventure. “Qu’est ce que t’as à me reprocher ?” Vas y Greg, donnes tous les arguments qui font que tu me détestes que je rigole un peu. Martin crie aussi, sa connasse de partenaire n’en parlons pas. Qu’est ce que je peux bien avoir de si horrible ? Ou alors, c’est son côté arriéré et con qui ressort un peu trop quand je suis dans les parages.

“Tu l’as menacé ou il te l’a donné de son plein gré ?” Mon regard tourne vers lui, il doit sûrement se dire qu’en me donnant les réponses aux questions que j’ai posé plus tôt il va se débarrasser de moi rapidement, sauf que je n’ai absolument pas envie de bouger de ce transat. “Tu comprends vite.” Ou pas. Il a tourné son regard vers moi, il a même souri. Ca c’est bizarre, je préférais presque quand il était con, c’était bien plus marrant de le voir s’énerver et ne pas faire la même chose. Finalement peut-être qu’il est juste ennuyant. Il n’a pas fini sa phrase que la clope se retrouve déjà entre mes doigts pour passer à mes lèvres. “Je te fais tant chier que ça pour que tu craques aussi rapidement ?” Mes sourcils se froncent une seconde avant que je ne m’allonge vraiment sur le transat pour profiter de ce moment. Il peut bien partir, j’ai eu ce que je voulais.

Elle a pas l’air de vouloir ouvrir sa grande gueule là maintenant, alors, pourquoi est-ce qu’elle l’avait fait quelques jours plus tôt, quand elle était venue empiéter sur notre terrain de recherche de bagnole avec Sienna ? Si elle est si calme d’ordinaire, qu’est-ce qui lui avait pris de venir gueuler sur ma binôme sans raison ? Elle aime faire des scènes seulement devant les caméras ? C’est pour l’audience, c’est ça ? Quelle pouffiasse. Avec sa mini-jupe à ras la fouf là. “Qu’est ce que t’as à me reprocher ?” Comme si elle le savait pas, comme si elle était parfaitement innocente. « T’as réussi à niquer ma matinée rien qu’avec ta présence. » Je prends aucune pincette, j’ai pas envie d’être gentil avec elle.

Elle fait une remarque sur mon paquet de clopes, certainement qu’elle est juste jalouse de pas avoir réussi à taxer un paquet avec son décolleté. J’ai compris qu’elle voulait ma clope, voire mes clopes. Une vraie rapace. Autant ramasser les restes de cigarettes non terminées au sol, ça ira plus vite que de me demander mon paquet. Elle ramasse les mecs que personne ne veut aussi ? J’ai aucune envie d’argumenter avec elle, je lui fourre la fin de ma cigarette entre les doigts, certain qu’elle lèvera son cul de ce transat pour enfin me foutre la paix, mais à la place, elle s’allonge confortablement, comme si ce transat lui appartenait. Elles est pas sérieuse là ?

“Je te fais tant chier que ça pour que tu craques aussi rapidement ?”

Si seulement tu savais Ivy. Je comprends même pas pourquoi je suis autant irrité, pourquoi j’ai tant besoin d’être seul, pourquoi elle me casse tant les couilles par sa simple présence. Elle a de la chance, je sais tenir ma langue, c’est rare, mais j’ai pas envie d’emmerdes là. On en est qu’à la première semaine de ROA, je suis pas là pour me faire des amis, mais pas là non plus pour me faire des ennemis. J’aurais très bien pu partir, éviter la confrontation, mais c’est pas à moi de quitter mon transat, j’y étais avant elle. Alors je m’allonge à mon tour, faisant mine d’apprécier les rayons du soleil et de faire abstraction de la blonde à côté de moi. « C’est bien, t’es perspicace. » Parce que clairement, elle me fait vraiment chier. « Donc si tu pouvais te dépêcher de finir cette clope et de te barrer, ça m’arrangerait. J’ai pas envie de parler. » Peut-être que d'être tout le temps avec Sienna, ça m'a pompé toute mon énergie, peut-être que j'ai tout simplement pas la force d'être gentil ce matin.

Je suis particulièrement de bonne humeur ce matin, et c’est pourquoi je me dirige vers la piscine et les transats. J’avais besoin d’une clope, et Greg en a une. Parfait, cette journée commence vraiment très très bien. Je me place devant lui, je ne suis pas là pour me faire apprécier ou pour discuter, juste pour avoir ce que je veux. Et il est en possession de quelque chose que je veux depuis que je me suis réveillée. Je la vole d’entre ses doigts et j’ai le temps de prendre une seule bouffée avant qu’il ne la récupère. Je grogne, il est un peu chiant. “Merci ça me touche.” Si juste avec ma présence j’ai pourri sa matinée, ça rend ma journée encore plus belle. Décidément j’ai bien fait de venir le faire chier sur son transat celui là. Je ne bouge pas, ce n’est pas son air bougon ou sa mine désespérée qui va me faire fuir de là, s’il n’est pas content il n’a qu’à aller râler ailleurs, et loin de moi si possible.

Et je me retrouve avec la fin de sa clope entre mes doigts. C’est parfait. Comment bien commencer ma journée et bien continuer ce week-end. “Ouais ça m’arrive des fois, quand j’ai de grands éclairs de génie.” Autant jouer la cruche blonde à fond, il est tellement con que je n’ai pas beaucoup d’efforts à faire pour qu’il le croit. Une simple mini jupe, un ton et un sourire un peu niais et le tour est joué. Il ne cherche que par les apparences ce mec, et ça m’arrange. “Je finis cette clope, et je reste là.” Il a vraiment cru qu’il me ferait bouger ? Avec ce ton là et ses ordres ? Il est mignon. Je risque de passer ma journée ici juste pour continuer de le faire chier. “Alors ferme là !” mon ton est toujours aussi calme, mon sourire toujours en place. S’il n’a pas envie de parler il n’a qu’à la fermer et arrêter de parler.

Je pensais avoir été clair, apparemment pas. Ivy semble pas déterminée à partir, à me laisser terminer ma clope, à me laisser un moment pour moi et juste moi. Elle s’installe toujours plus confortablement sur le transat d’à côté, jubile quand je lui donne ma fin de clope et rétorque davantage quand je pensais qu’elle avait déjà touché le fond. A quel moment quelqu’un s’est dit que de créer une nana comme ça c’était pas mauvais pour toute la population ?

“Je finis cette clope, et je reste là.” Elle compte vraiment pas bouger, hein ? “Alors ferme là !” Si j’avais réussi à supporter son arrogance et sa condescendance, là, c’était trop. Est-ce qu’elle avait la moindre idée de la personne à qui elle s’adressait, cette cruche pathétique avec sa bouche en cul de poule quand elle parle ? Je bouillonne intérieurement alors qu’elle reste complètement zen sur son transat, en train de savourer ce que j’ai bien voulu lui céder. J’arrache le mégot de ses lèvres avec violence pour l’écraser par terre. Tant pis s’il restait du tabac, de toute façon, c’était même pas moi qui en profitait.

« C’est bon, ta clope est finie là. » Pouffiasse. L’impulsion qui m’a prise est complètement puérile, mais tant pis. « Ben je vais te laisser profiter du soleil maintenant, vu que le seul spot semble être ici, sur cette terrasse, sur ce transat. » Ca se sent que je suis énervé ? « Savoure bien ton bain de soleil dans ce cas, moi je me tire, j’en ai assez vu de ta face pour aujourd’hui. Et crois pas que t’as gagné quoi que ce soit. » Bon, elle avait peut-être un peu gagné au fond puisque c’est moi qui me bouge le cul, mais c’est ma volonté, pas la sienne. Quoi ? On se raccroche à ce qu’on peut comme on peut. Je me lève alors, le regard dédaigneux, lui crache un dernier « On me dit pas de la fermer, à moi. », et lui tourne les talons pour retourner chercher Sienna dans la chambre. Toute façon faut que j’aille prendre le petit dej, j’ai faim.