Pas de garde ce soir. Adam bosse de son côté et le petit est la soeur du brun. Elle se retrouve seule dans cette maison beaucoup trop grande pour elle. Un soupir par ici, un autre par là. Elle est comme un lion en cage. Elle pourrait appeler Amy. Non, elle est enceinte et dans le plâtre et elle a sûrement pas la tête à faire la fête vu ce qu'elle traverse. Son portable entre ses mains, elle regarde sa liste de contacts. Ho, elle est longue mais la plupart ne lui parlent que par intérêt. Elle tombe sur le nom de Byron, elle hésite ... Ils sont amis mais ce soir, Dylane a envie de se mettre la tête à l'envers et quand elle est avec lui, ça finit pas toujours de la bonne façon. Ils ont été ensemble pendant trois semaines avant de stopper d'un commun accord. Et puis merde, elle a rien à perdre. Dylane n'a pas de regrets quand elle fait une connerie, elle assume totalement. Donc si ça part en vrille et bien c'est que la vie l'aura voulu. Depuis la mort de son frère, elle essaye de prendre la vie comme elle vient ... Mais de temps en temps la raison la rattrape. Heureusement où elle l'aurait déjà rejoint son frangin. Le message à Byron est envoyé. Elle espère qu'il se pointera. Sans attendre la réponse, elle va se changer. Hors de question qu'elle aille en boîte avec ce qu'elle porte. La tenue sexy s'impose mais attention pas vulgaire. Un petit haut décolleté juste ce qu'il faut, un short en jeans déchiré avec des bas noires, des escarpins et le tour est joué. Sans oublier le maquillage mais léger et ses cheveux lâchés. Elle est fin prête pour danser jusqu'au bout de la nuit. Ses clés de voiture en main, elle sort de chez et va à sa voiture tout en déclenchant le bip bip qui ouvre celle-ci. Elle laissera la capote ce soir, il fait assez frais tout de même. La voilà en route, musique à fond. Faut bien qu'elle se mette dans l'ambiance non? Enfin il est rare de croiser Dylane conduire sans musique et ça peu importe le moment de la journée. Le parking de la boîte est devant elle. De suite, elle va vers une des places VIP, l'avantage de porter le nom Bradford. Elle sort et va saluer le sorteur qu'elle connaît assez bien depuis le temps qu'elle vient ici. Son regard balaye la foule du regard et elle aperçoit enfin Byron. Ses mains s'agitent pour qu'il la repère et vienne la rejoindre. Ils n'ont pas besoin de faire la file eux. " Hey contente que tu sois venu! Prêt à t'amuser ? " Dit-elle avec un grand sourire et entrant son bras autour du sien.
Une soirée au calme. Encore. Diablo blottit sur moi. En quête de caresses. Je suis avachi dans le canapé. La télécommande à côté de moi. Soirée de beauf, célibataire, avec son chien. Déprimant. Ne rien faire, parfois, ça a du bon. Comme ce soir. Après la semaine de fou que j’ai pu passé, un peu de calme, de repos, ce n’est pas désagréable. Avec une bière à portée de main. La perfection. Néanmoins, je nourris l’espoir de recevoir un message, un appel qui puisse me sortir de ma torpeur, de cette routine qui s’installe, de cette soirée bien trop plan-plan à mon goût. Et, comme si un angelot m’avait entendu, mon téléphone vibre. Je l’attrape, manque de renverser la bouteille de bière sur la table basse, je lis le message. Dylane. Elle me propose de sortir. En boîte. Je réfléchis un instant. Diablo lève la tête. Il me regarde avec ses yeux de chien suppliant. Ces yeux qui veulent dire ‘Reste avec moi, nous sommes si bien ici’. Mon cœur balance, mais rapidement, plus d’un côté que de l’autre. J’ai envie de sortir, boire et faire la fête. Et Dylane, malgré le passif que nous partageons, peut-être la personne appropriée pour s’enivrer quelque peu. Je lui envoie une réponse. Un simple mot. Clair. Concis. ‘Ok’. Puis, je cours me préparer. Je dois être présentable. Connaissant Dylane, elle ne laisse rien au hasard. Elle sera parfaitement apprêtée pour sortir. Dans ma penderie, j’attrape une chemise bleu nuit qui réhausse mon regard, accompagné d’un pantalon bordeaux. Petite douche. Touche de parfum. Je me glisse dans mes vêtements. Je suis fin prêt pour partir.
Je prends ma voiture. Je fais le trajet. J’arrive. Je trouve une place où je peux. Je me gare. Petit regard dans le rétroviseur intérieur. Je passe une main rapide dans mes cheveux. Je sors. Il y a déjà un petit peu de monde près de l’entrée de la boîte de nuit. Je cherche du regard celle qui m’a proposé de la rejoindre. Au premier abord, je ne la vois pas. Puis, dans la masse, une jeune demoiselle me fait un discret signe de la main. Je la rejoins. Je la salue et dépose un baiser sur sa joue. « Tu es ravissante… Comme toujours ! ». Et son parfum délicat est des plus agréables. Elle semble ravie de me voir. « Merci à toi de m’avoir proposé cette sortie… Ça va me faire beaucoup de bien ! » Elle glisse son bras autour du mieux. Nous sommes en passe d’entrer. Le son de la musique commence à atteindre mes tympans. Elle me donne une envie folle de me déhancher. Avant d’être dans l’obligation de hausser la voix pour se parler, je demande à ma partenaire : « Tu veux boire quelque chose ? Je paie la première consommation ! ». Qui ne sera certainement pas la dernière… J’ai envie de lâcher prise ce soir… De profiter… Quelque en soit les conséquences… Je veux profiter de l’instant et m’éclater ! Tout simplement.
En soi Dylane ne sortait pas tout les week-ends, juste ceux où elle était seule ... La solitude c'est pas son fort pour le moment. Bien sur comme tout le monde, elle a des moments où elle en a besoin pour réfléchir, se recentrer ... ou simplement se poser devant netflix. Mais ce soir elle cogite et c'est pas bon. C'est décidé elle sort ! Très vite elle s'apprête et sort de chez elle non sans avoir convié Byron à la rejoindre. Elle sait que c'est risqué avec lui mais peu importe, faut bien vivre un peu aussi. D'aileurs, elle reçoit une réponse de sa part quand elle monte dans sa voiture. Elle lit le texto avant de démarrer et sourit. Il est de la partie tant mieux. Depuis l'accident de son frère, Dylane faisait toujours attention en voiture. Pas de téléphone sauf en kit mains libres, pas d'excès de vitesse et si elle avait trop vu, elle laissait le véhicule sur place et prenait un uber pour rentrer. Sa voiture, elle venait la chercher le lendemain en étant sobre. Donc oui, elle sait faire la fête mais sans faire des conneries sans nom. Si elle venait à se crasher en ayant bu, elle pouvait mettre la vie des autres en danger et la sienne. Elle ne veut même pas y penser. Déjà qu'il lui a fallut 6 mois avant de reconduire. Dés qu'elle prenait le volant l'image de son frère remontait et elle calait.
Sa voiture garée dans le coin VIP, elle se dirige vers l'entrée et parle un peu avec le videur tout en attendant Byron. Le voilà justement, elle lui fait signe et il vient la rejoindre. « Tu es ravissante… Comme toujours ! » Elle le regarde et balance sa tête sur le côté « T'es pas mal non plus dans ton genre » Byron était un beau garçon, il n' y avait rien à redire et si ça n'avait pas été le cas, ils n'auraient pas eu cette très courte relation. Aucun des deux n'étaient prêt à s'engager donc l'amitié l'avait emporté et ce n'était pas plus mal en soi. « Merci à toi de m’avoir proposé cette sortie… Ça va me faire beaucoup de bien ! » Elle hausse les épaules « Ya pas de quoi « Elle lui prend le bras et l'attire à l'intérieur. La musique va fort, même de trop pour cet espace. Le monde est présent. Au moins ils ne vont pas s'ennuyer. Rien de tel qu'une bonne ambiance pour de suite se mettre dedans. « Tu veux boire quelque chose ? Je paie la première consommation ! ». Monsieur se voulait galant « Une vodka orange stp » Elle se dandine sur la musique le laissant se rendre au bar. Par contre, il ne paiera que cette tournée. Dylane a les moyens et si elle peut en faire profiter ses amis, c'est avec joie. Elle n'étale pas son argent en mode regardez moi, non c'est pas son genre. Elle n'a pas été élevée de la sorte. Byron revient avec la boisson « Merci bien » Elle prend une gorgée et se délecte de ce liquide si doux sous ses papilles « On va danser ? » C'est pas vraiment une question. Sa main attrape la sienne pour l'entraîner sur la piste. De suite, elle fait corps avec la musique. Elle est dans son élément ... La danse. Sensualité à souhait mais sans vulgarité.
Elle me toise. Elle m’inspecte. Suis-je digne de m’afficher à côté d’elle. Je reçois son aval. Avec un brin de déception. Elle manque d’enthousiasme dans son compliment. « Hélas, je ne peux rivaliser par tant de beauté ! ». En deviendrais-je romantique ? Non. Assurément. Simplement réaliste. La jeune femme est sublime. Comme toujours. Après quelques amabilités, nous entrons dans l’antre de la fête et de débauche.
La boîte de nuit est prisée par la jeunesse de Brisbane. Et déjà, beaucoup de monde se déhanche sur le dancefloor. Je propose à ma partenaire une première consommation. Pour bien entamer la soirée. Une vodka orange. Très bien. Je l’abandonne quelques instants et me fraie un chemin vers le bar. Je joue un peu des coudes avant de l’atteindre. De l’autre côté, une ravissante barmaid au décolleté plongea m’apostrophe afin de me servir. « Une vodka orange et un Cosmo ! » Ce soir, j’ai envie de boire des cocktails. L’un après l’autre, les verres se retrouvent sous mes yeux. Elle m’annonce la note. Je lui tends ma carte. Sans contact. L’affaire est dans le sac. Un verre dans chaque main, je vais un exercice d’équilibriste afin de rejoindre Dylane. Arrivé auprès d’elle, je lui tends son verre : « Le vodka orange pour Mademoiselle ! ». Nous bûmes chacun une gorgée. Avant que je ne sois entraîné, contre mon gré, sur la piste de danse. Je n’eus pas vraiment le choix.
Je commence à me mouvoir, au rythme de la musique, avec beaucoup moins de grâce que la jeune Bradford. Je suis un peu rouillé. Je tente de retrouver le rythme, les mouvements de jambes qui font toute la différence. Mais je reste un peu raide. Peut-être est-ce dû au cocktail que je tiens d’une main et que je ne souhaite en aucun cas renversé. Je bois plusieurs gorgée d’affilée, me délectant du savoureux mélange entre la vodka et le citron. J’observe Dylane. Elle semble être en transe. Emportée par la musique, elle ne semble ne faire plus qu’une avec elle. Je tente de trouver ma place près d’elle sans avoir trop l’air pataud. Je prends soin de ne pas lui marcher sur les pieds. « Ça fait un moment que nous n’avions pas danser ensemble ! » . Je finis mon premier verre. La soirée est lancée. Je le pose quelque part, je ne regarde pas trop où. Je préfère me concentrer sur la brunette. Je me rapproche d’elle et je pose mes mains sur ses hanches, je m’enivre de son parfum.
Je ferme les yeux quelques instants. Ils paraissent une éternité. Je me remémore nos moments passés. Intenses. Mais fugaces. Cette aventure que nous avons partagé. De quelques semaines. Rien de réellement sérieux. Nous ne le voulions pas. Je reviens à la réalité. « Je crois qu’il me faut un autre verre ! » Lui glisse-je à l’oreille. Avant que mes lèvres ne passe près des siennes, ne les frôlent dangereusement. Pour autant, je résiste à la tentation de l’embrasser. La soirée ne fait que commencer. Inutile de précipiter les choses… Je joue simplement sur cette attirance physique indéniable. « Je reviens ! ». Mes mains quittent ses hanches et mes yeux son regard. Je m’éloigne, en reculons, admirant son déhanché et ses mouvements fluides au son de la musique. Je détourne mon regard en arrivant au bar. La même barmaid, toujours aussi ravissante. Je commande « Un blue lagoon ! ». Restons dans la thématique de la vodka… Je l’observe mettre un à un les ingrédients dans le shaker, avant de mélanger énergiquement et verser l’ensemble dans un verre : « Tiens beau brun ! » Dit-elle d’une voix suave. Je lui tends ma carte… Elle m’arrête. « C’est cadeau ! » Clin d’œil appuyé de sa part. J’ai une touche. Accoudé au comptoir, j’observe la piste de danse et je cherche du regard la jolie Dylane.
Je m’éloigne. La musique change. Plus sensuelle. Parfaitement adéquate pour les rapprochements. Je ne peux faire marche arrière. Je me suis déjà éloigné de la demoiselle. L’appel de la boisson est à présent plus fort. Je vais profiter du magnifique spectacle que m’offre le décolleté de la barmaid. Je commande un blue lagoon. Je l’observe le préparer. Avec tellement de précision. Une gestuelle tirée au cordeau. Une habitude maîtrisée. Je souhaite m’acquitter de ma consommation, Elle me l’offre, ne pouvant vraisemblablement pas résister à mon charme indéniable. « Merci ! » Je lui fais un sourire charmeur. Je bois une première gorgée. Délicieuse. Elle l’a préparé d’une main de maître. De maîtresse, ici. Appuyé sur le comptoir, mon verre aux lèvres. Je cherche Dylane du regard. Je finis par l’apercevoir. Au milieu de la foule. Emportée par le rythme sensuel de la chanson. J’ai la sensation qu’elle ne fait plus qu’une avec elle. Elle m’épargne un moment de solitude. Ce moment, bien connu, pendant lequel, j’ai l’impression de ne pas être à ma place. De faire tâche.
Tandis qu’elle danse. Seule. Sans se soucier des personnes l’entourant. Un jeune homme s’approche d’elle. Bien trop près à mon goût. Il la colle. J’observe la scène. Surpris. Je bois une nouvelle gorgée. Sans les quitter des yeux. Le frotteur semble instant. La jeune femme ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle le repousse. Une première fois. Une seconde fois. S’en est trop pour moi. Je laisse tout en plan. Je trace jusqu’à la jeune femme. Je me glisse entre elle et lui. Je le fusille du regard avant d’aboyer : « Qu’est-ce que tu n’as pas compris gars ? Ce n’est pas assez limpide ? Quand une fille dis non c’est non ! ». Sans ménagement, sans réfléchir, je le pousse violemment en arrière. Le temps semble s’arrêter, tout comme la musique. Tous les regards se tournent vers lui. Pour ma part, je l’observe avec dédain, avant de tourner les talons vers la brune. « Tu vas bien ? ». Je regrette de m’être évaporé quelques instants pour un verre, pour le plaisir des yeux. Et de l’avoir laissé seule, à la portée du premier relou qui traîne. « Je suis désolé ! ». Je lui prends la main. Je glisse la seconde autour de sa taille. J’écoute la musique. Et je l’entraîne. Ne donnons pas trop d’importance à ce mec. À cet évènement. Continuons cette soirée. Comme si de rien n’était. Comme si nous n’étions que nous deux. Seuls au monde. Je tente de faire bonne figure face à ses facilités à mouvoir son corps au rythme de la musique.
Rapidement, retour à la réalité. J’ai l’impression d’être aspiré en arrière. Irrémédiablement. Je me retourne. Le gars s’est relevé. Il a l’air énervé. Il commence à me dire des trucs… Je comprends rien. La musique. Peut-être sa diction. Je saisis néanmoins qu’il me menace : « Qu’est ce que tu veux ? ». Je l’oblige à me lâcher. Ce con bousille ma chemise. Et là. Et il me donne un coup de tête. Crac. Une douleur lancinante s’empare de mon nez. Il me l’a cassé cette enflure. Je ne compte pas me laisser faire. Je lui colle une droite. Il s’effondre au sol. Je m’éloigne. Je tiens par la main Dylane. Je retourne au bar. Je finis mon verre. D’un signe de la main, je fis signe au barman de me commander la même chose. Je regarde Dylane : « Un nouveau vodka orange ? ». Je vois sur le comptoir des serviettes en papier. J’en attrape quelques une. Je fais pression sur mon nez afin qu’il cesse de saigner. « Je crois qu’il m’a pété le nez ce con ! ». Nos consommations arrivent. Je tends ma carte pour payer avant de transmettre à Dylane le verre qui lui revient.
Accoudé au bar, je vois qu’un homme sert de trop près Dylane. Il insiste et ce malgré qu’elle le repousse. Avec beaucoup de patience. Je vois ce petit manège durer trop long. Mon sang ne fait pas deux tours. J’abandonne ma consommation sur le comptoir. Je m’interpose. Je remets l’homme à sa place. Violemment. Sans m’en rendre réellement compte. Une poussette (plus qu’une petite poussette) et le voilà choir lourdement au sol. Les regards se tournent vers nous. Je défis l’assaillant de recommencer avant de reprendre là où nous nous étions arrêtés avec la jolie brune. Je m’inquiète pour elle. Elle me renvoie un instant dans les cordes, m’expliquant qu’elle aurait pu s’en sortir seule. Dylane est une dure à cuire. Elle ne se laisse en aucun cas marcher sur les pieds. Elle reconnaît néanmoins que mon intervention a été salvatrice. Oublions cela. Continuons, comme si de rien n’était. À nouveau je pose mes mains sur ses hanches et je me laisse entraîné, de manière pataude, par la musique. Mais cela ne dure. Du mouvement derrière moi. Je me sens tiré par le col. Mes mains s’agrippe quelques instants à ma cavalière, avant de lâcher-prise. L’aspiration en arrière est bien trop puissante. Je me retourne. Le mec est sur ses deux jambes. Il es en rogne. De ses yeux sortent des éclairs. Il me parle. Il pisserait dans un violon ça serait la même. Il m’empoigne par la chemise. Enragé. Je le questionne. Pour toute réponse, j’eus droit à un coup de tête bien senti. Crac. Je suis sonné. Je reprends mes esprits. Je passe mes mains sur mon nez. Le sang coule. La douleur devient omniprésente. Sans réfléchir, voulant simplement lui rendre la monnaie de sa pièce. Puissance et précision. Je lui envoie une droite millimétrée. Sous le choc, il s’effondre au sol. Je lui ai rendu la monnaie de sa pièce. Il l’a bien mérité.
Je m’éloigne du champ de bataille, tirant Dylane avec moi. Nous prenons la direction du bar. Sans dire un mot. J’ai mon verre, laissé orphelin, en visuel. Mon objectif ? Le rejoindre. Arrivé à son niveau, je le vide d’une traite. Il n’apaise pas la douleur, loin de là. Je tourne mon regard vers Dylane, je lui propose un nouveau verre. Une nouvelle vodka orange. Et un Blue Lagoon. Sur le comptoir, des serviettes en papier griffée au nom de la boîte de nuit. J’en attrape une poignée. Je fais pression contre mon nez. Elles s’imbibent rapidement et deviennent cramoisi. Je peste contre l’énergumène qui a dérangé mon amie et péter mon nez. Notre commande revient. Dylane est trop rapide. Elle paie sa tournée. Probablement piquée au vif. Puis elle ausculte mon nez. Son diagnostic est sans appel. Mon nez est bel et bien cassé. Elle hèle un barman et demande des glaçons. Il revient avec son précieux trésors. Elle en saisit quelques uns, qu’elle place dans une serviette. Elle me la tend, pour que le froid apaise, un temps la douleur. En effet, la compression avec la serviette glacée semble faire passer la douleur. Je ferme les yeux un instant, avant de me saisir de mon verre et de trinquer avec elle : « Merci ! » D’être là. En même temps, j’étais sincèrement navré qu’elle vive cela. Elle vient pour danser et assiste à ce spectacle. J’ai honte. Elle ne mérite pas cela. J’ai été bien trop sanguin. Je le reconnais. Elle me laisse le choix. De partir. De rester. La balle est dans mon camp. « Non ! » M’insurge-je. Ce n’est pas parce qu’un petit con a pris le parti de nous pourrir la soirée, que nous allons capitulé : « Je vais très bien... » J’ai mal. Mais c’est supportable. « Nous pouvons rester ». Je bois une gorgée de mon cocktail « Et danser jusqu’au bout de la nuit ! » Et si l’autre revient à la charge, il va encore tâter de mon poing le bougre. Pour l’heure, je pense qu’il a eu la correction qu’il méritait. Je change la position de ma serviette de glaçons. Je prends une grande respiration. Je ne pense plus saigner. Il s’agit déjà d’une bonne chose. « On retourne danser ? » J’attrape mon verre, et le descend, pour me donner du courage, pour me désinhiber un peu et ne faire plus qu’un avec le dancefloor et Dylane.
« Ne sois pas sotte ! » Si j’ai le nez défoncé, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Elle n’y est pour rien. J’ai été impulsif. Trop. J’en paie les conséquences. J’ai mal. Tant pis. Ça forge le caractère. Et lorsqu’elle me propose de rentrer, de couper court à la soirée, je l’arrête tout de suite. Ce n’est pas un nez cassé qui va nous empêcher de nous amuser. Du moins pour l’instant. Malgré la douleur, je me refuse de partir. Autant profiter jusqu’au bout, l’alcool aidant.Je me surprends à lui dire que nous pourrions danser jusqu’au bout de la nuit, moi et mon style un peu raide. Elle finit son verre. J’en fais de même. L’alcool fait son petit bonhomme de chemin dans mes veines. Peu à peu, je me sens plus léger. Mon nez me fait souffrir. Est-ce vraiment important ? Elle me prend par la main et m’entraîne vers la piste de danse. Nous commençons à nous mouvoir. Je me sens léger. Tellement léger. Je ne fais qu’un avec la musique. J’ignore si mes mouvement sont fluides, en rythme. Je sais simplement que mon nez me fait mal. Toujours cette douleur lancinante amoindrie par les effets de l’alcool. Je l’entends me parler. Elle me conseille de me lâcher. Je crois que c’est ce que je fais. Certainement avec beaucoup moins de grâce, de prestance qu’elle. Pour seul réponse, un sourire. Probablement niais. Comme je sais si bien les faire lorsque l’alcool s’infuse petit à petit dans mon corps. Je danse. Je bouge mon corps. Au rythme de la musique. J’ignore si tous mes membres sont coordonnés. Cela fait du bien de lâcher prise. De penser à tout autre chose. De plus penser à rien. Même plus à ce nez cassé. La douleur a disparu. Du moins, elle est happée par l’ambiance, et les effets des cocktails sur mon corps.
Un instant de silence et la musique change. Elle se veut plus calme. Plus douce. Propice aux rapprochements corporels. Stay with me de Sam Smith. J’arrête mes mouvements anarchiques. Je m’approche, timidement. Elle passe ses bras autour de mon cou. Elle pose, sa tête contre moi. Nous nous laissons embarquer par la musique. Tranquillement. Autour de nous, plus rien n’existe. Tout devient flou. Les gens disparaissent. Nous ne sommes plus que deux. Seuls. Ensemble. Mes mains positionnées sur le bas de son dos, je l’écoute se réjouir que notre relation perdure. Malgré ce que nous avons vécu. Notre histoire a été éphémère. Trois semaines. Séparation d’un commun accord. A priori, pas de dommages collatéraux. « Pourquoi ? Pourquoi tu m’aurais perdu ? » Demande-je en plongeant mon regard dans le sien. Pénétrant. Je la sonde. J’essaie de lire dans ses pensées. « Tu sais que tu peux compter sur moi… Quoiqu’il se passe ! ». Je suis une épaule sur laquelle la jeune femme peut s’appuyer. Notre histoire n’a pas marché. Nous ne voulions pas qu’elle marche. Nous nous ne sommes pas donnés les moyens que cela fonctionne. Chacun, avec ses propres raisons, ne voulait en aucun cas s’engager. Bien trop indépendants. « Tu sais, j’aime partager des moments comme celui-ci avec toi... » Même si je suis un piètre danseur, que je n’ai absolument le rythme dans la peau. Néanmoins, elle a le pouvoir de me le faire oublier, sérieusement aidée par l’alcool. Machinalement, l’une de mes mains remonte délicatement les courbes de son dos. Sensuellement. Au rythme de la musique. Autour de nous, plus personne ne compte. C’est la magie de l’instant. Elle et moi. Personne d’autre autour. Comme suspendu dans l’espace et dans le temps. Irréel.
Un slow. La musique devient plus calme. Plus douce. Une danse que je maîtrise beaucoup mieux. Je ne suis pas obligé de gesticuler maladroitement en suivant le rythme. Elle dépose sa tête sur mon épaule. Elle se laisse bercer. Je sens sa respiration au creux de mon coup. Apaisée. Sans crier gare, elle m’annonce que ça l’aurait sérieusement ennuyé si elle m’avait perdu. Je suis interrogatif. Je ne comprends pas. Mon esprit est embrumé par l’alcool. Les rares neurones qui fonctionnent encore ne percutent pas. Je suis fatigué aussi. Elle retire sa tête de mon épaule. Elle me regarde. Elle m’éclaircit l’esprit. Je me mordille la lèvre inférieure. Certes, nous avons vécu une histoire ensemble. Toutefois, il n’y eut aucun investissement de part et d’autre. Une relation vouée à l’échec dès le départ. Les sentiments n’ont pas dépassé ceux de l’amitié. L’un et l’autre avons été suffisamment intelligents pour ne pas tout foutre en l’air. Rester en bon terme. « Ce qui s’est passé entre nous, c’est du passé. Nous avons tenté. Sans succès… Maintenant, chacun choisit sa propre route, fait ses propres choix mais une chose est certaine, cela n’a pas cassé le lien, amical, qui s’est construit... » Silence. « Et c’est peut-être cela le plus important, non ? » Et je finis par lui dire que, quoiqu’il se passe, quoiqu’il lui arrive, elle peut compter sur moi. Je suis une épaule sur laquelle elle peut s’appuyer, poser sa tête, trouver du réconfort. Puis je lui avoue aimer passer des moments comme celui-ci avec elle. Même si la danse, ce n’est pas vraiment mon fort. Pour autant, cela m’a permis d’évacuer certains problèmes. Tandis que la musique se termine, tout doucement, elle me confirme le côté plaisant de ces moments passés ensemble.
Nos corps s’éloignent. Elle me propose un dernier verre. Comment refuser ? J’acquiesce. Nous nous faufilons jusqu’au bar. La douleur à mon nez s’intensifie. Je commence à avoir un sérieux mal de crâne. Elle commande deux tequilas. À son image, je lèche le sel, je bois cul sec le verre d’alcool avant de terminer par le citron. Voilà un verre qui réveille. Il décoiffe pour reprendre les mots de Dylane. « Je confirme... » Accoudé au comptoir, je passe une main, sur mon front. Mal de crâne… « Je ne suis pas sûr d’être en état pour prendre le volant! ». Ma vision s’embrume. Je vois flou. Je comprends que ma camarade de soirée commande un taxi. Elle me fait comprendre qu’elle en appelle un pour moi aussi. C’est préférable. Je ne suis pas en état. Sauf à m’emplâtrer contre un pylône électrique. Difficilement, je verbalise : « On va attendre nos chauffeurs respectifs dehors ? » Profiter de l’air frais offert par la nuit. Nous suivons d’autres ‘clubbers’ et sortons de la boîte de nuit. La douleur s’intensifie. Ma vision s’obscurcit. Devant la boîte de nuit, une brise fouette mon visage. Une nouvelle fois, je passe une main sur mon front. Mon crâne va exploser. Je me tourne vers Dylane, la forme que je pense être elle… « Je crois que ça ne va pas ! » Je m’effondre au sol.