Nous étions tous arrivés à Bedourie et nous avions tous pu prendre le temps de nous reposer, seulement l'annoncé était arrivé. Sans surprise, nous avions mis trop de temps avec Tommy pour arriver sur cette étape, l'accident de voiture avait eu raison de notre chrono et nous allions devoir sortir. L'aventure s'achevait aujourd'hui et nous devrions retourner à Brisbane à partir de lundi. Je ne savais pas tellement comment prendre la nouvelle, j'étais mitigé entre le fait d'être contente de quitter l'aventure et de reprendre un peu ma routine, mais d'un autre côté j'avais envie de continuer. En tout cas, j'étais heureuse d'avoir rencontré Tommy et je trouvais que nous avions tout de même gagné quelque chose, une amitié. Car, oui, j'étais persuadé que je le recroiserais dans un avenir proche à Brisbane.

Enfin, pour l'heure il n'était pas question de partir. Nous avions mérité notre moment de détente et Isy m'avait proposé de le retrouver plus tard dans la soirée pour profiter du spa naturel. Nous avions donc pris le repas en compagnie des autres candidats avant que chacun puisse vaquer à ses occupations. Vers vingt trois heure, je m'étais préparé et j'étais descendu pour attendre que mon ami d'enfance me retrouve. Je retirais mes vêtements afin de me mettre en maillot de bain et j'avais glissé mes pieds dans l'eau chaude, ils avaient souffert des deux semaines d'épreuve. Je soupirais doucement avant de lever les yeux vers le ciel étoilés. J'avais hâte de retrouver mon petit jardin nocturne et de pouvoir profiter de l'odeur de mes protégées nocturne. Avant le départ, j'avais tout mis en place pour éviter que quelqu'un ne s'en occupe et j'avais tout de même espérait que les choses allaient bien se passer pour elles. Je n'avais pas spécialement envie de tout recommencer alors que j'avais passé un temps fou sur la conception du jardin. Je terminais par m'asseoir sur le bord glissant mes jambes dans l'eau profitant des bienfaits de cette eau sur mon organisme.

La route menant de Charleville à Bédourie avait été infernale. Windorah, l'arrêt mi-parcours impératif, avait arboré des airs d'oasis tant Grace et moi avions peiné à tomber sur des bons samaritains qui acceptaient de nous conduire vers notre lieu d'arrivée de la course. Si Linda et Paul avaient composé une réelle aubaine au tout début de cette semaine en nous conduisant plusieurs kilomètres et nous hébergeant ainsi que nous ravitaillant pour la suite, nous avions par la suite fait chou blanc à de multiples reprises puis été invités dans les véhicules d'énergumènes plus qu'incertains et périlleux. Nous étions arrivés in extremis à Windorah, pour ma part tendu comme un ressort et en surchauffe autant physique que mentale, en ayant usé de la carte handicap de ma binôme, ultime recours.

Le trajet Windorah-Bédourie s'était déroulé étonnement vite, mais la fin m'avait paru durer d'interminables heures. Un barrage de policiers se hissaient entre nous et May et l'animatrice n'a jamais daigné nous venir en aide, si ce n'est qu'au moment où les gendarmes nous plaquaient durement contre l'asphalte pour nous menotter, tels de sombres malfrats. Entre temps, j'avais manqué de me faire dévorer par un molosse tout droit venu des enfers, qui avait par ailleurs déchiré mes vêtements ainsi qu'ouvert mon sac à dos. Mais l'essentiel était que nous étions arrivés à la petite bourgade en un seul morceau et pour le coup, avions même ouvert la voie pour les autres concurrents, puisque nous avions eu la chance d'être parvenus premiers sur la ligne d'arrivée.

A ma grande déception, ce fut Love et Tommy qui furent annoncés derniers de cette épreuve. J'étais assez démoralisé que la jeune femme quitte l'aventure et j'espérais que ces semaines de compétition lui aient apporté autant que possible. Déjà, j'étais heureux qu'elle ait si bien sympathisé avec Tommy, tant qu'elle semblait s'en être fait un ami. Même si je me doutais que la Bryce prendrait sa défaite bien, j'aurais aimé partager cette expérience avec elle encore plus longtemps et la voir victorieuse de ce jeu. Cependant, l'on ne pouvait modifier cette issue et comme dernière nuit ensemble avant ma propre élimination, je l'avais invitée à me rejoindre au spas naturels qui étaient mis à notre disposition.

L'heure était assez tardive, les spas déserts. La prochaine course commencerait demain et chacun semblait avoir opté pour se coucher tôt afin d'emmagasiner un maximum de sommeil. Pour ma part, je désirais passer le plus de temps possible avec Love, ignorant quand je la reverrai exactement. Lorsque j'arrivais sur les lieux, la brune s'était déjà installée aux rebords d'un des spas. Ses longues jambes trempaient dans l'eau et elle portait son maillot de bain. "Hey," je lui adressais doucement, soucieux de ne pas la faire sursauter. Je prenais place à ses côtés, en short et t-shirt. "Ça va ?" Je commençais poliment, avant d'annoncer la couleur : "Le plan sonnait bien dans ma tête de base, mais j'crois que j'ai perdu mon maillot de bain quand le molosse de Bédourie a voulu me déchiqueter. J'ai beau avoir cherché, j'ai été incapable de mettre la main dessus."

Et voilà c'était la dernière soirée, demain il faudrait rentrer à Brisbane et reprendre sa petite vie tranquille. Retrouver son quotidien et son confort. Le peu de l'aventure que j'avais faites, m'avait permise de me faire un ami. Tommy et moi serions liés par cette expérience, et bien que je m'en voulais de ne pas avoir pu l'emmener plus loin, j'espérais qu'on resterait en contact. Les autres binômes qui continuaient l'aventure semblait avoir pris la décision de se coucher tôt ce soir et j'avais la furieuse sensation que j'allais devoir déambuler pendant un long moment dans le silence et la solitude. Heureusement pour moi, Isy m'avait proposé qu'on se retrouve au spa pour en profiter un maximum avant mon départ et le sien pour la nouvelle étape de l'aventure. J'étais un peu morose de le laisser, mais le jeu était ainsi fait et on ne pouvait pas changer ça.

J'avais donc enfilé mon maillot de bain avant de me rendre silencieusement au spa et d'y plonger mes jambes tout en attendant l'arrivée du Jensen. Le ciel était clair et je ne pouvais m'empêcher de penser à mes protégés nocturne qui avait du délivrer leur subtil parfum dans le jardin de Toowong. La voix de Isy résonna doucement et je lui lançais un sourire tandis qu'il prenait place à mes côtes. "ça va ?" Je glissais doucement mes doigts dans l'eau tout en hochant la tête. Je n'avais pas le temps de réellement développer que le Jensen reprenait la parole, semblant être tracassé par un détail. "Le plan sonnait bien dans ma tête de base, mais j'crois que j'ai perdu mon maillot de bain quand le molosse de Bédourie a voulu me déchiqueter. J'ai beau avoir cherché, j'ai été incapable de mettre la main dessus."

Je levais légèrement un sourcil avant de rire doucement, "Et bien, il y a quelques années en arrière les Hommes se posaient moins de question sur les habits...il semblerait que ce soit la société moderne qui est inventé ça et qui place la nudité comme quelque chose de sexuelle et réservé à l'intimité...donc si tu veux profiter du spa rien ne t'empêche de la faire sans maillot de bain. Je souriais une nouvelle fois avant de me laisser glisser dans l'eau. Je m'éloignais un peu du bord avant de prendre la décision d'enlever mon maillot de bain. Je faisais confiance à Isy et la luminosité était suffisamment faible pour qu'une personne sur le bord ne se rende pas compte. Je jetais mon maillot de bain avant de regarder Isaac. "C'est sûrement pas raisonnables, mais c'est tellement agréable de pouvoir sentir l'eau sur l'intégralité de sa peau...

Mon corps était courbaturé, zébré de quelques égratignures insignifiantes, marqué ça et là de légères ecchymoses ou brûlures mais cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi heureux et en paix dans ma peau. J'avais attendu une nouvelle aventure de la part de cette émission télévisée. En m'y inscrivant, je réalisais ce qui pouvait composer un affront à ma zone de confort, j'allais à l'encontre de mon comportement habituel. Oscar Wilde disait que les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais et j'étais désormais enclin à partager son avis.

Si ça n'avait pas été pour Love qui avait aussi sauté ce pas, peut-être n'aurais-je jamais osé tenter ma chance au sein de ce show. Il paraissait totalement inespéré que nous soyons tous les deux sélectionnés pour être concurrents à cette course, et pourtant, nos deux dossiers avaient été retenus, bien que nous n'ayons pas été associés à la même équipe. Désormais, la Bryce quittait malheureusement l'aventure et un pincement me serrait irrémédiablement le cœur depuis que May avait annoncé l'issue de son binôme.

La jeune femme hocha doucement la tête à l'affirmative lorsque je lui demandais si ça allait. Elle semblait plongée dans ses pensées, un peu déçue, mais pas ravagée par cette finalité, ce qui me réconfortait. Ne souhaitant pas s'éterniser sur un mauvais élément, je lui confiais toutefois qu'il m'avait été impossible de mettre la main sur mon maillot de bain. Je soupçonnais que le molosse de Bédourie en avait fait son affaire. Cette confidence fit bien rire la fleuriste qui m'indiqua que la nudité ne la dérangeait pas. Je haussais les sourcils, taquin : "Est-ce que ça veut dire que j'te verrai un jour sur une plage nudiste ?" Ni une ni deux, Love glissa dans le spa et s'éloigna progressivement du rebord, abandonnant son maillot de bain un peu plus loin. "C'est sûrement pas raisonnable, mais c'est tellement agréable de pouvoir sentir l'eau sur l'intégralité de sa peau..." Je ris doucement, commentant : "Y'a pas grand-chose de raisonnable dans ROA de toute façon..." Malgré les flash-backs des séries adolescentes où un malotru malveillant dérobe les fringues de celui qui s'aventure à un bain de minuit, je me défaisais de mes habits pour rejoindre la vingtenaire. Elle avait raison, c'était bien plaisant de s'immerger de la sorte, surtout quand ses muscles étaient contractés par la tension créée par la compétition. "Alors, dis-moi, qu'est-ce que t'aimerais faire pour la suite de ce week-end ?" Je questionne, attentif.

Dans quelques heures, je serais dans une voiture pour me ramener directement à Brisbane. Nous n'avions pas pu aller plus loin dans l'aventure avec Tommy et nous devions accepter les choses telle quels étaient. Isy m'avait alors proposé de profiter des spa naturels de la région histoire d'avoir une dernière soirée en tête avant un long moment. J'avais enfilé mon maillot de bain et rejoint les lieux. Tout était calme et je glissais mes jambes dans l'eau. Mon corps souffrait encore des courbatures et j'allais surement devoir attendre un petit moment avant de pouvoir pleinement profiter à nouveau de mon être sans avoir mal. Je n'avais pas eu attendre bien longtemps pour que le Jensen arrive et s'installe à mes côtés. Il semblait inquiet pour moi et je faisais en sorte de le rassurer. Je n'étais pas spécialement déçu que ça s'arrête, bien que j'aurais aimé que ce soit fait d'une façon différente.

Mon ami d'enfance ne semblait pas vouloir s'éterniser sur le sujet et m'indiqua alors dans un sourire qu'il n'avait pas pu remettre la main sur son maillot de bain. Ce n'était pas spécialement dérangeant surtout qu'il n'y avait personne. Tous le monde semblaient avoir rejoints leur lit. J'indiquais donc à Isy que la nudité n'était pas un problème pour moi tout en me glissant dans l'eau chaude. "Est-ce que ça veut dire que j'te verrai un jour sur une plage nudiste ?" Je me retournais tout en ôtant mon maillot de bain, "Est-ce que je dois comprendre que tu as envie de me voir sur ce genre de plage ?" En y réfléchissant, je ne m'étais pas retrouvé nue depuis mon viol. Je n'avais d'ailleurs pas eu de contact charnel depuis cette tragique nuit. Je faisais part du fait que ce n'était surement pas raisonnable "Y'a pas grand-chose de raisonnable dans ROA de toute façon..." Je remarquais alors Isaac qui retirait ses vêtements et mon regard ne pu s'empêcher de parcourir son corps.

Je réalisais alors que j'étais surement resté trop longtemps entrain de le regarder et je me retournais rapidement le rose aux joues. Je pouvais sentir les battements de mon coeur qui commençaient à s'intensifier. Le flashback de notre nuit trop alcoolisé et qui avait fini par déraper en moment intense et torride, venait se fracasser dans mon esprit. "Alors, dis-moi, qu'est-ce que t'aimerais faire pour la suite de ce week-end ?" Je reposais enfin mon regard sur lui essayant de ne pas répondre à mes pulsions. Je faisais mine de réfléchir "Et bien vu que rien ne semble raisonnable dans cette aventure...Je serais bien tentée pour continuer sur cette lancé..." Je souriais légèrement avant de m'approcher de lui et de poser mes mains sur ses épaules. Je plongeais mon regard dans le sien tout en venant coller mon épiderme contre le sien petit à petit. "A moins qu'il soit préférable qu'on le soit..." Le désir venait s'insinuer doucement dans mon être, il s'enroulait tel un serpent autour de sa proie. J'avais soudainement envie de sentir ses mains et ses lèvres venir marquer mon épiderme comme un tatouage, symbole d'une affection et d'un moment intense.

Cette soirée avec Love serait l'une des dernières avant une durée méconnue - mais ne pouvant excéder plus de quatre semaines. J'étais attristé du fait que la course soit terminée pour mon amie et son partenaire, j'aurais tant aimé les voir arriver loin dans ce périple, surtout que j'entretenais déjà des affinités avec la fleuriste avant même le début de la compétition. Cependant, le passé était résolu et l'élimination avait été actée. Peut-être que la brune pourrait revenir dans l'émission si un candidat se blessait, mais pour l'heure, une chose était certaine : d'ici la fin du week-end, elle devrait prendre la route vers Brisbane aux côtés de son binôme.

Je comptais pour ma part profiter et apprécier chaque minute de cet échange avec mon interlocutrice. Mon maillot de bain semblait s'être volatilisé depuis mon altercation avec un féroce canidé mais la nudité paraissait ne poser aucun problème pour la vingtenaire qui m'invitait à simplement m’immiscer dans le spa en tenue d'Adam. Je la taquinais sur le fait que considérant la teneur de ses paroles, je ne serais guère surpris de la croiser sur une plage nudiste. "Est-ce que je dois comprendre que tu as envie de me voir sur ce genre de plage ?" "Oh, tu comprends c'que tu veux," je taquinais avec un clin d’œil complice en retirant mon sous-vêtement et présentant : "Y'a pas grand-chose de raisonnable dans ROA de toute façon..."

Ce ne fut que lorsque mon corps disparut dans l'eau que la Bryce détourna enfin le regard, le rose aux joues. Je n'étais pas particulièrement pudique mais le fait de ne plus être scruté de la sorte gommait un certain sentiment de malaise. "D'ailleurs, en parlant d'indécence dans ROA..." Je commençais, ambitionnant de détendre un peu l'atmosphère. "En arrivant jusqu'à toi, je suis passé devant les chambres d'hôtel forcément, et celle que j'occupe avec Grace est au bout du couloir. J'ai eu un petit doute sur quel couloir que je devais emprunter et c'est tombé que pendant que j'hésitais devant une intersection, juste derrière moi, il y avait la porte d'une chambre entrouverte de laquelle provenait de drôles de bruits, comme des suffocations un peu... Du coup, je me suis un peu approché et j'ai remarqué un homme installé à un bureau en train de fixer un écran d'ordinateur. Sur le coup je me suis dit que c'était un mec de la production qui devait anticiper les prochaines épreuves... Puis j'ai entendu un gros bruit lourd et j'ai réalisé qu'il y avait une nana sous le bureau... Et tu sais, j'suis presque sûr que c'était la chambre de May..." Pas que je voulais démarrer des rumeurs, mais la scène m'avait assez étonné pour que je ressente le besoin de la confier à Love.

Néanmoins, ne demeurant pas spécialement adepte de discuter de sujets graveleux avec la gente féminin, je changeais l'orientation de notre conversation pour la questionner sur la suite de ce week-end détente sponsorisé par ROA. "Et bien vu que rien ne semble raisonnable dans cette aventure... Je serais bien tentée pour continuer sur cette lancée..." Je plissais les yeux, curiosité aguichée. La belle s'approcha de ma silhouette avant de déposer ses mains sur mes épaules tendues. Progressivement, la distance entre nos deux corps se réduisit, jusqu'à ce que nos peaux s'effleurent et nos courbes s'épousent. "A moins qu'il soit préférable qu'on le soit..." Un sourire en coin vient apparaître contre mes lippes et j'expirais doucement, mes muscles plus contractés que jamais durant les jours de précipitation pour atteindre la ligne d'arrivée dans la position nous permettant, Grace et moi, d'accéder à la suite du jeu. "Ce serait dommage d'aller à l'encontre de l'ambiance ROA, tu ne penses pas ?" Je suggérais doucement, le souffle chaud de la fleuriste coulant contre ma peau humide. "T'as des pensées précises concernant... ta vision de cette lancée ?"  j'encourageais, précautionneux. Vu les circonstances, je refusais d'émettre quelconques premiers pas, par crainte d'imposer ou inciter quoi que ce soit de néfaste pour l'australienne.

C'était ma dernière nuit dans l'aventure de ROA et je comptais bien en profiter. Isy m'avait proposé de profiter des spa naturel avant que je quitte l'aventure pour de bon. Je ne savais pas si je pourrais revenir dedans si, il avait un soucis et j'avais un doute. Dans tout les cas, cette nuit je voulais en profiter un maximum. Je n'avais aucune idée de quand, je pourrais revoir Isy alors, il fallait qu'on profite. Le Jensen m'avait rapidement rejoint et m'avait alors indiqué qu'il n'avait pas de maillot de bain. Bien loin de m'offusquer pour ce détail, je lui faisais part du fait qu'il pouvait aisément se mettre dans l'eau sans vêtement. J'en profitais également pour retirer mon maillot de bain. Le jeune homme me taquina sur l'idée de me voir sur une plage nudiste et j'avais l'impression d'entendre un sous entendu. "Oh, tu comprends c'que tu veux," Je souriais légèrement ne sachant pas vraiment ce que je devais comprendre. Isy était parfois doué pour semer le doute dans mon esprit.

"D'ailleurs, en parlant d'indécence dans ROA...En arrivant jusqu'à toi, je suis passé devant les chambres d'hôtel forcément, et celle que j'occupe avec Grace est au bout du couloir. J'ai eu un petit doute sur quel couloir que je devais emprunter et c'est tombé que pendant que j'hésitais devant une intersection, juste derrière moi, il y avait la porte d'une chambre entrouverte de laquelle provenait de drôles de bruits, comme des suffocations un peu... Du coup, je me suis un peu approché et j'ai remarqué un homme installé à un bureau en train de fixer un écran d'ordinateur. Sur le coup je me suis dit que c'était un mec de la production qui devait anticiper les prochaines épreuves... Puis j'ai entendu un gros bruit lourd et j'ai réalisé qu'il y avait une nana sous le bureau... Et tu sais, j'suis presque sûr que c'était la chambre de May..." J'étais surprise par cette révélation. Est-ce que May avait pris la décision de passer du bon temps avec certaines personnes de son équipe ? Il était certains que si tout ceci venait à s'ébruité la rumeur aurait vite fait de se répandre et de faire la joie de certains journaux people. "Sérieusement ?! Et bien...J'ai entendu dire qu'en plus c'est la première fois qu'elle peut présenter une émission...imagine si ça venait à se savoir..." Il était surement certains que la production ne serait pas très heureuse de l'apprendre.

Toutefois, je n'étais pas venu ici ce soir pour parler des ébats sexuels de la présentatrice alors je rebondissais sur cette révélation pour revenir à nous. Mon corps était venu se coller contre celui de Isy et une certaine tension s'installait doucement. "Ce serait dommage d'aller à l'encontre de l'ambiance ROA, tu ne penses pas ?" Je hochais la tête tout en souriant légèrement, mon regard se perdant dans celui de mon ami d'enfance. Les flash de notre soirée torride, deux ans plus tôt, refaisaient doucement surface et le désir s'installait dans le bas de mon ventre. "T'as des pensées précises concernant... ta vision de cette lancée ?" Je faisais alors mine de réfléchir, "Peut-être qu'on pourrait faire un scrabble ?!" Je marquais un silence avant de rire légèrement à ma bêtise. J'avais encore tellement de mal à me dire que Isy m'avait proposé de tenter quelque chose sans étiquette.

Je souriais légèrement avant d'oser rapprocher encore d'avantage mon corps et de finalement venir poser mes lèvres contre les siennes, espérant cette fois qu'il n'irait pas me repousser comme la dernière fois. Je pouvais sentir tout le désir m'envahir et venir s'enrouler autour de mon être. Les battements de mon cœur se faisait plus présent et j'osais glisser mes mains sur son torse. J'osais également glisser ma langue contre celle du Jensen essayant ainsi de rendre ce moment plus intense et faisant grimper par la même occasion, une fois encore mon désir pour le jeune homme.

Afin de profiter au maximum de notre dernière soirée avant ce qui pouvait être potentiellement plusieurs semaines, j'avais donné rendez-vous à Love à une heure tardive dans les spas naturels de Bédourie. Devant la problématique de l'absence totale de maillot de bain de ma part, nous avions tous deux opté pour nous baigner en tenue d'Adam et d'Eve, ce qui n'était personnellement pas pour me déplaire, bien que le regard insistant de la jeune femme sur mon corps eût un effet légèrement malaisant. Je n'étais pas pudique de nature mais ma confiance en moi n'était pas non plus très haute, si bien que le moindre regard scrutant possédait la faculté de me mettre en doute.

Une fois dans l'eau, je révélais à Love le théâtre que j'avais surpris sur ma route menant à notre lieu de rencontre. La Bryce m'indiqua en retour qu'il s'agissait de la première émission que May pouvait animer et j'affichais un rictus incertain quant aux conséquences éventuelles qui incomberait à la carrière de la quarantenaire si une telle information venait à s'ébruiter. Personnellement, je n'avais pas envie de m’immiscer dans la vie de la Glitters et j'avais assez de souci pour mettre le nez dans les siens, surtout que si cette scène s'était déroulée dans sa chambre, je n'avais pas reconnu la personne située sous le bureau s'adonnant à des pratiques dignes de l'intime. Il y avait de fortes possibilités pour que ce soit la blonde mais j'étais incapable de le certifier. "Trouble dans les coulisses de ROA," je commentais sur un ton grave avec malice, la situation m'amusant malgré tout.

Bientôt, la fleuriste vint réduire la distance entre nos deux corps. En conséquence, mes muscles vinrent se contracter et mon cœur débuta une cadence bien plus soutenue contre ma poitrine. Mon souffle demeura en suspens quelques minutes et j'expirais doucement, reprenant contenance. Love invitait au déraisonnable, je ne m'en priverais pas, bien que je m'efforcer de maintenir une réserve, les circonstances étant bien trop particulières pour que j'ose prendre les devants vers quelconque ébat. C'est ainsi que j'accordais les rennes à Love. "Peut-être qu'on pourrait faire un scrabble ?!" Je ris doucement, haussant les sourcils, considérant le jeu de société dans un faux sérieux. "Ou un Uno."

Si l'on jouait véritablement au Uno, je déduirais avoir tiré la carte suprême : la vingtenaire anéantit les derniers centimètres nous séparant puis lentement, précautionneusement, dans un rythme invitant à hausser la température exponentiellement, sa bouche vint se recueillir sur la mienne. D'abord passif, je goûtais, timoré, au goût de ses lèvres avant que mon interlocutrice ne se fasse plus entreprenante, laissant évoluer le baiser sous le rythme d'une valse fougueuse et langoureuse. Je déplaçais doucement ma main au creux de ses reins, caressant lentement et précautionneusement son épiderme, l'incitant sans force à conserver cette proximité avec mon corps, tout en gardant l'alerte de ne commettre aucun geste qui pourrait lui ressasser sa précédent expérience traumatisante. J'ignorais jusqu'où saurait nous mener ce baiser qui remportait en ardeur au fil des secondes. "Tu joues à un jeu dangereux, Love", je lui soufflais suavement, complice, avant de baiser affectueusement sa mâchoire et tracer suavement un sillon de ces embrassades en passant par son cou, son épaule, sa clavicule, jouant tantôt de mon souffle, de mes lèvres, de ma langue...

Elles me paraissaient alors à des années lumières de notre présent, les journées dans le bac à sable improvisé des Bryce au sein desquelles les jumeaux finissaient toujours par provoquer l'apocalypse, les sorties scolaires plutôt misérables, les kermesses du collège aux lots vieillots, les après-midis cinéma à visionner Armageddon, Gladiator ou Indiana Jones avec son frère, les exposés à rédiger sur Pouchkine quand ce n'était pas les différents rôles au service de la royauté, en passant du bouffon, cuisiniers, courtisanes, louvetiers pour l'école... Love n'était plus l'adolescente ni la jeune adulte que j'avais tant connue à Laidley. La vie avait voulu qu'elle évolue comme chacun, qu'elle se loge à l'adolescence dans cette chrysalide vouée à former son être, cocon formateur qu'elle ne quittera qu'une fois les clefs de son épanouissement enfin en mains.

Lorsque Isy m'avait fais savoir qu'il n'avait plus de maillot de bain, je n'avais vu dans cet aveux qu'une occasion malsaine de pouvoir revoir son corps et en profiter. C'était mal, c'était mauvais, mais étrangement je n'arrivais pas à m'excuser pour ça. Les flash de notre nuit en 2017 qui refaisaient surface et les sensations qu'il avait réussi à me faire vivre. Cependant, j'avais retiré mon maillot de bain également, histoire qu'on soit sur le même pied d'égalité. Il fallait croire que cette aventure me poussait à faire beaucoup de chose que je n'aurais certaines pas faites en dehors.

D'ailleurs bien vite, Isy m'apprit un scoop. Alors qu'il venait me rejoindre il s'était perdu et avait aperçu un moment plutôt charnel dans la chambre de May. J'étais abasourdie parce qu'il avait vu et je me demandais bien ce qui pouvait se produire si, la production venait à être mise au courant. Sachant que pour ma part, j'avais entendu dire que s'était la première émission qu'elle animait. Autant dire que se serait surement la dernière si tout ça venait à être ébruité. "Trouble dans les coulisses de ROA," Je riais légèrement "Ça ferait un bon titre de livre !" Il ne serait peut-être pas très bien vu que cette histoire soit utilisée pour créer un best seller.

Enfin pour l'heure, j'avais envie d'autre chose que d'écrire un livre. J'avais envie d'être irraisonnable et de profiter pleinement de ma dernière soirée en compagnie du Jensen. Il faisait mine de ne pas comprendre mon sans sous-entendu alors pour plaisanter je lui avais proposer un scrabble. "Ou un Uno." Je souriais avant de réduire encore un peu plus la distance entre nos corps avant de poser pleinement mes lèvres contre les siennes. Ce simple contact eu pour effet de faire grimper un peu plus le désir dans mon être et les flash se firent plus intense. Ma langue venait naturellement la sienne dans un échange bien plus enflammé. Nos épidermes semblaient vouloir se fondre l'un dans l'autre et un frisson parcouru mon échine alors que les mains du brun venait se glisser sur mes reins. "Tu joues à un jeu dangereux, Love"

Ma tête se penchait délicatement sur le côté tandis que ses lèvres glissaient sur chaque millimètre carré de ma peau. Le mélange de son souffle avec ses baisés me faisaient tourner la tête et je resserrais délicatement mes doigts sur son corps. "Joue avec moi, Pyar..." Ma cuisse glissa le long de la sienne avant de venir se caler contre sa hanche, rapprochant encore nos corps et laissant seulement quelques millimètre de distance à nos bas ventre. Je mordais doucement ma lèvre inférieur et j'espérais sincèrement que rien ne pourrait venir troubler notre moment et que pour une fois, le temps ne serait pas contre nous.

Après avoir révélé un événement des plus surprenants se déroulant dans la chambre d'hôtel de l'animatrice de Race of Australia, nous avions opté, Love et moi, pour nous immiscer dans l'eau des bassins naturels en tenue d’Ève et d'Adam. La chaleur et les légers remous de l'étendue d'eau détenaient un effet salutaire sur nos corps malmenés par les tourments de l'aventure à laquelle nous nous étions inscrits et pour laquelle nous avions tous les deux eu la félicité d'avoir été sélectionnés. Cependant, dans quelques heures, la Bryce devrait quitter les lieux afin de retourner vers Brisbane, son binôme ayant été éliminé lors de la dernière épreuve. J'avais ainsi placé un point d'honneur à profiter au maximum de la dernière soirée qui m'était accordée avec la fleuriste, ignorant quand exactement je la rejoindrais à mon domicile. Il n'était ainsi nulle question de s'attarder sur les ragots ou se prélasser vainement dans le bassin.

Nonobstant, la température entre la vingtenaire et ma personne suivit une courbe exponentielle. Promptement, un certain désir s'installait sournoisement en mon être. Nourrissant une réticence forgée de multiples motifs à l'attention des gestes que je voulais porter à l'encontre de mon interlocutrice, je battais autant en retraite que j'en extirpais la capacité. Néanmoins, il n'en demeurait que l'envie remportait en intensité et repousser les avances de la Bryce rimait avec impossible, surtout lorsque la jeune femme vient livrer le doux goût de ses lèvres contre les miennes.

Mon cœur emprunta une cadence plus soutenue et naturellement, je venais poser mes mains sur les hanches de la belle tandis que notre baiser se poursuivait avec passion. La tendresse des premières secondes s'était brièvement métamorphosée en ardente fougue. Ma bouche se distançant doucement de la sienne, je signifiais à l'australienne qu'elle s'éprenait à un jeu dangereux, me laissant moi-même aller à cette affection que je me défendais depuis des mois. Mon souffle vient tracer des sillons sur la chaire de la jeune femme, les marquant de baisers ici et là. "Joue avec moi, Pyar..." me souffla suavement ma compagnie tandis que sa jambe vient remonter sensuellement contre la mienne, orchestrant des déferlantes de convoitises charnelles. "Love..." je soufflais doucement, mon corps effervescent d'avidité pour elle, mon esprit campé sur la défensive.

Je n'étais pas l'homme qui lui fallait, j'étais voué à lui causer du mal. Je ne pourrais pas l'aider à aller mieux, ni la rendre heureuse. Je n'avais pas le droit de l'enrôler dans une relation avec moi qui ne rimerait qu'à chagrin et perte de temps pour la jeune femme.

Je sursautais alors, mes lèvres nichées dans son cou, mon être se délectant de son parfum comme de sa douceur, mon organisme survolté par l'emprise qu'elle jouissait sur lui, mon étreinte aimante et enjôleuse, lorsque mes pupilles captèrent une lumière qui provenait de quelques mètres à peine. "On n'est pas seuls," je soufflais, à contrecœur malgré tout.

Ainsi dans l'eau avec aucun maillot de bain, les choses avaient rapidement pris une tournure sensuelle et pleine de désir. J'allais devoir quitter l'aventure le lendemain matin et j'avais bien l'intention de profiter d'Isy avant de lui faire des au revoir. Nous ne savions pas dans combien de temps nous pourrions nous revoir et il m'avait parut évident de passer la soirée avec lui. Mon corps avait fini par se coller à celui du Jensen et un baiser en entraînant un autre, plus intense, plus fougueux, j'avais fini par perdre pieds dans les méandres du désir. Mes mains glissaient sur la peau de mon ami d'enfance, épiderme que je convoitais depuis maintenant plusieurs années sans jamais oser en prendre pleinement possession.

J'avais connu une nuit d'amour avec le jeune homme, mais sans jamais avoir le droit à quelque chose de sérieux, même après une ultime révélation sur mes sentiments il y a trois ans. J'avais cependant, respecté les décisions d'Isy et je m'étais toujours effacé lorsque son amour s'était porté sur d'autre. Mais, ce soir, j'avais bon espoir que les choses changent et que je pourrais enfin être pleinement visible face à son regard. Je l'entendais tout de même me faire la remarque que je jouais à un jeu dangereux. Sans détour, je lui proposais de jouer avec moi. "Love..."

Qu'est-ce qui était mal à pleinement répondre à nos ressentis. Nos corps l'un contre l'autre étaient devenu électrique et je pouvais pleinement sentir le désir qu'il éprouvait pour ma personne. Seulement, j'avais l'impression qu'une limite était encore installée. Sournoisement, elle était présente et rien ne semblait faire qu'elle disparaisse, même pas notre promesse de profiter l'un de l'autre sans mettre une étiquette sur ce que nous étions. Plusieurs semaines étaient passées depuis notre discussion sous l'orage, mais rien ne semblait avoir changé et quelque part, j'étais chagriné de cette situation.

"On n'est pas seuls," Je baissais la tête pour remarquer la lumière qui s'approchait de nous. Je relâchais légèrement mon étreinte et reposé ma jambe sur le fond du bassin. Un faisceau lumineux se posa alors sur nous et je relevais ma main pour cacher mes yeux. "Les bassins sont fermés ! Vous n'avez rien à faire ici à cette heure ! Sortez de l'eau s'il vous plaît !" Je jetais un rapide coup d’œil à Isy ayant l'impression d'être une ado prise en flagrant délit par ses parents. L'homme continuait de pointé sa lumière sur nous et je dû prendre sur moi pour rejoindre le bord du bassin, espérant qu'il n'était pas entrain de se rincer l’œil vicieusement.

J'attrapais ma serviette avant de marcher vers les escaliers afin de me couvrir le plus vite possible. Un certain stress avait fini par prendre possession de moi et je venais m'enrouler dans ma serviette sans être pleinement sortie de l'eau chaude. Je tentais de ne pas rougir en passant devant le vigile pour récupérer mon maillot de bain, je pouvais entendre mon cœur tambouriner dans mes oreilles. Les mains fermement accrochées à la serviette, mon seul moyen de me sentir un minimum en sécurité face à cet homme.

Au creux de ce bassin, en tenue d'Adam, les tourments me saisissaient. La silhouette de Love s'était rapprochée considérablement de ma personne, son parfum emplissait mon âme, la douceur de son être apaisait les tensions de mon corps. Promptement, les sentiments comme le désir que je vouais à l'égard de l'australienne se décuplaient, se dévoilant éhontément sous la discrétion de la nuit qui nous enveloppait de sa fraîcheur. Pourtant, je demeurais incapable de me livrer entièrement au jeu séduisant auquel la jeune femme me conviait sensuellement. Si la Bryce avait su apparemment évoluer, guérir de son agression pour me faire confiance, des liens indéniables me retenaient de gager l'épanouissement dans ses bras.

Persuadé que je ne lui causerais que des maux, convaincu que je ne la méritais pas, ses paroles avaient tristement eu un effet vain sur l'optique que j'avais de moi-même. Mon cœur pouvait battre en harmonie avec le sien, ma raison me freinait à lui laisser mener cette prometteuse danse. Je ne pouvais m'empêcher de me considérer comme un oiseau de mauvais augure dans la vie de la vingtenaire qui en avait déjà assez bavé pour que j'y additionne les déboires de mes sinistres plumes. Et peut-être qu'inavouablement, j'étais terrifié à l'idée de me mettre en couple avec une femme et que cette romance tourne au drame comme ma vie amoureuse semblait amèrement être formatée.

Des jets de lumière vinrent m'extirper de mes pensées et je prévenais mon interlocutrice que nous n'étions pas seuls. Quelques secondes plus tard, un gardien nous somma de quitter les lieux et je haussais les sourcils, à la fois provoquant et peu enclin à obéir au ton catégorique de l'employé. Etions-nous jugés à l'image de vulgaires adolescents d'un internat qui se permettaient de rompre un couvre-feu ? N'étions-nous pas libres de nos faits et gestes, du moment que nous respections les clauses du contrat que nous avions signé dans le cadre de notre participation à l'émission et parmi lesquelles figuraient aucune restriction nocturne ?

Love, plus raisonnable, se déroba de mon étreinte pour s'enrouler pudiquement de sa serviette et se volatiliser à l'intérieur de l'hôtel. Je la suivais du regard jusqu'à ce que la porte de l'établissement se ferme derrière elle et qu'en même temps, un douloureux pincement à mon cœur se fasse ressentir. Avais-je de nouveau saisi une occasion de blesser la brune par mon inertie motivée de mes doutes ? Avais-je de nouveau bafoué une opportunité d'être simplement heureux ? Le destin souhaitait-il nous indiquer quelque chose par la survenance de ce gardien ? Soupirant, je m'extirpais du bassin à mon tour et reprenais la direction de ma chambre, jetant un coup d'œil à la porte de celle de Tommy et Love pour constater qu'elle était fermée.