| family portrait (williams) |
| | (#)Lun 29 Juin 2020 - 14:01 | |
| Il se souvient même plus pourquoi ils se sont arrêtés sur le chemin, Jack. Il avait besoin de fumer une clope ou Colleen voulait téléphoner à sa fille? Leur conducteur de stop du jour avait besoin d'aller pisser dans le champ d'à-côté ou le point de vue était joli, à travers le bush australien qu'il reconnaît de moins en moins? Ils disent que cette semaine ils sont en mode ruée vers l'or et pour le moment, il sent la ruée vers la merde Jack, quand tout lui tombe à la gueule, au figuré du terme pour l'instant.
Y'a eu le type louche qui voulait un peu trop prendre ses aises avec Ivy, y'a eu l'appel avec Elise. Y'a eu une dispute de con entre leurs deux caméramans parce que l'un a bousillé les rubans cassettes de l'autre, qu'ils ont dû tout reprendre en pire quand ils avaient des images en mieux effacées entre eux deux. Tout le monde semble avoir besoin de dormir mais personne veut boire une seule goutte de café parce que leurs nerfs sont déjà à vif. Les séances de yoga matinales auxquelles Epstein et Sainsbury s'adonnaient ont commencé à vachement s'effriter. On les pressait de partir de toute façon, on tentait de les mouler à un horaire qu'il n'aime pas mais auquel il se prête Jack, parce qu'il a pas vraiment le choix.
L'idée donc, c'était de donner une poignée de minutes à tout le monde pour respirer. Y'a un poste à essence en bordure de la route, un immeuble encore en service qui donnerait presque l'impression de faire partie d'un plateau de tournage de film d'horreur dans l'instant. Jack, ça le fait rire, quand il arrive facilement à négocier sans grands efforts une clope à un des caissiers, pas plus vieux que Ellie, adossé aux briques poisseuses du commerce sans qu'il n'en comprenne la raison. La chaleur et le soleil sont suffocants aujourd'hui.
C'est la route nationale qui se trace devant ses yeux qu'il couve de sa main libre en visière. C'est la route qu'ils sont censés logiquement suivre pendant toute l'aventure, celle de laquelle ils ont déviés quelques fois, pour toujours finir par la reprendre au vol. Les voitures y sont plus nombreuses et les possibilités de faire du stop y sont meilleures - il ne compte plus le nombre de fois où il a vu d'autres binômes emprunter ce chemin-là. Ils sont devenus familiers, leurs visages, ceux de potentiels adversaires quand lui ne voit pas la moindre compétition. Il est pas là pour ça, il sait pas encore il est là pourquoi, mais il y est et pour une fois dans sa vie, il veut faire les choses bien. Il entend Colleen rire de bon coeur dans l'angle, ça lui suffit. Il entend Saül l'interpeller à gauche, et ça par contre, ça l'inquiète.
@saül williams @auden williams |
| | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 16:56 | |
| Ce n'est pas lui qui a la montre, aujourd'hui. Saül l'a laissé pour Ariane. Juré qu'il ne la jouera pas au poker, de toute façon. Le prochain objet qu'il jouera peut-être, c'est la voiture dans laquelle il est assis a en compagnie de son frère, une jolie Jaguar qu'il affectionne particulièrement sur les routes très droites et très vides. « Tu vas faire des traces sur les vitres. Enlève tes mains. » Qu'est-ce qu'ils ont tous, à vouloir saloper sa voiture ?
C'est un jour sans cravate. Un jour à acheter des trucs inutiles pour sa maison devenue inutile, ou pour gaspiller encore un peu d'argent dans des objets sans intérêt. C'est Auden qui conseillé à Saül de ne pas acheter ce tableau trop cher pour sa valeur artistique (un truc du genre) - même si c'est justement pour ça que Saül le veut, et c'est exactement pour ça que Saül l'a eu. L'aîné ne se déplace jamais pour des enchères, d'habitude. Il y a des gens qui font ça mieux que lui, de se battre pour des objets d'art. C'est au moins une sortie de gagnée, hors de cette ville qui étouffe, loin de sa maison qu'il déteste, dans laquelle un intrus semble avoir trouvé ses aises. Ce soir, Saül rentrera à la serre.
L'arrêt dans cette station miteuse est imprévu, un peu comme le reste de la vie en ce moment. La voiture y brille un peu trop fort et Saül se déteste de n'avoir pas pensé au plein d'essence sur l'aller. Le voyage en voiture est étrangement moins plaisant que celui que l'homme d'affaires a effectué il y a quelques temps maintenant et l'endroit lui rappelle l'enfer vécu dans le resto' crade désigné par Ariane il y a des lustres de ça. La porte de la voiture claque quand il en descend, en même temps qu'il pose son regard froid partout sur l'endroit désert. Il y a des voix qui attirent son regard, une tête encore plus que le reste. C'est sans réfléchir que l'italien hausse la voix, interpelle son ami de toujours depuis le poste à essence. Ses jambes se sont mises en marche, aussi, d'office. De rage. Les clefs de la voiture trouvent une place de choix dans la poche de sa veste en même temps qu'il crispe l'autre poing sur le vide. Les phalanges de sa main droite pâlissent à mesure qu'il s'approche, lançant le prénom de Jack dans les airs en arrivant à sa hauteur.
Quand sa main gauche vient attraper le haut du quarantenaire, son poing droit vient cueillir la mâchoire de ce dernier. Des lustres qu'il n'a frappé personne, Saül - Auden excepté, comme toujours - garçon bien rangé au regard maintenant aiguisé. Ses doigts lui font immédiatement mal, son sang bat immédiatement la mesure partout, et surtout contre son crâne. Le métal froid des chevalières récupérées la veille se réchauffe entre les jointures de l'italien. Le prochain coup sera porté en dépit des spectateurs potentiels, quels qu'ils soient. Cogner d'abord et parler ensuite, cela semble être une solution qui s'adapte à la situation.
@Jack Epstein @Auden Williams
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mer 1 Juil 2020 - 21:29 | |
| Il roule trop vite et en plus de ça il roule mal. La route est droite mais sa conduite ne l’est pas. Il accumule les voitures sans même savoir comment s’en servir, c’est pathologique chez lui. « Tu vas faire des traces sur les vitres. Enlève tes mains. » De deux doigts je passe à cinq, ceux là même qui glissent et crissent contre la paroi de la vitre alors que mes yeux cherchent ceux de mon aîné, un sourire au coin des lèvres. Au bout de quarante ans il devrait avoir au moins appris à utiliser la psychologie inversée. Malheureusement pour lui - et ses vitres qui ne sont plus aussi propres qu’elles avaient bien pu l’être - ce n’est pas le cas.
Je le soupçonne d’avoir baissé les vitres simplement pour ne pas que je puisse continuer de les saloper, d’ailleurs, parce que personne de censé ne laisse les vitres ouvertes alors que l’hiver pointe le bout de son nez. Même en Italie on ne fait pas ça. Soit il souhaite simplement m’emmerder, soit il a pris un coup un peu trop fort sur le crâne. Ca doit être ça, d’ailleurs, la bosse que je discerne sous ses cheveux bien moins fournis qu’avant - en tout cas ce n’est certainement pas la bosse des maths.
Je rigole de mon frère qui doit se mêler à la population urbaine de l’Australie, il la déteste plus encore que celle du petit peuple de la ville et c’est hilarant à observer. Pour peu il risque de demander une décontamination complète si jamais le pompiste lui parle à moins de cinq mètres. Le connaissant, et ce malgré la voiture immatriculée en Australie, il risque de se faire passer pour le parfait petit italien qui ne connaît rien d’autre de sa langue natale et c’est par adios qu’il conclura le bref échange ponctué de beaucoup d’insultes données avec le sourire. En attendant d’observer le spectacle, je pose mes pieds nus sur le tableau de bord de sa voiture et m’amuse à saloper son pare-brise du bout de mes orteils, à défaut d’avoir quelque chose de réellement utile à faire.
Le spectacle que s’offre à moi est pourtant bien meilleur que tous ceux que j’aurais pu imaginer et je n’en ai encore qu’une breffe idée alors que le prénom de Jack s’envole dans les airs, associé à la voix de mon frère que je devine déjà au bord de l’explosion. Il est encore plus énervé que lorsqu’il s’adressait à moi à l’époque, c’est à dire qu’on est vraiment très très hauts sur l’échelle d’Auden. J’étends le cou pour mieux observer la scène et mieux reprocher ensuite à mon frère ses pas saccadés et ses coups mal placés à cause de la colère qui le submerge. Je suis le moins bien placé au monde pour lui reprocher ça mais pour une fois au moins, je prends mon temps, sourire au coin des lèvres. On entend ses chevalières se heurter contre l’os de sa mâchoire tout comme on entend presque aussi bien les os de sa nuque craquer lorsque sa tête se tourne brutalement à cause du choc.
Si je me suis longtemps moqué de mon frère se faisant voler sa femme par son meilleur ami, je ne risque cependant pas de continuer mon petit jeu maintenant qu’il est face à nous. La famiglia continue de passer avant toutes choses et surtout Jack Epstein, celui à qui je rêve moi aussi se redessiner quelques traits du visages. Et encore, si on en reste au visage j’imagine que c’est soft. Or je ne rêve pas de soft. Jamais. Mon pied qui glisse derrière ses chevilles vient le confirmer, j’imagine que la chute contre l’asphalte encore brûlant du milieu d’après midi le confirme encore un peu plus. Je me penche en sa direction, mes mains bien rangées dans les poches de mon pantalon, un sourire toujours plus grand et toujours plus fier imprimé sur les lèvres. “Salut, Jaaack.” C’est une mauvaise idée de fréquenter des routes aussi peu touristiques, l’ami. C’est une mauvaise idée de se taper la femme de mon frère. C’est une mauvaise idée d’avoir un jour frôlé d’un peu trop près la mienne, de femme. “Tu préfères mourir la tête écrasée contre le rebord du trottoir ou au milieu du verre brisé de la vitre de ta voiture ?” Ma voix est calme et posée et mon corps tout entier se garde bien de trop s’approcher du sien, au cas où son aspect pathétique soit contagieux. “On préviendra Elise qu’elle n’aura pas à se déplacer pour la lecture de ton testament, t’en fais pas pour elle.” A part si elle veut la dent en or qui doit se cacher au fond de sa mâchoire, je ne vois pas ce qu’elle pourrait bien gagner. |
| | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 22:48 | |
| C'est pas le coup à la mâchoire qui fait mal, c'est pas le craquement qu'il occasionne non plus. C'est certainement pas l'impression que sa jugulaire pompe plus vite qu'elle ne le peut qui fait monter son sang jusqu'à sa tête, et c'est clairement pas le souffle court que ça entraîne qui lui coupe l'expiration, à Epstein.
C'est le regard que Saül lui lance rien qu'avant l'impact. Ça, ça c'est exactement ce qui blesse, ce qui craque et ce qui casse. Les os reviendront, ils reprendront une forme dégueulasse et croche et improbable, y'aura une ligne et une autre qui suggèreront des cicatrices quelconques. Ça sera juste une autre marque de la vie sur son visage, il est plus à une près et certainement pas des mains d'un Williams. N'en reste que de celui-là, jamais il avait reçu le moindre coup que ce soit. Mais il est là le soucis, il est là dans ses prunelles glacées d'iceberg enragé, il est là et il est stoïque l'italien, ça étonne personne.
L'élancement part, il revient. Il a la respiration inégale mais c'est pas ça le plus inquiétant. La seconde de suspens sert à rien entre eux deux, les regards de chien de faïence du canadien n'ont rien pour racheter quoi que ce soit, quand il sait très bien qu'il a merdé à un niveau encore jamais atteint. Des femmes, il en avait au compteur. Des trahisons aussi, il les additionne plus, il les maîtrise comme il les oublie, les nie parfaitement. Mais ça, jamais, jamais il aurait pensé tomber à ce point, si bas et si vite et si stupidement, pour ne le réaliser qu'en pleine chute.
La chute qui se poursuit, aussi, accessoirement, quand bien sûr qu'Auden est là et bien sûr qu'Auden a son sourire de merdeux, et bien sûr qu'Auden est le bâtard de service qui saute sur la moindre occasion de défoncer Jack parce qu'il pense qu'à force d'échouer à la tâche, il réussira à le tuer un jour. Il y arrivera jamais, peu importe le crachat de sang qu'Epstein renvoie sur ses baskets de connard, évitant soigneusement les souliers cirés de l'aîné dans l'angle.
“Salut, Jaaack.” ta gueule trouve tes propres combats. “Tu préfères mourir la tête écrasée contre le rebord du trottoir ou au milieu du verre brisé de la vitre de ta voiture ?” t'es encore là, tu sers à quoi? “On préviendra Elise qu’elle n’aura pas à se déplacer pour la lecture de ton testament, t’en fais pas pour elle.” à rien, à absolument rien, au cas où tu te demandes. Ni maintenant ni jamais.
Et Jack il le regarde pas Auden, il lui crèvera les yeux plus tard, il lui arrachera la gorge pour lui enfoncer son point par sa trachée et le défoncer de l'intérieur s'il le faut, il prendra rendez-vous à l'agenda. C'est Saül qu'il regarde, c'est que lui qu'il voit. Le gamin morveux qui sert à rien et encore moins à apporter profondeur et relief l'intéresse pas. Auden prouve juste que c'est qu'un profiteur fini, il pourrait être en train de crever dans le fossé que personne y porterait la moindre attention tant le jeu de regards entre les deux frères d'une autre vie, d'un autre monde à ce sens-ci ne se lâche pas. Du moins Jack, il lâche pas le profil de Saül du sien.
S'excuser serait un affront de plus. S'expliquer servirait à rien. S'emporter serait pire encore.
Là, le seul et unique but qu'il lui reste, c'est d'arriver à trouver de quoi s'aider à se relever, pour être le plus droit possible devant un Saül qui a tous les droits de lui casser la gueule à manière égale. Pas alors qu'il n'est qu'une loque, au sol. Il rendra aucun coup Jack, sauf pour tuer Auden en un deuxième temps. Mais pour le moment il se relève patiemment en grommelant quand sur sa langue ça goûte le fer et le bitume et le charbon et la honte. Il se redresse mal mais il se redresse, attendant la prochaine salve de coups comme un grand, comme un con, comme un raté, comme il le mérite. |
| | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 23:30 | |
| C’est une pause qu’ils se sont accordés. Sur cette station-service, pour plusieurs raisons. Y a le chauffeur qui fait l’plein, y a Colleen qui a utilisé ses quelques pièces pour passer un coup d’fil et y a Newton qui est allé pisser parce que le cameraman a aussi droit à faire un break de temps en temps. Et les autres, ils attendent dans la voiture un peu plus loin, ils attendent qu’on leur donne le top départ pour suivre Jack et Colleen dans leur course folle. Y a pas un chat ici, pas un bruit ou c’est limite si on pouvait pas entendre le moindre insecte qui se faufilait entre les gouttes d’essences par terre. Les voitures se font rare et on s’demande bien comment le proprio de la station peut bien gagner sa croûte mais quand on sait qu’il y a pas d’autres commerce du genre dans les 50 kilomètres à la ronde, on comprend vite. Finalement, il était la réserve de pétrole de toute la vallée. Et même si on comptait facilement les habitants dans l’coin, on sait qu’les voitures sont indispensables et que quand même, à force, ça fait du chiffre. Newton sort des chiottes, Colleen est toujours accroché à son téléphone et Jack… tien il est où Jack ? Newton qui jette un œil vers la voiture du chauffeur qui les conduit vers Alice Spring – ils sont encore bien loin, mais au moins, c’est la bonne direction – il voit personne. Mais il se laisse interpeller par un bruit sourd de peau qui claque. Un bruit qui fait mal, un bruit qui lui rappelle peut être trop d’souvenir à Newton. « Putain Jack. » qu’il lâche en faisant signe à son équipe de vnir par là quand il voit l’candidat à terre. « Oh, vous foutez quoi là ! » manquerait plus que ça, qu’il se fasse complètement défoncer en plein milieu du jeu. Si Newton avait lâché sa caméra un instant, c’est Tim qui avait pas oublié de rapporter la sienne pour pas louper ces images là. C’est déplacer, mais c’est la prod qui choisir de c’qu’elle en fait. Par contre, y a pas moyen d’laisser un candidat s’faire piétiner comme ça. « Dégagez d’la. » parce que la sécurité était déjà surement sur le coup et le que QG d’la prod allait pas tarder à débarquer. Et si ces deux gaillards là avaient l’air bien costaud, c’est sans compter sur la présence de l’infirmier du groupe qui avait plutôt l’air d’un catcheur qu’un mec qui fait des piqûres avec une blouse blanche. « Le premier qui s’approche, il s’prend plus qu’un poing mal placé dans la gueule. » qu’il sort, l’infirmier en regardant le plus jeune dans les yeux. C’est qu’il avait un regard bien particulier d’ailleurs, fou ascendant psychopathe, il avait presque l’air d’avoir peur de rien. Il comptait sur l’air plus maîtrisé du plus vieux, même si le coup était partie de son initiative.
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| | | | (#)Mer 1 Juil 2020 - 23:48 | |
| James a besoin de pisser, James a besoin d’un café, et James a besoin de se racheter un paquet de clopes. Alors James s’arrête sur ce bord de route douteux, rentre dans le magasin (qui ressemble clairement plus à une épicerie) et nous laisse, Sienna, Josh et moi dans la bagnole. Il fait pas trop moche aujourd’hui, le soleil est au rendez-vous, et j’en profite pour me dégourdir les jambes. Ca fait qu’une heure et demi qu’on roule, mais sa petite Twingo est loin d’être confortable, j’ai les muscles du cul tout engourdis et l’estomac en vrac : une petite marche dans ce trou paumé ne me fera pas de mal. Surtout si James prend tout son temps. J’informe Sienna et Josh de ma petite balade, précise bien au caméraman que j’ai pas besoin qu’on m’accompagne parce que j’en ai ras le cul d’avoir toujours sa caméra fixée sur moi, et sors avec difficulté de cette carcasse roulante.
Marcher pendant une dizaine de minutes pour me vider la tête, c’était ça le plan de base. J’avais pas du tout prévu d’entendre un mec gémir de douleur parce qu’il était en train de se faire cogner, et je sais pas si c’est mon côté lieutenant qui a pris le dessus, mais je me suis retrouvé devant la scène en un rien de temps. J’ai pas cherché bien longtemps à savoir qui prenait le plus cher, un mec d’une cinquantaine d’années est au sol, alors qu’un autre déverse sa rage sur lui. Un autre gars, debout à côté, semble clairement se foutre de la gueule de celui qui morfle : le combat est inégal. Alors que je me mets à trottiner vers eux pour jouer les héros, le mec au sol relève la tête. Jack ? Qu’est-ce qu’il a fait pour se faire tabasser ? J’accélère le pas, mais l'équipe de ROA est déjà sur place en train de filmer. Mais c'est des vrais salauds ? Tant pis pour les caméras, je chope l’épaule du bourreau pour le retourner, et balance mon poing dans sa gueule. A croire qu'aucun de nous n'est doté de la parole. Je sais pas si ça l’a calmé ou s’il est encore plus remonté, mais ce coup l’a au moins repoussé de quelques mètres, et j’en profite pour relever Epstein. « Eh, ça va ? Il se passe quoi ? » que je lui demande, inquiet de le voir dans cet état. Pourquoi est-ce qu’il se laisse frapper ? Mon regard passe de Jack à son agresseur quand j’entends un rire derrière, ce rire que je reconnaitrais entre mille, ce rire de petit merdeux. « Auden ? » Mais qu’est-ce qu’il fout là, lui aussi ? Après m’être assuré que Jack soit suffisamment stable sur ses deux pieds, je me dirige alors vers celui qui semble être spectateur de la scène, un spectateur tout enthousiaste. « Ca va, il te manque plus que les pop-corn ? Tu m’expliques ce qui se passe ? » Autant demander à la grande gueule la raison de cette altercation, il se fera sans doute un plaisir de me replacer dans le contexte parce que Jack, lui, n’a pas l’air de vouloir sortir un seul mot.
- Spoiler:
Oups sorry, on m'a dit qu'il y avait baston, du coup j'ai débarqué
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| | | | (#)Jeu 2 Juil 2020 - 0:57 | |
| La mâchoire, ce n'est pas très compliqué à atteindre. Les chevalières ont probablement fait de très jolies traces contre la peau du canadien qui s'effondre comme une poupée de chiffon, en même temps que Saül remet en place la mèche indisciplinée qui lui tombe sur les yeux. Il y a Auden, aussi, qui se pose comme le meilleur spectateur de la décennie, auquel Saül n'accorde que l'ouïe sans décrocher la vue de Jack. En l'instant, rien ne le démange plus que ses pieds, qui auront tôt fait de voler dans les côtes du quarantenaire. Frapper un ennemi à terre, ce n'est pas très loyal. Mais Jack a-t-il fait preuve de loyauté, en venant outrepasser de la sorte les limites ? Pour autant, l'italien ne dit rien et contemple, le souffle court, la misérable loque humaine qui s'étale sous son ombre. Il voudrait le redresser du poing, Jack, lui imagine les deux yeux enfoncés dans les orbites et la tête éclatée contre le bitume. Auden qui abonde en ce sens n'arrange pas le cas du canadien. « On préviendra Elise qu’elle n’aura pas à se déplacer pour la lecture de ton testament, t’en fais pas pour elle. »
C'est le prénom d'Elise qui déclenche le pire, quand Epstein tente de relever la tête. Les yeux glacés de Saül brûlent, quand ceux de Jack remontent et se plante en plein dans la banquise. Il est assez proche pour lui asséner un coup de genoux, l'italien, mais n'en fait rien. C'est mieux encore d'attendre qu'il s'accroche, c'est mieux encore de le voir lutter, de s'agiter comme une scarabée pour parvenir à se hisser sur une jambe, puis l'autre. Saül n'attend pas de le savoir à sa hauteur pour cogner du poing droit, juste sur le côté du nez qui doit avoir cédé sous le coup. Juste quand le quarantenaire est de nouveau à terre, c'est sa main que Saül broie du talon. C'est précieux, les mains, pour un artiste, non ? « Reste par terre, Epstein, le sol te sied mieux au teint. » L'asphalte a pris une jolie couleur grenat qui jure merveilleusement avec le gris du béton. C'est la main gauche qu'il vise, Saül, voudrait tout réduire en poussière d'un grand coup de pied. C'est clément qu'il se penche en avant, le pied toujours fermement appuyé sur les doigts de l'artiste. « C'est tout ce que t'as toujours fait, Jack, ramper par terre. Ramasser après les autres. Je ferai en sorte que ça dure, Jack. Que ta condition misérable te reste familière. Je ne voudrais pas te déboussoler. »
« Oh, vous foutez quoi là ! » Oh que c'est insupportable, de savoir que le petit peuple s'agite, qu'ils se rendent compte qu'on vient de mettre un coup de pied dans leur fourmilière. Saül ne s'est pas rendu compte de la présence des caméras. D'ailleurs, ses yeux sont encore vissés sur la tête de Jack, qu'il écraserait bien de la semelle. Quand le mouvement s'accentue, l'aîné relève la tête, retire son pied de la main ensanglantée. Sa première pensée vient pour sa chaussure, définitivement salopée, elle aussi. Il faudra en changer. La seconde pensée est pour son nez, que l'on frappe. A son tour de râler, de reculer un coup, de porter ses doigts contre son visage. Il ne manquait plus que ça. Les chemises couvertes de sang, c'est pénible à nettoyer, aussi. « Eh, ça va ? Il se passe quoi ? » Rien qui te regarde, connard. Mais le monde semble vouloir ne pas se mêler de ses petites affaires et bientôt, la cohue se regroupe. « Le premier qui s’approche, il s’prend plus qu’un poing mal placé dans la gueule. » C'est que l'aîné n'est plus à ça près. « Ca va, il te manque plus que les pop-corn ? Tu m’expliques ce qui se passe ? » « Je viens juste rendre visite à un ami. Tire toi. » C'est à l'autre que Saül s'adresse, c'est à Jack qu'il cède toute son attention. Les dernières bribes, de loin, avant de s'approcher de nouveau de celui qui se trouve à terre, pour trouver sa route barrée par un type à la carrure d'une armoire à glace. « Relève toi, Epstein. Dis à ton copain que t'as des soucis à régler avec ton ami de toujours. » Ces mots là sonnent coléreux, dégoulinent de haine, quand ils ne sont en fait que le reflet d'une brisure nette. Froide. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 2 Juil 2020 - 13:04 | |
| Si Saül avait au moins fait semblant de m’écouter alors je lui aurais dit qu’Epstein est un de ceux de la pire espèce et qu’aucune alliance d’aucune sorte avec lui ne lui serait jamais profitable, encore moins si cette alliance est en réalité une amitié. Personne ne devrait être ami avec Jack. Il erre et il profite, il s’en va quand il n’y a plus rien à ronger sur les os de ceux qui le nourrissaient. Il fait comme moi et c’est bien pour ça que je le connais aussi bien, lui dont même l’ombre fait resserrer mes poings en attendant que le coup parte. J’ai des milliers de raisons de le frapper mais mon frère en a une de plus et c’est seulement pour ça que je le laisse s’amuser en premier. Il a touché à la famille, Jack, et c’est bien la dernière chose qu’il aurait dû faire. Il n’a pas encore idée d’à quel point il a merdé et ce n’est pas un crachat de rien du tout sur mes baskets qui pourrait nous enrager encore plus, lui qui est déjà au maximum dans toutes les catégories. Il devrait simplement s’estimer heureux que je ne me mêle pas au spectacle parce que ça aurait été d’une facilité affligeante pour moi de placer mes doigts autour de son cou et de le garder fermement au sol jusqu’à ce que l’apport de sang vers le cerveau ne soit plus suffisant. Si seulement il m’avait accordé un regard alors c’est sûrement ce que j’aurais fait mais il se contente de lever ses yeux de chien battus vers mon frère tout en priant sûrement qu’on le tue rapidement. C’est bien mal nous connaître.
On a dégoté un nouveau jouet et on va le ronger jusqu’à la moelle, si vous voulez mon avis. C’est la raison pour laquelle Massimo s’amuse tant du canadien et qu’il le fait retomber au sol après avoir recommencé à faire son portrait. Ca m’arrange aussi, je peux au moins rester accroupi avec un sourire au coin des lèvres et les regarder faire comme deux enfants. Ils sont hargneux, certes, mais pour le moment encore personne n’ose franchir la ligne rouge. Les lâches. Jack prend les coups tel un sac de sable, Saül fait ses grands discours de merde tout ça parce qu’il est allé à un cours de poésie au lycée ; l’histoire raconte qu’il y allait surtout parce que Betty y était aussi. Maintenant ils croit appartenir au Cercle des Poète Disparus, le con.
« Putain Jack. » Mes oreilles sifflent, on ne leur a jamais appris à ne pas prononcer de gros mots dans le coin ? « Oh, vous foutez quoi là ! » Un petit pique nique en famille, ça se voit pas ? « Dégagez d’la. » Ah, ah. Mes yeux ne se sont même pas relevés pour donner un visage à la voix de l’inconnu. Je sais simplement que le temps est compté avant que d’autres ne débarquent, ce genre de personnage ne se mouvant qu’en meute. Peu importe ce qu’il peut bien se passer dans la petite tête exiguë de mon frère, il ne lui reste désormais plus beaucoup de temps avant de devoir agir. Mon attention ne revient que lorsqu’un bruit sourd de coup porté au visage n’est pas associé à rien de ce que n’a reçu Jack. Mes yeux remontent, mon corps avec (tiens regarde Jack, c’est ça que font les gens qui ne sont pas des merdes ambulantes : ils peuvent se relever) et je scrute la scène de mon frère se prenant un coup de poing à son tour. J’ai déjà entamé un pas en avant et un autre pour le séparer de l’inconnu mais ils cessent seuls. Tant mieux. Si quelqu’un a le droit de frapper Saül ici, c’est moi et seulement moi. Mon regard se perd sur la princesse qui entoure son nez de ses doigts comme si on le lui avait volé ; j’imagine que tant qu’il ne hurle pas à la mort alors il n’y a pas de dommage sérieux à déclarer. « Le premier qui s’approche, il s’prend plus qu’un poing mal placé dans la gueule. » Et oui donc tout le monde se bat ici mais c’est moi qu’on dispute ? Pour une fois que je me tenais à l’écart, cela me donne envie de me jeter dans la mêlée. En plus de tout ça l’équipe de télévision ne filme même pas mon bon profil et c’est là tout le drame de la chose.
« Auden ? » Maman ? En voilà un autre qui va me gronder d’ici à une seconde alors que je le dis et le répète mais je n’ai rien fait pour le moment. Ce n’est pas faute d’avoir les poings qui me démangent de vouloir lui péter chaque os composant son misérable corps, pourtant. « Ça va, il te manque plus que les pop-corn ? Tu m’expliques ce qui se passe ? » “T’en as ?” Dans d’autres circonstances je lui aurais expliqué toute l’histoire après m’être assis sur le capot brillant de la voiture de mon frère mais s’il a bien une règle en ce monde à laquelle je tiens c’est que les affaires de famille doivent rester en famille. « Je viens juste rendre visite à un ami. Tire toi. » “T’es pas le centre de l’attention, on te parlait pas à toi.” Il saigne à peine, son putain de nez. Il saigne bien moins que le jour où la sortie au parc s’est transformée en guerre de tranchées à se jeter des cailloux toujours plus gros. Quelle idée de nous laisser sans surveillance au milieu de la plèbe, aussi. “Finis ce que t’as à faire Saül, on va être en retard.” Je me suis placé entre Gregory et lui pour retarder une possible et soudaine envie de justice de la part du policier, lui qui veut toujours défendre la veuve et l’orphelin et bla bla bla.
« Relève toi, Epstein. Dis à ton copain que t'as des soucis à régler avec ton ami de toujours. » A défaut de pouvoir de nouveau les regarder, je me contente de sourire face aux paroles de mon aîné. Si qui que ce soit le touche encore, le coup sera pour lui, je peux le garantir. Mes yeux ne sont plus que posés dans ceux de Gregory alors que je suis tout aussi prêt à m’interposer si l’envie lui prend de faire un pas de plus. “C’est pas ton combat.” Peu importe la raison de sa présence ici, peu importe s’il connaît Epstein, peu importe si mon frère l’a arnaqué de quelques milliers ou millions de dollars. Ce n’est pas son combat et à choisir entre lui et mon frère, la question ne se pose même pas. J’imagine qu’il ne voudrait pas que certains de ses secrets soient prononcés face caméra et devant des milliers de personnes, il a donc tout intérêt à rester en dehors de cette scène. “La station essence est juste là, si tu veux en profiter pour acheter des barres chocolatées.” J’improvise un sourire tout aussi merdeux que mon attitude, pointant du bout du doigt l’édifice placé derrière lui. Non, vraiment, ce n’est pas son combat et ce n’est pas même le mien. Pas aujourd’hui.
- Spoiler:
Pour les futures personnes qui veulent s'incruster : laissez nous en placer une et rappelez vous que la Terre entière ne peut pas se trouver sur une route paumée. (greg je m'excuse du manque de potins qu'auden balance, c'est très décevant )
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| | | | (#)Lun 6 Juil 2020 - 22:38 | |
| « Reste par terre, Epstein, le sol te sied mieux au teint. » c'est là où étonnamment il arrive à reprendre un minimum de forces Epstein, la gueule ancrée dans le bitume bouillant, contre la terre poisseuse. C'était qu'une question de temps quand on connait le personnage, quand on sait à qui on a affaire. C'était qu'une question de temps avant qu'il bousille tout. Il s'était surpassé cette fois-ci, faut dire. Saül devant rager bien plus contre lui-même de lui avoir accordé la moindre bribe de sa confiance que contre la pauvre raclure qu'il personnifie, entre poussière et os broyés, le craquement de ses jointures qui accompagne les rires même pas voilés d'un Auden qui vient juste d'ajouter une énième raison à la liste qu'a Jack de raisons pour le buter. « C'est tout ce que t'as toujours fait, Jack, ramper par terre. Ramasser après les autres. Je ferai en sorte que ça dure, Jack. Que ta condition misérable te reste familière. Je ne voudrais pas te déboussoler. » oh et puis, quoi encore. Il se relèvera sans grande force, en a même pas envie. S'il a frappé bas Jack en agissant de la sorte, il frappe pas pourtant lorsque les attaques de l'italien se veulent plus sournoises. Il est pas là pour se défendre ni même pour plaider pour sa cause ; il sait très bien qu'il a merdé, n'assume que consciemment la merde dans laquelle il s'est foutu tout aussi inconscient.
« Dégagez d’la. » « Le premier qui s’approche, il s’prend plus qu’un poing mal placé dans la gueule. » « Ça va, il te manque plus que les pop-corn ? Tu m’expliques ce qui se passe ? »
Ça, ça le fait rager. Ça, ça accumule les tensions dans ses phalanges probablement cassées, celles dont il se servirait pour s'en prendre à ceux qui viennent pitoyablement à son secours. Il est celui qui est pitoyable là, Jack, quand il veut juste recevoir ce qu'il mérite, qu'on lui casse la gueule bien fait bien vite, qu'on passe à autre chose ensuite. C'est mal connaître la situation quand y'a le bâtard d'Auden dans les parages par contre, quand c'est probablement lui qui souffle à Saül d'allonger ses souffrances plutôt que d'en faire une coupure nette et dure comme il en aurait l'habitude jadis. Il ne le connaît plus de toute façon, comme pourrait-il prédire ses gestes maintenant.
“Finis ce que t’as à faire Saül, on va être en retard.” il n'y a que les rats qui sautent sur les occasions du genre pour être aux premières loges. « Relève toi, Epstein. Dis à ton copain que t'as des soucis à régler avec ton ami de toujours. » ami qui sonne faux, si faux sur la langue bien dressée d'un Saül qui maîtrise les apparences depuis des années.
Contre toutes attentes il se relève Jack, qui l'aurait cru. Ses yeux restent fixés dans ceux du seul frère Williams qui compte à ses yeux, quand l'inverse est tout sauf vraie et qu'il n'est qu'un déchet de la plèbe de plus à son sens à lui. Ce sont des dizaines d'années auxquelles il dit adieu quand il voit à quel point le coup d'oeil que Saül lui dédie glace un univers en entier et un autre. « Y'a rien qui peut se régler, tu le sais aussi bien que moi. » il fait pas dans le larmoyant Jack, quand il statue simplement et strictement l'évidence. Ils se relèveront pas de ça, quand l'ironie veut qu'il se soit enfin finalement relevé. L'aide de Colleen et de Greg a tout fait sauf nuire, pourtant il reste franc et droit, il lui doit bien ça.
On en reparle à Brisbane? On se revoit à Brisbane? On en reparle, tout court?
Il sait pas, il sait plus Jack. Il sait juste qu'il suffoque ici, et que la sécurité qui a esquissé un pas dans leur direction risque d'embarquer Saül et son chihuahua de cadet s'il ne relève pas la main pour leur faire si que tout va bien. Ah, ça fait longtemps d'ailleurs, que tout a bien été. |
| | | | | | | | family portrait (williams) |
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