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 Ma religion dans son regard ~ Camil (FB)

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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyMar 2 Juin - 19:57

Ma religion dans son regard


Juillet 2014.

Psshhhht. Le sifflement strident et pourtant très silencieux de la bouilloire résonna dans la cuisine des Smith. D'un pas leste et gracile, Sixtine s'en approcha pour l'éteindre, et en versa le contenu limpide dans un joli mug décoré de stickers de licornes, étoiles, soleils, arcs-en-ciel et loutres version miniature qu'elle avait elle-même collé. C'était son mug préféré. Particulièrement pour les jours de stress, mais elle se gardait bien de lâcher cette information. De caractère buté, l'adolescente blonde de dix-sept ans avait tendance à ne laisser passer aucune faille, même à son entourage. Encore plus à son entourage, en fait. Sauf quand elle n'y pouvait rien, comme lors de ses terreurs nocturnes et autres paralysies du sommeil. Ses yeux bleus voguèrent sur le cyan qui servait de fond de couleur à sa tasse, comme si elle s'imaginait sur un voilier, loin sur l'océan. Elle reposa la bouilloire à sa place, et glissa une boule à thé dans le contenant rempli d'eau à ras-bord. Sixtine n'avait pas le droit au café, à quelques heures de l'opération, ni au thé, d'ailleurs. Son choix s'était donc porté sur une infusion à la camomille, aux vertus apaisantes. Elle leva la tête lorsque l'horloge murale au-dessus de sa tête sonna les cinq heures du matin. D'ici une demie-heure, ils seraient partis. Un manque de bruit attira son attention: Camil devait être sorti de la douche. Pour sa part, elle était déjà prise, à la bétadine. Beurk. La blonde plongea le nez et les lèvres dans l'odeur et le goût réconfortants de sa tisane.

L'opération en elle-même n'était pas bien invasive, ne requérant d'ailleurs qu'une anesthésie locale. Ainsi, la blonde resterait éveillée le temps que l'on trifouille son oeil droit. Brr. Un frisson remonta sa colonne vertébrale à cette idée de pouvoir tout voir venir par son oeil gauche. La main du chirurgien, ses outils de torture qui lui sauveraient pourtant la vision, au final, et même bien plus à terme. Ayant déjà vécu cette même incursion derrière son globe oculaire bien des années auparavant, et bien qu'elle n'en ait qu'un souvenir confus, elle savait déjà comment ça se passerait. Enfant, elle avait bénéficié d'une anesthésie générale, pour ne pas l'effrayer. Adulte, ou presque, on ne reçoit plus le même traitement de faveur. Heureusement pour elle-même, la lycéenne était du genre à savoir encaisser la peur comme la douleur plutôt bien. Au final, elle n'avait pas si peur. Ou ne voulait pas se l'avouer; qu'importe. Lentement, le niveau d'eau dans son mug baissait, alors que la blonde était noyée sous ses propres pensées, son regard fixant un point invisible sur le frigo. On aurait dit une affamée prête à se jeter dessus, au détail prêt qu'elle n'avait pas faim.

Sixtine finit par se lever, déposant ce qui aura contenu son simulacre de petit-déjeuner dans le lave-vaisselle, puis elle se détourna pour rejoindre le salon. Elle avait besoin de s'occuper l'esprit, maintenant qu'elle avait méticuleusement trié les volutes de pensées de sa tête. Elle alluma alors la console, une PS4, dont le modèle n'était en vente que depuis moins d'un an. Ca avait été le cadeau de Carlo pour son départ, car elle avait partagé pas mal de parties de Tekken 6, Just Dance et de Sonic & All Stars Racing Transformed sur la console précédente, la PS3. Les jeux vidéos avaient été l'un de leurs quelques points de contact dans leur relation particulière, à la fois proche et étrangement distante, que Sixtine n'avait jamais su vraiment s'expliquer. Alors, lorsqu'il lui avait offert le nouveau modèle lors de son départ pour l'Australie, elle lui avait sauté au cou de reconnaissance. Aujourd'hui encore, ils partageaient quelques parties sur différents jeux. Au final, ils jouaient plus ensemble qu'ils n'avaient de discussion, mais cela convenait à la blondinette; ils avaient toujours agi ainsi, après tout. Ah, il est connecté ! s'exclama-t-elle avec joie, lançant une partie de Rocket League et enfilant un casque sur les oreilles. Il lui restait du temps après tout, au moins vingt minutes, et elle était fin prête: habillée, chaussée, coiffée. Respectivement d'une robe noire assez épaisse pour affronter le relatif froid de l'hiver australien avec une paire de collant, d'une paire de dock martins violettes et d'une queue de cheval haute. De quoi faire au moins une ou deux parties avec le cadet de la famille, et de patienter le temps que Camil finisse de s'apprêter. Tout en jouant, elle commença à papoter avec son frère à l'autre bout du monde, musique et voix directement dans les oreilles grâce à son casque audio. Oui, dans une vingtaine de minutes... Empêche maman de se faire trop de mouron, ok ?

@Camil Smith & Sixtine Smith
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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyVen 5 Juin - 14:25

Il avait déjà les yeux grands ouverts lorsque son réveil sonna, à cinq heures très précisément. Avait-il seulement fermé les yeux, au cours de la nuit ? Son bras gauche reposait entre sa tête et son oreiller, et ses yeux fixaient le plafond immaculé de sa chambre depuis un temps non déterminé. Il soupira, et se redressa dans son lit. Le drap blanc glissa le long de son torse dénudé, et Camil passa machinalement une main dans ses cheveux. Il  s’empara de son téléphone, désactiva le mode avion qu’il avait volontairement enclenché la veille, refusant de parasiter son sommeil avec les vibrations signalant un message, ou les bruits indiquant la réception d’une quelconque notification. Aussitôt fait, quelques sonorités stridentes virent rompre le calme et le silence de sa chambre, encore plongée dans la pénombre. Habituellement, il aurait pris le temps de regarder qui avait pris la peine de lui écrire, et pour quelle raison ; aujourd’hui, cependant, était un jour différent. Il oublia son téléphone portable sur la table de chevet et se leva. Il s’étira, fit quelques pas en direction de la baie vitrée, et observa la version silencieuse de la ville de Brisbane. Quelques lumières éparses scintillaient dans le noir, et étaient les seules preuves d’une vie nocturne . Le spectacle aurait été captivant si l’esprit de Camil n’avait pas été obnubilé par Sixtine, et ses soucis de santé.


Il marcha d’un pas lourd et mal assuré en direction de sa salle de bain, attenante à sa chambre. En attendant que l’eau de sa douche soit chaude, l’Australien alla observer son reflet dans le miroir. Il lui semblait qu’il n’avait jamais été aussi pâle, pour ne pas dire livide. L’opération de sa soeur parasitait toutes ses pensées — à tel point que, quand il se glissa sous l’eau brûlante, il réalisa qu’il n’avait même pas pris soin de préparer ses affaires. Il ferma les yeux, posa son front contre la vitre de la douche, et songea à la longue journée qui l’attendait. Il avait demandé à sa secrétaire de reporter tous ses rendez-vous, afin qu’il puisse rester auprès de Sixtine. Il savait qu’il passerait le plus clair de son temps à l’attendre, dans le silence et dans l’angoisse. Il pensa à ses parents, qui avaient trop souvent été confrontés à cette  même situation : comment avaient-ils tenu ? Le fait d’être deux les avaient-ils aidés ? S’étaient-ils sentis moins investis, en sachant que la petite dernière n’était pas réellement la leur ? Et comment Carlo avait-il pu appréhender tout ça ? Comment avait-il tout pu supporter, tandis qu’on le cantonnait à sa fausse place de grand-frère ?


Il sortit de sa chambre un petit quart d’heure plus tard, douché et habillé, et fit quelques pas dans le couloir qui menait à la pièce de vie. Une légère lumière, que Camil n’identifiait pas, émanait du salon. Quelques pas supplémentaires lui firent comprendre qu’il s’agissait de la télévision. « Six ? » La voix de Camil n’était pas aussi assurée et ferme qu’il l’aurait souhaité, et il s’en voulut instantanément. Il ne voulait pas que sa soeur perçoive son trouble, son inquiétude. Il devait la rassurer : c’était son devoir, à lui, en tant qu’aîné. Il déglutit, mais sourit en constatant que sa petite soeur avait les yeux rivés sur son écran. Ses pouces s’activaient avec frénésie sur la manette de sa console, tandis qu’un flot de paroles s’échappait de ses lèvres. « Maman ? » Répéta l’Australien en arquant un sourcil, ne comprenant pas où sa soeur voulait en venir. Seul le silence lui répondit, et soudainement, il comprit : ce n’était pas à lui que Sixtine s’adressait. Il tressaillit en comprenant que son interlocuteur ne devait être nul autre que Carlo, le cadet de la famille Smith. Il se pencha au-dessus du canapé, et glissa son avant-bras gauche autour du cou de Sixtine. Elle sursauta, surprise, et l’entendit jurer dans son micro. À l’autre bout du monde, le rire cristallin de son frère résonnait dans le casque de l’Américaine. « Salut Carlo ! » S’exclama Camil. Il se montrait plus enjoué et plus ouvert que d’habitude avec son cadet, et pour cause : même séparés par des milliers de kilomètres, Camil savait mieux que quiconque que son frère ne devait pas en mener large. Il balaya cette pensée rapidement, ne souhaitant pas s’appesantir sur ce secret de famille qui les rongeait de plus en plus. Il tira légèrement sur le casque de sa soeur : « Il ne faut pas qu’on tarde trop. » Déclara le politicien, autant pour elle que pour son frère. Les raisons de son rendez-vous à l’hôpital étaient bien trop importantes pour qu’ils ne soient ne serait-ce qu’une minute en retard. Il se redressa, et alla dans la cuisine pour s’assurer qu’il avait bien tous les papiers de Sixtine : sa convocation, les attestations d’assurance diverses et variées, un sac d’habits de rechange — au cas où, même s’il espérait que sa soeur soit rentrée le jour même. Il jeta un coup d’oeil à sa montre, et constata qu’il était temps de partir. « Sixtine ? » Appela Camil en sortant de la cuisine. « Il faut qu’on y aille, maintenant. » Il récupéra ses clés de voiture dans l’entrée, et attendit patiemment que sa petite soeur le rejoigne.  


@Sixtine Smith
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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyDim 7 Juin - 14:25

Ma religion dans son regard


Oh non, tu avais presque marqué ! s'exclama Sixtine alors qu'un joueur adverse avait dévié le ballon de la cage de but avec sa propre voiture. La jeune fille était du genre à facilement s'enthousiasmer sur un jeu, et à y donner son maximum. Comme à peu près tout ce qu'elle entreprenait, au final. Elle grommela donc une seconde contre cet échec si frustrant et repartit de plus belle dans le jeu, alors que Carlo ricanait face à son caractère enflammé. Des trois enfants Smith, la blonde était la seule fille et sans aucun doute, la plus flamboyante. Cela avait toujours été : un caractère dynamique et bien trempé, voilà de quoi la définir. Camil, à côté de ça, était plus posé malgré sa tendance à ne jamais s'arrêter en ce qui concernait le domaine professionnel. Carlo, quant à lui... C'était particulier. Il pouvait être très enjoué, parfois, et tout aussi exalté que sa petite soeur. Ces phases là étaient assez rares, cependant, et plus qu'être de nature véritablement tranquille, le cadet de la famille était surtout taciturne et refermé sur lui-même. En tout cas, la plus jeune le percevait ainsi. Pourtant, elle aimait ses deux frères à leur juste valeur. La lycéenne s'entendait plus avec Camil, qui avait toujours été celui de leur famille - parents inclus - qui s'inquiétait le plus pour elle, et qui avait fait en sorte d'être proche d'elle, même à des milliers de kilomètres de distance. Pour autant, Sixtine aimait beaucoup Carlo, qui à sa manière, faisait aussi de son mieux, elle ne pouvait accepter d'en avoir une autre opinion que cette-dernière.

Soudainement, une légère pression apparu en haut de sa poitrine, la ramenant un peu en arrière, lui tirant un petit cri d'étonnement. Surprise, la blonde n'opposa pas de résistance mais loupa par le même coup de blocage d'un but, qui fut alors marqué par l'équipe adverse. Damn it, Camil ! s'exclama la demoiselle en fronçant les sourcils. Ses deux frères raillèrent son dépit de bon coeur, Carlo par un rire qu'elle put entendre de son casque, et Camil d'un sourire que la blonde aperçu sur le coin de ses lèvres. T'abuses, ronchonna-t-elle, alors qu'il venait de saluer l'Américain resté dans leur mère patrie. Pour autant, elle ne dit rien de plus; Sixtine ne pouvait jamais en vouloir réellement à celui qu'elle érigeait en modèle, ami et confident, en plus d'être son grand frère. Elle soupira quand il souleva l'une des oreillettes de son casque pour signifier à ses deux plus jeunes apparentés que les résidents australiens ne devaient pas tarder à quitter leur loft. Oui, oui, lâcha-t-elle, puis dès qu'il eut reculé de quelques pas, elle s'adressa de nouveau à Carlo. Allez, on lâche rien ! Plus que deux minutes de match, on a le temps. Sa ténacité eut raison du score final: malgré leur mauvais départ, les Smith emportèrent la manche à un point près. Je file. A plus Carlito, le salua-t-elle du surnom dont il avait été affublé par sa soeur malgré les vingt-cinq bons centimètres qui les séparaient. Il lui dit quelque chose, mais elle ne l'entendit pas; elle avait déjà coupé le son du casque, allant ensuite le ranger à sa juste place, ainsi que la manette de sa PS4.

La blonde se dirigea vers sa chambre pour y prendre ses dernières affaires. Son sac, avec tout le nécessaire - paperasses comme vêtements - se trouvait dans la cuisine, mais elle avait encore besoin de se chausser. Alors que Sixtine se préparait, elle remarqua un élément intéressant, sur son bureau. Elle l'attrapa, griffonna au dos, et le plia en quatre, avant de le ranger dans la poche de son jean. Elle s'attacha les cheveux en une queue de cheval haute, et là voilà fin prête. Entendant Camil l'appeler, elle répondit : Je suis là ! Aussitôt dit, aussitôt fait, et elle déboula dans l'entrée où l'aîné l'attendait déjà. Comme elle s'y était attendue, il avait son sac à la main. Elle le lui piqua, rétorquant avant même qu'il puisse protester : Je suis assez grande pour porter mes propres affaires. Il avait une tendance à vouloir la garder petite fille se confondant avec le fait de la traiter comme une princesse. Si certains jours, Sixtine acceptait ce comportement avec grâce - après tout, qui n'aimerait pas être chouchouté, gâté et servi par son grand frère - d'autres, elle s'y confrontait et s'affirmait comme future adulte, après tout, à dix-sept ans c'était bien là un âge cohérent pour agir ainsi. Jetant un coup d'oeil au sac qu'elle portait désormais, elle remarqua que la fermeture éclair n'était pas close exactement au même endroit que celui où elle l'avait laissé, plus tôt. Camil était passé par là pour vérifier. Elle aurait pu s'en offusquer, mais son côté observateur avait remarqué les traits tirés et la mine pâle de son aîné. A croire qu'il était celui allant se faire opérer. Alors, elle ne râla pas, mais se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue. Merci. Ils quittèrent alors leur cocon et se dirigèrent vers le garage.

Je crois que je commence à me décider, pour le cursus que je veux faire à la fac, lâcha la demoiselle alors qu'ils arrivaient à la voiture. Elle monta dans l'habitacle, s'installa confortablement, son sac entre ses genoux, et attacha sa ceinture. J'adore le cours d'initiation au droit qu'on a au lycée, mais j'aimerais aussi pouvoir suivre des cours de communication, pour avoir un panel d'options plus large ensuite. Je sais que la fac de Brisbane propose une double licence avec ces deux filières, justement. Ça me botte bien ! La blonde faisait la conversation à son frère comme s'ils étaient partis pour une journée parfaitement normale; comme si, d'ici quelques minutes, il allait la déposer à l'école et qu'ils se retrouveraient le soir même pour discuter de leurs respectives journées bien remplies. Si ce n'était que Sixtine ne portait pas d'uniforme, et que le portable de Camil ne sonnait pas toutes les deux minutes. Si ce n'était qu'ils se rendaient à l'hôpital pour elle, et qu'en fonction de l'opération, elle pourrait perdre un pourcentage encore inconnu de vision pour son oeil droit. A quatre ans comme à dix-sept, cela ne semblait pas la toucher outre mesure, et clairement, elle était aussi dynamique que n'importe lequel des trois-cent-soixante-quatre autres jours de l'année. Le stress n'était pas monté. Pas encore.

@Camil Smith & Sixtine Smith
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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyLun 15 Juin - 11:40

Il s’amusa du sursaut et de la surprise de sa soeur, qu’il retenait encore fermement contre lui. Le temps d’un instant, suspendu, quand tout allait encore bien. Avant qu’elle ne soit vêtue d’une blouse blanche stérile, ce qui augmenterait considérablement, et bien malgré lui, l’inquiétude qui le rongeait déjà. « Ne jure pas, Six. » Sermonna l’Américain en faisant la moue. S’il n’était pas un religieux assidu et appliqué, il restait néanmoins croyant. Il veillait donc à éviter les blasphèmes, et aimerait que sa soeur en fasse tout autant — notamment le jour de son opération. Même si Camil avait confiance dans le milieu médical, il espérait que les dieux, les astres, et toutes autres éventuelles manifestations surnaturelles se rangeraient du côté de la jeune Américaine. Il embrassa le sommet de son crâne, et s’éclipsa dans la cuisine. Il l’entendit s’exclamer et se réjouir de sa partie de console ; le temps de l’innocence, avant de se plonger dans une réalité plus douloureuse. Il n’en dirait pas un mot, mais une chose était sûre : il était reconnaissant à Carlo de prendre le temps de distraire sa soeur.  


« S’il te plait. » Murmura l’Australien en plongeant son regard dans celui de sa petite soeur. Il jeta un coup d’oeil sur le petit sac de Sixtine, qui contenait quelques vêtements de rechange — au cas où l’hôpital décide de la garder un peu plus longtemps que prévu. Il espérait ne pas en arriver là — laisser sa petite soeur, seule, dans une chambre blanche et malodorante, lui glaçait les sangs. Il ne trouverait jamais le sommeil, s’il la savait en observation. Et dormir à l’hôpital était clairement exclu — le personnel hospitalier ne le laisserait jamais s’installer, comme si de rien était, même si c’était pour un court laps de temps. Le simple idée qu’on trifouille le globe oculaire de Sixtine le faisait pâlir d’inquiétude . Elle était si jeune, si douce, si gentille : pourquoi avait-il fallu qu’elle souffre de cette maladie orpheline ? Pourquoi avait-il fallu qu’elle hérite de cette pathologie rare, alors qu’elle n’avait rien fait de mal à personne ? La vie pouvait se montrer cruelle, parfois. Il se demandait d’ailleurs parfois si le développement de cette maladie n’était pas dû au poids du secret que les Smith gardaient précieusement. La maladie de Sixtine, c’était l’épreuve que le ciel leur envoyait pour être quatre menteurs. Et c’était douloureux. De plus en plus. Jour après jour. « Tu pourrais au moins me laisser faire ça pour toi. » Souffla le directeur du cabinet du maire de Brisbane. Il se sentait suffisamment inutile et suffisamment misérable comme cela. Si elle ne le laissait pas se comporter en parfait gentleman, que lui restait-il ? « Je sais que tu crois que je te prends toujours pour un bébé. » Commença le blond, en relevant les yeux vers sa soeur. Il lui ouvrit la porte de l’appartement, et cette dernière s’engagea dans le couloir. Elle s’arrêta devant les portes de l’ascenseur et appuya sur le bouton, tandis que l’Américain vérifiait que sa porte d’entrée était bien verrouillée. « Et c’est peut-être un peu vrai. » Confia-t-il à voix basse, conscient de ses attitudes possessives envers sa petite soeur. « Mais t’es ma petite soeur, et la simple idée qu’il t’arrive quelque chose alors que tu es sous ma responsabilité me donne la nausée. » Si Sixtine avait pu le rejoindre en Australie, c’était parce qu’il s’était porté garant pour elle. Il avait un appartement spacieux, et une chambre qu’elle pouvait occuper. Oui, il prendrait le temps de s’occuper d’elle, de s’assurer qu’elle se portait bien et qu’elle s’intégrait dans ce nouveau cadre. Oui, il veillerait à ce que sa scolarité se passe bien. Les parents Smith, sans réellement prendre le temps de demander son avis à Carlo, avaient finalement accepté de laisser partir leur petite dernière à Brisbane. Camil passa un bras possessif autour du cou de sa petite soeur, qu’il embrassa sur le sommet du crâne. « Tu comprends ? » Demanda-t-il avec douceur, alors que les portes de l’ascenseur s’ouvraient sous leurs yeux. Profitant d’une seconde d’inattention de l’Américaine, Camil se pencha et récupéra son sac. Il la vit lever les yeux au ciel, et il lui répondit d’un simple sourire timide.


Les premiers instants de trajet furent silencieux ; tous deux étaient absorbés par leurs pensées respectives. Finalement, Sixtine se laissa aller à quelques confidences sur son avenir., et ce dont il serait composé. « Vraiment ? » Demanda-t-il en arquant un sourcil. Ils échangeaient régulièrement sur ce sujet, et Sixtine avait toujours été vague, parce qu’indécise. Camil ne s’en était jamais inquiété : sa soeur avait du temps pour faire son choix et, surtout, un dossier scolaire exceptionnel parce qu’irréprochable. Elle serait acceptée dans n’importe quelle école, ou n’importe quelle université. « Une double licence, c’est vraiment exigeant. » Commenta le politicien, alors qu’il se penchait légèrement pour regarder le feu tricolore. Il s’était trop avancé sur la chaussée, et était désormais obligé de se contorsionner pour pouvoir appuyer sur l’accélérateur lorsque le vert ferait son apparition. « Mais si tu t’en sens capable, alors je ne peux que t’encourager à le faire. » Déclara Camil au moment où le feu repassait au vert. « Pour un recruteur, un profil double est une véritable chance. » Admit-il. Lui-même aimait avoir des collaborateurs avec une certaine spécificité, mais aussi quelques compétences dans un autre domaine. Ou, à défaut, un intérêt et une curiosité pour autre chose. « C’est un parcours professionnalisant, avec des stages ? » Demanda-t-il, alors qu’il s’engageait dans le parking souterrain de l’hôpital de Brisbane. À cette heure-ci, il n’y avait pas foule — et c’était mieux ainsi. Le calme l’aiderait peut-être à mieux gérer la situation.

@Sixtine Smith
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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyVen 10 Juil - 0:29

Ma religion dans son regard


Pardon. Sixtine savait que son frère n'aimait pas en temps normal qu'elle jure, et qu'avec le stress lié à cette matinée particulière, il le supporterait d'autant moins. Il avait un petit côté superstitieux mine de rien, l'aîné des Smith. Alors, le moins que la blonde puisse faire en cet instant, c'était tout simplement de s'excuser, pour lui permettre de faire redescendre, ne serait-ce que d'un millième, la tension qu'il pouvait bien ressentir. En même temps, c'était plus fort qu'elle ! Le fait de jurer était bien l'une des rares marques qu'elle avait conservé de son enfance au Texas, temps pendant lequel la blonde prenait un malin plaisir à inventer blasphèmes et jurons tous plus gros les uns que les autres afin de faire s'égosiller grenouilles de bénitiers et autres personnes qui la tenaient en grippe. Quelques professeurs de son collège, par exemple. De quoi se faire s'arracher leurs cheveux aux parents, à de bien nombreuses reprises. Il n'y avait bien que Camil pour réussir à la calmer, autant dans son caractère frondeur que dans son hyperactivité constante. Et encore. Cela dépendait des jours. Elle finit par quitter le jeu vidéo après une victoire des plus satisfaisantes; saluant le cadet, elle éteignit les différents appareils électriques, puis termina ses derniers préparatifs.

Les deux êtres du même sang quittèrent l'appartement, et le directeur du cabinet du maire se lança dans un petit discours, aussi touchant que réfléchi, phrase par phrase, alors qu'ils se trouvaient dans le couloir. Sixtine l'écoutait attentivement, bien qu'à première vue, elle puisse ne pas en donner l'impression, regardant avec attention les étages inscrits sur le pavé numérique de l'ascenseur défiler jusqu'à atteindre le leur. Elle était comme fixée sur ce point particulier; en réalité, la blonde écoutait son aînée d'une oreille plus que concernée, mais elle ne voulait en même temps pas en donner l'impression. Elle connaissait Camil, et savait par avance à quel point il pouvait se sentir responsable d'elle - quoi qu'elle n'avait jamais eu aucune idée de pourquoi il était si précautionneux envers sa petite personne, mettant cela sur le compte de l'instinct fraternel et de leur bonne entente - raison pour laquelle la blonde ne voulait pas lui donner l'impression de se reposer sur lui plus que de raison. Cela lui causerait sans aucun doute encore plus de stress, ce qu'il ferait en sorte de lui cacher pour la rassurer, au moins un temps, et cela, elle ne le supporterait pas. Alors, il ne s'agissait que de petits détails, comme fixer ses yeux sur la machinerie plutôt que sur Camil, mais la blonde se persuadait que cela aiderait, et que tant mieux. Il s'était d'ailleurs rapproché d'elle, et les portes de l'invention magique permettant de monter et de descendre sans effort s'ouvrirent. Ils entrèrent. A cet instant, le politicien lui demanda si elle comprenait ses paroles, ayant sûrement l'impression qu'elle ne l'avait pas écouté. Alors, là seulement, Sixtine daigna répondre et l'observer. Elle leva les yeux vers lui, et assez haut pour fixer ses iris dans les siens; avec trente centimètres de différence, elle faisait lilliputienne près de lui ! Je comprends, Camil. Et je t'aime comme tu es. Et j'aime la manière dont tu m'aimes. La lycéenne sourit tendrement à son frère. J'aime avoir l'impression d'être une enfant à tes yeux, et ce même si parfois je râle. Je raffole d'avoir un chevalier servant tel que toi. J'adore te voir ne sourire aussi sincèrement qu'à moi. La blonde était aspirée par ses propres pensées et paroles; son frère en profita pour lui piquer son bagage principal, alors même qu'elle réfléchissait à la suite de ses paroles. Elle leva les yeux au plafond dans une attitude mi-exaspérée, mi-attendrie, et les portes de l'ascenseur se refermèrent sur eux. Elle reprit, fixant à nouveau son aîné. Mais Camil, tu dois arrêter de t'en faire autant. Tu. n'es. pas. responsable. de. ma. maladie. La blonde lui laissa un temps d'arrêt pour ingérer l'information, qu'elle avait haché exprès pour donner du poids à chacun de ses mots.

La discussion qui suivit, dans l’habitacle de la voiture, fut clairement plus enthousiasmante; la demoiselle lança le sujet de son orientation estudiantine, et déclara qu'elle réfléchissait à intégrer une double licence, en droit-communication. Deux domaines d'apparence assez différents voire sans liens, mais qui pouvaient finalement se révéler complémentaires et qui, dans tous les cas, lui permettraient d'avoir une double casquette dans l'optique d'une poursuite d'études comme d'une insertion dans le monde du travail. Ils arrivèrent bien vite à l'hôpital de Brisbane, plus que la blonde ne l'aurait voulu, mais l'échéance se faisait de plus en plus rapprochée. Restant fixée sur le thème de sa future vie étudiante, elle déclara: C'est possible, mais ils proposent le cursus avec une alternance. Trois jours en fac, deux jours en entreprise la première année, puis rythme inverse sur le reste du cursus. Je trouve ça super motivant; très professionnalisant. Et en plus, ça me permettra d'avoir mes premiers salaires. Non pas qu'ils manquaient d'argent chez les Smith, mais la volonté d'indépendance de Sixtine, qui avait toujours été présente dès son plus jeune âge, se dessinerait sans doute sur le plan financier pour les années à venir. Pouvoir commencer à se constituer sa propre épargne par ses fonds personnels, avoir l'opportunité de payer ses sorties sans avoir à quémander de l'argent de poche, apprendre à gérer un budget personnel... Tout cela, la blonde commençait déjà à y réfléchir. Tu connais des structures sur Brisbane qui seraient intéressées par ce type de profil ? demanda la blonde avec intérêt, sachant que Camil aurait sans doute quelques bonnes pistes à lui conseiller.

Le blond gara le bolide, et le moteur fut mis à l'arrêt. Les deux adelphes avancèrent dans le parking souterrain, pour rejoindre les bâtiments proprement dits du St Vincent. La suite se passa à la vitesse de la lumière: ils se présentèrent à l'accueil, qui les redirigea vers l'étage de chirurgie oculaire. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, les Smith se retrouvèrent dans la chambre blanche qui serait celle de Sixtine à son retour de l'opération, à la désagréable odeur aseptisée, aux murs fadasses et à la grande fenêtre donnant vue sur d'autres bâtiments de l'édifice de santé. Devant cette vue, la blonde lâcha un soupir de fin du monde. Eh bien... Heureusement que je pars ce soir, tiens. Dans sa tête, hors de question de rester plus longtemps; aucune raison ne semblait justifier cela de toute façon, en dehors d'une très mauvaise réaction à l'anesthésie locale, ce qui se révélait peu probable. La blonde n'avait eu aucun souci à se remettre d'une générale à quatre ans, alors d'une localisée à dix-sept... No problem. Jetant un coup d'oeil autour d'elle, ses affaires posées sur le lit, elle remarqua la superbe chemise d'opération trônant sur l'oreiller, qui n'attendait plus qu'elle. La blonde la prit. Je reviens. Elle s'éclipsa dans la salle de bain pour se changer. Habituellement, Sixtine était peu pudique, et se fichait bien d'être nue devant Camil, mais la situation du jour était un peu trop exceptionnelle pour que tout se passe normalement. La blonde prenait sur elle, mais déjà, elle sentait son rythme cardiaque s'accélérer sous les effets du stress, et la seule envie résonnant dans son cerveau était la fuite. Rien de moins étonnant, après tout.

Moins de trois minutes plus tard, elle réapparut dans la chambre, vêtue de l'hideuse blouse, se glissant en réalité dans l'ouverture entre la porte et le mur. Ses vêtements soigneusement pliés, elle les déposa sur une desserte près du lit, de face à Camil. Elle avança ensuite à petits pas vers son frère, comme gênée. ... Tu peux fermer l'arrière de la chemise s'il-te-plaît ? Ce sont de tous petits boutons, j'y arrive pas.

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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptyDim 19 Juil - 12:00

Si Camil maniait les mots avec aisance et facilité lorsqu’il s’agissait de politique, il était nettement moins bon quand il s’adressait à sa petite-soeur. Il aurait aimé être capable de lui dire le fond de sa pensée, capable de lui faire comprendre qu’elle comptait plus que n’importe qui à ses yeux. Lui qui, pourtant, ne s’était pas montré tendre à l’égard de Carlo lorsqu’il avait su qu’il allait avoir un enfant. Il avait détesté apprendre que ses parents, pour soi-disant soulager leur fils cadet, n’avaient rien trouvé de mieux à faire que de lui proposer de prétendre que Sixtine était leur troisième enfant. Le fait que Carlo accepte cette idée saugrenue avait fini de bousiller les relations déjà tendues entre les deux frères — tous deux ne se comprenaient simplement pas. Il n’avait rencontré sa nièce que quelques mois après sa naissance, et avait mis un point d’honneur à l’ignorer le plus possible pour manifester son désaccord avec ce qu’on le forçait à faire. Mais quatre ans plus tard, alors qu’il était profondément traumatisé par les attentats du World Trade Center et qu’il était rentré à Houston pour fuir la ville de New-York, la petite bouille blonde de celle que l’on voulait faire passer pour sa petite-soeur l’avait fait fondre. Elle l’avait littéralement tiré du lit à de nombreuses reprises, et l’avait sollicité sans discontinuer pendant de longues semaines. Elle était jeune, innocente, et réclamait son attention pour faire la moindre activité ; comment aurait-il pu refuser ? Il l’avait bordée les soirs après lui avoir lu une histoire, l’avait amenée au parc quotidiennement, s’était assis à côté d’elle et l’avait aidée lorsqu’elle faisait des activités manuelles, l’avait portée sur ses épaules pour l’amener à l’école. Comment était-il donc supposé tolérer de devoir aujourd’hui l’accompagner à l’hôpital pour une énième intervention ? Elle était trop jeune, trop honnête pour mériter un tel truc. « C’est impossible. » Rétorqua-t-il en secouant la tête, incapable de répondre favorablement à la suggestion de Sixtine. Il frissonna, encore une fois rattrapé par le secret qui étouffait la famille Smith. Des années qu’ils gardaient le silence à ce sujet, tous aussi coupables les uns que les autres. Non, il n’était pas responsable de sa maladie. Mais du secret qui l’entourait, oui. « Je ne pourrai jamais m’arrêter d’être inquiet pour toi. » À chaque instant qui passait. Il avait tissé des liens trop importants, trop sincères avec elle pour se montrer rationnel.


« C’est vrai que le système est plutôt intéressant. » Admit l’Américain. Les expériences dans le monde professionnel alors que l’on était encore étudiant étaient clairement un plus sur e curriculum vitae. Les recruteurs savaient que ces jeunes diplômés étaient motivés, et souvent bien plus vite efficaces et autonomes que les autres. « La mairie, je pense. » Répondit-il en haussant les épaules. Il n’était pas persuadé que ce type de milieu intéressait sa petite-soeur. Mais c’était en tout cas une possibilité, une façon de mettre un pied à l’étrier. Si Sixtine postulait pour intégrer l’équipe, il veillerait bien évidemment à ce que sa soeur reçoive la meilleure formation possible. « On doit renforcer le pôle communication. » Expliqua-t-il. C’était d’ailleurs l’une de ses idées, que le maire avait eu du mal à comprendre et à accepter. Il ne voyait pas l’intérêt d’embaucher une véritable équipe de communication, mais Camil avait fini par lui prouver par a + b qu’il s’agissait de la meilleure chose à faire. D’ici un an, les effectifs doubleraient. « Les députés recherchent parfois des assistantes parlementaires. Ça peut être une piste. » Ajouta Camil, même s’il n’aimait pas forcément l’idée de voir sa petite-soeur être au service d’un politicien. Il les connaissait trop bien, et s’en méfiait comme de la peste. « Et les festivals, aussi. En général, ils aiment les étudiants : ils sont efficaces et au fait des dernières nouveautés. Et ils ont l’avantage de ne pas coûter cher. » Bienvenue dans le monde impitoyable du travail.


Il était mort de trouille, Camil. Les mains dans les poches du jogging difforme qu’il avait enfilé une petite heure plus tôt, il faisait les cent pas dans la chambre d’hôpital qui avait été attribuée à sa soeur, quelques instants plus tôt. Un rapide coup d’oeil à la pièce suffit à lui nouer l’estomac : tout était blanc, tout était fade, et tout semblait être imprégné de cette odeur caractéristique des hôpitaux. Il se sentait complètement démuni, et complètement inutile. Camil, habituellement maître de lui-même, ne fanfaronnait plus. Tout était trop hostile, trop imprévisible. Et si l’opération de Sixtine tournait mal ? Et si cette tumeur en cachait une autre ? Et si sa soeur finissait par ne plus supporter les visites régulières ? Pour une fois, le politicien eut une pensée bienveillante à l’égard de son frère, conscient que ce dernier devait lui aussi accuser le coup. Être à des milliers de kilomètres ne devait pas l’aider à relativiser, bien au contraire. Il sursauta lorsque Sixtine fit irruption dans la pièce, lui réclamant un peu d’aide pour fermer sa blouse. Ça, il pouvait gérer. « Bien sûr. » Répondit-il, alors que sa soeur s’approchait de lui. Il rassembla ses cheveux avec précaution, veillant à ne pas les coincer dans les boutons de sa blouse rêche. Il les relâcha sur son épaule, et entreprit de fermer l’habit hideux qu’elle avait été obligée de porter pour son intervention. L’infirmière fit irruption dans la chambre, sonnant l’heure du départ pour Sixtine. Camil ouvrit ses bras pour y serrer une dernière fois sa soeur. Il la tint contre lui pendant de longues secondes, sa joue posée sur le haut de sa tête. « Je serai là à ton retour. » Promit le politicien en libérant Sixtine de son étreinte. Il avait pris sa journée, parfaitement conscient qu’il serait incapable de se concentrer au travail en sachant sa petite-soeur dans cet endroit qu’il abhorrait. Ses lèvres s'étirèrent en un mince sourire, alors qu'ils partageaient un dernier regard. L'Américain attendit que sa soeur disparaisse dans le couloir pour s'autoriser un soupir bruyant, avant de finalement se laisser tomber dans le seul fauteuil de cette chambre d'hôpital.

@Sixtine Smith
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Message(#)Ma religion dans son regard ~ Camil (FB) EmptySam 1 Aoû - 13:26

Ma religion dans son regard


Et je ne m'arrêterai jamais de penser que tu t'en fais bien trop, souffla la jeune femme d'un sourire à la fois tendre et rebelle, leurs paroles révélant en quelques secondes le profond amour qui les liait. Depuis le passage de Camil dans le giron familial après les événements de New-York, un puissant charme, indéfectible, était tombé sur eux. La persévérance - pour ne pas dire l'obstination - l'enthousiasme - pour l'hyperactivité - et la nature pétillante de la gamine de quatre ans alors avaient réussi à capter ce qui était aux yeux de la petite Sixtine de l'époque le quasi inconnu qu'était son aîné. L'enfant avait dû secouer plus d'une fois sa baguette magique de fée-princesse pour que le morose et traumatisé jeune homme d'alors sorte de sa transe amère, mais l'effet escompté avait fini par se produire. D'un jour à l'autre, pas après l'autre, la blondinette avait ramené le premier de la famille à la vie, l'avait fait se rouvrir aux autres, et notamment à elle. Sans le réaliser, la gamine avait produit un petit miracle, dont les effets en avaient fait la plus heureuse des petites filles.

Son avenir professionnel, notamment, était un de leurs grands sujets de discussion, maintenant que l'âge la portait à y réfléchir. La blonde écouta attentivement Camil lui proposer différents types d'endroits à solliciter, ne le coupant pas dans sa réflexion alors même qu'elle élaborait la sienne. Quand il lui eut parlé autant de la mairie que d'hommes politiques ou de festivals, et qu'elle eut mûrit en quelques secondes son idée, elle avança ses premières opinions : Je ne délaisserai aucune piste, mais... Les festivals, c'est trop bancale à mon sens. Certains existent depuis longtemps et ont encore de belles années devant eux, mais le domaine culturel reste dépendant des subventions. Les politiciens peuvent être intéressants. Sixtine réfléchit quelques secondes, avant de reprendre: Mais je veux être armée pour gérer ce monde-là, et je ne suis pas sûre de l'être à dix-huit ans. Téméraire, mais pas malavisée non plus, la benjamine Smith. La mairie serait une belle opportunité. Je pourrais vraiment y faire mes preuves. Sous-entendu aux futurs cancans, qu'elle envisageait déjà, si jamais elle était pistonnée par son propre frère. Elle devrait redoubler d'efforts pour prouver sa valeur, et ne pas se laisser marcher sur les pieds le cas échéant, tout en apprenant à faire preuve d'une certaine diplomatie. Un challenge qu'elle n'aurait pas eu ailleurs, mais que la blonde trouva galvanisant, en y réfléchissant. Et puis, je travaillerai avec toi, ajouta l'adolescente avec des étoiles dans les yeux. Son admiration pour Camil était infinie, et l'idée de pouvoir apprendre à ses côtés et faire partie de ceux qui le porteraient plus loin ne pouvait que l'encourager à postuler à la mairie.

L'heure du départ pour le bloc sonna bien plus vite que la blondinette ne l'aurait voulu. A peine son frère avait-il fermé, avec délicatesse, l'exécrable blouse en coton rugueux qu'elle devait porter pour son opération qu'une infirmière leur annonçait le moment fatidique. La presque-enfant se réfugia dans les bras de son frère, et resta longtemps contre lui. Elle le serra fort; peut-être un peu trop d'ailleurs, mais s'il le ressentit, il ne s'en plaignit pas. Pour sa part, Sixtine préférait l'avoir fait; cela lui permettait de cacher les tremblements d'appréhension qui la parcouraient bien malgré elle. Camil se faisait déjà assez bien de mouron ainsi, alors l'adolescente mit un point d'honneur à lui cacher son angoisse tant que possible. Je sais, murmura-t-elle, la gorge nouée. Elle tenta d'esquisser un petit sourire qui ressemblait plus à une grimace tant il était crispé. Quand il relâcha son étreinte, elle ne s'attarda pas plus. La lycéenne lui fit simplement ouvrir la main, et y déposa le petit trésor qu'elle tenait dans la sienne depuis un moment. A l'instant où il l'eut, elle fit volte-face et partit avec l'infirmière, qui ferma la porte derrière elles. Dans la main de Camil, une photo récente, de lui et de sa petite soeur dansant ensemble dans leur appartement. Au dos, quelques lettres griffonnées à la va-vite. Je t'aime.


Spoiler:
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