| (roa) lean on me. jackleen #5 |
| | (#)Ven 3 Juil - 17:49 | |
| Dos à la route, Colleen n’avait rien suivi de la scène qui s’était jouée à quelques mètres de là. De l’arrivée des frères Williams, de la désinvolture avec laquelle le plus jeune s’était approché de Jack, des coups qui s’étaient mis à pleuvoir sur le corps de son plus fidèle allié dans l’aventure. Un passage à tabac dans les règles de l’art. Comme Colleen n’en avait vus que sur l’écran de sa télévision ou au cinéma.
Après deux semaines d’aventure, elle avait profité de leur passage à la station-service pour contacter sa fille. Elle qui restait extrêmement vigilante par rapport à leurs dépenses ne s’était jamais octroyée ce plaisir, mais force était de constater que de pouvoir prendre des nouvelles de Lou lui avait fait un bien fou. C’était plus fort qu’elle, sa fille avait atteint la majorité quelques jours auparavant mais elle ne pouvait s’empêcher de se faire du souci pour elle. C’était la première fois qu’elle passait autant de temps loin d’elle, et la séparation commençait sérieusement à affecter son moral. Jack l’avait compris, lui. Elle avait refusé de taper dans leur budget commun pour passer son coup de fil, mais il avait tellement insisté qu’elle avait fini par céder. En fin de compte il avait eu raison : le simple fait d’entendre le son de la voix de sa fille pendant quelques minutes était parvenu à lui remettre du baume au cœur.
Du moins, jusqu’à ce qu’elle raccroche le combiné du téléphone et se retourne pour interpeller son acolyte. En découvrant la silhouette recroquevillée de Jack sur le bitume et son visage ensanglanté couvert d’ecchymoses, elle avait eu l’impression que le sol se dérobait sous ses pieds et avait poussé un cri terrifié. Puis elle avait couru jusqu’à lui pour voler à son secours, s’éraflant les genoux sur la route dans la précipitation en s’accroupissant. Elle était horrifiée et se sentait terriblement coupable de ne pas avoir pu réagir plus tôt, tellement absorbée dans sa conversation avec Lou qu’elle n’avait rien entendu de ce qu’il s’était passé.
Aidée de Gregory, elle était parvenue à relever Jack et ils l’avaient installé à l’écart de la station-service. A partir de là, Colleen avait pris les commandes de l’opération « sauvons Jack-Jack ». La compétition ne comptait plus, la course jusqu’à Alice Spring était complètement oubliée, seul importait l’état de son allié dans l’aventure. Lui qui prenait tant soin d’elle depuis le début ne méritait qu’une chose : qu’elle en fasse de même. Alors elle avait négocié avec le gérant de la station-service – l’avait même un peu menacé mais ça elle se garderait bien de l’avouer à Jack – et il avait fini par accepter de les héberger tous les deux jusqu’au lendemain matin. La course était terminée pour la journée. Et si l’état de Jack ne leur permettait pas de la reprendre dans de bonnes conditions, Colleen était déterminée à déclarer forfait.
Au chevet de son binôme, la jeune femme lui tapotait le visage d’une compresse légèrement humide pour faire disparaître le sang étalé sur ses traits. L’infirmier était toujours dans les parages, mais Colleen lui avait donné congé, lui certifiant qu’elle pouvait tout aussi bien s’occuper de lui. Elle n’avait pas pour habitude de se montrer aussi directive, mais elle avait foi en ses compétences médicales pour prendre soin de Jack. Ce dernier ouvrit justement les yeux et quand il essaya de bouger, Colleen posa une main ferme sur son épaule. « Shhh, reste en place » Lui ordonna-t-elle d’une voix emplie de douceur. « Tu vas faire pire que mieux ». Il n’avait pas fière allure, Jack. Le cœur de l’Anglaise se serrait à chaque fois qu’elle regardait ses blessures d’un peu plus près. Elle ne savait pas ce qui lui avait valu un traitement pareil, mais ceux qui étaient responsables de son état n’avaient pas fait les choses à moitié. « Tu veux boire un peu d’eau ? » Lui proposa-t-elle en désignant le verre posé sur le tabouret à côté d’elle.
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| | | | (#)Lun 6 Juil - 4:37 | |
| « Shhh, reste en place » c'est pas à elle de faire ça, c'est pas à elle de se salir les mains, et c'est certainement pas à elle de couper dans tous les plans qu'elle avait prévus pour relaxer en fin de journée à cause de lui. Il rage Jack, il rage contre lui-même depuis des heures, en l'instant n'est pas plus différent que lorsqu'il goûtait le bitume à même sa langue ensanglantée, étalé au sol.
Il veut se lever le con, il veut sortir fumer une clope et faire comme si de rien n'était. Il veut nier son nez qui est plié dans en une forme qui n'augure rien de bon, il veut oublier l'oeil au beurre noir que ça a occasionné, il veut chasser vite fait bien fait les élancements dans sa main gauche qui n'en ont pas finit de ne pas finir, malgré les éclats de cailloux qu'elle lui a silencieusement retirés il y a une poignée de minutes plus tôt. « Tu vas faire pire que mieux » elle a une poigne ferme et douce à la fois, ça le fascine Epstein, de voir comment elle arrive à être catégorique tout en ne le brusquant pas. Il aurait facilement grogné l'ours mal léché, celui qui est passé maître dans l'art de se soigner lui-même ou du moins de laisser ses blessures cicatriser à la dure sans rien y faire. « Tu veux boire un peu d’eau ? » pourtant c'est un fait qu'il a besoin d'elle, ou du moins que sa présence le rassure, le calme. Qu'être seul ne rendrait que les choses pires et que sans même le savoir, Colleen l'a sauvé bien plus en étant juste présente qu'en le soignant.
« Un whisky passerait mieux. » qu'il tente, le sourire en coin qui lui fait un mal de chien en sentant la commissure de ses lèvres craquelées au passage. Il ravale Jack, et sa salive et son absence d'orgueil et son verre d'eau aussi, celui que la brune lui tend. Une longue gorgée qui est suivie d'une autre et d'encore une, lui qui finit par gober l'entièreté du verre d'une lampée une seule.
Le silence lui va bien, lui va mieux. Il se serait bien contenté des bruits ambiants sous la fenêtre du logis qu'elle leur a négocié pour la nuit, il se serait bien contenté de lâchement aller dormir après qu'elle lui ait donné congé et qu'ainsi ils soient tous deux rassurés de l'état du corps du quarantenaire qui en a vu des dizaines de bagarres dans sa vie, qui y a pris part de parts et d'autres, qui a autant cogné qu'été cogné en aparté. Le voilà qui pourtant souffle, un peu parce que le contact de Colleen s'éloigne de son épiderme boursouflée, ecchymosée pour une seconde, surtout parce que ses prunelles voilées à lui croisent maintenant ses prunelles inquiètes à elle.
« Il s'est passé quelque chose, avec sa femme. Entre sa femme et moi. » elle mérite de savoir au moins dans quel merdier il s'est foutu, elle mérite de savoir ce qu'il a bien pu faire comme connerie, elle mérite de savoir à qui elle a affaire aussi. Il s'est promis de toujours faire de son mieux pour elle depuis le premier jour de leur aventure en commun, et voilà qu'il doute que ses paroles soient celles qu'elle veut entendre, mais que ce n'est qu'ainsi qu'il se libèrera du poids d'avoir menti sur ses allers et venues chez Elise, ou sur celles d'Elise chez lui. À ça s'additionne aussi la suite, et la fin, la conclusion qu'il siffle du bout de la langue. « On était meilleurs amis. » était étant ici important. Ils ne le sont probablement plus. |
| | | | (#)Lun 6 Juil - 10:53 | |
| Que les rôles soient inversés, qu’il en incombe à Colleen de s’occuper de Jack pour une fois, lui qui prenait soin d’elle depuis le début de l’aventure, cela ne la dérangeait pas. Au contraire, elle se sentait investie d’une mission personnelle dont l’importance dépassait le cadre de l’émission. Pour lui, elle ne craignait pas perdre de précieuses heures dans la course. Pour lui, elle n’avait pas peur d’y renoncer, purement et simplement. Elle était déjà parvenue à aller bien plus loin que ce qu’elle avait espéré en se lançant le 15 juin dans Race of Australia. L’objectif était atteint, peu importait la suite des événements. La compétition l’avait fait vibrer, l’avait amenée à se dépasser en permanence et à se remettre en question. Epaulée par Jack, elle s’était habituée à la présence continue des caméras, était passée maître dans l’art de l’autostop. Elle avait accepté de se couvrir de poussière pour trouver un logis, de récurer des toilettes, de monter dans un bus bondé d’enfants insupportables, de dormir dans une école déserte ou à la belle étoile, de partager les véhicules de types louches. Elle avait couru à en perdre haleine, avait bu à en perdre la raison, s’était amusée à en perdre toute notion de temps. Si l’aventure devait se terminer ainsi, aux côtés de Jack, dans cet appartement miteux qui sentait le tabac froid, elle l’accepterait. Mais pas avant de s’être battue pour aider son fidèle allié, pas avant de lui avoir apporté son expertise médicale, pas avant de s’être assurée qu’il puisse repartir dans de bonnes conditions. Car même si Jack jouait les durs, ses blessures n’avaient rien de superficiel. Sa paupière était gonflée, les tissus entourant son œil décolorés, son nez cassé, sa mâchoire balafrée, ses coudes et ses genoux éraflés. Il était méconnaissable, et le cœur de la jeune femme se serrait chaque fois que son regard s’attardait sur une blessure ou une autre.
Néanmoins il n’avait pas perdu son sens de l’humour, et quelque part cela rassurait Colleen dont le sourire attendri vint rehausser les commissures de ses lèvres. « De l’eau d’abord, pour le whisky on verra plus tard » Insista-t-elle. Car si c’était vraiment ce qu’il souhaitait, elle était prête à lui offrir. Ne serait-ce que pour anesthésier sa douleur et lui permettre de trouver le sommeil. Elle saisit la bouteille d’eau pour remplir le verre, puis vint relever délicatement l’arrière de sa tête pour l’aider à boire. Il n’opposa pas la moindre résistance et but au contraire l’intégralité du verre, en bon élève qu’il était. Colleen le couva d’un regard attendri puis reposa le verre sur le tabouret en silence.
Les yeux plissés par la concentration, elle se pencha vers lui et fit glisser ses doigts dans les mèches poivre et sel pour inspecter son crâne et évaluer les dommages. Elle retira quelques cailloux minuscules incrustés dans sa peau, passa la compresse sur les rares croutes de sang, le tout dans un silence presque religieux. Un silence que Jack fut le premier à briser. Colleen ne lui avait pas demandé d’explications, mais il les lui apporta quand même. La vérité était qu’elle n’avait pas besoin de connaître la cause de ses blessures, il devait avoir ses raisons et sans doute étaient-elles trop personnelles pour qu’elle ose faire preuve de curiosité à leur égard. Tout ce qui importait était qu’elle s’occupe de lui, qu’elle fasse de son mieux pour apaiser sa douleur au plus vite, éviter les complications infectieuses et l’aider à aller mieux.
Elle l’écouta néanmoins. Il lui parla de la femme de son bourreau. Bourreau qui n’était autre que son meilleur ami. Du moins, avant qu’il ne dérape. Bien loin d’émettre le moindre jugement à son encontre, Colleen acquiesça d’un signe de la tête. Ce n’était pas son rôle de remettre en question les décisions qu’il avait prises, mais s’il avait besoin de se confier elle lui prêterait une oreille attentive. « Mmmh, je vois » Fit-elle d’une voix douce, murmurant presque. Elle posa ses doigts sur sa tempe et sa pommette avec une infinie douceur pour incliner sa tête sur le côté et pouvoir inspecter plus aisément l’arrière de son crâne. « Tu n’es pas obligé de tout me raconter si tu n’en as pas envie, Jack. Cette histoire ne regarde que vous. Mais si tu en ressens le besoin, je n’ai pas l’intention de te laisser seul cette nuit alors prends le temps qu’il faudra ».
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| | | | (#)Mar 7 Juil - 13:40 | |
| Il a l'air d'un gamin qu'on gronde Jack, quand elle lui cède à peine un « De l’eau d’abord, pour le whisky on verra plus tard » auquel il répond d'un moue boudeuse. Quel enfant, quel idiot, qui inspire tout de même, qui se plie à la demande de la plus polie et correcte des façons. Il lui doit bien ça, elle qui a mis sa vie en aparté strictement pour s'occuper des dommages collatéraux que ses frasques d'idiot lui ont causés. Alors bien sûr qu'il boit son eau, bien sûr qu'il est docile, bien sûr qu'il plonge son regard dans le sien aussi, qu'il a la décence de le tenir. « Je te mérite pas. » ainsi elle y verra tous les merci qu'il lui souffle à demi-mot, tous les remerciements et pas juste pour les quelques bandages et autres compresses d'eau froide. Ceux pour l'avoir suivi dans ses plans souvent chaotiques depuis le début de l'aventure. Ceux pour l'avoir laissé proposer des idées de merde, pour les avoir acceptées toujours avec un immense sourire solaire qui se voulait éternellement communicatif. Ceux pour lui avoir fait confiance quand il faisait n'importe quoi à côté mais qu'il continuait toujours à tenter de son mieux de la protéger. Il ne la mérite pas et ce soir encore moins que tous les autres, qu'elle le sache parce que lui le sait.
Qu'elle sache aussi, dans quelle merde il s'est foutu. Qu'ils soient au même niveau d'honnêteté. Il veut pas aller chercher sa pitié, il veut juste qu'elle ne soit pas celle laissée de côté à qui on cache tout de peur qu'elle se sente laissée pour compte, à part dans l'histoire. Il est pas fier Jack, il l'est vraiment pas et les mots qu'il avance lui grattent la gorge sans que ça n'étonne personne. N'en reste qu'il les assume et que déjà, c'est un grand pas. « Mmmh, je vois » ses doigts à elle sont froids sur la peau bouillante et tuméfiée d'un Jack qui essaie le moins possible de bouger sous son contact. « Tu n’es pas obligé de tout me raconter si tu n’en as pas envie, Jack. Cette histoire ne regarde que vous. Mais si tu en ressens le besoin, je n’ai pas l’intention de te laisser seul cette nuit alors prends le temps qu’il faudra » il sait pas, s'il a envie d'en dire plus. Il sait pas ce qu'il reste à dire aussi, tristement, lui qui se voit déjà devoir tirer un trait sur une amitié vieille de plusieurs années autant que sur une histoire qui avait à peine commencée. Il ignore ce qui adviendra de lui et d'Elise, comme il ignore ce qui adviendra de lui et de Saül, à son retour à Brisbane. La seule chose qu'il sait platement, c'est que pour l'une des premières fois de sa vie, suivre le courant ne lui plaît plus autant.
« C'est pas contre lui. » qu'il grogne, sentant un filet de glace soulager l'une de ses énièmes ecchymoses. « Je sais que vaudrait mieux que je le lui dise, à lui, mais c'était pas contre ce qu'il a construit avec elle. » il a pas profiter d'une ouverture sournoise et il a pas attendu que leur mariage batte de l'aile pour se faufiler en fourbe. Il est pas resté tapis dans l'ombre pour pouvoir faire du mal alors que tout ce que le couple méritait n'était que du bien. Il aimerait que Saül l'entende ça, que jamais il aurait pensé pouvoir le blesser à ce point quand ce qui se passait avec Elise les rendait autant l'un que l'autre heureux. Il a été con de croire que son ami le verrait. Il sera encore plus con de croire que son ami voudra l'entendre, si jamais.
Sa voix est rauque, il tousse pour dégager y une douleur d'un coup qui n'a rien de fantôme. « J'ai quelques talents, tu sais. » son éternel sourire de con revient doucement sur ses lèvres, il fait profil bas Jack, mais il essaie de la rassurer au mieux selon les capacités qu'il lui reste. « Celui de rouler les meilleures clopes que t'auras jamais fumées. » elle ne fume pas, le comparatif n'a pas de sens, il se souvient par contre, de leur soirée sous les étoiles. Quand tout allait bien, quand elle parlait de Marius et qu'il parlait de faire la paix, quand les jours d'après comptaient pour mieux encore que ceux d'avant. Leur passé à Colleen et lui, il manque atrocement à Epstein. « Celui d'accorder à l'oreille n'importe quelle guitare en 1 minute top chrono. » son ukulele aussi lui manque, fourré dans son sac à dos posé au pied du lit par miracle d'une Colleen qui a rapatrié tout ce dont il avait besoin rien que pour lui éviter de chercher des choses lui qui se cherche tout le temps. Elle est parfaite et elle ne le sait pas assez. « Et celui de me mettre dans une merde sans nom en le réalisant que lorsque j'suis trop creux pour en ressortir sans quelques os brisés. » et lui il est un raté. Il cherche pas la pitié, détournera le regard et quittera sûrement la chambre s'il voit un seul voile de tristesse caresser le regard de sa binôme. Il statue seulement les faits, tente de dédramatiser aussi. C'est pas la première fois et c'est pas la dernière, il a finit par s'y faire. |
| | | | (#)Ven 10 Juil - 12:28 | |
| Colleen n’avait pas la moindre intention de laisser Jack seul cette nuit-là. Quitte à veiller sur lui toute la nuit, à installer des cotons-tiges sous ses paupières pour éviter qu’elles ne retombent devant ses yeux dans un moment d’égarement, quitte à traîner sa fatigue les jours suivants et à en perdre la raison. Il n’était pas à l’article de la mort, pourtant, ses blessures lui arrachaient sans doute une douleur continue mais pas au point de le faire vaciller de l’autre côté de la barrière. Colleen n’avait peut-être fait que deux semestres de médecine suivies dix ans plus tard de trois années de formation pour devenir sage-femme, mais son expertise dans le domaine médical était suffisante pour lui permettre d’appréhender les plaies de Jack d’un œil critique. Malgré tout, c’était plus fort qu’elle. En l’espace de quelques semaines Jack avait pris une place importante dans son cœur. Elle le considérait comme un allié, un complice. Plus qu’un partenaire, il était devenu un ami. Ce n’était certainement pas ce qu’elle était venue chercher en se lançant dans l’aventure Race of Australia¸ mais c’était ce qu’elle y avait trouvé. Et elle ne le laisserait pas tomber.
« T’as raison Jack-Jack, tu mériterais plutôt que je te laisse sur le bord de la route et que je continue mon chemin seule » Lui répondit-elle avec humour. « Sauf qu’on sait tous les deux que je tomberais sur un chauffeur louche dans les cinq minutes après mon départ – cinq en étant optimiste – et que mon corps finirait dans un fossé. Voire pire » Elle haussa les sourcils à cette éventualité alors qu’un frisson lui parcourait l’échine. Un sourire aux lèvres, elle se pencha vers le visage de Jack qu’elle caressa tout en évitant précautionneusement ses plaies. « Alors arrête de dire des bêtises, tu veux ? Tu sais tout aussi bien que moi que je ne serais rien sans toi dans cette aventure. Pour une fois que je peux prendre soin de toi, laisse-moi en profiter un peu ». Un clin d’œil plus tard, elle reprit ses soins.
Contre toute attente Jack décida de se livrer à elle et de lui révéler l’identité de son bourreau, celui qui avait semblait-il pris un malin plaisir à le passer à tabac. Son meilleur ami. Colleen lui prêta une oreille attentive, se gardant bien d’adresser le moindre jugement à son encontre. Ses erreurs ne regardaient que lui. Peu importait la nature de ses justifications, s’il pensait qu’elles l’empêcheraient de prendre soin de lui alors il se fourrait le doigt dans son œil au beurre noir. Tout le monde commettait des erreurs, et elle le connaissait suffisamment à présent pour savoir qu’il avait bon fond, qu’il était un type bien. Elle ne pouvait se résoudre à penser le contraire. C’était dans sa nature à elle que de déceler toujours le meilleur chez les autres, et Jack ne dérogeait pas à cette règle. Elle lui fit donc comprendre que s’il ressentait le besoin de s’épancher sur cette histoire, elle l’écouterait volontiers, mais qu’il ne devait pas compter sur elle pour le juger car elle en était incapable.
Elle vit l’hésitation se peindre sur ses traits, et elle se demanda s’il souhaitait vraiment poursuivre. Elle n’insisterait pas si ce n’était pas le cas. Pourtant, au bout d’un moment, il continua. Il lui dit ne pas avoir fait les choses intentionnellement, que cette histoire avec la femme de son meilleur ami n’était pas encouragée par un désir de vengeance quelconque, ou le souhait de le heurter. Elle acquiesça, ses doigts s’attardant toujours sur l’arrière de son crâne. Il avait raison : lui dire à lui était objectivement la meilleure chose à faire. Même si elle doutait que cela arrange les choses en fin de compte, l’honnêteté était toujours l’option à privilégier, peu importait la situation. Puis, semblant passer du coq à l’âne, il lui révéla quelques-uns de ses talents. Elle esquissa un sourire à la mention des cigarettes et même à celle de la guitare. Jack avait tort de penser qu’il s’agissait là de ses plus grandes qualités, et elle ne se gênerait pas pour le lui rappeler une fois qu’il aurait terminé.
Il évoqua alors son dernier talent et cette fois, elle ne put s’en empêcher, elle secoua la tête et interrompit ce qu’elle était en train de faire. Elle posa ses mains de chaque côté de son visage et planta son regard dans le sien. « Tu as commis une erreur, Jack. Mais il n’est jamais trop tard pour essayer de la réparer » Statua-t-elle, l’expression sérieuse. « Tu sais quels autres talents tu as ? » Lui demanda-t-elle. Question purement rhétorique car elle était sur le point d’en apporter les réponses. « Celui de rester optimiste, de toujours percevoir le bon côté des choses ». Une qualité dont elle pouvait aisément témoigner, elle qui avait passé plus de deux semaines d’aventure à ses côtés. Quand les voitures ne s’arrêtaient pas, ce n’était pas grave : c’était l’occasion de faire une pause. Quand les gens refusaient de les accueillir pour la nuit, ne se montrant pas toujours très agréables, là non plus ce n’était pas grave : le voisin serait sans doute plus aimable, n’est-ce pas ? A chaque situation difficile, sa solution. « Celui de faire preuve d’humour en toutes circonstances ». Une autre qualité qui avait séduit Colleen dès les premiers instants de course. Elle avait eu la conviction qu’elle ne s’ennuierait jamais avec lui et jusque-là, force était de constater qu’elle ne s’était pas trompée. « Et celui d’être attentif aux autres, de savoir exactement comment t’y prendre pour leur apporter ce dont ils ont besoin ». Là aussi, elle était aux premières loges pour pouvoir apprécier pleinement ce trait de sa personnalité, ayant fait les frais de sa générosité à plus d’une reprise. « Tu n’es pas parfait mais après tout, qui peut s’en vanter ? Il te faudra sans doute du temps pour réparer les choses entre ton meilleur ami et toi, et peut-être même que ça ne fonctionnera pas, je n’en sais rien. Ce dont je suis persuadée, en revanche, c’est que tu ne mérites pas ça » Conclut-elle en détachant ses mains de son visage pour désigner d’un geste vague ses nombreuses blessures.
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| | | | (#)Jeu 23 Juil - 3:46 | |
| « T’as raison Jack-Jack, tu mériterais plutôt que je te laisse sur le bord de la route et que je continue mon chemin seule » il tente de rire mais il s'étouffe, il tente de sourire et son visage en entier l'élance. Connerie. « Je ne t'imaginais pas si dramatique. Tu m'étonnes à chaque jour. » il arrive quand même à blaguer et ça, c'est tout un exploit. Ses côtes le font mourir, entre temps. « Sauf qu’on sait tous les deux que je tomberais sur un chauffeur louche dans les cinq minutes après mon départ – cinq en étant optimiste – et que mon corps finirait dans un fossé. Voire pire » la simple idée de l'imaginer à nouveau dans ce genre de situations le force à contracter la mâchoire, à serrer les dents. Il le regrette dans la seconde, le goût de fer revient, puissant contre sa langue. « Va vraiment falloir que je te montre comment te battre contre ces types-là. » il ne doute pas une seconde qu'elle arriverait facilement à casser la gueule à qui que ce soit le chercherait - il veut juste s'assurer qu'elle sache exactement où taper si on prend trop ses aises à son intention. Demain, il lui montrera les plus fourbes des coups qu'il connait, et déjà, il s'en sent rassuré.
Le contraste des doigts et des compresses froides qu'elle applique sur sa peau bouillante de bagarre à sens unique lui fait du bien. Il en soupire d'aise, presque, quand le tout ressemble plutôt à un râle, et à une toux supplémentaire avec. « Alors arrête de dire des bêtises, tu veux ? Tu sais tout aussi bien que moi que je ne serais rien sans toi dans cette aventure. Pour une fois que je peux prendre soin de toi, laisse-moi en profiter un peu » « T'as tout un terrain de jeu. » le voilà qui fait même dans l'humour, tentant de rassurer les troupes en détaillant l'air dégueulasse qu'il doit tirer en face. Comme s'il faisait ça pour elle - la blague. Puis, il se confie. Il laisse sa voix rauque prendre le relais, il y va à tâtons, craignant bien plus pour sa relation avec Colleen et l'oeil qu'elle porterait sur lui maintenant qu'elle en connaît plus long sur ses démons, que pour sa relation avec Saül. Celle-là à ses yeux est cassée à jamais, de toute façon. « Tu as commis une erreur, Jack. Mais il n’est jamais trop tard pour essayer de la réparer » elle est si confiante et si douce, il rêverait d'avoir son aplomb face à la situation. « Tu sais quels autres talents tu as ? » celui de cracher rouge carmin. Celui d'entendre ses membres craquer même dans des endroits qu'il ne savait pas craquables. Celui d'être un raté, en toutes circonstances.
« Celui de rester optimiste, de toujours percevoir le bon côté des choses » « Celui de faire preuve d’humour en toutes circonstances » « Et celui d’être attentif aux autres, de savoir exactement comment t’y prendre pour leur apporter ce dont ils ont besoin »
Il souffle, bien plus parce que l'étincelle dans son regard à elle a quelque chose de si pur, de si innocent qu'il aimerait être à sa hauteur, qu'il aimerait être garant de toute sa candeur. « Je te mérite pas ; je te l'avais pas dit encore, aujourd'hui. » et même s'il le lui a dit il y a à peine une poignée de minutes il réitère. Son sourire en coin qui lui fait un mal de chien. Il le lui répéterait des heures durant s'il le pouvait, s'il n'avait pas peur qu'elle s'en lasse quand lui ne se lassera jamais d'elle.
« Tu n’es pas parfait mais après tout, qui peut s’en vanter ? Il te faudra sans doute du temps pour réparer les choses entre ton meilleur ami et toi, et peut-être même que ça ne fonctionnera pas, je n’en sais rien. Ce dont je suis persuadée, en revanche, c’est que tu ne mérites pas ça » ses blessures, la totalité d'entre elles lui font un peu plus mal quand sans aucune intention de le faire volontairement elle les lui rappelle. « Je pense à elle aussi. Je m'inquiète. » qu'il souffle, s'en voulant de mentionner Elise, alors qu'il ne devrait pas, alors que Saül le lui a interdit par tous les moyens possibles. Les plus violents d'entre eux passant bien avant tout le reste. « Ça doit être l'enfer pour elle, là-bas. » là-bas, à la maison, maison qui n'en a que le nom. À ce qui n'en est qu'un lointain souvenir embrouillé, maintenant. |
| | | | (#)Mar 11 Aoû - 22:18 | |
| « Je n’ai pas besoin d’apprendre à me battre puisque tu seras toujours là pour me dépêtrer des situations délicates, voire dangereuses, dans cette aventure » Fit-elle, un tendre sourire réhaussant délicatement les commissures de ses lèvres. Elle avait bien l’intention de s’occuper de lui jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre la route, ensemble. Seule, elle ne valait rien dans Race of Australia. Seule, elle n’avait aucune raison de poursuivre la course, surtout. Elle puisait toute sa force dans le binôme qu’elle formait avec Jack, et elle refusait de le laisser penser – ne serait-ce qu’un dixième de seconde – qu’elle serait capable de l’abandonner ou de finir sans lui. Les blessures étaient superficielles, elle le savait. Elle n’en minimisait pas la douleur, car il lui suffisait de jeter un coup d’œil aux grimaces de Jack pour comprendre qu’il ne la simulait pas, cependant elle savait qu’avec un peu de repos et quelques soins ils pourraient reprendre la route ensemble. Si son œil le brûlait trop, elle le guiderait vers les voitures. Si ses jambes ne parvenaient pas à le porter suffisamment longtemps, elle lui proposerait son épaule en guise d’appui. Peu importait la situation, Colleen était déterminée à trouver les solutions qui leur permettraient de continuer, tant qu’il restait aussi motivé qu’elle. Dans le cas contraire, il le savait : il lui suffirait d’un mot pour qu’elle renonce à Race of Australia.
Quand il lui offrit son corps comme « terrain de jeu », elle ne put s’empêcher de rire, constatant non sans un certain soulagement que son compagnon n’avait pas perdu de son sens de l’humour, celui qu’elle appréciait tant depuis le début de la course. Elle croisa son regard, pivota doucement la tête sur le côté et haussa les sourcils, l’air de dire : « puisque tu me le proposes ». Ses doigts parcoururent l’arrière de son crâne, écartant les mèches de ses cheveux pour s’attarder sur les plaies autour desquelles des croutes de sang s’étaient formées. Lorsqu’il se confia elle l’écouta sans l’interrompre, le laissant dévoiler une partie de son histoire sans se permettre de la commenter. Seulement, quand le Canadien s’attarda de manière ironique sur ses prétendus talents, elle n’y tint plus et veilla à lui donner sa propre version des faits. Il lui répéta qu’il ne la méritait pas et une fois de plus, elle secoua la tête tout en appréciant du coin de l’œil l’ombre du sourire qui passait sur ses lèvres à lui. « Tu radotes, Jack-Jack » S’amusa-t-elle un bref instant avant de coller la compresse contre son crâne.
Puis il lui révéla son inquiétude vis-à-vis de la femme de son meilleur ami, celle dont il semblait épris. « C’est justement ce qui prouve que tu es quelqu’un de bien » Fit-elle pour souligner les propos qu’elle avait tenus une minute plus tôt. Elle jeta la compresse et cala son dos contre le dossier de sa chaise, une position qui lui permit de planter son regard dans celui de Jack. Elle saisit sa main et soupira lentement. « Tu n’as aucun moyen de la contacter ? Je peux toujours essayer de te dégoter un téléphone portable, quitte à utiliser le reste de notre cagnotte » Proposa-t-elle avec conviction. Elle n’avait pas la moindre idée du calvaire que vivait cette femme restée à Brisbane, mais elle était toute disposée à aider Jack dans ses tentatives pour la contacter. « Je peux même tenter de soudoyer notre hôte, si besoin. Okay, je n’ai peut-être pas une graaande expérience dans ce domaine, mais ça ne coûte rien d’essayer, mmh ? ».
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| | | | (#)Dim 30 Aoû - 1:28 | |
| La chambre est plongée dans le silence, un temps. Juste assez pour qu'il reprenne des forces, qu'il se laisse une poignée de secondes supplémentaires pour d'accepter la merde dans laquelle il s'est fourrée à nouveau, à deux pieds jusqu'au menton. Saül est l'un de ses plus vieux amis et le voilà qui a détourné sans un seul regard vers lui du chemin qu'ils s'étaient gardé de bousiller durant toutes ces années. On leur avait toujours listé des dizaines de contre bien plus que de pour, tous deux sortis de deux mondes bien trop différents pour en créer un qui serait leur. Voilà qu'en un claquement de doigts Epstein a prouvé à tous ceux et à toutes celles qui pensaient à mal leur duo qu'ils avaient absolument raison. Quel bordel dont il est le seul et l'ultime créateur.
« Tu radotes, Jack-Jack » « Et t'adores me le rappeler, avoue. »
Elle fait tout parfaitement Colleen. Ses techniques d'infirmière qui le rassurent à chaque geste qu'elle pose contre son visage tuméfié et bariolé d'ecchymoses sans qu'il ne brusque une seule fois. Sa capacité à l'écouter quand bien même il est incapable d'avancer dans son discours, de proposer la moindre alternative à évoluer, la moindre solution à acter. Son sourire, qui aurait facilement pu calmer et rassurer une troupe d'angoissés en entier tant elle le tient fort et bien.
Il essaie donc, de penser. Il essaie au moins de lui donner ça, de cogiter suffisamment pour ne pas être le pauvre con habituel, celui qui laisse la vie couler entre ses doigts sans jamais pouvoir la rescaper, et se rescaper à travers. « C’est justement ce qui prouve que tu es quelqu’un de bien » à Elise, qu'il pense envers et contre tout. Il devrait pas, il devrait vraiment pas mais l'entièreté de ses pensées vogue vers elle et vers le foutoir dans lequel il l'a propulsée sans jamais vouloir de mal pour elle. Elle a déjà assez souffert et il l'a ramassée à la petite cuillère une fois de trop à ses yeux. Cette fois-ci, par sa faute. « Tu n’as aucun moyen de la contacter ? Je peux toujours essayer de te dégoter un téléphone portable, quitte à utiliser le reste de notre cagnotte » Coleen tente si fort et si bien qu'il se déteste pour la suite. Il se hait, il se hait si fort qu'il prendra une longue seconde pour ravaler, amer, la salive qui goûte dégueulassement le fer sur sa langue. « On s'est dit qu'on allait se parler qu'à la fin de Race of Australia. Elle répondra pas. » il sait qu'elle y tient, Elise. Elle a été catégorique, elle lui a dit qu'elle avait besoin de distance dans ses propres mots et il respectera l'entente envers et contre tout. Ses doigts lui démangent de lui téléphoner, mais sa culpabilité est déjà bien trop élevée pour qu'il tente de s'y risquer. Y'a trop de chance qu'il bousille tout. Encore.
« Je peux même tenter de soudoyer notre hôte, si besoin. Okay, je n’ai peut-être pas une graaande expérience dans ce domaine, mais ça ne coûte rien d’essayer, mmh ? » qu'elle insiste ne fait qu'attendrir un peu plus le coeur aigri du musicien qui finit par inspirer doucement. Ses mains à elle ralentissent doucement les mouvements accrus sur sa peau à lui, il la sent prête à dire que pour la soirée il est soigné au mieux de ses compétences. « Viens. » il se décale sur le matelas, rage intérieurement de lui avoir imposé la chaise qui craque bien plus que ce qu'elle devrait craquer. « J'ai pas regardé la télé depuis des semaines. » la télécommande qu'il subtilise sur la table basse et les coussins qu'il replace, décent, lui formant un trône bien à elle. Il a besoin de souffler et il a besoin de penser à autre chose. Il a besoin de décanter et il veut que ce soit avec elle. Égoïste et suffocant, le canadien, quand rien ne va et qu'elle fait office de phare. « Tu y crois toi, qu'on sera à l'écran à un moment? » des banalités mais de circonstance, alors qu'une publicité de ROA passe au même moment où il zappe entre deux programmes.
- lalalalla:
si ça te va coco on pourrait doucement conclure
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| | | | (#)Sam 19 Sep - 15:15 | |
| Tout était si simple entre eux, si naturel. Colleen observait Jack et avait l’impression de le connaître depuis toujours. Entre eux, il n’y avait pas une once d’animosité. Entre eux, il n’y avait pas non plus la moindre ambiguïté. Tout était clair, limpide, ils formaient un binôme complice et uni, un binôme dont la complémentarité faisait la force. Colleen était la rigueur, Jack la spontanéité. Ils incarnaient la maturité au sein du jeu, et pourtant l’insouciance dont pouvait faire preuve le doyen avait tendance à faire oublier leur âge. D’un point de vue extérieur leur binôme n’était sans doute pas craint. Les téléspectateurs ne miseraient pas un centime sur eux, elle la novice, lui le hippie. Colleen non plus n’aurait pu imaginer à quel point ils iraient loin, finalement, elle dont la seule ambition avait été de résister à la première semaine de compétition. Comme elle s’était trompée… Cela faisait quelques semaines qu’ils parcouraient l’Australie d’est en ouest, et l’Anglaise avait déjà vécu plus de péripéties qu’en près de quarante ans de vie. Elle s’était lancée dans la course dans le but de tester ses limites et de découvrir ce dont elle était réellement capable, sans imaginer un seul instant qu’elle la métamorphoserait. Ce n’était pas seulement une question d’apparence, sa transformation ne se limitait pas à son teint légèrement halé, aux multiples taches de rousseur apparues au fil des journées passées sur la route, ou au galbe de ses mollets. Elle se sentait aussi plus forte, plus confiante, plus courageuse. Or elle le savait : jamais elle n’aurait évolué aussi rapidement sans la présence de Jack à ses côtés.
Il refusa l’aide qu’elle lui proposa pour contacter Elise et voyant sa deuxième tentative pour le convaincre échouer, elle n’insista pas davantage. S’il avait accepté son offre elle se serait pliée en quatre pour lui dégoter un téléphone portable, mais puisqu’il l’avait déclinée elle ne put que hausser des épaules en espérant malgré tout qu’il ne resterait pas trop longtemps torturé par ce manque de communication entre eux. Elle en doutait, tirant les enseignements de sa propre expérience dans ce domaine, mais ne pouvait pas – et ne souhaitait pas – le forcer à faire quoi que ce soit. Aussi hocha-t-elle doucement la tête, puis jeta la dernière compresse qu’elle avait utilisée. Jack lui proposa de la rejoindre sur le matelas et Colleen se résigna à arrêter les soins pour la soirée, sentant bien qu’elle avait déjà fait tout ce qu’elle pouvait pour soigner ses plaies et apaiser sa douleur. « D’accord, j’arrête de t’embêter, mais à une seule condition… Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu le dis, ok ? » Fit-elle en plantant son regard dans le sien. Elle commençait à connaître suffisamment son acolyte pour savoir qu’en dépit du léger hochement de tête qu’il lui accorda, il n’en ferait rien, mais elle se rassura en se disant qu’au moins elle aurait essayé.
Abandonnant la chaise à son chevet, elle se cala dans le lit contre lui tout en veillant à ne pas faire de mouvement brusque, et porta son attention sur l’écran de télévision. Elle non plus n’avait pas eu l’occasion de la regarder depuis le début de l’aventure, même lors des week-ends qui leur offraient une coupure bien méritée entre les semaines de course. Mais ce soir-là, elle n’avait rien de mieux à faire que de profiter de la présence de Jack à ses côtés, oublier la compétition l’espace de quelques heures, et lui offrir une oreille attentive s’il en exprimait le besoin. Il lui rappela que d’ici quelques semaines leurs visages à eux se trouvaient sur ce même écran, et elle fronça des sourcils. « Je ne réalise pas trop, et c’est sans doute mieux ainsi. J’en suis arrivée à un point où j’en oublie même la présence des caméras ». Un sourire s’invita sur ses lèvres quand une pensée lui traversa l’esprit et, coulant un regard à son binôme, elle ajouta d’un air rêveur : « ‘Jack et Colleen, les doyens’… Tu te souviens ? ».
Elle fit de son mieux pour rester éveillée le plus longtemps possible, pour ne pas laisser le sommeil l’emporter et continuer d’échanger avec Jack. Pourtant, après quelques minutes seulement ses paupières se firent lourdes et à bout de forces, Colleen laissa finalement Morphée l’emporter.
- Spoiler:
J'archive Jack-Jack
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| | | | | | | | (roa) lean on me. jackleen #5 |
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