J’avais pas mal de choses de prévu aujourd’hui, surtout cet après-midi. Mon premier roman venait de sortir et je devais gérer pas mal de choses avec la maison d’édition. J’avais des réunions tous les jours pour gérer l’aspect marketing : bilan des ventes, la promotion à mettre en place via les réseaux sociaux, etc… Il y avait aussi un salon du livre qui allait se dérouler à Melbourne et je devais préparer cet événement. C’était l’opportunité rêvée pour faire connaitre mon roman et le propulser sur le « devant de la scène » Bref, mes journées étaient longues et bien remplies ces derniers temps, ce qui me laissait très peu de temps pour mes loisirs mais aussi pour voir mes amis. C’était déjà compliqué rien qu’avec Knox. Alors que je croquais dans ma tartine, celui-ci sortit de sa chambre : « Tu pars déjà ? ». Alors que je terminais de mâchouiller, tout en regardant mon téléphone je lui répondis « Je vaichs courir avec Dylane à Logan City. Cha me permechttra d’évacuer un peu tout le schtress » « J’suis pas sûr d’avoir tout capté mais ok ». Je finissais ma dernière bouchée, fit le tour du comptoir pour lui déposer un rapide bisou sur la joue puis quitta l’appartement.
Quand Dylane m’avait écrit hier soir pour me proposer qu’on se voit, j’avais saisi l’occasion pour lui proposer une séance de footing. Cela faisait quelques semaines que nous ne nous étions pas vu ni même parlé au téléphone. J’étais donc ravie de pouvoir passer un peu de temps avec elle. Arrivée à Logan City, trouvant une place à côté de la voiture de la jeune femme, je n’eus pas de mal à la repérer au loin. En effet, la plage est quasi déserte à cette heure-là. Ma gourde à la main, je pars la rejoindre d’un pas décidé « Coucou petite tête. Sincèrement ? Je suis exténuée et je ne rêve que de vacances. Mais autrement tout baigne ». Lorsqu’elle me demanda si j’étais prête à souffrir, je souris en m’étirant également un peu les jambes « J’ai besoin de me défouler donc je pense qu’au contraire ça va me faire le plus grand bien ». Dylane elle-même avouait qu’elle aurait certainement un peu de mal et qu’il ne fallait pas que je lui en veuille « On va y aller doucement ça fait un petit moment aussi que je n’ai pas couru ». Nous commencions alors tout en discutant à nous mettre en marche, trottinant doucement « Et puis, je t’ai proposé une séance footing pour déculpabiliser de l’absence d’exercice mais aussi et surtout pour que tu me racontes tout ce qui se passe dernièrement dans ta vie ».
J’avais grandi dans le quartier de Newstead, dans une grande maison qui se trouvait au bord de la Brisbane River. Une longue promenade s’y trouvait et depuis toujours, je voyais des gens passaient en courant devant chez moi. Je me souviens avoir dit une fois à ma mère que je voulais faire comme eux moi aussi. Elle m’avait pris au mot et nous avions été courir ensemble. J’avais six ans. Puis c’était devenu un petit rituel surtout quand je piquais une crise. Mes parents me disaient toujours que c’était un excellent moyen de se défouler et d’évacuer sa colère. A l’adolescence, j’avais pris l’habitude d’aller courir seule, parfois avec Knox quand il était motivé. Et finalement, c’était devenu un rituel dans mon quotidien, au moins deux fois par semaine. Que ce soit à la plage ou le long des nombreuses promenades qui longeait le fleuve de la ville. Cependant, ces derniers temps, il était difficile pour moi de tenir le rythme. Et non pas à cause d’un beau mâle, comme me le demanda Dylane : « Je préférerais, ce ne serait pas la même fatigue » fis-je en riant légèrement.
Je ne sais pas si notre séance de footing matinal allait être efficace pour autant car je voulais plus en profiter pour voir Dylane et discuter avec elle que de m’entrainer pour un futur marathon. La jeune femme était comme une petite sœur pour moi. Nous avions fait connaissance à New York. Plutôt atypique comme rencontre. Nous logions dans le même hôtel et nous étions entrain d’héler un taxi, bien difficilement. Quand un s’arrêta, nous décidions de le partager. Et comme nous nous rendions toutes les deux au même endroit, nous avons passé la journée ensemble. De là, une amitié s’était créée. Alors que nous étions en train de trottiner tranquillement, Dylane me confia qu’elle avait rencontré quelqu’un mais qu’elle ne savait pas où cette relation allait mener, surtout car elle n’était « pas la fille la plus stable du monde ». C’est vrai qu’elle était encore jeune, je me reconnaissais en elle à cette âge-là. Mais je comprenais aussi son caractère, surtout avec ce qu’elle avait vécu : « Je peux comprendre. Mais je pense qu’il faut que tu te laisse aller et peut être que tu te poses moins de questions. Déjà, est-ce que lui-même est un homme stable ? ». Dylane essaya rapidement de changer de sujet, ce à quoi je répondis : « Non non, ne penses pas t’en tirer aussi facilement. Je veux tout savoir ! Comment l’as-tu rencontré ? Est-ce qu’il est canon ? Quel âge il a ? Et comment ça se passe entre vous quand vous vous voyez. Et surtout est-ce qu’il y a déjà eu plus ? ». Et oui ma pauvre Dylane, tu sais que je suis une curieuse (pas pour rien que je suis journaliste) et surtout que je suis un vrai moulin à paroles. Du coup, quand quelque chose m’intéresse, on ne m’arrête plus. « Mon livre est sorti cette semaine et je cours partout entre ma maison d’édition, les librairies, le journal… Je n’ai le temps de rien et encore moins pour ma vie sentimentale. Rien de palpitant comparé à toi ». Dylane se tourne alors pour courir à reculons mais manque de se ramasser ce qui me fit éclater de rire : « Ok je relève le défi, si c’est pour mes beaux yeux, je ne veux pas te priver d’un aussi beau spectacle » fis-je en me montrant avec mes mains. Je tentais alors de courir aussi en arrière : « Alors impressionnée ? » fis-je en arquant un sourcil « La vieille 1 et 0 pour la petite tête ».
Dylane connaissait ma vie sentimentale un peu chaotique. Elle connaissait mon histoire avec [url=https://www.30yearsstillyoung.com/t31206-autres-m-celui-qui-avait-peur-de-l-engagement]Lukas[/ur], elle l’avait d’ailleurs rencontré à New York aussi puisque nous logions dans le même hôtel. Elle savait que je l’avais rencontré à la fac et que ça avait été le coup de foudre. Nous avions parcouru le monde tous les deux pendant deux ans. Une histoire idyllique, j’étais folle amoureuse de lui, je voyais mon avenir avec lui. Et pourtant… Il avait mis fin à notre relation du jour au lendemain sans réelle explication. J’avais été brisée suite à cela. C’était en 2017. Cela faisait trois ans. Et pourtant, j’en gardais des séquelles. Je ne croyais plus au grand amour, je n’arrivais plus à faire confiance. Depuis trois ans maintenant, je n’avais que des relations courtes, des histoires d’un soir. Mais rien de bien sérieux. « Tu sais bien à quel point je suis compliquée aussi… Et puis, oui je me fais draguer mais ce n’est jamais bien sérieux. Ce qui ne me déplait pas non plus, je m’amuse bien. Mais je ne suis pas censé te dire ça, je suis censée te montrer le bon exemple et jouer le rôle de la grande sœur à la perfection » fis-je en donnant un petit coup de coude à Dylane.
Après ma vie sentimentale, nous venions à parler de celle de la jeune brunette. Contrairement à moi, elle avait bien quelqu’un avec qui il se passait quelque chose. Visiblement, le jeune homme qui l’intéressait était stable et plus âgé. « Est-ce que toi tu as envie de stabilité ? Parce que, s’il est plus âgé, il est fort probable qu’il veuille quelque chose de sérieux ». J’essayais de conseiller Dylane du mieux que je pouvais. Mais cela n’était pas aisé car je voyais qu’elle se retenait à m’en parler. Elle ne me donnait pas tous les détails sur cette relation naissante. Ce qui m’étonnait d’ailleurs venant d’elle. Nous n’avions jamais de non dit entre nous. Mais lorsqu’elle me confessa qu’il s’agissait de quelqu’un que je connaissais, je m’arrêtais alors dans ma course en plongeant mon regard dans le sien : « Alors attends, j’ai pas beaucoup de possibilités là… Rassure moi c’est pas Knox ? » Knox était mon meilleur ami « Non, lui et la stabilité sentimentale ça fait deux. Puis je vis avec, j’aurai remarqué si vous vous tourniez autour ». Je posais mes mains sur mes hanches en réfléchissant. Puis … « Attends, ne me dis pas que ? » Je marquais une pause avant d’afficher un sourire « Toi et Adam ? ». Adam était aussi mon meilleur ami. Je le connaissais depuis le collège et nous étions tous deux très proches « Là il va falloir que tu m’en parle sérieusement et que tu me racontes vraiment tout ! Je t’avoue que je ne m’attendais pas à cette possibilité entre vous ». Dylane avait éveillé encore plus ma curiosité et là, elle n’avait plus le choix que de tout me dire.
Tout en continuant de courir, nous discutions alors de mon livre. Elle me demandait un exemplaire et bien sûr, j’avais pensé à tout : « Il y en a un qui t’attends déjà dans ma voiture. Et avec un petit mot à l’intérieur » fis-je avec un clin d’œil. Cela me semblait important d’offrir mon premier roman à mon entourage. Et surtout d’avoir leur retour. Je n’attendais pas que des compliments mais des remarques qui me feraient progresser dans mon écriture. Je savais que tout n’était pas parfait. Rien ne l’était jamais de toute façon. « Je crois qu’il faut que tu arrêtes de regarder la télévision ma puce » fis-je en riant lorsque Dylane me disait que je pourrais peut être trouver l’amour parmi un de mes lecteurs. « Bon cela dit, je garde toujours un petit côté fleur bleue malgré tout au fond de moi … Ce serait une belle histoire cependant. Enfin, suffit que le mec ne soit pas un harceleur psychopathe. Parce que je peux avoir ce cas de figure aussi ». Je riais alors de bon cœur. J’adorais la naïveté de Dylane.
Quant à mes prouesses de courir en arrière ne furent féliciter que pendant très peu de temps lorsque la jeune femme me sauva in extremis de me ramasser dans un château de sable. Je m’excusais même auprès du château lui-même « Pardon… Enfin merci ma chérie. Je pense que je vais te nommer comme tutrice légale si je finis sénile et en maison de retraite. Ce qui ne devrait plus tarder vu que tu me considère déjà comme une vieille. Tu aurais pu me dire le contraire, en disant que j’étais belle et resplendissante pour mon âge ». Je lui tirais alors la langue et passa un bras autour de son cou pour lui faire un rapide bisou sur la joue.
Dylane avait peur de s’engager en amour. Elle était encore jeune ce qui pouvait se comprendre mais son histoire faisait aussi qu’elle était comme ça. Elle avait vécu des drames dans sa vie également. J’étais bien positionnée pour savoir ce que c’était de ne pas savoir justement… Elle hésitait, elle ne savait pas si elle avait envie de quelque chose de sérieux. Elle était partagée et je le voyais à la tête qu’elle tirait. Elle m’avoua ensuite que le concerné était quelqu’un que je connaissais. Il ne me fallut que très peu de temps pour départager mes deux meilleurs amis. Je lui demandais alors plus de détails car je ne m’attendais pas à un rapprochement entre eux.
Je suis attentive alors, écoutant son récit. Je vois rapidement que Dylane est mal… Très mal. Une larme coule sur sa joue et je ne peux le supporter. Tout en continuant de l’écouter je m’approche d’elle et lui caresse la joue doucement pour essuyer la gouttelette qui perle sur cette dernière. Une deuxième s’invite très vite, je sens que sa gorge se resserre alors qu’elle m’explique tout de A à Z. Je pose délicatement ma main sur son dos, pour la réconforter comme je le peux, restant attentive jusqu’au bout. J’écoute, j’essaye de comprendre ce qui s’est passé entre eux. Je la laisse s’exprimer sans la couper car je sens qu’elle a plus que besoin de se confier. Je regrettais de ne pas avoir été là le jour de l’anniversaire d’Adam… Peut être aurais-je pu amortir les choses entre eux, apaiser Aaron notamment. Je ne voulais blâmer personne dans l’histoire, j’essayais d’être la plus objective possible car je les aimais autant l’un que l’autre. Ce qui m’importait était leur bonheur : « Que vous avez gardé ça pour vous, notamment pour protéger Aaron je le comprends… D’autant plus que ça a commencé par une attirance et une envie physique… Je dois reconnaitre cependant qu’Adam a un peu merdé à sa fête… Avouez ça haut et fort devant tout le monde… Surtout avec Aaron dans les parages n’était pas une bonne idée. On peut mettre ça sur le dos de l’alcool cependant… » Tout en parlant, j’essayais encore d’analyser la situation. Je n’étais pas une psy mais, pour mes amis, j’essayais toujours de trouver les bons mots, les meilleurs conseils… Là en l’occurrence je cherchais à apaiser les deux côtés et faire que cette histoire reste inachevée… Dylane s’était assisse dans le sable après son récit, j’étais donc assisse à ses côtés. Je continuais alors : « Cela dit, pourquoi a du voulu rectifier le tir ? Il a avoué votre relation et si on y pense bien, vous n’avez rien dit principalement pour Aaron… C’est son fils, donc s’il en a parlé c’est peut-être parce qu’il voulait que cela devienne officiel aux yeux de tout le monde et surtout d’Aaron… ». Je comprenais le gamin aussi, il avait perdu sa mère si jeune et devant ses yeux. Il était difficile pour lui d’accepter quelqu’un d’autre. Mais s’il avait fait un dessin d’eux trois, cela voulait dire qu’il tenait à Dylane et donc qu’il l’acceptait comme petit ami de son père. Ce qui était rare : « Et finalement, Aaron semble l’avoir bien accepté s’il a fait un dessin de vous trois… Et je pense qu’Adam a du te le dire, le petit blondinet n’est pas toujours très tendre avec les prétendantes qui tournent autour de son père. Je pense que le gamin t’aime beaucoup… ». Mais le jeune âge de Dylane faisait qu’une vie de famille et un éventuel rôle de mère lui faisait peur. D’où le fait qu’elle ait avoué à Adam ne pas être prête : « Je comprends que la situation soit particulière. Il a un enfant et je pense que vous avez peur tout deux que si votre relation ne fonctionne pas cela fasse du mal à Aaron. Mais… Vous ne pouvez pas vous empêchez de vivre votre histoire non plus. Je pense que vous devriez tenter le coup, sans trop vous poser de questions. Je trouve ça dommage de tirer un trait sur une belle relation comme ça, surtout au vue des sentiments que vous éprouvez l’un pour l’autre ». Je marquais une pause, passant une main dans les cheveux de Dylane : « et tu n’as pas à te reprocher d’être tomber amoureuse et avoir cédé à la tentation avec Adam. Tu es humaine. Et tu as droit aussi d’être heureuse. Je pense que tu te mets trop de barrières… ». Elle avait peur aussi de perdre Adam ce à quoi je répondis : « Tu sais, je connais suffisamment Adam pour savoir que tu ne le perdras pas. Il n’y a plus gentil et compréhensif que lui… Il n’y a pas plus parfait que lui… » fis-je en faisant un clin d’œil à Dylane, essayant ainsi de la faire sourire et de détendre l’atmosphère.
Après notre petite pause confessions, nous courrions à nouveau au bord de l’eau. J’annonçais à Dylane qu’un exemplaire de mon roman l’attendait dans ma voiture ce qui lui fit plaisir. Elle évoqua ensuite l’idée que je trouverais peut-être le prince charmant parmi mes lecteurs. J’avouais cependant que cette idée me plaisait bien mais que cela pouvait tourner aussi au cauchemar, surtout si le lecteur en question s’avérait être un psychopathe harceleur. Les comparaisons de Dylane me firent exploser de rire. Je l’attrapais par l’épaule et lui répondit : « Arrête je risque de ne pas dormir ce soir. Je pense que Knox t’appellera pour te remercier de m’avoir mis des idées pareilles en tête, puisqu’évidemment, j’irai squatter dans son lit ». Je riais encore un peu. Courant en arrière, Dylane m’évita la gamelle du siècle et je l’en remerciai, lui disant que je comptais sur elle pour s’occuper de moi lorsque je serai en maison de retraite : « Crois-moi, on va toutes les rétamer ces pauvres vieilles dames… Qui au final auront le même âge que moi. Je n’ai pas hâte d’y être » fis-je en grimaçant et en reprenant une tête sérieuse. Mais un sourire réapparut aussitôt avec le bisou volé de la jeune femme et les compliments qui s’ensuivirent. Je pris un air hautain en ajoutant : « Oui on me le dit souvent. Certains mecs ont même cru une fois que j’étais aussi jeune que toi » fis-je en lui tirant la langue.
La relation naissante entre Dylane et Adam était compliquée. Je m’en rendais compte par ses confessions. Cela me désolait pour eux. Même si je ne me serai jamais doutée que quelque chose se passe entre eux, j’étais heureuse de les savoir proche. Je n’avais pas le détail des bons moments qu’ils avaient partagé, de leur début de relation. Cela viendrait peut-être. Quand leurs problèmes s’arrangeraient… Je l’espérais du moins. Plus on discutait, plus je me rendais compte qu’au final, ce qui les éloignait était Aaron. Non pas que ce soit la faute du petit blondinet. Mais ils voulaient tout deux le protéger. Dylane me le confirma encore une fois en me disant qu’elle avait voulu rectifier la donne lors de sa soirée d’anniversaire par rapport à Aaron. Comme Adam était bien éméché ce soir-là, elle l’avait fait aussi pour ne pas qu’il regrette une fois qu’il aurait retrouvé ses esprits. Au final, elle avait fait ça pour lui, dans son intérêt, en respectant la promesse qu’ils s’étaient faits. Elle ne pensait donc pas à mal. Je hochais la tête pour lui montrer que je comprenais : « Je vois… Tu as fait ça pour lui et pour Aaron. Je trouve ça honorable même ». Je n’avais pas saisi complètement l’histoire autour du dessin qu’Aaron avait fait d’eux trois : « Alors pourquoi a-t-il déchiré le dessin ? Parce que vous lui avez caché la vérité ? ». J’essayais vraiment de comprendre la situation dans son intégralité pour la conseiller au mieux. Puis j’ajoutais « De toute manière, tu ne pourras jamais remplacer Chloé… Que ce soit pour Aaron ou pour Adam. Personne ne le pourrait. Mais ça ne veut pas dire que tu ne peux pas avoir une place auprès d’eux. Ce serait pour écrire une nouvelle histoire… Tous les trois. Le but pour Adam n’est pas de retrouver une nouvelle Cholé ». Nous sommes assisses toutes les deux, mon regard se balade entre l’horizon et la jolie brunette. Je tenais ma gourde entre les mains, la faisant tourner entre mes mains tout en écoutant Dylane se confiait sur son ressenti face à cette relation. Elle ne savait tout bonnement pas si elle était prête à s’engager. Cela lui faisait peur. Elle ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Elle regrettait. Cela me fit hausser un peu le ton, agacé par ses regrets « Arrête de dire ça Dydy ! ». Ce n’était pas méchant, je voulais juste qu’elle arrête d’avoir des regrets. Ce n’était pas bon et cela ne l’aiderait pas à aller mieux. Je préférais qu’elle en tire plutôt une leçon ou quelque chose de positif. Pas qu’elle voit tout en noir. C’était aussi mon rôle de grande sœur qui ressortait. Je n’aimais pas la voir mal. Je regardais alors à l’horizon et ajoutais doucement : « Tu sais, je suis un peu moi-même hypocrite au final… Je te dis de ne pas te poser des questions, de limite foncer tête baissée dans cette relation, de t’engager… Mais je sais que dans une situation similaire, j’aurai peur également. Notre passé nous poursuit toujours. Mais il faut qu’on arrive à avancer malgré tout ». J’était bien placé pour savoir que c’était difficile. Je n’étais pas dans une situation similaire à Dylane. Mais au final, j’évitais de l’être en couchant à droite à gauche sans rien de plus. Comme ça, pas de risque d’attache, pas de risque de tomber amoureuse et pas de risque d’être déçue et brisée à nouveau. Je continuais à rassurer Dylane en lui disant qu’elle ne perdrait pas Adam pour autant. Et ça j’en étais sûre et certaine : « Oui mais tu as de la chance, tu es tombée sur le garçon le plus patient, le plus compréhensif et le plus gentil qu’il soit. S’il t’aime et tient à toi comme toi tu tiens à lui, et je n’en doute même pas une seconde, il t’attendra et saura être patient. C’est certain ». Et même si je n’avais pas encore vu mon meilleur ami pour en discuter avec lui, je le savais. Je le connaissais que trop bien. Dylane ajoute une remarque qui me fait écarquiller les yeux. Je pose mon regard sur elle et répond : « NO WAY ! ». J’éclatais alors de rire « Je l’aime ça tu le sais mais on se connait depuis tellement longtemps. Alors oui, il est beau et c’est le genre de mec avec qui tu ne te poses pas de questions car il n’y a pas plus fidèle que lui. Tu peux avoir une confiance aveugle en lui. Mais pour autant, jamais au grand jamais je ne pourrais sortir avec lui ».
Après avoir longuement discuté et conseillé au mieux ma petite Dylane, elle m’aide à me relever (et oui que voulez-vous que je vous dise, je suis vieille désormais) et nous repartons courir. Nous parlons un peu d’autre chose, ce qui permet aussi de changer les idées de la belle brune. Nous parlons de la sortie de mon livre et, comme à notre habitude, nous partons dans des délires qui n’ont aucun sens. Je lui dis alors qu’avec ses comparaisons, je risque de ne pas dormir et finir dans le lit de Knox, mon meilleur ami et colocataire. Je bois une gorgée au moment même où elle me parle d’une éventuelle relation entre Knoxou et moi. Je manque de recracher toute l’eau que j’avais dans la bouche. J’avale difficilement avant de répondre : « Non mais il manquait plus que lui ! Tu vas me faire tous mes potes masculins ? Si je viens à sortir avec Knox, qui, je te rappelle, est comme un frère pour moi puisqu’on a grandi ensemble, j’aurai vraiment touché le fond ». Je me marre. Je l’aime Knox, à en mourir même. Mais jamais il n’y avait eu une quelconque ambiguïté entre nous. Beaucoup nous avait fait la remarque, même la sœur de Knox, Jane, essayait de nous caser ensemble. Mais ils pouvaient toujours rêver.
Je ne sais plus pour quelle raison, preuve que nous partions vraiment dans tous les sens lors de nos discussions, nous discutions de mon âge avancé. Je me la racontais en disant que certains mecs pensaient parfois que j’avais son âge. Et ce qu’elle me répondit me fit réfléchir : « Ouais, j’avoue, je préfère qu’on me prenne pour une femme mûre. Quoi que, les petits minots de vingt ans aime bien les femmes mûres. Arf, non, j’ai besoin de quelqu’un de mature et qui a la tête sur les épaules. Et de stable aussi ». Ouch, je grimace et ajoute « No offense bichette. Puis je dis ça mais moi-même je ne suis pas stable. Tiens on devrait se créer une sorte de club. J’en suis sûre qu’on n’est pas seule dans ce cas ». Nous parlons, nous courons. Nous sommes épuisés autant l’une que l’autre. Dylane marque une pause pour s’hydrater, j’en fais de même. « Je pense que pour éviter ça, on va se prévoir un rendez-vous hebdomadaire toi et moi. Et puis, ça me fait tellement de bien de voir ta petite bouille ». Je lui serre alors doucement sa joue gauche en riant doucement.
Dylane avait préféré démentir sa relation avec Adam devant tout le monde dans un seul et unique but de protéger Aaron. Ce que souhaitait aussi le père du petit garçon. Cependant, elle regrettait car le petit garçon avait très mal réagi suite à son démenti. En effet, il en avait déchiré le dessin qu’il avait fait d’eux trois. « C’est vraiment compliqué tout ça… Je pense qu’au final vous auriez dû être honnête envers Aaron. Ce gamin est plus mature qu’on ne le pense et puis il comprend tellement vite. Et le fait qu’il tienne à toi à ce point est vraiment une excellente chose ». La jeune femme a des regrets face à cette relation naissante, elle se dit qu’elle aurait dû rester à sa place, n’en rester qu’au stade d’ami avec Aaron. J’en ai assez d’entendre cela et c’est vrai que j’élève la voix. Je manifestais plus mon agacement que de la colère en disant ça. Et puis, je trouvais qu’elle passait à côté d’une belle histoire d’amour avec Adam. Ce que je trouvais vraiment dommage que ce soit pour l’un ou pour l’autre. Cependant, j’avoue à Dylane que j’étais moi-même hypocrite. Car si j’étais dans une situation similaire, je serai effrayée et incapable de m’investir dans une relation. Pourtant, ma dernière avait terminé trois ans plus tôt. Mais j’en gardais des séquelles profondes… Même si j’essayais de ne rien laisser transparaître. Suite à mes paroles sincères, Dylane vient m’attraper la main et pose sa tête sur mon épaule. Je pose alors ma tête sur la sienne et lui dépose un bisou. Elle m’avoue alors quelque chose qui me touche profondément. Je connaissais Tommy et sa disparition m’avait bouleversé. Et je n’imaginais pas à quel point cela avait été et était toujours difficile pour elle. Je serrais davantage sa main dans la mienne et la regardait dans les yeux : « Vraiment ? Çà me touche ce que tu me dis, je le trouvais adorable. Il aurait dû tenter sa chance, il était incroyablement craquant et terriblement sexy en plus ». Je souriais. Mais en même temps, j’étais tellement triste d’utiliser le passé pour parler de lui. Dylane disait que bien que le chemin soit long, on était là l’une pour l’autre « C’est certain, tu peux compter sur moi à n’importe quel moment ma puce. Et je sais que cela fait bientôt deux ans que Tommy nous a quitté… Je sais aussi que ce n’est pas évident pour toi d’en parler mais tu sais que je serai toujours là pour toi si tu as besoin de parler ou de te changer les idées d’accord ? » Je lui tendais mon petit doigt en attendant qu’elle l’attrape pour qu’elle me promette qu’elle le fera sans hésitation si elle en avait besoin. Nous échangions sur notre ressenti face à l’amour et les paroles que prononçaient Dylane résonnait grandement à moi : « Tu sais, c’est aussi ce que je me demande… J’ai été tellement brisée suite à mon histoire avec Lukas que je ne sais même pas si j’arriverai un jour à aimer à nouveau. Ou du moins si j’arriverai à refaire confiance et à me laisser aller dans une relation… » Je soupirais, posant mon regard sur l’horizon. Je ne pouvais rassurer Dylane sur ce point car moi-même j’avais des doutes à ce sujet, je ne savais pas en fait. Peut être qu’un jour je rencontrerai quelqu’un qui me fera changer d’avis. Je l’espérais. La jeune femme se met alors à me parler d’Adam et moi, qu’elle pensait au début qu’on allait finir ensemble. Pour moi, c’était quelque chose d’inenvisageable car je l’avais toujours considéré comme un ami rien de plus. Une amitié profonde, très forte. Je l’aimais à la folie mais en amitié. Elle me taquina encore à ce sujet en ajoutant que si jamais entre eux cela ne fonctionnait pas, elle voulait qu’il trouve une personne comme moi. « C’est gentil. Mais je pense que même Adam mérite mieux que moi. Je suis trop chiante comme nana » je riais mais ce n’était pas totalement faux. J’avais un sacré tempérament qui pouvait agacer. « Mais de toute façon, je vais tout faire pour que vous terminiez ensemble ». Je lu tirais la langue à mon tour en lui donnant aussi un petit coup de coude.
Reprenant la course, enfin pas pour bien longtemps car nous venions de nous arrêter pour boire un coup, Dylane essaye maintenant de me caser avec Knox, mon meilleur ami, celui avec qui j’avais grandi et que je considérais comme mon frère « Ouais Knox est canon et ok certains meilleurs amis finissent ensemble. Mais Knox et moi, jamais. Beurk non je ne veux même pas imaginer ». Je retombais en enfance en prononçant ces dernières paroles. Cela me rappelait justement mon meilleur ami et moi quand on voyait des personnes s’embrassaient devant nous. Nous mettions nos mains devant nos yeux et crions des beurrrkkk interminables. Dylane était encore pleine d’imagination car elle me proposa ses deux autres frères. Elle voulait même organiser une sortie « Et avec ton père aussi non ? Tant qu’à y être » je levais les yeux au ciel et prit une deuxième gorgée d’eau. Une gorgée que je recrachais à même le sol deux secondes plus tard : « Attends, Wim ? Tu le connais ? C’est ton meilleur ami ? ». Mes yeux étaient écarquillés, je la fixais ahuri car j’ignorais cette relation qu’elle avait avec Wim. Et ce dernier et moi avions un sacré passif « Je connais bien Coster. Même plus que bien » fis-je en souriant malicieusement et en levant un sourcil.
Toujours en pleine réflexion sur ma vie sentimentale, et puis il faut dire que Dylane ne lâchait pas le morceau, je lui avoué que j’avais besoin de quelqu’un de mature et qui ai la tête sur les épaules. Elle me disait alors de repenser aux exemples d’hommes qu’elle m’avait donné. Pour la taquiner et pour me marrer j’ajoutais alors : « Je te dis, ton père serait parfait. Mature, terriblement sexy… Prépare toi à m’appeler belle maman ». Je riais en disant cela mais je voulais rendre un peu la pareille à Dydy qui s’amusait bien sur ma situation. Je lui proposais de créer un club des nana instables ce à quoi la brunette acquiesça. Je levais ma main pour rejoindre la sienne et faire un highfive « Carrément. Finalement, on a bien choisi notre chemin ». On essayait de se réconforter comme on le pouvait. Bon, en attendant, notre séance de footing n’était clairement pas efficace. Nous avions dû courir cinq minutes en tout et encore. Cela faisait plus d’une heure que nous nous étions retrouvées. Dylane m’entraina alors dans un petit restaurant qui se trouvait près de là pour m’inviter à prendre un petit déjeuner. Cela me fit rire mais, gourmande et mon ventre gargouillant, je la suivis sans rechigner. Installés à table avec une vue imprenable sur l’océan, Dylane nous commanda deux menu américo-anglais. Quelques minutes plus tard, le serveur nous apporte nos plateaux bien garnis. La remarque sur mon cholestérol me fit exploser de rire : « Je te remercie, jamais quelqu’un n’avait aussi bien pris soin de moi ». J’attrape une fourchette et pique dans une saucisse « Che m’en fiche ché crop la dale ». Ah oui, toi aussi Dydy tu as droit à Mia et ses éternelles phrases la bouche pleine. « On culpabilisera après. Et ça nous donne une raison de plus pour nous réorganiser un footing très rapidement ». Je picorais à droite à gauche dans les plats qui se trouvaient devant nos yeux « D’ailleurs, tu devrais envisager d’inviter tous mes prétendants pour notre prochain footing. Celui qui tient le plus longtemps me gagne »… Je croque dans un morceau de banane et ajoute alors : « Je touche le fond » fis-je en continuant de mâchouillait mon fruit, l’air désespéré.
A force de discuter, Dylane et moi tombons d’accord sur le fait qu’avoir caché leur relation secrète à Aaron n’avait pas été la meilleure idée qu’elle et Adam avait eu. Le fait que le petit garçon déchire le dessin qu’il avait fait d’eux trois avait sérieusement touchée Dylane, au point qu’elle remette tout en question. Mais comme elle le reconnaissait elle-même, si le petit garçon n’avait pas fait ça, elle aurait trouvé une autre excuse pour demander à Adam du temps et prendre du recul face à cette relation. Je ne pouvais qu’acquiescer lorsqu’elle me dit cela. Je pensais sincèrement que cela n’avait été qu’une excuse et qu’elle n’était pas prête à s’engager avec Adam. J’espérais cependant que cela change et qu’elle arrive à ouvrir plus son cœur. Parce que pour moi, même si je pouvais totalement la comprendre, elle ne pouvait pas trouver mieux comme homme avec qui tentait une relation. Elle me parle alors de Tommy, son frère qu’elle a perdu dans un tragique accident il y a de cela deux ans. Elle m’avoue qu’il en pinçait pour moi. Je me souvenais de lui, il était beau, charmant et un brin immature c’est vrai. Je me souvenais de certaines conversations que nous avions eues. Nous avions notamment parlé de ses fameuses courses illégales à laquelle il s’adonnait. Je lui avais dit qu’un collègue à moi au journal avait fait un article à ce propos et que je ne comprenais pas comment on pouvait aimer faire ça. C’est ainsi que Tommy avait passé une bonne heure à débattre avec moi sur le sujet. Le ton était monté, mais je me souviens aussi que nous avions fini par en rire, car autant lui que moi étions borné. Le fait qu’il n’avait rien tenté avec moi car il pensait que je méritais mieux me toucha davantage : « C’était un chic type vraiment… » Je marquais un temps d’arrêt me disant que sa disparition était vraiment tragique… « Mais oui, c’est clair que c’est de famille la beauté » fis je en tirant la langue à Dylane. Nous nous promettons alors en se serrant le petit doigt d’être toujours là l’une pour l’autre. Nous n’avons pas besoin de ça pour le savoir, mais de temps en temps, ça fait du bien de le rappeler. Surtout en connaissant la jeune femme et son tempérament à ne pas dire ce qu’elle ressent vraiment. Je lui confesse que je ne savais pas si moi-même je parviendrai à retomber amoureuse. Elle me rassure, me disant que le jour où je rencontrerai la bonne personne cela se fera naturellement. Et sa dernière phrase me fait sourire : « Tiens, cela me fait penser à la situation d’une amie à moi… elle a rencontré ce chic type, elle lui a demandé du temps et il respecte totalement son choix… Quelle chanceuse mais elle ne s’en rend pas compte ». J’adresse un regard complice à la jeune femme qui va sûrement me tirer la langue ou me donner un coup de coude en guise de réponse. Elle se venge un peu finalement en me disant que je suis chiante comme Adam et que du coup, lui et moi ferions un beau couple pour la peine. Je préfère lever les yeux au ciel et faire non de la tête.
Après avoir longuement parlé sur nos vies sentimentales, et en avoir conclu qu’elles étaient de toute façon merdiques, nous nous remettons à courir. Cela nous permet de nous défouler et puis nous sommes là aussi pour passer du bon temps entre copines. Oublions les garçons, ils nous causent plus d’ennuis qu’autre chose… Mouais, bon avec Dylane, le sujet des mecs reste au placard un court instant. Elle souhaitait me caser à tout prix et elle commença alors sa liste de mecs : Knox fut le preum’s. Enfin non le deuxième car il y a eu Adam avant « Crois-moi, Knox te dira exactement la même chose. On a grandi ensemble et c’est limite si parfois on ne nous demande pas si on est jumeaux car on a les mêmes réactions et avis. Mais tu lui demanderas tu verras ». J’étais persuadé à 99,9% que mon meilleur ami lui dirait la même chose sur une éventuelle relation entre nous. Il en serait tout bonnement dégouté aussi. Son père par la suite. Enfin en réalité, ce fut ma suggestion car elle voulait me caser avec un de ses deux frères. Le pire, c’est qu’elle n’avait pas l’air choqué que je puisse devenir sa belle-mère. Non mais on aura tout entendu. Je lève les yeux au ciel, désespérée. Puis vient le sujet épineux de Wim. Qui s’avère être son meilleur ami. Sauf qu’elle ignore totalement notre passé commun. Elle me dit qu’elle ne veut pas en savoir plus. C’est mal me connaitre : « Non, il faut ABSOLUMENT que je te raconte ça ». Je l’attrape par le bras et débute mon récit : « On se connait depuis le lycée. Disons qu’on a fréquenté le même groupe d’amis pendant ma période… compliquée dont je n’aime pas beaucoup parler. Et lui et moi, un soir, alors que j’étais un peu trop éméchée, et lui aussi. Bah… On a couché ensemble. Bon, je t’avoue que je ne suis pas fière de ça parce que j’étais en couple à ce moment-là… » Je voyais les yeux de Dylane s’écarquillait « Mais il ne faut pas trop l’ébruiter parce que très peu de personnes sont au courant. J’avais seize ans ne me regarde pas comme ça. Fin pour autant, ne va pas faire la même chose que moi hein ! ». Je prenais un air sérieux en lui disant cela puis poursuivait : « Et après ma rupture avec Lukas, genre un mois après, on s’est rencontré dans un bar… ça faisait longtemps. Cette fois autant lui que moi étions libre comme l’air… Du coup bah on a recommencé… Et je t’avoue qu’entre Coster et moi, y’a toujours eu et je pense qu’il y a toujours une attirance… très très physique » j’en faisais des tonnes pour la rendre encore plus mal à l’aise. C’était drôle à voir, j’en riais.
Je ne sais plus pour quelle raison je parle à nouveau du père de Dylane, qui est canon il ne faut pas le cacher, La jeune femme se réjouit une nouvelle fois que je puisse être avec son père, disant que cela serait un bon prétexte pour elle de venir plus souvent lui rendre visite « T’a intérêt à venir nous voir. Tu viendras avec Adam et Aaron, on se fera des grands repas de famille le dimanche ». Je riais quand Dylane m’invita à la suivre jusqu’au restaurant qui se trouvait non loin de là. Installés à notre table, notre gros petit déjeuner devant les yeux et tout en s’empiffrant, Dylane commença sérieusement à penser à l’organisation de la compétition dont j’avais émis l’idée. Pour trouver mon futur amoureux. Sauf que j’avais dit cela sur le ton de l’humour. Je mis ma tête dans mes mains quand elle commença à dresser une liste, après avoir demandé un papier et un crayon au jeune serveur. « Et si j’ai envie que Wim soit là » fis-je pour la taquiner « Et Newman c’est juste un prétexte pour que TOI tu le vois ». Je sirotais mon jus d’orange tout en continuant de l’écouter. Cela ne servait à rien que je l’arrête, elle avait son idée en tête…Enfin jusqu’à une certaine limite. Elle attrapa son téléphone, commença à taper un message sur ses réseaux. En me montrant le message écrit, Dylane envoya malencontreusement celui-ci. Mes yeux s’écarquillèrent, il ne manquait plus grand-chose pour que je fasse le tour de la table et l’étripe : « Non Dylane t’a pas fait ça ! » J’attrapais son téléphone, essayant de retourner en arrière mais en vain « Efface le fais quelque chose ! » Trop tard, le message était posté. Je la fusillais du regard, lui disant qu’elle allait sérieusement me le payer. Bornée, elle ne voulut pas supprimer le message et essaya par tous les moyens de me convaincre que ça pouvait vraiment être fun et que, de toute façon, je n’avais rien à perdre. C’était perdu d’avance, je recevais d’ailleurs rapidement un message de Knox qui me demandait des explications sur cette compétition. Je le montrais à Dylane qui s’esclaffa de rire. Nous restions encore une bonne heure à discuter avant de nous quitter. Et bien sûr, je n’oubliais pas avant de lui dire au revoir de lui donner un exemplaire de mon roman dédicacé.