| | | (#)Ven 19 Juin 2020 - 18:44 | |
| Y'avait un spa, y'avait une piscine, y'avait du soleil et évidemment, y'avait Jack qui y lézardait sans le moindre agenda.
Quand l'art de foutre rien était quelque chose à foutre à ses yeux, il était bien et il était heureux. Ses paupières sont closes et il fait abstraction du monde, le simple bruit qu'il entend sont les relents de l'eau qui se casse au fil des propres vagues qu'elle se cause entre elles. C'est fou, à quel point on sous-estime le silence. C'est fou à quel point le seul fait de pas avoir besoin d'articuler un seul putain de mots le rendait heureux aussi. Il est pas sauvage Jack, il aime tout le monde, il parle à tout le monde, et probablement que si on le dérange pendant sa sieste qui s'allonge comme jamais il ne se brusquera même pas si on le fait de la plus brutale des façons. N'en reste que dans l'instant il veut rien de plus, le pauvre gars sollicité de tous côtés pendant une semaine déjà. Il veut inspirer, il veut expirer, il veut dormir, il veut rêver.
Il entend des pas, maintenant, dans l'angle. Il peut pas dire si c'est qu'une personne ou si ils sont plusieurs, il reste dans sa bulle aussi longtemps qu'il peut, imaginant le ou les profils des gens qui s'incrustent pas vraiment quand lui-même accueille tout le monde à bras ouverts sans bouger du moindre millimètre. Ça semble sonner comme une pointe des pieds, ça semble être quelqu'un de délicat? Ou alors, il a mal entendu, parce que la seconde d'après une hypothétique serviette de plage selon ce qu'il juge à entendre le bruit du tissu qui frotte est lancé lâchement, grassement sur l'une des chaises longues entourant la piscine. Ses yeux sont toujours fermés quand il poursuit ses estimations, qu'il se demande même s'il aura pas droit à un nouveau visage quand après sept jours déjà il a l'impression d'avoir vu en rotation éternellement les mêmes. Au point de savoir tous leurs prénoms. Et pour un gars qui retient jamais même pas la première lettre d'un nom, ça en dit long.
@may glitters
Dernière édition par Jack Epstein le Sam 20 Juin 2020 - 16:50, édité 2 fois |
| | | | (#)Ven 19 Juin 2020 - 21:01 | |
| Je sais plus ce que je fais depuis ce matin, je ne sais même plus pourquoi je suis enragée. Oh que si tu le sais Ivy. Je ne veux parler à personne, vraiment personne. Je me tais, j’ai mis mes lunettes de sommeil et je ne fais que grogner quand on m’adresse la parole. C’est très bien ça pour discuter, ça fait fuir le monde entier et c’est mon humeur du jour. Je ne veux pas qu’on m’approche, et même Martin en a fait les frais au réveil. Je vais aller bronzer, me baigner, et trouver un moyen d’avoir un téléphone pour faire le tour de tous mes réseaux. J’en ai rien à doutre de ce que j’ai le droit de faire ou non, on ne met pas de limites. Et, finalement, plus le week end avance, moins je m’en mets. C’est bien comme ça. J’ai juste envie de détruire tout le monde, oui, tout le monde. J’ai plus d’exception, plus d’alliance qui tienne. C’est juste Martin et moi. Martin parce que je ne peux pas gagner seule, alors je dois le garder à mes côtés.
Je vais du côté des transats. Et il est là Jack, il dort, il est mort, j’en ai rien à foutre en fait. Je m’installe (peut-être un peu rageusement) pour bronzer. Je me tais, vraiment. Et de base, je ne compte pas l’ouvrir. Certainement pas pour lui. Je suis bien là, ça c’est une de mes occupations favorite. C’est bien mieux que de marcher des heures dans la campagne australienne pas vrai ? Je regarde le ciel, et j’entends que d’autres personnes sont dans les parages. J’aurais peut-être dû m’éloigner de là, trouver un vrai coin isolé puisque, bien évidemment, quand j’ai envie d’être seule, tout le monde se ramène. Pas de caméra, pas de scandal. On va essayer de s’y tenir.
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| | | | (#)Ven 19 Juin 2020 - 21:05 | |
| Du repos, c’est ce dont elle avait tant besoin. Tenir le rythme de Greg pendant toute une semaine était épuisant à la fin. La fatigue de ces cinq derniers jours s’était accumulée le long de ses mollets et elle n’avait qu’une envie : se reposer les jambes pendant au moins une heure cet après-midi. Greg était encore parti avec le paquet de clopes sans prévenir et Sienna comblait donc cette envie avec un bon mojito bien frais et surtout bien fait. Elle avait quand même prévu un maillot de bain dans ses affaires, parce qu’on lui avait dit qu’il y aurait des week-end détente. Et qui dit détente, dit piscine, forcément. Cela va de pair. Des transats étaient disposés tout le long de la piscine à l’eau bleue et propre (qui donnait terriblement envie d’y faire un pic) et à côté il y avait un parasol pour ceux qui souhaitaient lire ou qui ne voulaient tout simplement pas être dérangés par la lumière du soleil. Elle avait rêvé de ce moment tout au long de la semaine, ses jambes lui disaient déjà merci d’avance et elle prendrait le souvenir de ce moment comme motivation pour la semaine prochaine. Enfin, si elle et Greg étaient qualifiés pour la deuxième étape. Elle n’avait pas trop envie de se porter la poisse non plus avec ce genre de pensées négatives. Même si elle était sûre d’elle et lui, elle ne pouvait s’empêcher de stresser quant au résultat de cette semaine. Arrivée au niveau des transat, elle aperçut encore Ivy. Encore, encore et encore. Elle retint un soupir parce qu’elle avait l’air d’être assoupie et à côté d’elle se trouvait un homme d’une quarantaine d’année, dans les bras de Moprhée, sans nul doute. Elle posa délicatement sa serviette à deux transats de l’homme et s’allongea sur la chaise longue. Le visage dénué de tous tracas. Même si Ivy était à quelques mètres, elle n’en avait rien à faire. L’altercation de l’ascenseur la veille lui avait donné sa dose de drama. Elle n’avait pas envie de lui parler et si elle le faisait elle, Sienna ne répondra même pas. |
| | | | (#)Ven 19 Juin 2020 - 21:38 | |
| Tout va bien.
Tout va bien dans le meilleur des mondes, tout va bien quand il pourrait ronfler que personne en serait étonné. Il est dans sa tête Jack et c'est encore mieux que tout le reste, quand il s'imagine des chansons et des mélodies, quand il bosse mentalement sans que ça soit une surprise sur une trame sonore qui accompagnerait chacune de ses aventures jusqu'à maintenant.
De se perdre sur la nationale, de passer une poignée d'heures louches avec un gars et son camion qui l'étaient tout autant. D'aboutir dans un trou au fin fond du monde (de l'Australie, calmons nos drames) pour recevoir l'asile d'un moine muet qui leur a légué sa vaisselle à faire en échange d'un lit. D'une école hantée qui l'était pas vraiment et d'un supermarché qui suintait comme s'il était possédé. Des visites inopinées et des secrets échangés un peu avant le week-end. Le week-end d'ailleurs, qui commence, et les résultats qui sont pas encore sortis et auxquels il pense, finalement.
Y'a des gens donc, il en a la confirmation. Il entend des soupirs, il entend des chaises qui se replacent, il entend des pas et là il entend plus rien. Ça lui va. Personne a le goût là de parler, de discuter, de converser, qu'il croit. Personne a envie après avoir été filmés toute la semaine et après avoir eu des caméras qui les ont suivis dans tous leurs moindres faits et gestes. Il repense à sa conversation avec Grace et à quel point elle ciblait parfaitement ce qui se passera sûrement au montage - il se moquerait presque Epstein, en sachant à quel point les gens de la post-production vont avoir du mal à faire passer sa voix et ses mots qu'il articule pas, pauvre gars qui grommelle bien plus qu'autre chose. Ça le fait sourire ça, rire même. Et c'est le seul bruit qui résonne, tout autour de la piscine où ils sont tous posés, tous dans leurs têtes à relaxer. |
| | | | (#)Sam 20 Juin 2020 - 8:04 | |
| Je me dois d'avouer que, ce week-end détente ne pouvait pas mieux tomber je dois avouer. Après avoir découvert que je devrais partager un lit double avec Ivy, que nous nous avons eu un début de prise de tête, j'ai décidé de m'isoler et de l'ignorer pour le reste du week-end. Ça nous fera des vacances à tous les deux je pense. J'en suis même totalement sûr en vrai. Comme ça, si on passe un week-end loin l'un de l'autre nous serions peut-être presque heureux de nous retrouver le lundi matin pour la suite de la course ? J'ose espérer que oui.
Dans tous les cas, j'abandonne mes affaires sur le lit, ne prend que le nécessaire pour me doucher et m'enferme dans la salle de bain. La douche que je prends, je l'apprécie bien plus que de raison et ce n'est que bien vingt minutes plus tard que je ressors dans une chambre qui a été déserté par Ivy. Son sac à dos est toujours là donc je suppose qu'elle n'a pas prit la décision de partir. Ainsi donc, attrapant mon short de bain, je décide d'aller me poser à la piscine.
C'est là que les retrouve Ivy et Jack, mes compagnons d'infortunes. Allongés sur les transat, ils ont l'air tellement serein que j'ai du mal à croire qu'on ait pu dormir ensemble dans une école abandonné et probablement aussi hanté. Sans les déranger, ni eux ni les autres participant, je me met à l'écart et pose ma serviette sur un transat qui est encore libre avant de plonger dans l'eau où je me prélasse pendant de longues minutes.
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| | | | (#)Sam 20 Juin 2020 - 16:15 | |
| Il aurait bien aimé un massage. Il aurait rêvé d'avoir les noeuds dans ses épaules relâchés, d'avoir sa colonne vertébrale complètement déliée. Il aurait rêvé de juste sentir une pression tracer les lignes de chacune de ses vertèbres, celles qu'il sent s'entasser par le stress, par les nuits à dormir sur ce qui aurait facilement pu être un lit de clous et de vis que ça n'aurait rien changé. Des bancs d'église, des matelas défoncés, du sable et de la terre mouillée. Il se plaint pas Jack, il est dur de son corps, y'a pléthores de cicatrices par ci par là qui relatent en silence toutes ses milliards d'aventures, ses bagarres avec. Et pourtant quand il se replace, glisse un brin sur le transat et sent les quelques gouttelettes d'eau de piscine que le vent ramène sur lui, il soupire doucement.
Epstein, il s'est jamais demandé ce qu'il allait faire avec le fric si Colleen et lui allaient gagner. Il l'utiliserait pour payer ses dettes sûrement, qu'il pense, mature, pendant une fraction de seconde à peine avant de savoir parfaitement bien sûr, il sera pas responsable pour la première fois de sa vie à quarante-quatre ans. Non, l'argent, il l'investirait probablement sur ses artistes. Il leur paierait des instruments de folie, il leur achèterait le meilleur matériel pour les enregistrer, il leur donnerait des billets et encore d'autres pour les motiver à partir en tournée, il leur bookerait les plus belles salles de spectacle de la côte. Il toucherait à peine quelques pièces de monnaie au final, le reste donné et distribué sans qu'il en ait lui-même profité. Et le pire là-dedans, c'est que ça le peinerait même pas. Il s'en fout de l'argent, il s'en fout du fric, force est d'admettre que ses poches vides remplies quotidiennement d'un cinq balles ici ne lui font pas peur ni à Charleville, ni à Brisbane, ni à Vancouver. Et c'est ça la beauté de la chose, c'est ça aussi, qui l'aide à expirer, un peu plus relaxé. |
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