Ce soir, ils s’autorisent une pause. Kieran était réticent, faire la fête dans un bar, déguisé de plus, n’est pas réellement le genre d’activité à laquelle il apprécie de s’adonner. La réserve du jeune homme n’est plus une surprise pour Elias ; mais elle en est évidemment une pour leur hôte qui ne parvient pas à se satisfaire du « non » peu affirmé du plus âgé quant à la perspective d’aller passé la soirée dans le seul bar du village. Il en faut plus pour le décourager Richie, quarantenaire qui semble toujours dans les bons coups. Il en faut plus pour décourager Elias, également, alors que ce dernier ne se satisfait pas non plus du refus de Kieran et semble imposer cette sortie, parce qu’ils ont bien mérité de se détendre selon lui. Ce n’est pas faux, mais la tenue imposée par Richie pour se rendre dans le fameux bar n’est pas réellement du goût de Kieran. « Mais on est pas de la police... enfin si, lui, mais moi- » « C’est une soirée à thème. » « Ah. » C’est plus clair (non). « C’est bizarre quand même, la matraque est en plastique. » « C’est pour pas vous faire mal. » « Ah. » C’est toujours pas clair. « Les policiers ont vraiment un fouet ? » Qu’il demande en se tournant vers Elias. « Ceux-là en ont besoin. Et si tu continues à poser des questions, c’est sur toi qu’on va l’essayer. » « Oh. » Réduit au silence, Kieran finit par céder et revêtir le magnifique costume prévu par leur hôte, tout en étant parfaitement mal à l’aise dans celui-ci. Il tire sur les manches, à presque l’impression qu’elles vont se défaire, cesse, recommence, s’oppose à chaque fois que Richie veut qu’il mette sa chemise dans le pantalon, rentre les épaules dans l’espoir de se cacher derrière le col presque inexistant du vêtement. Il tire sans-cesse sur la cravate comme un enfant impatient, se fait réprimander par Richie, veut s’opposer, pense au fouet, reste tranquille. « Ça gratte. » Qu’il souffle à Elias alors qu’ils sont dans la voiture de Richie pour se rendre à cette soirée qui promet d’être exceptionnelle selon ce dernier. Kieran n’y croit pas réellement et ... il a raison. Pendant une bonne heure, ils ne font pas grand-chose que de boire – ou plutôt, de regarder Richie la plus belle descente d’Australie s’assurer que le commerce fonctionne. Kieran est trop occupé à regarder autour de lui, un peu intimidé par le nombre de filles et par les tenues de certaines, sauf une qui ressemble à un clown. Mais ça lui donne un certain charme, hein, attention, il critique pas. Mais le temps défile, Richie est bientôt saoul et eux, ils doivent être en forme pour le lendemain matin, parce qu’ils doivent rejoindre la Bédourie. « On peut rentrer ? On doit se lever tôt demain, alors je me disais que.... » « ALORS C’EST ICI L’ENTERREMENT DE VIE DE JEUNE FILLE D’ELLA ? » Kieran ne prête pas vraiment attention au brouhaha, trop occupé à supplier Richie du regard. « Hé, mais les gars, fallait le dire que vous étiez en avance, on vous aurait offert les consos ! Ella c’est la fille de la patronne et elle veut le meilleur pour célébrer la dernière nuit en célibataire de sa fille, vous êtes nos VIP ce soir ! ‘Faudrait pas la décevoir, comprenez. » Wait. WHAT ? « Hein ?! » Qu’il s’exclame, alors que les choses commencent à prendre sens. « Allez, les gars, on va commencer ! » Qu’un type lui dit en l’embarquant avec lui, Kieran attrapant de justesse la main d’Elias, qu’il tient, qu’il tient, qu’il tieeeeeeent... jusqu’à la lâcher. La lumière se tamise, la musique commence à hurler, autant que Kieran. « JE-NON. EH, JE-MAIS, NON, NON, EH, JE- MAIS NON. » Mais bientôt, ce sera le silence, quand son cœur aura cessé de battre.

Une course effrénée contre la montre s’engage dans les rues de la ville et Elias n’a pas dit son dernier mot, au top départ de la Glitters, il fonce au côté de Kieran qui se dépêche de courir à ses côtés, et qui garde le rythme sans une once de difficulté. Si Elias n’aurait rien misé sur leur duo au tout début, il doit malgré tout remarquer qu’ils ont réussi à trouver un rythme non négligeable. Il apprécie beaucoup la compagnie du dessinateur – lui qui est souvent fermé et qui ne fait pas confiance aux premiers abords, il n’aura pas fallu longtemps pour le faire rire et détendre l’atmosphère entre eux. Ils parviennent facilement à stopper une bagnole et par chance celle-ci se dirige en direction de Bédourie – ville que Elias ne connaît pas le moindre du monde, comme la plupart des villes d’Australie. Il n’a aucun préjugé, il veut juste repartir de là le plus vite possible, dans le but de gagner cette épreuve parce qu’il ne sait pas faire autrement que tout donner, tout réussir. Je m’en foutiste dans ses relations avec les autres, tellement à l’opposé dans son boulot et dans le reste. Un contraste. Réel. Mais la voiture tombe en panne dans un bled paumé, et ne demander pas le nom à Elias, il serait incapable de s’en souvenir, ils se retrouvent à errer dans les rues, du village, soupirant alors que Elias donne des coups de pieds dans une pierre. Mais quand l’un des habitants passent par là et que Kieran ne peut s’empêcher de lui raconter la misère qui leur arrive, ce dernier – Richie s’exclame, « j’ai une chambre d’amis pour la nuit si vous souhaitez. » Les deux hommes sont ravis, mais risquent de bien vite déchanter. Qu’importe dans le salon de l’habitant, ce dernier propose une soirée au bar, et Elias qui aime boire, et faire la fête ne peut pas refuser. C’est pourquoi, il ne rechigne pas, au pire il s’isolera comme il le fait toujours, mais la pilule pour Kieran est plus difficile à passer, surtout qu’il pose plein de questions, sa curiosité est piqué au vif ! « Les policiers ont vraiment un fouet ? » Elias pouffe, non mais sérieux, il allait devoir le sortir. « C’est quand même mieux qu’un flingue ? » Qu’il répond une fois que Richie a le dos tourné, en échangeant un coup d’œil rapide à Kieran, souriant légèrement. Il savait bien que Kieran ne dirait pas non. Evidemment qu’il ne dirait jamais non. Mais une fois le costume mit sur lui, c’est un peu différent… Enfin Elias ne se pose guère de question. Finalement, en partant de la maison, arrivant au bar, il donne un coup d’épaule à son acolyte, du genre ‘t’inquiète pas, on rentrera vite’… Si il savait seulement Elias. « Allez, les gars, on va commencer ! » Les yeux ronds des deux hommes qui ne comprennent pas, il y a cette histoire avec… Ella c’est ça ? Il sait même pas qui Ella, « Kieran tiens le coup ! » Ouais il allait le laisser se démerder ! Préférant plutôt le regarder de loin… Et se faire petit. « Promis je sifflerais ! » Nul doute qu’il ignorait que lui aussi, allait faire partie du striptease !

Il aurait dû s’en douter. C’était évident que la soirée ne prendrait pas la tournure prévue à la minute même où Richie a sorti ces costumes de son garage. Qui porte ce genre de vêtements, même pour une soirée à thème ? Des chaussures noires ; mais pas de celles que devraient porter un officier de police : elles sont légères et même si elles ont des lacets, il semble facile de les enlever d’un simple geste du pied. Le pantalon ne semble pas de meilleure qualité. Dans la continuité, il est noir, s’enfile rapidement, semble presque glisser sur les hanches trop fines de Kieran. Il voudrait bien demander une ceinture, mais ça lui semble perdu d’avance : le pantalon a une fermeture en velcro et si Richie ne lui a détaché que quelques centimètres pour qu’il puisse y passer sa taille, il a l’impression que la fermeture est en réalité plus longue. Il n’a pas osé investiguer par peur de se faire réprimander. Le plus surprenant, c’est que Richie leur a même fourni le caleçon qui va avec la tenue et là ; clairement, Kieran n’a pas compris. D’autant plus qu’il est particulièrement moulant, presque insupportable à porter et à moins de vouloir se priver de la possibilité d’avoir des enfants, il ne comprend pas l’intérêt. Celui-ci a aussi une fermeture en velcro et, définitivement, le dessinateur ne pensait pas que le velcro faisait un tel retour en force. Là, on change de gamme de couleur ; on est sur du bleu marine avec des dorures à chaque extrémité du vêtement. Si c’en était pas aussi inconfortable, ce serait presque joli. La chemise est tout aussi inconfortable, les manches semblent également prêtes à se défaire, mais, surtout, le col est simplement ajouté sur le haut, comme un collier. Qui porte des cols ainsi en 2020 ? Il ne comprend pas. Il n’a jamais compris grand-chose à la mode, alors ça ne le surprendrait pas dans un autre contexte. Une cravate vient parfaire le haut, sans qu’il ne soit possible de faire un nœud, elle se glisse simplement autour du cou, là-aussi comme un collier. Et, finalement, la dernière touche exigée par Richie : un képi dans les mêmes tons que le caleçon et la chemise, histoire d’être assorti. Oui, mais à quoi, exactement ? Il ne sait pas exactement, mais il s’apprête à le découvrir. La main sur sa matraque en plastique, comme si celle-ci était capable de le défendre en cas d’attaque, Kieran observe autour de lui, le souffle presque coupé. Un truc cloche. Et il commence à comprendre quand autour d’eux, on se réjouit de leur venue et que d’autres types sont habillés comme eux. Ce qui en soit, ne devrait pas être surprenant puisqu’il s’agit d’une soirée à thème. Qui dit ville perdue, dit une seule boutique de déguisement. Mais alors pourquoi est-ce que les autres commencent à se dandiner ? Enterrement de vie de jeune fille. Ça fait tilt dans sa tête, il panique. Il a vu Mes Meilleures Amies, il sait comment ça se passe et c’est un grand non comme dirait Simon Cowell. No fucking way. Il essaie de s’échapper, se rattrape à la main d’Elias comme si sa survie en dépendait (et c’est le cas), mais est très vite emporté par la foule (qui nous traîne, nous entraiiiine). Et lorsqu’il lâche Elias, celui-ci se moque ouvertement de lui. « NON J'VAIS PAS TENIR LE COUP, ELIAS NON NON TU SIFFLES PAS ELIAS ELIAAAAAAS » Qu’il s’époumone une nouvelle fois, alors qu'on lui arrache une partie de sa chemise. « VOUS FAITES ERREUR. » BIEN-SÛR QU’ILS FONT ERREUR, COMMENT PEUVENT-ILS LE PRENDRE POUR UN STRIP-TEASEUR ? ET OUI KIERAN CRIE DANS SA TÊTE. Il est emporté, le type à côté de lui essaie de lui faire enlever maintenant son pantalon tandis que les autres commencent à grimper partout. NO WAY. Il se dandine pour échapper à sa destinée, pour l’instant il parvient à conserver ses vêtements. « C’EST LUI QUI EST MUSCLÉ, C’EST LUI QU’IL FAUT DÉSHABILLER ! » Qu’il poursuit en hurlant et en pointant Elias du doigt, tout est bon pour sauver sa peau, surtout que son partenaire ne s'est pas gêné pour le laisser dans la gueule du loup quelques instants plus tôt.  

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Elias Sanders était franchement pas à l’aise dans son costume, si lui avait l’habitude de porter l’uniforme, il avait plutôt l’impression d’être tombé dans un piège, et il ne voulait même pas imaginer ce que pouvait penser son acolyte, très certainement qu’il devait être inquiet, hurler au fond de lui-même, et il essayait de l’apaiser, comme lui avait fait la première semaine. Mais Kieran avait plus d’emprise sur lui, que lui sur Kieran visiblement. Parce qu’il panique totalement. Il l’appelle et son regard ne quitte pas celui du policier. Alors qu’il s’apprête à applaudir, à l’encourager d’en bas, avant de souffler dans l’oreille de Richie, qu’ils feraient mieux de repartir, presque une heure qu’ils sont là et il leur faut du temps pour aller se reposer avant d’attaquer la journée de demain : la dernière ligne droite, il a suffisamment bu aussi. Mais tout se passe hyper vite, et voilà qu’un groupe d’hommes habillés comme eux rentrent dans le bar, Elias n’en croit pas ses yeux. Ils se sont fait avoir ? Bon sang il n’en revient pas ! Certains sont tellement chauds qu’on commence à arracher la chemise de Kieran, c’est quoi cette histoire dont Richie les a entraînés ? « C’EST LUI QUI EST MUSCLÉ, C’EST LUI QU’IL FAUT DÉSHABILLÉ ! » Qu’il hurle pour contraster avec la musique, qu’il gueule comme un putois, alors que tous les regards s’activent sur Elias, même ceux de Ella. Il faut un coucou, du genre ‘oubliez pas’ mais c’est une évidence qu’on ne l’oubliera pas… « Tu vas me le payer… »  Qu’il avoue en direction de Kieran quand il finit par le croiser, passant très près de lui, alors que ce dernier s’esquive, tous les regards sont portés sur Elias. Le policier fait les gros yeux, mal à l’aise, mais avec quelques verres, il parvient à tout oublier, et finalement se laisse entraîner dans cette folie, Kieran ne fait pas le fier et ne bronche pas, préférant admirer le spectacle d’en bas, alors que Sanders monte sur le comptoir, la musique retentissant ainsi les divers encouragements. Très certainement que devant sa télé, il réagira au quart de tour, pour le moment il exécute avec brio les gestes, comme si il avait fait ça toute sa vie. C’est frustrant pour le flic. Il commence par retirer sa cravate d’un geste malicieux, en laissant le suspense passant sa main sur sa chemise qu’il ne retire pas encore, avant de se retourner, et de se dandiner devant les caméras, et les autres regards qui ne loupent aucun gestes.  D’un geste maladroit, il finit par retirer sa chemise en l’arrachant sans ménagements, jouant de son fouet en direction de Ella, en rugissant. Alors que les cris se font entendre il tourne sur lui-même, se déplaçant sur le comptoir et avec ses bras les secoue pour entendre plus fort les cris des habitants de ce trou paumé, au moins il ne les reverra pas de sitôt, mais Elias avait juste oublié la présence des caméras, et le fait que toute l’Australie allait voir ses images, ainsi que Brisbane ! La honte ! Secouant ses fesses, il se baisse légèrement pour venir arracher son pantalon là où l’accès se fait voir, se laissant voir avec un caleçon moulant, y découvrant toute ses formes. De nouveau il se re déplace sur le comptoir, sans une once de gêne, alors que les cris se font plus dense à présent, son cœur battant quand même, par cette euphorie soudaine.

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Il se fait emporter devant un Elias, ce faux frère, qui se fait tout petit. Kieran sent bien vite oppressé au milieu de cette foule de testostérone, même s’il n’est pas plus petit que la moyenne. Mais c’est tout comme, parce qu’il rentre les épaules, comme si cela pouvait lui permettre de déguerpir. Peut-être que s’il se met à genou, il pourra glisser entre quelques jambes. Mais il n’y voit pas grand-chose et la panique lié au mouvement de foule autour de lui ne l’aide pas à y voir plus clair. Il voulait juste passer, éventuellement, une bonne soirée, pas finir à moitié à poil avec des mains qui se frottent à lui. Ce n’est pas marrant, ce n’est pas juste de la gêne, il ne supporte pas qu’on le touche et ça, visiblement, Richie s’est bien passé de lui demander son avis. Et il perd un bout de tissu, ce qui le fait paniquer d’autant plus : que personne n’effleure sa peau au risque d’une véritable crise de panique. Et ils se marrent, autour de lui, alors qu’il est véritablement angoissé. Et le consentement dans tout ça ? On ne lui a pas demandé le sien avant de l’envoyer au front et pour la peine, il ne demande pas plus celui d’Elias lorsqu’il fait le malin au loin. Des deux, si quelqu’un doit assurer le spectacle, c’est bien son camarade, pas lui, c’est Elias qui semble passer du temps à la muscu et puisqu’il a enlevé le haut dans l’espoir de motiver les voitures à s’arrêter, il ne doit pas être gêné de réitérer l’expérience, en y ajoutant le bas – il se souvient, Kieran, il était prêt à le faire la dernière fois. Alors, il le dénonce, sans scrupules, car dans la panique, Kieran est parfaitement égoïste. Mais il en va d’une question de vie ou de mort (presque) : il ne veut pas être touché, Elias a l’air d’adorer ça, que chacun soit heureux, fin de l’histoire. « Désolé, désolé, désolé, désolé, j’avais pas le choix, désolé. » Qu’il déblatère rapidement lorsqu’Elias lui passe à côté, emporté à son tour. Non mais regardez-le, un vrai mannequin, profitez-en mesdames, pour un pec offert, le second bouge tout seul. Kieran reste en retrait, bien moins alcoolisé que son camarade, bien plus en mesure d’anticiper les conséquences de cette soirée. Mais il s’en fiche, ce n’est pas lui sur le comptoir. C’est gênant, très gênant et Kieran regarde partout, sauf sur le spectacle de son binôme. Ses mains passent sur son visage lorsqu’Elias rugit ; le retour à la réalité une fois le taux d’alcoolémie revenu à la normale fera mal. Ce qui est certain, c’est qu’Elias lui offre la meilleure publicité pour l’abstinence et plus jamais Kieran ne touchera un verre. Mais Elias a le mérite d’occuper la foule, suffisamment pour que Kieran parvienne à regagner un rythme cardiaque normal, sans même avoir eu à danser... ou presque, parce que la foule est en délire ; il vient de le dire et les filles près de lui commencent à l’encercler, comme d’autres commencent à tirer sur les jambes d’Elias pour le faire descendre. « MAIS ARRÊTEZ, ARRÊTEZ, NON, ARRÊTEZ, ON EST PAS À CONSOMMER. » Qu’il continue de hurler malgré la musique qui couvre sa voix, de plus en plus à l’étroit dans cette foule déchaîné et de plus en plus nu, aussi, alors que quelqu’un arrache son pantalon. « NOOOOOOOOOON. » Qu’on pourrait l’entendre hurler dans les villes voisines, les pays voisins même. « C’EST DU HARCELEMENT. » Qu’il poursuit, des mains de plus en plus baladeuses sur son corps bientôt nu et la sensation de malaise qui grandit de plus en plus. « ELIAS ! » Il hurle alors que ce dernier semble lui-aussi entouré de filles en délire, même s’il n’est pas certain que son camarade le vive aussi mal que lui. « ELIAS ON Y VA. » Il continue, tandis que. Coup fatal. « HE HO C’EST MON PENIS, PAS LE VÔTRE. » Qu’il balance à la jeune femme qui s’est un peu trop approchée, la poussant légèrement. « Désolé ! Mais me touchez pas. Mais désolé ! Mais enlevez votre main quand même svp. » Elias, la production, pitié, sortez-le de là.

Elias est devenu incontrôlable, se laissant avoir entre les cris et les hurlements des personnes présentes, ne se préoccupant guère de ce qui se passe autour de lui, il cherche Kieran du regard mais ne parvient même pas à le trouver, parce que le bar est tamisé, et que les lumières ne lui permettent pas de regarder autour de lui. Pas de voir réellement les gens, la foule autour de lui. Juste il parvient à voir le sourire qui se loge sur le visage de la jeune femme, Ella. Avant de sauter du comptoir pour se rapprocher d’elle, doucement. Il approche d’elle de manière à la faire languir, à provoquer la jeune femme, jouant son jeu parmi les autres strip-teaseurs comme si il avait fait ça toute sa vie, alors qu’il n’en est rien… Mais il a cette arrogance, cette fougue de se prendre au jeu… Et sans aucun doute l’alcool avec ! Il ne voit même pas dans quoi Kieran est, ni entend ses hurlements, alors qu’un homme vient de toucher Elias alors qu’il s’approche de Ella, il n’attend pas deux secondes Elias, pour tourner avec vivacité ses yeux, que ce soit fait intentionnellement ou pas, il n’aborde par les mecs de la même façon que les femmes, et par conséquent, il ne supporte pas ce genre de situation. Sa main part directement dans la figure du type, et tant pis si il est aussi balèze que lui, et qu’il aura mal au poignet dans quelques minutes ! Mais l’homme répond en direction d’Elias, et voilà que ça devient la nouvelle façon de se dire qu’on s’aime, puisqu’une bagarre générale est déclenchée sous le regard furax de Richie et du patron du bar. Et que quelqu’un touche à Kieran, ce sera exactement pareil, l’alcool lui joue des tours comme à son habitude, il ne sait jamais boire sans en payer les conséquences de ses actes. Une soirée qui va mal finir pour eux… Espérant que May soit indulgente, et ne les virent pas comme des malpropres…

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Vous avez déjà regardé des films d’horreur ? Probablement que oui. Vous avez ainsi déjà vu ces fameuses scènes où le héros se fait engloutir par ce qui représente l’ennemi ? Que ce soit des personnages, des vers de terre ou juste une trancheuse, le personnage est encerclé et finit par disparaître non sans avoir hurlé jusqu’au bout, la main tendue vers le ciel dans un dernier geste héroïque, dans une dernière tentative de s’accrocher à la vie. Et bien, Kieran ne s’accroche plus à la vie depuis longtemps, sa main n’est pas tendue car elle vise à préserver ses parties intimes et ses cris ne sont pas ceux d’un héros qui récite le top 10 des citations inspirantes, mais bien les cris d’un chaton en détresse en train de se faire martyriser. La seule ressemblance réside dans le fait qu’il est réellement en train de se faire engloutir par cette broche de mante religieuse ; allez comprendre ces jeunes femmes et hommes : 115 habitants dans ce patelin paumé, Elias et Kieran représentent le meilleur espoir pour lutter contre la consanguinité. Elias fait ce qu’il veut, Kieran prône l’acceptation des handicapés, alors qu’ils se reproduisent entre eux et qu’on l’oublie, merci bien et qu’on le laisse filer d’ici avant qu’il ne finisse par faire un mental breakdown où il finira dans un coin de la pièce à se taper la tête contre les murs en murmurant « j’ai vu des choses horribles ». Car c’est ce qui risque d’arriver dans à peu près dix minutes si personne n’intervient. Elias est toujours aussi euphorique, se rapprochant même de la dénommée Ella pour lui offrir le cadeau de fin soirée ; MAIS POURQUOI EST-CE QU’IL FAIT CA ? QUI FAIT CA ? Sauf que ça dégénère, entre temps Elias se prend une main aux fesses et se vexe (ET QU’EST-CE QU’IL DOIT DIRE, KIERAN DE SA MAIN AU PANIER ?), réagissant avec moins de neutralité que le plus âgé ; le poing part tout seul et c’est un véritable enchaînement qui déferle, Certains se battent, il croit même voir la future mariée perdre une dent, d’autres profitent toujours autant de la situation pour tâter du terrain (SON TERRAIN BORDEL DE MERDE) et le tout dégénère. Entre les mains et les coups, Kieran ne sait pas ce qui le panique le plus entre le fait d’avoir eu une main sur paquet ou un coup de poing dans le nez (remarquez, ça donnera un air bad boy, merci de recommencer). « QUELQU’UN ? À L’AIDE ? S’IL VOUS PLAIT ? » Des fois que la production aurait implanté des micros sous leur peau à la première nuit. « EH OH ON EST PAS VENU ICI POUR SOUFFRIR OKAY NI POUR MOURIR. » Ah. C’est le code secret, parce que des hommes débarquent pour intervenir, équipe des vêtements au logo Race of Australia. Amen. Deux types se chargent de venir jusqu’à Kieran, chacun le soulevant par un bras, le trentenaire flottant sur les autres, mais pas sur les probables traumatismes qui resteront avec lui à l’issue de cette soirée.

Il ne voulait pas vraiment que ça dégénère comme cela Elias, mais certainement quil n’avait pas bien misé sur sa gifle, parce que le gars n’a visiblement pas apprécier des masses, et s’est rebellé aussitôt. Elias se fiche bien de savoir que ça a heurté monsieur, ou qu’il est posé sa main au cul, intentionnellement ou pas. Les gestes sont là, et devant la caméra de toute évidence il ne pouvait pas faire autrement – et même sans la caméra de toute évidence ! Mais ce qu’il ignorait c’est ses coups qui partent de part et d’autres, alors que le gérant tente de calmer les choses, de trouver une apparence à tout cela, les vêtements de Elias sont perdus sur le comptoir, et il ne parvient même pas à les récupérer que deux gars du bar débarquent pour le soulever lui aussi, voyant Kieran dans la même posture, tous les noms d’oiseaux s’envolent entre ses lèvres. May voulait de l’ambiance ? Avec Elias s’est garantie ! Alors qu’il se débat, c’est sans doute plus difficile de le porter lui, que Kieran qui semble juste agiter ses jambes en l’air comme si il faisait du vélo à présent. Son binôme ne fera que le surprendre alors qu’il reste calme, devant un Elias excité, en rogne, prêt à repartir dans les coups de poing et la bagarre. C’est son créneau faut croire. Ils se retrouvent finalement sur le sol, à l’extérieur du bar, les caméras qui ne cessent de tourner, tandis que Elias voit au loin le Richie arrivé visiblement tendu comme un string, peu souriant. Qu’il ne commence pas celui-là, parce que Elias allait lui dire ses quatre vérités, entre son costume et son fouet, et sa cravate horrible. « Ca va Kieran ? » Qu’il demande, relevant la tête vers son binôme, voulant le rassurer, ça allait le faire, qu’il ne s’en fasse pas. Il est plus sensible que lui, c'est certain et il avait envie de le protéger. Cette soirée est un vrai fiasco, ça en était de trop.

Les gorilles de la production l’ont encerclé, mais cette fois-ci Kieran était parfaitement d’accord et carrément ravi. Il respire alors qu’il se fait sortir, bientôt suivi d’Elias. Il entend encore les cris au loin, dans le bar, les insultes à leur encontre aussi, puis simplement d’un habitué à un autre, à croire qu’il s’agit de l’occupation secondaire, de se battre, après celle qui consiste à traumatiser les touristes. Pas étonnant que ce patelin ne dépasse pas les 200 habitants s’ils reçoivent les intéressés de la sorte. « Vous allez bien ? » « ... » « He ho ? » « ... » Il a besoin de se calmer, Kieran et ce n’est pas quand Richie débarque comme une furie en hurlant « dégagez, allez ! ALLEZ VOUS ENTERRER POUR VOIR SI VOUS POUSSEZ. » « Que-quoi ? » À croire que l’alcool n’a pas fait que des ravages sur Elias. « OUAIS ALLEZ JOUER SUR L’AUTOROUTE POUR VOTRE JEU À LA CON. » MAIS POURQUOI TOUT LE MONDE CRIE ? Et c’est quoi ce nouveau jeu des expressions toutes pourries ? Et pourquoi ils sont si bizarres ? Faut qu’ils voient du monde ces gens-là, ils deviennent pas bien à rester entre eux. Richie se précipite vers son véhicule pour en sortir les sacs des deux hommes, les balançant par terre avec rage. « HE! » Que Kieran s’interpose, bien vite arrêté par Richie et son poing prêt à frapper, lui-même arrêté par un type de la sécurité de l’émission. « Merci pour le sac, très beau lancer. » La production s’approche finalement d’Elias et Kieran, demandant comment ils vont. Elias en fait de même et c’est un « NON ! » Affirmé, peut-être pour la première fois de sa vie, qui s’échappe d’entre ses lèvres. NON CA VA PAS DU TOUT, EST-CE QU’IL VIENT DE VIVRE LE MÊME TRUC QUE LUI ? PARCE QU’IL Y A RIEN QUI VA HEIN. La production finit par les éloigner du bar, le plus possible, pour qu’ils dorment sous tente, mais en sécurité – ils veilleront sur eux en cas de représailles. « Plus jamais je vais dans un bar, plus jamais je vais dans un bar, plus jamais je vais dans un bar. » Qu’il répète par la suite, dans la voiture, aux côtés d’un Elias encore bien trop alcoolisé pour (peut-être) comprendre ce qu’il s’est passé. Tant mieux pour lui, Kieran ne lui rafraîchira pas la mémoire.

Il n’a pas pour habitude de se faire dégager comme ça, ou pas, il s’en souvient jamais, en principe il finit plutôt sa soirée dans les bras d’une femme que dégager comme un malpropre avec des mecs aussi forts que lui. Ca lui apprendra à Sanders ! La route est longue, le silence qui ne pèse pas sur Sanders, pèse sur son binôme, il le sent bien Elias. Il le regarde d’un air, ‘désolé’ pour cette soirée en haussant les épaules, il aurait mieux fait d’écouter Kieran… La prochaine fois il l’écoutera, jusqu’à la prochaine fois… Parce qu’il en fait toujours qu’à sa tête c’est bien connu ! Une fois de plus, au lieu de se laisser entraîner dans cette misérable soirée, et ne pas y aller. Ils auraient sans aucun doute énervé Richie, mais se serait épargné ainsi toute cette galère. Et cet accoutrement ridicule, marrant de dire ça pour un policier puisque finalement il s’habille comme quand il bosse, si on lui épargne les accessoires et la cravate. Il imagine déjà le discours de la Glitters à leur compte et si ils font actuellement partie de ses petits papiers ça risque de vite changé, à moins que cela se soit passé aussi mal pour les autres, mais il ne rêve pas trop le flic. Comment faire pour faire aussi pitoyable qu’eux ? Que lui ? Il est bien trop arrogant, il ne changera donc jamais ? Ne s’assagira jamais ? Dans la voiture, repartant pour dormir sous tente, finalement ça le dérange pas de dormir dans la nature, il n’a pas peur des bêtes Elias. « Si il y a des bébêtes tu viendras pas sur moi… » Qu’il lâche, amusé, encore dans son univers de bagarre et d’alcool mais visiblement Kieran ne rigole pas le moindre du monde. Alors qu’il se parle à lui-même, et d’ailleurs il n’comprend pas vraiment ce qu’il se dit à lui-même, ou à lui d’ailleurs… Qu’importe, il ne cherchera pas à comprendre, il allait sûrement avoir un mal de tête le lendemain, mais n’y songe guère !

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