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Je regarde ma montre pour la 15ème fois, entamant une nouvelle traversée de l’escalier. Il faut que je me décide je le sais bien, il faut que je prenne une décision, que j’arrête de regarder ma montre toutes les 2 minutes en espérant que la bonne décision me tombe sur le coin de la tête. La porte de l’immeuble s’ouvre et une grand-mère en sort me regardant avec des yeux ronds. « Je peux vous aider jeune homme ? » « Non je… » Je ne vais quand même pas raconter ma vie à cette femme. Puis qu’est ce que je lui dirais ? Que je suis entrain de me demander si je dois recontacter cette fille adorable, charmante et intéressante pour lui demander de me rendre ma veste et prendre tous les risques que cela implique ou alors rentrer chez moi et laisser ma veste à l’abandon pour toujours ? Je ne vais pas lui expliquer que je me suis fait jeter comme une vieille chaussette par une femme qui porte mon enfant et que niveau confiance en la race humaine je ne suis pas bien haut… Non je ne lui explique rien et me contente de l’aide à porter son sac à commission dans les escaliers devant l’immeuble. « Je vous ai vu par la fenêtre ! Ca fait un moment que vous rodez ici, vous attendez quelqu’un ? Ou vous êtes une sorte de pervers sexuel ? » Je sens qu’elle me regarde un peu inquiète et lui adresse un sourire qui se veut rassurant. « Non je dois aller voir Sophia je suis juste… Enfin peut-être…» Elle soupire lourdement « Vous les hommes, vous êtes tellement indécis, il faut tout faire à votre place. » Je la vois faire demi tour et taper un code à la porte de l’entrée. « Allez la voir jeune homme… Sophia n’est pas une fille que vous voulez laisser s’échapper. » Je lui fais un bref sourire et entre dans l’immeuble. Plus pour lui faire plaisir que réellement parce que je suis décidé à y aller.

Comme je ne sais pas où est son appart je regarde quelques étiquettes de sonnettes avant de trouver la bonne. « Sophia Cadwell » Je devrais sonner. C’est simple pourtant, appuyer sur un bouton, il n’y a rien de plus simple. Pourtant je ne fais rien, je recommencer à marcher en long et en large cette fois dans le couloir, devant sa porte. « Tu récupères juste ta veste James… c’est qu’une récuperage de veste… » Pourtant, plus je le dis et moins je me sens le courage d’appuyer sur le bouton. Je crois que je ne vais pas le faire… je crois que c’est mieux que je quitte cet immeuble. Je ne tiens même pas vraiment  à cette veste, elle me va mal. Je pourrais bien lui la laisser, au pire elle pourra la bruler si elle est énervée que je ne l’ai jamais recontacté.

Je suis un connard en fait… C’est ça que je fais ? Je drague des femmes, je leurs passe ma veste et ensuite je me barre comme un charlatan… Non… C’est pas moi pourtant… Pourtant aujourd’hui c’est ce que je fais…

Alors que je me rapproche un peu plus des escaliers j’entends un porte s’ouvrir et me retourne me demandant si le destin va m’envoyer une deuxième grand-mère pour me faire la morale ? Mais c’est une Sophia aussi belle que dans mon souvenir qui sort de l’appartement. Nos regards se croisent et je sens cette même connexion que le soir dans ce bar. Un sourire se forme automatiquement sur mon visage bien que je me sente un peu mal à l’aise d’avoir été pris en flagrant délit. « Sophia… » Je me rapproche un peu d’elle ne sachant trop comment je dois réagir… Est ce que je dois lui tendre la main ? Lui faire une bise ? Deux ? Alors je reste bêtement devant elle les bras le long du corps sans trop me souvenir quelle position est normale en général. « Je… J’étais dans le coin et je me suis dit tu sais… Ma veste. Enfin que peut-être que si t’étais aussi dans le coin. » Oui bravo, en même temps elle habite ici il y avait des chances. « Mais je voulais pas te déranger… » Plus mauvaise excuse du monde… Mais je ne sais pas comment expliquer mon comportement autrement.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptySam 11 Juil 2015 - 18:27



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Assise sur le rebord de ma fenêtre, je dégustai un modeste plat de pâtes à la sauce pesto entre deux lectures. Tandis que ma main droite maniait avec habileté la fourchette chargée d'enrouler les spaghettis, ma main gauche feuilletait un fin dossier déposé par ma voisine dans ma boite au lettres la veille au soir. Ma voisine, Madison, st une organisatrice d'évènements ultra douée pour la décoration, et que j'ai chargée de prendre en main mon appartement. Elle ne m'avait pas caché qu'il y avait du boulot, parce que hormis mes piles de livres historiques dans tous les coins et mes petits oreillers colorés, c'est plutôt ... très épuré chez moi. La décoration d'intérieur n'avait jamais été mon fort, moi qui aurais rêvé de vivre perchée dans les arbres, dans une cabane en bois au bord d'un lac canadien. La nature, rien de plus. Autant dire que je comptais sur Madison pour cerner mes envies ; et de ce que je lisais de ses propositions, c'était vraiment le cas. Du bois clair, naturel, quelques plantes et des tons pastels pour une atmosphère scandinave qui m'enchantait. Je n'eus guère besoin de lui faire de remarques, si ce n'est pour cette petite touche taupe dans l'entrée qui ne me plaisait pas. En soi, elle avait fait un travail remarquable. Je lui écrivis un petit mot : 'ma petite génie, tu as toute ma bénédiction, c'est parfait'. Et ce, malgré le devis au montant plutôt élevé ; après tout, il était temps de faire quelque chose de très bien, quitte à investir davantage. Je posai l'assiette et les couverts dans l'évier, caressai rapidement la tête de Loukoum et attrapai mon sac à main où j'avais déposé le dossier prêt à être renvoyé à Madison. Perdue dans mes pensées, j'ouvris la porte et sursautai en découvrant une tête connue juste sur mon paillasson. « Sophia… » C'était James. Le James qui m'avait fait palpiter le coeur à toute allure lors de nos retrouvailles après ma représentation au bar ; et là, sur mon pallier, il me faisait toujours autant d'effet. L'alcool n'y était finalement pour rien. Mal à l'aise, il se rapprocha de moi avec hésitation, ne sachant que faire. Je lui adressai un léger baiser sur la joue, heureuse de le retrouver. « Je… J’étais dans le coin et je me suis dit tu sais… Ma veste. Enfin que peut-être que si t’étais aussi dans le coin. » Je ne pus m'empêcher de sourire ; sa maladresse, loin d'être source de moquerie, me plaisait. Je demeurais silencieuse encore quelques secondes. « Mais je voulais pas te déranger… » Là, il fallait réagir pour qu'il ne finisse pas par fuir dans la minute, avec sa veste et donc, sans le moindre moyen de garder le contact. « Tu ne me déranges pas du tout ! » J'avais presque crié ces mots, spontanément. Instinctivement, je portai ma main sur ma bouche et regardai aux alentours qu'aucun voisin ne m'ait entendue. Ma propre maladresse sembla dérider un peu James, qui esquissait un petit sourire - et quel sourire. « Comment vas-tu depuis ? Je ... ta veste est juste là. » Je balbutiais, cherchant désespérément les mots les plus adéquats pour poursuivre notre rencontre le plus longtemps possible. « Enfin, elle est dans mon dressing ... tu veux entrer ? » L'excuse la plus pitoyable puisque la veste en question n'était pas dans le dressing, mais trônait sur le porte manteau juste dans l'entrée. « Je peux te proposer un café, un thé à la menthe, un jus de fruit, un sirop à la violette ? » Je grimaçai, gênée de lui offrir des boissons d'enfant. « J'ai aussi toute une gamme de boissons d'adultes. » plaisantai-je en parlant évidemment d'alcool, qui me semblait pourtant déconseillé en ce début d'après-midi.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptySam 11 Juil 2015 - 20:45



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Revoir Sophia ma ramène aux sentiments que j’ai ressentis lors de notre soirée ensemble. Cette confiance qui c’est installée entre nous sans que nous n’ayons de réel pouvoir là dessus. C’est bon et effrayant en même temps mais je n’ai pas envie de fuir. Maintenant qu’elle est devant moi je n’ai plus de questionnement, juste envie de lui parler, de retrouver cette intimité, cette bulle à nous. « Tu ne me déranges pas du tout ! » Le ton de sa voix me faire rire, ou du moins amorcer un léger sourire un peu moqueur. De toute évidence elle aussi a envie qu’on se retrouve, elle semble heureuse et cette alchimie entre nous fait baisser la pression d’un coup. « Comment vas-tu depuis ? Je ... ta veste est juste là. » Oui ma veste évidement, c’est pour ça que je suis là non ? Récupérer cette veste et rentrer chez moi, ça aurait du être le plan mais maintenant qu’elle est devant moi je n’ai aucune envie que notre rencontre soit écourtée. « Enfin, elle est dans mon dressing ... tu veux entrer ? » Je plonge mon regard dans le sien m’empressant de lui répondre. « Oui enfin… Avec plaisir. » J’ai passé bien assez de temps à déambuler dans le couloir, voir une autre pièce ne me fera pas de mal. Même si c’est juste le temps qu’elle trouve ma veste. « Je peux te proposer un café, un thé à la menthe, un jus de fruit, un sirop à la violette ? » Une adorable petite grimace vient se glisser sur son visage et je la trouve encore plus mignon quand elle fait ça. J’aime sa légèreté, sa capacité à attraper mon attention même quand elle me parle de boissons. « Du sirop à la violet vraiment ? » Je rigole un peu me moquant gentiment d’elle. « J'ai aussi toute une gamme de boissons d'adultes. » Je pense qu’il est un peu tôt pour ce genre de boissons, et même si le soir où elle m’a vu j’étais en mode descente d’alcool incontrôlée je ne suis pas un gros buveur d’alcool fort en règle général. « Le sirop me semble parfait. J’ai toujours rêvé d’en boire un à la violet, du moins quand j’avais 10ans j’en rêvais. » Je la taquine un peu mais pour de vrai l’offre a retenu mon attention. « Et ce n’est pas tous le jours que j’en ai l’occasion. » J’accepte donc sa proposition et Sophia me fait rentrer dans son appartement. La décoration très simple attire mon regard. Ca ne m’étonne pourtant pas, Sophia a l’air d’une fille simple, pas le genre qui va se prendre la tête des heures sur la décoration de son appart, c’est aussi une chose que j’apprécie chez elle. Cette simplicité se sent en elle, cette façon dont elle est abordable, ouverte aux autres. « Ca fait longtemps que tu vis ici ? » Sophia est partie nous chercher à boire et en attendant je scrute un peu plus la pièce m’intéressant aux livres qui trainent un peu partout.

Quand elle revient vers moi j’attrape le verre qu’elle me tend et le lève vers elle pour qu’une fois de plus nous trinquions. Cette fois pas d’alcool à l’intérieur nous somme bien plus sage, mais je ne suis pas pour autant moins hypnotisé par elle. « Cette fois à quoi trinquons nous ? Au sirop de violet ? » Je lui offre un sourire amusé puis fait s’entrechoquer nos verres. J’aurais pu dire aux retrouvailles mais l’idée que ça en soit me met un peu mal à l’aise. J’amène mon verre à la bouche goutant ce fameux sirop avec un sourire amusé et l’impression d’être un gamin de 12ans que sa copine d’école a invité à gouter. « Ce n’est pas mauvais au final, j’ai fait un bon choix il faut croire. » Un bon choix pour le sirop mais surtout en décidant de venir ici. Je me sens bien avec Sophia… Bien mieux que ce que j’ai pu me sentir ces dernières semaines, surtout avec l’accident de mes frères.

Au vu de la chaleur nous optons pour son balcon et je la suis alors que nous allons tous deux nous appuyer contre la rambarde. Le soleil fait briller ces cheveux roux la rendant encore plus belle et je prends la parole sans trop réfléchir. « Je voulais passer plus tôt tu sais… » Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça, mais je sens comme le besoin de me justifier. « Pas pour la veste mais pour… Pour te revoir. » Mes yeux quittent les siennes, je suis un peu mal à l’aise d’aborder le sujet aussi peu délicatement, mais Sophia a le don de délier ma langue. « J’ai vraiment apprécier cette soirée avec toi et j’avais envie de te revoir j’ai juste… » Cette fois je relève la tête me tournant vers elle. « C’était comme pas le bon timing. » Et pourtant je suis là maintenant, et je n’aurais envie d’être nul part ailleurs.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyJeu 16 Juil 2015 - 1:02



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« Oui enfin… Avec plaisir. » Ces simples mots m'emplirent immédiatement de joie. Je lui ouvris grandement la porte de chez moi, oubliant même qu'il fallait que je parte incessamment sous peu au travail. J'avais cette fâcheuse - mais appréciée - habitude de faire passer l'humain avant toute chose, que ce soit mes amis avant mes tâches administratives par exemple. On a qu'une vie, alors autant en profiter ! Et ce soir, je n'accueillais pas n'importe qui chez moi. « Du sirop à la violette vraiment ? » Je grimaçais, gênée qu'il me répète ma proposition très ... enfantine. « Tu n'aimes pas ? » Mais je parvins rapidement à déceler un sourire complice sur le visage de James. Un sourire qui me soulageait grandement. « Le sirop me semble parfait. J’ai toujours rêvé d’en boire un à la violette, du moins quand j’avais 10ans j’en rêvais. » Je riais discrètement, préparant nos boissons secrètes principalement à base de sucre, que l'on ne devait trouver, dans tout Brisbane, que dans mon appartement. Je quittai mon invité quelques minutes pour préparer l'elixir depuis ma cuisine, d'où j'entendais ses paroles. « Et ce n’est pas tous les jours que j’en ai l’occasion. » Un sourire s'installa au coin de mes lèvres rouges, sans pouvoir repartir. J'étais finalement presque fière d'avoir osé lui proposer ce sirop qui avait bercé mon enfance - c'était d'ailleurs sûrement la seule chose positive que j'avais retenue de l'orphelinat. « Ca fait longtemps que tu vis ici ? » entendis-je depuis la porte de la cuisine ouverte, que je quittais prestement pour rejoindre James dans le salon. « Dans cet appartement ? Depuis deux-trois ans, si je ne m'abuse. Mais je te l'accorde, il y a encore une impression d'emménagement ici, avec quelques piles de livres et quelques cartons par-ci, par là. J'ai des efforts à faire de ce côté là. » Et c'était peu dire. Après une petite fouille discrète dans un tiroir rempli de babioles, je lui tendis son verre. « TADAAAA ! » criai-je pleine d'espoir, en glissant dans nos verres deux petits parapluies pailletés. « Comme ça, c'est encore plus kitsch. » Il fallait jouer cette carte à fond.

« Cette fois à quoi trinquons nous ? Au sirop de violette ? » Je roulais les yeux vers le ciel, cherchant la meilleure occasion. « Cela me semble être un excellent choix ! » J'avais des tas d'autres raisons en tête, mais je ne voulais pas m'emballer face à lui, qui demeurait quelque peu mystérieux. Etait-il vraiment là pour sa veste, ou avais-je décelé à raison qu'il cherchait le meilleur moyen de me revoir ? « Ce n’est pas mauvais au final, j’ai fait un bon choix il faut croire. » Je lui souris, fière de lui avoir fait vivre cette découverte sucrée, qui nous permettait subitement de prolonger notre entrevue.

Machinalement, j'ouvris la vitre menant sur le balcon et nous nous y installâmes, côte à côte contre la rambarde. J'ignore si c'est la chaleur, les doux rayons de ce soleil de Juillet ou notre complicité déjà engagée depuis notre rencontre, mais contre toute attente, James semble bien plus sérieux qu'auparavant. « Je voulais passer plus tôt tu sais… » Je n'osai pas le regarder, tandis que lui continuait de s'expliquer en cherchant mon regard. « Pas pour la veste mais pour… Pour te revoir. » Cette fois, je sentis qu'il a détourné les yeux. J'en profitai pour relever la tête et regarder son visage, ses mimiques, ses réactions. Mon coeur battait la chamade. Pourquoi me disait-il tout ça d'un coup ? « J’ai vraiment apprécier cette soirée avec toi et j’avais envie de te revoir j’ai juste… » Perdue, mais incroyablement touchée, je demeurais silencieuse. Mes mains tremblaient légèrement sous le coup de l'émotion. Madison n'avait peut-être vraiment pas tort quand elle parlait de coup de foudre. « C’était comme pas le bon timing. » Nos regards finissent par se rejoindre. Je suis aussi gênée que flattée, il faut l'avouer. Mais au delà des apparences, je sens que mon coeur se serre dès que des sons sortent de sa bouche, dès que son regard - si mystérieux, si intense - se pose sur moi. « J'espérais tellement que cette veste te ramène ici. » avouai-je à mon tour, dépassée par les évènements. En d'autres circonstances, j'aurais sûrement jouer un jeu de séduction en conservant une part de mystère, comme cela avait été le cas récemment, mais ... je n'y parvenais pas. Il faisait exploser ma sincérité, brisant toutes les barrières que je me fixais habituellement. « J'aurais aimé que ce soit un meilleur timing ... mais j'ai vraiment passé une excellente soirée, moi aussi. » J'ai l'impression que son regard me perce, qu'il lit en moi et que je ne peux rien lui cacher. Pour tout avouer, cela m'effraie un peu. « J'espère être parvenue à t'aider ce soir là, même un tout petit peu. » murmurai-je à demi-mot. Parce que lui m'avait aidé. Lui m'avait aidé à garder foi en l'homme, en la découverte de soi, de l'autre et plus encore. « Je peux être là si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais. » Je le connaissais à peine, et voilà que je lui proposais ma compagnie, sans même savoir s'il en aurait réellement envie - ou besoin.

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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyLun 20 Juil 2015 - 1:50



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C’est mon verre en main que je la suis sur son balcon. Je sourire encore bêtement en regardant les petits parapluies pailletés qu’elle nous a collé au milieu du verre me donnant au choix : L’impression d’être en vacance au bord de la plage ou alors d’avoir perdu quelques années et d’être de retour à un goûté d’anniversaire de maternelle. Peut-importe au fond la sensation me plait bien, et plus que tout j’ai la plus charmante des compagnes pour savourer mon breuvage.  Entre nous le ton est plutôt jovial, les conversations restent relativement frivoles et je ne sais alors pas pourquoi je ressens le besoin de me justifier. Sophia ne m’a fait aucun reproche, pas même une petite remarque sur le fait que j’ai mis plusieurs semaines à venir récupérer cette veste, alors que j’avais sans aucun doute semblé décidé à la revoir au plus vite le soir de notre rencontre. Et je l’étais à ce moment là, parce qu’elle avait rendu ma soirée plus douce et que l’espace d’un instant seule cette complicité se créant entre nous avait semblé compter. Puis la vie avait repris son cours et la réalité était en fait un peu plus compliquée… Je n’étais pas sûr de vouloir lier Sophia à ce chaos que pouvait parfois être mon quotidien.

Je finis ma phrase avec peine, mon regard cherchant le sien pour essayer d’y lire quelque chose. Mais une fois plongée dans le sien je ne ressens que l’intensité de ce moment. Sa beauté me paralyse presque, me faisant oublier tout ce que je viens de dire. « J'espérais tellement que cette veste te ramène ici. » Je sens mon cœur s’accélérer dans ma poitrine alors que mon regard ne peut quitter le sien, il me semble qu’un léger sourire vient se glisser sur mon visage mais au point où j’en suis je suis incapable de vraiment réaliser. « J'aurais aimé que ce soit un meilleur timing ... mais j'ai vraiment passé une excellente soirée, moi aussi. » Evidement elle n’est pas la seule, et je ne peux m’empêcher de me dire que Sophia dans d’autres circonstances auraient pu être la femme parfaite pour moi. Du moins quand je la regarde c’est ce qu’il me semble voire. « J'espère être parvenue à t'aider ce soir là, même un tout petit peu. » Cette fois je laisse consciemment mon sourire apparaître. « Tu l’as fait Sophia, sans doute beaucoup plus que ce que tu ne crois… Je n’pensais pas… Je croyais venir dans ce bar pour noyer ma peine au lieu de ça je t’ai rencontré et tu m’as apporté un peu de bonheur… Un peu de couleur alors que je voyais les choses en noir. C’était plus que ce que je n’aurais pu imaginer… » Je hoche la tête pour appuyer mes paroles. « Je peux être là si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais. » Je sais que c’est fou, qu’on se connaît à peine et que je devrais me demander pourquoi cette fille me fait une telle proposition. Mais je ne suis pas choqué, pas étonné, je suis juste touché. Machinalement je me mords un peu l’intérieur de la bouche, cherchant les mots pour lui répondre mais je ne les trouve pas. Au lieu de ça, ma main caresse légèrement son avant-bras avant d’aller capturer ces doigts que je serre fermement entre les miens. Puis je remonte nos mains enlacées jusqu’à ma bouche pour déposer un léger baiser sur la dos de la sienne. « Merci Sophia. » C’est tout ce que je trouve à dire.

Un léger silence s’installe entre nous alors que mon regard retrouve l’horizon ma main toujours dans la sienne. Ce n’est pas pesant, pas vraiment dérangeant juste comme un moyen de digérer ce que nous venons de nous dire. Puis alors que je tourne mon regard vers elle je sens comme une envie de rire s’emparer de moi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, un peu comme un rire nerveux, ou alors simplement c’est cette situation qui me fait rire, deux presque inconnus sur un balcon avec cet net intérêt l’un pour l’autre et ce timing de merde. Je commence alors à rire un peu, puis que je sens que Sophia se retient de ne pas faire de même. C’est un peu idiot mais ça fait du bien et ma main finit par lâcher la sienne alors que je me laisse envahir par cette envie de rire. « C’est… » Je peux à peine finir un phrase tellement je ris maintenant. « Totalement stupide. » Heureusement pour moi, le rire est plutôt contagieux et je ne suis pas seul à rigoler bêtement. « Jamais. » Je repars de plus belle « Jamais. » Je tente de respirer un coup alors que mon regard croche le sien ce qui a le don de ma calmer un peu. « Jamais je n’ai vécu un truc comme ça. » Cette fois plus de rire, plutôt une constations. Pourquoi je me sens si irrémédiablement attiré par cette fille ? Et surtout, pourquoi je ne me laisse pas aller ?

Mon regard dévie dangereusement sur ces lèvres, maintenant que l’ambiance est à nouveau plus calme, je me donne l’impression d’être un peu fou. Et peut-être que je lui suis, ou alors c’est cette fille qui me rend fou, qui m’envoute. Il me semble que son corps m’appelle, qu’elle en a envie autant que moi et je ne peux pas me retenir – je ne veux pas. Je me rapproche alors dangereusement d’elle, comme au ralentie et nos lèvres se trouvent. Je passe délicatement une main dans son dos alors que je goute à la saveur de son baiser. Envoutant, il n’y a pas d’autre mot, je me laisse enivrer par la crasse de sa langue alors que d’une légère pression dans le bas de ces reins je réduis le mince espace qu’il restait entre nous deux corps pour que nous nous retrouvions totalement. Je suis envouté, charmé et totalement à elle pour cet instant de partage. Rien d’autre n’existe.

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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyMar 21 Juil 2015 - 16:35



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Notre rencontre avait été digne d'un film hollywoodien : deux âmes en peine - l'une plus que l'autre - et un sauvetage inattendu grâce à des sentiments foudroyants. Evidemment, comme dans tout bon film, il y a des rebondissements, des obstacles : le nôtre était la rupture de James. En d'autres circonstances, je ne doutais pas un seul instant que nous aurions déjà sauté le pas : mais aurait-ce finalement été une meilleure situation ? N'aurions-nous pas risqué de passer l'un à côté de l'autre juste en profitant d'une soirée charnelle ? Je croyais au destin, au fait que les choses se passent parce qu'elles doivent arriver à tel endroit, à tel moment, et avec telle personne. Cette soirée là, cet homme accoudé à ce bar, le coeur lourd, aurait pu réclamer un énième shooter et tomber d'ivresse sur le sol (mouhaha). Quant à moi, je serai rentrée à redcliffe satisfaite de ma prestation, mais terriblement seule. Au lieu de ça, j'avais retrouvé James, ce beau brun qui avait déjà attiré mon attention lors de l'apéro chez Jamie. À l'époque, il était en couple et rien ne présageait que son histoire se terminerait - mais l'on ne sait jamais vraiment ce qu'il se passe dans les chaumières de nos voisins. Toujours est-il que nos retrouvailles dans ce bar m'avaient touchées en plein coeur ; et il semblait que ce soit amplement réciproque. « Tu l’as fait Sophia, sans doute beaucoup plus que ce que tu ne crois… Je n’pensais pas… Je croyais venir dans ce bar pour noyer ma peine au lieu de ça je t’ai rencontré et tu m’as apporté un peu de bonheur… Un peu de couleur alors que je voyais les choses en noir. C’était plus que ce que je n’aurais pu imaginer… » Je baissais la tête, les joues rosies par ce doux compliment. Je n'avais pourtant pas fait grand chose, si ce n'est apprendre un peu à le découvrir et me laisser moi-même aller, à mon plus grand étonnement, à quelques confidences. Les seuls mots qui sortirent de ma bouche à cet instant furent pour l'assurer de ma présence à ses côtés, peu important la raison. Son regard ne trompait pas : à son tour, il était touché. Silencieusement, et comme si des actes valaient plus que des paroles, il glissa sa main sur mon avant-bras jusqu'à entrelacer ses doigts dans les miens. Mes battements de coeur s'accélérèrent, davantage encore lorsqu'il déposa un léger baiser sur le dos de ma main. « Merci Sophia. » C'est ironique pour une orpheline comme moi, mais j'aurais vendu père et mère pour revivre cet instant encore et encore.

Nous demeurons silencieux pendant quelques instants, observant d'un oeil inattentif le paysage qu'offrait la vue depuis mon balcon. Sans la moindre raison, je décèle dans le regard que me renvoie James une petite lueur malicieuse... grandissante. Ses yeux se plissent avant de laisser échapper un fou rire. « C’est… » Il ne parvient à continuer sa phrase tant il est hilare. Un sourire jovial, radieux illumine mon visage de porcelaine. « Totalement stupide. » Son rire est si contagieux qu'il ne me faut guère plus de temps pour l'accompagner. « Jamais. » Il repart de plus belle, tandis que je lutte pour reprendre un tant soit peu de sérieux - ce qui ne semble pas vraiment fonctionner ... « Jamais. » ... jusqu'à ce que ses iris se replongent dans les miens. Mon léger sourire disparait progressivement, comme si le temps s'arrêtait et que je vivais l'instant le plus important de toute ma vie. « Jamais je n’ai vécu un truc comme ça. » Le temps est suspendu. Je n'entends plus le moindre bruit, je ne vois plus que lui. Lui qui s'approche dangereusement de moi. Mon coeur bat la chamade. Il se rapproche si près que nos lèvres se touchent ; cette fois, j'ai l'impression que mon coeur va bondir hors de ma poitrine. Des papillons s'emparent de mon ventre et mon esprit s'envole comme une plume virevoltant dans le vent. Il réduit le mince espace qu'il restait encore entre nous jusqu'à ce que nous soyons presque collés l'un à l'autre. Je perds le contrôle de mes cinq sens, ou alors je décuple leur puissance. Je glisse mes mains sur sa nuque pour profiter davantage de ce baiser que j'aurais souhaité éternel. Ses lèvres douces, son parfum, ses mains brulantes, son assurance ... j'ignore ce qu'il me rend aussi folle chez lui, certainement tout. Je n'ai jamais ressenti de sentiments d'une telle puissance, me faisant perdre tout lien avec la réalité. Tout me semble incroyablement irréel, jusqu'à ce qu'un éclair de lucidité me traverse. « Je ... je suis un peu perdue. » murmurai-je en m'éloignant sensiblement de ses lèvres. Ce fut sans doute la chose la plus difficile que de résister à la tentation de recommencer, encore et encore. J'ouvris les yeux, me mordis légèrement la lèvre inférieure comme pour réfréner mes désirs les plus intenses. « Je crains qu'on fasse une bêtise ... » Je coupai ma phrase, l'esprit embué par cette situation inédite, avant de me rendre compte de ma maladresse. « Enfin, que ça aille trop vite. » Pitié, qu'il n'ait pas cru que je faisais marche arrière. Je me détachai lentement de lui, posant mes mains sur ma propre nuque, gênée de mettre fin à cet instant si délicieux. « Je ... » Le regard fixé au sol, je ravalai ma salive et inspirai profondément pour me donner la force nécessaire. « Je ne veux pas juste être celle qui te fera tourner la page, je n'en aurais pas le courage. » J'espérais qu'il me comprenne, qu'il ne me prenne pas pour une psychopathe amoureuse du premier venu. Mais plus encore, je priais pour qu'il voit en moi la belle histoire d'amour, le conte de fées, que je voyais en lui.

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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyMer 22 Juil 2015 - 21:51



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Notre baiser et un doux mélange de passion et de douceur, à cet instant précis il me semble que j’ai besoin d’elle comme de l’air que je respire, mes bras se referment sur son corps alors que j’ai l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine tellement il bat fort. Qu’est ce que je suis entrain de faire ? Je n’en ai aucune idée, je suis comme ivre, comme si mon corps ne m’appartenait plus, qu’il était sien. Mais pourtant je la sens déjà s’éloigner de moi, ses lèvres se décollent des miennes et je reste comme en suspend. « Je ... je suis un peu perdue. » Mes yeux s’ouvrent et mon regard plonge dans le sien, je voudrais faire comme si je n’avais pas entendu mais son questionnement me ramène aux miens, à la façon dont j’agis et ce que ça peut laisser penser de moi et de mes intentions. « Je crains qu'on fasse une bêtise ... » J’ai l’impression que ses mots me glacent d’un coup, d’ailleurs je me sens prendre un peu de distance, nos  corps se décrochent l’un de l’autre, nous finissons par rompre tout contact entre nos chairs. Machinalement, je me passe une main sur les lèvres alors que mon regard n’a pas quitté le sien, je peux encore sentir son gout et ce simple constat me donne une envie irrésistible de recommencer, mais je ne fais rien. « Enfin, que ça aille trop vite. » J’hoche la tête comme si je comprenais mais mon esprit est encore embué par le baiser que nous venons d’échanger, je suis comme incapable de prendre du recule sur la situation. « D’accord. » C’est le seul mot que je peux prononcer mais en vérité une impression de solitude commence à m’emplir, comme si j’avais maintenant besoin d’elle pour me sentir entier…

« Je ... » Son regard quitte le mien pour se river sur le sol alors que mon ventre se noue à l’idée qu’elle puisse me demander de partir – de lui laisser de l’air. « Je ne veux pas juste être celle qui te fera tourner la page, je n'en aurais pas le courage. » Mon souffle semble se couper d’un coup – net – alors que j’entends ces mots. Je me sens comme touché en plein cœur, comme si une fois de plus Sophia avait vu en moi sans que je n’ai besoin de parler. « D’accord. » Une fois de plus je hoche la tête sans savoir quoi rajouter, j’aimerai lui dire que j’ai besoin d’elle mais je sais qu’elle mérite mieux que ça, je sais qu’elle pourrait être la fille parfaite et c’est peut-être ce qui me fait peur. Peur de ce que je pourrais un jour ressentir pour elle si je lui laisse cette place, alors que tout foutre en l’air dès le début semble tellement plus simple… « Tu as raison tu mérites mieux que ça… » Le problème c’est que je ne sais pas si je pourrai vraiment lui offrir mieux. Pourtant en regardant Sophia la seule pensée qui me vient est celle que sa voisine m’a soufflée à l’oreille. « je ne peux pas laisser une fille comme ça m’échapper. » Sophia a su dans le pire de mes moments me donner l’impression d’exister et je ne crois jamais avoir ressentit ça avec aucune autre femme. Cette impression de compter, d’être… Différent. « Je voulais pas forcer les choses tu sais j’ai juste… » J’ai cru qu’elle en avait envie autant que moi, ou alors c’est plus que ça… C’était comme un besoin. « Je sais pas comment gérer tout ça… » Je devrais sans doute être plus claire, je sais que vu de dehors tout ça n’est qu’une simple rupture, une peine de coeur mais dans mon cas je sais que c’est bien plus que juste la fin du relation. C’est un mode de fonctionnement qu’il faut que je change et ce n’est pas simple. « Je fais toujours ce genre de choses je m’accroche aux gens comme à des bouées ! Dès que les choses tournent mal dans ma vie je prends la fuite, je comble avec autre chose et c’est… » J’ai de la peine à trouver mes mots. Comme si je réalisais uniquement maintenant après toutes ces années à quel point mon mode de fonctionnement est mauvais. « C’est super con parce que… Ca aide un moment et après… C’est comme pire… » Je peux pas parler de Ian, pas parler de mon frère pas encore, je m’en sens pas le courage mais je sais pourtant qu’il est l’élément déclencheur de tout ça. Qu’après sa mort j’étais tellement au fond du trou que j’ai attrapé la première branche qui me permettait d’en sortir et cette branche c’était Savannah, Savannah et cet amour que j’avais cru sincère et qui m’explosait aujourd’hui à la figure faisant comme revenir tout ce que j’avais compensé avec notre relation. « Je regardais ce film nul la dernière fois… Enfin j’ai voulu rendre service à des voisins et j’ai gardé leur pré-adolescente et donc elle voulait voir ce film sur des ados qui ont le cancer et qui tombent amoureux bref c’était… » Je rigole légèrement me passant un main dans la nuque. « C’était vraiment niais mais il avait cette citation d’un livre qu’ils utilisaient qui m’a marquée : « La souffrance exige d'être ressentie » et je pense que c’est sans doute vrai, le soucis c’est que je sais pas comment faire pour y arrive, je sais pas comment faire pour pas me faire… » Je fais une légère pause cherchant le regard de Sophia avant d’ajouter. « Submerger… » Je me sens tellement vulnérable – à cet instant – face à cette femme, mes émotions à nues comme ça. Je ne me souviens pas avoir un jour osé être aussi sincère avec quelqu’un, parce que je sais que les gens n’ont pas vraiment envie de savoir, envie d’entendre cette détresse absolue qui peut parfois m’habiter.  Oser montrer cette détresse à quelqu’un, la vrai celle qui se cache bien plus profond que la dépression latente qui semblait m’atteindre après la mort de mon frère c’est trop pour bien des gens. Pourtant avec Sophia j’ose me montrer faible et c’est effrayant et en même temps ça me fait du bien.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyJeu 23 Juil 2015 - 17:59



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Ce que je redoutais intensément arriva. « D’accord. » me répéta James à deux reprises, tandis que je tentai d'expliquer la raison de mes réticences soudaines. Plusieurs vagues de sentiments surgissent en moi ; de la honte, en premier lieu, de la honte d'oser stopper tout ce bonheur naissant. De la gêne, ensuite, de ne pas être à la hauteur. Puis de la crainte, une crainte dévorante qu'il se braque et qu'il me fuit une bonne fois pour toutes ; après tout, je serais la seule coupable de ce désastre. « Tu as raison tu mérites mieux que ça… » Comment ça, je mérite mieux ? « Non pas du tout, c'est pas ce que je voulais dire ... » Je n'eus guère le temps de lui expliquer que je ne sentais pas à la hauteur tant sa rupture était récente, que j'étais trop faible sentimentalement parlant pour résister à la douleur d'être le pansement ;  pas parce que James cherchait à tourner la page - je n'étais pas dans son esprit - mais parce que les sentiments que je ressentais pour lui étaient tout à fait inédits. Inédits et terrifiants. Alors à savoir qui de nous deux méritent plus l'autre ... « Je voulais pas forcer les choses tu sais j’ai juste… » Il marque une pause, comme s'il cherchait à poser les mots les plus justes. « Je sais pas comment gérer tout ça… » Mon estomac se noue. « Je fais toujours ce genre de choses je m’accroche aux gens comme à des bouées ! Dès que les choses tournent mal dans ma vie je prends la fuite, je comble avec autre chose et c’est… » Je mourrais d'envie de lui crier que je me fichais d'être sa bouée, que je voulais seulement être là pour lui, pour lui redonner le sourire même dans les moments difficiles comme lors de notre seconde rencontre au bar jazzy. En mon for intérieur, je lui glissais des paroles rassurantes. Mais face à lui, mes lèvres demeuraient scellées. « C’est super con parce que… Ca aide un moment et après… C’est comme pire… » Inquiète, compatissante, mes yeux se plissèrent légèrement, formant deux sillons entre mes sourcils. D'un geste naturel, je vins poser ma main sur le haut de son bras pour le frictionner légèrement, et, peut-être, lui donner le courage de se confier jusqu'au bout - ou du moins, jusqu'à ce qu'il se sente un peu plus léger. J'ignorai si c'est ce geste qui lui revigora l'esprit, mais il sembla sensiblement se détendre. « Je regardais ce film nul la dernière fois… Enfin j’ai voulu rendre service à des voisins et j’ai gardé leur pré-adolescente et donc elle voulait voir ce film sur des ados qui ont le cancer et qui tombent amoureux bref c’était… » Sa main vint caresser sa nuque tandis qu'il laissa échapper un léger rire gêné. « C’était vraiment niais mais il avait cette citation d’un livre qu’ils utilisaient qui m’a marquée : « La souffrance exige d'être ressentie » et je pense que c’est sans doute vrai, le soucis c’est que je sais pas comment faire pour y arrive, je sais pas comment faire pour pas me faire… » Je n'étais jamais demeurée aussi longtemps silencieuse qu'avec lui, tant je lui prêtais une oreille attentive. James chercha mon regard, qu'il trouva aisément. « Submerger… » Je sens de suite qu'il fait preuve d'un grand courage de se dévoiler ainsi devant moi, cette femme qu'il ne connaissait que très peu et qui ressentait quelque chose de fort pour lui. Sans la moindre réflexion, je vins me blottir contre James. Ma tête reposait sur son torse et mes bras l'entouraient fermement ; parfois, des actes valent mieux que des mots, et j'espérais en être aujourd'hui la preuve. Je lui caressai lentement le dos, profitant de chaque seconde de cette parenthèse intime réconfortante, avant de me détacher doucement de lui. « Et moi, étant petite, j'ai lu qu'on "risque de pleurer un peu si on s'est laissé apprivoiser". » Cette référence au Petit prince, que j'avais dévoré à l'orphelinat comme si j'en étais la protagoniste, m'était toujours restée en tête. « Tu n'as pas à craindre d'être submergé. » Je tente d'éclaircir mes propos. « Pas si je reste à tes côtés. » Je lui adresse un sourire timide. Je n'en reviens pas moi-même d'oser lui dire cela, comme si je lui faisais déjà une déclaration d'amour. C'est plus fort que moi, plus fort que la raison. « Je vais te jeter des petits rayons de bonheur tous les jours, promis. Et on pourrait commencer par ... préparer des cookies maison. » dis-je pour détendre un peu l'atmosphère, un sourire malicieux pendu aux lèvres. James avait besoin d'écoute, de temps, de se retrouver soi-même parfois, mais rien n'était plus bénéfique qu'une bataille de farine.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptySam 25 Juil 2015 - 23:24



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Le contact de sa main sur mon bras semble me redonner un peu de courage, celui d’aller jusqu’au bout, de livrer une partie de mes frayeur à cette femme que je connais à peine. Je ne saurais pas dire pourquoi elle, avec Sophia c’est comme une évidence, les mots sortent avec fluidité. Elle me donne l’impression de pourvoir être moi sans avoir peur de son regard – c’est une sensation que j’ai peu souvent connue et je me laisse happer par tout ça. Nos regards profondément encrés l’un dans l’autre alors que je prononce ce dernier mot qui m’arrache presque la gorge. Le dire à haut vois me donne l’impression que jamais je ne pourrais faire plus qu’aborder cette idée tellement je me sens mal à se moment précis. Puis son corps se rapproche de moi, elle m’offre cette étreinte donc j’ai tant besoin. Je ne demande rien de plus, ce contact rassurant qui me donne l’impression de ne pas être seul… Je ne le suis pas, pas quand je suis avec elle tout du moins et je me laisse aller, posant une main dans sa nuque alors que je resserre mon autre bras autour de son corps. Je voudrais rester comme ça pour toujours, avec cette sensation de plénitude mais elle finit tout de même par se séparer de moi. « Et moi, étant petite, j'ai lu qu'on "risque de pleurer un peu si on s'est laissé apprivoiser". » Evidement je reconnais la citation et un mince sourire vient se glisser sur mon visage. « Tu n'as pas à craindre d'être submergé. Pas si je reste à tes côtés. » Je sens mon cœur battre un peu plus vite dans ma poitrine et la sincérité de ces mots me transpercer l’âme. « Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter de te rencontrer Sophia, mais je le referais sans hésiter, des milliers de fois… » J’ai peur c’est sur… Mais je crois qu’il faut que je prenne le risque de faire confiance à cette fille. De toute façon elle a déjà envahi mon cœur alors que je la connais à peine… « On devrait faire les choses dans l’ordre… Commençons par apprendre à nous connaître… A être des amis. » Je sais que c’est un peu cliché mais au final elle a raison, il ne faut pas que nous brusquions les choses. Parce qu’on pourrait bien être déçus, peut-être qu’elle ne supportera pas le fait que je chante comme une casserole ou alors qu’elle n’aimera pas mon lapin… Il y a tellement de choses bien  plus compliqué que cette attirance qui semble nous pousser l’un vers l’autre et apprendre à nous connaître semble être le premier pas – absolument évident – à faire.


« Je vais te jeter des petits rayons de bonheur tous les jours, promis. Et on pourrait commencer par ... préparer des cookies maison. » Cette fois un sourire sincère vient se dessiner sur mon visage ! « Des cookies ! Tu veux décidément me faire retomber en enfance ma parole ! » Pourtant je hoche la tête gaiment pour affirmer que je suis pour l’idée. Nous finissons nos verres et retournons tous deux à l’intérieur. « C’est toi le chef Sophia, considéré moi comme ton commis. » J’enfile un tablier qu’elle me tend et me dis qu’on doit être bien beaux tous les deux avec nos petits tablier à fleur. « Alors par quoi on commence chef ? » Elle me donne quelques taches à faire et je commence à m’exécuter avec entrain. Alors que je suis dans l’action je me tourne vers elle pour la regarder. « Tu as déjà été amoureuse Sophia ? » Okay c’est un peu cash comme question et à peine sortie je la regrette, pourtant quand son regard interrogateur se pose sur moi je lève innocemment les mains au ciel. « Quoi ? C’est le genre de question que des amis se posent non ? » Evidement c’est un moyen détourné de savoir où en est sa vie sentimentale, parce que si elle connaît quelques détails de la mienne je ne connais pour ma part rien en ce qui concerne ce pan de sa vie. « Des amis curieux. » rajoutais-je avec un petit sourire malicieux. Faire des cookies en parlant d’amour qui dit mieux ?
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyMar 28 Juil 2015 - 15:54



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Manier les mots avec délicatesse et démagogie n'a jamais vraiment été mon point fort ; moi, mon truc, c'était la maladresse. J'avais ce don inné pour mettre les pieds dans le plat dans les situations les plus délicates, à rire nerveusement lors de tragiques évènements, et d'autres péripéties honteuses. Mais auprès de James, tout semblait naturel, sans embuche. Si nous étions encore au stade de la découverte de l'autre, son aura m'apaisait, me donnait l'envie d'aller vers lui sans me poser de questions, sans penser au "quand dira-t-on". Notre étreinte, pleine de tendresse, aurait pu durer des heures. « Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter de te rencontrer Sophia, mais je le referais sans hésiter, des milliers de fois… » Je laissai échapper, malgré moi, un léger souffle de bien-être. « Tu mérites bien plus encore ... » C'était un mec en or, et il semblait l'ignorer. De mon côté, je craignais de ne jamais pouvoir être à la hauteur mais il était trop tard pour que ma peur prenne le dessus tant mes sentiments étaient intenses. J'avais l'étrange impression que nous nous connaissions depuis des années, ou que nous avions vécu enfermés dans une maison vingt quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept, comme dans ces télé-réalités à la noix. En somme, que depuis nos retrouvailles au bar, nous ne nous étions jamais quittés. Sans doute avais-je aussi cette impression parce que j'avais secrètement porté sa veste chez moi, le soir, quand l'envie me prenait d'humer son parfum. « On devrait faire les choses dans l’ordre… Commençons par apprendre à nous connaître… A être des amis. » Il me plut instantanément que James prenne les choses en main, comme s'il avait compris ce qui se tramait dans mon esprit : je mourrais d'envie de faire danser mes lèvres sur les siennes et de me blottir contre lui, mais je devais me retenir et apprendre davantage à le connaitre, pour poser des bases solides à notre histoire naissante.

« Des cookies ! Tu veux décidément me faire retomber en enfance ma parole ! » Je ris à gorge déployée avant de reprendre mon sérieux, en le menaçant de ma cuillère en bois. « Ose me dire que mon côté enfantin ne te plaît pas ! » Je le menaçais davantage, ironiquement bien sûr, tel un chevalier (très) débutant. « C’est toi le chef Sophia, considéré moi comme ton commis. » J'acquiesce en hochant lentement la tête, les yeux fermés et les mains jointes comme pour une prière, à la chinoise. « Je préfère ça, jeune padawan. » Je lui tendis un tablier à fleurs - le pauvre, il subissait une activité enfantine et féminine. « Alors par quoi on commence chef ? » Je réfléchis quelques instants et sortis les ingrédients nécessaires à la confection de notre recette. Je fis préchauffer le four et annonçai-je très solennellement : « Un oeuf, une cuillère à café d’extrait de vanille et 50 g de beurre salé fondu, tu prépareras. » Je m'amusais à imiter Yoda en pesant, de mon côté, la farine et le sucre vanillé. « Tu as déjà été amoureuse Sophia ? » Cette question me surprit tellement - elle était tout à fait hors de propos dans notre discussion - que j'arrêtai toute activité pour regarder James. « Quoi ? C’est le genre de question que des amis se posent non ? » Il avait raison, après tout.« Des amis curieux. » Cette fois, la tête baissée, je ne pus retenir un sourire malicieux. « Quand j'avais huit ans, ça compte ? » Je sentis que ma tentative pour échapper à sa question n'avait pas fonctionné. « Si c'est ressentir ce que je ressens avec toi, alors non, je ne l'ai jamais été. » Les mots étaient sortis de ma bouche sans que je ne puisse les retenir. Mes joues rosies prouvaient ma sincérité, alors que je lui annonçai à demi-mot qu'il avait été le coup de foudre de ma vie, moi qui ne croyais pourtant pas à ces idioties avant notre rencontre.

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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyMar 28 Juil 2015 - 20:21



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Je ne peux pas croire qu’on va faire de cookie. Il me semble que ça fait une éternité que je n’en ai pas fait. Mon père avait pour habitude de nous rappeler à quel point sa femme était une bonne pâtissière du coup après sa mort il c’était fait pendant des années un devoir de nous initier à cet art, de manière à voir si l’un de nous avait attrapé la fibre pâtissière de notre mère. Un chose était sûr la réponse à cette question n’était pas James. J’étais bien plus doué pour me chicaner avec mes frères et leur envoyer la farine à la figure alors qu’Elizabeth nous rabâchait que « du blé était mort pour nos âneries » sans doute plus pour qu’on lui prête attention que pour autre chose. Car un fois prise dans la bagarre, se défouler sur Thomas semblait plus important que le pauvre blé mourant. Evidement ça faisait maintenant des années que nous n’avions plus fait de pâtisserie ensemble mais j’en gardais toujours ce doux souvenir de taquineries alors réitérer l’expérience avec Sophia avait quelque chose de vraiment agréable. « Ose me dire que mon côté enfantin ne te plaît pas ! » « Ca serait mentir. » Mais il me semblait à cet instant précis que tout me plaisait chez Sophia. C’est peut-être ce qui était aussi effrayant, l’idée que je découvre chez elle des choses sur lesquelles je ne serrais pas capable de passer et pire encore que ça soit elle qui en découvre sur moi. J’avais beau avoir la sensation de la connaître depuis toujours la vérité était tout autre. Pour autant je me lançais dans cette histoire la tête la première, ou du moins dans la confection de ces cookies même si il me semblait plus judicieux que la belle rousse mène les actions. « Je préfère ça, jeune padawan. » Sa référence me fit esquisser un sourire alors que j’enfilais mon magnifique tablier, si après ça elle me trouvait encore une once de masculinité c’est que je devais lui plaire plus que ce que je m’imaginais. « Un oeuf, une cuillère à café d’extrait de vanille et 50 g de beurre salé fondu, tu prépareras. » Je la regardais d’un air étonné s’agiter dans la cuisine. « Tu connais la recette par cœur ? T’es sérieuse ? » Je m’étonnais un peu mais au final je trouvais ça encore plus attachant. « Est-ce que je devrais rajouter gourmande à la liste de tes qualités ? » Je n’avais jamais été fan des femmes qui se privent bien que je puisse comprendre la pression de la société. Mais franchement manger un bon repas face à un assiette de salade me faisait toujours mal au ventre.

Pourquoi alors que l’ambiance c’était réchauffée j’avais posé cette question ? Peut être que la sensation familière de mettre la main à la pâte m’avait un peu embrouillé l’esprit ou alors j’avais simplement envie d’en savoir plus sur la vie amoureuse de Sophia. C’était sans doute un peu tôt et carrément hors contexte mais je n’avais jamais prétendu être de ceux qui restent dans le droit chemin. « Quand j'avais huit ans, ça compte ? » Je secouais la tête amusé. « L’amour c’est l’amour ! » Dis-je en riant légèrement. Evidement je nous savais tous les deux conscients qu’à 8ans on ne définit pas l’amour comme lorsque l’on est des adultes… Ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut pas exister. « Si c'est ressentir ce que je ressens avec toi, alors non, je ne l'ai jamais été. » Mon cœur sembla rater un battement en entendant ces mots alors que mon regard plongeait dans le sien puis comme pour rattraper ce battement loupé il se mit à tambouriner dans ma poitrine à vive allure. « Wouah… » Furent les seules mots que je sus prononcer. Peut-être avait-elle raison, peut-être que tout cela allait un peu trop vite pour moi. « Je ne suis pas sûr que ça soit le genre de réponse que se donnent les amis. » Je tentais de faire une pointe d’humour mais il me semblait que ça tombait à plat. Un silence s’installa durant quelques instants entre nous, j’aurais voulu pouvoir lui répondre quelque chose de mieux, parce que ces mots me touchaient et en même temps ils avaient quelque chose de vraiment effrayants « Je n’ai pas envie que tu sois déçue Sophia... » Il y avait tellement de possibilité qu’elle le soit. L’amour est un jeu dangereux et même si Sophia semblait en valoir la peine je n’étais pas sur d’être prêt à le rejouer vraiment… A me laisser emporter au point de pouvoir me faire briser. Ces sentiments si soudains je les comprenais car je ressentais aussi cette connexion entre nous et pourtant alors qu’elle semblait faire un pas vers l’avant je me sentais reculer un peu. « Tu pourrais bien l’être ! J’ai pleins de défauts crois-moi et tu vas peut-être les détester… Pire… ne pas les supporter. » Cette conversation avait vraiment quelque chose d’étrange, comme si nous étions entrain de parler de cette relation que nous n’aurons peut-être jamais. Je me rapprochais alors légèrement d’elle alors que mon regard changeait pour devenir un peu plus taquin, laissant présager la suite. « Et le premier de mes défauts c’est que j’adore les bagarres de farine ! » Dis-je en déposant sur le nez de Sophia une pointe de farine avec un petit sourire amusé. Je crois qu’il est encore trop tôt pour ces grandes discussions, j’ai besoin de m’amuser un peu… Avec elle si possible.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyJeu 30 Juil 2015 - 20:59



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« Ca serait mentir. » Un petit sourire se dessina malgré moi sur mon visage. Si cette question semblait anodine, elle révélait en James un côté qui me plaisait énormément : il était simple, il ne se prenait pas - plus ? - la tête avec un clivage adultes/enfants que j'avais toujours trouvé dégradant. Comme si les enfants n'avaient pas de jugeotte, comme si les adultes devaient avoir constamment un air sombre et ne jamais s'amuser, juste parce qu'ils ont quitté le monde merveilleux de Peter Pan. « J'aurais vraiment été un excellent garçon perdu. » dis-je tout à fait sérieusement. « Enfin, une fille perdue. » Après tout, même mon histoire personnelle s'y prêtait joyeusement : une orpheline de père et de mère, qui n'a jamais connu un seul visage de sa véritable famille, et qui s'est forgée toute seule, conservant malgré les épreuves son esprit rêveur. Je quittai subitement ses pensées enfantines. « Tu connais la recette par cœur ? T’es sérieuse ? » J'haussai les sourcils pour me pavaner à travers la cuisine ; cela répondait tout à fait à la question de James. Ce n'était qu'une recette de cookies, une recette très simple, mais il me plaisait qu'il découvre cette nouvelle passion. « Est-ce que je devrais rajouter gourmande à la liste de tes qualités ? » « Je ne sais pas si c'est une qualité, mais elle est sûrement mon qualificatif principal ! Tu ne l'avais pas encore remarqué ? Il faut dire que j'aime les bons petits plats cuisinés avec amour. » Je jette à cet instant un nouveau regard malicieux à James, curieuse d'entendre s'il comptait rebondir sur chacun de mes sous-entendus.

« L’amour c’est l’amour ! » annonça-t-il fièrement. J'étais complètement d'accord avec lui, mais je me devais d'être plus franche sur ma situation en tant qu'adulte, justement.  « Wouah… » Sa réaction me fit rougir les joues. J'étais peut-être allée trop loin ... « Je ne suis pas sûr que ça soit le genre de réponse que se donnent les amis. » Il n'avait pas tort du tout, je m'étais emballée comme une adolescente devant le plus beau garçon du collège qu'elle rêve de courtiser. Un silence, bien trop long à mon goût, s'installa avant que James ne vienne enfin le briser. « Je n’ai pas envie que tu sois déçue Sophia... » Je ne comprenais plus rien ; j'étais absolument consentante dans ce jeu dangereux que nous commencions à jouer ensemble. « C'est le jeu de l'amour et du hasard. » ajoutai-je entre ses deux affirmations. J'étais consciente qu'une personne qu'on aime est une personne qu'on risque de perdre, mais si c'était le risque à prendre avec James, il occupait déjà tant mes pensées que j'étais prête à lancer les dés. « Tu pourrais bien l’être ! J’ai pleins de défauts crois-moi et tu vas peut-être les détester… Pire… ne pas les supporter. » Qu'il insiste me montrait à quel point il voulait prendre soin de lui, pour ne pas souffrir comme cela avait récemment été le cas, mais aussi de moi. « Excuse moi, je ne voulais pas précipiter les choses et ... enfin, les mots sont sortis tous seuls. » Ma tentative d'explication était encore plus naze que ma déclaration elle-même. Dans mon costume de miséreuse face à son prince, j'étais pitoyable. « Et le premier de mes défauts c’est que j’adore les bagarres de farine ! » Il coupe court à notre conversation, peut-être un brin trop sérieuse pour le moment, en me déposant un peu de farine sur le nez. Une onomatopée sort de ma bouche surprise avant que je n'attrape à mon tour une poignée de cette poudre blanche. « Tu es mal tombé, je suis médaille d'or de la bataille de farine ! » Sur ces mots ironiquement pompeux, je lui jetai la pognée entière de farine qui atterrit directement sur son visage. Je ris à gorge déployée en courant me cacher derrière le plan de travail. Dans le placard, je sortis une casserole que j'enfilais sur ma tête. Je relevai la tête jusqu'à ce que mes yeux ne dépassent à peine le plan de travail pour surveiller mon adversaire. « Attention, je suis armée ! » menaçai-je en brandissant le sac de farine volé au passage. « Et très joueuse ! » S'il voulait jouer, il ne serait pas déçu.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyDim 2 Aoû 2015 - 20:13



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« J'aurais vraiment été un excellent garçon perdu. Enfin, une fille perdue. » Mon sourire s’attendrit en entendant ces mots. Je pense que ce côté de sa personnalité me plait plus que ce que je ne l’avoue et que le parallèle avec sa situation est plutôt bien choisi. « Je ne sais pas si c'est une qualité, mais elle est sûrement mon qualificatif principal ! Tu ne l'avais pas encore remarqué ? Il faut dire que j'aime les bons petits plats cuisinés avec amour. » Cette fois je ne rajoute rien même si je n’en pense pas moins. Cette fille semble tellement parfaite, j’attends pourtant avec angoisse de savoir quelle est la bête noire que je ne vois pas. « C'est le jeu de l'amour et du hasard. » J’en suis conscient, bien plus qu’elle ne le pense et je sais aussi que c’est un jeu compliqué… « Excuse moi, je ne voulais pas précipiter les choses et ... enfin, les mots sont sortis tous seuls. » Je hoche la tête mon regard flirtant avec le sol. Puis relevant la tête je lui offre un mince sourire. « Ne t’inquiètes pas Sophia, ça m’apprendra à faire le curieux… » Mais au delà de ça, sa réponse avait eu quelque chose de réellement charmant bien qu’un peu effrayant, je n’étais pas sûr d’être prêt à être le coup de cœur de quelqu’un – pas sûr d’être à la hauteur. Je décidais alors de rompre un peu l’ambiance qui c’était installé pour en instaurer une plus enfantine en déposant un peu de farine sur son nez. « Tu es mal tombé, je suis médaille d'or de la bataille de farine ! » Mon geste à l’effet escompté puisque quelques secondes plus tard je me prends une grande poignée de farine dans la figure. D’abord étonné je reste quelques secondes les yeux fermés alors qu’un rire franc sort de ma bouche. Puis quand je réouvre les yeux Sophia a enfilé sur sa tête une casserole et embarqué la farine avec elle. « Attention, je suis armée ! Et très joueuse ! » Sa petite tête dépassant de derrière la bar me fit rire et j’attrape la spatule que j’utilisais quelques secondes auparavant pour la brandir en direction de Sophia. « Puisque tu es une fille perdue je serais ton capitaine crochet ! En garde petite canaille ! » En aussi peu de temps qu’il faut pour le dire je fonce en direction de Sophia pour attraper un poignée de farine alors qu’elle m’en met déjà plein la figure. Puis après lui en avoir lancé à mon tour une poignée dessus j’attrape sa taille pour essayer de m’emparer de son sésame. Mais nous perdons tous les deux l’équilibre et nous retrouvons au sol. Les deux nous sommes morts de rire et plein de farine. J’ai encore mon bras glissé à sa taille et me relève légèrement au dessus d’elle. « Ca va ? » Nous sommes quand même tombés comme deux poids morts sur le sol, mais vu le petit sourire qu’elle me tend j’en conclue que tout va bien. Je replace une mèche de cheveux derrière son oreille. « Tu es très belle pleine de farine comme ça. » Je la taquine un peu évidement et fini par me relever, lui tendant la main pour l’aider à en faire de même. « On peut peut-être demander à Mouche de venir faire le ménage maintenant ? » Je fais une dernière référence à Peter Pan avant de regarder le bazar que nous avons mis dans sa cuisine. « Si tu veux aller prendre un douche je me propose pour commencer à ranger et même finir les cookies. » Je lui fais un petit sourire secouant mes cheveux pour faire tomber la farine qui  y a élu domicile alors qu’elle me regarde avec un sourire. « Et oui, je suis un homme à marier. » Je rigole légèrement pensant au fond de moi que ça ne m’as pas empêché de me faire larguer comme un mal propre.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyVen 7 Aoû 2015 - 19:34



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Notre aparté dans la cuisine, loin de nous avoir éloigné du sujet sentimental, nous en avait finalement rapproché. Si j'avais voulu quitter le balcon, c'était aussi pour éviter les questions trop sérieuses sur notre relation à peine naissante, et voilà que nous repartions de plus belle. James n'était pas le seul fautif, loin de là. Les mots sortaient de ma bouche sans que je ne puisse les arrêter, et encore heureux, il était bienveillant à mon égard. « Ne t’inquiètes pas Sophia, ça m’apprendra à faire le curieux… » Je lui rendis son mince sourire, et optai cette fois pour un silence que mon commis du jour brisa rapidement en me déposant quelques flocons de farine sur le nez. Ma réaction de femme-enfant ne se fit pas attendre. La bataille venait de commencer et déjà, j'entendais James rire aux éclats. J'aurais aimé entendre son rire toute la journée, toute la semaine et bien plus. Sa joie communicative me faisait un bien fou. Mais je n'eus guère le temps de m'attarder davantage sur mes sentiments tristement entremêlés puisque mon adversaire me défia, arme blanche à la main. « Pose cette spatule James ! » le suppliais-je d'une voix forte. « Pose-là ! » Singeant de faire reprendre ses esprits à un serial killer, je reprenais très sérieusement. « On trouvera une solution, James, pose cette spatule ou tu le regretteras à jamais ! » Regarder des séries policières apportait à mon pitoyable jeu d'actrice une dose dramatique suffisante pour être (un peu) crédible. « Puisque tu es une fille perdue je serais ton capitaine crochet ! En garde petite canaille ! » Il me défiait, le bougre ! Mes menaces n'avaient pas eu l'effet escompté, et il me défait ouvertement ! Je riais face à ce revirement de situation, alors qu'il me fonçait dessus comme un char d'assaut. L'instant d'après, nous nous retrouvâmes couverts de farine, l'un au dessus de l'autre sur le sol. « Ca va ? » Je continuais de rire sans pouvoir m'arrêter, en dépit de la lourde chute que nous venions de faire. J'avais mal au dos, mais je m'en fichais. Ce moment était trop agréable pour qu'un si petit nuage vienne tout assombrir.   « Tu es très belle pleine de farine comme ça. » Le silence me gagna de nouveau alors qu'il replaçait une mèche rousse derrière mon oreille. Nos visages étaient si près, nos corps si proches ... mon coeur s'emballa. Je respirai fort sans détacher mon regard du sien, avant qu'il ne m'aide à me relever. Je tapote mon tablier pour faire tomber le surplus de farine et retrouver un semblant d'apparence.   « On peut peut-être demander à Mouche de venir faire le ménage maintenant ? » Je souris devant cette référence au dessin animé qui avait rythmé mon enfance, et toute notre bataille de farine. « On a toujours besoin d'un Mouche à la maison.  » Je singeais un air très sérieux, consciente que ce serviable pirate ne pointait jamais le bout de son nez dans ma cuisine, et que la tâche m'incomberait totalement. « Si tu veux aller prendre une douche je me propose pour commencer à ranger et même finir les cookies. » Je lui adresse un regard bienveillant, qui se pose ensuite sur ma montre. Mes yeux s'écarquillent soudainement. « Je pense surtout que je vais prendre une douche express, parce que je suis en retard de plus d'une heure au boulot ... J'avais complètement oublié ce petit détail. » Une moue se dessina sur mon visage. En temps normal, j'aurais été complètement affolée, mais là, je n'éprouvais pas une once de regret - même si le directeur n'apprécierait sûrement pas mon défaut de justification. « Et oui, je suis un homme à marier. » Cette fois, je haussai les sourcils, feignant d'être surprise par cette affirmation. « À marier, vraiment ? Eh bien, je crois que je n'aurais malheureusement plus assez de farine pour faire nos fameux cookies ! Mais je t'offre ... » J'attrapai une jolie boite sur l'étagère, toute remplie. « Une boite complète de cookies faits maison, hier matin ! » Je passais pour une dingue de sucreries, mais il ne pouvait pas repartir sans rien.
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Message(#)I don't have the strength to stay away from you anymore ▽ Jamophia EmptyDim 6 Sep 2015 - 16:17



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Elle était si proche – là dans mes bras – sur ce sol plein de farine. J’aurais pu l’embrasser, à nouveau, unir nos lèvres dans un dangereux baiser que j’aurai sans doute regretté. Mais au lieu de ça je m’étais défait d’elle pour l’aider à se relever. Elle et moi avions parlé de temps, du temps pour se connaître, du temps pour passer à autre chose, j’étais conscient que j’en avais besoin – que me lancer à corps perdu dans une nouvelle histoire serait une erreur monumentale et pourtant – pourtant l’envie de sentir ces lèvres contre les miennes était forte – presque insoutenable. Alors j’avais pris un peu de distance – lançant une réplique un peu stupide sur l’acolyte du capitaine crochet pour arrêter de penser à ces lèvres contre les miennes, à la beauté de son visage, aux courbes de son corps. Bon dieu il fallait que je me reprenne. « On a toujours besoin d'un Mouche à la maison.  » Heureusement pour moi elle rentrait dans le jeu et l’espace de quelques secondes je pouvais penser à autre chose qu’à cette envie d’elle. Puis mon regard déviant d’elle se pose sur le reste de son appartement – une vrai catastrophe… La farine recouvre la plus grande partie de sa cuisine sans parler du lait et de la mixture que nous avions commencé a préparer. Bon dieu nous sommes pire que des gosses. « Je pense surtout que je vais prendre une douche express, parce que je suis en retard de plus d'une heure au boulot ... J'avais complètement oublié ce petit détail. » mes yeux s’écarquillent alors que je la regarde. Sophia a oublié son travail ? Je rigole un peu pour me moquer mais en réalité je trouve que ça lui ressemble tellement. Exactement le genre de choses qui ne pourrait pas m’arriver – je suis bien trop carré pour laisser de côté mon travail il est déjà très rare que je n’arrive pas pile à l’heure alors l’oublier. « J’ai même réussi à te faire oublier ton travail ? Je ne me connaissais pas ce pouvoir de séduction ! » Je rigole évidement et le léger sourire qui se dessine au coin de ces lèvres me fait fondre. « À marier, vraiment ? Eh bien, je crois que je n'aurais malheureusement plus assez de farine pour faire nos fameux cookies ! Mais je t'offre ... Une boite complète de cookies faits maison, hier matin ! » Je regarde la boite un peu étonne d’abord avant de l’attraper avec un sourire. « Pourquoi ça ne m’étonne pas que tu ais ça chez toi ? » Je lui lance un petit regard complice avant de continuer. « Merci pour ça en tout cas ! Mais je ne lâche pas l’affaire ! On finira par les faire ces cookies ! Pas aujourd’hui parce que tu vas filer à la douche et que je fais passer un coup par ici, vite fait ! Mais on les fera. » Je me rapproche un peu d’elle plongeant mon regard dans le sien. « C’est une promesse. » Celle que l’on va se revoir – que tout ça n’est que le début d’une longue histoire. J’ai tellement envie d’y  croire. « Allez files à la douche. » La jeune femme disparait en quelques secondes.

Quand Sophia sort de la douche j’ai presque fini – elle m’aide à ranger les quelques affaires dont je ne connais pas l’emplacement et très vite il est déjà l’heure de nous quitter. « J’espère te revoir très bientôt Sophia ! Bonne journée ! » Je dépose un baiser chaste sur sa joue comme le premier soir et alors que je commencer à marcher loin d’elle je me retourne pour la regarder une dernière fois et ajouter. « Oh et présentes des excuses à ton patron de ma part ! Pour t’avoir retenue. » Cette fois je me détourne pour partir. Ce n’est qu’une fois arrivé chez moi que je me rendis compte d’un petit détail… Je n’avais même pas repris ma veste.
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