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 if you were there, beware ft Jamie

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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyLun 6 Juil - 12:13


if you were there, beware
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Entamer le mois de Juillet avec une de ces soirées select’ au sommet, où tout les médias se rencontraient, du journalisme politique aux rubriques sexo, c’était tout ce que River fuyait en principe, y allant toujours pour le carnet comme par obligation. Pour une fois, elle s’était presque préparée avec entrain, depuis deux mois elle s’était enfoncée dans un monde différent du sien, plusieurs mondes différents à vrai dire. De l’enquête qui s’était assombrie et complexifiée au refuge improvisé à Bayside qui était encore d'actualité, en passant par des sauts à droite à gauche comme Charleville par exemple, alors un retour à la "normale" l'enjouait un peu. Ce monde, qu’elle avait dénoncé pour ses faux semblants était en partie le sien quoiqu’elle en dise, et pour cette fois elle y prendrait plaisir. Boire et grignoter à l’œil, exercer son sourire de façade, trouver un abruti avec qui fumer une cigarette sur le balcon pour souffler avant de faire semblant de s’intéresser aux ragots des uns des autres, quoique toujours prompte à laisser une oreille glisser sous la porte au cas où quelque chose de croustillant en ressortirait. Le film se déroulait déjà sous ses yeux quand elle avait enfilée son ensemble crème qu’elle avait rehaussé d’un choker et d’un rouge à lèvres sombre, cette fois-ci sans les conseils d'Ellie qui était partie au cinéma avec des ami.e.s. Le film, continuait de dérouler sous ses yeux quand elle avait enfilé son long manteau noir et attrapé sa pochette. Le film, en était à la conclusion potentielle de la soirée alors qu’elle était au volant de son Hyundai Santa Fe blanc, la musique à fond, quand des voix s’élevèrent dans la rue. Le timbre était suffisamment haut pour que les échos parviennent à ses oreilles malgré les vitres fermées et la musique, River n’y prêta d’abord que peu d’attention, mais elle aperçut en périphérie un mouvement de foule et ne pût s’empêcher de profiter du feu rouge pour observer ce qui se passait, surprise de cette agitation dans le voisinage plutôt calme. L’idée d’avoir à appeler la police pour éviter une rixe lui traversa l’esprit, mais une silhouette connue se distinguait et s’avérait au même instant être la victime de ce raffut. C’est pas vrai. River démarra peu avant que le feu ne passe au vert afin de faire demi-tour avant de se glisser en partie sur le trottoir, comme elle l’avait attendu, son véhicule conséquent avait été repéré en avance et d’effroi les passants s’étaient éloignés, ils l’insultaient ou râlaient après sa conduite dangereuse tandis qu’elle descendait de sa voiture. Jamie ! Monte ! Pour une fois, River avait fait l’effort de parler plus fort que tout le monde avant de venir attraper le bras de son ami qui déchaînait les passions. C’est bon, c'est bon, ça dégage ! Qu’elle lance aux autres sans réellement écouter leurs plaintes avant de grimper à nouveau dans son SUV puis de se remettre sur la route en vitesse. Putain j’espère qu’on ne va pas m’associer à toi maintenant. Siffle-t-elle, amère et amusée à la fois -par elle-même-. Elle attend de s’éloigner un peu, de refaire son demi-tour et de retomber sur le même feu rouge que précédemment avant de lancer un premier regard vers Jamie. Quelque part sa présence est toujours synonyme d’emmerdes, mais leur emmerde commune ayant été enterrée, la brune se contente de le fixer, l’air embarrassée l’espace de quelques secondes avant d’ouvrir la fenêtre pour se mettre à fumer. Le feu passe au vert. Ça va ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est ta simple présence qui provoque tout cet émoi ? Tu pouvais pas te commander un uber eats discrètement ? Des piques et de l’intérêt sincère, la recette spéciale de leur amitié. River baisse le volume de la musique avant de reprendre, fixant la route : J’ai cru qu’ils allaient te bouffer. C'est au moment où ils commencent à quitter Bayside en direction du centre-ville que River ajoute : Heureusement que j'étais sur ta route, mentionne-t-elle sans réaliser qu'en principe elle ne vivait pas dans le coin du tout, tu m'accompagnes ? qu'elle ironise, dédramatisant la scène sans savoir si elle le fait pour lui ou pour elle.



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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyMer 12 Aoû - 15:35

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Il s’engouffra dans la voiture comme si sa vie en dépendait -et si le monde eût été un tout petit peu moins civilisé, cela aurait fort pu être plus qu’une simple expression, songeait-il. Jamie ferma la portière et, par la même occasion, se coupa du bruit incessant des quelques militantes qui en avaient après lui. Ce fut non sans un soupir de soulagement qu’il accueilli le soudain silence. Le moteur vrombissant les mettait déjà hors d’atteinte, et un sentiment de sécurité lui permis de calmer peu à peu son rythme cardiaque. Dans le rétroviseur, il observait ses assaillantes rapetisser sur le trottoir jusqu’à ce qu’elles ne soient plus que des points indistincts. L’écho de leurs insultes et leurs brimades caressait encore les oreilles de l’anglais, s’imprimaient dans son cerveau. Ces mots à son égard, il les avait lus sur internet, sur les réseaux sociaux ; jamais ne les lui avait-on craché à la figure aussi frontalement. Il s’en était toujours senti hors d’atteinte, jusqu’à présent. Renvoyé à sa condition, il soupira une seconde fois, de dépits cette fois. Six mois étaient passés et cette affaire ne semblait pas plus derrière lui que si Mina l’avait dénoncé la veille. “Putain j’espère qu’on ne va pas m’associer à toi maintenant.” Oh, River. Son accablement portait ses pensées déjà loin de celle qui venait de la sauver de cette panade avant même qu’il n’ait eu l’occasion de la remercier. Etait-ce lui qu’elle avait reconnu en premier, ou les protestations de jeunes femmes en colère qui le précédaient ? “Et moi tu crois que j’ai envie d’être assimilé à ton SUV ?” rétorqua Jamie d’un ton sarcastique. Rares étaient ceux qui voulaient bien croire que le Keynes pouvait encore porter la moindre valeur ou la moindre cause, bien que son engagement écologique n’était plus à prouver ; bien des choses s’étaient éclipsées de l’oeil du public depuis ces derniers mois au profit de ses tares et autres monstruosités, quitte à le déshumaniser entièrement. Il se résumait à une photo, une légende, une version des faits. “Ça va ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? C’est ta simple présence qui provoque tout cet émoi ? Tu pouvais pas te commander un uber eats discrètement ?” Le coude sur la portière, la main de l’anglais accueillait sa tête lourde de pensées. Il haussa une épaule, plaisantant à moitié, las d’autre part. “On s’arrache mon autographe en ce moment, j’y peux rien.” Combien de temps encore n’allait-il pas pouvoir sortir de chez lui sans être l’objet d’une bousculade ? Après avoir joué les hermites durant la première moitié de l’année, Jamie avait eu bon espoir que la normalité et l’anonymat pouvaient lui être accordés. Mais il n’avait pas encore été détrôné sur l’échelle du scandale -pas encore, patience. “J’ai cru qu’ils allaient te bouffer. - Moi aussi.” confiait-il dans un souffle, faisant tomber son sourire cynique. Regard dans le vide, la route ne l’intéressait pas, et ainsi laissait-il River l’emporter hors de Bayside sans même le réaliser. Un malaise lui plombait l’estomac ; il était trop plein d’une reconnaissance envers la brune qu’il se voyait incapable d’exprimer. Un simple remerciement n’était pourtant mort d’homme, mais les mots demeuraient bloqués dans sa bouche, coincés entre ses dents par son orgueil qui aurait amplement préféré ne jamais la voir voler à sa rescousse initialement. Entre ingratitude et fierté blessée, il ne restait à River qu’à lire entre les lignes pour savoir ce qu’il en était. “Heureusement que j'étais sur ta route, tu m'accompagnes ?” proposait-elle sans cérémonie. “Je croyais que tu voulais pas qu’on t’associe à moi ?” Ce fut en rétorquant que Jamie s’attarda pour la première fois sur l’allure de son héroïne du jour ; la détaillant, il nota la tenue sélectionnée avec soin, le rouge à lèvres appliqué précisément, la discrétion du crème, le contraste avec le carmin sur sa peau pâle. “J’ai rien contre un détour, mais tu vas où comme ça ?” il demanda. Son allure à lui se résumait à une chemise claire sur un chino beige. Jon avait beau répéter qu’un rien l’habillait, Jamie n’était pas certain d’être à la hauteur d’être le cavalier improvisé de qui que ce soit.

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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyDim 30 Aoû - 11:39


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A la pique qu’elle lance, premièrement amusée, River se remémore instantanément du “dégage” qu’elle a asséné à l’une des excitées envers Jamie. Si elle n’était pas aussi égoïste, aussi prise par sa vie décousue ou si le mis en tort avait été un autre que Jamie, River aurait peut-être pût faire partie de ces révoltées. En réalité, pas tout à fait, agresser ou harceler quelqu’un, qu’importe son tort, n’avait rien à voir avec ses méthodes ni ses convictions, mais elle comprenait les motivations de ces femmes et avec un peu de recul elle regrettait déjà ses rudes paroles. Un tel comportement, dans un autre cadre, aurait sans doute pût la précipiter elle aussi vers un véritable suicide de carrière et sa pique lâchée avec nonchalance se concrétisait dans son esprit. Pendant une seconde River regrettait presque d’être intervenue, mais la réponse vive de son ami eut le bénéfice de la ramener rapidement vers une certaine légèreté : elle pouffa instantanément. Je n’aurais pas eut le même effet en bicyclette. S’amuse-t-elle alors avant de se recentrer sur les “vrais sujets”. Elle jette un œil à Jamie alors qu’il lui répond plus pour la forme que le fond, elle a un sourire sonore aussi mitigé que l’attitude de son passager. Finalement, lâcher des mots ci et là concernant l’incident dont River avait été témoin n’apportait rien. Jamie n’ayant jamais été de ceux à se faire attraper en ouvrant la bouche, l’ambiance partagée dans le véhicule ne la surprenait pas, elle aurait aimé que ce soit différent pour une fois, qu’il profite de ce répit momentané pour relâcher ce qu’il devait contenir depuis des mois, il n’en fit rien alors la jeune femme laissa de côté cette approche, décidant de se focaliser sur l’après, ne voyant que peu d’intérêt à le rendre plus mal à l’aise qu’il ne l’était. Une fois n’est pas coutume, cette seconde tentative fit chou blanc, la brune se mit alors à froncer les sourcils au constat de ses paroles lâchées à la hâte sans plus de réflexions. Ce n’était pas son genre habituellement, les torts de Jamie et ce qu’il représentait pour elle provoquaient une sorte de dissonance, l’envie de le soutenir et la désapprobation totale de son comportement semblaient avoir du mal à cohabiter de manière efficace. C’est vrai. Répondit-elle alors très sérieusement, sans dévoiler que la remarque qu’il lui avait faite commençait à la faire réfléchir sur un plan de secours.

Un gala des médias si on peut dire. River lâche ces mots un peu difficilement puisqu’ils mettent en évidence que si elle l’avait sauvé d’un chahut de rue pour l’emmener dans un événement mondain finalement son intervention aura été vaine. On est pas obligés d’y aller. Ajoute-t-elle alors immédiatement, son attention rivée sur la route tandis qu’elle profite d’une brèche pour quitter l’autoroute et récupérer une petite route menant sans doute à un patelin un peu paumé en bordure. Quand penses-tu confronter ton erreur ? Faire des excuses, assumer puis te repentir ? Je te soutiendrais Jamie. Mais si tu espères que les gens oublient… Sur ces mots River s’arrête en bordure d’une petite route de campagne. Quoique le programme de la soirée devienne, ils ne peuvent le décider sans se poser un instant, loin de tout. Tu sais l’amour que je porte à ces soirées, je n’ai aucune obligation à y aller, mais si tu veux prendre la température on peut toujours y aller. Elle le détaille de haut en bas. Ton allure simple pourrait peut-être amorcer ton repenti. C’est une boutade, elle rit légèrement, mais le regard franc qu’elle lui lance supplie silencieusement Jamie de ne pas faire de faux semblants dans ses réponses.  




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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyVen 4 Sep - 16:26

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Dans d’autres circonstances, la réponse de River l’aurait fait sourire. Dans d’autres circonstances, il se serait réjoui de leur destination. Mais Jamie ne vit là qu’une cruelle ironie, une punition échangée contre une autre ; même échafaud, seulement dans un cadre plus select. “Un gala des médias si on peut dire.” avait-elle donc révélé, et le visage de l’anglais se tordit en une grimace. “Tu veux m’achever, c’est ça ?” Pourquoi diable lui proposer un événement pareil ? Pas que le brun lui en tenait rigueur, la jeune femme n’avait sûrement pas réalisé que l’option qu’elle lui proposait était au moins aussi douloureuse et pénible que la situation dont elle venait de le dépétrer. Une apparition publique auprès de ses pairs était tout ce qu’il fuyait depuis des mois, et si les Monsieur-Madame tout-le-monde n’étaient pas encore prêts à partager le même trottoir que lui, alors il doutait que la profession soit encline à respirer le même air. “On est pas obligés d’y aller.” rattrapait River maladroitement. Cependant, le Keynes ne comptait pas la laisser changer ses plans pour lui, jugeant avoir été d’un assez gros embarras pour elle en une poignée de minutes. “T’es pas obligée de m’y emmener.” corrigeait-il. Bien que la proposition soit aimable, le temps n’était pas venu pour lui d’affronter ce genre de soirées. Sa dernière expérience en date s’étant soldée par un verre de whisky en pleine figure, Jamie ne souhaitait pas tenter le diable ; la dernière fois, seul contenu du verre s’était écrasé sur son visage, peut-être que le prochain à perdre son sang froid par sa faute y ajouterait le contenant lui-même. Et tandis que River empruntait les petites routes et que l’anglais s’apitoyait en silence une énième fois, la voix de la brune sonna comme le glas de sa patience à l’égard des manoeuvres d’esquive de son ami. “Quand penses-tu confronter ton erreur ? Faire des excuses, assumer puis te repentir ? Je te soutiendrais Jamie. Mais si tu espères que les gens oublient…” Surpris de l’audace, le regard du brun s’arrondit avant de se durcir ; comment pouvait-elle lui demander une chose pareille et le traiter de la même manière qu’un vulgaire feuillet ? Croyait-elle qu’il se complaisait dans cette situation ? Il avait eu la naïveté de l’espérer, oui, qu’un autre scandale prendrait sa place et qu’il filerait sous les radars à nouveau. Qu’on se lasserait de cette cause, de cette vendetta. Cependant, il y avait toujours quelque chose pour raviver le feu de son bûcher numérique.

Ils s’étaient arrêtés, dieu savait où. Les yeux de Jamie n’avaient pas quitté River. S’il apprenait à plier son orgueil comme un roseau afin de survivre à cette affaire, sa fierté en prenait un coup à chaque fois que sa bonne foi était questionnée de la sorte. “Tu sais l’amour que je porte à ces soirées, je n’ai aucune obligation à y aller, mais si tu veux prendre la température on peut toujours y aller. Ton allure simple pourrait peut-être amorcer ton repenti.” Il aurait relevé la plaisanterie s’il n’y avait pas vu une preuve supplémentaire qu’elle, comme les autres, ne comprenait pas sa démarche et pensait donc que le Keynes se croyait au-dessus des excuses. Il soupira, las, et s’enfonça un peu plus dans son siège. “Ecoute, me couper du monde tout ce temps, c’est ma manière de… de montrer que je sais que j’ai eu tort. Que j’ai sincèrement honte.” A la manière des parias antiques, il s’exilait de son propre chef. Il demeurait chez lui à méditer ses torts, leurs causes, à remonter le fil des événements, à désosser sa manière d’appréhender le monde. Il se questionnait, encore et encore, et se butait aux contradictions entre l’environnement qu’il avait toujours connu et le renouveau de la société. Et il se tapait la tête contre les murs afin d'exorciser ces parties de lui dont il avait malgré tout hérité de son paternel, de son exemple. “Je ne sais pas comment faire autrement, et je ne veux pas me lancer dans des discours qui pourraient être déformés dans tous les sens possibles afin de m’enfoncer un peu plus. Tu sais comment sont les gens.” Il suffisait d’un mot maladroit, d’une virgule mal placée. On se vexait pour un simple point en fin de phrase, de nos jours, songeait-il. Alors quelles excuses de sa part pouvaient le gracier de ses fautes ? Quel discours serait assez sécuritaire pour qu’il soit compris sans équivoque ? Il n’y avait pas d’issue dans les mots, dans cette affaire. Et s’il était un seul acte pouvant prouver ses remords, c’était celui de disparaître. “C’est comme ça que je me repends. A commencer par me rattraper auprès Joanne.” Jamie tentait si fort de sauver cette relation. Il se heurtait à un mur, encore et encore. Mais il persistait ; il était là, présent t invisible à la fois, mari à la carte, parent bien avant d’être un homme. Soutien effacé, affectueux mais silencieux ; il évoluait sur un fil comme un funambule, tout ceci dans l’attente d’un signe, d’une preuve que sa femme éprouvait encore quelque chose pour lui. “Honnêtement, le reste du monde peut bien attendre.” souffla-t-il, le regard bas, abattu. Plié en quatre depuis tout ce temps, l’anglais sentait cependant ses os fatiguer de ces figures sans repos ni récompense. Quelle réputation pouvait-il espérer reconstruire s'il n'était pas capable de sauver son propre mariage ?

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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyLun 7 Sep - 15:55


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River ne répond pas, consciente de son faux pas, elle poufferait bien un coup mais rien dans le ton de son ami ne laisse entendre une pique pointée d'humour comme ils ont l'habite de s'en lancer. Cette fois-ci, c'est lui qui est piqué, depuis des mois, à raison. Elle le sait têtu, à sa manière, quand il modifie les termes de la proposition qu'elle lui a faite, et elle ne lui montrerait son propre entêtement qu'en actions, qu'il parle, une fois installé dans son véhicule River ne le laisserait pas à l'abandon. Elle ne lui avait que très peu témoigné son amitié ces derniers mois, absorbée par sa propre vie ou la montagne qu'elle en faisait dans sa tête quand les faits étaient finalement pas si alarmants -elle relativise-; à ce moment elle s'en veut presque pour cette absence, absence qui se traduit par le réveil qu'elle s'espère lui fournir. Il a l'air éveillé l'espace d'un instant l'Anglais, mais ce semblant de succès se dissipe presque instantanément lorsque son visage se referme. Ça ne la fait pas s'arrêter, elle lui tend la main à sa manière et il semble reculer, ou du moins ne pas avancer, mais ses mots prouvent l'inverse. Ils se fixent un instant.
Les arguments avancés par Jamie la font s'enfoncer à son tour dans son fauteuil, presque par mimétisme. Le poids de la vérité du principal accusé lui semble légitime, elle envisage un instant, River, de lui donner son avis de manière froide et pragmatique, en terme de relations sociales presque mais plus elle se prépare à sa réponse plus son ami marque des points qui finissent par la rendre au silence : la mention de Joanne constituant la cerise sur le gâteau. Là où elle n'avait fait que se trouver des excuses professionnelles pour ne pas réparer les choses avec son époux, Jamie lui se détachait de sa carrière avec pour unique priorité le bien-être de son épouse. Que répondre à ça ? Chacun ses valeurs, même si elle est déçue, déçue qu'une fois encore, sans même le savoir, on vienne lui rappeler combien elle avait merdé. Elle se sentait lâche, elle qui venait presque d'en faire le reproche à son ami. Je vois, je n'avais pas vu ça sous cet angle. Admet-elle alors, platement. Je comprends mieux ce que tu fais, mais j'imagine que tu compte alors mettre un terme définitif à ta carrière dans le milieu ? Elle doute un instant avant d'ouvrir un peu les vitres puis s'allumer une cigarette. Il y aura toujours quelqu'un pour critiquer comme tu dis, les actes en suivant demeureraient moins enclins à interprétation. Même dans ton exil les gens auront à y redire. Elle se redresse finalement, le regard dans le vague. Mais si c'est pour Joanne alors tu l'as dit toi-même, ça peut bien attendre en effet.




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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyMar 15 Sep - 15:06

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La sensation d’isolement et l’incompréhension générale n’étaient pas nouveaux pour le Keynes. S’il fallait remonter le fil de cette éternelle solitude, il dirait qu’il n’était pas né dans la bonne famille pour commencer, et il fut clair dès le départ que son entourage ne saisissait en rien sa nature profonde. Alors s’était-il persuadé, depuis, que personne n’était et ne serait un jour en mesure de le comprendre ? Ou est-ce que le monde lui avait prouvé de multiples manières que son univers, sa vision, ses pensées et ses émotions échappaient à la plupart des gens ? Il lui semblait qu’un savant mélange d’environnement inadéquat et de renfermement avaient donné le résultat d’aujourd’hui. Il ne s’étonnait plus que même ses amis peinaient à le cerner par moments. Cela le rendait simplement las, un peu plus qu’il ne l’était déjà. “Je comprends mieux ce que tu fais, assura River à la lumière des explications de Jamie, mais j'imagine que tu compte alors mettre un terme définitif à ta carrière dans le milieu ?” Un léger rire lui échappa. Comme si cela était important. A dire vrai, il n’y avait pas songé. Il n’avait pas eu l’audace de croire qu’un retour dans le monde des médias serait possible un jour et n’avait jamais envisagé cette possibilité. “Le milieu ne veut plus entendre parler de moi de toute manière. Ou alors juste pour vendre du papier.” Il était devenu le sujet, pile dans la tendance. Au fond, l’anglais n’avait pas choisi volontairement la voie du journalisme, et bien qu’il sut se passionner pour le métier, se montrer travailleur et doué, ce n’était qu’une voie par défaut. A l’époque, le choix qu’il avait eu était entre les médias pour suivre l’exemple de sa mère, et la politique pour rester dans les pas de son père. Il n’avait pas pensé hors de cette boîte. Il s’était laissé forger dans l'alliage familial. “C’est une page qui se tourne, je suppose. Je me concentre sur la Fondation en ce moment, maintenant je peux y mettre toute mon énergie. C’est un mal pour un bien.” conclut-il.

River baissa la vitre de son côté et alluma une cigarette, pensive. Jamie se retint de lui en demander une ; il n’osait imaginer la couche supplémentaire de déception à laquelle il aurait droit dans l’expression du visage de Joanne si elle sentait une once de tabac froid sur ses vêtements. A la fois ne se sentait-il plus à ça près, mais il songeait également que chaque détail comptait. “Il y aura toujours quelqu'un pour critiquer comme tu dis, les actes en suivant demeureraient moins enclins à interprétation. Même dans ton exil les gens auront à y redire.” reprit la brune non sans sagesse. Il acquiesça en silence. Si River n’avait pas saisi sa démarche, alors ils étaient des milliers là dehors à ne pas comprendre son silence, à juger sa manière de rester à couvert. Cependant ce n’était ni nouveau, ni important à ses yeux en ce moment. “Mais si c'est pour Joanne alors tu l'as dit toi-même, ça peut bien attendre en effet.” Jamie aurait voulu la remercier pour son empathie à ce sujet, mais il ne parvint pas à esquisser l’ombre d’un sourire triste.

Joanne était un sujet particulièrement sensible et frustrant. Penser à elle brisait le coeur de l’anglais systématiquement. Il se sentait désoeuvré, prisonnier de la situation et d’un espoir vain qu’il pouvait encore se racheter. Mais toutes les portes se refermaient sur lui. “J’ai le pressentiment qu’elle va demander le divorce.” confessa-t-il après un long silence, les entrailles nouées à en être douloureux. Il ferma les yeux, accablé d’une honte qui le suivait partout comme son ombre ou son propre reflet. “Elle me glisse entre les doigts et je n’arrive pas à la rattraper.” Que pouvait-il faire de plus ? Il attendait, il se montrait patient, mais l’état d’esprit de Joanne demeurait inchangé. Il faisait de son mieux, volontaire, dévoué, mais elle parvenait à lui ôter toute sensation d’être bienvenu chez lui. “Elle me parle à peine, elle me regarde à peine. Elle ne me laisse plus vraiment la toucher. Elle m’évite autant qu’elle le peut et elle ne reste pas dans la même pièce que moi si les enfants n’y sont pas non plus pour faire tampon.” Mais ils partageaient le même lit encore. La plupart du temps. Parfois elle se réveillait contre lui malgré elle, habituée à chercher sa chaleur pendant la nuit, mais ces moments s’évaporaient comme des mirages. Les rares baisers qu’elle avait pu déposer sur sa joue ou au coin de ses lèvres n’étaient, selon lui, qu’un leurre face à Daniel et Louise afin d’entretenir l’illusion de parents qui s’aiment, d’une normalité. “On s’est donnés du temps pour y réfléchir, mais je vois bien que rien ne s’arrange. J’ai l’impression que cette fois, il n’y a rien qui puisse tout réparer.” Quelque part, l’issue lui paraissait inévitable. Depuis la première fois que l’hypothèse avait été émise, Joanne ne lui avait pas paru armée de la même volonté que lui à sauver leur mariage. Le divorce était pourtant contre ses principes, mais s’y résoudrait-elle pour un homme qui n’avait jamais cessé d’être une épreuve pour elle ? “Je suis désolé, tu n’as sûrement pas envie d’entendre quoi que ce soit de tout ceci.” Cela ne lui avait pas fait de mal d’extérioriser tout ceci en revanche, bien qu'il ne soit pas très britannique de sa part de s’épancher autant sur ses dilemmes privés. “Je peux avoir une cigarette ?” Après tout, non, il n’était plus à cela près.

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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyLun 28 Sep - 15:45


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Vendre du papier, trop familière avec cette notion, River ne pût que lentement hocher la tête sous le poids de cet argument qui ruinait à petit feu la passion qu'elle avait pour son métier, ou qui du moins la motivait à envisager d'autres manière d'exercer. Elle se recentre un peu en fumant, pose un voile imaginaire autour de sa personne comme pour distancier le récit de Jamie du sien, faire la part des choses, l'écouter avec objectivité, ne pas s'imprégner des ondes négatives qu'il ne peut que dégager le malheureux. Elle est désolée, River, qu'il ai été capable de telles conneries, qu'il ai blessé, bafoué, une autre et lui-même à la fois, entraînant son tout avec. Elle ne l'a jamais idéalisé Jamie, mais avait toujours eut un profond respect pour lui, et pourtant elle savait ou aurait dût savoir que le côtoyer rimait avec slippery slope , ils en avaient fait les frais, à leur manière. Elle s'imagine combien de personnes brillantes comme Jamie finissaient par ruiner leur harmonie de leur propres mains, pourquoi, comment ? Tu as raison. Se contente-t-elle de dire, ayant échoué à tirer son voile, absorbée par ses propres pensées. Elle le remercierait bien au passage d'avoir branché Luke sur la Fondation, il lui avait semblé enthousiaste aux dernières nouvelles, mais relancer Jamie sur ce sujet ne ferait qu'ouvrir la porte sur une pièce désagréable à observer : celle d'une femme qui n'a en réalité aucune idée des activités comme des émotions de son mari, de manière générale comme concernant la Fondation. Un mal pour un bien. Répète-t-elle dans un murmure, ne sachant si il s'auto-persuade l'Anglais en prononçant ces mots.

Quoi ? La mention du divorce la ramène à la réalité. La journaliste fixe son ami, l'air à la fois horrifiée et concernée. Tout ce qu'il décrit pourrait sortir de la bouche de son mari, alors elle fait un rapide transfert, ayant déjà oublié la fameuse objectivité dont elle se voulait faire preuve. Mais... tu es sûr que c'est contre toi qu'elle agit ainsi ? Peut-être qu'elle a seulement besoin d'un peu d'espace, le temps de digérer les évènements, la situation... River observe Jamie un moment avant de secouer la tête. Non, non ne t'excuses pas tu peux en parler. Pourquoi non ? Conclut-elle, perplexe, se demandant ce qui pouvait bien, dans l'esprit de Jamie, pousser River à être moins une amie pour lui lorsque ça concernait sa femme que pour le reste. Tout ça, c'est des constats, mais elle a vraiment mentionné le divorce ? Loin de moi l'idée de te faire de faux espoirs mais, peut-être que tu y vas vite en conclusion je ne sais pas... Désemparée comme si ça la concernait personnellement. Lui as-tu dit tout ça ? Elle lui tend une cigarette, puis son feu, tandis qu'elle se saisit déjà d'une deuxième après un long soupir. Il nous faudrait au moins une bouteille pour accompagner le tout.



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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyJeu 15 Oct - 16:18

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@River Shears & JAMIE KEYNES

There's a circle of witches, ambitiously vicious they are Our attempts to remind them of reason won't get us that far

Lui qui s’était retrouvé avec cette Fondation entre les mains du jour au lendemain et qui, d’abord, l’avait perçue comme l’ultime corvée, la dernière bravade de son paternel après son décès, Jamie avait rapidement pris à coeur les actions de celle-ci. Difficile pour lui d’admettre qu’Edward avait été à l’origine de l’initiative, le Lord n’avait jamais été particulièrement connu pour son altruisme. C’était également une preuve supplémentaire que la seule personne que cet homme ait jamais réellement aimé était son fils ainé, ce qui n’était pas sans tourner un ancien couteau rouillé dans une plaie jamais cautérisée. L’anglais avait longtemps retourné le sujet dans tous les sens à la recherche d’un sens dans la démarche de son père. S’était-il senti coupable du geste d’Oliver au point de chercher sa rédemption dans cette Fondation ? Nul doute que c’était ainsi que le public l’avait perçu à l’époque, et c’était également ainsi que les médias traduiraient l’inauguration des locaux de Brisbane à la fin de l’été ; comme un coup de pub afin de se racheter une conscience et redorer son blason. Mais Jamie n’en avait pas vraiment cure ; lui savait pourquoi il s’était lancé dans cette aventure deux ans plus tôt, et ce projet était la dernière chose à laquelle il pouvait espérer se raccrocher par des temps aussi incertains.

Il n’avait pas prévu, à l’origine, de confier à qui que ce soit l’angoisse avec laquelle il vivait depuis des mois, la menace du divorce qui planait au-dessus de son mariage comme une épée de Damoclès. Peut-être était-ce une forme de déni, peut-être était-ce sa fierté qui en prenait un coup. Peut-être était-ce la peur d’affronter la réalité de cette situaion en mettant des mots dessus, en admettant l’ampleur du désestre qui découlait de ses erreurs. Mais il avait craqué face à River, la pesante vérité qui lui tordait l’estomac chaque jour. Et une fois que les premières paroles avaient pris leur envol, une floppée d’autre sortirent comme si elles en mourraient d’envie depuis tout ce temps. Son coeur n’était pas plus léger, mais au moins se ne sentait-il plus aussi esseulé. “Mais... tu es sûr que c'est contre toi qu'elle agit ainsi ? Peut-être qu'elle a seulement besoin d'un peu d'espace, le temps de digérer les évènements, la situation…” Jamie secoua la tête négativement. Il avait déjà essayé tout ceci. Depuis un an qu’il s’effaçait et laissait Joanne respirer, réfléchir, et trop penser comme elle savait si bien le faire. “Je lui donne tout l’espace dont elle puisse rêver. Si elle va dans une autre pièce, je ne suis pas. Si elle ne veut pas parler, je ne force pas.” Il ne cherchait pas désespérant son regard comme un chien au refuge en quête d’une famille pour l’aimer. Il n’essayait pas de lui arracher des sourires à contrecoeur. Il voulait faire renaître de vrais moments de famille et de couple, mais il se sentait fui en permanence, perçu en pestiféré. “Tout ça, c'est des constats, mais elle a vraiment mentionné le divorce ? Loin de moi l'idée de te faire de faux espoirs mais, peut-être que tu y vas vite en conclusion je ne sais pas… Lui as-tu dit tout ça ?” Le brun soupira de dépit, et il ne doutait pas qu’une fois que River saurait tout, elle en ferait de même tant la situation semblait sans issue. “On s’en est parlé, oui, confessa-t-il. On a eu une grande discussion à ce sujet il y a quelques temps. On a mentionné le divorce. On ne veut pas faire mariner les enfants dans cette ambiance trop longtemps…” Ils s’étaient donné une date approximative pour faire le tour de la question. Leur maison toute neuve fraîchement sortie de terre dans la banlieue de Brisbane devait les accueillir pour la fin de l’année, mais Jamie ne s’imaginait pas ouvrir des cartons qui risquaient d’être remballés aussitôt. Plutôt tirer une croix sur leur projet et rêve commun que de risquer d’y vivre de mauvais souvenirs dès les premiers instants. Il ne restait qu’une maigre poignée de mois, de semaines, pour réfléchir à leur capacité à surmonter leur situation et réparer l’état actuel de leur relation. “Je pense que si elle avait été capable de me pardonner, elle le saurait depuis longtemps.” conclut-il avec un certain fatalisme. Etait-il pardonnable ? Certainement pas. Il n’avait même jamais eu l’audace d’espérer être pardonné. Est-ce que Joanne pouvait vivre avec lui en sachant ce qu’il avait fait ? Pouvait-elle le regarder dans les yeux et encore y voir un homme qu’elle aimait malgré tout ? Là encore, Jamie n’y mettait pas sa main à couper -ou alors celle où il portait son alliance, car telle était la chose en jeu.

Il réceptionna la cigarette que River lui tendit entre deux doigts et souffla un “merci”. Il emprunta le briquet de la journaliste pour l’allumer et fit de même avec celle qu’elle venait de porter à ses lèvres. “Il nous faudrait au moins une bouteille pour accompagner le tout.” L’idée était séduisante. Son thérapeute dirait tout le contraire. Depuis que l’affaire avec Mina avait éclaté, il tentait de le persuader d’allonger sa prescription de médicaments à chaque séance. Alors comme à chaque fois que la thérapie le contrariait, Jamie cessait de s’y rendre -ce qui n’était pas non plus une bonne idée. “Je ne peux pas être plus d’accord.” déclarait-il donc, et tant pis pour le thérapeute qui n’en saurait de toute manière rien du tout. “Il y a un bottle shop plus loin, on peut y prendre une bouteille de ce que tu veux et aller traîner sur un ponton à la marina.” Ils n’en étaient pas loin. L’anglais appréçiait la vue du port balnéaire, les bateaux à voile parkés les uns à côté des autres, dociles sur une houle calme. “Moins fancy que ton “gala des médias” mais la compagnie sera définitivement meilleure.” il ajouta avec un clin d’oeil complice. Ironiquement, River avait plus de chance de côtoyer des requins là-bas qu’au bord de l’eau.

LOONYWALTZ
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Message(#)if you were there, beware ft Jamie EmptyJeu 12 Nov - 16:41


if you were there, beware
⤜⤐⤞

Il a réponse à tout l’anglais, et elle ne le constate pas de manière péjorative. Il semble plus objectif que défaitiste, ce qu’il énumère semble avoir été retranscrit fidèlement, sans une once de jugement, sans plus que le potentiel reflet de ses émotions face à ce qu’il vivait dans son couple, des émotions qui semblaient parfaitement légitimes et le nouvel optimisme de River s’évaporait un peu plus à chaque mot prononcé par Jamie. Car elle le savait assez intelligent pour ne pas se voiler la face. Le fait qu’ils pensent à leurs enfants à cet instant lui parut noble. La trentenaire estimait ça normal, comme la moindre des choses, le devoir de tout bon parent, mais connaissait que trop bien ses propres torts pour admirer deux personnes qui savaient ne pas se laisser embourber dans leur égoïsme et leur conflit personnel, deux personnes qui savaient se rattacher à ce qui les entourait sans s’y oublier. Finalement, leur décision, qu’importe laquelle, n’avait pas d’incidences que sur eux, et cette responsabilité là leur permettrait d’avancer, d’une manière ou d’une autre bien que le chemin semblait se ternir.

Jamie saisit les perches que River tend, et la proposition presque adolescente qu’il lui fait l’amuse et l’apaise, là où c’était à lui d’être apaisé, mais ils semblent être de nouveau sur la même longueur d’ondes. Faisons ça. Pfff, tout lieu est fancy quand il y a Jamie. Elle se marre de son dicton moisi, presque ironique étant donné la situation, mais à volonté sincère, un fuck à tout le reste, aussi déraisonnable que ça puisse être. Leur défiance face à la bienséance ne date pas d’aujourd’hui, un peu plus un peu moins, tant que ça reste entre eux, ça n’a pas d’importance. J’aurais aimé avoir plus à te dire, avoir les bonnes paroles, les bons conseils. Dit-elle alors qu’elle reprend la route, afin de trouver une épicerie non loin du pont. Mais le mieux que je puisse faire c’est t’écouter. Tu me paraît particulièrement lucide, je n’ai aucun intérêt à tenter de te faire prendre des lanternes pour des vessies. Ils y arrivent, sortent de la voiture, River dans la boutique choisit une bouteille de vin, puis une autre, avant de demander des cigarettes en attrapant une barquette de tomates cerises à la volée. Je n’ai de toute manière aucun conseil de couple à donner à qui que ce soit. Et je te fais confiance, je sais juste que quoiqu’il arrive tu te relèveras.
Sur ces bonnes paroles, comme on dit, les deux adultes marchèrent en silence jusqu’au ponton avant de s’asseoir, l’un plus à l’aise que celle entravée par sa robe, et à cet instant, les conversations devinrent plus légères avant de s’approcher dangereusement de la philosophie de comptoir, au gré de leur taux d'alcoolémie.



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:l:
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