Nous avons reprit la course depuis quelques jours, avons longtemps attendu, avons vécu des choses aussi horribles que magiques, avons dormis dans des endroits incongru et avons été prit en stop par des gens aussi intéressants et intriguants que flippant et malaisant. Mais à chaque fois j'ai parlé, je me suis intéressé à eux, à leur vie sans jamais être dans le jugement et toujours dans l'amabilité. Même Ivy a prit sur elle. Elle qui est habitué aux luxueuses maisons et à la bonne bouffe, elle a, en 1 semaine et demi extrêmement évolué dans tous les sens du terme. C'est un peu pour ça que je suis content que notre dernier chauffeur nous a proposé de dormir chez eux. Certes, nous aurions encore pu continuer, mais vu comment il parlait de son épouse, ses enfants et son travail, j'ai rapidement compris que leur maison était une villa.

Et ça n'a pas faillit ! La première chose que j'ai remarqué c'était la grande entrée, les statues ornant le parc mais aussi l'architectures impressionnante de la maison. Josh, notre chauffeur, s'est garé sur un parking en gravier puis nous a laissé descendre et nous avons été accueillit par Lisa, Luna et June, les trois corgies de la maison. Me promettant de leur dorloter la frimousse, j'ai tout d'abord suivi Ivy et Josh qui nous a fait le tour de la propriété avant de nous montrer nos chambres : une chambre chacun avec salle de bain et lit double. Si ça c'est pas le grand luxe je dois avouer que je n'ai aucune idée de ce que ce mot peut signifier. Par la suite, nous avons décidé, d'un commun accord, de profiter de la piscine. Si déjà nous avons l'autorisation et la possibilité de nous dorer la pillule pendant quelques heures et profiter d'un moment de calme et de répit, j'avoue que je ne dis pas non.

C'est donc là où je me trouve actuellement, allongé dans l'herbe, laissant l'eau s'évaporer d'elle même et profitant de la fraîcheur d'un petit vent fort agréable.  «On est quand même bien là, non ? » soufflais-je à l'attention d'Ivy, sans pour autant relever la tête et gardant les yeux fermés.

Cette semaine a été compliqué. Bien plus que la première. Il faut dire que la première semaine je nous avais trouvé un hôtel 4 étoiles où dormir, au moins, on avait eu un matelas correct et des douches. Puis la semaine est passée, et il faut avouer que passer certaines nuits avec d’autres concurrents n’avait pas été désagréable même si les lieux étaient abominables. Mais là, cette semaine, les chauffeurs étaient aussi affreux que tous les endroits où nous avons dormi. J’ai râlé, de nombreuses fois, mais j’ai l’impression que Martin s’y est habitué. Il ne fait presque plus de remarque. Il ne crie plus non plus, il l’a fait une fois et ça aurait pu être la dernière fois qu’il utilisait sa langue de sa vie pour parler ceci dit. Mais il s’est excusé, alors j’ai laissé passer.

Nouvelle épreuve, nouveaux kilomètres, nouvelles villes aussi éloignées les unes que les autres de la vie des grandes villes. Plus on s’enfonce, plus je me dis que la nuit dans la tente va arriver plus vite que prévu. Je l’ai dit, je ne veux pas dormir dehors, je n’ai jamais dormi à la belle étoile et je ne comptais pas sur l’aventure pour le faire. Martin n’a pas l’air contre l’idée, et je me demande pourquoi. Quel plaisir y a t-il à dormir à même le sol, entouré par toutes les bêtes étranges qui vivent par ici ? Les gens sont étranges des fois, et Martin fait toujours parti des personnes que j’ai du mal à cerner. Mais j’essaie de me calmer avec lui depuis que j’ai appris qu’il était malade, depuis qu’on a failli quitter l’aventure. On s’est mis d’accord, on doit la finir et tout faire pour gagner.

La maison est correcte, enfin un endroit où je risque de passer une bonne nuit. Je me demande comment le commun des mortel peut vivre dans des maisons plus petite que ça. Déjà que, pour 3 enfants, je trouve que c’est juste. Il n’y a pas une salle de bain par enfant, ils n’ont pas chacun une suite, c’est triste non ? Mais je me concentre sur la piscine. En quelques minutes on s’y retrouve avec Martin. Après quelques plongeons, on bronze. Ca c’est la belle vie, ce qu’on devrait faire tous les soirs dans cette aventure. “Ouais elle est pas mal cette maison.” Et je fini à peine de parler que je le tire par le bras pour le ramener dans l’eau. On se taquine, on s’amuse et on nous appelle pour manger. Les 3 enfants sont en face de moi, et je leur tire la langue. On ne peut pas dire que j’aime les enfants. On attend, je meurs de faim.

J'ai à peine le temps de dire à Ivy que nous sommes bien là, au bord de l'eau, que la jeune femme me tire le bras et ma fait plonger à nouveau dans la piscine. Battant des jambes, je remonte à la surface et secoue la tête  « Tu l'auras voulut...» soufflais-je, menaçant avant de me jeter sur elle pour la couler. Nous nous amusons quelques minutes avant que Joelle,l'épouse de Josh, ne nous appel pour annoncer que le repas est servie.  «Aaah parfait ! » m'exclamais-je en sortant de la piscine avant d'attraper la serviette pour me sécher et passé mon t-shirt afin d'être un minimum présentable pour passer à table.  

 «Merci beaucoup Joëlle, c'est vraiment super adorable de ta part de ... » j'étais sur le point de la remercier en bonne et due forme de nous avoir préparer le repas, quand tout à coup mon regard se pose sur la table et sur ce qui s'y trouve. Instantanément je pense à Loan qui a dut passé par là, à manger  une grosse larve. Rien que d'imaginer devoir faire la même chose m'a écœuré, mais alors être face à ce plat de fromage dans lequel grouille des milliers d'asticot ainsi que ces larves gluantes et des insectes indéfinissable et grillés, j'avoue être prit d'un haut le cœur.

 «Je ... » je prends une profonde inspiration, me sentant quand même un peu mal par rapport à ce que je compte leur dire  «Je suis vegan » dis-je finalement, ayant toujours préféré la franchise et m'étant, dès le début, promis de ne jamais faillir à mes principes.  « c'est pas de la viande» répond Josh avec un sourire  «Mais ça reste vivant. Et si c'est vivant, ça a une conscience. » je le vois qui roule des yeux alors qu'il secoue la tête  «Je suis désolé Josh, mais c'est juste pas possible pour moi. Je n'ai plus mangé d'être vivants depuis plus de 8 ans et... »  « Mais la carottes est aussi vivante. On en parle pas assez de la souffrance des carottes» s'insurge l'épouse de Josh et je m'efforce de sourire aimablement.  «C'est une étude qui est en cours de réalisation » c'est faux  « Mais par contre on sait parfaitement que les animaux, ils ...»  « Ce sont des insectes !»  « Bon alors les animaux, les insectes, les reptiles, les poissons, tout ce qui est vivant quoi, ressent la douleur et je ne veux pas qu'un être vivant meurt pour que moi je puisse vivre»

En général cet argument fait toujours mouche. Mais pas là. Là Josh semble être attaqué dans son amour propre et Joëlle souffle, se renfermant sur elle-même  « On a rien d'autre dans la maison» qu'elle dit froidement  « et c'est pas grave» assurais-je  « Je vais pouvoir m'en passer, y a pas de souci» je tente d'être aimable et calme mais ça semble mal parti.  [b] «Pourquoi tu manges plus de viande ? »[/be] demanda la petite Emma de sa voix criarde  « Parce que ...»  «NON ! » s'exclame vivement Josh  «C'est ton problème si tu fait les choses pas comme il faut, tu vas pas commencer à dire tout ça à MA fille. Compris ? » j'écarquille les yeux et hoche la tête  «Je ... » j'hésite un instant puis affiche à nouveau mon sourire  « Bien sûr, pas de souci» j'adresse un regard désolé à Emma. sorry gamine, ton père est con de te garder dans l'ignorance. A ton âge tu devrais commencer à connaître la vérité sur le lait et la provenance de ta viande.

Sans demander son reste, Joëlle met une grosse part de fromage sur l'asiette d'Ivy ainsi qu'une bonne poignée d'insectes grillé  « Tu veux goûter les larves aussi, ma chérie ?» demande-t-elle de sa voix mielleuse, hautaine et détestable.

Spoiler:

Et merde. Dans quoi on est tombé ? Martin pouvait pas la fermer ? Il pouvait pas prendre sur lui et manger un putain de criquet ? Maintenant toute la pression est sur mes épaules. Je ne comptais pas avaler ça, même le regarder ça me dégoûte. Une assiette se retrouve devant moi et j’allais refuser moi aussi. Mais le mari, ouais je retiens pas les prénoms des gens inutiles. Et des gens cons encore moins. “Si tu manges rien vous sortez de la maison et vous allez dormir ailleurs.” Je fronce les sourcils, lui il ne perd rien pour attendre. Je me tourne vers un caméraman qui lui a l’air ravi que ça tombe sur moi. Quel connard celui là aussi. La femme a l’air sur le point de pleurer quand elle voit que je ne me jette pas sur l’assiette.

Quelle horreur. J’ai déjà la nausée rien qu’à l’odeur, rien qu’au visuel. Mais on m’a menacé de nous jeter dehors alors je vais fermer les yeux et accepter la douleur. Je suis sûre que dormir dehors c’est pire que ça. Mais qui a seulement des insectes à manger dans sa maison ? Il faut qu’elle me tende un vers énorme qui bouge encore. Je l’attrape avec les doigts, Martin va le regretter, il va en entendre parler pendant longtemps de celle là. C’est moi qui vais lui arracher les yeux il aura plus besoin de perdre la vue au milieu de nul part.

J’approche l’insecte de ma bouche alors que tous les regards sont braqués sur moi. Je déteste ces cons d’enfants. Je regarde une dernière fois cette larve de je ne sais quoi avant de la mettre dans ma bouche. Je peux pas croquer ça, c’est vivant bordel. J’ai envie de pleurer, j’ai envie de vomir. Je pose ma main devant ma bouche. Allez Ivy, t’es une bonne actrice c’est le moment ou jamais d’utiliser tes talents. Ca rampe sur ma langue mais je ne sais pas quoi faire. Ca me dégoûte, où est ce qu’elle a trainé cette merde. Je suis persuadée que ça bave, j’ai l’impression que même sans avoir croqué c’est gluant. Et si ça décidait de faire sa petite vie dans ma bouche ? Oh mon Dieu et si ça pondait des oeufs ? Je ferme les yeux une seconde mais je sens le truc qui bouge de droite à gauche. Je vais devoir croquer, ou avaler d’un coup. C’est énorme, mais je vais essayer d’avaler ça d’un coup. Je ne peux même pas essayer de faire passer ça avec de l’eau, si j’ouvre la bouche je vomis sur la gamine en face de moi. Je bouge ma langue et tente d’avaler. Mais ça lutte, je vous jure que ce machin est coriace. Il s’accroche à ma langue, et quand il commence à tomber dans ma gorge je ça remonte. Mais c’est quoi ce truc ? Je sens ses pattes ou je ne sais quoi qui se colle à la muqueuse de ma bouche, et ça remonte. Putain je vais devoir croquer. Ni une ni deux je mets un coup de dent pour achever la bête. Moi qui croyais qu’il suffirait d’un coup de dent pour le couper en deux mais ça serait bien trop simple. Je sens un liquide immonde qui passe dans toute ma bouche, et cette larve est tellement gluante et caoutchouteuse que ça continue à bouger alors que j’ai donné au moins 3 coups de dents. Mais j’avale enfin. Plus jamais ça.

Mon regard haineux se tourne vers Martin. Je viens de nous sauver la nuit, j’espère qu’il en est conscient et qu’il s’excusera à vie pour ce que je viens de subir à cause de lui. “C’était bon hein ?” Elle est conne ou quoi cette gamine ? “Fais gaffe à pas en manger trop elles risqueraient par toute remonter par ta bouche après avoir fait pleins d’oeufs dans ton estomac.” Martin occupe les adultes et je terrifie les enfants, je trouve ça bien pour me défouler. En attendant, j’ai bien envie de ramener ce fromage avec nous juste pour retrouver May et lui enfoncer au fond de la gorge pour qu’elle comprenne à quel point il arrive des trucs de merde dans son émission.

défi :

 « Si tu manges rien vous sortez de la maison et vous allez dormir ailleurs. » Je... Pardon ? Il est sincèrement entrain de nous fouttre à la porte à cause du fait que je ne veuille tout simplement pas manger quoique ce soit de vivant ? J'en ai déjà rencontré, des connards de carnistes, mais alors là, j'dois avouer qu'il fait fort. Je prends une profonde inspiration puis hoche doucement les épaules  «Ecoute Josh » dis-je avec douceur, cherchant mes mots avec parcimonie  «Je comprends totalement ton point de vue et je suis sincèrement désolé que tu ai prit ma déclaration comme une attaque personnelle » j'hoche doucement la tête  « C'est juste que ...»  « Que t'es mal polie, c'est ça ? Tes parents ne t'ont jamais apprit la politesse ?» Je me redresse et plante mon regard dans celui de notre hôte  « Mes parents sont mort quand j'avais 11 ans» je vois une lueur indescriptible qui passe par le regard de l'homme qui fini par baisser le regard  « ça n'empêche que t'es quand même vraiment mal poli. Ma femme s'est cassé le cul à tout préparer elle-même. Elle a passé l'après midi derrière les fourneaux alors qu'elle a travaillé toute la nuit à l'hôpital»

J'incline légèrement la tête sur le côté  « Et t'as jamais pensé que peut-être tu devrais éventuellement l'aider ? Genre elle a travaillé toute la nuit et tu l'obliges encore à cuisiner pour nous ? Parce que je t'ai bien entendu en entrant, chez toi, quand t'as hurlé 'bébé tu prépares à manger pour 2 personnes de plus' avant de te prendre une bière et de te poser devant la télé» je lance un coup d'oeil à Joelle qui observe l'échange silencieusement bien que je remarque qu'elle me donne raison  «La prochaine fois, mon cher Josh, tu ne la laisse tout simplement pas 'se casser le cul a préparé le repas toute seule' » j'hausse les épaules  «Tu l'aides  »  «Un vegan et un putain de féministe en plus ! Non mais t'es vraiment entrain de me donner des conseils sur comment gérer mon couple ? »  «Il a pas tort, chéri, tu sais ... »  «Ta gueule toi ! » qu'il agresse son épouse qui se rétracte instantanément.

J'ose enfin un regard vers Ivy au moment où elle prend une bouché de fromage.  «T'es pas sérieuse ... » soufflais-je à son intention  «Arrête ça ! Recrache, ça va encore te rendre malade ! » Alors que Joëlle reprend en lui donnant des conseils sur comment bien manger et mâcher sinon les asticots remonteraient dans sa gorge.

Par contre ce type est vraiment con. J’ai beau détester Martin à cet instant j’ai envie d’étouffer le type dans la piscine ou en lui enfonçant la tête dans le fromage encore gluant. Le goût reste dans ma bouche. Je bois au moins 3 litres d’eau mais ça ne passe pas. Et Martin continue de s’embrouiller avec le con. Les parents de Martin sont morts quand il avait 11 ans ? Je me tourne vers lui et il a l’air sérieux. Je ne dis rien, je réfléchis juste. C’est étrange d’apprendre des choses comme ça sur lui de cette manière là. Mais je terrorise la gamine blonde devant moi qui a l’air de raffoler de tout ça. J’espère que je lui ai tellement fait peur qu’elle ne voudra plus jamais en avaler un seul. Il y a un chien à mes pieds et plusieurs fois je lui lance quelques asticots et bouts de fromage pour donner l’illusion que je vide mon assiette. Ca part sur le féminisme. Autant sur toutes ces histoires de vegan je ne disais rien, autant quand je vois un type aussi abruti incapable d’aider sa femme ça me rend folle. “Quand elle l’aura quitté il trouvera peut-être le chemin de la cuisine ce con.” Je glisse presque ça à l’oreille de Martin en croisant les bras sur ma poitrine avant que Joelle ne se pose derrière moi, ses mains sur mes épaules. “Tu devrais goûter le fromage ma belle c’est délicieux.” Elle est où la sortie de cette maison bordel ?

Il y a un ta gueule qui fuse. “Bravo bel exemple.” Mes yeux de vipère croisent ceux du type et je ne le lâche pas. Si sa femme ne dit rien ce n’est pas mon cas. “A votre place je l’aurais déjà fait mettre en prison pour moins que ça !” Je parle bien fort, Joelle saura que je m’adresse à elle. Et les gamins se mettent à pleurer. “Tu vas aller en prison papa ?” “Maman pourquoi tu veux que papa aille en prison ?” Je pouffe de rire même si c’est bruyant ces trucs. Elle fronce les sourcils, je veux dormir ici alors je sors mon sourire le plus faux et croque dans le fromage. C’est encore pire, encore plus affreux que la larve. “Faut bien que quelqu’un sauve la nuit.” J’essaie d’avaler comme je le peux. “Si y’a qu’un lit je te jure que si tu dors pas par terre je te noie.”

Je ne comprends pas bien ce qui se passe par ici. Il y a encore quelques minutes tout était génial, on s’éclatait dans la piscine et je rêvais déjà de la bonne nuit qu’on allait tous les deux passer ici. Mais il a fallu un repas, et Martin la diva pour qu’on soit à deux doigts de détruire la maison et tuer les gens qui vivent à l’intérieur. Moi j’ai aussi très envie de tuer Martin et ce putain de caméraman qui rigole encore. Ils voulaient de la bonne télé, au moins ils en ont. Je lève les yeux au ciel, essaie d’oublier le goût affreux des larves. Donne à manger au chien. Je fais des battles de regard avec les enfants, je déteste ces enfants. Et ce type et un des pires connard de l’univers j’en suis certaine. J’en aurais des tas de choses à lui dire si j’avais pas été dans un tel état de dégoût à cause de la nourriture. Je ne comprendrai jamais qui peut bien manger ça. C’est horrible, ça pue, et je suis sûre que c’est mauvais pour la santé. Ce que mes restaurants étoilés me manquent. Mais ce n’est toujours pas avec 5 dollars par jour qu’on va pouvoir manger. Alors je passe mes nerfs sur l’abruti et les enfants. La femme par contre a l’air plutôt soumise, alors je la laisse tranquille; Elle vit comme elle veut après tout et j’ai d’autres galères à gérer qu’une femme incapable de tenir tête à son mari. “Par contre je pourrais quand même mal prendre le fait d’être moins importante qu’un chien.” Là Martin fait une remontada fulgurante sur les personnes que j’ai envie de tuer. J’ai la nausée, j’ai l’impression de sentir des trucs bouger dans mon estomac. Mon dieu qu’est ce qu’ils m’ont fait bouffer ? Je respire calmement et je me lève quand Martin m’entraine à sa suite. “Je veux pas dormir dehors.” Je me dégage et pose ma main devant ma bouche, ce repas était une très mauvaise idée.

C'est trop, tout remonte et je pose ma main sur mon estomac qui commence à être douloureux. La table à traversé la pièce, est ce que Martine st vraiment capable de faire un truc pareil ? Et il y a une larve qui bouge à mes pieds. C'est trop. Je vomis, en plein sur le tee-shirt du père de famille. Je vous laisse imaginer l'odeur et la consistance de ce qui se retrouve partout sur le connard. "C'est un coup du karma." La nausée revient et je finis de vider le contenu de mon estomac. On pourra pas dormir ici, alors autant suivre Martin.

défi:

N'ais-je pas dit que j'étais du genre à réussir à garder mon calme et mon sang froid en toute circonstance ? Que je ne craque jamais sous la pression et que je réfléchis toujours avant d'agir ? Hahaha. Bullshit. Cette dernière semaine m'a bien fait comprendre qu'en vrai je ne me connais pas moi-même. Entre le moment où j'ai engueulé Ivy en début de cette semaine et là où je m'en prends verbalement mais aussi presque physiquement à un hôte qui n'a rien demandé, j'avoue que je me surprends moi-même. Mais merde ! Quand on s'en prend à moi et qu'on accepte pas mes choix qui ne me concernent que MOI. Pas Ivy, pas Josh, pas Joëlle, pas les gamins, ni même Luna, Lisa et June, NON. Que MOI. Ce sont mes choix, mes envies, mes besoins, ma propre philosophie de la vie, merde !

Alors je pète un plomb, tout simplement. Je retourne la table, littéralement, encastre le fromage pourrit dans la tronche de merde de notre hôte à la con, lui hurle quelques obscénités en plus alors qu'il est là, éberlué à ne pas comprendre ce retournement de situation puis attraper Ivy dans le but de sortir le plus vite possible d'ici. Mais le repas à eu raison de son estomac et elle fini par lâcher ma main pour se jeter au sol et vomir tous les asticots et insectes … sur Josh. Je me retourne, me plaque une main sur la bouche et prend de profondes inspirations pour par rendre mes tripes moi aussi. Je déglutis, puis prend mon courage à deux mains et m'approche d'Ivy  « Bien joué» la félicitais-je,mon regard posé sur Josh qui hurle comme si on était entrain de l'égorger  «retour à son propriétaire ! » dis-je fermement tentant de paraître naturel et solennelle, alors que dans le fond mon estomac commence aussi révulser. Encore plus quand Luna commence à lêcher de vomis et que Lisa pique quelques asticots qui se trémousse dans une espèce de bile dégueulasse.  « Allez t'as eu ta vengeance, on y va maintenant» et je ne laisse pas le choix à Ivy, reprend sa main, l'oblige à se lever et l'entraîne derrière moi à travers les dédales des couloirs de la maison.

Je vomis tout ce qui peut se trouver dans mon estomac. C’est affreux, rien que l’odeur donne la nausée à toutes les personnes ici. Ca m’étonne que les enfants ne se mettent pas à vomir eux aussi par mimétisme. Oups, j’ai parlé trop vite. Et un des gamin vomi dans son assiette. Sympa la soirée. Je me retiens pas de pouffer de rire quand Martin fini par m’aider à me relever. “Je crois que ça c’est de la bonne télé.” May va se faire une fortune en diffusant les images. Moi je suis Martin, j’ai toujours mal à l’estomac. “Il me faut de l’eau.” Mais on court partout, je ne sais pas où sont nos affaires, et il me semble que les caméramans sont en train de se confondre en excuse devant la famille au lieu de nous suivre. Qu’est ce qu’ils foutent, ils voulaient bouffer le fromage eux aussi ? J’espère qu’ils vont se bouger, sinon on finira par partir sans eux.

Il y a des tas de couloirs mais on trouve enfin la porte d’entrée. Le portail est entre ouvert. Bingo. On ne sait pas avec quoi cet abruti peut nous suivre. Je regarde autour de moi et je vois un scooter, la clef est dessus. Est ce qu’on aurait un peu de chance finalement ? Alors je grimpe et je tire la main de Martin qu’il n’a pas lâché. Il se place derrière moi et je démarre l’engin. C’est facile de conduire un scooter non ? On démarre et je passe tranquillement le portail, mais, bien évidemment, il faut que les gamins et les caméramans sortent à ce moment là. Je grogne mais je tente encore d’avancer sur quelques mètres.“Si vous vous arrêtez pas vous êtes éliminé.” J’éteins le scooter et lève les mains en l’air. Ils ont voulu nous éliminer un bon nombre de fois cette semaine je crois. “On aura essayé.” Et je pouffe de rire de nouveau, même si j’ai toujours très envie de tuer Martin.