Assis sur leurs sacs à dos respectifs, Love, Tommy et même Jimmy le caméraman poussaient des soupirs de dépit à intervalles réguliers, tandis que du côté de la route pas une seule voiture ne se pressait à l’horizon. La veille au soir un véhicule avait dû les faire descendre centaines mètres de là lorsque leur balise avait sonnée, et s’ils étaient parvenus à obtenir d’un des fermiers du coin de les laisser dormir dans la petite dépendance qu’il réservait normalement aux saisonniers venant l’aider pour les récoltes, ce dernier leur avait fait comprendre qu’ils devraient être repartis avant que lui-même ne quitte la maison pour aller s’occuper de ses affaires, et c’est donc levé aux aurores et sans que la balise ne leur ait encore donné le droit de poursuivre leur chemin que le trio s’était trouvé échoué sur le bord de la route, à proximité d’une antique station-service qui semblait sortir tout droit d’un film d’épouvante. Elle avait au moins le mérite d’être ouverte, et préférant jouer la prudence Love et Tommy avaient sacrifié une partie de leurs économies pour acheter à l’employé du local des barres de céréales et des bouteilles d’eau. De quoi être certains de tenir le choc pour cette dernière journée avant d’atteindre enfin le point de rendez-vous qui marquerait la fin de la première étape – qu’ils espéraient aussi ne pas être la dernière. C’est que malgré un instinct de compétition assez peu développé le brun avait malgré tout fini par se prendre au jeu lui aussi.

Charleville n’était qu’à une quarantaine de kilomètres de là, autant dire presque rien s’ils avaient eu une voiture pour les y emmener, mais depuis qu’ils étaient levés ils n’en avaient tout simplement croisé aucune et le silence de Warrego Highway terminait de les narguer à ce sujet. « T’en penses quoi ? » Faute d’avoir mieux à faire en attendant le signal de la balise, les deux binômes avaient déplié la carte sur le goudron devant eux et considéraient leurs options. « C’est faisable à pieds, si on marche à un bon rythme et qu’on ne s’arrête pas … Faudra juste faire attention à ne pas se tromper de croisement ici, j’ai l’impression que ça rallonge le trajet. » Disant cela il avait pointé du doigt l’endroit où Warrego Highway croisait Wellwater Road. « Mais on a techniquement plus de chances d’attraper une voiture en restant ici ou en trouvant une autre station-service. » Du moins ça c’était pour la théorie, car dans la pratique les choses semblaient un peu plus compromises. « Seulement si on attend trop longtemps et que personne ne passe, on risque de prendre trop de retard pour atteindre Charleville à temps. » A nouveau il avait laissé échapper un soupir, regrettant déjà la facilité avec laquelle s’était déroulé leur début de semaine … À croire qu’il fallait bien que leur chance du débutant finisse par se payer à un moment ou un autre.

@LOVE BRYCE & @MAY GLITTERS

Cette aventure était totalement folle et il avait eu un nombre incalculable de fois, ou je m'étais demandé ce qui m'avait poussé à m'inscrire. Heureusement, ce genre de question s'envolait quand je réalisais que j'avais beaucoup de chance d'être avec Tommy. Seulement voilà, ce matin, c'était pas la joie et j'avais beau me répéter en boucle qu'on allait trouver une solution, mon cerveau ne semblait pas vouloir s'activer. J'entendais Jimmy soupirer, il était pourtant notre cameraman, mais même lui semblait au bout de sa vie. Les coudes appuyaient sur les genoux et la tête appuyer sur les mains je regardais le bitume face à moi. Je soupirais une nouvelle fois avant de laisser mes bras tomber le long de mes jambes et de poser ma tête sur mes genoux. J'avais la sensation que cette fois notre bonne étoile avait totalement disparut. « T’en penses quoi ? » Je relevais la tête pour poser mon regard sur la carte. Nous étions proche de Charleville, très proche et s'était dommage de déprimer maintenant. Surtout que la station m'avait permise de m'isoler dans les toilettes pour prendre mes antidépresseurs discrètement. « C’est faisable à pieds, si on marche à un bon rythme et qu’on ne s’arrête pas … Faudra juste faire attention à ne pas se tromper de croisement ici, j’ai l’impression que ça rallonge le trajet. Mais on a techniquement plus de chances d’attraper une voiture en restant ici ou en trouvant une autre station-service. Seulement si on attend trop longtemps et que personne ne passe, on risque de prendre trop de retard pour atteindre Charleville à temps. »

Je me relevais et j'attrapais mon sac à dos. "Je propose qu'on commence à marcher ! On pourra toujours faire du stop sur le chemin surtout si on longe la route. Ainsi, on est sur de ne louper personne. On fera attention de ne pas se tromper pour ne pas faire de détour inutile ! Si on trouve pas de voiture, il va nous falloir environ huit heures pour arriver à Charleville..." L'idée de marcher tout le long ne me plaisait pas vraiment, mais pour le moment nous n'avions pas vraiment le choix. "En route ! On doit pas perdre de temps..." Je souriais avant de commencer à marcher tout en levant le pouce au cas ou un automobiliste passait par là. "Ce fermier aurait tout de même nous offrir un petit déjeuner...Enfin, je suis pas mécontente d'être partie, il ne m'inspirait pas vraiment confiance." Je frissonnais en revoyant son visage, il ne m'avait pas fait une bonne impression lorsqu'on l'avait croisé et j'étais contente d'avoir pu être avec Tommy et Jimmy, mine de rien je me sentais protéger avec eux. "Heureusement que tu es là...Tu dois dissuader les autres hommes..." Je riais légèrement. "Tu vas devenir mon garde du corps pendant l'aventure !" Je lui souriais continuant de marcher et essayant d'oublier les huit heures qui nous attendais.

Sept à huit heures de marche en ligne droite et en plein soleil, voilà ce qui les attendait probablement si aucune voiture ne passait à proximité. Et encore fallait-il que si voiture il y avait son conducteur accepte de s’arrêter, et de les faire monter eux trois et leurs encombrants sacs à dos … Sans compter la caméra, qui pouvait fasciner autant qu’elle pouvait rendre méfiant, surtout dans ces coins un peu reculés de l'état. En bref, ils avaient connu meilleur début de journée que celui-là depuis le lundi, mais le temps n’était ni à se lamenter ni à se reposer sur ses lauriers, et d’ailleurs tandis que Tommy s’occupait de replier la carte et de la glisser dans l’une des nombreuses poches de son sac à dos, leur balise avait sonné et les avait enfin libérés de l'inertie dans laquelle ils glissaient depuis qu’ils s’étaient échoués là. « En route ! On doit pas perdre de temps ... » Réajustant sa casquette et ses lunettes de soleil le brun avait emboîté le pas à Love, Jimmy suivant derrière comme l’ombre qu’il était et reprenant son rôle d'accompagnateur muet. « La prochaine fois qu’on entendra ta voix on sera arrivés, Bob ! » S’était alors exclamé le brun d’un ton amusé, comme pour réinjecter un peu de bonne humeur à leur trio et gommer la morosité du réveil. Pouce en l’air, les deux candidats avançaient sur le bord de la route entre goudron et poussière, l’oreille tendue vers le moins signe d’approche d’un véhicule. Ils auraient même été prêts à s’entasser dans une remorque à bestiaux pourvu qu’elle les amène jusqu’à Charleville.

Il était encore suffisamment tôt pour que le soleil ne tape pas trop fort, et parce qu’il savait pertinemment que cela ne durerait pas Tommy tentait de se concentrer là-dessus plutôt que sur les nombreux kilomètres qu’il leur restait à parcourir. Il n’était pas mécontent cela dit lorsque Love avait décidé de reprendre la parole ; Il préférait la conversation, et le temps passerait peut-être plus vite. « Ce fermier aurait tout de même nous offrir un petit déjeuner ... Enfin, je suis pas mécontente d'être partie, il ne m'inspirait pas vraiment confiance. » Elle avait grimacé légèrement, et Tommy avait dodeliné la tête, incertain quant à ce qu’il en était réellement de leur hôte mais malgré tout pas mécontent qu’ils aient dormi dans la dépendance et non directement sous son toit. « Ouais, il a avait l’air un peu … bizarre. » Pour ne pas dire autre chose. « Enfin, si jamais tu as faim on a les barres de céréales, de toute façon. » lui avait-il rappelé en souriant tranquillement après avoir tapoté le côté de son propre sac à dos, où étaient rangés leurs achats de la station-service. « Heureusement que tu es là ... Tu dois dissuader les autres hommes ... Tu vas devenir mon garde du corps pendant l'aventure ! » L’idée lui semblant un peu saugrenue, elle lui avait arraché un léger rire. Plutôt que de faire remarquer que la production devait de toute façon veiller au fait qu’ils ne se mettent pas en danger il avait préféré saisir la perche qui lui était tendue et avait affirmé, donnant l’air d’avoir une soudaine révélation « Je comprends mieux pourquoi on m’a associé à la plus jolie candidate, c’est à cause de mon physique de gladiateur ! » Mais la bêtise était si grosse qu’il en avait ri aussitôt, ajoutant avec légèreté « Promis, je ne laisserais ni les gros lourds ni les kangourous s’approcher trop près. » et y ajoutant un clin d’œil, avant de tourner la tête vers l’arrière pour lancer à Jimmy « Et au pire des cas, on pourra toujours utiliser Bob comme diversion pour fuir … » et amusé lui aussi le caméraman n’avait pas ouvert la bouche mais fait signe que Tommy ne perdait rien pour attendre … Une fois qu’ils seraient arrivés, sans doute.

LANCER DE DÉS:

@LOVE BRYCE

Il était hors de question de perdre l'espoir et surtout la motivation qui nous avais suivi jusqu'à présent. J'avais envie qu'on continue, même-ci ça voulait dire faire huit heures de marche et risquer l'hémarthrose des genoux. Je m'étais relevé et j'avais tenté de motiver les garçons. On avait pas le choix, on devait avancer. On ne pouvait se permettre de rester sagement ici en attendant qu'une voiture arrive. Le fait de marcher, nous offrais la possibilité de nous avancer et c'était déjà une très bonne chose. Tommy semblait d'ailleurs motivé lui aussi et bien vite et taquina Jimmy. « La prochaine fois qu’on entendra ta voix on sera arrivés, Bob ! » Je riais alors que le pauvre cameraman devait reprendre son voeux de silence le reste de la journée. Je levais mon pouce espérant qu'une voiture arrive rapidement et pas dans sept heures.

Je n'avais jamais imaginer me retrouver dans le bush australien et le fermier qui nous avait héberger m'avais quelque peu fait peur. On aurait pu facilement se croire dans un mauvais film d'horreur, comme par exemple dans Wolf Creek. D'ailleurs il fallait surement être fou pour faire cette aventure en ayant vu ce film. Je devais être complètement cinglé ! Je râlais un peu sur le fait que le fermier aurait tout de même pu nous offrir le petit-déjeuner, mais j'étais tout de même contente d'être partie. « Ouais, il a avait l’air un peu … bizarre. » Bizarre était un faible mot, mais je souriais à Tommy qui avait de tout évidence ressentie la même chose que moi. « Enfin, si jamais tu as faim on a les barres de céréales, de toute façon. » Je secouais doucement la tête, il fallait qu'on les gardes pour plus tard lorsque le soleil et la chaleur viendrait nous étouffer. Les barres seraient là pour nous donner du réconfort.

J'indiquais alors à mon co-équipier que j'avais beaucoup de chance qu'il soit là. Tout les deux ils devaient dissuader beaucoup de pervers ou autres hommes avec un esprit mal tourné. C'était un peu mes gardes du corps pour l'aventure. « Je comprends mieux pourquoi on m’a associé à la plus jolie candidate, c’est à cause de mon physique de gladiateur ! » Je tournais légèrement ma tête pour cacher le rose qui était monté à mes joues. Je ne me trouvais pas jolie, j'avais encore beaucoup de mal à l'accepter, mais l'entendre de la bouche d'un "étranger" me faisait tout de même bizarre. « Promis, je ne laisserais ni les gros lourds ni les kangourous s’approcher trop près. Et au pire des cas, on pourra toujours utiliser Bob comme diversion pour fuir … » Cette fois je me mettais à rire, pauvre Jimmy, il n'avait pas fini avec nous. Je me tournais d'ailleurs vers lui "Tu risque de t'ennuyer quand on sera plus dans l'aventure...." Je souriais pas vraiment décidé à sortir tout de suite. Je me stoppais alors que le bruit d'un moteur semblait se rapprocher de nous. "Une voiture !" Je levais mon pouce encore plus haut tandis que la voiture s'avançait doucement à notre hauteur.

Je me penchais et une petite dame nous invita à nous serrer à l'arrière du véhicule. Je m'installais au milieu tout en posant mon sac à dos sur mes genoux. Elle ne roulait pas très vite, mais au moins nous pouvions profiter du trajet pour nous reposer. Je l'entendais alors nous demander où nous allions. "A Charleville..." Je souriais dans le rétroviseur. Le chien sur la place passager ne semble pas aimable et j'ai comme un mauvais pré-sentiment.

lancé de dés:

Depuis les cinq jours qu’ils voyaient tous ensemble, Love et Tommy avaient eu le temps d’apprendre à apprécier leur accompagnateur silencieux, et au bout du compte le brun se surprenait à attendre avec un peu d’impatience le moment de la journée où Jimmy était à nouveau autorisé à converser avec eux. C’était un peu étrange de se dire qu’ils auraient passé autant de temps avec lui, peu importe le temps que durerait leur aventure, mais qu’à l’image le caméraman n’apparaîtrait jamais et semblerait n’avoir jamais été là … Quelque part sa position était un peu ingrate, quand bien même il l’avait choisie et leur avait avoué véritablement aimer son travail. « Tu risques de t'ennuyer quand on sera plus dans l'aventure … » lui avait en attendant lancé Love d’un ton amusé, rebondissant sur la plaisanterie de Tommy et arrachant à Jimmy un clin d’œil et un pouce levé, faute de mieux. Et en parlant de pouce levé, un bruit d’abord trop diffus pour qu’ils ne puissent l’identifier avait commencé à se rapprocher et les avait fait s’immobiliser. « Une voiture ! » Un réflexe un peu stupide leur avait fait lever le pouce un peu plus haut quand bien même ils étaient seuls sur la route et impossible à louper pour quiconque voyait suffisamment bien pour conduire un véhicule.

Le moteur ronronnant comme savaient si bien le faire les vieilles voitures, celle-ci s’était arrêtée à leur hauteur et à la vitre côté conducteur s’était dévoilée une dame âgée que l’énergie ne semblait cependant pas avoir quitté. Enthousiaste, elle avait fait signe aux trois compagnons de monter à l’arrière et si tant est que l’un d’eux avait osé demander la place à l’avant le chien qui s’y trouvait déjà avait aboyé rageusement pour défendre son territoire. Bon. « Bibiche, enfin ! » Bibiche ? Love et Tommy avaient échangé un regard et dû prendre sur eux de ne pas rire, mais tout le monde était finalement monté sur la banquette arrière, la jeune femme calée entre les deux hommes et la conductrice leur adressant un regard enthousiaste dans le rétroviseur avant de démarrer. Contrairement à nombre de personnes auxquelles ils avaient eu affaire depuis le début de la semaine, elle ne semblait pas tant intéressée par le côté télévisuel de la chose que par l’idée de rejoindre l’autre côté du pays avec débrouillardise. « Vous avez raison les jeunes, les voyages ça forme la jeunesse ! Où est-ce que je vous dépose, alors ? » Tommy était impressionné, elle ne leur avait même pas dit où elle-même allait et semblait prête à se plier à leur propre destination quand rien ne l’y obligeait. « À Charleville ... » avait alors indiqué Love avec un sourire, la vieille dame répétant « Charleville, prochain arrêt ! » avec enthousiasme tandis que sur le siège à côté d’elle le caniche ponctuait la chose d’un aboiement rageur.

À plusieurs reprises le Warren n’avait pu s’empêcher de jeter un œil à sa montre, tour à tour rassuré de voir les panneaux indiquer leur destination de plus en plus proche, et inquiet de voir l’heure qui tournait … Pourvu qu’ils n’arrivent pas derniers. La conductrice ne semblait pas avoir compris le concept de la course, et les deux candidats prenaient sur eux de ne pas lui faire de remarque pour qu’elle appuie sur le champignon. Et qu’elle était bavarde, la voilà maintenant qui leur décrivait en détails sa passion pour les mots croisés, attendant visiblement à ce qu’ils aient un avis tranché sur sa contrariété de la veille. « Non mais, vraiment, hématopoïétique ? Le fait d’être dans le dictionnaire du Scrabble n’est pas une raison suffisante … N’est-ce pas ? » Machinalement Tommy avait acquiescé en se raclant la gorge « Oui, oui … je suppose. » ne souhaitant pas vexer leur chauffeuse et risquer qu’elle ne les dépose sur le bord de la route. Bibiche ne semblait déjà attendre que cela. « Bibiche, bibiche … » Tendant une main dans l’espoir d’amadouer la bête, le brun avait juste eu le temps de la retirer pour éviter que les canines de l’animal ne se referment sur son index. « Qu’il est joueur ! » s’était alors exclamée sa maîtresse, et silencieusement Love, Jimmy et Tommy avaient échangé un regard qui ne trompait pas. Il était temps qu’ils arrivent à destination.

Et ce fut finalement chose fête trois quart d’heures plus tard, un luxe quand on pensait aux heures entières qui leurs auraient été nécessaires pour rejoindre la ville à pieds. « D’après la feuille de route, le lieu de rendez-vous se situe devant le city hall. » avait alors indiqué Tommy à la cantonade, mais surtout dans l’espoir que leur chauffeuse les poussent jusque-là. Pour l’heure elle semblait coopérer. « Ce n’est pas du tout comme ça que j’imaginais Charleville … » avait par ailleurs commenté le brun à l’attention de Love. Puisqu’il s’agissait d’un point de rendez-vous il aurait imaginé une ville un peu plus … vivante. Au lieu de cela très peu de monde traînait dans les rues, et Brisbane lui semblait définitivement très loin désormais. « Oh, non … » Quoi encore ?

LANCER DE DÉS:

@LOVE BRYCE

La voiture qui s'était arrêté à notre hauteur faisait un bruit de casserole et j'avais l'impression qu'elle était aussi vieille que la dame assise derrière le volant. Je prenais mon plus beau sourire et fut soulagé de l'entendre nous dire qu'elle était d'accord de nous prendre, mais il allait falloir qu'on se sert tout les trois à l'arrière car, son caniche occupait déjà la place passager. Je ne jugeais pas la petite dame qui était surement bien seule et ce petit bibiche devait constitué sa seule compagnie. En regardant le petit "couple" je me demandais si, j'allais finir pareil. Est-ce que moi aussi je serais une vieille dame à caniche ? Rien que l'idée de finir ainsi avait suffit à me déprimer et j'espérais maintenant qu'on arrive vite à Charleville. D'ailleurs, j'indiquais à la petite vieille que c'était là-bas que nous voulions nous rendre. Elle confirma le prochain arrêt, acceptant de nous conduire là-bas. Je souriais un peu contente de pouvoir le reste du voyage dans la voiture, bien qu'elle semblait avoir beaucoup de mal.

Le trajet semblait durer une éternité et j'entendais la vieille dame lancer un débat sur les mots au scrabbles. Tommy ne semblait quant à lui pas vouloir la contrarier et je riais légèrement. "Tu as l'air à son goût..." Lançais-je doucement au brun en chuchotant. Je remarquais alors que Jimmy avait entendu et il rigolait légèrement. C'était de bonne guerre après tout, je voyais alors la main de Tommy s'avancer vers le caniche qui montrait les dents depuis qu'on était monté dans la voiture. Je secouais la tête persuadé que s'était une mauvaise idée. Je me mettais à rire alors que l'animal avait tenté de mordre la main de mon co-équipier et que la petite dame avait indiqué que son chien était joueur. J'avais posé ma main sur l'épaule de Tommy persuadé qu'il était temps qu'on arrive à destination.

Enfin, on pouvait voir Charleville et le brun indiqua le lieu de rendez-vous à la petite vieille ajoutant qu'il n'imaginait pas la ville ainsi. Il fallait dire que, pour ma part, je ne la voyais pas non plus ainsi. C'est alors que la dame me sortie de mes pensées. Je remarquais alors que son caniche avait soulagé son envie sur le siège. Je souriais navré pour elle tandis qu'elle garait le véhicule devant le city hall. "Merci beaucoup !" Je faisais signe à Jimmy d'ouvrir la portière pour qu'on quitte rapidement le véhicule afin de reprendre notre course. Je faisais un signe de main à la petite dame qui se battait à présent avec son caniche et je m'éloignais du véhicule. "Il était temps qu'on sort de son véhicule...J'ai l'impression d'avoir Faisandé là-dedans." Je riais alors tout en me mettant à courir pour rejoindre le point de relais. "On est bientôt arrivé ! A nous le week-end et le repos bien mérité !" Étrangement, il n'y avait aucun autres candidats, est-ce qu'on était les derniers ? On ne pourrait le savoir que dimanche soir.