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 just let it be (kelloan #7)

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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptySam 4 Juil 2020 - 18:42

On passe en quatrième semaine.

J’ai encore du mal à réaliser que l’aventure continue pour nous, que jour après jour, on ne cesse d’évoluer au sein de l’aventure. Nos camarades des premiers jours, Kane et Liam sont sorties, petit à petit, on voit les gens partir, et nous qui ne pensions pas pouvoir passer en deuxième semaine, voilà que l’on a doubler nos espérances. Désormais, il est certain que l’on forme un duo de choc avec Kelly. Je crois que nos aventures périlleuses chez celle que nous avons renommée Dame Tuk-Tuk ont fini de complètement nous rapprocher. On a eu la peur de notre vie ce soir-là et depuis, on est encore plus méfiant. Tellement que nous avons privilégié les nuits à la belle étoile, se méfiant bien trop des gens prêts à nous accueillir dans ces coins reclus de l’Australie. Nous avons eu notre lot de mésaventure cette semaine encore, je crois que cela nous colle à la peau, mais dans l’ensemble on, c’est bien amuser. La dernière épreuve a été assez intense et voilà que l’on peut enfin profiter de notre week-end pour se détendre complètement.

C’est devenu une tradition désormais, si on profite des week-ends pour continuer à faire connaissance avec les autres, le premier jour on s’isole rien que tous les deux. Cela nous permet de faire le point sur la semaine, d’avoir un temps calme sans la pression de la compétition également. Une nouvelle fois, l’hôtel choisi par la production est tout ce qu’il y a de plus agréable et nous avons jeter notre dévolu sur des poufs installé non loin de la piscine. « J’ai encore fait un cauchemar avec Dame Tuk-Tuk. » que je soupire en levant les yeux vers ma coéquipière. Clairement, on ne pourra jamais oublier cet épisode de notre aventure. « Mais je suis fier de nous. » que je réplique la seconde d’après. Trois semaines déjà que tout cela à commencer, je peine à y croire, même si dans les moments de relâche, je réalise que Clément me manque de plus en plus.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptySam 4 Juil 2020 - 19:07

Depuis que Loan lui avait appris à monter une tente, Kelly, qui avait constamment besoin d’être la meilleure dans chaque domaine, s’était mise en tête de surpasser son binôme dans sa propre spécialité. Sa peur du camping s’était envolée, nuit après nuit. Elle avait même pris goût à ces soirées à la belle étoile, à essayer d’appliquer avec Loan ce qu’ils avaient appris pendant l’atelier du week-end de la première semaine de compétition. Cela lui semblait si loin désormais. Deux semaines étaient passées depuis avec leur lot d’épreuves, de mésaventures et de belles rencontres. L’équipe allait entamer la quatrième semaine et ils en étaient les premiers à ne pas en revenir. Pour Lee, chaque nouvelle journée était une victoire, et chaque semaine supplémentaire la gonflait de fierté. Ce qu’elle espérait, c’était atteindre la finale. Elle n’avait jamais eu la prétention d’espérer gagner cette course, mais elle voulait pouvoir se dire qu’elle en était allée jusqu’au bout. Et ils le méritaient, elle et Loan. Pour avoir failli finir en poupées vaudou et pour avoir secoué des tamis de leurs mains boueuses à la recherche de pépites d’or pendant des heures, ils méritaient.

« J’ai encore fait un cauchemar avec Dame Tuk-Tuk. Mais je suis fier de nous. » Somnolente dans un pouf près de l’eau chlorée, Kelly redressa la tête et abaissa ses lunettes de soleil afin de mieux percevoir Loan. Décidément, ils avaient eu la frousse de leur vie ce fameux soir. Pas sûr que Parker leur ait totalement pardonné de l’avoir laissé derrière. “J’ai rêvé de pépites d’or et qu’on allait en finale, tu devrais essayer pour la nuit prochaine.” rétorqua-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres. “Quoi que nous réserve la suite, je suis confiante.” elle ajouta en enfonçant ses solaires sur son nez.

Ils avaient leurs petites habitudes de binôme, une rengaine qui fonctionnait parfaitement. La communication était fluide entre eux et la confiance, installée jour après jour, était totale. Kelly avait foi dans le jugement de Loan et lui n’hésitait pas à se fier à l’instinct de la sommelière. Passer autant de temps l’un avec l’autre, chaque heure de chaque jour pendant des semaines, cela formait un lien plus solide qu’elle ne se le serait jamais imaginé en rencontrant son partenaire pour la première fois en ôtant son bandeau à Brisbane. Et malgré cette cohabitation totale forcée, elle ne se lassait pas assez de la présence de Loan pour le fuir durant les week-ends de détente. Dès qu’un spa ou une piscine étaient inclus dans l’hôtel choisi par la production, on pouvait être certains que le binôme y passerait le plus clair de son temps. Cette fois ne faisait pas exception. A force de passer tout ce temps à l’extérieur, le teint naturellement pâle de Kelly avait pris un bronzage caramel qui n’était pas pour lui déplaire. Ses cheveux avaient blondis au soleil. Entre cette allure et toutes ces aventures, elle n’était déjà plus tout à faire la même personne que lorsqu’ils avaient quitté Brisbane.

“Mon chien me manque beaucoup, ceci dit.” elle reprit. Depuis quelques temps, elle ressentait une vive frustration à l’idée de ne pas savoir comment Tobey se portait. Ce n’était plus un jeune chien. Bien qu’elle avait entièrement confiance en Hassan, qui avait lui-même deux toutous, elle gardait une pointe d’appréhension. Est-ce qu’il lui en voudrait d’être partie aussi longtemps ? “Et toi, qu’est-ce qui te manque depuis qu’on est partis ?” demanda-t-elle. Kelly avait ouïe dire que d’autres candidats n’avaient pas hésité à emprunter le téléphone des hôtes qui les hébergeaient afin de prendre des nouvelles de leurs proches ; à ses yeux, cela allait à l’encontre de tout ce que cette course représentait. Une aventure, une dépaysement, un challenge contre soi-même.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptySam 4 Juil 2020 - 20:21

Elle avait fini par apprécier les nuits à la belle étoile, Kelly. On y a trouvé une nouvelle forme de partage, je lui ai transmis tout ce que Martin m’a toujours appris. Comment survivre dans la nature, comment monter une tente sans trop se prendre la tête, se faire à manger avec les moyens du bord. Cela nous a permis de nous rapprocher également. On en a eu des longues conversations, autour d’un feu improvisé, à la belle étoile. C'est des moments que je n’oublierais pas, des instants que je chéris, de pouvoir découvrir quelqu’un qui, au premier abord, semble si éloigné de mon monde à moi. Les conversations n’étaient jamais trop personnelles, mais cela permettait de cerner l’autre malgré tout. Kelly m’a parlé de son métier avec passion. On a échangé des petites anecdotes de vie, par-ci, par-là. Et voilà que pendant ce weekend de détente, on est de nouveau ensemble, isoler dans un coin à profiter de cette belle journée en relâchant la pression. « J’ai rêvé de pépites d’or et qu’on allait en finale, tu devrais essayer pour la nuit prochaine. » Je pouffe de rire en hochant la tête. Je crois que nos petites victoires lui ont donné une meilleure confiance en elle, une véritable envie d’avancer avec la finale en objectif. Je la vois évoluer sous mes yeux depuis le premier jour et je n’ose pas lui dire encore, mais elle peut être fière de ce qu’elle a accompli jusque-là. « Je note ça pour cette nuit. » que je plaisante en hochant la tête. « Quoi que nous réserve la suite, je suis confiante. » Et le positif attire le positif non ?

Confortablement installer dans mon pouf, je crois que je serais bien incapable de me relever. Les yeux levés vers le ciel, je laisse mes pensées s’envoler vers Brisbane. J’aime cette aventure, je me suis découvert sous une autre facette, je réalise que je suis capable, mais parfois ce que j’ai laissé à Brisbane me manque. Contrairement à certains candidats, je ne veux pas craquer et appeler chez moi. Je me suis promis que je ferais cette aventure seul, que je me dépasserai sur tous les points. La seule chose que j’ai demandé à la production, c’est de m’avertir si la santé de mon père se dégradait trop rapidement. « Mon chien me manque beaucoup, ceci dit. » Et visiblement, je ne suis pas le seul à penser à la maison, aujourd’hui. Je me redresse quelque peu et croise le regard de Kelly derrière nos lunettes de soleil respectives. « Tobey, c’est ça ? » que je demande pour être sûr d’avoir bien entendu, bien enregistrer ce qu’elle a pu me dire. « Il va être content de te retrouver quand on va rentrer. » que je lui dis en souriant le plus possible, ne voulant pas la rendre triste, mais projetant des retrouvailles parfaites.

« Et toi, qu’est-ce qui te manque depuis qu’on est partis ? » Et la réponse fuse en une quelques secondes. « Mon copain, Clément. » Je finis par en rire doucement, mes joues prenant probablement une légère teinte carmin. « C’est si niais, pardon. »
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptySam 4 Juil 2020 - 22:10

Kelly et son chien étaient inséparables. Dès le premier jour où elle et Chad l’avaient adopté alors qu’il n’était qu’une petite boule de poils aux longues oreilles, elle avait fondu comme neige au soleil. Ils avaient tissé cette complicité avec les années, le genre de loyauté dont seuls les chiens sont capables. Il n’était pas plus intelligent que la moyenne, et pas plus beau spécimen que d’autres de sa race. Mais il était à la fois tendre et jovial, joueur et attentif. Lors du divorce, il avait été la bouée de sauvetage de l’australienne. Lee était prête à laisser la maison, les meubles, la voiture à Chad, tant qu’elle pouvait garder le chien. Loin d’être du genre à assimiler son animal de compagnie à un enfant, Tobey n’a jamais pris la place du bébé qu’ils n’avaient jamais eu. Mais il était un membre de la famille à part entière. « Tobey, c’est ça ? » demandait Loan, arrachant Kelly au souvenir de celui-ci lorsqu’il n’était qu’un chiot et à toutes ses adorables bêtises. “C’est ça. De son nom complet, Tobey le Beagle.” Elle trouvait que cela sonnait à la fois gauche et princier, ce qui correspondait totalement à l’animal. Elle ne se souvenait plus vraiment pourquoi elle avait jeté son dévolu sur ce prénom. Il avait tout simplement la frimousse qui allait de paire avec. « Il va être content de te retrouver quand on va rentrer. » lui assurait son partenaire. Kelly soupira. “Je ne sais pas… C’est la toute première fois que je m’absente aussi longtemps. Peut-être qu’il pense que je l’ai abandonné. Peut-être qu’il va m’en vouloir.” Impossible de le savoir tant cette expérience était une première. La brune n’allait jamais en vacances sans son compagnon, c’était impensable pour elle. Entre ses services, elle rentrait chez elle autant que possible. Tobey n’avait peut-être jamais connu plus de deux jours sans Kelly et elle non plus. Cependant, elle se serait attendu à ressentir le manque bien plus tôt ; toutes ces émotions et ces aventures avaient tenu son esprit loin des considérations de sa vie à Brisbane. Il n’y avait pas grand-chose à en dire, d’après elle, et c’était le but de sa vue ; repartir de zéro une fois qu’ils seraient de retour, armée de toute la confiance en elle que cette course lui aurait apporté. Déjà les choses se dessinaient pour elle. Elle savait que son premier arrêt serait chez Hassan, pour commencer. Puis elle irait voir Chad. Ils avaient bien des choses à se dire, des rancoeurs irrésolues.

« Mon copain, Clément. » répondit Loan à propos de la personne qui lui manquait le plus en ce moment. Et la sommelière tiqua. Derrière ses solaires, elle fronçait les sourcils. Son copain ? « C’est si niais, pardon. » Elle sentit son estomac se nouer et la nausée remonter dans le fond de sa gorge. Niais ? Cela impliquait du sentiment, un romantisme quelconque, pas une simple amitié entre deux hommes. Elle se redressa du mieux qu’elle le pouvait dans le pouf, raidie. “Comment ça ton copain ? Qu’est-ce que tu entends par là ?” demandait-elle, préférant l’entendre de la bouche de Loan plutôt que de tirer des conclusions hâtives. Au fond d’elle, Lee avait compris. Comme lorsque Chad le lui avait avoué, elle avait parfaitement saisi la première fois. Mais elle avait nié quand même, elle avait refusé. Et cette fois encore, elle ne voulait pas croire qu’un homme dont elle se sentait si proche puisse être un dégénéré de cette sorte. Pas avec cette merveilleuse entente qu’ils avaient, cette si bonne équipe qu’ils formaient.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 12:37

Elle semble si nostalgique Kelly. Je vois qu’elle se perd dans ses pensées et n’ose pas réellement la déranger, mais ne voulant pas la laisser se faire submerger par le manque, je tente de relancer la conversation. Autant qu’elle m’en parle plutôt que ruminer dans son coin. « C’est ça. De son nom complet, Tobey le Beagle. » Rien que dans ces quelques mots, je sens à quel point elle aime cet animal. Elle m’en avait déjà parlé, mais je n’avais pas pris pleinement conscience du lien qui l’unis avec cette boule de poil qui est si cher à ses yeux. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je tente d’imaginer la bouille du chien. « Il faudra que tu me le présentes. » Je n’en démords pas, pour moi, on se reverra en dehors de cette émission. Même si ce n’est pas régulier, je compte bien, malgré tout, conserver un lien avec Kelly. « Je ne sais pas… C’est la toute première fois que je m’absente aussi longtemps. Peut-être qu’il pense que je l’ai abandonné. Peut-être qu’il va m’en vouloir. » Je sens bien que la simple idée que son chien lui en veuille la rend triste. Je n’ai jamais réellement eu d’animaux de compagnie et je ne voudrais pas lui assurer quelque chose que je ne maîtrise pas. Je me doute qu’elle ait laissé son compagnon à quatre pattes à quelqu’un de confiance et j’ose espérer que tout ira pour le mieux lorsqu’elle pourra enfin le retrouver. « Je suis persuadé que ça ira. » que je murmure malgré tout, comme pour lui insuffler un peu de positivité.

Et bien sûr que je finis par laisser mes pensées vagabonder vers la personne qui me manque le plus depuis le début de cette aventure. Je ne dirais pas que c’est invivable, on ne se fréquent pas depuis des années avec Clément, mais le manque est présent. Je voudrais pouvoir entendre sa voix, savoir ce qu’il fait, si tout va bien pour lui. J’imagine le moment où l’on pourra enfin se retrouver, lorsque je pourrais le prendre dans mes bras et l’embrasser comme il se doit. Tel un adolescent, je rougis à l’évocation même de son prénom, sans me rendre compte qu’en une fraction de seconde l’ambiance à complètement changer.

Du coin de l’œil, je vois Kelly se redresser. Elle semble tendue. « Comment ça ton copain ? Qu’est-ce que tu entends par là ? » Surpris par le ton employé, mais surtout par la surprise dans le creux de sa voix, je me redresse, fronçant un sourcil dans sa direction. On en a déjà parlé. Enfin, je n’ai jamais évoqué Clément de manière claire et précise, mais je lui ai parlé de ma sexualité. Tout dans son langage corporel me fait douter et me donne envie de faire trois pas en arrière. Pourtant, je reste là, assis face à elle, bégayant comme un enfant. « Bah… Je… Je veux dire mon petit-ami… » Je vais pas lui faire un dessin tout de même. Les secondes s’écoulent sans que Kelly ne bronche et le doute s’installe en moi. J’ai été clair depuis le départ pourtant, non ? Est-ce qu’elle est allée s’imaginer des choses entre nous ? « Kelly… Qu’est-ce qui se passe ? » J’aimerais comprendre.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 13:37

Le sourire -bien que triste- que lui inspirait l’évocation de Tobey disparut rapidement. Loan avait associé un prénom masculin avec le mot “copain” dans tout ce qu’il y avait de plus romantique comme relation, et Lee en était soudainement à la fois dégoûtée et terrifiée. « Bah… Je… Je veux dire mon petit-ami… » confirmait-il, hagard, comme si strictement rien ne clochait dans pareille affirmation et que la réaction de la brune l’interloquait. Un frisson froid lui dressait l’échine. « Kelly… Qu’est-ce qui se passe ? » Tout faisait sens désormais. L’accueil que celui qu’ils avaient affectueusement surnommé Grincheux leur avait réservé, pourquoi il ne voulait pas de Loan chez lui. Il l’avait vu, du premier coup d’oeil. Et tant d’autres détails lui revenaient à l’esprit, prenant désormais une toute autre dimension. “Donc quand tu as dit aux filles de l’EVJF que tu étais gay, tu le pensais vraiment ?” demanda-t-elle, bien que la réponse soit tout à fait claire. Contrairement à Chad, Loan n’avait dissimulé sa sexualité ; c’était Kelly qui avait regardé dans l’autre sens à chaque fois, qui avait balayé la possibilité tant elle lui paraissait grotesque. A ses yeux, les homosexuels étaient comme les sorcières de Salem ; nombreux en étaient accusés, mais peu vivaient réellement dans le péché. “C’est… c’est…” Lee était au-delà de l’étonnement. Elle était agacée, frustrée ; encore une fois, elle n’avait rien vu, elle était tombée dans le panneau. Elle s’était prise d’amitié pour un gay qui n’avait pas même honte de sa condition. “C’est écoeurant. Mon Dieu…” Finalement, l’australienne bondit hors de son pouf avec une agilité portée par la panique. Elle attrapa son peignoir à toute allure et couvrit son corps en maillot de bain comme s’il était pire encore que Loan puisse la voir ainsi. Parce qu’avant, elle avait confiance. Maintenant, elle ne voulait que le fuir. “Je n’arrive pas à croire que tu…” Définitivement, Lee n’arrivait toujours pas à mettre des mots sur ce genre de choses. Les articuler était porter le péché dans sa bouche, le rendre réel et dangereux. Et puis, sa gorge se serrait à la moindre évocation de toutes les horreurs qu’elle assimilait à l’homosexualité, comme pour l’empêcher de les exprimer. Ce qui était préférable, au fond. “Et dire que je pensais que tu étais quelqu’un de décent et qu’on s’entendait si bien !” Elle avait ri avec lui, elle avait dormi sous la même tente, elle avait même pris sa défense. Ils avaient tant partagé ces dernières semaines, et cela ne signifiait plus rien.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 14:20

En quelques secondes, seulement, notre conversation pourtant si innocente prend un véritable tournant dramatique. Je ne faisais qu’évoquer le manque de mon conjoint que je n’ai pas vu depuis bientôt un mois. C’est tout ce qu’il y a de plus niais et d’innocent, mais la réaction de Kelly semble aux antipodes de la personne que je fréquente depuis le début de cette aventure. Son regard se faire dur même si son visage est caché par ses lunettes de soleil. L’air devient lourd entre nous, j’ai comme l’impression de suffoquer sans pouvoir l’expliquer. Je me sens jugé, exposé et vulnérable alors que son regard se traîne sur tout mon corps. Je ne comprends plus rien. « Donc quand tu as dit aux filles de l’EVJF que tu étais gay, tu le pensais vraiment ? » Une nouvelle fois, mes sourcils se froncent. Je pensais qu’elle avait compris, j’avais été on ne peut plus claire avec les filles à ce moment-là. « Bien sûr. Je suis gay Kelly, je te l’ai fait comprendre à plusieurs reprises. » Et alors que je m’attendais à une simple incompréhension de sa part, alors que je m’imaginais un scénario où elle aurait pu un peu trop s’enticher de moi, tout bascule. En une demie seconde, je découvre le véritable visage de la femme qui était à mes côtés depuis le tout début. « C’est écoeurant. Mon Dieu… » Mon souffle se coupe tandis que je me redresse tant bien que mal. Oh, j’en ai pris des remarques depuis mon coming-out. Je me suis fait charrier, je me suis fait agresser même, mais cela fait bien longtemps qu’une personne que je considérais comme une amie ne m’avait pas fait une remarque aussi cinglante sur mon homosexualité. « Fait attention à ce que tu vas dire Kelly. » Mon ton est froid. Je tente de garder la maîtrise de la situation même si mon rythme cardiaque s’accélère et que je me sens pris au piège. Je suis fier de la personne que je suis et je refuse de baisser la tête, mais au fond de moi, je commence à avoir peur de la sommelière. « Je n’arrive pas à croire que tu… » Je vois qu’elle hésite, que tout va trop vite dans sa tête et j’attends le prochain coup de poing. Kelly est homophobe et moi, je tombe de haut. Je commence à trembler de colère, de rage et en même temps les larmes me montent aux yeux. On s’entendait si bien et il faut que mon orientation sexuelle vienne tout gâcher ? « Et dire que je pensais que tu étais quelqu’un de décent et qu’on s’entendait si bien ! » « La seule personne indécente ici, c’est toi Kelly. » que je contre-attaque en essayant de me montrer fort alors qu’à l’intérieur tout est en train de s’écrouler. « En rien, mon orientation sexuelle ne change la personne que je suis et l’entente qu’il y as entre nous. » Je l’avais deviné religieuse, j’avais compris que nous n’avions pas évolué dans le même milieu. Jamais je n’aurais pu imaginer qu’elle tiendrait de tel propos sur ma personne. « Je ne suis pas un monstre. » que je tente de me justifier, la voix tremblante, à deux doigts de fondre en larmes tellement son attitude me blesse.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 15:03

« La seule personne indécente ici, c’est toi Kelly. » Oh, comme cela sonnait familier. Kelly avait cette sensation de déjà-vu qu’il la transportait dans sa cuisine quelques mois plus tôt. Elle avait presque l’impression d’avoir Chad face à elle. Il l’avait accusée de tous ses maux, d’être la raison pour laquelle il s’était caché et lui avait menti pendant dix ans. Il me comprenait pas la peine de son ex-femme, l’ampleur de son sentiment de trahison. Et voilà qu’il résonnait de nouveau en elle, réveillant le couteau toujours enfoncé dans son dos, mettant du sel sur ses plaies. “Tais-toi ! Tu es définitivement mal placé pour dire ce genre de choses.” qu’elle vociférait, submergée par ce mélange d’émotions qu’elle avait justement voulu fuir en participant à cette émission, en se mettant en route pour l’autre bout de l’Australie. Voilà qu’elle était forcée d’y refaire face, harcelée par eux. « En rien, mon orientation sexuelle ne change la personne que je suis et l’entente qu’il y a entre nous. » La brune, elle, avait une vision bien affirmée de ce genre de choses, et un avis tranché par trente années d’étroits liens avec une religion dont la tolérance face à l’homosexualité ne faisait pas partie des pratiques. Il n’y avait pas de place au paradis pour ces gens-là, pas de salvation possible pour leurs âmes. Même repentis, leur sort était incertain. Cette peur, ce rejet, il bouillait dans ses veines et brûlait de l’intérieur, il la prenait à la gorge comme une puissante allergie. “Bien sûr que ça change tout !” Comment pouvait-il croire le contraire ? Kelly s’entendait parfaitement avec la personne qu’elle pensait qu’il était, l’homme de valeurs et de qualités, pas avec celui qu’elle découvrait qu’il était. Le Loan homosexuel, elle ne le connaissait pas -et elle ne voulait pas le connaître, cela la révulsait bien trop. « Je ne suis pas un monstre. » clamait-il, mais il était le premier à devoir s’en persuader pour parvenir à vivre avec lui-même dans de telles conditions. “Non, tu n’es pas un monstre, reprit-elle, la voix froide, dure, ferme, c’est trop peu dire. Les personnes comme toi ont besoin de pitié et de retrouver leur chemin vers Dieu.” Mais la pitié, Kelly n’était pas certaine d’être capable d’en avoir pour une espèce aussi perfide. Chad s’était joué d’elle pendant trop longtemps pour qu’elle compatisse à son condition, et Loan se révélait à son tour, lui brisant le coeur pour la seconde fois. Elle qui pensait avoir trouvé un allié, un ami. “Tu ferais mieux de trouver une équipe qui accepte de t’héberger sur leur sol parce qu’il est hors de question que je partage une chambre avec toi de nouveau.”
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 15:42

« Tais-toi ! Tu es définitivement mal placé pour dire ce genre de choses. » Elle aurait pu me gifler que l’effet aurait été le même. Tout dans son regard me fait comprendre que je suis une tare, que je n’ai rien de normal. Une grimace de haine tord ses lèvres pincées. Au travers de moi, elle semble voir tout ce qu’elle a toujours pu détester. En quelques secondes, je passe de son allié à une personne qu’elle ne toucherait même pas avec un bâton. Le dégoût qui se dégage de chacun de ses mots me transperce telle des lames aiguisées. « Bien sûr que ça change tout ! » Prends-toi ça dans les dents Loan. Soudainement, je suis devenu un inconnu à ses yeux. Pire que cela, je suis une erreur de la nature, parce que j’ai fait le choix de ne pas cacher qui je suis, parce que je m’assume pleinement. Alors que Kelly s’agite en face de moi, je me retrouver projeter dix ans en arrière, lorsque je me suis fait tabasser en pleine rue pour avoir osé tenir la main de mon petit-ami de l’époque. Mes muscles se tendent, mon corps tout entier se retrouve bloquer sur place. Je suis tétanisé à l’idée qu’elle puisse devenir violente, emporter par son dégoût de ma personne. Instinctivement, je cherche Martin du regard, mais les alentours de la piscine sont complètement vides, les autres participants vaquant à leurs occupations loin de nous. Je suis seul, pris au piège. « Non, tu n’es pas un monstre, c’est trop peu dire. Les personnes comme toi ont besoin de pitié et de retrouver leur chemin vers Dieu. » Dieu. C’est plus fort que moi, un rire nerveux m’échappe. Oh, je l’ai entendu combien de fois, l’excuse de Dieu ? Je comprends alors que Kelly a été conditionnée à penser comme cela. Tout ce qui n’est pas hétérosexuel, tout ce qui ne suit pas la norme, se doit d’être puni. Je ne fais pas parti de sa normalité. « Je n’en veux pas de ta pitié. » Je refuse de plier face à elle-même si je ne suis pas rassuré. Je refuse de la laisser gagner avec ses idées religieuses. J’ai passé cette période de ma vie où je pensais mal faire. Je suis gay, j’aime un homme et j’en suis fier. Je ne la laisserai pas gagner. « Tu devrais avoir honte de ce que tu dis. » Je voudrais me montrer fort et droit mais tout chez moi transpire la crainte. Ma voix qui tremble, ma gorge nouée au possible et cette nausée qui ne cesse de me gagner. Je pensais être en équipe avec quelqu’un de bien, me voilà aux côtés d’une homophobe qui rêverait de me faire brûler sur un bûcher. « Jamais je ne me serais permis de te juger pour tes valeurs ou tes convictions. » Alors que les pieux comme elle, je les méprise depuis toujours.

« Tu ferais mieux de trouver une équipe qui accepte de t’héberger sur leur sol parce qu’il est hors de question que je partage une chambre avec toi de nouveau. » Je secoue la tête. Si jusqu’à présent, je prenais la compétition sur le ton de la rigolade, aujourd’hui nous sommes arrivés bien trop loin pour que je laisse la princesse décider à ma place. « Je te laisse leur annoncer que tu renonces alors. » dis-je en m’approchant d’un pas, tentant tant bien que mal de lui tenir tête. « Je suis pas contagieux Kelly et crois moi, je vais pas venir te toucher, tu me dégoûtes. » Dieu que la méchante me va mal.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyDim 5 Juil 2020 - 16:59

En une fraction de seconde, l’air était devenu électrique. C’était la toute première fois depuis qu’ils avaient été mis en équipe par la production que Kelly et Loan se prenaient le bec pour quoi que ce soit, le conflit ne faisant partie d’aucun de leurs caractères. Ils avaient semblé parfaitement synchrones, sur la même longueur d’onde durant des semaines d’harmonie totale, et ce qui aurait pu être un simple détail venait souffler une tornade sur le binôme comme le loup sur la maison des trois petits cochons. Et Loan, lui, montrait une façade de briques, solide contre les hostilités de l’australienne. « Je n’en veux pas de ta pitié. - Bien, parce que je n’étais pas d’humeur à te l’accorder.” Lee croisait les bras, sur la défensive. Elle aurait accompagné sa réponse d’une langue tirée à l’intention du jeune homme qu’elle n’aurait pas fait mieux pour marquer son refus du débat. Les choses étaient simples : aimer une personne du même sexe était anormal, elle était dans le vrai, point à la ligne, et rien de ce que Loan pouvait dire ou faire ne changerait cela. « Tu devrais avoir honte de ce que tu dis. » déclarait-il, l’air mauvais. Offusquée, la bouche de la sommelière formait un grand rond muet. Comment osait-il ? “C’est toi qui devrais avoir honte de ce que tu es !” Rien que ça. Elle se revoyait à Glenmorgan, interposée entre leur hôte et Loan lorsqu’elle croyait celui-ci exempt de tout soupçon de la sorte, lorsqu’elle le croyait vertueux et digne de sa confiance. Elle ressentait encore la violence, la férocité dans les propos de cet homme, et lorsqu’elle ne savait pas la vérité, elle en avait été choquée, outrée. Elle était persuadée qu’il accusait un innocent. Maintenant, malgré elle, Kelly se retrouvait dans les chaussures de l’agresseur. Elle n’avait pas la carrure pour faire peur, mais elle avait parfois la verve nécessaire pour former des poignards de mots. Mais voulait-elle vraiment s’assimiler à cet homme auquel elle avait fait face pour son ami ? Voulait-elle mettre ces propos dans sa propre bouche ? « Jamais je ne me serais permis de te juger pour tes valeurs ou tes convictions. - Au moins, moi, j’en ai.” Du moins, le croyait-elle. Elle n’en était plus si sûre. Non, ce n’était définitivement pas son plus grand moment de répartie, car ces fameuses convictions lui glissaient entre les doigts. Est-ce qu’elle était du côté de celui qui les avait fait trembler tous deux, était-ce à son tour de chasser Loan loin d’elle comme un malpropre ? Alors qu’elle lui ordonnait de changer de chambre pour la fin du week-end, le parallèle était de plus en plus frappant. Et qu’avaient-ils fait, à Glenmorgan ? Ils avaient fui. Ils avaient fui en courant comme Jack hors du château du géant.

« Je te laisse leur annoncer que tu renonces alors. » reprit Loan. Car s’ils n’étaient plus partenaires, qu’en était-il de la suite de l’aventure ? Kelly n’y avait pas songé. “Quoi ?! C’est hors de question !” Loan pouvait-il la forcer à partir ? Devait-elle faire en sorte qu’il s’en aille ? Elle tapait du pied frustrée par cette sensation d’être prise au piège. Si elle n’avait pas d’autre choix que de poursuivre avec lui, la brune ne savait pas comment les choses se dérouleraient. La production n'apprécierait sûrement pas que l’une de leurs équipes refuse de se parler. Si elle refusait de partir et que Loan n’avait pas l’intention d’abandonner, la situation lui paraissait sans issue.

Elle bondit en arrière au moins geste du jeune homme. « Je suis pas contagieux Kelly et crois moi, je vais pas venir te toucher, tu me dégoûtes. » Dit le sodomite, songea-t-elle automatiquement. Les images qui allaient avec ce terme lui retournaient l’estomac. Si Loan acceptait ce genre de pratiques, alors il était mal placé pour être dégoûté de quoi que ce soit. “Reste loin de moi.” elle lâcha avec un doigt accusateur pointé droit sur Loan, avant de tourner les talons aussi sec. D’un pas rapide et déterminé, elle rejoignit leur chambre, où elle se sentirait en sécurité. Mais afin d’être totalement en paix, elle devait d’abord se débarrasser de tout ce qui appartenait au jeune homme dans cet espace. Avec rage, elle jeta à travers la porte, droit dans le couloir, le sac, les vêtements, et tout ce qui appartenait à son co-équipier.
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Message(#)just let it be (kelloan #7)  EmptyLun 6 Juil 2020 - 18:47

Je pensais qu'elle avait compris.

Après l'épisode chez Grincheux, après l'EVJF, je n'avais rien caché à ma coéquipière, bien au contraire. Sans jamais le crier sur tous les toits, j'avais tenté de lui faire comprendre mon attirance pour la gente masculine. Je ne considérais pas cela comme une donnée primordiale à notre survie dans le bush australien et ayant ressenti la gêne de Kelly lors de l'EVJF, je n'ai jamais insisté sur le sujet. Ce n'est qu'un détail parmi tant d'autres, quelque chose d'insignifiant. Tout du moins, je pensais que cela l'était. Il faut croire que pour la sommelière, il en va d'une affaire d'état. L'espace d'un instant, j'ai voulu croire à un problème de communication, à une légère mésentente entre nous, mais elle s'offusque Kelly, elle se braque et adopte une stratégie de défense qui me laisse sans voix. Elle est bien loin la jeune femme adorable, avenante et qui me défendait face à un homophobe notoire. L'harmonie si douce qui nous unissait s'envole en fumée.

Et soudainement, le couperet tombe.
« C’est toi qui devrais avoir honte de ce que tu es ! »
La violence est verbale.
C'est pire que tout.

Mon souffle se coupe, mes yeux s'embuent de larmes. Je voudrais répliquer, me défendre, lui prouver qu'elle a tort, mais aucun son ne s'échappe de ma gorge. Entendre ces mots franchir ses lèvres résonnant comme une double trahison. Pendant trois semaines, j'ai partagé mon temps avec quelqu'un qui méprise qui je suis réellement. La chute est vertigineuse, l'atterrissage tout ce qu'il y a de plus brutal. Je n'avais pas été rabaissé de cette manière depuis des années. « Au moins, moi j'en ai. » Des convictions tout autour du ventre qui font d'elle une personne méprisable, incapable de voir le bon dans tout à chacun. Elle me diabolise, je n'ai plus aucune légitimité à ses yeux. Matricée par ses idéaux religieux, elle en oublie toute humanité. Pour elle, je ne suis qu'une merde, un être anormal, un monstre. Je tente de lui tenir tête refusant de m'effondrer face à une personne de son acabit, mais ses mots ont atteint leur cible. Je flanche, la douleur est insupportable. Elle n'aura pas ma fierté, que je me répète en boucle, alors que mon corps tout entier tremble autant de colère que de honte. Le goût du sang inonde ma bouche à mesure que je ne cesse de me mordre la lèvre.

« Quoi ?! C’est hors de question ! » Dans tout cela, elle n'oublie pas la compétition, la promesse d'un chèque astronomique pour qui arrivera en premier. Mais qui dit ne plus vouloir de moi en coéquipier, dit renoncer. Peut-être qu'il se trouve là mon angle d'attaque, lui faire comprendre qu'elle sera la seule à se ridiculiser. « Je compte pas abandonner ! » Pas alors que nous avons passé les étapes avec brio, pas alors que cette aventure me plaît autant. « Tu expliqueras pourquoi ton homophobie t'empêche de continuer avec moi, je me ferais un plaisir de te voir te ridiculiser devant l'Australie tout en entière. » Je tente de me montrer menaçant alors que tout mon être flanche, je tremble, je bégaye, mais je lui tiens tête. Oh je sais que certains seront d'accord avec elle, mais j'ose espérer que pour la majorité, ce sera elle le problème et non pas moi. J'ai besoin de me raccrocher à cela.

« Reste loin de moi. » Avec plaisir. Telle une princesse, elle tape du pieds et me tourne le dos. Je la regarde s'éloigner, compte jusqu'à dix et m'écroule dans le fauteuil juste derrière moi. L'adrénaline redescend, ses mots tournent en boucle au fond de mon crâne. Tu devrais avoir honte de ce que tu es. Un regard autour de moi m'assure que je suis seul. Tu devrais avoir honte. Un gémissement de douleur m'échappe alors que soudainement, j'ouvre les vannes. Les larmes coulent sans s'arrêter, mon corps est pris de tremblement, je ne contrôle plus rien, ça fait trop mal.

Et le temps d'une soirée, j'aurais honte. Honte d'être moi, à cause d'elle.
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