J'en ai marre de cette journée. Et le week-end avait bien commencé pourtant. Je ne me suis pas engueulée une seule fois avec Martin depuis l'arrivée. Bon, il faut dire qu'on s'est un peu évité. Je ne suis pas du genre à aimer passer 24h sur 24 avec la même personne. Mais bien sûr Ivy. Je grogne, je la déteste cette petite voix. Mais au moins, maintenant, il n'y a plus d'alliance qui tienne, plus de je partage tu partage, plus d'occupation. Il était bien assez occupé avec Elise non ? Je me tais, je rage toute seule de nouveau. J'espère que Martin n'est pas dans la chambre. J'ai juste besoin d'une pause, un petit moment avec moi-même pour me rappeler à quel point je peux être conne et à quel point je peux faire confiance à personne. Plus jamais. 


"Oh, t'es là…" on sent la déception dans ma voir. Mais mon ton n'a rien de sec, rien de railleur ou de moqueur. J'ajoute rien et je m'allonge sur le lit. Je passe mes mains sur mon visage et je respire fort. "Plus d'alliés, plus d'amis, juste le duo, et on va jusqu'au bout." au bout de l'aventure, on gagne. Je ne peux pas accepter d'autres alternative. J'ai envie de les écraser, tous. Je veux juste que Martin soit du même coté. Je sais que quand il ne s'agit pas de moi il n'est pas du genre méchant ou violent, mais là, j'ai juste pas besoin qu'il me fasse la morale. J'ai pas vraiment envie qu'il pose de questions non plus. On est seul, il fait sombre. Il ne verra pas mon visage qui laisse un peu plus transparaître les émotions qu'à mon habitude. J'ai pas envie de jouer un rôle là, j'ai juste envie de me reposer, ou de réfléchir à tous les moyens possibles et imaginables pour éliminer le monde entier. 

 

@Martin Murphy @May Glitters

Je n'avais pas envie de passer la soirée de hier avec les autres car je sentais que j'avais besoin de repos. Et même les 12h de sommeil de cette nuit n'ont pas réellement suffit. Toute la journée d'aujourd'hui a été relativement bizarre. Je manquais clairement d'énergie et si, quelques mois plus tôt, je ne me serais pas poser de question, aujourd'hui c'est différent. J'ai appelé mon frère pour lui parler de mon manque de force et il m'a rassuré, me disant que ça ne devait qu'être les relents de la semaine.

Toutefois, vers la fin de la journée j'ai remarqué que ma vue se troublait de plus en plus et qu'une migraine s'installait rapidement. C'est pour cela que j'ai décidé de me mettre à l'écart dans ma chambre. Les volets fermées, l'obscurité aidant, je fini par m'endormir et j'avoue que je n'ai absolument aucune de quelle heure il est lorsque la porte s'ouvre et que la voix d'Ivy me sort de mon sommeil.

Clignant des yeux, je me tourne vers la jeune femme puis me redresse, fronçant légèrement les sourcils lorsqu'elle reprend la parole. C'est quoi cette histoire ? Comment ça plus d'amis ? Pourquoi 'plus d'alliés' ?  «...pardon ? » demandais-je avec la voix de celui qui vient de se réveiller et qui a du mal à connecter ses neurones  «Attend, reprend depuis le début. Qu'est-ce qui se passe ? » je m'appuie sur un coude et me redresse, me tournant vers Ivy qui vient de se coucher  « C'est quoi cette histoire de ne plus avoir d'amis ni d'alliés ?» cette déclaration m'intrigue autant qu'elle me crève le cœur, tant le ton d'Ivy est différent de ce dont j'ai l'habitude.

@Ivy Waterhouse

Je m'étale sur le lit. Je prie pour que Martin ne pose pas trop de questions. J'ai pas envie de répondre, j'ai pas envie qu'on s'engueule encore une fois alors que c'est la dernière nuit de détente avant la prochaine semaine. J'ai pas envie de me confier sur toutes les choses qu'il ne sait pas. Je crois que je le réveille, il est si tard que ça ? Je ne sais même pas depuis combien de temps je marche dans la ville, je le sais même pas jusqu'où je suis allée. Je ne sais rien en fait. Je me suis juste laissée porter par mes jambes et ma colère tout le long de la route. J'ai respiré rageusement tout le long, j'ai lancé des regards noirs à toutes les personnes que je pouvais croiser. Mais cette fois, Martin n'en fait pas les frais au moment où j'entre dans la chambre. 


Et voilà, je m'en doutais. J'aurais dû me taire, parce qu'elles commencent les questions que je n'avais pas envie d'entendre, celles auxquelles je n'ai toujours pas envie de répondre parce qu'il n'y a rien à dire. Plus rien à dire. C'était un jeu, rien de plus ni pour lui ni pour moi. On va essayer de s'en convaincre en tout cas. Même si je sais déjà que je vais le recroiser dans la semaine, dans peu de temps même je sais que c'est possible. Et tout redeviendra compliqué. "Tu devrais te rendormir."  oui Martin. Tu devrais vraiment, on ne va pas par là ensemble. On se déteste depuis qu'on s'est vu et c'était pratique, ça c'était pas compliqué. "Rien, on peut juste faire confiance à personne." un constat que j'ai faut il y a bien longtemps déjà, et j'aurais dû garder pour toutes les personnes présentes dans cette aventure. "tu veux des amis et des alliés ?" Dis non Martin, on en a pas besoin, j'en suis persuadée. 

 

 «Trop tard » dis-je en haussant les épaules lorsqu'elle me dit que je devrais me rendormir  « ça fait ...» je me penche pour attraper le réveil qui trône sur ma table de chevet  « 3h que je dors déjà, faut bien que je me bouge un peu pour aller manger un bout» expliquais-je en haussant les épaules, me passant une main sur le visage comme pour chasser le reste de la fatigue, alors que je pose à nouveau mon regard sur Ivy.

Celle-ci reprend, sur un ton déchirant qu'on ne peut juste pas faire confiance aux autres avant de me demander si je veux, moi, des amis et des alliés.  « Je ...» cette question me prend de cour et je me tais afin de trouver les bons mots.  « En tant normal, hors courses, on a besoin d'amis et d'alliés» dis-je après quelques instants de silence  «Il faut bien les choisir et ne pas donner ta confiance à la premières personne qui passe, mais une fois que tu as trouvé cette personne il faut tout faire pour la garder » je me gratte la nuque  « En ce qui concerne la course ...je pense que des alliés sont un plus. Mais il faut VRAIMENT bien les choisir car l'esprit de compétition est souvent trop grand et on a tendance à écraser les autres» ajoutais-je  «Je sais par exemple que je peux facilement et sans problème m'allier à Loan mais seulement parce que je le connais depuis toujours et qu'en dehors de ma course il est mon meilleur ami. Je sais qu'il ne ferait rien qui ne nous porte pas préjudice » assurais-je  «Mais les autres ...je sais pas trop.  » je m'installe en tailleur sur le lit et me tourne totalement vers Ivy  « Qu'est-ce qui s'est passé ? Je veux dire pour que tu déclares ce genre de chose il y a bien eu quelque chose»

Je la regarde, incline légèrement la tête sur le côté puis soupire doucement  «Tu sais, tu peux me faire confiance à moi. Même si cette semaine était compliqué pour tous les deux tout simplement parce qu'il faut qu'on apprenne à s'apprivoiser et à savoir comment fonctionne et communique l'autre, je suis ton binôme. Et peu importe ce qui se passe, il faut que ce soit nous deux contre les reste du monde. La seule alliance qui compte ici c'est nous et pas celle que nous pouvons éventuellement former avec les autres. Tu comprends ?  » alors parle moi Ivy, dis moi ce qui se passe.

Il dort depuis 3h, j’ai l’impression qu’il ne fait que dormir qu’on est arrivé ici. “Si j’avais été plus discrète je t’aurais pas réveillé.” Mais je suis pas du genre à être discrète. Et qu’il dorme m’importait peu à la base. Mais j’aurais peut-être dû le laisser dormir, il n’aurait pas posé tant de questions. Je ne suis pas en phase où j’ai assez de force et de capacité de réflexion pour replacer ma carapace correctement, je ne dois pas parler pendant ces moments là, je le sais. Je dois juste dormir, c’est ça que je dois faire. “Tu crois que y’a moyen qu’on nous apporte un truc ici.” Et finalement, je n’ai peut-être pas autant envie d’être seule que je le croyais.

J’espère qu’il n’en veut pas des alliers, qu’il veut juste qu’on soit tous les deux contre le reste des concurrents. Je pourrais être affreuse, avec tout le monde, je peux faire les pires coup à tous les concurrents. Laisse moi faire Martin. “Il en existe pas. Ou peut-être très peu.” Je regarde le plafond, je ne le regarde pas lui. Je sais que mes yeux parlent trop pour moi là, je suis fatiguée et énervée, c’est un mauvais combo. “On peut les écraser tous.” Je reprends seulement les mots qui m’intéressent, que j’interprète à ma manière. “J’ai vu un Loan le premier jour.” On ne peut pas dire que la conversation se soit bien passée. Je tourne la tête vers lui. Je viens de dire que je ne comptais pas faire confiance à quelqu’un d’autre que moi. Je fronce les sourcils. Depuis quand il pose des questions ? Depuis quand on cherche à faire des confidences ? Il se passe vraiment un truc bizarre depuis qu’on a passé la ligne d’arrivée.

Il s’assoit et me regarde alors je tiens son regard. Je l’ai dit, je ne baisse jamais les yeux. “T’es difficile à suivre.” On en a des points communs qu’on ne soupçonne même pas, mais je ne comprends toujours pas cette personne. Il est étrange, je ne peux pas prévoir ses réactions et c’est vraiment pas habituel. “Juste nous, contre tout le monde.” Un nous qui sort seulement pour réutiliser ses mots. Mon regard est toujours accroché au sien alors que je suis restée allongé. “C’est juste que j’aurais pas dû penser que certains devaient avoir un traitement de faveur. Mais toi peut-être que t’auras un traitement de faveur si on doit se faire confiance.” On, parce que, si je dois lui faire confiance il doit le faire aussi.


@Martin Murphy

 «Tu ne sais pas être discrète » que je répond du tac au tac sur un ton qui, pourtant, n'est vraiment pas sérieux. Au contraire, même mon sourire amusé montre que je moque gentiment et j'espère sincèrement qu'Ivy le prendra comme tel et non comme une attaque personnelle. Et pourtant je me rend rapidement compte que le ton n'est pas à la rigolade lorsque ma binôme reprend la parole en laissant assez clairement transparaître qu'elle a été trahit par des gens qui disaient être ses amis mais qui, en vrai, n'en étaient pas.

Et je fini par sourire doucement, discrètement, lorsqu'elle annonce qu'on peut les écraser, tous.  «Bel état d'esprit » l'encourageais-je tout en me disant qu'elle y va peut-être un peu fort, non ? Faudrait pas que la compétition lui porte préjudice. Je me déplace légèrement et mon regard sur elle, lui faisant comprendre avec sincérité que si elle pense qu'elle ne peut faire confiance à personne, elle peut au moi me faire confiance à moi. Car malgré tous nos déboires de la semaine, je me rend compte, après avoir passé un week-end éloigné de la blonde, je me suis quand même attaché un minimum à elle. C'est elle et moi contre les autres  «car seulement à deux nous sommes assez fort pour les terrasser tous » assurais-je en hochant la tête avant qu'elle ne m'avoue avoir offert un traitement de faveur à ceux qui ne le méritent pas mais que moi je le mérite peut-être  « trop aimable» soufflais-je alors que je me recouche, sur le dos à côté d'elle

 « Tu sais Ivy» reprenais-je finalement  « J'ai toujours vécu à 100 à l'heure, mais j'ai passé quelques mois assez compliqué ces derniers temps. C'est pour ça que je suis encore difficile à suivre qu'en temps normal » j'hausse les épaules et me tourne sur le flanc droit pour lui faire face. Et, alors que je plonge mon regard dans le sien et que je me perd dans ses iris bleues, je suis pris d'une brusque pulsion. Et comme je suis du genre à souvent céder à la tentation, je m'avance un peu plus vers elle et l'embrasse. Un baiser simple, autant pour lui faire comprendre sérieusement que je suis là moi, et que peu importe nos prochains déboire je ne la laisserais pas tomber, ni elle ni le binôme que pour lui signifier que la confiance est mutuelle.

”Je dois prendre ça comme un compliment ou un reproche ?” Je tourne ma tête vers lui une seconde. L’ambiance a changé, je ne sais pas comment ni pourquoi. Mais il n’y a plus cette tension dans l’air, celle qui nous a suivi tout au long de cette semaine. Je suis bien là, bizarrement. J’ai l’impression d’être bien mieux ici qu’avec qui que ce soit d’autre. Et pourtant, j’ai cherché à éviter Martin tout le week end. Je n’avais pas la force de m’engueuler, je voulais juste me reposer le plus de temps possible. Et c’est ce que j’ai fait, mais je me rends compte là, qu’on aurait peut-être pu le faire ensemble.

Il approuve mon état d’esprit, et j’ai une tension de moins sur les épaules. “Oh je trouve qu’on est souvent d’accord en ce moment c’est étrange.” Je me sens juste un peu mieux, un instant j’oublie tout ce qu’il vient de se passer. Jack et Elise, Jack qui revient comme si de rien était alors qu’il a tout gâché, Jack qui restera loin de moi désormais je l’espère vraiment. “J’en suis persuadée. Et en plus, la majorité des participants me prend pour la blonde écervelée. C’est bon pour nous ça, ils ne se méfient pas.” Je lui fais part d’une de mes stratégie. Juste une. Ce que j’avais gardé pour moi depuis le début. Je devrais la fermer aujourd’hui, je sais pas ce que je fais depuis le début de ce week-end mais c’est n’importe quoi. “Ma bonté me perdra.” Je lève les yeux au ciel, faussement excédée. Mais mon sourire reste un peu sur mon visage.

Il s’allonge à côté de moi et je continue de le regarder dans les yeux. Ca fait quelques minutes que je ne l’ai pas lâché. Il ne pose pas plus de questions et je le remercie silencieusement. Je n’ai pas envie de donner de nom, de m’expliquer plus que ça. Son ton est posé, ses yeux cherchent les miens et je le laisse faire. “C’est pour ça que t’es essoufflé quand on marche trop ?” Je fronce les sourcils, bien sûr que je l’ai remarqué, j’analyse tout le temps tout le monde je vous rappelle. Et Martin est celui que je peux le plus souvent tenter de décrypter, c’est celui que j’arrive le moins à cerner aussi.

La tension change, il n’y a plus d’énervement, plus de haine quand on se perd un peu dans nos regards. Et il s’approche et pose ses lèvres sur les miennes. Le geste est inattendu, surprenant. Et pourtant j’y répond. Il se détache et je retourne rapidement cherché ce contact en posant une main sur sa nuque. Sans que je ne comprenne comment je me retrouve avec une jambe de chaque côté de son torse, mes lèvres n’ayant pas une seule fois quitté les siennes, mes passant de ses cheveux à sa nuque. Je me perds quelques minutes dans cette étreinte. Je vous l’ai dit, la tension a changé.


@Martin Murphy

Il a rien à faire là. Il a rien à faire devant sa porte, encore moins à attendre comme un con que qui que ce soit ouvre lui qui a toqué du bout des jointures, le bruit à peine indicible. Il a rien de bien concret à lui dire, il est juste con Jack, il espère seulement. Il s'est dit que c'était la bonne chose à faire que de passer,  il s'est dit qu'il viendrait juste une minute à peine, et que d'office ensuite il partirait. Parce qu'il est un vrai idiot mais qu'il est pas aveugle, qu'il comprend rien mais qu'il voit un peu mieux.

Jack qui s'inquiète, qui taperait presque du pied. Jack qui se dit aussi que c'est peine perdue, que ça sert à rien, que c'est un scénario de merde pour une idée de merde et que vaut mieux qu'il la lâche, qu'il la laisse respirer. Qu'il veuille pas tout régler, lui qui supporte pas les conflits envers et contre tout. Pourtant la poignée est déverrouillée, et la porte avec. Pourtant sa paume tourne et pousse, les pentures grincent, ses pas s'infiltrent. Lui aussi, il s'impose, il avance en se disant que y'a rien de louche, qu'il est pas louche, que son intrusion l'est pas non plus. Bien sûr qu'elle l'est, bien sûr qu'il a pas le droit d'être là, qu'il a pas le droit de voir ça non plus.

« J'voulais juste m'assurer que t'étais bien rentrée. » parce que de l'avoir vu se tirer aussi furieuse l'avait retourné, parce qu'il en avait clairement eu le coeur brisé. Martin s'est pourtant chargé de tout régler et c'est tant mieux, vraiment, qu'elle soit avec lui et qu'il l'embrasse aussi vigoureusement. Et il repart aussi vite qu'il est venu Epstein, même pas que son ombre a le temps de traîner sur le parquet, même pas qu'on entend la porte se refermer sagement dans son sillage. Elle est bien rentrée, tout va, tout va parfaitement.

oh hi, oh bye:

L’ambiance a changé, tout a changé. Pour ce soir au moins. Il ne sait pas que je ne suis pas au top de ma forme Martin. Mais là, c’est le seul qui est proche de moi, le seul qui a le droit de l’être à cet instant. Le seul que je laisse entrer dans ma bulle. Je ne l’aurais pas imaginé il y a quelques jours, il y a quelques heures seulement. Mais je me retrouve dans le lit à discuter avec Martin, il ne pose pas trop de questions, il tente juste de me rassurer, il tente aussi l’humour pour me redonner le sourire et ça marche une seconde ou peut-être deux. On se perd dans des regards, dans des mots, et ses lèvres se retrouvent sur les miennes sans que je ne le vois venir. Et j’ai répondu, et j’ai accéléré le mouvement quand je me suis retrouvée au dessus de lui sans n’avoir rien dit de plus.

Et on entend pas les coups contre la porte. On entend pas qu’il y a quelqu’un devant, on entend pas que la personne en question appuie sur la poignet et entre dans la pièce. Par contre, dès le premier mot je sais que c’est Jack qui se tient non loin du lit. Je ne répond pas, je pose mon front sur celui de Martin. Je n’ai pas envie de me retourner, je n’ai pas envie de me justifier. Ca fait mal Jack ? C’est juste le retour de bâton. C’était lui, qui embrassait Elise cette après-midi et c’était moi qui le voyais. Mais il est encore revenu Jack, il me cherchais, il m’a trouvé. Pourquoi il fait ça ? Pourquoi il revient toujours dans les parages même quand je pars furieuse ? Pourquoi on se cherche toujours de cette manière ?

J’aurais pu me lever et le suivre, j’aurais pu demander des explications, j’aurais pu faire un tas de choses. Il aurait pu en faire lui aussi cette après-midi. Il ne m’a pas suivi, il m’a laissé partir pour faire je ne sais quoi d’autre. J’espère juste qu’il est aussi blessé que je l’étais il y a quelques heures. “J’ai oublié de fermer la porte.” Et là c’est moi qui tente de faire de l’humour avec ce qu’il me reste de souffle pour parler. Juste une seconde avant de me concentrer de nouveau sur Martin, et sur ses lèvres à lui.

Franchement, je ne sais pas ce qui me prend lorsque je me penche pour embrasser Ivy. Pourquoi faire ça ? Pourquoi offrir ce geste d'affection à cette blonde qui a été odieuse avec moi pendant toute la semaine dernière ? Est-ce un geste de pitié car elle ne semble pas aller bien ? Je n'en sais rien et au point où j'en suis j'avoue que je ne me pose pas toutes ces questions. Autant accepter la chose telle quelle, non ? On verra le reste plus tard.

D'autant plus qu'elle répond, à ce baiser. Elle l'approfondie même et, sans que je ne sache ni comment ni pourquoi, elle se retrouve à califourchon au-dessus de moi, un genou de part et d'autre de mon torse. Je l'observe quelques instants puis sourit et me redresse légèrement pour retrouver ses lèvres, alors que mes mains se passent sous son t-shirt, lui caresse le ventre et remonte jusqu'à sa poitrine où mes doigts se referment sur ses seins.

C'est à ce moment, alors que j'étais entrain de retirer son haut, que la porte de notre chambre s'ouvre et que j'entends la voix de Jack avant de l'appercevoir. Il ne reste pas longtemps et sans un mot de plus il se détourne et s'en va, me laissant dans l'incompréhension la plus totale alors qu'Ivy, avec humour, m'informe qu'elle a laissé la porte ouverte.  «Ah tu crois ? » demandais-je avec humour avant qu'elle ne reprenne possession de mes lèvres  « on devrait peut-être la fermer » soufflais-je entre deux baisers  « la porte» précisais-je alors que je rompt l'échange juste le temps pour moi de retirer le t-shirt d'Ivy  « et … t'as pensé aux capotes ?» car l'envie de conclure avec Ivy est vraiment présente. Mais moins que celle de nous protéger des conséquences no voulues d'un acte sexuel.

@Ivy Waterhouse

Je voulais pas penser à Jack. Il a passé son après-midi avec Elise, il a passé sa soirée avec Colleen. Il n’a pas le droit de m’en vouloir pour quoi que ce soit, et même pas pour être dans cette situation avec Martin. Je reste contre lui alors que ses mains se sont déjà perdues sous mon tee-shirt. Jack ressort, et je n’ai pas le courage ni l’envie de le suivre. On a assez discuté, et je n’ai pas besoin de lui là. J’ai juste besoin de me changer les idées, et Martin semble être une parfaite distraction après cette affreuse journée. “Elle était pas fermée quand je suis arrivée non plus.” Je pouffe de rire contre ses lèvres. On a apparemment un problème avec les verrous mais je n’ai pas vraiment envie de bouger. Il parle entre deux souffles, de baisers. Et je fronce le nez. “Tu crois vraiment que quelqu’un d’autre va se ramener ?” Et puis au pire, c’est pas bien grave. Mais peut-être qu’il n’est pas du même avis. A sa dernière question je me détache légèrement pour attraper mon sac. “Toujours.” On est jamais assez prudent. Je reviens vers lui, mon tee-shirt a déjà volé quelque part dans la chambre et je fais de même avec le sien avant de retrouver ses lèvres pour la nuit.

***

La nuit était bien plus courte que prévu finalement. J’ouvre un oeil alors que le soleil est déjà bien levé. Je devais me reposer, passer une longue nuit, mais le destin et les lèvres de Martin en ont décidé autrement. Je tourne la tête vers lui qui a apparemment déjà les yeux ouverts et je souris. J’ai les cheveux en bataille, mes vêtements sont éparpillés un peu partout et ceux de Martin aussi. “Salut !” Et je pouffe de rire en plongeant ma tête dans l’oreiller de nouveau. “Il est trop tôt pour que je sorte de ce lit.”

Si on m'avait dit que 7 jours après avoir fait la rencontre d'Ivy je me serais retrouver là, avec elle, dans ce lit à prendre, littéralement, du bon temps, je ne l'aurais pas cru. Pas après toutes nos engueulades, pas après tous ces moments de galères et encore moins après tous ses caprices de gosse de riche. Moi qui pensais pendant longtemps que la seule chose qui nous réunissait était l'envie de gagner et la compétitivité, je me suis fortement trompé, alors que je suis là à l'embrasser et à dégreffer son soutien gorge. J'en ignore Jack qui s'excuse brièvement, souris sur les lèvres d'Ivy lorsqu'elle me dit que moi-même je n'avais pas fermé la porte  « C'est parce que je savais que t'avais pas de clef» soufflais-je alors que je viens lui caresser la poitrine  «Et qu't'aurais été désagréable au possible si tu avais dû dormir dehors dans le couloir » je pouffe de rire, doucement, gentiment et vient passer mes lèvres sur sa jugulaire et sa clavicule avant de donner une impulsion et me tourner pour me retrouver au-dessus d'elle.

***

Lorsque je me reviens le lendemain c'est seulement parce que je sens Ivy bouger à mes côtés. Je me tourne sur le dos au moment son regard à elle se pose sur moi, je lui offre un sourire lorsqu'elle rigole en disant qu'il est trop tôt pour sortir du lit.  « Eh bien ne sortons pas» haussais-je les épaules en me tournant vers elle  « on est dimanche et on a encore littéralement 24h avant le début de la prochaine étape» assurais-je  « J'avoue que je suis vraiment confiant sur le fait qu'on va faire parti des binômes sélectionner pour la suite. On le mérite parce qu'on est trop fort» car au final, nos différences font nos forces.