C’est une journée chargée qui venait de s’achever. En partie. Elle n’était pas encore finie mais ce qui allait suivre, allait être une véritable partie de plaisir. J’avais passé ma journée entre ma maison d’édition, la librairie State Liberty et les locaux du journal dans lequel je travaillais. Aujourd’hui, c’était moi la vedette. Mon livre sortait enfin. Une réunion avait eu lieu d’abord avec ma maison d’édition, où nous avons parlé un peu marketing. Ils m’ont notamment conseillé de me mettre en avant sur les réseaux sociaux et de donner rendez-vous aux curieux à la librairie où je poserais devant le stand où se trouverait mon premier roman. C’est une heure plus tard donc que j’entrais dans celle-ci, fit quelques photos et répondit aux questions de mes collègues du Brisbane Times, qui voulait absolument faire un article sur moi dans l’édition du lendemain. Ce jour là était enfin arrivé et j’étais tellement heureuse que la journée me semblait passer à une allure folle. Ce n’était que le premier jour, j’avais une séance de dédicace de prévu ce weekend et si les ventes se passaient bien, j’irai peut-être en faire la promotion dans des librairies d’autres villes du pays (Sydney notamment).
C’est donc vers dix-huit heures passées que je rentrais dans l’appartement que je partageais avec mon meilleur ami Knox. Ce soir, nous avions décidé d’organiser pour l’occasion une grosse fête sur le rooftop de la résidence (c’était d’ailleurs monnaie courante chez nous d’organiser ce genre d’événements avec des amis). Knox devait se charger de toute l’organisation. Mais lorsque j’entra dans l’appartement, celui-ci semblait absent. Je partais alors me préparer. Après une bonne douche, je sortais en serviette de la salle de bain pour me prendre un verre d’eau dans le frigo, restons soft pour le moment. La porte s’ouvra alors : « Ah tu es là ! Alors qu’est-ce que tu as prévu ? » fis-je en fouillant les sacs que Knox venait de déposer sur le comptoir de la cuisine : « Des bonbons ? Tu sais que je n’ai plus huit ans. T’as pris une piñata aussi en forme de licorne ? ».
5h30. C’est l’heure que ma montre affiche lorsque je mets enfin le pied hors de la boite de nuit ou je travaille. La soirée a été bien rempli et j’ai dû animer la musique jusqu’à 4h30, heure à laquelle a fermé la boite. Je dois bien avouer que je suis fatigué, que j’irais bien dormir avant de commencer à organiser la fête que Mia et moi organisions chez nous, mais je n’ai pourtant pas envie de rentrer tout de suite. Je passe rapidement par l’appartement, sans réveiller Mia, j’attrape ma planche de surf et je me rends à la plage. Aux petites heures du matin, il n’y a souvent pas grand monde, juste quelques surfeurs qui, comme moi, veulent se perdre dans les vagues et profiter du lever du soleil. Surfer le matin, c’est ce qu’il y a de mieux, ce sont les meilleures vagues et les meilleurs moments. Il ne faut que quelques minutes pour enfiler ma combinaison, cirer ma planche et me lancer dans l’eau. Elle est fraîche et cela me fait un bien fou après la nuit que je viens de passer.
J’ai passé de longues heures à surfer avant de rentrer à l’appartement. Une douche rapide et je me suis couché pour quelques heures avant de partir faire quelques courses pour la fête de ce soir. Mia ne m’a pas vraiment donné de thème, ou d’idées précises sur ce qu’elle à envie de manger, alors je prends ce qui me fait envie. Je vais tout payer, repart vers la voiture et passe à nouveau la porte de l’appartement sur les coups de dix-heures trente, me doutant que Mia doit être rentrée du travail. « Ah tu es là ! Alors qu’est-ce que tu as prévu ? » Je vais vers la cuisine pour déposer tous les sachets de courses. « J’ai pris un peu de tout. Il faut que j’aille cherche l’alcool dans le coffre de la voiture. » Oui parce qu’une fête sans alcool, pour moi ce n’est pas une fête. « Des bonbons ? Tu sais que je n’ai plus huit ans. T’as pris une piñata aussi en forme de licorne ? » Je lève les yeux au ciel et viens déposer un baiser sur son front. Je prends alors une voix plus aigüe pour imiter ma meilleure amie. « Merci Knox d’avoir fait les courses, tu es le meilleur Knox. » Je commence à ranger les courses. « Et tu sais bien que j’ai besoin de ma dose de sucre. Si tu n’en veux pas, t’es pas obligé d’en manger. Ca en fera plus pour moi. » Les bonbons j’aime bien ca, de temps en temps. Quand je suis high, c’est souvent que je me retrouve à en manger des tonnes.
Knox et moi avions un rythme quotidien totalement opposé. Il travaillait la nuit en tant que DJ, quant à moi je bossais dans un journal et donc vivait le jour. Nous avions beau vivre ensemble depuis trois ans maintenant, il nous arrivait de ne pas nous voir pendant plusieurs jours. Juste nous nous croisions dans la cuisine. Un entrait, l’autre partait au boulot. Mais, nous nous accordions toujours des moments ensemble, surtout lorsqu’il s’agissait de faire la fête. Bon pas que, ne pensez pas que nous passons notre vie à faire ça (uhm, pas que ça du moins). Non, nous pouvions décider sur un coup de tête de partir surfer à la première heure car nous n’arrivons pas à dormir, comme faire des soirées devant Netflix à nous empiffrer de pop-corn, aller se promener le soir car un des deux a vraiment besoin d’une bouffée d’oxygène. Bref, quoi qu’il en soit, Knox & moi étions indissociables. Et cela depuis notre plus tendre enfance. Envisager notre vie l’un sans l’autre ? Impossible pour moi en tout cas. Oui, nous avions déjà vécu loin l’un de l’autre mais nous restions toujours en contact d’une quelconque manière qu’il soit.
Je savais que je pouvais accorder une confiance aveugle à Knox. Je le taquinais pour les bonbons mais je savais qu’il aurait pensé à tout. Puis il me connaissait assez pour connaitre mes goûts : « Je descends avec toi pour l’alcool si besoin ». Sauf que je suis un peu en serviette de bain. J’avais une chance sur deux de rencontrer quelqu’un dans l’ascenseur et dans le parking souterrain cela dit. Uhm, tentant comme défi. « Ça va, tu veux une médaille aussi ? Attends, refais ton entrée je vais dérouler le tapis rouge et m’agenouillais devant toi même si ça devrait être plutôt l'inverse. C'est MOI la célébrité today! ». Je lui sortis la langue alors avant d’ouvrir le paquet de bonbons que je venais de prendre et en fourra un dans ma bouche : « Tu rêves, j’aime trop le sucre pour te laisser ce plaisir pour toi tout seul. Réflexe ! » Je lui envoyais alors un bonbon pour voir s’il allait avoir le réflexe d’ouvrir la bouche et l’attraper. Une habitude depuis qu’on était gamin. J’en pris un autre dans ma bouche tout en disant : « Ch’ai vu que tu ach été chsurfer che matin ! Ch’était chouette ? ». Je reposais le paquet sur l’îlot central et m’asseyait sur celui-ci face à Knox.
Mia et moi sommes des pros de la fête, entre nous deux en général on peut être sûr qu’il y aura toujours de quoi passer du bon temps. Avoir des soirées organisées chez nous n’est pas quelque chose d’anormal, nous le faisons assez souvent, et nous avons d’ailleurs plutôt une bonne réputation pour cela. Nous sommes tous les deux relativement fêtard, même si Mia c’est pas mal calmé par rapport à moi et faire la fête jusqu’au bout de la nuit ca nous connaît pas mal. Ce soir nous n’avons cependant pas organisé quelque chose d’immense, juste quelques potes, une bonne grosse dizaine de personnes il me semble. J’ai donc acheté ce qu’il faut, prenant aussi des bonbons parce que j’en ai envie et cela ne manque d’ailleurs pas de faire rire ma meilleure amie. Je sais qu’elle se moque mais qu’au final elle sera sûrement la première à mettre la main dedans pour en manger, je connais la blonde par cœur. « Je descends avec toi pour l’alcool si besoin. » Je regarde ma meilleure amie de haut en bas alors qu’elle est vêtue d’une simple serviette autour d’elle, avant de rire un peu. « Dans cette tenue-là ? Je suis sûr que le voisin qui flashe sur toi serait ravi remarque. » Je ris à nouveau. « Non t’en fait pas, je vais m’en charger. » Je lui adresse un sourire, avant de me moquer à nouveau un peu d’elle, c’est comme ca que notre amitié fonctionne. « Ça va, tu veux une médaille aussi ? Attends, refais ton entrée je vais dérouler le tapis rouge et m’agenouillais devant toi-même si ça devrait être plutôt l'inverse. C'est MOI la célébrité today! » Je lève les yeux au ciel en riant avant de lui tirer la langue.
« Tu rêves, j’aime trop le sucre pour te laisser ce plaisir pour toi tout seul. Réflexe ! » qu’elle me dit en me lançant un paquet de bonbons que je rattrape à une main. Je lui adresse un sourire. « Je suis un pro, tu devrais le savoir. » Puis elle me demande ce que j’ai fait de ma journée et je lui parle de ma matinée surf. Mia sait que le surf c’est un peu une thérapie pour moi, que je suis né pour vivre dans l’océan sur une planche. « Ch’ai vu que tu ach été chsurfer che matin ! Ch’était chouette ? » « Ouais, c’était cool. J’avais besoin de me rafraîchir un peu la tête. » Il faut croire que le fait que mon frère ai quitté la ville a eu plus d’impact sur moi que ce que je pensais. Mia est l’une de très rare personne avec qui j’arrive à m’ouvrir, avec qui j’arrive à me confier un peu et des fois je sais qu’il n’y a même pas besoin de mots pour qu’elle le comprenne. « Et toi, ta journée ? »
Il est vrai que, contrairement à Knox, je m’étais calmé au niveau des soirées. Enfin disons que ce n’était plus comme à mes seize ans où j’avais été vraiment touché le fond au point d’avoir fait un coma éthylique. Knox était là et s’en souvenait plus que bien. A cette période-là, j’avais aussi essayé la drogue mais, depuis, je n’y avais plus touché. Cela dit, ces derniers temps, je sortais de plus en plus, seule, pour aller boire un verre et rencontrer un mec avec qui passait la nuit. Une moindre contrariété me poussait à sortir et noyait mon « chagrin » : que ce soit parce que je venais de me disputer avec Knox, ou du fait d’un problème au boulot ou parce que je pensais tout simplement à mon futur qui était totalement flou. Je venais de fêter mes trente ans et je me demandais ce que j’allais faire. J’étais toujours célibataire, la dernière relation que j’avais eu m’avait vacciné contre l’amour. Pourtant, au fond de moi, j’avais envie d’être heureuse sentimentalement parlant, avoir des projets à deux… Mais il n’en était rien et cela me rendait mal à des moments. J’avais la chance cependant, professionnellement parlant, d’être assez satisfaite. Mon premier roman était enfin sorti, j’attendais ça depuis tellement longtemps, j’étais heureuse. Cependant, j’avais envie de plus, comme de le faire connaitre au-delà des frontières australiennes, pourquoi ne pas envisager de voyager pour le faire connaitre dans d’autres pays … Tout cela était des questions qui me taraudait l’esprit. Et qui expliquait pourquoi je pouvais être à cran à des moments et donc que j’avais de plus en plus besoin de penser à autre chose (alcool et mecs étant les remèdes… pour le moment). Heureusement, ce soir, mon état d’esprit était plutôt bon. On allait faire une grande fête avec quelques amis pour célébrer la sortie de mon premier roman. Knox s’était occupé de tout. Que demander de plus « Je ne suis pas désespérée à ce point pour m’exhiber presque à poil dans le couloir » Je marquais une pause avant d’ajouter : « Quoi que je le ferais peut-être si le voisin en question était une bombe atomique. Ne fais pas cette tête, tu ferais pareil » fis-je en lui lançant un clin d’œil. Je le connaissais Knox, monsieur tombeur de ces dames et messieurs.
Un paquet de bonbons lançait et rattrapait, je ne doutais pas des talents de mon meilleur ami. Après trente ans d’expérience ensemble, heureusement qu’il maîtrisait. Quoi qu’en vieillissant. Je lui donnais une tape dans le dos pour le féliciter puis m’asseyait sur le comptoir en mâchant mon bonbon. Après avoir questionné Knoxou la bouche pleine (entre une autre mauvaise habitude que j’avais), il me parla de sa sortie surf très matinale : « Je me doute que tu avais une bonne raison pour aller surfer aussi tôt. Qu’est-ce qui te tracasse morveux ? » C’était affectueux entre nous croyez-moi. Je connaissais suffisamment bien le jeune homme. Il ne m’aurait pas dit qu’il avait fait ça pour se rafraichir les idées, je l’aurai deviné toute seule. On fonctionnait pareil lui et moi : « Viens t’assoir, on peut prendre cinq minutes pour discuter ». Je tapotais de ma main le comptoir sur lequel j’étais assise pour l’inviter à s’assoir avec moi.
A son tour, Knox m’interrogea sur ma journée. Un sourire illumina mon visage : « Fatigante mais j’ai adoré. Tu imagines ? Mon premier livre est sorti Knox ! Je rêve de ça depuis que je suis gosse ! Je vais même avoir droit à un article sur MOI » fis-je en me montrant des doigts « dans le Brisbane Times. C’était fun d’être dans le rôle de l’interviewé pour une fois ». L’article allait sortir dans l’édition du lendemain. J’avais hâte surtout que ça allait être un bon moyen pour moi de faire ma promo. « Et puis je sais d’avance que ma soirée va être fantastique parce que j’ai un meilleur ami fantastique qui a tout préparé pour moi ». J’étais vraiment dans un bon mood pour envoyer autant de compliment à Knox. Je l’attrapais en lui déposant un gros bisou sur la joue, comme une gosse. J’attrapais un autre bonbon et ajoutait « Tu m’aideras à choisir entre deux tenues ? J'hésites ».
« Je ne suis pas désespérée à ce point pour m’exhiber presque à poil dans le couloir. » Je ris légèrement en l’entendant dire cela. Je sais bien qu’elle ne le ferait pas, mais j’aime tellement la taquiner, la charrier, c’est comme cela que l’on fonctionne tous les deux. « Quoi que je le ferais peut-être si le voisin en question était une bombe atomique. Ne fais pas cette tête, tu ferais pareil. » Je lève les yeux au ciel et ris à nouveau. « Evidemment que tu le ferais, j’en doutais même pas. Et puis tu sais bien que j’ai un corps de rêve donc que je le ferais aussi. » Mia m’a déjà vu à poil, plusieurs fois, mais cela vient sûrement du fait que je suis moins pudique qu’elle. Je n’ai jamais eu de problème à accepter mon corps, et je travaille bien assez dur à la salle de sport pour avoir un corps qui me plaît.
Je finis donc par aller chercher les bouteilles d’alcools dans le coffre tout seul et en remontant à l’appartement je me mets à ranger un peu la cuisine. J’ouvre ensuite le paquet de bonbons que la blonde me lance et commence à en manger alors que Mia me fait remarquer qu’elle m’a entendu partir surfer ce matin-là. Bien sûr, elle me connaît par cœur et je me doute que la question qui suit allez venir tôt ou tard. « Je me doute que tu avais une bonne raison pour aller surfer aussi tôt. Qu’est-ce qui te tracasse morveux ? Viens t’asseoir, on peut prendre cinq minutes pour discuter. » Je secoue la tête. J’ai toujours du mal à m’ouvrir, même avec Mia, et je dois bien avouer ne pas trop avoir envie d’en parler pour le moment. « Non, non ca va. » Mais je vois bien le regard qu’elle me donne, je vois bien qu’elle est sur le point d’insister, alors qu’il ne faut jamais insister avec moi, surtout si on ne veut pas que je me referme complètement. « Je vais bien, promis Mia. » Je lui souris et viens déposer un baiser sur son front.
Je la questionne alors à mon tour sur sa journée vu que nous ne nous sommes pas vu depuis la veille au soir avant que je parte bosser à la boite de nuit. Je m’assois dans le canapé face à me meilleure amie et l’écoute me répondre. « Fatigante mais j’ai adoré. Tu imagines ? Mon premier livre est sorti Knox ! Je rêve de ça depuis que je suis gosse ! Je vais même avoir droit à un article sur MOI, dans le Brisbane Times. C’était fun d’être dans le rôle de l’interviewé pour une fois. » Je lui adresse un grand sourire. J’aime la voir heureuse comme cela, à réaliser son rêve et enfin réussir à faire ce qu’elle a toujours rêver de faire. « Je suis fier de toi tu sais boo. » Je lui adresse un nouveau sourire. Il est rare que je dise ce genre de choses, que je laisse tomber mon sarcasme et mon côté emmerdeur, mais là elle le mérite vraiment. « Et puis je sais d’avance que ma soirée va être fantastique parce que j’ai un meilleur ami fantastique qui a tout préparé pour moi. » « Je sais, je sais, je suis le meilleur. » Je ris un peu. « Tu m’aideras à choisir entre deux tenues ? J'hésite. » Elle sait bien que je n’aime pas spécialement faire cela, l’aider à choisir ses tenues, mais pourtant je ne le dis jamais non lorsqu’elle me le demande. « Allez, vas-y montre-moi ca. »
Knox et moi nous connaissions depuis notre plus tendre enfance. A vrai dire, depuis toujours. Nous étions toujours collés ensemble et nous nous connaissions par cœur. Et physiquement, je connaissais très bien Knox. Attention, pas dans le sens en dessous de la ceinture. Arg non ça jamais. Cela faisait trois ans que nous vivions ensemble et il se baladait la plupart du temps très peu vêtu, le boxer était sa tenue préférée. C’était mon meilleur ami, donc je ne bavais pas dessus mais je reconnaissais qu’il était plus que bien foutu. Abdos bien taillés, gueule d’ange, il était sexy à souhait. Ne lui répétez pas il ne se sentirait plus… Déjà que. La preuve lorsqu’il me disait lui-même qu’il avait un corps de rêve « Ouais fin, regarde, on voit un peu ton ventre qui pend… ». Je soulevais son t-shirt pour lui montrer, cherchant juste à l’emmerder. Cela me fit sourire en voyant sa réaction.
Je m’installe sur le comptoir, assise non loin de Knox. Il est parti surfer ce matin alors qu’il rentrait d’une longue nuit de boulot. Je sais que lorsqu’il fait ça, c’est que quelque chose le tracasse. Sur ça, nous sommes pareils. Nous préférons aller nous changer les idées à l’extérieur. Lui, en allant surfer, moi en allant dans un parc, écrire ou dessiner. Cependant, je suis plus ouverte que lui au niveau de mes sentiments. Il m’arrive aussi d’aller me réfugier dans son lit quand ça ne va pas (si on ne s’est pas disputé avant). J’essaye donc de l’interroger, de savoir ce qui le tracasse. Rien ne sort, m’affirmant que ça va. J’insiste : « Ne me dis pas… » Il sait comment je suis, me coupe la parole et me dit qu’il va bien. Il vient me déposer un baiser sur le front, je l’attrape alors, passant mes bras autour de son cou pour lui donner un câlin. Il ne veut pas se confier, je respecte son choix, je sais comment il peut se renfermer si j’insiste. Alors à défaut, je lui montre que je suis là en lui donnant un hug. Il le sait, nous avons nos habitudes entre nous. Les gestes valent parfois plus que les mots.
Deux loques dans un canapé s’installent et continuent à discuter. Je fais part à Knox de mon excitation face à ma journée et surtout suite à la sortie de mon premier roman. Un rêve de gosse. Il me dit alors qu’il est fier de moi. Je suis comme une enfant, je le regarde avec des grands yeux qui pétillent « Merci… » Je marquais un temps de pause. Je n’avais pas envie de faire du mélodrama mais je continuais, baissant le regard « Je ne sais pas sincèrement ce que je ferai sans toi… C’est un jour important pour moi et je me rends compte que mon abruti de père n’est pas là… En fait il n’est même pas au courant. Quant à ma mère… Je n’ai pas envie qu’elle me colle aux basques. Et puis, elle est bien trop occupée. Bref ». En gros j’envoyais un message subliminal disant que cela me touchait qu’ils ne soient pas présents pour un jour aussi important., même si ma relation avec eux était complexe « Mais ce n’est pas grave car on va passer une soirée où on va picoler et danser jusqu’au bout de la nuit ». Je me levais alors du canapé, lui demandant s’il pouvait m’aider à choisir ma tenue. Il grimaçait comme toujours mais il ne refusa pas. Je partais dans ma chambre et ressortit avec une première tenue composée d’un haut noir court à dentelle et d’une longue jupe rouge : « Pas mal hein ? Avoue » Je tournoyais, sur moi-même puis repartie dans la chambre enfiler la deuxième tenue « Ou alors celle-là ? » Je me postais alors devant lui « Tu préfères laquelle ? ».Une fois qu’il me fit part de son choix, nous allions tout deux nous préparer dans nos chambres respectives.
Je ressortais une vingtaine de minutes plus tard, habillée et maquillée, fin prête à accueillir nos invités dans une trentaine de minutes. Knox sortit à son tour, je le regardais alors de bas en haut : « T’es… potable ». Je disais ça pour le taquiner, en réalité il était très beau comme toujours. « Bon, au niveau des invités, il y a aura Itziar, Dylane, Mavi, peut être Auden… S’il daigne répondre à mon dernier texto. Des collègues du journal et surtout… Adam. Vous avez intérêt à vous tenir à carreau tous les deux d’ailleurs ! » C’était en tout cas ma liste d’invités, j’ignorais si Knox avait proposé à des amis à lui à se joindre à la fête. Je commençais à sortir quelques verres que je disposais sur un plateau, des assiettes, des couverts, étant donné que nous allions faire un barbecue sur le rooftop.
« Ouais fin, regarde, on voit un peu ton ventre qui pend… » Je prends un air offusqué avant de lui tirer la langue. Avec Mia tout est simple, tout est facile dans notre relation et je sais parfaitement qu’avec elle je peux être moi-même, que je n’ai pas besoin de mettre mon mur. C’est comme cela depuis toujours, depuis que l’on se connaît. Mia a toujours été là pour moi, quand j’ai été malade, durant ma leucémie, pour la mort de mon père, pour tout, et ca je lui en suis reconnaissant. « Fais gaffe à ce que tu dis toi. » Je lui tire une nouvelle fois la langue avant de ma laisser dans le canapé. Je sais que Mia veut bien faire lorsqu’elle essaye de me faire parler de ce qui ne va pas, qu’elle veux simplement m’aider, mais je n’ai pas envie de parler de cela, pas aujourd’hui, pas maintenant. « Ne me dis pas… » Je la coupe en la rassurant une nouvelle fois et vient doucement embrasser son front. Elle passe ses bras autour de mon cou et me fait un câlin. Je souris et caresse doucement son dos avant de me séparer d’elle. Elle me connaît, par cœur alors elle n’insiste pas et se laisse tomber dans le canapé à côté de moi.
Elle me parle ensuite de sa journée, de sa sortie de bouquin et à vrai dire je ne pourrais pas être plus fier d’elle. Je crois que quoi qu’elle fasse dans la vie, je serais toujours fier d’elle. « Merci… Je ne sais pas sincèrement ce que je ferai sans toi… C’est un jour important pour moi et je me rends compte que mon abruti de père n’est pas là… En fait il n’est même pas au courant. Quant à ma mère… Je n’ai pas envie qu’elle me colle aux basques. Et puis, elle est bien trop occupée. Bref. » Je sais que ses parents ne l’ont vraiment pas supporté et je sais que cela a toujours été dur pour elle alors je lui adresse un sourire. « Eh, déjà tu n’as pas à penser à tout ca parce que je serais toujours, toujours là pour toi. Et ensuite, ne pense pas à eux. Ils ne savent pas ce qu’ils perdent. » Et je le pense vraiment, Mia est une femme géniale, je suis chanceux de l’avoir dans ma vie et ses parents sont des idiots de ne pas être là pour elle. « Tu n’as pas besoin d’eux, tu es quelqu’un de formidable. » Je pense mon bras autour de ses épaules et viens à nouveau embrasser sa tempe. « Mais ce n’est pas grave car on va passer une soirée où on va picoler et danser jusqu’au bout de la nuit. » Je lui adresse un sourire. « Oui, on va s’amuser. »
Elle me demande alors conseil sur ses tenues et même si je ne suis pas très doué pour cela, je la laisse me montrer les options. « Pas mal hein ? Avoue. Ou alors celle-là ? Tu préfères laquelle ? » Je lui adresse un sourire. « J’aime bien la deuxième, le bleu fait ressortir tes yeux. » Elle retourne alors dans sa chambre pour aller se préparer et je vais faire de même. J’enfile un short et une chemise à manche courte avant de tenter de dompter un peu mes cheveux. Même en hiver, je suis toujours en short, Brisbane est une ville ou il fait toujours assez chaud et je déteste porter des choses longues. « T’es… potable. » je lève les yeux au ciel et rit un peu. « Bon, au niveau des invités, il y a aura Itziar, Dylane, Mavi, peut être Auden… S’il daigne répondre à mon dernier texto. Des collègues du journal et surtout… Adam. Vous avez intérêt à vous tenir à carreau tous les deux d’ailleurs ! » « J’ai invité Nino, Lena et Jill, mais je sais pas trop qui viendra, on verra. » Je lui souris et vais commencer à le punch.
C’est vrai qu’entre Knox et moi tout est facile. On a grandi ensemble, on ne s’est jamais quitté un seul instant. Nous étions voisins et collé à longueur de temps ensemble. Petit, nous rentrions de l’école où nous étions dans la même classe mais on passait notre temps chez l’un ou chez l’autre pour aller prendre le goûter et jouer. Nous rallions même quand un de nos parents venaient nous dire qu’il était temps de rentrer. A l’adolescence, on venait discrètement dans la chambre de l’un ou de l’autre en passant par la fenêtre pour papoter des heures durant une bonne partie de la nuit. Je souriais en pensant à tout cela, me disant à quel point j’étais chanceuse de l’avoir dans ma vie. Nous étions là presque vingt ans plus tard, à partager le même appartement et a être toujours aussi proche. Je lui disais à quel point j’étais chanceuse de l’avoir à mes côtés car mes parents ne l’étaient plus depuis longtemps. Mes rapports avec eux étaient quasi inexistants, surtout après leur divorce. Mon père avait disparu de la circulation et ma mère… Bien, je préférais la voir le moins possible, même si elle essayait tant bien que mal de rester proche de moi. Je ne l’avais même pas invité pour la soirée de célébration. Bon cela dit elle aurait fait tâche au milieu. « Eh, déjà tu n’as pas à penser à tout ça parce que je serais toujours, toujours là pour toi. Et ensuite, ne pense pas à eux. Ils ne savent pas ce qu’ils perdent ». Assisse à ses côtés, je l’écoutais en regardant par la fenêtre. Mais lorsqu’il termina sa phrase, mes yeux se posaient sur lui. J’attrapais alors ma main en la serrant doucement « Je sais que tu seras toujours là pour moi. C’est pour ça que je t’aime ». Je souriais, il avait le don de me le redonner instantanément « Tu n’as pas besoin d’eux, tu es quelqu’un de formidable ». Il me serra dans ses bras, me déposant à nouveau un baiser sur mon front « Bon, aller ça suffit, ça ne nous ressemble pas d’être aussi fleur bleue entre nous » Je marquais une pause « Mais ça fait du bien de temps en temps ». Je lui sautais au cou rapidement, déposant un bisou sur sa joue et m’éloignait alors pour lui montrer les deux tenues pour lesquelles j’hésitais pour la soirée « J’aime bien la deuxième, le bleu fait ressortit tes yeux ». « Va pour la deuxième alors, merci morveux ».
Vingt minutes après, je sortais donc de ma chambre, fin prête, vétue de mon short blanc et de mon haut bleu, maquillée et coiffée, j’allais dans la cuisine pour préparer ce que nous devrions emmener jusqu’au rooftop. Je complimente à ma manière Knox qui me rejoint, lui demandant qui il avait invité « J’ai invité Nino, Lena et Jill, mais je sais pas trop qui viendra, on verra ». Un couvert tomba à terre quand j’entendis le nom de Jill « Jill ? T’es sérieux ? Tu sais que je n'ai jamais reparlé à cette nana depuis le lycée ? Tu lui as bien précisé que c’était une fête à mon honneur ? Je suis sûre qu’elle ne viendra pas ». Je marquais une pause, ramassant la fourchette précédemment tombée « T’aurais pu réfléchir un peu avant de lui proposer… ». Je n’étais pas spécialement ravie que la jeune femme puisse se retrouver ce soir à ma fête. Je grimaçais alors, râlant tout en sortant des choses du placard alors que Knox s’activait à la préparation du punch. « Au fait, tu sais que l’autre soir j’ai croisé Noâm ? » Ok, je cherchais clairement le clash avec Knox en évoquant le prénom de mon ex du lycée. J’étais de mauvaise foi j’essayais juste de me venger un peu de ce qu’il venait de me dire « J’aurai peut-être dû lui demander de venir… Il m’a filé son numéro ». Une gamine, je vous jure.
Dylane se balade tranquillement dans le quartier. Elle a eu envie de prendre l'air aujourd'hui du coup sa voiture est restée devant chez elle. A force de marcher, elle se rend compte que ses pas l'ont menées jusque devant l'immeuble de Mia. Son regard se pose sur la porte d'entrée. Ho merde après tout La petite brune entre et prend l'ascenseur. Les nombres défilent jusqu'à arriver à destination. Les portes s'ouvrent. Ses pas la mènent devant la porte de l'appartement que la blonde partage avec son meilleur ami. Elle frappe deux fois et attend. Quelques minutes après Mia vient ouvrir vêtue d'une tenue qui en disait long. Tout sourire, la brune lui fait un bisous sur la joue. " Je passais dans le coin donc je suis venue te faire un bisous. Sur ce je repars" Et voilà qu'elle repart comme une fleur. Faut pas chercher à comprendre avec Dylane. Elle a des moments un peu fou comme celui-là bien que cela faisait longtemps que cela ne lui était plus arrivé. Et promis, elle n'est pas sous l'effet d'une substance illicite. Elle est juste de bonne humeur la brune. Pourquoi ? Car faut une raison maintenant! Pas du tout! C'est juste un jour avec comme on dit. Alors qu'elle va monter dans l'ascenseur pour faire le chemin inverse, elle se stoppe " Ho j'ai oublié knox" Elle revient vers la porte, entre dans le logement, le cherche du regard. Une fois trouvé, elle s'agrippe à son cou et lui fait un énorme bisous sur la joue également" Voilà pas de jaloux comme ça" Un dernier sourire taquin et elle sort pour de bon cette fois et s'engouffre dans l'appareil qui la mène vers la sortie pour reprendre sa petite marche.
Mia me connaît, par cœur, elle sait que je suis fière d’elle et que je serais toujours là pour la supporter, quoi qu’elle fasse dans la vie. Mais avec la sortie de son livre et la réalisation de son première livre, je me suis promis de bien lui faire comprendre, m’étant bien sur douté que ses parents eux ne ferait pas d’effort. Pour moi, Mia est ma famille, autant que mon frère, ma sœur et ma mère et lui fait comprendre qu’elle n’a pas besoin de gens qui lui font du mal dans la vie a toujours été l’une de mes missions principales. Si il faut donc que je lui répète, et que je lui re répète encore un million de fois, je le ferais, surtout lorsqu’elle a besoin de l’entendre comme aujourd’hui. « Je sais que tu seras toujours là pour moi. C’est pour ça que je t’aime. » Je lui souris tendrement et embrasse sa tempe. « Bon, aller ça suffit, ça ne nous ressemble pas d’être aussi fleur bleue entre nous. Mais ça fait du bien de temps en temps. » Je laisse échapper un rire. Elle a raison, c’est rare, très rare lorsque nous avons des moments comme cela, ou je laisse tomber mon mur de sarcasme pour être sincère. « C’est toi la fleur bleue d’habitude. A pleurer devant tes films romantiques. » Et moi qui aime tellement me moquer d’elle, gentiment bien sûr, lorsque c’est le cas. Je mets un bonbon dans ma bouche avant de conseiller Mia sur sa tenue. « Va pour la deuxième alors, merci morveux. » Son surnom préféré, et celui que j’aime le moins. « La prochaine fois que tu m’appelles comme ca je te mets un bonbon dans le nez. » Je lui dis alors qu’elle s’éloigne vers sa chambre pour se préparer.
J’énonce rapidement la liste de personne que j’ai invité, ou du moins celle qu’elle connaît, parce que la plupart des autres elle ne les connaît pas. « T’es sérieux ? Tu sais que je n'ai jamais reparlé à cette nana depuis le lycée ? Tu lui as bien précisé que c’était une fête à mon honneur ? Je suis sûre qu’elle ne viendra pas. » Shit. J’ai complètement oublié que Jill et Mia ne peuvent plus se voir et qu’avoir les deux dans la même pièce en même temps est une mauvaise idée. « J’ai peut-être omis le détail que c’était une fête pour toi effectivement. Mais toute façon je crois qu’elle ne viendra pas comme tu dis. » Je lui adresse un léger sourire. « T’aurais pu réfléchir un peu avant de lui proposer… » « Rho ca va, tu sais bien que je suis blond. Puis vos problèmes de nanas aussi… » Je n’ai jamais compris et je n’ai pas vraiment envie de comprendre ce genre de choses d’ailleurs.
« Au fait, tu sais que l’autre soir j’ai croisé Noâm ? » Un prénom qui me fait grincer des dents. Noam. Je déteste ce mec et ne plus l’avoir dans nos vies et quelque chose qui est bien mieux. « J’aurai peut-être dû lui demander de venir… Il m’a filé son numéro. » Je me tourne vers ma meilleure amie. « Ouais ben ce numéro tu peux tout de suite le déchirer et par la même occasion tu as très bien fait de ne pas l’inviter. » Je n’ai aucune de le revoir et encore moins envie qu’il redevienne une partie de la vie de ma meilleure amie. « Franchement t’es bien mieux sans ce crétin dans ta vie Mia. Laisse le ou il est et continue ta vie loin de lui. »
Knox et moi avions toujours été très fusionnelles et ça depuis toujours. Nous n’avions aucun secret l’un envers l’autre et surtout, nous étions réellement nous-même. Sans filtre, nous nous disions tout même si parfois encore, Knox pouvait garder sa carapace. Mais je parvenais toujours à revenir sur le sujet qu’il avait voulu éviter et avoir le fin mot de l’histoire. En attendant, il se permettait de me taquiner sur mon côté fleur bleue alors que deux minutes avant, il m’embrassait tendrement sur la tempe parce que je lui avais dit que je l’aimais « C’est toi la fleur bleue d’habitude. A pleurer devant tes films romantiques ». Touché ! « Mais moi au moins j’assume ! ». Je lui tirais alors la langue alors que je le remerciais en le traitant de morveux « La prochaine fois que tu m’appelles comme ça je te mets un bonbon dans le nez ». Très distingué, je levais ma main droite comme pour lui dire que cela n’était que de simples paroles en l’air. Quelques jours plus tard, c’était Adam qui passait à l’acte en me gavant de bonbons dans la bouche. Finalement, les deux n’étaient pas si différents.
Nous sommes fin prêts, nous nous afférons à la préparation de la fête. Knox me fait part des personnes qu’il a invité, et je tique sur le nom de Jill. Forcément, elle et moi avons un passif pas très glorieux et même si nous n’avons jamais vraiment renoué depuis, je doutais que les relations parviennent à être cordiale. Une certaine rancœur existerait sûrement toujours « J’ai peut-être omis le détail que c’était une fête pour toi effectivement. Mais toute façon je crois qu’elle ne viendra pas comme tu dis ». Cela m’arrangeait bien « T’es naze ! » Ouais il aurait pu lui dire que c’était une fête pour moi, il invitait des gens sans raison ? Bon, ok on organisait toujours des fêtes chez nous et bien souvent sans raison « Rho ça va, tu sais bien que je suis blond. Puis vos problèmes de nana aussi… ». Uhm, je m’arrêtais de faire je ne sais plus trop quoi pour m’appuyer sur le plan de travail et le regarder « Problèmes de nana ? On parle d’Adam et toi et votre rivalité débile ? ». Il était pas forcément bien placé pour dire que notre relation conflictuelle avec Jill était un problème de nana. Les problèmes de mecs n’étaient guère mieux « Puis tu sais bien que Jill et moi ça a toujours été compliqué. D’ailleurs, je te l’ai jamais dit mais quand je te voyais proche avec elle, j’étais jalouse. Je t’en voulais beaucoup et je pense aussi que c’est pour ça que je me suis autant investi dans ma relation avec Noâm et que j’ai fais pas mal de conneries avec lui…. Des choses qui te déplaisaient. J’avais peur que tu me lâches parce que tout le monde a toujours trouvé Jill trop cool. Et puis tu sais bien que moi aussi je suis très exclusive avec toi au fond et je n’avais pas envie de te partager. Et parfois, ne me dis pas le contraire, tu m’as fait ressentir que tu préférais trainer avec elle qu’avec moi. » Une petite révélation quinze ans plus tard… Valait mieux tard que jamais non ? Je chuchotais alors en rassemblant mes couverts dans un plateau « Alors que moi je t’ai toujours aimé plus fort que tout… ». Je baissais le regard et cette scène donnait l’impression que nous nous retrouvions vingt ans en arrière, quand nous étions encore tout gamin, à se chamailler. Mais c’était ce qui faisait notre relation aussi.
Du coup, pour mettre un peu Knox en rogne, je lui parlais de ma rencontre avec Noâm. Et l’effet fut immédiat « Ouais ben ce numéro tu peux tout de suite le déchirer et par la même occasion tu as très bien fait de ne pas l’inviter ». Il ne l’avait jamais aimé et bien que de l’eau soit passé sous les ponts depuis, il ne changeait pas de position « Franchement t’es bien mieux sans ce crétin dans ta vie Mia. Laisse-le où il est et continue ta vie loin de lui ». Sa réaction me faisait rire. D’ailleurs je me cachais pour ne pas qu’il le voit mais il était tellement prévisible dans sa réaction « Je pense que de toute façon le mec n’était pas très ravi de me voir ». Je reportais mon regard vers Knox et ajoutais alors « Tu penses qu’un jour tu vas apprécier un de mes petits copains ? ». Parce que pour le moment c’était plutôt mal barrée. Tous les mecs que j’avaient pu fréquenter, en amour comme en amitié, étaient très rarement apprécié par Knox.
« Mais moi au moins j’assume ! » Je ris un peu et viens doucement embrasser sa tempe. Bien sûr qu’elle assume, en même temps elle pleure tellement devant les films à l’eau de rose que ca serait difficile pour elle de ne pas l’assumer. Avant de partir se préparer, elle utilise encore ce surnom que je n’aime pas et qui me fait lever les yeux aux ciels. Je la menace de lui mettre un bonbon dans le nez la prochaine fois et elle s’éloigne vers sa chambre en riant. J’aime vivre avec Mia, on ne s’ennuie jamais et en général nous nous entendons tellement bien et nous avons tellement les mêmes humeurs que lorsque l’un de nous a envie de faire une soirée tranquille à ne rien faire, l’autre a souvent envie de cela aussi.
Une fois prêt, je lui expose rapidement la liste des gens que j’ai invité à venir et bien sûr, j’en ai oublié que Jill et Mia ne s’entendent plus. « T’es naze ! » J’hausse les épaules et lui tire la langue. Je n’ai jamais vraiment compris ce qu’il s’est passé entre elles, et à vrai dire je n’ai pas vraiment d’en savoir les détails. « Problèmes de nana ? On parle d’Adam et toi et votre rivalité débile ? » Je relève la tête vers elle. « Y a pas de rivalités de quoi que ce soit, il est pas aussi cool que moi, c’est tout. » Je tolère Adam parce que je sais qu’il se soucie de Mia, je sais qu’il tient à elle et qu’il la protège, mais je ne trouve pas qu’il soit assez bien pour être avec elle non plus. Je joue surement trop au protecteur, mais je ne peux pas m’en empêcher. « Puis tu sais bien que Jill et moi ça a toujours été compliqué. D’ailleurs, je te l’ai jamais dit mais quand je te voyais proche avec elle, j’étais jalouse. Je t’en voulais beaucoup et je pense aussi que c’est pour ça que je me suis autant investi dans ma relation avec Noâm et que j’ai fait pas mal de conneries avec lui…. Des choses qui te déplaisaient. J’avais peur que tu me lâches parce que tout le monde a toujours trouvé Jill trop cool. Et puis tu sais bien que moi aussi je suis très exclusive avec toi au fond et je n’avais pas envie de te partager. Et parfois, ne me dis pas le contraire, tu m’as fait ressentir que tu préférais traîner avec elle qu’avec moi. Alors que moi je t’ai toujours aimé plus fort que tout… » Je relève le regard vers ma meilleure amie et vois une pincée de tristesse dans son regard. Comment peut-elle penser que je la laisserais tomber ? Comment peut-elle penser que Jill est plus importante qu’elle ? Bien sur Jill est mon amie, mais jamais je ne laisserais tomber Mia. « Eh, tu sais parfaitement que je te laisserais jamais tomber Mia. C’est pas parce que je suis proche de Jill, qu’on s’éclate bien que je vais t’abandonner. Tu le sais. » Je soupire et me passe la main sur le visage. « Crois moi que si y a bien une personne que j’emmerderais encore dans 60 ans, c’est bien toi. » Je viens la prendre dans mes bras. « Puis pourquoi tu me sors ca maintenant, tu aurais du m’en parler y a des années. » Je lui adresse un léger sourire.
Elle fini par mentionner Noam, cet homme que je n’ai jamais apprécié et que je n’apprécierais jamais, celui que je me suis fait un grand plaisir à dégager de nos vies. « Je pense que de toute façon le mec n’était pas très ravi de me voir. » « Ouais, ben tant mieux, t’as pas besoin de lui. » Mia mérite quelqu’un de bien, quelqu’un qui l’apprécie à sa juste valeur et qui sait ce qu’il a gagné avec elle. « Tu penses qu’un jour tu vas apprécier un de mes petits copains ? » J’hausse les épaules. « Peut-être un jour. Quand tu trouveras un mec qui vaux vraiment quelque chose et qui sera assez bien pour toi. Et pas un crétin qui te fait faire des conneries et t’entraîne dans des histoires. » Je sais que je suis un peu mal placé pour lui dire ce genre de chose parce que je suis le premier à faire des conneries, mais elle est ma meilleure amie, je me dois de la protéger.
« Y’a pas de rivalités de quoi que ce soit, il est pas aussi cool que moi, c’est tout ». Je levais les yeux au ciel, désespérée de l’entendre dire des conneries pareilles. Les deux étaient en constante compétition pour savoir lequel était mon préféré ou lequel était le meilleur meilleur ami « Cool alors que tu as invité ma pire ennemie à ma fête ? Bof, t’es plus dans le coup là ». Je continuais à m’afférer tout en prononçant ces derniers mots. Je savais qu’il allait forcément réagir, cela me fit d’ailleurs sourire. Il m’arrivait d’en rajouter une petite couche. De toute façon, quoi que je fasse ou dise, cela ne les arrêtait pas. Alors il m’arrivait de me prêter au jeu. Je confessais à mon meilleur ami la jalousie que j’avais pu ressentir vis-à-vis de son amitié avec Jill à l’époque « Eh, tu sais parfaitement que je te laisserais jamais tomber Mia. C’est pas parce que je suis proche de Jill, qu’on s’éclate bien que je vais t’abandonner. Tu le sais ». Je le sens agacé que je puisse ressentir ça « Crois moi que si y a bien une personne que j’emmerderais encore dans 60 ans, c’est bien toi ». Ma petite mine triste disparait aussitôt, un sourire s’affichant. En nous voyant ensemble, parfois, on pouvait penser que nous étions toujours deux enfants, nous comportant comme lorsque nous étions encore gamins. Il me prend dans ses bras « Puis pourquoi tu me sors ça maintenant, tu aurais du m’en parler y a des années ». Je hausse les épaules « Je ne sais pas… Peut être pour t’avertir que si Jill est là ce soir, t’a intérêt à être plus avec moi qu’avec elle ». Je lui tirais la langue et me réfugiais alors dans ses bras, le serrant fortement contre moi « Morveux va ! ». Je riais doucement, n’oubliant pas la menace prononçait plus tôt.
Nous parlions encore de ma vie amoureuse, désastreuse fallait le dire « Peut être un jour. Quand tu trouveras un mec qui vaut vraiment quelque chose et qui sera bien pour toi. Et pas un crétin qui te fait faire des conneries et t’entraine dans des histoires ». Je ne pris pas la peine de lui répondre, simplement je lui répondais uniquement par un sourire qui se voulait sincère, traduisant ma gratitude à son égard de prendre aussi soin de moi.
Nous montions sur le rooftop quelques minutes après, les bras chargés de bouffes et de boissons en tout genre. Adam fut le premier sur place, nous aidant encore à ramener des choses. Les invités arrivaient peu à peu, Jill étant aux abonnés absentes, ce qui m’arrangea bien. La soirée fut mémorable, entre fou rire, célébration à mon honneur et quelques courageux qui terminèrent à l’eau dans la piscine du rooftop. Des voisins se joignirent même à la fête. La fin de soirée approchant, je me dirigeais alors vers Knox pour lui murmurer « Tu es trop cool finalement ». Je lui déposais un bisou sur la joue avant de repartir discuter avec les invités.