| (ROA) Retour à la réalité feat. Tommy |
| | | | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 5:08 | |
| Elles filaient d’une extrême à une autre, les émotions de Tommy, tandis que les quelques habitations de Bédourie disparaissaient derrière eux pour laisser la place à un désert de poussière qu’ils n’avaient que trop vu en l’espace de ces quinze derniers jours. À l’impatience de revoir sa fille se mêlait la morosité de retrouver un quotidien dans lequel il s’ennuyait, peinant à trouver un sens à sa vie. Et puis il y avait aussi cette angoisse, sournoise mais déjà suffisamment présente pour l’avoir tenu éveillé une grande partie de la nuit, le sommeil ne l’ayant dès lors cueilli qu’au petit matin et ayant rendu son réveil d’autant plus difficile. En début de matinée le reste du groupe s’était élancé en direction d'Alice Spring, leur objectif de fin de semaine, et Love et lui avaient grimpé dans un 4x4 affrété par la production après avoir échangé quelques derniers mots avec Jimmy, le caméraman qui les avait accompagnés durant ces deux semaines de course. Sans grande surprise Jimmy ne se retrouvait pas au chômage technique du simple fait de leur élimination, son contrat avait été négocié quel que soit la durée de son périple, et il restait prêt à remplacer au pied levé l’un de ses compères dans un autre binôme si besoin … Tommy lui, ne pouvait pas en dire autant. Le lancement de Race of Australia était arrivé comme une bouée à laquelle se raccrocher dans la tempête qui s’annonçait pour sa situation professionnelle, et Tommy l’avait saisie sans vraiment réfléchir : en clair, il avait abandonné son poste dans un véritable quitte ou double, qui avec son élimination de la course se soldait donc par un cuisant échec. Et maintenant ? En admettant qu’on le laisse récupérer sa place et qu’il n’aille pas simplement gonfler les chiffres du chômage, cela ne changeait rien à ce à quoi il avait assisté avant de disparaître … Cette fois-ci il ne pourrait pas prétendre n’avoir rien vu, il ne pourrait pas espérer avoir la paix sous prétexte qu’il refusait de mettre son nez dans des affaires qui ne le concernaient pas. « Tout va bien ? » La voix de Love le sortant de ses pensées, il avait relevé la tête vers elle et forcé un sourire en secouant la tête « Oh ? Oui, oui … J’ai un peu la tête ailleurs, c’est tout. » C’était un peu étrange, il n’aurait pas imaginé être si déçu d’être éliminé, en fin de compte. Et pas uniquement à cause de ses ennuis professionnels. « Je suis désolée qu'on ait pas pu avoir l'argent pour ta fille ... L'accident aura tué notre chrono. » avait de son côté repris la jeune femme, mais secouant à nouveau la tête Tommy avait assuré « Il faut pas … On n’a rien gagné, mais on n’a rien perdu non plus. » C’était simplement un bonus dont ils ne bénéficieraient pas, mais c’était le jeu, et au bout du compte Tommy croyait bien trop peu en ses capacités pour avoir véritablement cru pouvoir aller au bout de cette course. « Tu es content de revoir ta fille ? D'ailleurs, je ne t'ai encore pas demandé son prénom. » C’est vrai, avait-il réalisé, un peu surpris lui-même de n’avoir jamais mentionné cette information. « Moïra. Elle s’appelle Moïra. » Fouillant dans la poche intérieure de sa veste, il en avait sorti son téléphone portable, restitué peu avant leur départ et qu’il n’avait pas encore pris le temps de rallumer. « Et bien sûr que je suis content … J’espère simplement qu’elle ne sera pas trop déçue de me voir rentrer aussi vite. » Marius le serait probablement, lui, mais pas pour les mêmes raisons. Téléphone à peine rallumé il l’avait passé en mode avion, pas encore totalement prêt à prendre contact avec la réalité, mais après avoir fouillé quelques instants dans les fichiers il avait tendu à Love une photo de sa petite tête blonde fièrement plantée à côté de sa planche de surf. La mention de l’accident, bien que Tommy ne l’ait pas relevée immédiatement, avait réveillé un brin de chair de poule sur ses bras. Ils n’en avaient pas reparlé depuis leur arrivée à Bédourie, préférant l’un et l’autre se remettre silencieusement de leurs émotions et profitant du week-end pour se changer les idées. Faire l’autruche n’était probablement pas la solution la plus raisonnable, mais Tommy l’utilisait suffisamment souvent pour pouvoir affirmer qu’elle avait fait ses preuves … et malgré tout il n’aimait pas l’idée de ce grain de sable pour peser dans les derniers instants que Love et lui partageraient en tant qu’équipiers – ils ne l’étaient déjà plus, c’est vrai, mais jusqu’à leur retour à Brisbane ils pouvaient continuer de prétendre. « On n’est pas forcés d’en reparler, mais … ça va aller, toi ? Pour l’accident. » Elle avait eu un sommeil agité tout le week-end, il le savait parce que lui-même n’avait pas beaucoup dormi, et fixé le plafond de la chambre bien plus qu’à l’accoutumée – une chance pour eux qu’ils n’aient pas dû enquiller sur une nouvelle semaine de course, dans un sens. @LOVE BRYCE
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| | | | (#)Dim 5 Juil 2020 - 17:15 | |
| Assise dans la voiture, je regardais cette aventure qui prenait fin. Nous n'avions pas été suffisamment rapide et étions arrivés les derniers. L'accident de voiture avait eu raison de notre chrono et c'était maintenant la fin. D'un côté, j'étais triste que ça prenne fin, j'avais fini par prendre l'habitude avec Tommy et j'avais passé deux semaines super. Mais d'un autre côté, c'était surement une bonne chose et pouvoir reprendre mes habitudes allait me faire le plus grand bien. Je posais alors mon regard sur Tommy qui semblait partie ailleurs, est-ce qu'il était déçu ? Sans doute. « Oh ? Oui, oui … J’ai un peu la tête ailleurs, c’est tout. » Je m'excusais alors de ne pas avoir pu lui offrir la victoire pour les études de sa fille. D'ailleurs nous avions passé deux semaines et je n'avais pas eu l'occasion de connaître son prénom. C'était le moment ou jamais. « Moïra. Elle s’appelle Moïra. » Je hochais la tête alors qu'il venait me montrer une photo sur son téléphone portable. "C'est un très beau prénom...Et elle est vraiment très belle." Je souriais sincèrement, bien que je n'aurais pas pu dire à qui elle ressemblait le plus. « Et bien sûr que je suis content … J’espère simplement qu’elle ne sera pas trop déçue de me voir rentrer aussi vite. » Je faisais une petite moue "Je suis sur qu'elle sera très heureuse même-ci tu reviens après deux semaines d'aventure...Elle a de quoi être fière de son papa !" Je souriais une nouvelle fois avant de regarder par la fenêtre. Il avait du sable à perte de vue et j'avais du mal à croire que des gens puissent habiter ici. « On n’est pas forcés d’en reparler, mais … ça va aller, toi ? Pour l’accident. »
Je reposer mon attention sur Tommy avant d'hocher la tête. "...Tu sais...Je crois que j'ai pas vraiment été honnête sur les véritables raison qui m'ont poussées à faire cette aventure." Il fallait dire aussi que la camera tournait et que je n'avais pas vraiment envie que l'Australie soit au courant, d'ailleurs, est-ce qu'il m'avait vu ? Rien que cette idée qu'il est pu prendre plaisir à me voir à travers son écran me faisait frémir. "En deux milles dix sept...Je venais de fermer la boutique où je travaillais et je m'apprêtais à rentrer quand un homme dernier moi a attiré mon attention...Je ne suis pas du genre méfiante et j'ai pensé d'abord qu'il allait dans un bar...Mais, au lieu de ça..." Je baissais la tête jouant nerveusement avec mes doigts comme lorsque j'étais stressée. "Il m'a emmené dans une ruelle...Il a arraché mes vêtements avant de...Me violer...." Je serrais ma mâchoire essayant de ne pas pleurer, je voulais réussir à enfin en parler sans être bouleverser. "...Puis il m'a tabassé me laissant à moitié morte...C'est une dame qui promenait son chien qui m'a retrouvé et qui a alerté les secours et la police." Je relevais mon regard. "Si j'ai voulu faire Race Of Australia, c'est pour me prouver que je suis capable de faire des choses bien et balayer mes démons...Pouvoir enfin avancer et ne pas vivre dans le passer...Je suis obligé de prendre des anti-dépresseur et des somnifères pour dormir et je fais régulièrement de nombreux cauchemars...Je ne peux pas me regarder dans un miroir sans voir l'ombre de cet homme derrière moi...ROA s'était un moyen d'aller mieux et de me soigner...Mais, il faut croire que mes démons sont bien trop grand et puissant pour être vaincu aussi facilement..." Je pinçais doucement mes lèvres sentant la tristesse m'envahir. "Désolé...J'ai fais une piètre co-équipière." Il aurait surement été plus loin sans moi à ses côtés et j'espérais qu'il ne m'en voudrait pas trop. @Tommy Warren |
| | | | (#)Dim 19 Juil 2020 - 13:22 | |
| Tout n’était qu’une question de point de vue après tout, et Marius serait objectivement bien plus déçu que Moïra de voir son frère rentrer au bercail si tôt. Déçu de devoir déjà rendre l’enfant à son père, mais peut-être également soulagé de savoir que Tommy et Colleen n’auraient pas eu le temps supplémentaire d’apprendre à se connaître – et le brun n’avait pas encore totalement digéré le fait que Marius se soit épanché sur ses craintes auprès de l’infirmière, comme s’il ne vivait que pour tenter de faire main basse sur ce que possédait son aîné. Mais voilà qu’à trop y penser Tommy sentait l’amertume s’emparer de lui à nouveau, et secouant la tête tandis que Love questionnait à propos de Moïra il avait fouillé dans son téléphone tout juste rallumé pour trouver une photo récente de sa progéniture à montrer à la jeune femme. « C'est un très beau prénom ... Et elle est vraiment très belle. » Comme tous les parents le brun ne pouvait s’empêcher de s’enorgueillir à chaque compliment dirigé vers la chair de sa chair, pourtant c’était chaque fois la même réponse qui sortait de sa bouche : « Elle tient de sa mère. » Comme pour donner le gros du crédit à cette mère qui n’aurait jamais l’occasion de voir son bébé grandir. Depuis leur départ de Brisbane quinze jours plus tôt c’était la première fois que Tommy mentionnait Alice, même sans la nommer – jusque-là il s’était abstenu, et était reconnaissant à Love de ne pas avoir forcé le sujet au détour d’une conversation. « Je suis sûre qu'elle sera très heureuse même-ci tu reviens après deux semaines d'aventure ... Elle a de quoi être fière de son papa ! » n’avait d’ailleurs pas tardé à reprendre la fleuriste, arrachant au brun un sourire songeur mais ne suffisant pas à le convaincre malgré tout. Mais rien de nouveau sous le soleil au fond, si le père n’avait cesse d’être fier de sa fille les occasions pour que la réciproque ne s’applique étaient trop peu nombreuses. Le silence revenu dans l’habitacle de la voiture, le bruit de la radio leur parvenant à peine à travers le plexiglas qui séparait le conducteur de la banquette arrière, Tommy avait d’abord été surpris que Love aborde le sujet de l’accident survenu le vendredi, peu avant qu’ils ne passent la ligne d’arrivée de l’étape. Ils n’en avaient pas reparlé depuis ce soir-là et le sujet avait semblé peser sur leurs épaules tout le week-end, chacun gérant à sa manière le contrecoup de ce qui, au demeurant, était un accident sans gravité ayant provoqué plus de peur que de mal. Si le brun n’entendait pas la forcer à revenir sur le sujet si elle ne le souhaitait pas, il s’inquiétait un peu pour elle et avait fini par lui tendre une perche, sans se douter que les révélations qu’elle avait à lui faire étaient toutes autres. « ... Tu sais ... Je crois que j'ai pas vraiment été honnête sur les véritables raisons qui m'ont poussées à faire cette aventure. » Fronçant les sourcils, il l’avait interrogée du regard mais n’avait pas repris la parole, préférant la laisser poursuivre. « En deux milles dix-sept ... Je venais de fermer la boutique où je travaillais et je m'apprêtais à rentrer quand un homme dernier moi a attiré mon attention ... Je ne suis pas du genre méfiante et j'ai pensé d'abord qu'il allait dans un bar ... Mais, au lieu de ça ... » Nerveusement, elle s’était mise à triturer ses doigts et avait baissé la tête. « Il m'a emmené dans une ruelle ... Il a arraché mes vêtements avant de ... Me violer ... » Il avait compris avant qu’elle ne termine sa phrase, et malgré tout cela n’avait pas empêché le frisson d’horreur de remonter le long de son échine, et son inconscient de lui mettre en tête des images qu’il aurait préféré ne jamais imaginer. « ... Puis il m'a tabassé me laissant à moitié morte ... C'est une dame qui promenait son chien qui m'a retrouvée et qui a alerté les secours et la police. » Que disait-on dans ce genre de situation ? Y’avait-il véritablement quelque chose à dire, d’ailleurs ? Si oui ce n’était certainement pas Tommy, déjà homme de peu de mots, qui saurait mieux qu’un autre, mais au fond Love ne semblait pas tant avoir besoin d’une verve aiguisée que d’une oreille attentive. Et le coupable, était-il toujours en liberté dans la nature ? Cette question-là aussi lui avait traversé l’esprit sans qu’il ne se risque toutefois à la poser, et finalement Love s’était risquée à relever les yeux vers lui. « Si j'ai voulu faire Race Of Australia, c'est pour me prouver que je suis capable de faire des choses bien et balayer mes démons ... Pouvoir enfin avancer et ne pas vivre dans le passer ... Je suis obligé de prendre des antidépresseurs et des somnifères pour dormir et je fais régulièrement de nombreux cauchemars ... Je ne peux pas me regarder dans un miroir sans voir l'ombre de cet homme derrière moi ... ROA s'était un moyen d'aller mieux et de me soigner ... Mais, il faut croire que mes démons sont bien trop grands et puissants pour être vaincus aussi facilement ... » Le menton tremblant, elle s’était finalement excusée d’un ton navré « Désolée ... J'ai fait une piètre co-équipière. » et bien qu’interloqué Tommy avait rapidement balayé sa dernière phrase d’un geste de la main et secoué la tête « Love, même si on me proposait de reprendre du début avec quelqu’un d’autre, ça serait hors de question. Je regrette qu’on ne soit pas allés plus loin, bien sûr, mais je le pensais quand j’ai dit qu’on faisait une bonne équipe, et je le pense toujours. » Il avait bien vu comment fonctionnaient les autres équipes, ceux qui avaient trouvé le temps de se prendre le bec en l’espace de quinze jours, ceux qui vendraient père et mère contre la victoire, ceux qui rentraient saouls à l’aube durant le week-end comme s’il s’agissait d’une colonie de vacances … Ça n’était simplement pas lui. « On a fait de notre mieux, c’est comme ça. » Cela n’avait pas été suffisant, et il en était le premier déçu … Mais Tommy avait cette tendance au fatalisme qui l’empêchait de ruminer ses échecs trop longtemps … Peut-être parce qu’ils avaient été nombreux, ou peut-être parce que le brun connaissait suffisamment sa place pour ne plus courir outre mesure lorsque quelque chose se révélait hors de sa portée. Certains y verraient du défaitisme, lui estimait simplement connaître ses limites et s’en accommoder. « J’étais au courant … » avait-il finalement repris d’un ton plus bas, après quelques secondes de silence. « Pour les antidépresseurs. Je suis désolé, j’ai … Le matin où on a quitté Charleville, j’ai fait tomber ton sac en voulant récupérer quelque chose dans le mien et le tube de cachets a glissé sous le lit. J’avais vraiment pas l’intention de fouiller, je t’assure, je l’ai remis là où il était et j’ai plus touché à rien j’ai juste … j’ai reconnu le nom sur l’emballage, c’est pour ça que je sais ce que c’était. » Il le connaissait parce que fut une lointaine époque où les mêmes garnissaient sa pharmacie, là-bas, au fin fond du Canada et tandis qu’autour de lui on se demandait s’il était véritablement en état de s’occuper seul de sa petite fille après l’événement. « Mais ça change rien. J’veux dire, on a tous nos problèmes, je comptais pas te questionner à ce sujet. » Et encore moins lui demander des comptes, ou la dénoncer. Elle l’avait probablement lue comme lui, la petite ligne du contrat qui stipulait que les participants assuraient ne suivre aucun traitement à long ou moyen terme au moment de la course. @LOVE BRYCE
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| | | | (#)Mar 28 Juil 2020 - 21:59 | |
| J'avais la désagréable sensation d'avoir faillit à ma mission. Je m'étais tout de suite mise une pression énorme afin de pouvoir amener Tommy le plus loin possible dans cette aventure. J'avais envie de le faire gagner l'argent pour sa fille, pour qu'il puisse lui offrir les meilleures études. Et voilà où on en été à présent. Dans un taxi sur le chemin du retour. Je réalisais alors que je n'avais même pas pris le temps de demander le prénom de sa fille et j'apprenais alors qu'elle se nommait Moïra. C'était un très beau prénom et au vu de la photo qu'il venait de me montrer, elle était ravissante. Elle semblait être un très beau mélange de sa maman et de son papa, car je pouvais reconnaître certains trait du brun. Cependant, Tommy semblait croire qu'elle tenait entièrement de sa maman et je souriais légèrement. "Je dirais que c'est un beau mélange de vous deux...Elle te ressemble !" Je souriais avant de confirmer que Moïra serait surement très heureuse de revoir son père et qu'il puisse lui raconter son aventure, même si il revenait aussi rapidement.
Le silence s'installait doucement dans l'habitacle de la voiture et le doute s'empara de moi. Il fallait que j'avoue les véritables raisons de ma venu à ROA. Je le devais à Tommy qui était devenu au fil des heures passaient avec lui, bien plus qu'un coéquipier. Je me sentais bien à ses côtés et il avait réussi à immédiatement me mettre en confiance. Il m'avait offert la possibilité de croire en moi et de me valoriser. Je lui devais au moins ça avant que nos vies ne reprennent leur cours. Nerveusement, je commençais par lui expliquer. J'espérais qu'il n'allait pas juger trop sévèrement. Il avait gardé le silence pendant tout mon monologue et je sentais le stress m'envahir. J'étais une piètre coéquipière. « Love, même si on me proposait de reprendre du début avec quelqu’un d’autre, ça serait hors de question. Je regrette qu’on ne soit pas allés plus loin, bien sûr, mais je le pensais quand j’ai dit qu’on faisait une bonne équipe, et je le pense toujours. »
J'osais poser mon regard dans le sien et je voyais la sincérité de ses mots. Il ne semblait pas m'en vouloir de lui avoir caché ça et de l'avoir fait perdre. « J’étais au courant … » Mon coeur manqua un battement, comment avait-il pu être mis au courant ? J'avais fait en sorte de toujours faire très attention et de me cacher lorsque je prenais mes antidépresseurs, alors comment ? « Pour les antidépresseurs. Je suis désolé, j’ai … Le matin où on a quitté Charleville, j’ai fait tomber ton sac en voulant récupérer quelque chose dans le mien et le tube de cachets a glissé sous le lit. J’avais vraiment pas l’intention de fouiller, je t’assure, je l’ai remis là où il était et j’ai plus touché à rien j’ai juste … j’ai reconnu le nom sur l’emballage, c’est pour ça que je sais ce que c’était. Mais ça change rien. J’veux dire, on a tous nos problèmes, je comptais pas te questionner à ce sujet. »
Moi qui avait cru pouvoir cacher ce secret, s'était raté. Heureusement, cependant, que la caméra était éteinte. "...Tu aurais pu...Après tout, tu étais parfaitement en droit de le faire au vu du contrat que nous avions signé. Et j'ai pris le risque en tout conscience de ce que j'encourais...tu aurais pu me réclamer des comptes, car on aurait été éliminé sur le champ tout les deux..." Heureusement, ça ne s'était pas produit et personne à part Tommy n'avait vu le tube de médicaments. "...Tu en as déjà pris ?" Je reposais mon regard sur lui. "Je veux dire, tu as dis que tu avais reconnu le nom sur l'emballage...Peu de personne savent de quoi il s'agit réellement à moins de connaître quelqu'un qui en prit ou d'avoir fait des recherches sur internet." Je souriais légèrement avant de réaliser que j'avais peut-être outrepassé mes droits. "Désolé ! Tu n'es pas obligé de me répondre, après tout c'est intime comme question..." Je balaye l'air avec ma main semblant vouloir effacer la question que je venais de lui poser. Si il ne voulait pas en parler, je pouvais parfaitement le comprendre. Bien qu'une partie de moi espérait l'entendre me répondre afin que je puisse enfin savoir comment faire pour me débarrasser de ces faux amis. @Tommy Warren |
| | | | (#)Mar 8 Sep 2020 - 10:10 | |
| Bien qu’il estimait n’avoir rien à se reprocher – il avait joué de maladresse, mais n’avait jamais entendu fouiner sciemment dans les affaires de sa coéquipière – Tommy se sentait malgré tout désolé d’avoir ainsi tiré sur le voile de quelque chose dont Love aurait probablement voulu parler à son rythme. Il était à vrai dire surpris qu’elle l’ait mentionné pour commencer, et si elle ne l’avait pas fait le brun n’en aurait jamais dit un seul mot de sa propre initiative … Au fond il aimait cette idée d’avoir l’un et l’autre pu faire connaissance sans être parasités par le quotidien, et l’impression qui allait avec de devoir se justifier sur tout un tas de choses qui n’avaient pas lieu de l’être. Pour cette raison, et après avoir révélé à Love ce qu’il avait déduit seul, il s’était empressé de lui assurer que jamais il ne se serait permis de poser la moindre question à ce propos … Il n’aimait pas l’idée qu’elle se sente subitement forcée de lui parler si elle n’en avait pas envie. Au fond ce soir chacun reprendrait sa vie, retrouverait la chaleur de son foyer, et ils avaient le droit autant elle que lui de vouloir s’en tenir à cela et ne pas gratter plus profondément le vernis de ce qu’ils avaient accepté de dévoiler l’un à l’autre. « ... Tu aurais pu ... Après tout, tu étais parfaitement en droit de le faire au vu du contrat que nous avions signé. » lui avait néanmoins opposé Love après quelques secondes d’un silence qu’elle avait probablement passé à digérer le fait que son secret n’en soit plus un depuis plus longtemps qu’elle ne l’imaginait. « Et j'ai pris le risque en tout conscience de ce que j'encourais ... tu aurais pu me réclamer des comptes, car on aurait été éliminés sur le champ tout les deux ... » Raison supplémentaire de ne rien dire, s’il en fallait, mais le moment n’était peut-être pas des mieux choisis pour admettre qu’il s’affranchissait des règles dès lors qu’elles ne l’arrangeaient plus. « ... Tu en as déjà pris ? » Tel un enfant pris sur le fait, il avait relevé la tête et ouvert la bouche sans qu’aucune justification n’en sorte. « Je veux dire, tu as dit que tu avais reconnu le nom sur l'emballage ... Peu de personne savent de quoi il s'agit réellement à moins de connaître quelqu'un qui en pris ou d'avoir fait des recherches sur internet. » Et voilà quinze jours qu’ils n’avaient pas eu accès à internet, rendant la déduction plus que simple pour Love. « Désolée ! Tu n'es pas obligé de me répondre, après tout c'est intime comme question ... » C’était intime c’est vrai, il n’était pas obligé de répondre c’est vrai … Et malgré tout le fait d’avoir involontairement découvert le secret de la jeune femme lui donnait l’impression qu’il lui devait au moins ça, même si cela n’avait aucun sens. « Comme j’ai dit … On a tous nos problèmes. » avait-il pourtant répondu, le rictus nerveux sur son visage accompagnant le malaise palpable dans le son de sa voix. « Quand la mère de Moïra est partie ça a été compliqué. Difficile. » Difficile comme le fait de s’épancher sur le sujet, même encore aujourd’hui, aussi s’en tiendrait-il à cela pour l’instant. C’était paradoxal, cette tristesse à l’idée de ne pouvoir parler d’Alice avec personne et malgré tout cette incapacité à le faire dès que l’occasion lui en était donnée. « Mais ce que je sais, c’est qu’à l’époque j’aurais jamais été capable de me lancer dans quelque chose comme ça. Partir à l’aventure avec un inconnu, avec juste un sac à dos et mon pouce pour faire du stop … C’est pas rien. Alors ne sous-estime pas la force que ça t’a demandée, même si ça n’a été que pour deux semaines. » Et peut-être ne l’aurait-elle jamais fait sans l’impulsion d’Isaac, mais ce n’était pas ce qui importait. Elle l’avait fait, c’était tout ce qu’il fallait retenir. « Ça va aller, toi, en attendant le retour d’Isaac ? » avait-il néanmoins fini par demander, ayant bien compris que la jeune femme vivait provisoirement chez le frère d’Oakley mais sans vraiment être au fait ni de si la chose était temporaire ou non, ni de ce qui liait vraiment les deux jeunes gens l’un à l’autre – et au fond cela ne regardait qu’eux. @LOVE BRYCE
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| | | | (#)Lun 14 Sep 2020 - 22:15 | |
| Ce retour à Brisbane était l'occasion de pouvoir pleinement échanger sans avoir une caméra vissé sur nos visages et buvant nos paroles, espérant le scoop de la saison. J'apprenais donc que Tommy avait découvert sans le vouloir mes médicaments et il je me devais la vérité. Je devais lui expliquer les raisons de mon traitement et le risque que j'avais pris pour désobéir au règlement établit par la production. Cependant, j'étais tout de même surprise de constaté qu'il connaissait le produit et qu'il savait à quoi il était destiné. Naturellement, je lui demandais, si il avait déjà eu l'occasion d'en prendre. J'étais curieuse, peut-être trop et je m'excusais immédiatement, bien que j'espérais tout de même avoir une réponse même courte. « Comme j’ai dit … On a tous nos problèmes. Quand la mère de Moïra est partie ça a été compliqué. Difficile. » Je hochais doucement la tête sentant la tristesse l'envahir. On pouvait sentir que la perte de sa femme était toujours une plaie à vif, comme pouvait l'être la perte de mon frère. Je posais ma main sur la sienne et je souriais un peu, espérant ainsi le consoler au mieux. Je n'avais pas voulu raviver les souvenirs douloureux. « Mais ce que je sais, c’est qu’à l’époque j’aurais jamais été capable de me lancer dans quelque chose comme ça. Partir à l’aventure avec un inconnu, avec juste un sac à dos et mon pouce pour faire du stop … C’est pas rien. Alors ne sous-estime pas la force que ça t’a demandée, même si ça n’a été que pour deux semaines. » Je ne voyais pas tellement les choses ainsi, bien que j'étais tout de même un peu contente d'entendre ce genre de parole. Est-ce que j'avais réellement une force intérieurs ? Est-ce que c'était pour cette raison que cette chienne de vie s'amusait avec moi ? « Ça va aller, toi, en attendant le retour d’Isaac ? » Je sortais de mes pensées et je reportais mon attention sur mon co-équipier, "Je pense qu'il est temps pour moi d'aller voir mes parents...Et d'avouer la lourde réalité des choses...Je cache les choses depuis bien trop longtemps maintenant, il temps qu'ils sachent. Et puis, ça va me permettre d'être un peu plus entourée...Je ne m'imaginais pas vraiment me retrouver seule parfois dans la grande maison." Je souriais un peu, je n'allais certainement pas faire une bêtise, mais je préférais quand même être chez mes parents en attendant le retour d'Isy. "Mais à l'occasion si, tu veux on pourra se faire un resto ?" J'étais heureuse d'avoir partager l'aventure avec Tommy et j'avais bon espoir qu'une fois à l'extérieurs, on ne se perdrait pas de vue et qu'on pourrait continuer à passer des moments ensemble. J'étais peut-être naïve de croire qu'une amitié allait se créer ? @Tommy Warren |
| | | | (#)Dim 25 Oct 2020 - 3:18 | |
| La tristesse, la dépression, et cette sensation de vide intérieur qui l’avait envahi après la mort d’Alice et dont même l’existence de Moïra n’avait pas suffi à totalement le guérir, ce n’était pas ce avec quoi Tommy vivait le plus mal, des années après. Bien sûr Alice lui manquait toujours, bien sûr n’importe qui le connaissant un peu vous dirait qu’il n’avait pas totalement fait son deuil, mais à ce sujet il s’était au moins fit une raison : Alice ne reviendrait pas et il n’avait ni pouvoir ni emprise là-dessus. Ses regrets à lui se situaient ailleurs, dans le fait de n’avoir pas su s’en tenir à la tristesse, d’avoir dérapé si loin que sa course s’était terminée derrière les barreaux d’une prison – ça, il ne se le pardonnait pas, et de devoir avaler des cachetons pour tenter de ne pas perdre la tête n’était à ses yeux qu’un grain de sable. Un détail, du genre dont Love n’avait ni à avoir honte ni à s’excuser. Elle n’aurait duré que quatorze jours, leur aventure, mais elle avait demandé tellement d’énergie et tellement de dépassement de soi qu’il ne pouvait pas simplement la laisser dire qu’elle n’avait pas été à la hauteur. Lui ignorait s’il avait véritablement appris quoi que ce soit sur lui-même, il n’en avait pas l’impression mais peut-être la réalisation lui viendrait-elle un peu plus tard … avec du recul, et quelques nuits d’un sommeil plus réparateur que celui dont ils avaient bénéficié ces deux dernières semaines. Love quant à elle semblait avoir réalisé certaines choses, et fait la paix avec d’autres … Ou du moins c’en était l’objectif, comme semblait le sous-entendre ce qu’elle lui avait affirmé. « Je pense qu'il est temps pour moi d'aller voir mes parents ... Et d'avouer la lourde réalité des choses ... Je cache les choses depuis bien trop longtemps maintenant, il temps qu'ils sachent. » Lentement le brun avait acquiescé d’un signe de tête, ne se sentant ni la place ni l’envie d’émettre un avis à ce sujet, car ce genre de décisions n’appartenaient qu’à la jeune femme et à personne d’autre. Lorsqu’elle avait ajouté « Et puis, ça va me permettre d'être un peu plus entourée ... Je ne m'imaginais pas vraiment me retrouver seule parfois dans la grande maison. » cependant, il avait eu un court moment d’hésitation – la peur de sembler trop cavalier, sans doute – avant de proposer « Je sais qu’on ne se connaît pas encore beaucoup. Mais n’hésite pas à m’appeler en cas de besoin, d’accord ? » Il était certes sans doute un peu guidé par la certitude qu’elle n’allait pas bien, mais ce n’était pas la seule raison. Et lorsque finalement elle avait proposé « Mais à l'occasion si, tu veux on pourra se faire un resto ? » il avait répondu d’un hochement de tête, et étiré un sourire prudent mais non moins sincère, avec l’espoir que cette étincelle de proximité qu’ils étaient parvenus à créer tous les deux durant ces deux semaines de course ne s’éteindraient pas comme le faisaient ces amitiés de vacances que l’on finissait par oublier sitôt l’été terminé. « Ça me ferait plaisir, oui. » Refermant lentement ses doigts sur ceux que la jeune femme était venue poser sur sa main, il avait tourné la tête vers la vitre du 4x4 et observé un instant encore les plaines arides qu’ils quitteraient bientôt pour grimper dans un avion. S’il parvenait à faire de ce début d’amitié avec Love quelque chose qui perdurerait loin d’ici, alors il aurait au moins gagné cela, et c’était déjà bien plus que ce qu’il n’espérait rapporter lorsqu’il s’était embarqué dans toute cette histoire.
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| | | | | | | | (ROA) Retour à la réalité feat. Tommy |
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