| nothing & nowhere (ginauden) |
| | (#)Lun 6 Juil - 21:42 | |
| Corvie est atroce. Il fait froid et gris en permanence, les vents violents nous forcent à faire dix pas vers l'arrière quand on veut seulement en faire un vers l'avant. L'auberge où on a loué une chambre pour le séjour est la seule du village, qu'on atteint entre deux ruelles glauques et une rue en dédale de bitume cassé, fendu, presque dangereux pour quiconque regarde ailleurs où il ne met pas les pieds. On a dû emprunter des manteaux à l'hôte de notre bed & breakfast parmi les objets perdus tellement les épaisseurs de vêtements d'Auden n'y font rien. Il ne fait jamais soleil, le ciel est nuageux jour comme nuit, les vagues sont glaciales et l'air sent le sel à nous sabler les narines à chaque expiration. Il pleut tout le temps et les gouttes font l'effet de lames de rasoir tant elles pincent sur les pauvres particules de peau qu'on laisse lâchement dévoilées au cas où le soleil se pointe le bout du nez. Les chats errants qui vivent sous la fenêtre de notre chambre se battent chaque nuit, on entend leurs mialeuements désespérément agressifs jusqu'à pas d'heures, rendant le sommeil presque impossible. Le café goûte l'eau de vaisselle et il n'y a que du gruau, du riz et des conserves d'haricots à manger à des kilomètres à la ronde. Corvie n'est qu'une longue rue agonisante, où l'impression de vivre dans un village fantôme nous choque à chaque fois qu'on décide d'aller prendre l'air, seule activité possible à faire ici si on veut éviter les allergies à la poussière que les rideaux d'où on loge nous provoquent dès qu'un coup de vent les secoue dans la salle commune.
Pourtant, je n'ai pas été aussi heureuse depuis longtemps.
« Ils disent que c'est impressionnant! » pour eux, tout doit l'être en l'état. « Comme c'est qu'une fois par mois, y'en a des tas et ils arrivent d'un coup d'un seul, à un moment y'a rien et puis après y'a tout. » les bateaux de livraison, les cargaisons de nourriture et de provisions variées dont ont besoin les gens de la côte pour survivre. C'est ce soir et déjà, on voit la maigre portion d'habitants du village se rassembler sur les plages de galets noirs bordant la seule rue praticable. C'est certainement stupide de s'émerveiller pour si peu, n'en reste que le sourire qui est né sur mes lèvres ne s'en déloge pas, il y reste et il tient bon, les étoiles dans mes yeux prenant le relais la seconde d'après. « J'ai même entendu dire que des fois les marins laissaient les gens fouiller dans les cargaisons avant de les livrer au magasin général. » les détails, toujours, murmurés à son oreille comme un nouveau secret duquel on partage le poids, parmi tous les autres. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Jeu 9 Juil - 10:51 | |
| Cette ville est sûrement le pire endroit sur Terre. J’en déteste chaque centimètre carré autant que chaque habitant. Le réseau est inexistant et la météo n’en fait qu’à sa tête. On a l’air de pantins perdus au bout du monde, sortes d’expérience anthropologique menée par des puissances supérieures (desquelles je ne fais étrangement pas parti et c’est là tout le drame de la chose). Tout est nul ici, en somme, et pourtant il faudra me tirer par le colback pour que j’en reparte. Personne ne dicte la vie de la McGrath.
« Ils disent que c'est impressionnant! » Je ne réagis pas, moi qui ai rapidement appris à douter de tout ce que pourraient dire les habitants ici. Ils s’extasient d’un rien et ils mangent de la merde et rien que pour cet argument et celui là seul, l’Italie me manque. On peut au moins compter sur leur discrétion et leur générosité et à vrai dire c’est tout ce dont on a besoin, comme si on était réellement deux exilés politiques qui n’avaient pas même le droit d’exister. Je continue à dire que Aberdeen aurait été moins pire mais au moins à Corvie, je peux lui dérober un sourire au milieu des diverses averses. « Comme c'est qu'une fois par mois, y'en a des tas et ils arrivent d'un coup d'un seul, à un moment y'a rien et puis après y'a tout. » J’hoche doucement la tête et fait les gros yeux, faussement intéressé à mon tour par le va et vient tant humain que de marchandises. Passionnant, en effet. La seule chose que j’observe réellement reste son sourire à elle que je surveille du coin de l’oeil, certes étouffant mais pas au moins de me placer face à elle pour vérifier qu’elle est heureuse ou, en tout cas, qu’elle est un peu moins triste. Je suis prêt à prendre tout ce qu’elle pourrait m’offrir, là. « J'ai même entendu dire que des fois les marins laissaient les gens fouiller dans les cargaisons avant de les livrer au magasin général. » Elle s’intéresse vraiment aux bateaux tout comme elle s’intéresse à tout le reste, Ginny. Tout comme moi je ne m’intéresse à rien pour le moment si ce n’est elle, bien incapable de trouver quoi que ce soit d’autre inspirant en ces lieux si ce ne sont quelques objets hantés et autres antiquités. Je laisse ça aux Warren avec joie, profitant plutôt qu’elle s’approche me murmurer les derniers mots pour tourner la tête au dernier moment et lui voler un énième baiser et un moment avec. A cet instant, un sourire naît aussi sur mes lèvres amusées et pourtant gercées par le temps qui n’a rien à voir avec l’Italie ni même l’Australie. Ça ressemble bien plus à un des cercles de l’Enfer, ici. “Hyper impressionnant, ouais.” Je m’amuse et me moque, susurre contre ses lèvres alors que mes mains se sont placées près de sa mâchoire, sale habitude que j’ai de toujours vouloir garder un contact physique avec elle pour vérifier qu’elle est toujours là et que ce n’est ni un rêve ni un cauchemar. “Mais est ce que c’est plus ou moins impressionnant que le fait que je t’aime ?” “Est ce que c’est plus ou moins impressionnant que personne ne soit mort à cause d’une indigestion alimentaire ?” “Est ce que c’est plus impressionnant que le fait que j’ai envie de te dessiner, avec tes cheveux qui frisent comme un Caniche et tes habits du siècle dernier ?” “T’es sûre que ça te gratte pas, d’ailleurs, ce truc ?” J’enfouis les faits les plus importants au milieu de mes blagues de merde et lui laisse encore toute la latitude d’observer le spectacle derrière moi parce que je ne risque pas de l’empêcher de s’y rendre si tel est son désir. |
| | | | (#)Jeu 16 Juil - 0:59 | |
| Il se moque et il fait exprès, il sait faire que ça. “Hyper impressionnant, ouais.” je sens son rire s'étouffer contre mes lèvres quand les miennes se laissent guérir d'un nouveau sourire depuis qu'on est arrivés ici. L'endroit est horrible et la météo avec, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai serré les dents pendant une balade à pieds dehors tant le vent me gelait jusqu'aux os, tant je voulais continuer de marcher pourtant. Mais Corvie c'est notre petit paradis glauque à nous, c'est l'endroit où personne ne pourra jamais nous trouver parce que personne ne voudra même jamais venir ici nous chercher. On a enfin - et momentanément - retrouvé notre liberté.
“Mais est ce que c’est plus ou moins impressionnant que le fait que je t’aime ?” “Est ce que c’est plus ou moins impressionnant que personne ne soit mort à cause d’une indigestion alimentaire ?” “Est ce que c’est plus impressionnant que le fait que j’ai envie de te dessiner, avec tes cheveux qui frisent comme un Caniche et tes habits du siècle dernier ?” “T’es sûre que ça te gratte pas, d’ailleurs, ce truc ?”
Oh, Auden.
Il inspire à nouveau, se dégage de mon visage strictement pour en embrasser la ligne définie de ma mâchoire un peu plus osseuse depuis des semaines déjà. Par la fenêtre, je les vois les bateaux, ou du moins je les discerne, ils sont tous alignés au loin et ils sont immenses et ils sont impressionnants et pourtant c'est encore et toujours entre ses bras que je ne bouge pas du moindre millimètre.
Ma silhouette se hisse à sa hauteur maintenant, quand mes mains, les fourbes et les glacées, ont trouvé une place de choix sous ses dix mille épaisseurs de vêtements, les seuls qui lui restent parce qu'il les a enfilés avant que je puisse les lui voler.
« Ça gratte c'est l'enfer des vêtements de la Renaissance je sais pas pourquoi je me fais subir ça. » « Si tu me dessines je te prends en photo on s'en sort comme ça ou on s'en sort pas du tout. » « C'est pas si mal le gruau en vrai, t'ajoutes des fruits et du chocolat et des guimauves et voilà, y'a plus aucun problème. »
Si ses mots ont été noyés entre eux, les miens font pareil. J'ai l'impression qu'on a tout le temps du monde, même impression qui la seconde d'après est reléguée en aparté pour me rappeler que non, absolument pas, on n'aura rien, plus rien, à la seconde où on partira d'ici. « Ce qui est le plus impressionnant, c'est pas que je t'aime et c'est pas que tu m'aimes, mais c'est que personne n'a encore tué l'autre à force de donner des coups de coudes et de genoux durant la nuit. » alors c'est à son oreille que je finis ma course, mes baisers qui s'y rendent au même titre que mes mots. Des confessions qui n'en ont que le nom, tellement il sait tout ça, déjà. Tellement j'ai besoin de me l'entendre dire, besoin de me l'entendre lui dire, aussi.
Et j'ai pas besoin de sortir, finalement. « On les voit d'ici. » les navires, ceux que mes iris suivent, ceux que je peux voir maintenant que j'appuie mon menton contre son épaule, que ma silhouette est toujours lovée contre la sienne, ses bras dans mon dos comme seul et unique support nécessaire, vital. « Je pense que je commence à avoir un rhume en plus. » et je pense que je mens aussi, quand tout va bien, quand il n'y a pas le moindre rhume en vue, mais que l'excuse serait parfaite pour qu'on change de plans encore et toujours, éternellement. « Atchoum. » je pouffe de rire, feint un éternuement parlé, la pire des gamines qui a laissé son monde entier ailleurs en posant le pied ici. En posant à nouveau mes lèvres sur les siennes. |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mar 28 Juil - 16:53 | |
| Ses mains sont glacées mais les mots qu’elle articule m’empêchent de trop y penser et de ressortir une des milliers d’idées que j’ai de déjà prêtes dans un coin de mon cerveau pour la tuer sans laisser de traces. Au lieu de ça je me contente de la détester et c’est déjà un effort assez soutenu, raison pour laquelle je n’en ferai sans doute plus aucun autre avant dix bonnes années, au moins.
« Ça gratte c'est l'enfer des vêtements de la Renaissance je sais pas pourquoi je me fais subir ça. » “Ils sont dans le même style de mémé que tu portes d’habitude, t’y as vue que du feu.” « Si tu me dessines je te prends en photo on s'en sort comme ça ou on s'en sort pas du tout. » “Trop tard, j’ai demandé en premier, va falloir attendre ton tour.” « C'est pas si mal le gruau en vrai, t'ajoutes des fruits et du chocolat et des guimauves et voilà, y'a plus aucun problème. » “Un peu d’arsenic aussi et le tour est joué.” « Ce qui est le plus impressionnant, c'est pas que je t'aime et c'est pas que tu m'aimes, mais c'est que personne n'a encore tué l'autre à force de donner des coups de coudes et de genoux durant la nuit. »
Je lui accorde douloureusement le dernier point de cette manche parce qu’elle comme moi on sait très bien qu’on ne fait que gagner du temps, encore et toujours. On cherche à s’extraire du monde sans ne jamais y arriver, on cherche à ne subsister qu’à deux alors qu’ils ne cessent de vouloir nous lier à un groupe, une famille, une nation. Elle, surtout. Ballottée d’endroits en endroits, incapable de choisir le futur dont elle voudrait pour la propre chair de sa chair. Je fais au mieux pour apporter mon aide à défaut de pouvoir mettre un coup de pied dans la fourmilière, trop apeuré de ne pas pouvoir prévoir toutes les conséquences que mes gestes pourraient avoir sur elle. A défaut de pouvoir changer son futur alors j’essaye au mieux d’être présent pour elle aujourd’hui et lui faire penser à autre chose, laissant mes lèvres redécouvrir chaque parcelle de son épiderme lorsqu’elle n’en fait pas de même avec les siennes. Je ne doute pas, pourtant, qu’elle soit celle que je connaisse le mieux en ce monde et que l’inverse soit tout aussi vrai. Après tout, on n’est plus à un mensonge près j’imagine.
« On les voit d'ici. » Ses yeux ont divagué ailleurs mais les miens ne prennent pas même le temps de faire semblant alors qu’elle sait déjà que je n’en ai rien à faire des bateaux, des oiseaux, de la nourriture ou même de toutes les sortes d’araignées qui ont pu nous piquer dans la nuit sans qu’on ne le sente. Mes doigts remontent dans sa chevelure sans un mot, ils s’occupent de démêler chaque mèche une à une, ils tentent d’être présents à en être étouffants comme si ça allait pouvoir combler des mois d’absence. Le vent défait tout mon travail et pour une fois je ne m’en plains pas, le recommençant la seconde qui suit sans même n’ajouter un mot. « Je pense que je commence à avoir un rhume en plus. » Je pourrais prendre sa température du dos de la main, je pourrais lui dire qu’elle a besoin de reprendre le soleil, je pourrais lui dire qu’elle doit retourner chez elle pour des soins d’urgence et que le seul chez elle que je connais, justement, c’est Brisbane. Ce ne serait qu’enfoncer une fois de plus le couteau dans une plaie déjà béante et suintante, je me contente donc d’un regard faussement dégoûté quand elle éternue de la façon la moins crédible qui soit. « Atchoum. » Je repousse ses lèvres des miennes dans un sourire, bien incapable de garder mon sérieux. “Imagine si c’est contagieux.” J’extrapole et j’exagère, elle a commencé un jeu et je ne fais finalement que le suivre. “C’est dommage, en plus, moi qui voulais aller voir le phare.” Comme à Cooktown, comme avant. Cette fois ci on ne monte pas au sommet et tout ira bien, elle a appris à me connaître et j’ai appris à m’ouvrir. On ne se battra sans doute pas pour savoir qui prendra le plus beau cliché mais au moins cela permet de s’occuper en attendant un retour que personne ne désire. “Si c’était une tentative pour que je te donne un pull de plus, tu vas davantage devoir être à l’article de la mort.” J’annonce et la défie en même temps, fort peu troublé par son éternuement de gamine alors que je la sais capable d’être bien plus imaginative lorsqu’elle le désire. “C’est pas grave, au pire, j’ai toujours rêvé de voir des inconnus à l’accent immonde radouber toute la journée. Un rêve de gosse, en somme.” Après la raie du plombier, on a une belle vue sur celle des radoubeurs. Quelle belle journée que voilà.
Je passe un bras autour de ses épaules frêles que les différentes couches de vêtements n’arrivent pas à cacher et m’amuse en plaçant ma main devant sa bouche à chaque fois qu’elle semble désirer parler. Ce n’est qu’au bout de quelques pas à peine qu’une idée me vient et comme tout adulte censé, je ne prends pas le temps de peser le pour et le contre. “Tu voudrais un chien ? T’en aurais le droit ?” Au moins elle ne serait jamais seule et je sais qu’elle en prendrait grand soin. Noah à son tour serait heureux de grandir avec un ami et j’imagine que si elle ne précise pas la provenance de l’animal, personne ne voudra le jeter au bûcher. |
| | | | (#)Mar 28 Juil - 17:22 | |
| “Imagine si c’est contagieux.” « Tu vas être l’enfer à soigner. » “C’est dommage, en plus, moi qui voulais aller voir le phare.” « Je suis guérie, promis, promis. » “Si c’était une tentative pour que je te donne un pull de plus, tu vas davantage devoir être à l’article de la mort.” « C’est moins fun quand tu autorises le vol. »
Et là, juste là. Il n’y a rien de spécial, il n’y a rien de différent. Il y a juste lui, il y a juste moi, mais je jure que pendant une seconde c’est la seule chose qui compte. Pendant une fraction de seconde j’ai oublié complètement le reste du monde, les responsabilités qui viennent avec, les démons qui sont toujours sur le pas de la porte. J’ai oublié l’univers en entier pour l’embrasser, pour rire de ses idioties, pour y ajouter les miennes. Pendant une fraction de seconde, on est que Auden et que Ginny, rien d’autre. Et ça me suffit, trop pour que mes lèvres lâchent les siennes. Je reste encore bien peu consciente et le plus volontairement du monde de toutes les complications que ces quelques jours à n’être que nous risquent d’apporter comme dommages collatéraux.
“C’est pas grave, au pire, j’ai toujours rêvé de voir des inconnus à l’accent immonde radouber toute la journée. Un rêve de gosse, en somme.” « T'es dégoûtant et la prochaine fois on part dans un monastère à la jouer façon anachorète avec les moines. » si prochaine fois il y a, un jour.
Son bras se love autour de mes épaules, ma main trouve la sienne dans une chorégraphie qui n’a rien d’autorisé nulle part mais qui pourtant est aussi maîtrisée qu’elle en est naturelle. “Tu voudrais un chien ? T’en aurais le droit ?” je creuse une place pour ma tête contre sa nuque, mordille le bout de son index à défaut d’avoir les bons mots, d’avoir la bonne réponse. Dans une autre vie, le chien, on l’aurait adopté à deux, on aurait surpris notre fils avec à deux, aussi. Dans une autre vie à laquelle je n’aurai jamais droit. « Oui. Je sais pas. Je veux pas penser à là-bas. » ma voix est douce quand mes mots piquent, pincent, bien plus que je ne l’aurais cru. Oui je veux. Si j’ai le droit, ça, je sais pas.
Mais de son idée j’y ajoute la mienne. « Un bébé, pour que Noah puisse grandir avec lui. » je pense, je cogite, je grapille des miettes et des détails, mes pas se sont depuis longtemps adaptés aux siens. « Et si c’est le mien j’ai le droit de véto sur son prénom. » parce que je sais qu’il insistera pour qu’on l’appelle Auden II, Auden junior, Auden roi et maître du monde et autres synonymes. « Et je pense qu’il faudrait pas qu’il perde trop de poils parce que Matt est peut-être allergique et - » s’ils suivaient les siens à la trace, mes pas ralentissent déjà et d’office, mes yeux maintenant braqués sur autre chose que sur son profil. Sur un point bien devant, bien agité, bien ébouriffé aussi. « Okay oublie tout, tout, tout ce que j’ai dit, si je veux un chien je veux celui-là. » ma main libre qui remonte, l’index pointant la boule de poils d'une poignée de mois déjà qui s’obstine à gratter le sol vigoureusement, à la recherche de quelque chose à grignoter quand lui-même semble n’avoir que la peau et les noeuds sur les os.
La seconde d’après c’est dans un rire que je quitte Auden rien que pour oser approcher le canin délaissé.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
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cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mar 28 Juil - 21:26 | |
| Les questions étaient maladroites et n’auraient pas dues être, pas alors que je connais déjà la réponse et que je la déteste aussi. Bien sûr qu’elle voudrait un chien, c’est Ginny. Bien sûr que non elle n’en aurait jamais le droit, parce que justement, c’est Ginny. Elle est toujours pieds et poings liés dans la vie et ce peu importe ce qu’elle désire faire, du moindre pas en avant au mot de trop. Désolé, je serre un peu plus son cou contre le mien et garde mon nez posé dans sa chevelure. Je me moque de ce qu’ils peuvent bien radouber, maintenant. « Oui. Je sais pas. Je veux pas penser à là-bas. » Je sais Ginny, je sais. On se disputait et on parlait trop fort, on se moquait et on était des enfants. Soudainement, on redevient des adultes tristes que la vie a blessé. Elle bien plus que moi, malheureusement. Si j’avais pu échanger mon rôle avec le sien, je l’aurais fait. A la première seconde, sans ne jamais hésiter. J’espère qu’elle le sait, au delà de mes blagues de merde et de tout le reste.
« Un bébé, pour que Noah puisse grandir avec lui. » Je souris aussi tendrement que tristement. Elle n’en saura rien, elle n’en verra rien non plus et si elle peut sentir ma joue glisser contre son crâne, je lui dirai seulement que je visais où cracher dans ses cheveux. Elle saura que je mens et on passera à autre chose, parce qu’on sait mieux faire ça plutôt que toute autre chose en ce monde. « Et si c’est le mien j’ai le droit de véto sur son prénom. » “Hors de question. Mon ton est froid et pourtant je ne fais que sourire un peu plus encore. « Et je pense qu’il faudrait pas qu’il perde trop de poils parce que Matt est peut-être allergique et - » Pourtant quand elle parle de son frère, j’arrête de sourire. Tout est de sa faute à lui et pourtant elle continue de penser à son bien être alors que justement, tout ce dont je rêve est un chien aux poils immenses qu’il ne cesserait de perdre tout au long de l’année. Ce serait peut être une raison suffisante pour qu’il laisse Ginny respirer, enfin. “Ouais, ouais.” J’articule enfin, mon timbre de voix que je ne cherche pas à masquer alors qu’il prouve mon très faible manque d’intérêt pour le problème soulevé. Matt n’est pas mon problème - ou si, justement, il n’est que ça.
« Okay oublie tout, tout, tout ce que j’ai dit, si je veux un chien je veux celui-là. » Et merde. Je parlais d’adopter un chiot mais je ne parlais pas pour tout de suite, j’avais prévu un laps de temps suffisant pour la convaincre de l’appeler Auden II et là je parie que tout mon plan vient de tomber à l’eau en même temps que mes espoirs pour une fin de séjour calme dans ce trou paumé. La brune est déjà partie, ne reste d’elle que les cheveux qui se sont arrachés entre mes doigts et son parfum, pas si vieux jeu qu’on pourrait le croire. Elle cache la boule de poils mais je parie déjà que l’animal tiendra dans une main et qu’il sera aussi squelettique que vigoureux. Un petit guerrier à l’article de la mort, je ne la vois pas craquer sur un autre type d’animal, de toute façon.
J’esquisse un sourire derrière elle alors qu’elle monopolise déjà toute l’attention de l’animal mais prépare ma tête bougonne, juste au cas où elle en venait à tourner soudainement la tête sans prévenir. “Il a peut être la rage, fais gaffe.” J’en sais rien et vous non plus - on est jamais trop prudent et Noah trop jeune pour perdre sa mère. “Il te mord, là. Imagine c’est un chien dangereux. Imagine qu’il morde Noah, après.” Ok, apparemment ça la chatouille plus qu’autre chose mais on sait jamais. “Tu le ramènes nulle part tant qu’il a pas vu un veto. Et pas de prénom avant ça non plus.” Si c’est lui qu’elle veut alors c’est lui qu’elle aura, bien sûr. Je souhaite simplement m’assurer qu’il est en bonne santé avant toute chose et après ça, il pourra remplir son rôle de meilleur ami de l’homme sans que je ne m’y oppose un seul instant. Pour le moment encore, elle seule reste ma priorité et ça passe par une attitude de vieux con à laquelle elle est plus qu’habituée. |
| | | | (#)Mar 4 Aoû - 15:15 | |
| Le monde s'est enfin arrêté de tourner. C'était pas facile, de mettre en berne tout ce qui m'attend à la maison, cet endroit qui n'en a que le nom. C'était ardu d'oublier qu'à chaque fois où ses lèvres quittent les miennes viennent ensuite les lots de remords et de regrets, de culpabilité et de doutes que jamais sa présence n'aurait dû impliquer. Auden est la maison, la vraie. Auden est le seul point d'ancrage qu'il me reste, aussi chambranlants pouvons-nous être tous les deux et pas seulement parce que je grimpe sur ses pieds pour l'embêter et le forcer à me déplacer au mieux dans la ruelle qu'on a investis. Auden a toujours été capable de me rassurer même si jamais je n'aurais égoïstement accepté qu'il prenne le rôle de s'occuper de moi. Aujourd'hui encore, c'est son tour à lui seul de ramasser des morceaux éclatés qui ont été si souvent cassés que j'ignore si un jour ils arriveront vraiment à être réparés.
“Il a peut être la rage, fais gaffe.” « Il a pas la rage. » “Il te mord, là. Imagine c’est un chien dangereux. Imagine qu’il morde Noah, après.” « Il me mord pas. » “Tu le ramènes nulle part tant qu’il a pas vu un veto. Et pas de prénom avant ça non plus.” « Mais Monsieur Pierre-Papier-Ciseau ça lui va tellement bien! »
Le monde s'est arrêté et mon monde maintenant ne me mord pas. Mon monde n'a pas la rage et mon monde a la couleur du papier, a le poil plein de petites pierres collées que je tente de retirer avec toute la douceur dont je suis capable. Et mon monde aurait bien besoin d'un petit coup de ciseaux dans la frange pour avoir un minimum l'air d'être un chiot de bonne famille. La nôtre.
*** Il n'a pas vu de véto et il a déjà quinze prénoms différents quand je ressers les pans de ma veste du Moyen-Âge autour de la petite boule de poils, d'amour, de bave et de griffes qui est cachée illégalement contre mon torse. C'est le pire plan et c'est probablement pour ça qu'on le suit à la lettre, quand le boulot d'Auden est de surveiller que la dame à la réception du airbnb louche et poussiéreux où on passe notre séjour ne nous voit pas entrer ici un animal qui n'est pas l'un de ses chats mal léchés toujours prêts à nous voler notre âme d'un coup d'oeil un seul.
« Elle sait, c'est sûr qu'elle sait. » que je m'entends murmurer, exagérément terrifiée, quand masquent mes secrets les escaliers qui craquent bruyamment du rez-de-chaussée à notre chambre avec vue sur la mer (la seule de l'endroit, celle qui était encore libre quand on est arrivés parce qu'apparemment elle est hantée). « Agis normalement. » et moi, j'ai absolument aucune fibre en mon corps qui est normale. La première chose logique à laquelle je pense est de couvrir Monsieur PPC de bisous à peine voilés, sentant brûler sur ma nuque les yeux perçants de la dame qui s'est maintenant levée pour nous suivre à l'étage.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23730 POINTS : 270 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 29/05/2019 | (#)Mer 5 Aoû - 20:50 | |
| Son ventre est gibbeux est ce n’est pas la faute à l’enfant qu’elle a déjà fait naître mais bien à un chien que j’ai stipulé ne pas vouloir garder sans que mon avis ne compte aucunement. Vous connaissez pire que Monsieur Pierre-Papier-Ciseau, vous, comme nom de chiot ? Pas moi. Le pire étant que, bien sûr, je n’ai encore une fois absolument pas eu mon mot à dire. Tout ce que j’ai fait s’est résumé à lever les yeux au ciel tout en priant un instant pouvoir échanger ma place avec les marins, simplement pour leur laisser entre les mains cette espèce de machine à problèmes ambulante. Après tout, ils auraient peut être besoin d’un peintre pour radouber les coques des bateaux, non ? Moi, je trouve que si. C’est une idée qui mériterait qu’on s’y attarde. Qui l’aurait mérité, en tout cas, si je n’avais pas fini par céder en expirant une nouvelle fois face à la bonace. Soit, accueillons ce chien qui doit avoir tant la rage qu’un millier de puces. “Pas sur le lit.” Fût mon dernier ordre à son encontre. Ordre que, bien sûr, elle ne suivra jamais.
« Elle sait, c'est sûr qu'elle sait. » Elle murmure et moi je m'agace déjà, sifflant un “Shhht.” qui n’a rien de discret, aussi peu que le chiot qu’elle cache sous sa veste du siècle dernier. On ressemble à des prêtres bizarres venus se retirer dans leur thébaïde, sauf que nous on ne cherche pas à prier mais seulement à s’enfuir. Cette île est notre cage dorée et l’espèce de Gollum qui nous sert de logeuse … notre geôlier. Notre geôlier fort peu crédible, certes, mais n’en reste pas moins qu’il garde son titre. Elle a le droit de vie ou de mort sur nous et même si j’exagère à peine, on sait tous les deux que sans cette chambre louée sur le bord de la mer, on ne devient plus rien. Sans cette chambre c’est un retour à la case départ, synonyme de prison. « Agis normalement. » “Toi d’abord.” Pourtant de nous deux elle est la seule à disposer du monstre à quatre pattes et c’est donc finalement moi qui me dévoue au dernier moment pour faire volte face le temps que Ginny gravisse les dernières marches. La logeuse est aussi hideuse qu’elle est notre sauveuse et moi je lui tends le plus grand et le plus beaux des sourires hypocrites qui soient, mon cerveau fonctionnant bien plus vite qu’il ne le devrait pour trouver n’importe quelle excuse de merde faisant l’affaire. “Madame Stuart, c’est votre fille que j’ai vu ce matin qui arrosait les fleurs ? Quelle déesse, vous me la présenteriez ?” C’était Gollum Junior, ne vous méprenez pas. Je sais pourtant qu’elle nous déteste sûrement autant qu’on la déteste aussi et je compte sur ce sentiment de dégoût pour lui faire oublier l’absence totale de discrétion dans les fibres du corps de la brune.
Comme seule réponse, elle souffle à son tour au moins presque aussi fort que je le fais après chaque nouvelle idée de Ginny. Une fois le danger évité, je gravis les marches quatre à quatre pour mieux refermer la porte à double tours derrière moi et embrasser la brune après lui avoir partagé un sourire de conquérant. “Je te hais.” A d’autres. |
| | | | | | | | nothing & nowhere (ginauden) |
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