| | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 16:49 | |
| « Je viens en paix. » seront probablement ses derniers mots, à Epstein, quand il a repéré Ivy en solo et qu'ainsi il s'est foutu de plein gré les pieds dans les plats. Il aime pas les non-dits c'est un fait, et il déteste comment les choses ont été laissées d'un côté comme de l'autre pendant ce week-end où ils devaient tous se détendre, mais où finalement ils n'ont fait qu'accumuler le stress de parts et d'autres de leurs frêles épaules. Son massage est loin, très, très loin au pauvre quarantenaire, qui finit par se poster au sol, s'installant en tailleur dans l'angle quand Ivy est assise par terre elle aussi.
Certains se moqueraient du fait qu'elle s'est abaissée à de la terre mouillée. Certains ne manqueraient pas la moindre occasion de pointer à quel point elle doit rager d'être en contact avec autre chose que des diamants, de l'or et des rubis, lui foutant en travers de la gueule les pires préjugés de bourgeoisie sans jamais la laisser se défendre ou prouver qu'elle est plus, bien plus que ça. Pourtant, il reste muet Jack, il y pense pas à tout ça. Il pense juste à la façon dont elle risque de le tuer, se demandant si elle va faire durer la chose en le torturant de son plein gré ou si elle va juste lui casser le cou vite et bien en un claquement de doigt. Les paris sont ouverts.
Parlant de décès justement, il décide donc d'improviser, de ne pas céder ainsi ses derniers mots, mais d'en céder d'autres à la place. « Tu veux encore ma mort ou te défouler sur mon ukulele te suffira? » il est fin, il a même amené l'instrument qu'il lui agite docilement sous les yeux, le posant entre eux deux la seconde d'après. Elle peut très bien lui hurler dessus ou lui offrir le traitement du silence, elle peut très bien juste se lever et se tirer, en détruisant son ukulele ou pas dans le processus. Mais lui, il bouge pas, il attend. Bien trop patient.
@ivy waterhouse @may glitters
Dernière édition par Jack Epstein le Mar 23 Juin 2020 - 16:51, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 17:15 | |
| J’avais besoin de m’isoler là. De m’éloigner d’absolument tout pendant de longues minutes. Cette journée est épuisante, interminable. Il se passe trop de choses pendant ce week end. J’aurais presque préféré dormir dans une tente que rester ici plus longtemps. La bulle elle a violemment éclaté quand je me sentais le plus en sécurité à l’intérieur. Ca blesse, vraiment. Mais je reste là, je n’abandonnerai pas l’aventure pour si peu. Ni pour une Sienna teigneuse, ni pour un Jack menteur, ni même pour un Martin méchant. Non, je suis bien plus forte que ça. Il m’aura fallu 10 secondes pour la rebâtir la muraille, une poignet de seconde pour retrouver le masque qui me va si bien.
“Encore toi.” C’est lui que j’évite depuis le début, c’est lui que je veux pas voir, que je veux pas entendre. Mais il revient, comme un aimant. Il est toujours dans les parages, il se rapproche toujours de moi quand il ne le devrait pas. Pourquoi Jack ? Pourquoi tu fais ça ? Cette question reste sans réponse parce que je ne la pose pas. Mes lèvres sont scellées. Mes genoux sont ramenés sur ma poitrine et mes mains sont sur mon visage. Pourquoi il est encore là ? J’ai pas été assez clair ? J’ai été conne, pour une fois je l’admets ma faute, ça suffit pas ? Je voulais juste de l’air, et le voilà qui vient encore en voler la moitié, lui et son ukulélé.
“Arrête Jack.” Tais toi, arrête de faire comme si tout allait bien, comme s’il ne comprenait rien. Mon ton est bien trop calme, trop posé pour que ça en soit rassurant. Mes yeux ne retrouvent pas les siens, ils sont fixés sur la pénombre juste en face de moi. “J’ai pas été claire ? Tout va bien dans le meilleur des mondes. Et j’ai pas envie de faire souffrir ce putain de ukulélé autant que toi.” Bon ok tout ne va pas si bien que ça. Comment il comprend pas ? Comment il est aussi perdu que moi dans toute cette foutue histoire ?
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 18:01 | |
| Il s’incruste et il s’impose et il se déteste de le faire. Tout dans l’attitude d’Ivy lui suggère qu’il est de trop, et même s’il est aveugle pour tout, pour absolument tout, n’en reste qu’il le voit clairement ça. Il voit sa cage thoracique qui se compresse, il entend son souffle qui s’accélère. Il remarque ses lèvres qui se pincent et il capte de suite ses réflexions qui n’augurent rien de bon cachées derrière un silence assassin. Il est encore temps de si tirer mais il a passé sa vie en entier à jouer au lâche ; il peut bien être foutu de jouer les courageux une bonne fois pour toutes. Et donc, il reste.
“Encore toi.” encore lui, et encore elle et encore eux. C’est un hasard auquel ils ne croient plus tous les deux déjà quand à peine une semaine après le lancement de Race of Australia ils se sont croisés plus souvent que dans leurs propres vies jouées en aparté. À ça, il ne peut répondre que d’un haussement d’épaules bien las, lui qui est épuisé mais qui envers et contre tout ne parle pas. Il tâte les eaux Jack, quand il sait très bien dans quel état il la retrouve sans jamais savoir dans quel état elle sera quand elle finira par s’en aller. “Arrête Jack.” il arrête tout Epstein, quel raté, même de respirer. “J’ai pas été claire ? Tout va bien dans le meilleur des mondes. Et j’ai pas envie de faire souffrir ce putain de ukulélé autant que toi.” alors elle veut qu’il souffre, au moins là-dessus ils se comprennent tous les deux. Elle met un masque pourtant, et ça ça l’énerverait presque. Parce qu’il est opaque et parce qu’elle fait tout en son pouvoir pour qu’il le reste. À quel moment a-t-il commencé à regretter qu’elle ne soit plus vraie, plus authentique avec lui?
« Je peux parler, là? » il pose la question qu’il aurait dû poser y’a bien longtemps, il la pose et il devrait avoir peur de la réponse comme il devrait en avoir besoin pour comprendre le reste. « Pourquoi? » |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 18:34 | |
| Pourquoi il est encore là, pourquoi on est encore là ? C’est pas le destin qui fait qu’on se retrouve là. C’est juste Jack. Jack qui m’a menti, qui m’a trahi, qui me permet de voir qu’on ne peut faire confiance à absolument personne. Jamais. Je le déteste, encore plus que le reste du monde là. Je parle et il se tait, et j’aurais presque préféré qu’il hurle. Mais il ne crie jamais Jack, il ne s’énerve pas, il est toujours impassible, et j’ai l’impression qu’il ne ressent rien. Et que, contrairement à moi, il ne porte aucun masque là. J’aime pas le compliqué, j’aime pas ce qu’on se dit pas parce qu’on ne saurait même pas quoi dire. Y’a pas de mots pour ça, pour nous. C’est juste fatiguant quand c’est pas simple. Et ça peut pas être simple quand il demande à Elise de le rejoindre après avoir passé la soirée avec moi. Il peut pas faire ça. Je sais pas ce qu’il veut, j’ai jamais su ce que je voulais non plus, et je ne veux pas poser la question.
Ma rage paraît malgré la carapace, malgré les masques, malgré le ton calme il y a toujours cette partie vraie de moi ressort un peu. Et je la contiens la vraie Ivy là, je la garde pour moi parce que personne ne mérite d’apprendre à la connaître, et certainement plus lui. Il me demande s’il peut parler et je soupire bruyamment. Il est toujours aussi calme et ça m’horripile, ça m’enrage un peu plus à chaque seconde. Pourquoi ? Il a pas plus vaste comme question ? “Parce que t’avais pas le droit de faire ça.” Pas le droit de me faire croire qu’il y avait une chance qu’on se découvre alors qu’il préfère s’éloigner avec quelqu’un d’autre. C’est de la jalousie mal placée, et il ne comprendra pas ça non plus. “Toi pourquoi ?” Il veut poser les questions je peux le faire aussi. Je me tourne vers lui cette fois. “Pourquoi tu parles de vraie Ivy ? Pourquoi on se suit ? Pourquoi t’es toujours là ?” Y’en a des tas de pourquoi auxquels lui non plus il répond pas. “Pourquoi t’as fait comme si t’étais différent des autres ?”
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 19:16 | |
| Le ton monte, et il monte vite. Le sien à elle, parce que celui de Jack reste aussi frustrant que bas. Évidemment qu'à la place de la blonde qui que ce soit aurait grogné, montré les crocs, attaqué bien plus fort encore. Bien sûr que c'était enrageant de le voir attendre patiemment, poser les questions qu'il ne faut pas, que personne ne veut poser, que personne ne devrait poser aussi. Ce genre de choses-là ne s'explique pas et lui il y va à deux pieds devant, il sautille et il saute encore.
“Parce que t’avais pas le droit de faire ça.” pas le droit de faire quoi? Ta gueule Jack, insiste pas. “Toi pourquoi ?” moi pourquoi quoi? Sérieux mon gars, tu fais exprès? “Pourquoi tu parles de vraie Ivy ? Pourquoi on se suit ? Pourquoi t’es toujours là ?” un véritable raz-de-marée, un véritable ouragan à la clé. Il l'a demandé, il le voulait in a way. Il le voulait parce que comme ça on crève l'abcès, on avance, on essuie et on recommence. “Pourquoi t’as fait comme si t’étais différent des autres ?” ses sourcils se froncent, seule brèche à travers tout le discours d'Ivy duquel il n'a pas manqué le moindre mot même si le sens le taraude encore, même s'il est trop con pour additionner les points les uns avec les autres.
« J'ai pas fait comme si j'étais comme quoi que ce soit. » qu'elle pense qu'il n'est pas de confiance est une chose, qu'elle l'accuse de s'être changé en sa présence en est une autre. Jamais il ne l'accuserait ainsi parce qu'il sait à quel point elle lutte la blonde au quotidien, pour être tout sauf elle-même. Et pourtant qu'elle le lui reproche le pique, ça grince. « Toi t'es différente. » qu'il finit par conclure, quand ses mots auraient pu avoir l'air d'insultes aux yeux de quelqu'un voulant entrer dans le moule, mais comme de véritables compliments pour des gens comme eux qui au final n'ont jamais voulu ressembler à personne. « Je vais arrêter de te suivre. Si ça te met dans cet état-là ça en vaut pas la peine. » Epstein à éternellement prendre le blâme. Son ukulele qu'il prend également, grattant quelques notes, distrait. Les dernières apparemment. |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 19:35 | |
| J’aurais pu partir là. J’avais juste à me lever pour m’éloigner le plus possible de lui. Et pourtant je réponds aux questions même si mon visage n’a plus aucune expression qui pourrait paraître naturel. Et ça il le verra Jack. Il avait réussit à gratter un peu, à peine, et il aurait pu continuer parce que je l’aurais laissé faire parce que j’ai été conne et naïve. Mais ce n’est pas moi d’être comme ça, et le retour à la réalité est fracassant, brutal, douloureux. Il était juste comme les autres, comme le monde entier qui se fiche bien de ce qui peut se cacher derrière tout ça. Je sais pas pourquoi il a fait ça, et j’ai même pas envie d’entendre sa réponse.
Pourtant y’en a des tas de questions qui passent la barrière de mes lèvres. Juste quelques pourquoi qui en cachent des centaines d’autres. Je le déteste. Il n’hausse pas le ton, comment rien ne peut le toucher Epstein ? Même moi je suis incapable de rester aussi impassible alors que j’ai été élevé pour le tenir coûte que coûte ce masque. Il ne comprend rien, comment il peut ne pas comprendre ce que je veux dire quand j’ai planté mes yeux dans les siens ? Je suis différente. Et ça brise le coeur ça, parce que hier ça aurait été beau, hier j’aurais souris alors que mes bras étaient placés autour de son cou. “Toi tu l’es pas.” Il m’a juste prouvé que je ne pouvais pas le croire. Et ça, je sais que ça touche. Personne n’a envie d’être comme le reste du monde. Et c’est pourtant ce qu’il se passe, Jack devient juste comme les autres à mes yeux. Et il ne fera rien pour changer ça, alors qu’au fond, j’espère juste qu’il va réagir au lieu de me dire de partir. Au lieu de me dire qu’il va arrêter de me suivre. “C’est bien plus facile comme ça hein.” Je pouffe de rire une seconde, mais c’est la mauvais, celui que personne n’aime. Vas y Jack, fuis, c’est pas moi qui viendrai te rattraper ce soir. Je me lève c’est moi qui allais partir mais mes pieds restent ancrés au sol et je me déteste. “Ca t’a servi à quoi ?” Je fais volte face et j’écoute les quelques notes qu’il joue de nouveau sur l’instrument. “Je veux juste savoir pourquoi t’étais comme ça ? Qu’est ce que t’avais à y gagner ?” Il y a forcément quelque chose, il a gagné Elise ? Il a gagné des informations pour les utiliser contre moi ? Dis moi que c’était vraiment qu’un jeu Jack. “A quel point t’étais faux ?” A partir de quand il a commencé à mentir ?
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 20:15 | |
| “Toi tu l’es pas.” non, ça il sait. Elle a bien fait gaffe à le lui souligner et lui il a fait qu'acquiescer. Il est pas différent et elle a cru que oui, elle rage et lui il est perdu, il tourne en rond et eux deux tournent en rond en fait, éternellement. “C’est bien plus facile comme ça hein.” y'a rien de facile et si vous lui demandiez, il vous le dirait d'emblée. Ses yeux suivent la silhouette d'Ivy qui se lève, lui il bouge pas du sol, il attend la prochaine salve de rage comme un fidèle punching bag prêt à prendre tous les coups qu'elle lui dédie, qu'elle lui léguera avant de retourner rejoindre le groupe pour l'annonce finale. Elle est loin, leur alliance des premiers jours.
Mais elle s'arrête dans son élan, fait volteface. Il l'entend bouger avant de l'entendre parler, se doute que la suite fera encore plus mal. “Ca t’a servi à quoi ?” ça lui a servi à rien sauf de la voir plus furieuse et blessée encore qu'il ne l'a jamais vue. “Je veux juste savoir pourquoi t’étais comme ça ? Qu’est ce que t’avais à y gagner ?” absolument rien, il a pas l'esprit de compétition dans une compétition, il l'aura pas plus dans ses relations. “A quel point t’étais faux ?” A partir de quand il a commencé à mentir ? ” oh, Ivy.
« Je t'ai pas menti. » il ment pas, il est pas capable, on lit en lui comme dans un livre ouvert et encore une fois, ça se retourne contre lui quand il voulait juste gratter la vérité avec elle, quand il souhaitait juste ça. « Pas dans mon bureau, pas à l'école, pas à la soirée de riches, pas au supermarché, pas sur la plage. » jamais ni maintenant ni à ces moments-là. « Mais tu me croiras pas, ça sert à rien de te dire ça. » il s'était promis de ne jamais lui prêter d'intentions - voilà qu'il brise cette promesse-là en plus du reste. |
| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 21:19 | |
| J’étais assise seule ici. J’étais tranquille, personne sur qui crier, personne pour m’obliger à parler alors que j’avais juste besoin d’espace. Mais Jack finit toujours par apparaître. Quand c’est pas moi qui le cherche c’est lui. Et, souvent, on tombe sur des choses que l’on aurait aimé ne jamais voir. J’étais assise, et pourtant c’est moi qui me lève la première pour aller je ne sais où. Je n’ai même pas envie de passer du temps à attendre qu’il réponde ou qu’il m’amadoue avec une de ses musique. Je n’arrive pas à le comprendre, et c’est tellement frustrant. J’avais l’impression que le on, l’alliance, le nous, le je partage si tu partage, c’était vrai. J’avais l’impression que ça avait du sens. Mais est ce que j’étais la seule à penser ça ? J’avais pas besoin de mots, on était just Jack et Ivy, on profitait du jeu jusqu’à ce que ce soit le moment. Jusqu’à ce que ce soit là, qu’on ait une date et un lieu. C’était ça le deal non ?
Il me laisse parler, il ne coupe pas mes questions quand je rêverais qu’il hurle quelque chose. Qu’il parle, qu’il dise n’importe quoi pour m’enfoncer pour que tout soit cassé. Il casse rien, il est peut-être sincère, j’en sais rien. Je ne sais plus avec lui, plus du tout. Les mots ont du mal à entrer dans ma tête, je ne peux pas croire qu’il est juste maladroit. Il avait une idée derrière la tête, ils en ont toujours une quand moi je n’en ai pas. “Comment tu veux que je te crois après tout ça ?” Je ne sais plus quoi croire. Je n’ai même pas vraiment haussé le ton, ce qui traduit que je suis vraiment furieuse. Je serre les dents, je ferme les yeux quand il s’amuse à faire la liste des endroits où on s’est vu, où moi j’étais vraie, et lui non apparemment. “C’était simple à la plage, à l’école, dans ton bureau, au supermarché. C’était juste trop beau pour être vrai. Je me suis faite avoir, c’est tout ce qu’il y a à dire.” Je croise les bras sur ma poitrine, je vais partir furieuse. Il ne dira rien de plus, je ne vois pas ce que je peux dire de plus après ça. Il ne mettra pas les mots, je ne les mettrai pas non plus. Je soupire bruyamment, un soupir qui en dit long.
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| | | | (#)Dim 21 Juin 2020 - 21:45 | |
| Elle est pas partie, elle est restée et elle voulait entendre ce qu'il avait à dire. Elle est restée attentive, elle a presque hoché de la tête, ils y étaient là, à ces confidences qui auraient pu servir à quelque chose autant pour l'idiot aveugle que Jack personnifie que pour la furie blessée que joue à la perfection Ivy. “Comment tu veux que je te crois après tout ça ?” pourtant elle croise les bras sur sa poitrine et elle rage. Elle démange la pulsion qu'il a Jack, de se lever pour la forcer à garder ses prunelles en joue. Il a bien beau dire quoi que ce soit c'est peine perdue de toute façon. Le lien est rompu.
« Je t'ai jamais demandé de me croire si tu veux pas, ou si tu peux pas. » il lui a jamais demandé quoi que ce soit et il ne le fera pas, jamais. C'est pas lui, c'est pas son style, c'est pas sa façon de faire les choses, et ça n'a absolument pas l'intention de le devenir. Il y a des choses qu'on peut contrôler dans la vie, la confiance et la perception que les gens ont de nous n'en font pas partie.
“C’était simple à la plage, à l’école, dans ton bureau, au supermarché. C’était juste trop beau pour être vrai. Je me suis faite avoir, c’est tout ce qu’il y a à dire.” ça l'était, ça l'était vraiment et si elle voulait simplement l'entendre le lui confirmer il le lui dirait sans broncher, sans mentir. Elle pourrait le croire mais encore faudrait-il qu'elle le veuille, ce qui est un tout autre combat en l'état. « Je suis désolé que tu le reçoives comme ça. » qu'elle soit fermée, qu'elle le reste. Il en est désolé, il l'est tellement.
Mais quand il ramasse son ukulele et qu'il entame son propre chemin de croix, il sait que la suite n'aura rien, mais alors rien de reposant. Il aurait vraiment voulu, qu'elle le croit. Elle encore plus que tout le reste du monde. Pourquoi, Jack? |
| | | | (#)Lun 22 Juin 2020 - 1:41 | |
| Je reste debout, je ne bouge pas d’un pouce. Bras croisés sur ma poitrine, mes yeux plongés dans les siens et le masque toujours en place. Il est impossible à suivre, à comprendre. Qu’est ce qu’il cache ? Est ce qu’il est trop vrai pour que je puisse le comprendre ? Est ce que tout ça n’est qu’une couverture, un rôle qu’il joue ? Est ce que moi j’ai eu à faire au vrai Jack ? J’ai envie de croire que non. J’ai envie de m’en persuader. Vraiment. Mais il a pas le regard fourbe, et j’ai appris à l’analyser ça au fil des années. C’est ce qui rend Jack incompréhensible, impossible à suivre. Je suis trop enragée pour suivre la partie de mon cerveau qui me dit que je devrais pas être aussi excessive. Depuis quand cette partie de mon cerveau existe d’ailleurs ?
Il se lève, et oh qu’il ne devrait pas se lever. Parce que moi je ne lâche pas son regard je ne recule pas non plus. “Tu m’épuises.” Je suis fatiguée, il ne dit jamais ce qu’il faut, il est toujours à côté de la plaque. Pourquoi il ne parle pas, il ne détaille pas ? Pourquoi il me dit pas que je me suis fait des idées, que je suis qu’une fille qui a cru alors qu’il n’y avait absolument rien. Il le dit pas ça Jack, il le dit pas parce qu’il sait que ce n’est pas la vérité. “T’es impossible à suivre.” Et y’en a beaucoup des reproches que je garde encore pour moi, juste pour les ressortir au bon moment.
Je reste à la même place mais mes pieds se sont rapprochés d’un pas ou deux, je n’ai pas compté. “Si tu donnes pas d’autre explication, c’est qu’il n’y en a pas.” J’articule bien, je fais en sorte que tout soit audible, il ne pourra pas dire qu’il ne comprend pas il n’a pas d’excuses. “S’il n’y a pas d’explication, c’est que tu me donnes raison.” C’est la seule manière de voir les choses. Je suis toujours aussi furieuse, parce que je suis persuadée qu’il n’y aura aucune explication, parce que même moi je serais incapable d’en donner.
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| | | | (#)Mar 23 Juin 2020 - 16:51 | |
| “Tu m’épuises.” certains diraient qu'elle l'épuise, elle aussi.
Mais ces certains-là ne comprendraient probablement absolument rien de tout ça. Elle ne l'épuise pas Ivy. La situation l'épuise, celle où il se sent éternellement impuissant, celle où il a l'impression que peu importe ce qu'il peut dire ou faire, il va finir par la rendre bien plus en colère qu'elle ne l'était la seconde d'avant. “T’es impossible à suivre.” et pourtant, ironiquement, il ne bouge pas. Bon, dans les faits il a bougé, dans les faits il voulait partir, la laisser respirer. Dans les faits aussi, il s'est arrêté dans l'élan à la seconde où elle lui a parlé, et c'était censé rendre le tout bien plus possible, bien plus facile à suivre pour elle comme pour lui. M'enfin, le résultat n'est pas du tout le même, il est probablement même bien pire ainsi. “Si tu donnes pas d’autre explication, c’est qu’il n’y en a pas.”
D'explications à quoi? Il a tenté de se justifier, il a tenté de lui dire qu'il n'a jamais voulu qu'elle ait mal quand bien même il ne sait absolument pas à quel point il a tort rien qu'en avançant si pire connerie. Il blesse rien que de rester là, pantois, à scruter son visage, à détailler ses traits fatigués qui n'ont rien à voir avec le week-end et encore moins avec la compétition. “S’il n’y a pas d’explication, c’est que tu me donnes raison.” en temps normal, elle adore avoir raison. En temps normal, c'est que ça qu'elle cherche, c'est rien qu'à ça qu'elle se raccroche, d'avoir le dernier. Il l'a remarqué Jack, il est pas aveugle pour ça à défaut de l'être pour tout le reste, et il le lui laisserait éternellement le dernier mot, il fera que ça. Mais apparemment aujourd'hui, elle n'en veut pas.
« J'étais comme ça parce que- » « - on reprend dans 2! Tout le monde, devant les caméras pour l'annonce du dévoilement dans 2 minutes! »
Mais apparemment aujourd'hui, elle l'aura. Quand il soupire, qu'il est las, si las, mais qu'il finit par obéir à rejoindre l'équipe technique, s'inquiétant bien plus de ce à quoi elle pense désormais, que ce qu'elle fait. |
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