Marcus est en pleine semaine anniversaire de sa meuf. C’est un problème parce que Grace n’est pas là non plus et t’avais envie de fêter avec des gens que t’aimes fort ce soir. Maria. Mais tu peux pas te bourrer la gueule avec Maria. Tu essaies un minimum de rester correct avec elle. Tu la respectes et t’as aussi pas trop envie qu’elle te voit sous cet oeil là. Tu sais pas quel genre de conneries tu peux dire quand t’es bourré parce que souvent t’oublies tout le lendemain quand tu vas trop loin. Mais tu sais que tu dis des trucs pas très jolis. Déjà que t’as jamais peur de dire la vérité, de dire ce que tu ressens malgré que ça puisse être mal pris en face. C’est arrivé tant de fois que ça se retourne contre moi mais au final, t’en as rien à foutre. Les gens le prennent comme il veut.

Du coup t’es quand même sorti et t’es allé dans la rue piétonne de Fortitude Valley, un de tes lieux de prédilection pour sortir dans la ville. Beaucoup de souvenirs ici. Plus ou moins bons. Beaucoup où tu vois encore le visage de Rosa ici et là. Mais t’as suivi un groupe de filles qui avaient de la weed et qui te reluquaient bien trop. Tu t’es retrouvé à Spring Hill après être monté dans leur limo. Elles sont en plein EVJF et t’as gagné pas mal de shots à l’oeil. T’as clairement eu l’impression d’être un objet au bout d’un moment mais tu les as laissé faire. T’es un mélange de triste et heureux ce soir. T’as un truc a fêté mais t’es seul aussi.

Tu te réveilles dans un parc au petit matin. En vrai t’as aucune idée de quelle heure il est sauf que t’es sur l’herbe. T’as mal à la tête mais c’est supportable. T’es trop habitué à la douleur. Tu te retournes pour être sur le dos tu regardes un peu autour de toi, un oeil fermé parce que la clarté t’ébloui. T’es dans le jardin botanique qui est de l’autre côté de Kangaroo Point. Tu as la Riverstage de Brisbane qui est juste à côté. Une scène que tu aimes particulièrement parce que t’y as vu des concerts symbolique. Tu reposes ta tête dans l’herbe maintenant que tu sais où t’es, tu vas prendre quelques minutes de plus avant de te lever. Tu t’en fou de quoi t’as l’air. D’un SDF ou d’un gars qui profite juste du parc à la fraîche du matin.

Quand tu te décides enfin à te lever, tu réalises que t’as qu’une chaussure. Tu poses une main dans tes poches et t’as pas non plus ton téléphone. « Evidemment… » Tu sais plus ce que t’as fait cette nuit mais il te manque quelques affaires… T’as pas tes clés non plus.  « Super… » Tu te frottes les yeux et regarde autour de toi, t’aurais bien envie de rentrer en Uber mais t’as pas ton téléphone. « Fais chier… » Ca commence mal cette journée. Tu pourrais rentrer à pied mais t’as pas trop la motivation là.

Tu te frottes encore un peu les yeux, t’es un peu plus réveillé après ces quelques secondes de réflexion et révélations en ton fort interieur. Tu vois une personne qui a le nez sur son téléphone et tu t’approches. « Hey… J’ai perdu mon téléphone, est-ce que y’a moyen que je me commande un Uber sur le tiens ? » Tu penses pas à préciser que t’as bien évidemment dans l’idée de mettre ta propre carte bleu pour la course. Ca semble évident pour toi.

@Noa Jacobs @May Glitters @Nino Marchetti

J’avais pas calculé comme le temps pourrait être long sans Isaac. Josh de son côté est souvent avec Arrow parce qu’elle était prête à exploser et que moi, si j’étais bien présente depuis qu’elle avait fait ses contractions, j’allais quand meme pas passer mon temps à tenir la chandelle. C’était impossible pour moi de savoir ce qui se tramait entre eux deux et j’allais pas tarder à mettre les pieds dans l’plat pour avoir les réponses à mes questions. De un, il s’agissait de ma sœur, de deux il s’agissait aussi d’un de mes meilleurs amis, alors j’estimais être totalement légitime à avoir le fin mot de l’histoire. J’avais bien compris que là, c’était sous tension alors, je restais discrête mais, tic tac, Arrow allait bientôt accoucher alors, ce serait le moment ou jamais.
Je devais aller récupérer un colis, j’avais repérer une robe sublime sur Vinted mais les relais pour pouvoir se faire livrer devenaient rare et forcément, j’avais du aller faire un détour vers Spring Hill. C’était ni dans mon quartier résidentiel, ni dans mon quartier professionnel mais j’avais pas le choix. J’en profiterai aussi pour aller trouver les chaussures parfaites pour aller avec cette robe une fois que je l’aurai sortie de son carton. Fallait que je traverse le parc pour aller dans le relai, j’prenais mon temps, il était encore tôt et ca ouvrait pas tout de suite. J’pensais que j’mettrai plus de temps à venir jusqu’ici mais mon sens de l’orientation était meilleur que je ne l’avais toujours pensé. Enfin… faut dire qu’avec google Map, c’était quand même plus simple de savoir quelles rues prendre et là, l’appareil me disait d’aller toujours tout droit et arrivé à la sortie principale du parc, ce serait gauche, droite et de nouveau tout droit. Je devrais m’en sortir.
« Hey… J’ai perdu mon téléphone, est-ce que y’a moyen que je me commande un Uber sur le tiens ? » je relève le nez en entendant cette voix qui semblait être quand même bien proche de moi. « oh ! » le livre de cuisine mexicain de grand-mère, c’était lui. Je souris, j’sais pas s’il a capté qui j’étais. J’pense, il a pas du faire attention en m’voyant m’approcher tête baissée. « Euh, ouais, mais va falloir sortir d’ici. J’traverse le parc, dans ce sens… » je le regarde un instant, de la tete au pied sans discretion, il a l’air d’être à la ramasse. « T’as de l’herbe dans les cheveux. » qu’est ce qu’il a bien pu faire ?

« oh ! »
« Oh. »

Parce que toi aussi d’un coup tu la reconnais. Le nez dans son téléphone, les cheveux devant son visage, elle était aussi un peu de dos, tu pensais pas tomber sur quelqu’un que tu connaissais. Mais tant mieux nan ? Ouais. Elle sait que t’es pas un SDF, elle va pas te remballer. T’as un espoir de véritablement pouvoir commander ton Uber depuis son téléphone. Le sourire qui se trouve sur ses lèvres te confirme que ça sent bon tout ça. Toi par contre, t’as encore la tête bien dans le cul. T’as juste l’air de te réveiller tout juste. Je viens de me réveiller tout juste. « Euh, ouais, mais va falloir sortir d’ici. J’traverse le parc, dans ce sens… » Le coup d’oeil qu’elle te donne confirme que ta dégaine laisse encore plus à désirer que d’habitude. « T’as de l’herbe dans les cheveux. » Ca te surprend pas tellement. Tu vas te passer une main dans les cheveux pour les enlever mais tout ce que tu fais c’est surtout les caler encore mieux sur ta tête.

« Par là tu disais ? Je te suis… » Tu prends la marche vers la sortie du parc comme elle l’a suggéré parce qu’elle a raison. La voiture ne vas pas venir dans l’herbe. Faut être au bord de la route. T’as encore un peu de mal avec la clarté mais tu peux rien y faire. Il fait jour et t’as pas tes lunettes de soleil. Prend ton mal en patience Jordan. « Noa c’est ça ? La boss de Veronica. » C’est comme ça que tu te souviens d’elle. T’as plus le nom de l’assoc en tête. « J’ai un peu de chance ce matin de tomber sur toi. Je sais pas si un total étranger m’aurait laissé si facilement utiliser son téléphone. » Tu le sais très bien. T’as l’air tout sauf saint là. Un SDF qui a trop bu et à qui on a volé toutes ses affaires, ou presque pendant la nuit. Ca faisait longtemps. Ouais et t’es vraiment con Jordan de t’être laissé allé jusque là. Faut te reprendre. Ouais. T’as beaucoup trop fêté. Faut que tu te maîtrises. Ouais. « T'as vraiment une sale gueule là hein ? » LAPSUS JORDAN. LAPSUS. Tu t'en rends compte tu te corriges bien vite. « J'ai vraiment une sale gueule. Pas toi. Désolé, j'ai la tête en vrac aussi... »

Il capte juste après moi qu’on s’connait, ca m’fait rire. J’avais la tête dans mon téléphone et il avait pas bien vu qui j’étais avant de m’aborder, faut croire que le hasard fait bien les choses. On s’met en route une fois qu’il a enlevé sa brindille des cheveux.  Le parc était pas bien grand, mais pour le traverser et être sur une rue où passe les voitures, on a déjà bien cinq minutes. « Noa c’est ça ? La boss de Veronica. » Purée, j’suis vraiment naze sur le coup, parce qu’il est capable de me sortir mon prénom mais moi, c’est le flou total. Je sais juste qu’il est le mec au livre de recette de grand-mère ! « Yep, c’est bien moi ! » je manquerai pas de demander à Veronica qu’elle me redonne son nom et en attendant, j’allais faire en sorte de ne pas avoir à l’appeler et comme il est à côté de moi, ca devrait aller. « J’ai un peu de chance ce matin de tomber sur toi. Je sais pas si un total étranger m’aurait laissé si facilement utiliser son téléphone. » hochement de tête, c’est clair que maintenant, on devait se méfier de tous. « j’ai tendance à laisser n’importe qui utiliser mon téléphone, j’crois que le jour où quelqu’un partira avec en courant, ca m’servira de leçon. » j’ai de manière général tendance à me méfier de personne et pourtant, je sais que les faits divers sont suffisamment nombreux pour pouvoir se permettre d’être sur ses gardes.
« T'as vraiment une sale gueule là hein ? » Pardon ? Mes yeux se fixent aussi tôt sur lui, captant pas trop pourquoi il me disait ça. Il s’est vu lui, avec ses fringues qui puent et l’herbe qu’il a encore laissé dans ses cheveux en bataille ? « Bah merci… » « J'ai vraiment une sale gueule. Pas toi. Désolé, j'ai la tête en vrac aussi... » ah ouais, parce que c’est pas une façon de faire mec, si tu veux un Uber, vas falloir te débrouiller seul à ce rythme là. Mais bon, vu la manière dont il s’est rattrapé vite, j’ai bien capté qu’il avait honte d’avoir fourché. « Je confirme du coup, t’as une sale gueule. » pour reprendre ses mots, et j’me permettais de le piquer sans être trop virulente, le sourire qui accompagnait ma phrase montrait bien que c’était une petite vengeance pas bien méchante. « Est-ce que t’as besoin d’une nounou à domicile qui vienne te border aussi ? Parce que t’as l’air d’avoir quelques heures de sommeil à rattraper… »

« Yep, c’est bien moi ! » Tu te souviens surtout de votre situation à l’assoc et son nom sur la plaque que tu as scruté en partant. Elle était bel et bien la directrice de l’endroit. Tu visualises encore très bien parce que ça t’a impressionné. Les gens qui sont directeurs tu trouves qu’ils doivent avoir beaucoup de pression sur les épaules. Pas ton kiffe. Mais tu admires. « j’ai tendance à laisser n’importe qui utiliser mon téléphone, j’crois que le jour où quelqu’un partira avec en courant, ca m’servira de leçon. » Elle a l’air d’être du genre à aider son prochain naturellement et vu le boulot qu’elle a, ça ne t’étonne pas. Ca te conforte surtout qu’elle a cette position pas pour rien à l’association.

« Bah merci… » Et tu te facepalm après avoir réalisé ce que t’as dit malencontreusement. « Je confirme du coup, t’as une sale gueule. » Tu veux bien la croire sur paroles même si tu t’es pas vu. Tu sais comment tu te sens et t’as connu mieux. « Est-ce que t’as besoin d’une nounou à domicile qui vienne te border aussi ? Parce que t’as l’air d’avoir quelques heures de sommeil à rattraper… » Elle touche un point sensible. Le domicile. « Ca va aller je vais squatter chez ma belle mère parce que de toute façon j’ai perdu mes clés aussi. »

Vraiment y’a rien qui va là. Tu n’es pas sûr de quel jour vous êtes mais tu sais où se cache le double des clés. Alors tu pourras entrer chez elle, te prendre une bonne douche et même te changer avant d’aller te coucher dans un lit tout frais. Tu fantasmes beaucoup sur tout ce scénario là. Tu penses pas à la banque, la compagnie de téléphone ou le serrurier qu’il va falloir que tu contactes. Je vais passer quelques jours chez Maria. Histoire de laisser toute la réalité de cette situation de merde loin encore un peu. « Je confirme pour le sommeil à rattraper. » Tu sais pas trop quoi dire de plus parce que tu voudrais juste qu’elle te file son téléphone en fait là. Tu lèves un bras pour sentir sous ton aisselle et t’as aussi besoin d’une bonne douche.

« T'as rien de prévu là ? » Parce que tu sais que parfois les Uber peuvent mettre beaucoup de temps à se ramener. Ce que tu sais pas encore c'est que ta carte bleu va pas passer. Les autres tu les as pas enregistré dans ton compte PayPal ou Uber. T'es dans la merde pour rentrer chez toi là. Tu vas devoir faire ça à pied.

Le croiser ici me fait presque oublié pourquoi je devais traverser le parc et qu’est ce que je faisais si tôt ici, mais mon objectif me revenait rapidement en tête : ma robe. Et heureusement, c’était pas si pressant. Alors que j’demande, amusée, s’il a aussi besoin d’une nourrice à domicile pour s’occuper de lui, j’ai l’impression que là, y a un truc qui cloche. « Ca va aller je vais squatter chez ma belle mère parce que de toute façon j’ai perdu mes clés aussi. » ah, mais la loose est totale en réalité. Je grimace, ca m’ferait presque rire tellement il a pas eu de bol. « Mais tu t’es fais racketté ? » parce que là, si c’était le cas, c’était bien moins drôle. « Je mise surtout sur une soirée trop arrosée et que t’as pas su faire gaffe à tes affaires. » On arrivait presque à la sortie du parc, je sortais alors mon téléphone pour aller dans l’application Uber. « T'as rien de prévu là ? » « J’ai un colis à récupérer à cinq minutes d’ici, ensuite, j’suis libre. » j’essai d’ailleurs de me souvenir si c’était à droite ou à gauche que je devais aller… je regarderai sur Map. « hm… » j’ai peut être bien une idée mais j’sais pas s’il a envie de s’faire emmerder par une nana un lendemain de soirée mémorable. « Ta belle mère habite loin ? » est ce que c’était sa belle mère la propriétaire du livre d’ailleurs ? J’hésitais avec belle mère ou grand-mère maintenant… « Parce que, si jamais, on peut aller récupérer le colis ensemble et on s’faire un uber tous les deux, jusqu’à chez moi, tu prends une douche, tu dors si tu veux et après, on gère pour tes clés ? » proposition qu’il allait peut être refuser. Proposition qui pouvait même sembler être dangereuse, fallait que j’arrête de proposer à n’importe qui mon hospitalité, parce que c’est pas parce qu’il était pote avec Véronica – et d’ailleurs j’avais pas de preuve formelle – qu’il était forcément de bonne fréquentation. Et surtout, j’avais pas rêvé en le voyant lever le bras pour sentir s’il puait ou pas… « Mais, bon, j’veux pas te forcer. »

« Mais tu t’es fais racketté ? »
« Quelque chose comme ça on dirait ouais. »

Parce que tu t’es endormi dans le parc apparemment et certains se sont servi. Tu étais raide mort hier avec tout ce que t’as bu, tout ce qu’on t’a fait boire. T’avais besoin d’oublier et c’est allé très loin. Tu es sacrément résistant quand même pour pas avoir fait tout simplement un coma vu le niveau d’alcool que t’as ingurgité. « Je mise surtout sur une soirée trop arrosée et que t’as pas su faire gaffe à tes affaires. » Ouais t’aimes bien sa version à elle. Tu hoches la tête, elle a sûrement raison. T’as même perdu une chaussure au passage, vraiment, la soirée n’importe quoi. T’as de la chance elle n’a pas une journée chargée vu ce qu’elle te dit. Tu vas pouvoir la déranger un moment avec Uber et son téléphone. Parce qu’il faut encore que tu te souviennes de ton mot de passe. « hm… » Tu la regardes, attendant de voir ce qu’elle va ajouter. « Ta belle mère habite loin ? » Elle a une idée.  « Parce que, si jamais, on peut aller récupérer le colis ensemble et on s’faire un uber tous les deux, jusqu’à chez moi, tu prends une douche, tu dors si tu veux et après, on gère pour tes clés ? » Tu réfléchis si c’est une bonne idée ou pas. « Mais, bon, j’veux pas te forcer. » Tu te mordilles la lèvre avant de lui répondre.

« J’ai pas envie d’abuser de ta gentillesse. Si on peut juste partager un Uber, tu me rapproches le plus possible de chez elle… » Tu marques une pause. « Elle est à Toowong. » Tu te grattes l’arrière de la tête, parce que t’aimes pas du tout demander de l’aide aux gens comme ça. « Ce serait bien ouais parce que je suis même pas sûr de me souvenir de mon mot de passe Uber et ‘fin… C’est la merde. » Tu grimaces parce que tu veux juste te poser quelque part où tu te sens bien. Chez toi ou chez Maria. Chez Noa c’est pas trop la meilleure idée, en plus t’as pas de fringues de rechange.

« J’ai pas envie d’abuser de ta gentillesse. Si on peut juste partager un Uber, tu me rapproches le plus possible de chez elle… » On peut toujours voir, si c’est sur mon itinéraire, même si en réalité, j’avais pas du tout prévu de rentrer en Uber mais bon… il a l’air crevé et en même temps, si j’lui propose de venir chez moi, j’me voyais mal lui proposer de rentrer en bus aussi. Il lui manque toujours une chaussure au pied. Pas très pratique pour prendre les transports en commun et j’sais pas s’il tenait vraiment à sa dignité, mais moi je tenais à la mienne et il était avec moi. « Elle est à Toowong. » bon, bonne nouvelle. Le détour n’en sera pas un. Mon visage s’illumine presque. « Ce serait bien ouais parce que je suis même pas sûr de me souvenir de mon mot de passe Uber et ‘fin… C’est la merde. » bon, bah pas d’problème. « J’habite à Toowong. » c’était comme une évidence en fait. C’est l’destin qui me met sur sa route. « On va aller choper mon colis, et j’commande le uber tout de suite après. » j’lui indique de me suivre d’un signe de la main. « Tu peux rester là en fait, ca doit pas être agréable de marcher pied nue sur le beton. » et manquerait plus qu’il se prenne un bout de verre ou qu’il marche dans une crotte de chien avec la chance qu’il a. La première hypothèse me plaisait guerre ca pouvait faire mal et pour la seconde, j’avais pas envie de supporter une odeur pareil dans le uber.
« c’est la prochaine rue, j’me dépêche. » j’fais presque un sprint – non, je marche juste un peu plus vite – pour arriver à la boutique et récupérer ma fameuse robe tant méritée. J’retourne là où je l’ai laissé mais il est plus là. « Bah. » merde, ca c’est la meilleure. J’regarde autour de moi, y a personne. « C’est quoi cette blague… » j’étais un peu agacée, parce que j’avais quand même l’intention de lui payer un uber et je lui avais proposé l’hospitalité – même si il avait refusé, c’est juste le principe. « Ptit con… » et j’me retourne et le voilà face à moi, gêné, merde, il était pas partie en fait. « J’ai cru que tu t’étais barré le temps que j’récupère ça. » j’montre le colis bel et bien réceptionné. j'espère qu'il m'a pas entendu!

Tu vois que y’a un truc bon dans ce que t’as dit vu comment son visage change. « J’habite à Toowong. » Ah ben voilà donc le pourquoi. C’est parfait ça. T’as de la chance pour le coup Jordan. Au moins ça. Parce que tout le reste ça va pas du tout là. Pas ton meilleur matin nope.

« On va aller choper mon colis, et j’commande le uber tout de suite après. » « Ce que tu veux, je te suis. »

Parce que clairement là, t’y crois pas que tu vas avoir un beau Uber direct jusqu’à chez ta belle-mère.« Tu peux rester là en fait, ca doit pas être agréable de marcher pied nue sur le beton. » T’es en train de te demander si c’est pas un stratagème pour te laisser sur le carreau. Tu lui en voudrais pas en même temps. T’es un gros boulet pour elle là. Elle n’a rien demandé. Sa matinée n’était pas sensé se passer comme ça.

« Okay je t’attends là. »
« c’est la prochaine rue, j’me dépêche. »

Elle file au pas de course et tu t’assois sur le banc public le plus proche. Y’en a un juste quelques mètres plus loin. Tu te dis que tu vas attendre une demi heure et tenter une autre solution pour rentrer chez ta belle mère si Noa ne revient jamais jusqu’à toi. Et elle revient, tu pensais pas, mais elle a l’air de pas te voir alors tu te lèves pour aller jusqu’à elle. Elle a pas l’air d’humeur. « Ptit con…» Mais tu le prends pas pour toi parce que t’es loin d’être petit. Elle se tourne et elle est gênée. C’était pour moi.

« J’ai cru que tu t’étais barré le temps que j’récupère ça. »
« J’ai cru que t’allais peut être pas revenir. »

Tu lui aurais bien proposer de porter son colis mais t’es pas sûr d’avoir assez de force. « J’ai vraiment la vibe d’un petit con ? Je fais 30 ans cette année. » Pourquoi tu dis ça ? Elle en a rien à foutre. Je sais pas. T’en parles jamais de tes 30 ans qui arrivent en Novembre, mais t’y penses quand même. T’aurais pas cru atteindre cet âge un jour. Tu te sens pas 30 ans non plus. T’es toujours un petit con. Ouais.

 « J’ai cru que t’allais peut être pas revenir. » okay, c’est drôle, on a tous les deux pensés que l’autre nous avons mis une lapin et ça m’fait rire. « J’suis pas comme ça ! » et il doit pas être comme ça non plus apparemment.  « J’ai vraiment la vibe d’un petit con ? Je fais 30 ans cette année. » 30 ans, il a presque l’âge d’Andy quand même, il a presque l’âge du mec que j’me suis tapé alors que j’ai 6 ans, 7 maintenant, je plus que lui. Andy a fêté ses trentes ans l’année dernière aussi, l’anniversaire dont il voulait pas révéler la date, mais la date à laquelle il m’a quand même proposé qu’on sorte ensemble. J’avais bien compris qu’il aimait pas qu’on lui souhaite son anniversaire mais j’avais aussi bien compris que ce jour spécial, c’était avec moi qu’il voulait l’passer. Et aujourd’hui, j’sais même pas c’qu’il fait pour son anniversaire, parce que ouais, ça approche aussi ça… J’me souviens que ses potes l’avaient grillés, j’me souviens que cette soirée avait été spécial aussi pour moi parce que c’était la première fois qu’il me disait combien il tenait réellement à moi. Avec ses mots, mais j’avais bien compris… Est-ce que j’étais entrain de me rappeler combien Andy pouvait me manquer ? Est-ce que j’étais entrain de me souvenir comme c’était à la fois beau et déchirant cette période de ma vie ? J’ai l’pouls qui s’accélèrent et les idées plus très claires, j’le regarde à nouveau, c’est pas Andy là, c’est qui déjà ? Merde, j’aurai du lui redemander tout à l’heure quand il s’est souvenu de mon prénom lui. J’suis naze.
« T’as l’air d’un ptit con ouais. » ca m’amuse encore. « T’as pas tes clés, t’as pas ton portable et il te manque une chaussure. T’as tout d’un ptit con là. » qui sait, peut être qu’il avait cherché la merde à quelqu’un aussi et que l’autre s’était vengé en prenant tous ses effets personnels. On sait jamais rien quand on a rien vu. Mais, j’lui laisse quand même le bénéfice du doute et j’vais partir sur une présomption d’innocence, il a pas l’air bien méchant, le ptit con. « Bon ! » c’est l’heure de prendre l’uber. Je sors mon téléphone et me dirige sur l’application. Toowong. « J’met mon adresse. » et puis, si sa grand-mère habite Toowong, il sera pas très loin après ça. « 13 minutes d’attente… » je valide, 13 minutes, ca va, y a toujours pire. « Bon désolée, mais j’me souviens pas de ton prénom. » fallait quand même que ça sorte. « et du coup, à l’avenir, j’risque juste de me rappeler de toi comme : le mec qui a plus d’chaussure et plus d’portable. » et petit con. « Et ce serait con, parce que j’me souviens qu’il doit y avoir des recettes plutôt cool dans ce livre… »

« J’suis pas comme ça ! » Tu la connais pas mais c’est vrai que t’as pas cette vibe avec elle. Elle a l’air d’être du genre à aider les gens. Même quand elle a autre chose de mieux à faire. Y’a un moment de flottement et vous êtes tous les deux autant dans vos pensées que l’autre. T’es pas dérangé par le silence. Elle est là. Elle va vous commander un Uber à un moment ou un autre. T’es pas pressé au fond. Tant que y’a un plan. Si tu dois te remettre en quête d’une solution pour rentrer chez Maria là tu ferais bouger les choses un peu plus. « T’as l’air d’un ptit con ouais. T’as pas tes clés, t’as pas ton portable et il te manque une chaussure. T’as tout d’un ptit con là. » Elle n’a pas tort. « La soirée a été hors de mon contrôle. » Ca te fait à moitié sourire et à moitié grimacer en même temps.

« Bon ! » Ouais y’a des trucs plus important que ta soirée. Le retour chez toi ou chez Maria. « J’met mon adresse. » Ou chez elle ? Apparemment ? T’es plus dans le contrôle non plus là. Elle devrait pas habiter loin de Maria. Tu l’espères en tout cas. « 13 minutes d’attente… » Tu hoches la tête, pas dérangé, t’es plus à 13min près. « Bon désolée, mais j’me souviens pas de ton prénom. et du coup, à l’avenir, j’risque juste de me rappeler de toi comme : le mec qui a plus d’chaussure et plus d’portable. Et ce serait con, parce que j’me souviens qu’il doit y avoir des recettes plutôt cool dans ce livre… » Elle te fait sourire avec ses révélations et sa façon de dire les choses.

« Jordan. Jordan Fisher. » Tu te mords la lèvre en réfléchissant un peu. « Ca t’es jamais arrivé un lendemain de soirée où tu te réveilles au milieu d’un parc avec une chaussure en moins ? » Le plus triste c’est que c’est pas une première pour toi. « Si je te donne l’adresse de Maria tu peux regarder si c’est loin de chez toi? » Tu t’attends pas vraiment à ce qu’elle réponde à ta question de juste avant alors t’as enchaîné. Tu lui donnes l'adresse, attendant qu'elle pianote sur son téléphone.

Win : C’est à côté
So close : C’est pas trop loin
Fail : C’est à l’autre bout de Toowong

On dirait qu’il sait exactement ce qu’il s’est passé durant sa soirée mais qu’il assume pas du tout, préfère rester assez vague sur ce les raisons de sa chaussures en moins et de ses clés paumées, son téléphone volé. J’ai l’impression qu’il a honte, du coup, j’vais pas remuer l’couteau dans la plaie. Il a suffisament avec le regard des autres, parce qu’il  y a pas un passant qui le regarde pas de la tête au pied avec ces airs sur le visages qui se demandent ce qu’il a bien pu faire ou si c’est pas un SDF. Du dégout et de l’interrogation, c’était un bon mélange de ce qu’on pouvait lire sur leurs visages à tous ces gens. Heureusement que je l’ai déjà croisé une fois en bonne et due forme, qu’il avait ses deux chaussures la fois-là. Si non, c’est bon, j’me promène pas dans la rue pour venir en aide à tous les sans domicile fixe.
Je rentre l’adresse dans l’application, laisse tourner le temps de nous trouver un chauffeur et voilà que dans treize minutes, on aura l’cul posé dans une voiture chauffée, en direction de Toowong. J’avoue enfin ne plus me souvenir de son prénom et bon, vaut mieux être sincère dans ces cas là plutôt que de passer pour une idiote plus tard. J’me dis que j’avais droit d’oublier, c’est pas comme si on s’était croisé dix fois déjà. C’est donc Jordan. Cette fois ci, c’est bon, c’est gravé dans l’marbre. « Ca t’es jamais arrivé un lendemain de soirée où tu te réveilles au milieu d’un parc avec une chaussure en moins ? » sa question me fait rire. « Tous les weekend, d’ailleurs, on fait un seeting avec d’autres personnes, on s’retrouve tous dans l’même parc à force et on s’raconte nos soirée de folie. Des fois, on a même les chaussures des uns et des autres. » que j’lance avant de me marrer. « Nan, franchement, jamais. »  bon, en sortant avec Matt, je ne devrais pas dire jamais, parce que j’suis sûre que ça pourrait finir par arriver et là j’ferai moins la maline, parce que j’étais du genre à avoir la poisse et on pourrait s’faire ramasser par la police au petit matin. J’vois déjà Greg venir me récupérer au commissariat en disant à ses collègues que la nénette en cellule, c’est sa meuf. Ou quoi que, peut être qu’il dirait rien, qu’il assumerait pas. « Si je te donne l’adresse de Maria tu peux regarder si c’est loin de chez toi? » je hoche la tête, pas d’soucis. J’le laisse rentrer l’adresse lui-même et voir l’itinéraire. « C’est pas à côté… » C’est même à l’autre bout de chez moi et en même temps, mais bon, quoi qu’il arrive, ca le rapproche quand même. « La proposition pour prendre une douche chez moi tien toujours, si jamais. Et j’peux demander à un ami de te prêter des pompes. » Isaac habitait à quelques maisons, ca s’pourrait bien qu’ils fassent la même pointure. « fais pas cette tête. » il l’air vraiment d’être au bout d’sa vie.

Elle te fait chier, Lisa. T’as beau l’aimer, cette fille qui est ton total opposé… mais faut avouer que parfois, t’as vraiment du mal avec tous ces trucs qu’elle te demande. Tu l’aimes bien, bien sûr. Vous vous êtes rencontrées en cours, elle t’a pas mal aidé pour ce projet de sciences avec lequel t’avais du mal… vous vous êtes rapprochées, mais t’as parfois l’impression que c’est trop rapide entre vous. Ça a commencé avec un simple colis à aller chercher au centre-commercial, puis elle t’a demandé d’aller lui chercher sa commande au fast-food du coin la dernière fois que vous vous êtes vues parce qu’elle ‘’était trop occupée pour s’y rendre’’… Et maintenant, ‘faut que tu t’occupes de son chien tout le week-end parce qu’elle a décidé de le passer auprès de sa grand-mère malade et que ses parents sont pas foutus de s’en occuper… T’avais vraiment envie de l’envoyer chier lorsqu’elle te l’a demandé, mais t’as pas pu. T’as eu pitié d’elle, du mauvais état de santé de sa grand-mère qui lui met déjà un bon coup dans le moral… Alors, t’as accepté de te coltiner le petit caniche. C’est une femelle, elle s’appelle Daisy… et même si ton amie t’a promis que c’était un chien bien éduqué, t’as encore un peu du mal à le croire… surtout après qu’elle ait décidé de pisser dans tous les coins de ta baraque. Ton père a gueulé, t’as ronchonné… et c’est pour ça que ce matin, tu te retrouves au parc en train de la promener, à profiter du bon temps, de ce bol d’air frais dont t’aimes parfois profiter en allant en cours…

Sauf qu’au parc, il se passe des trucs pas fous. T’y traines parfois avec tes potes en fin de soirée, t’as toujours trouvé l’atmosphère plutôt calme et loin d’être pesante… Pourtant, tu remarques plusieurs canettes de bière longer les petits chemins que tu décides d’emprunter alors que t’essaies de motiver la chienne à faire ses besoins une fois pour toute dans le but de peut-être garder la maison propre pour la journée… mais elle écoute pas, elle écoute rien. Si elle elle est bien dressée, toi t’es la fille la mieux élevée de Brisbane.
Le chien renifle les canettes vides. Tu tires sur la laisse pour essayer de l’en empêcher. T’as jamais motivé un chien à boire, mais t’es sûre et certaine que chien + bière, ça fait pas très bon ménage. Déjà que tu fais tout pour l’empêcher de bouffer les cerises qui traînent dans l’herbe. Y a une histoire de cyanure dans les cerises, tu veux pas qu’elle crève, la pauvre.

Tu la laisses renifler partout, tu suis le petit chemin qu’elle emprunte et qui vous mène à des tables de pique-nique. Elles sont toutes vides, sauf l’une d’entre elle qui est occupée par un vieux monsieur que t’as vu ramasser une chaussure au sol… une seule chaussure. Il est sur le point de la mettre dans sa sacoche, mais fouteuse de merde, tu décides d’interagir avec lui en lui demandant des infos sur l’objet qu’il tente visiblement de voler… Une seule chaussure ? Il s’explique, bégaye un peu, visiblement pas très à l’aise face à une adolescente qui le dérange plus qu’il ne l’aimerait.

Il refuse de coopérer, invente des histoires… puis le caniche se met soudainement à lui aboyer dessus. C’est exactement cette réaction du chien qui le fait réagir et qui le fait abandonner la chaussure sur la table visiblement propre. Tu l’observes fuir en ricanant sous le regard de passants visiblement curieux. Tu prends la chaussure… t’es de bonne humeur, ‘faut que tu retrouves le propriétaire de la chaussure Vans.

Tu continues ton p’tit chemin qui te mène en dehors du parc en veillant à bien analyser la tenue vestimentaire mais surtout la paire de chaussures de tous ceux que tu croisent… jusqu’à finalement sortir du par cet apercevoir un p’tit duo sur un trottoir. La meuf a l’air tout à fait normale, mais le mec a un air assez… désordonné. Comme s’il avait passé une trop bonne soirée, celles dont tu ne te souviens parfois pas. C’est la seule chaussure qu’il porte aux pieds qui te donne l’alerte… c’est le bon.

« Hey ! » tu les interromps sans problème, mettant sur pause une conversation qu’ils étaient en train d’avoir pour t’approcher d’eux et aller à leur rencontre. « J’étais en train de me balader dans le parc avec Daisy... et elle m’a amené vers un vieux qui faisait j’sais pas trop quoi avec ta chaussure… Il avait l’air chelou, j’sais pas si c’était un fétichiste des pieds, un gars chelou qui aime porter qu’une seule chaussure ou s’il comptait tout simplement la revendre… J’sais pas, il avait l’air à fond dessus. Bref. J’l’ai vu sur le point de la mettre dans son sac, j’savais qu’elle lui appartenait pas. Donc… bah j’te l’ai récupéré, du coup. »

Tu lui tends la chaussure avec un sourire timide, sans vraiment faire attention à la femme qui se tient à ses côtés. « J’sais pas ce que t’as fait hier, mais tu devrais faire attention… Si je l’avais pas prise avant que Daisy mette la main dessus, elle aurait sûrement pissé dedans. » Tu ris nerveusement, jette un œil au chien qui commence à s’agiter au bout de la laisse. Elle a elle-aussi l’air à fond sur les chaussures du blond… Elle grogne, bave un peu. Les caniches, c’est pas censé être mignon ?

« J’vais vous laisser… ‘faut que j’essaie de la motiver à pisser avant qu’on rentre… sinon elle va encore me faire un bordel monstre. J’déteste les chiens. » Un grand soupir. C’est faux, t’aimes les animaux mais les chiens chiants… t’as du mal. T’offres un sourire aux deux adultes avant de te retourner, tirant légèrement sur la laisse du caniche pour attirer son attention et l’obliger à te suivre. « Allez… j’ai pas qu’ça à faire, dépêche. » Et tu te tires en ayant fait ta seconde bonne action de la journée, mais en te demandant surtout comment apprendre à un chien à être propre en dix minutes chrono.

Spoiler:

« Tous les weekend…» Elle y va à fond dans la plaisanterie avec sa réponse à ta question. Elle te fait rire. Elle a de l’humour et de l’imagination.

« Nan, franchement, jamais. »  
« Tu loupes quelque chose. »

Non. Pas vraiment. Pas du tout. T’as juste l’air con là Jordan. Tu vas devoir changer ta serrure, tu vas devoir bloquer ta carte bleu, tu vas devoir choper une nouvelle carte sim et bloquer l’autre, sans parler d’un nouveau téléphone. J’en ai un qui traine. Mais t’es une princesse, tu veux ton iPhone 11. Tu vas aller chez Apple le plus rapidement. Ouais.

« C’est pas à côté… »
« Bien sûr. »

Parce que c’est galère sur galère là. T’es même plus surpris. Vraiment faut que tu fasses un truc pour retourner le karma avec toi Jordan. Sinon on t’enterre dans pas longtemps. « La proposition pour prendre une douche chez moi tien toujours, si jamais. Et j’peux demander à un ami de te prêter des pompes. » Elle est vraiment super sympa de proposer ça. T’es en train de considérer la chose puisque visiblement elle a pas l’air de vouloir te filer un trajet jusqu’à chez Maria. Tu pourras lui téléphoner à elle ou un pote pour le reste du trajet parce que maintenant, t’es quasi sûr que tu n’arriverais pas à utiliser ton compte Uber. Tu te souviens pas du mot de passe. « fais pas cette tête. » Tu fronce le nez. « Hey ! » Tu réagis pas, tu penses pas que c’est à toi qu’on s’adresse, t’es encore en train de réfléchir à comment tu vas faire pour aller jusqu’à chez Maria. « J’étais en train de me balader dans le parc avec Daisy… » Mais là elle est devant toi et t’as un sourcil levé. Tu comprends pas trop au début et puis quand elle en parle de ta chaussure tu la remarques dans sa main. Oh. T’écoutes rien de toute son histoire, elle parle beaucoup trop. Tu récupères la chaussure. « J’sais pas ce que t’as fait hier, mais tu devrais faire attention… Si je l’avais pas prise avant que Daisy mette la main dessus, elle aurait sûrement pissé dedans. » Vraiment ta chaussure c’est pas ce qui t’inquiétait le plus de retrouver aujourd’hui. T’as sept autres paires de vans dans ton placard. « Hmm.. Merci. » Parce que bon quand même, elle t’a ramené ta chaussure. C’est au moins un bon point sur cette journée. Tu te dis que peut être c’est la chance qui est en train de tourner. Tu enfiles ta chaussure comme un rien, habitué à ton pied. Tu fais le lacet. « J’vais vous laisser…» Oui toi aussi t’as envie te te barrer.

T’écoutes pas trop la, t’es de nouveau en train de réaliser tout ce que tu vas devoir faire comme démarches quand tu seras un peu moins dans le coltar. « On dirait que j’ai un peu de chance. Tu crois que tu peux mettre un autre stop sur ton trajet pour que j’aille jusqu’à chez ma belle-mère ? Ou je peux emprunter ton téléphone pour essayer de trouver le Facebook d’un pote qui viendra me chercher? » Que c’est compliqué quand on connait aucun numéro de téléphone par coeur. Mais bon tu files deux options à Noa pour que tu en viennes au fin mot de ton histoire. Pour retrouver un lieu où tu pourras te reposer et surtout mettre la main sur un double des clés de chez toi.