| | | (#)Sam 27 Juin - 11:39 | |
| Sa lune de miel avec Alice mise à part, Tommy n’avait pas vraiment souvenir d’avoir déjà mis les pieds dans un spa. Autant dire, donc, qu’il n’avait pas vraiment d’élément de comparaison avec le spa naturel dont disposait Bédourie, et dont la production de Race of Australia avait obtenu qu’il leur soit gracieusement réservé le temps du week-end. C’était donc pour cela, le maillot de bain inclus dans la liste des affaires à apporter pour équiper leur sac à dos ? Il valait mieux pour ça que pour Dieu savait quelle épreuve aquatique cela dit … Mais ils traversaient l'Australie après tout, des étendues d’eau ou un océan quelconque il n’y avait probablement que les derniers binômes encore en lice qui en verraient la couleur, et Tommy n’avait pas la prétention de se croire capable d’arriver jusque-là … Mais il ne s’agissait dès lors que d’une raison de plus de profiter de ce qui était mis à leur disposition tant qu’il en avait l’occasion. Il avait proposé à Love de l’accompagner, mais encore secouée par leur mésaventure en voiture la veille la jeune femme préférait rester tranquille, et le brun n’avait pas voulu insister. Lui-même n’avait pas très bien dormi, peiné à trouver le sommeil pour mieux se retourner cent fois sur le matelas, et fini par quitter les draps pour ne pas risquer de réveiller sa coéquipière dont le sommeil n’avait pas été beaucoup plus glorieux au bout du compte. C’était un peu étrange, il avait l’impression que la journée de la veille était arrivée il y avait des siècles, et que leur départ de Brisbane remontait à une autre vie … Comme si en plus d’être perdue au milieu de nulle part, Bédourie était perdue dans un autre espace-temps où les tracas glissaient sans qu’il ne puisse les saisir à bras le corps. Il n’y avait que le manque de sa fille qui ne changeait pas, celui-ci était imperturbable, et en ce samedi après-midi Tommy se demandait comment Marius et elle allaient passer leur journée. Son short de bain, et sur le dos le seul de ses tee-shirts déjà sec après que Love et lui aient lavés leurs affaires dans le lavabo de la chambre en début de matinée, le brun avait débarqué près du bassin sa serviette sur l’épaule pour y retrouver non sans un brin de surprise le blondinet ayant échappé de peu à l’élimination l’avant-veille. Surprise car lorsque Tommy était passé à proximité du bassin le matin, Kane était déjà exactement au même endroit, tant et si bien que le brun n’avait pas pu s’empêcher de demander « Depuis le temps que tu infuses là-dedans, tu n’as pas encore fondu ? » d’un ton amusé. Mais il avait une chevelure de surfeur après tout, alors il était peut-être plus dans son élément dans l’eau … Et tant pis si juger quelqu’un à son apparence ne se faisait pas. Cela ne l’avait en tout cas pas dissuadé de se glisser à nouveau dans l’eau, un soupir d’aise lui échappant tandis qu’il s’immergeait jusqu’aux épaules dans une eau juste assez rafraichissante pour qu’on y soit mieux qu’à l’extérieur sans pour autant craindre de finir par avoir froid. « Ça s’est arrangé, avec ton binôme ? Liam, c’est ça ? » Les ouï-dire allant bon train entre chaque étape, leur petite altercation était revenue aux oreilles d’un peu tout le monde … Mais ce que pouvait vous faire dire la fatigue, parfois. @KANE WILLIAMSON
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| | | | (#)Dim 28 Juin - 15:02 | |
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Ca change tellement de Brisbane ou Londres quand on tombe dans des petites villes au milieu du désert comme Bédourie. Bédourie. Franchement je m’en souviendrais toute ma vie de cette ville vu comme on a ramé pour s’y rendre avec Liam. Cet ascenseur émotionnel toute la semaine. On part. On part pas. On va sûrement partir vu notre fin de course. Mais on sait pas vraiment en fait. Ce que je sais là, c’est qu’on a le weekend libre pour se reposer. Y’a pas beaucoup de choses à faire ici et c’est pourquoi je me suis pas gêné pour faire toutes les activités proposé. Le circuit, c’est fait, j’ai enchaîné avec le spa et je n’ai pas envie d’en sortir. Je suis juste retourné dans l’hôtel pour manger un bout car la nourriture c’est la vie, mais je suis revenu bien rapidement dans l’eau. J’ai pas touché la piscine de Charleville, j’avais dit que je me baignerai le weekend suivant, je le fais. L’envie était très forte depuis une semaine et ces sources naturelles sont vraiment parfaites. J’ai aucune idée d’où se trouve Liam. Je crois qu’on a besoin de faire un bon break l’un de l’autre après ces jours de courses.
Les yeux fermés, je me fais tout un tas de scénario dans ma tête sur plein de choses que je ferai mieux d’arrêter de cogiter. Une petite musique de fond passe et je me concentre plus ou moins dessus, c’est agréable, même si je ne connais pas. « Depuis le temps que tu infuses là-dedans, tu n’as pas encore fondu ? » J’ouvre un oeil, amusé d’avoir été pris en flag de squattage intensif des sources d’eaux. Je reconnais Tommy qui est en train de se glisser à mes côtés. « C’est vrai que je sens plus mes pieds. » Je plaisante qu’à moitié en plus. Mes jambes flottent depuis de longues heures, ça fait un bien fou. « Ça s’est arrangé, avec ton binôme ? Liam, c’est ça ? » Je fronce un peu le nez de l’entendre.
« T’as vu les images ? C’était pas beau à voir. Mais ouais ça va mieux je crois. Je t’avoue que je lui laisse son espace pour le weekend. Si jamais on continue l’aventure c’est la meilleure stratégie. » Je me mordille la lèvre. « Comment ça se passe avec ton binôme ? Elle s’appelle Love c’est ça ? Tellement beau ce prénom. » Je me retiens d’ajouter qu’elle est aussi belle que son prénom. J’ai comme l’impression d’être encore observé alors que non. Les caméras ne sont plus dans le coin pour ces deux jours de pause. Mais je commence à les sentir malgré tout. Faire gaffe à tout ce que je dis parce que ça peut finir à la télé.
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| | | | (#)Mer 1 Juil - 0:07 | |
| Il y pensait forcément, au fait qu’il puisse s’agir de son dernier week-end loin de Brisbane, et sans doute était-ce ce qui avait terminé de le persuader d’aller tremper quelques instants dans la piscine à leur disposition, plutôt que de repousser cela à un plus tard qu’il n’aurait peut-être pas l’occasion de connaître. Étonnement on ne s’y pressait pas, et seul était présent à son arrivée le candidat qui s’y trouvait déjà lorsque Tommy avait passé aux abords du bassin en fin de matinée. Une majorité avait préféré aller se frotter au circuit automobile, et si le brun y aurait de base déjà accordé peu d’intérêt, la mésaventure dont Love et lui avaient été victimes la veille terminait de lui couper toute envie de remonter dans une voiture autrement que par obligation. Dire que cet imbécile aurait pu provoquer un accident bien plus dramatique. Chassant ce nouveau rappel de cet incident de son esprit d’un mouvement de tête, le brun s’était laissé glisser dans l’eau avec satisfaction, adressant à Kane une remarque amusée sur le temps qu’il venait de passer dans ce bassin. « C’est vrai que je sens plus mes pieds. » Loin de sembler s’en lasser, le blond semblait observer sa propre situation avec un brin de satisfaction, et bien qu’il doutait d’en être réellement capable Tommy espérait secrètement ressortir de ce bassin au moins aussi détendu que le candidat. Ce dernier, avait semble-t-il vécu lui aussi une seconde étape un peu mouvementée, pour des raisons cependant plus de l’ordre de la mésentente avec son coéquipier. Un autre plus compétitif se serait peut-être réjoui de savoir que les choses ne se passaient pas aussi bien dans les autres binômes que dans le sien, mais Tommy s’était pour sa part contenté d’espérer que les choses s’étaient résolues entre les deux hommes. « T’as vu les images ? C’était pas beau à voir. Mais ouais ça va mieux je crois. » Secouant la tête, le brun avait répondu « Vu non, mais j’ai entendu deux des caméramans en parler ce matin pendant le petit déj’. » Probablement n’avait-il pas été le seul à avoir l’oreille un peu baladeuse, d’ailleurs. Mais l’important restait que la situation se soit plus ou moins arrangée, aux dires de Kane. « Je t’avoue que je lui laisse son espace pour le weekend. Si jamais on continue l’aventure c’est la meilleure stratégie. » A cela Tommy avait signalé son approbation d’un signe de tête, la dernière phrase lui faisait cependant demander « T’es confiant sur votre classement ? » car après tout, ils avaient déjà échappé à l’élimination de peu en milieu de semaine. Être éliminé ainsi entre deux étapes n’était pas une place enviable, et le brun mentirait en disant qu’il n’avait pas été mécontent d’être à sa place plutôt qu’à la leur. « Comment ça se passe avec ton binôme ? Elle s’appelle Love c’est ça ? Tellement beau ce prénom. » La mention de la jeune femme lui arrachant un sourire, Tommy avait hoché la tête « Love, oui. Elle est vraiment chouette … On peut dire que le caractère match le prénom. » Le contraire eut été ironique, mais le brun se satisfaisait grandement d’avoir été associé à quelqu’un comme Love. Quelqu’un avec qui les accrochages étaient rares, car lui-même gérait au demeurant assez mal le conflit. @KANE WILLIAMSON
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| | | | (#)Ven 3 Juil - 11:30 | |
| « Vu non, mais j’ai entendu deux des caméramans en parler ce matin pendant le petit déj’. » Ah ouais ? Ah ce point là ? Quand je l’ai vécu je n’ai pas pensé que ce serait autant marquant mais c’est vrai que le coup du soda dans la tête de Liam, ça va passer en boucle au zapping de l’émission. Ou pire, ça va devenir un meme. Je prendrais ça comme une victoire de finir en meme, même si c’est pas pour un truc très valorisant. Je suis sûrement trop habitué à être charrié par mes proches pour prendre ce genre de truc mal. Ca me donne encore plus envie de voir les images de cette semaine là. Je téléphonerai à ma mère, elle me racontera ce qui a été gardé au montage. Surtout le coup de « Sound of silence ». Tommy a côté de moi me fait l’impression d’une force tranquille et j’étais déjà bien installé dans l’eau avant qu’il arrive, mais je me sens encore plus détenu maintenant. « T’es confiant sur votre classement ? » Je fais non de la tête. « Pas confiant du tout. Ça a été la merde du début à la fin. » On parle de Love ensuite. Un sujet beaucoup plus agréable. Ce prénom est magnifique. Et puis ça me fait penser à Hope qui par extension me fait penser à Charlie. Oui. Ça se confirme. Cette conversation est déjà plus agréable. « Love, oui. Elle est vraiment chouette … On peut dire que le caractère match le prénom. » Elle doit être adorable.
« Je suppose que vous avez pas eu de problème pour vous entendre alors. » Un sourire assez doux se forme sur mes lèvres. Je pense que c’est le plus important au fond. Passer un bon moment avec cette nouvelle personne qu’on ne connaissait pas y’a quelques semaines. « T’aurais voulu faire la course avec qui si t’avais eu le choix ? Je veux dire, dans ton cercle chez toi. Pas les gens qui sont à l’émission en ce moment. » Parce que oui j’ai pensé à ça plusieurs fois. « Je crois qu’avec ma soeur ça aurait été cool. Ou bien mon petit cousin mais il a que 15 ans. J’ai jamais vu d’ado dans ce genre d’émission. » Mais il est très intelligent pour son âge, dégourdit. Je suis fier qu’il ne soit pas de ceux qui est enchaîné à son téléphone portable. Il est enchaîné à sa switch. On aurait pas pu l’emmener, ça aurait été ça le véritable challenge: survivre sans ma switch. Je tiens peut être le concept d’une autre émission. J’en glisserai un mot à May si jamais j’ai l’honneur d’avoir une conversation avec elle à un moment donné.
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| | | | (#)Lun 6 Juil - 15:51 | |
| Était-ce la pression des deux dernières semaines qui les rendait si défaitistes, si sensibles à l’idée que leur parcours avait été une catastrophe qui surpasserait probablement de loin celle des autres duos ? Cette journée de vendredi ne se hisserait en tout cas pas sur le podium des meilleurs souvenirs que Tommy se serait fait de cette aventure, si elle devait prendre fin le lendemain. Mais s’il en croyait la grimace de Kane, il ne serait pas le seul. « Pas confiant du tout. Ça a été la merde du début à la fin. » Autrement dit l’entente avec son binôme n’était peut-être pas la seule chose qui était allée de travers en cette fin de semaine. « J’ai l’impression que ça a été la poisse pour un peu tout le monde. On a eu un accident de voiture avec Love, j’dois dire qu’on s’est fait une belle frayeur. » Heureusement ils s’en étaient sortis sans une égratignure, quand bien même Tommy était à peu près certain de s’être froissé quelque chose dans la mésaventure – sa nuque était douloureuse depuis, c’était même ce qui l’avait réveillé au milieu de la nuit. « Je suppose que vous avez pas eu de problème pour vous entendre alors. » avait en tout cas repris Kane à propos de Love, et esquissant un sourire léger le brun avait acquiescé puis répondu « Moins que d’autres, visiblement. » avant de pencher la tête en arrière pour immerger ses épaules avec satisfaction, l’eau semblant délier un peu les nœuds dans ses muscles.
Il se demandait vaguement quel aurait été son parcours ici s’il avait été associé à quelqu’un d’autre que Love. La blonde revêche qu’il avait vaguement croisée en début de semaine aurait assurément été un enfer sur terre, quant à Colleen se retrouver avec elle aurait été un drame assuré dont Tommy et son frère auraient encore été les acteurs. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Kane avait d’ailleurs demandé « T’aurais voulu faire la course avec qui si t’avais eu le choix ? Je veux dire, dans ton cercle chez toi. Pas les gens qui sont à l’émission en ce moment. » et si le brun n’avait pas eu besoin de réfléchir longtemps à une réponse, il avait néanmoins laissé l’autre candidat ouvrir la marche. « Je crois qu’avec ma soeur ça aurait été cool. Ou bien mon petit cousin mais il a que quinze ans. J’ai jamais vu d’ado dans ce genre d’émission. » Il avait dodeliné la tête, hasardant « Ouais, je pense pas qu’ils prendraient le risque de lâcher un mineur dans ce genre d’émissions, trop de paperasse. » Et trop de risque que les parents se retournent contre la production au moindre pépin et empochent le pactole, surtout. « Ma sœur aussi, la plus jeune. Quoi qu’elle supporte pas de perdre, je pense qu’elle aurait été invivable comme compétitrice. » Mais si la même question avait été posée à Scarlett elle aurait probablement pu en dire autant de Tommy, qu’elle aurait taxé de mollasson pour expliquer son absence d’instinct de compétition. « Vous êtes deux du coup, ou tu as d’autres frères et sœurs ? Chez nous on est quatre ... » … et c’était souvent un enfer, s’était-il retenu de préciser à la dernière seconde.
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| | | | (#)Mer 8 Juil - 8:39 | |
| « J’ai l’impression que ça a été la poisse pour un peu tout le monde. On a eu un accident de voiture avec Love, j’dois dire qu’on s’est fait une belle frayeur. » Un accident de voiture ? Oh mon dieu. On a eu de la chance de pas avoir eu ce genre de péripétie. Je suis content de voir qu’ils ont l’air tous les deux d’aller bien puisqu’il en parle si facilement. C’est super frustrant de pas pouvoir se conduire soit même. Maintenant que j’y pense, on met nos vies entre les mains des conducteurs qu’on arrête au hasard sur la route. Ca m’étonne pas tant que ça en fait qu’il y ait eu ce genre de triste situation. Ca commence à me faire cogiter en tout cas. « Moins que d’autres, visiblement. » Il a l’air si chill. Rien que de le regarder ça m’apaise de nouveau.
« Ouais, je pense pas qu’ils prendraient le risque de lâcher un mineur dans ce genre d’émissions, trop de paperasse. » C’est dommage, ça aurait été super fun, mais je comprends. Dangereux pour beaucoup de raisons. La sécurité avant tout. Si je me serai retrouvé dans un accident pendant le jeu avec Morgan je crois que je m’en voudrais toute ma vie… J’ai assez de choses que je me garde sur les épaules depuis longtemps. J’ai pas besoin de plus. « Ma sœur aussi, la plus jeune. Quoi qu’elle supporte pas de perdre, je pense qu’elle aurait été invivable comme compétitrice. » Ca me fait sourire de l’entendre donner la même réponse que moi. Il a l’air d’avoir plusieurs soeurs de son côté mais j’aime voir qu’il s’entend assez bien avec une d’elles pour imaginer l’aventure avec.
« Vous êtes deux du coup, ou tu as d’autres frères et sœurs ? Chez nous on est quatre ... » « On est… trois. »
Ca fait tellement longtemps que j’ai pas vu mon frère en chair et en os que je ne sais pas trop si je peux le considérer comme faisant parti de la famille toujours. Ma soeur a des nouvelles de lui, sauf si elle invente ces cartes qu’elle dit recevoir de sa part, pour mon bien. « J’ai plus vraiment de contact avec mon frère. » Je dis ça en haussant une épaule pour faire genre c’est pas grand chose. Je voulais surtout expliquer mon hésitation. C’est stupide parce que quoi qu’il arrive on est quand même 3. La famille c’est le sang, qu’on se parle toujours ou pas. J’ai jamais trop parlé de mon frère avec qui que ce soit. « Toute ta famille est sur Brisbane ? Y’a personne chez qui tu peux aller faire un stop pendant le trajet ? Ca serait grave cool. » Un sourire se forme sur mes lèvres à cette pensée. « T’imagine tu t’arrêtes chez ta tante ou ta grand mère au milieu de la course. Une ville d’une fin d’étape comme ça tu peux même passer la nuit et tout le weekend là bas plutôt qu’avec ton binôme et avoir un semblant d’intimité. » Je crois que je le vis pas trop bien d’avoir zéro endroit rien qu’à moi.
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| | | | (#)Sam 5 Sep - 19:01 | |
| Tommy n’était pas quelqu’un de particulièrement porté sur la famille, et pourtant comme pour beaucoup de monde la configuration des Warren constituait l’un des premiers sujets de conversation qu’il utilisait pour briser la glace avec des inconnus. Nul besoin de s’épancher assez loin pour que les gens découvrent ce qui se tramait réellement sous le vernis de la si parfaite famille Warren, quatre enfants, un joli pavillon avec jardin et pelouse impeccable à Logan City, et parents fidèles paroissiens. « On est … trois. » avait de son côté indiqué Kane, non sans ce qui ressemblait à une pointe d’hésitation que la phrase suivante avait fini par justifier. « J’ai plus vraiment de contact avec mon frère. » Chassant cela d’un haussement d’épaules, Kane était parvenu sans trop de mal à persuader Tommy de ne pas insister, et ses relations avec son propre frère n’étant pas idylliques il s’était fendu d’un « La famille c’est toujours un peu compliqué. » visant à montrer qu’il comprenait. Il n’y avait bien que sa mère pour continuer de se bercer d’illusions et de croire que leur famille était normale, banale, sans accrocs. « Toute ta famille est sur Brisbane ? Y’a personne chez qui tu peux aller faire un stop pendant le trajet ? Ça serait grave cool. » avait finalement repris Kane. « T’imagine tu t’arrêtes chez ta tante ou ta grand-mère au milieu de la course. Une ville d’une fin d’étape comme ça tu peux même passer la nuit et tout le weekend là-bas plutôt qu’avec ton binôme et avoir un semblant d’intimité. » Laissant échapper un léger rire, Tommy n’avait pu s’empêcher de demander d’un ton taquin « Liam ronfle et prend toute la place ? » Cette volonté de la production de ne leur laisser qu’un lit pour deux, au moins durant les week-ends, faisait malgré tout grincer des dents même Tommy – pas parce que l’idée le dérangeait, mais parce qu’elle semblait mettre Love mal à l’aise. « Mais non, y’a personne chez qui on pourrait faire un stop sur le trajet de mon côté. On est passés par Laidley le premier jour, c’est là où Love a grandi, mais … » Mais Love n’avait pas semblée emballée à l’idée de se confronter à sa famille. « … Mais la balise n’avait pas encore sonné, alors on a poussé un peu plus loin. » Ce qui, en soit, n’était pas non plus un mensonge. « De toute façon j’ai pas mis grand-monde au courant de ma participation à cette émission … Pour pas me porter la poisse, je suppose. Ou pour pas avoir à raconter mon élimination à trop de monde. » Un rire nerveux lui échappant, le brun avait passé une main sur sa nuque de façon machinale. Il ne croyait pas vraiment en leurs chances à Love et à lui, pas de base, et encore moins après leur fin de course catastrophique de cette semaine. La chance n’était définitivement plus de leur côté. « T’en as parlé, toi ? T’as réfléchi à ce que tu ferais de ton gain si t’empochais le chèque ou bien tu te laisses porter en espérant que Liam et toi ne finirez pas par vous étriper pour de bon ? » Sûr que s’ils gagnaient on ne pourrait pas leur retirer d’avoir réussi avec brio à surmonter leurs différends.
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| | | | (#)Lun 14 Sep - 18:03 | |
| « La famille c’est toujours un peu compliqué. » Ah ça… C’est le moins qu’on puisse dire. Je comprends au passage que ça doit être le cas pour lui aussi. Pour pas mal de monde en vérité. On a beau avoir l’air d’être une famille sans soucis mais les apparences sont très trompeuses. En tant que petit dernier de la famille je crois bien que je suis celui qui a le moins bien vécu tous ces secrets pas si secrets mais dont il vaut mieux pas parler. Je vais bien me garder de lui en demander plus à lui aussi, on est pas là pour entrer dans du lourd tel que les problèmes familiaux. De plus, il a eu assez de complications avec l’accident qu’il a eu pendant le jeu. Vaut mieux parler d’un truc plus léger, comme les villes qu’on va traverser, nos binômes, toutes ces choses qui font parties intégrantes de nos vies actuelles dans le jeu. On est pas filmé là, mais ça ne change pas qu’on baigne dans le jeu simplement par notre présence dans ce jacuzzi, dans cette ville. « Liam ronfle et prend toute la place ? » Je ris de l’entendre faire cette remarque. Si c’était que ça. La vérité c’est que je dors sans problème même avec du bruit mais quand même, je voudrais juste être seul parfois. Je ne le lui dis pas, je veux pas passer pour le gars qui est en train de trop mal vivre l’aventure. C’est pas tout à fait vrai. Dans l’ensemble c’est plutôt très bien, même si c’est aussi bien plus compliqué que je ne l’aurai cru en m’inscrivant. « Mais non, y’a personne chez qui on pourrait faire un stop sur le trajet de mon côté. On est passés par Laidley le premier jour, c’est là où Love a grandi, mais … » Oh ? J’aurai aimé passer dans un coin que je connais. « … Mais la balise n’avait pas encore sonné, alors on a poussé un peu plus loin. » Oh ouais je comprends. Je pense pas que j’aurai laissé tomber la course pour visiter des lieux familier. C’est pas le but de notre passage. « De toute façon j’ai pas mis grand-monde au courant de ma participation à cette émission … Pour pas me porter la poisse, je suppose. Ou pour pas avoir à raconter mon élimination à trop de monde. » Je comprends tout à fait sa façon de voir les choses, même si j’ai pas du tout procédé de cette manière là. Il a pas l’air trop à l’aise rien que de m’avouer ça mais j’apprécie qu’il se confie sur le sujet. « T’en as parlé, toi ? T’as réfléchi à ce que tu ferais de ton gain si t’empochais le chèque ou bien tu te laisses porter en espérant que Liam et toi ne finirez pas par vous étriper pour de bon ? »
Il me fait encore rire. « Naaan on ira pas jusque là, j'ai confiance en nous. » Liam est chill au fond. Comme moi. Et puis y'a le sujet récurrent de toutes les conversations que j’ai eu avec les autres candidats. Ce qu’on va faire de l’argent si on gagne. « J’en ai beaucoup trop parlé. J’ai même fait une petite fête, non pas vraiment, juste une soirée dans un bar avec plein de potes. J’en ai parlé à quasi tout le monde. Ça sonnait comme un exploit et j’avais besoin d’une bonne nouvelle. » Je vais pas lui faire le détail des mois précédents l’émission. « Si je gagne j’utiliserai les sous pour m’acheter un appartement. » J’ai déjà des sueurs froides d’imaginer toutes mes économies partir d’un coup après avoir payé l’acompte ou je ne sais quoi. J’ai pas encore fait de recherches sur comment ça fonctionne. Je suis sûr que mon père sera tout désigné pour m’aider dans les démarches. Il rêve depuis tellement longtemps que j’arrête de payer un loyer. Ce sera le plus beau cadeau que je peux lui faire cette année (toute ma vie). « J’aimerai bien qu’on ait accès à nos téléphones pendant les weekend… Je crois que c’est ça qui me manque le plus. » Avec mon lit à moi tout seul, ou celui de Charlie, avec elle aussi dedans. « J’aurai du prendre mon vieil iPod. Y’avait pas internet dessus, je suis sûr ça aurait été accepté. » Je fais carrément enfant pourri gâté avec mes réflexions. « C’est quoi qui te manque le plus depuis qu’on est parti ? Oh et tu ferais quoi du fric toi ? » Je me glisse un peu plus dans l'eau pour que mes épaules soient immergées.
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| | | | (#)Lun 26 Oct - 13:26 | |
| Difficile – voire même impossible – pour les candidats de se faire une idée desquels d’entre eux parviendraient à se hisser jusqu’à la victoire en bout de course. À la fois parce que celle-ci n’avait débuté que depuis quinze jours et que tout pouvait encore arriver d’ici à la ligne d’arrivée, mais également parce qu’ils n‘avaient que peu d’occasions de se voir et de se parler en dehors des week-ends de relâche, et que c’était probablement trop peu pour réellement juger des capacités d’autrui. Chacun avait néanmoins ses soupçons, ses intuitions, Tommy comme tous les autres, mais pour autant discuter gains avec Kane n’était pas la preuve irréfutable qu’il les pensait en meilleure postures Liam et lui qu’un autre binôme. Ils étaient d’ailleurs la preuve parfaite que tout pouvait arriver, puisque leur fausse élimination en milieu de semaine avait totalement brouillé les pistes. « Naaan on ira pas jusque-là, j'ai confiance en nous. » avait en tout cas assuré le blond après un éclat de rire, visiblement certain que ses déboires avec son acolyte quelques jours auparavant étaient déjà de l’histoire ancienne. Ce que Tommy leur souhaitait, en définitive, pas adepte des conflits pour deux sous. « J’en ai beaucoup trop parlé. J’ai même fait une petite fête, non pas vraiment, juste une soirée dans un bar avec plein de potes. J’en ai parlé à quasi tout le monde. Ça sonnait comme un exploit et j’avais besoin d’une bonne nouvelle. » avait-il ensuite admis à propos de sa participation à l’émission. « Si je gagne j’utiliserai les sous pour m’acheter un appartement. » Pour des raisons connues de lui uniquement, la confidence de Kane avait arraché à Tommy un sourire songeur, et non moins sincère. Il en avait entendu certains faire des plans sur la comète à propos de leurs potentiels gains, s’imaginant déjà dépenser leur argent dans des futilités qui ne faisaient que prouver qu’eux n’avaient pas de mal à boucler la fin du mois. Les plans du musiciens étaient, eux, bien plus raisonnables, et bien plus en accord avec la façon dont Tommy rêvait les siens. « C’est le bon plan, ça. » Sourire à l’appui, il avait passé sa main dans l’eau et mouillé ses cheveux avec délectation – vous parlez d’un hiver, au milieu de ce désert. Songeur, Kne étit resté silencieux quelques instants puis avait soufflé « J’aimerai bien qu’on ait accès à nos téléphones pendant les week-ends … Je crois que c’est ça qui me manque le plus. J’aurai du prendre mon vieil iPod. Y’avait pas internet dessus, je suis sûr ça aurait été accepté. » Probablement, ou du moins Tommy était pratiquement certain qu’ils n’auraient pas pu le lui interdire formellement. « C’était pas dans la liste des objets interdits dans le paquetage. Si ce n’est pas interdit, c’est que c’est autorisé. » avait-il alors fait remarquer en haussant les épaules, un sourire amusé sur les lèvres. « Bon, j’ai jamais eu d’iPod, cela dit. Plutôt un vieux lecteur MP3 qui fonctionnait à piles … J’suis sûr que si je le filais à ma fille elle ne saurait même pas à quoi ça sert. » Probablement parce qu’en dehors de la télécommande et de l’horloge de la cuisine, elle n’avait jamais rien vu d’autres qui nécessite encore des piles pour fonctionner. « C’est quoi qui te manque le plus depuis qu’on est partis ? Oh et tu ferais quoi du fric toi ? » S’immergeant à son tour totalement, le blond avait laissé le bas de ses cheveux tremper dans l’eau chaude du bassin et reposé son regard sur Tommy, qui sans grande surprise n’avait pas eu besoin de réfléchir pour donner une réponse à cette question. « Ma fille, justement. C’est clairement la seule raison pour laquelle j’aurais pas dit non à un téléphone moi non plus. » Le reste il pouvait aisément s’en passer, en réalité. Il pouvait aisément passer plusieurs jours, plusieurs semaines sans demander ou recevoir des nouvelles de ses proches, adepte de l’adage pas de nouvelles, bonne nouvelle. Ses amis se comptaient sur les doigts d’une seule main et ne pas leur parler de toute la course ce n’était qu’avoir plus de choses à leur raconter lorsqu’il les reverrait – et là il pensait principalement à Lene et à Dimitri. Quant à son boulot, s’il y avait bien une chose qui ne lui manquait pas c’était cela, et bien que la perspective du chômage ne soit pas pour le réjouir la possibilité de ne pas le retrouver à son retour lui provoquait aussi une – petite – pointe de soulagement. « J’le mettrai de côté pour elle, si je remportais le fric. Peut-être que je rembourserais quelques dettes aussi … Mais j’en garderai quand même une bonne partie. Pour qu’elle puisse faire des études, si elle a envie. » Bien que Moïra démontrait déjà d’un caractère assez studieux, Tommy s’était promis que jamais il ne l’y obligerait … Il l’espérait néanmoins, souhaitant à tout prix la voir s’épanouir plus que lui dans sa vie future et pouvoir accéder à mieux que des boulots payés au lance-pierre comme lui le faisait. « Tu fais quoi dans la vie d’ailleurs ? J’t’ai même pas demandé. » Probablement que c’était un truc qu’on leur avait demandé à tous d’exposer dans leurs portraits pour l’émission, mais pour le reste cela n’avait pas grande utilité pour la course. Quoi que.
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| | | | (#)Ven 6 Nov - 12:21 | |
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« C’est le bon plan, ça. » Ouais. Le très bon plan. Ca m’enlèverait tellement une épine du pied d’avoir une somme pareil qui tombe du ciel. J’essaie de garder l’espoir mais la difficulté du jeu est au delà de ce que je pensais. La victoire s’éloigne petit à petit de moi, mais je suis encore là, donc rien n’est encore perdu. « C’était pas dans la liste des objets interdits dans le paquetage. Si ce n’est pas interdit, c’est que c’est autorisé. » Mes yeux qui se tournent vers lui de l’entendre dire ça. Le sourire sur mes lèvres est bien trop grand pour que ce soit insignifiant. Mon frère qui me disait le même genre de phrases quand j’étais gosse. J’ai toujours suivi ses conseils alors qu’ils étaient rarement bon. Allez savoir pourquoi j’ai une si haute opinion de mon frère quand il a visiblement pris tous les chemins qu’il ne fallait pas prendre dans la vie. « Bon, j’ai jamais eu d’iPod, cela dit. Plutôt un vieux lecteur MP3 qui fonctionnait à piles … J’suis sûr que si je le filais à ma fille elle ne saurait même pas à quoi ça sert. » Il continue de me faire sourire, même rire. J’ai un petit cousin de 13 ans qui se moque aussi pas mal de moi pour ces trucs là bien qu’il ne soit pas le gosse le plus connecté et tant mieux d’ailleurs.
« Ma fille, justement. C’est clairement la seule raison pour laquelle j’aurais pas dit non à un téléphone moi non plus. » Je fronce un peu le nez. Je peux pas imaginer sa situation vu que je n’ai pas d’enfant mais je me dis que ça doit pas être évident. Je me dis qu’elle doit avec avec sa mère en attendant, mais me connaissant ça peut être une giga boulette. Je ne sais rien de sa vie. « Devrait y avoir quelques exceptions… » Je dis ça sur un ton un peu révolté. Je me doute bien que tout est au mental dans ce jeu surtout et que nous couper de nos proches est une difficulté supplémentaire pour nous. On est pas en vacances. On a choisi d’être ici. Je me dis ça surtout pour pas prendre mes affaires et me tirer dès que je serai sorti de ce jacuzzi. Je vais finir par me mettre à chanter à tort et à travers - je le fais déjà en fait oups. « J’le mettrai de côté pour elle, si je remportais le fric. Peut-être que je rembourserais quelques dettes aussi … Mais j’en garderai quand même une bonne partie. Pour qu’elle puisse faire des études, si elle a envie. » Ca me gonfle le coeur de le voir aussi attentionné envers sa fille. Elle a de la chance d’avoir un père qui l’aime autant, qui pense autant à son avenir. Ca me fait penser à mes parents qui sont heureux que quand nous, leurs enfants, le sommes. Je dis que j’ai toujours envie d’avoir des enfants mais ça m’a l’air tellement compliqué de gérer des êtres humains. D’en être responsable.
« Tu fais quoi dans la vie d’ailleurs ? J’t’ai même pas demandé. » « J’ai pas été celui qui a couté le plus cher en études à mes parents. »
Je dis ça pour rebondir sur ce qu’il vient de me confier. « Je suis pompier. J’ai apporté quelques fringues avec l’écusson pour attirer l’oeil des automobilistes et hôtes éventuelles… » Ca marche plutôt très bien mais j’hausse une épaule comme si c’était qu’un détail. « Je peux te filer une casquette si tu veux. J'en ai une en plus. » Pourquoi d'un coup j'ai l'impression d'être en train de donner un lot à la tambola de fin d'année de l'école? J'ai surtout envie de lui filer un coup de main parce que ses plans pour l'argent de la victoire me font chaud au coeur. « Peut être que je devrais me mettre à chanter au bord de la route pour que les gens s’arrête en fait. Si on était pas trop chargé ça aurait été un plus d’avoir une guitare avec moi aussi. » Là je me retiens assez fort de pas me mettre à chanter et un sourire se forme sur mes lèvres alors que je me rends compte de la peau toute fripée de mes doigts. Il avait raison pour la transformation pruneau. « Tu fais quoi toi dans la vie ? » Maraîcher ?
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| | | | (#)Lun 30 Nov - 2:25 | |
| Il n’aurait pas craché dessus si communiquer avec leur famille n’avait pas été prohibé, c’était sûr – comme tous les autres, probablement. Mais quelque part cela faisait aussi partie du jeu, c’était une autre facette de « l’expérience » et outre l’assurance pour la production que les candidats n’en profiteraient pas pour tricher (peu importe le moyen) les priver ainsi de nouvelles de leurs proches permettait probablement de tirer sur la corde de leur vulnérabilité … Et rien n’était plus vendeur dans un programme télévisé que des candidats poussés à bout, même sans être ni amateur de télévision ni particulièrement intelligent Tommy en avait autant conscience que les autres. Et s’il était là c’était qu’il avait accepté de jouer le jeu, quand bien même les choses auraient sans doute été différentes s’il n’y avait pas eu un chèque juteux à la clef. Mais ne s’appesantissant pas plus longtemps sur la question, le Warren avait préféré faire preuve d’un brin de curiosité à l’égard de Kane, dont il ne connaissait pour ainsi dire par grand-chose en dehors des quelques banalités échangées avec les uns et les autres le week-end précédent … S’il avait largement eu le temps d’apprendre à connaître Love, découvrir le reste des concurrents n’était pas aussi simple, et en vérité Tommy n’était pas non plus des plus loquace il ne faisait pas particulièrement d’effort pour aller vers les autres. Peut-être si sa course se poursuivait, qui sait … Là-dessus il serait vite fixé. « J’ai pas été celui qui a coûté le plus cher en études à mes parents. » lui avait en tout cas répondu le blond, piquant la curiosité d’un Tommy qui se reconnaissait forcément un peu dans cette description. La comparaison s’arrêtait là cependant, car face au « Je suis pompier. J’ai apporté quelques fringues avec l’écusson pour attirer l’œil des automobilistes et hôtes éventuelles … » ajouté ensuite le brun n’avait pu que se sentir soudainement tout petit et n’avait pas su retenir un léger sifflement admiratif. « Je peux te filer une casquette si tu veux. J'en ai une en plus. » lui avait alors proposé Kane avec enthousiasme, mais se fendant d’un vrai sourire Tommy avait tout de même décliné poliment en secouant la tête « C’est gentil, mais ça ira. J’aurais l’impression de me faire mousser malhonnêtement. » Et déjà pas du genre à fanfaronner lorsqu’il n’avait rien à se reprocher, il avait encore moins de chances de le faire en mentant. « Mais c’est marrant, une bonne amie à moi est pompier aussi … Si ça se trouve vous vous connaissez. Elle s’appelle Lene. » Ou peut-être tirait-il simplement des conclusions trop hâtives … Après tout Brisbane restait une grande ville, il n’y avait pas qu’une seule caserne, et beaucoup plus que deux pompiers dont un parti faire du stop pour plusieurs semaines. « Peut-être que je devrais me mettre à chanter au bord de la route pour que les gens s’arrête en fait. Si on était pas trop chargé ça aurait été un plus d’avoir une guitare avec moi aussi. » Un brin surpris, Tommy avait questionné avec curiosité « Tu joues ? » mais au fond Kane avait totalement le physique de l’emploi … Les cheveux, les tatouages, c’était presque la panoplie complète. « J’avais acheté une vieille guitare dans une brocante quand j’étais ado, mais j’ai jamais été très doué … » avait-il alors avoué d’un ton amusé. « Je m’étais arrêté à deux-trois accords, juste de quoi emballer les filles. » Les choses un peu stupides que l’adolescence vous faisait faire. Renvoyant logiquement la balle au brun Kane avait à son tour demandé « Tu fais quoi toi dans la vie ? » et subitement bien moins enthousiaste Tommy avait haussé les épaules d’un air un peu gauche « Oh, moi je … Je suis docker. Je décharge des cargos sur Fisherman Island, rien de très intéressant. » Rien d’aussi prestigieux qu’un soldat du feu en tout cas. « J’étais pas trop fait pour les études moi non plus … Au grand damne de mes parents, d’ailleurs. » Heureusement pour lui – et pour eux – ils avaient largement eu de quoi se consoler avec Marius et Elizabeth. Deux intellos sur quatre enfants, cela restait une bonne moyenne, si l’on accordait de l’importance à ce genre de choses.
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| | | | (#)Jeu 10 Déc - 5:01 | |
| Tommy siffle quand je lui annonce mon métier et c’est comme un effet instantané sur mes joues. Elles sont maintenant un peu roses. Vraiment c’est l’enfer quand son corps parle si facilement pour soi. Je ne donnerai pas d’explications sur cet effet. Je dirai qu’il s’agit de l’eau du jacuzzi. Mes joues devaient déjà être rouges jusqu’à maintenant. Ca va passer inaperçu. « C’est gentil, mais ça ira. J’aurais l’impression de me faire mousser malhonnêtement. » Ca se sentait qu’il était un homme honnête dans tous les propos qu’on a pu avoir ensemble jusque là. C’est vraiment quelqu’un de bien. « Mais c’est marrant, une bonne amie à moi est pompier aussi … Si ça se trouve vous vous connaissez. Elle s’appelle Lene. » J’ouvre de grands yeux en l’entendant prononcer le prénom de Lene. Je n’aurai pas cru. Ca fait, des mois et des mois, que je n’ai pas entendu parler d’elle.« Je… Oui. Je la connais. » Je vais pas entrer dans les détails, qu’on reste sur la partie ‘on est tous les deux pompiers, on se connait’ ça me va très bien. Quand je reprendrais le boulot elle sera peut être de retour, je ne sais plus, j’ai pas suivi à part qu’elle est en congé maternité. J’avais beaucoup à gérer de mon côté, j’ai pas imprimé les détails.
« Tu joues ? » Je réponds par l’affirmative d’un signe de tête. La surprise passée, on parle maintenant de guitare, de musique. Le sourire sur mes lèvres est sincère, un peu nostalgique aussi parce que je suis clairement en manque. Heureusement qu’ils peuvent pas m’empêché de chanter. J’ai au moins ça pour faire sortir toutes mes pensées, mes envies. « J’avais acheté une vieille guitare dans une brocante quand j’étais ado, mais j’ai jamais été très doué … » J’aime savoir qu’il a pris la peine d’acheter une guitare un jour. Il a été assez curieux pour arriver jusque là, même s’il n’a pas su trouver l’intérêt qu’il pensait aux premiers abords. « Je m’étais arrêté à deux-trois accords, juste de quoi emballer les filles. » Je lâche un grand rire en l’entendant dire ça. Il est pas le seul à faire cette technique.« Je plaide coupable aussi. » Et puis vient la question de son travail à lui. « Oh, moi je … Je suis docker. Je décharge des cargos sur Fisherman Island, rien de très intéressant. » J’hoche la tête. « J’étais pas trop fait pour les études moi non plus … Au grand damne de mes parents, d’ailleurs. » J’aime beaucoup qu’il nous mette dans le même sac. Je sais pas pourquoi je pense tant à mon frère quand je le vois lui. Pourquoi je suis inconsciemment en train de vouloir me lier à lui et vouloir son approbation. Ca fait juste du bien de penser à mon frère. Je le vois un peu - beaucoup - en lui. Une version bien mieux de Kevin, c’est sûr, y’a pas photo.
« Ca doit pas être facile comme job. Au moins t’as une bonne forme physique. La santé c’est ce qu’il y a de plus important. » Etant pompier ambulancier si y’a bien un truc que je ne perds jamais de vue c’est ça. La santé. J’ai beau être un cas en ce qui concerne les sentiments, j’ai la santé et parfois ça m’aide à apaiser mes pensées. J’arrête de me torturer pour tout et je focalise sur le bon. Faudrait que je le fasse de plus en plus. Mettre les choses en perspective. C’est pas automatique. J’aime bien pleurer dans les bras de ma soeur.
Mon ventre se met à crier famine. Je fronce le nez, je ne sais pas quelle heure il est, mais, j’ai faim. « Ca te dit de continuer cette conversation en mangeant ? » Sans montre ni téléphone, je sais pas si c’est une heure acceptable pour manger. J’ai surtout pas envie que Tommy me juge là dessus. J’espère que l’horaire sera bon pour lui. J’ai très envie de continuer de faire sa connaissance. « D’ailleurs la bouffe pendant les étapes c’est aussi un des trucs le plus dur je trouve. » Je mange comme quinze et se restreindre c’est dur. C’est psychologique en plus. Je me dis que si je mange pas assez j’ai pas assez d’énergie et ça va être forcément plus compliqué pour la compétition. Ce jeu c’est vraiment pas aussi simple que je le pensais.
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| | | | (#)Lun 18 Jan - 19:47 | |
| Il était parti à la pêche comme on jouait au loto, mentionnant le nom de Lene comme on jetait sa ligne sans la moindre assurance que le début de l’ombre d’un poisson ne nage à proximité. Le monde était parfois petit, certes, mais peut-être pas à ce point-là et il ne pensait pas réellement que leur métier commun soit à lui seul une excuse pour que Kane et Lene puissent se connaître. Dès le prénom de la jeune femme prononcé pourtant le blond avait comme changé de couleur, et marmonné un « Je … Oui. Je la connais. » donnant à Tommy l’impression d’avoir commis un impair. Le caractère de la Adams étant ce qu’il était, il n’était pas difficile de s’imaginer que le courant puisse ne pas être passé entre elle et Kane, aussi le brun n’avait pas insisté et préféré rebondir sur le sujet de la musique, avec lequel le blond semblait nettement plus à l’aise. Plus à l’aise que lui, et plus à l’aise tout court. Il avait l’air de ces types animés par une passion, le genre que Tommy enviait un peu – beaucoup – parce que lui ne se sentit plus animé par rien, coincé dans un emploi asservissant dont l’unique mérite était de lui permettre de payer ses factures et d’élever sa fille … Parfois il lui arrivait de penser que sans l’existence de Moïra, et l’absence de la mère de cette dernière pesant toujours lourdement sur ses épaules, il n’aurait tout simplement plus aucune raison valable de se lever le matin. « Ça doit pas être facile comme job. Au moins t’as une bonne forme physique. La santé c’est ce qu’il y a de plus important. » Réalisant qu’il s’était laissé happer par ses propres pensées, le brun avait secoué la tête comme pour se forcer à redescendre sur terre « C’est fatiguant, mais si tu fais ton taff on te fout la paix en théorie … et ça fait l’économie d’une salle de sport. Mais ça je suppose que c’est un peu la même chose pour toi. » Il avait cru comprendre que les casernes possédaient leurs propres équipements sportifs – quoi de plus logique, dans la mesure où de leur forme physique dépendait leur efficacité sur le terrain.
Ils auraient sans doute encore pu mariner un moment dans l’eau chaude, si ce n’était pour l’estomac de Kane qui semblait avoir d’autres projets. « Ça te dit de continuer cette conversation en mangeant ? » Bien qu’il n’ait aucune idée de l’heure qu’il était, n’ayant que celle qu’affichait le réveil de sa chambre lorsqu’il l’avait quittée comme point de repère, Tommy avait néanmoins acquiescé d’un signe de tête. Le week-end était le seul moment de la semaine où ils étaient assurés de faire des repas décents, où ils n’avaient ni à espérer sur la générosité des inconnus ni à se contenter de barres énergétiques efficaces mais sans goût. « D’ailleurs la bouffe pendant les étapes c’est aussi un des trucs le plus dur je trouve. » avait d’ailleurs ajouté Kane comme s’il lisait dans ses pensées. « Tu m’étonnes, les seules chez qui tu bouffes décemment c’est les petites mamies, sauf que c’est aussi les plus méfiantes à accepter de te faire rentrer en premier lieu. » Il y en avait à qui la présence d’une caméra faisait peur, et d’autres qui émission de télévision ou pas avaient surtout peur d’ouvrir leur porte à des inconnus susceptibles de les détrousser – ou de les découper – dans leur sommeil. « On remonte se changer et on se retrouve dans le hall ? » Love ne lui en voudrait probablement pas de ne pas l’attendre pour aller manger, ils passaient déjà la semaine tous les deux et elle profitait certainement de pouvoir passer un peu de temps avec Isaac.
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