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 i will try to fix you (ginauden #67)

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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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i will try to fix you (ginauden #67) 9OYzxwd Présent
ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23596 POINTS : 160

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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RPs EN COURS : (04)savannah #9aubreyjames #25 › ginny #117


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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

RPs EN ATTENTE : damon #16

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willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.

RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens
AVATAR : Richard Madden
CRÉDITS : corpse heart (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › louisbxne (gif ugo)
DC : Swann & Ambrose
PSEUDO : Kaelice
Femme (elle)
INSCRIT LE : 29/05/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t24284-auden-canicule-en-ete-mamie-va-y-passer
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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:08

J’ai attendu que son souffle s’apaise. Au milieu du dédales de nos vies, c’est encore et toujours la seule chose que j’attends avant de m’endormir. Chaque soir qu’elle passe ici, chaque nuit où elle se perd tant dans cette maison qu’au milieu des draps qu’elle a depuis longtemps imprégnés de son odeur. Le rituel est la même depuis la première fois sans que je n’ai jamais eu besoin de le noter où que ce soit, ce dernier étant bien trop naturel pour que je l’oublie. Ca avait été la même chose à Pago Pago, ça l’avait encore été à Cooktown. Nous n’est relié à aucun lieu quand on est partout et nulle part à la fois, gamins enchaînés à Brisbane qui s’enfuient partout où ils le peuvent, dès qu’ils le peuvent.

Cette nuit pourtant, son souffle ne s’est jamais réellement apaisé. Elle avait beau être logée au creux de mes bras, elle ne respirait pas comme elle l’aurait dû. Elle était petite et recroquevillée, elle avait froid et rien n’a pu le changer. Rien n’y a fait, pas même les baisers que je n’ai jamais cessé de perdre contre son cou et partout où je le pouvais. A défaut de la quitter une fois réellement apaisée, je l’ai laissée profiter de tout l’espace d’une lit une fois que son visage a cessé de se froncer et ses doigts de se presser un peu plus encore autour des miens. Ce n’était pas parfait mais au moins elle avait l’air d’aller mieux, un minimum.

Moi je suis allé peindre parce que c’est la seule chose que je pouvais encore faire. J’ai tué la plupart de mes pinceaux, j’ai vidé les dernières couleurs, j’ai usé les toiles que j’avais, en théorie, déjà terminées. J’ai ragé contre moi même et contre mes idées dans un silence de plomb, dans une pièce à part, espérant naïvement qu’elle allait pouvoir profiter une dernière fois au moins du calme des lieux. Puis les heures ont avancées mais je ne suis pas parties. Les heures se sont écoulées et les cafés avec, sans que je n’y ajoute aucun départ en trombes pour l’aéroport.

C’est le bruit de verre brisé qui me fait rendre compte que le jour se lève et que j’aurais dû le voir depuis le hublot de mon avion seulement, celui dont j’ai bien vérifié avoir réservé sur le bon siège. Les pinceaux retrouvent leur place dans leur pot, mes pas trouvent le chemin jusqu’à ma chambre sans que je n’y réfléchisse. J’ai la scène en tête avant même de la voir de mes propres yeux, chose qui finalement me brise le coeur. Elle rage contre les objets parce qu’elle ne pense plus avoir que ça à sa disposition, moi qui lui ai assuré partir pour ne jamais revenir et ce de la plus égoïste des manières. J’ai promis de ne pas la réveiller et je ne l’ai pas fait. Mon statut d’électron libre était écrit sur mon front et je n’y ai jamais fait défaut, jusqu’à aujourd’hui. Je suis un électron libre qui veut vivre de son art tout comme je veux rester à ses côtés autant que possible, avant qu’elle n’ait besoin de voguer ailleurs à son tour. Un jour aussi elle aura besoin d’air nouveau et à ce moment là je vivrai ma propre vie, sans doute, peut être, qui sait. On parle d’un futur incertain alors que pour le moment je m’attarde à observer les dégâts sur son corps bien avant de vérifier ce qu’elle a bien pu casser ou non dans la pièce.

Je garde une expression neutre à défaut de pouvoir oser lui faire part de ce que je ressens réellement en l’instant. Mon regard s’attarde sur ses mains, sur ses pieds, sur les verres qui jonchent le sol et son corps qui tremble encore sans que cela n’ait rien à voir avec le fait qu’elle puisse avoir froid. La rage, la peur et la tristesse l’empêchent d’avoir mal et je compte égoïstement sur ça pour m’approcher d’elle et la serrer contre moi, mes bras se refermant autour de son cou simplement pour que je puisse sentir son souffle contre mon torse. Mes doigts dégagent de son visage brûlant les mèches de cheveux qui s’y sont collés. “Fais pas ça.Dis pas ça, Ginny. Fais pas ça, Ginny. Ta gueule, Auden. Ferme la. Aide la, pour une fois.

Ultimement mes mains se posent sous ses cuisses pour la soulever doucement et la faire s’asseoir sur le lit pour qu’elle n’ait pas à s’appuyer sur ses pieds blessés. Posant un genou au sol face à elle, je retire patiemment chacun des morceaux de verre de ses pieds avant de remonter sur chacune de ses mains et maudire le miroir, la tasse et le cendrier d’avoir un jour existé. C’est plus facile de les maudire eux plutôt que moi, ce serait avoué que je l’ai laissée s’accrocher à moi alors que personne ne le devrait jamais. Je me suis laissé m’accrocher à elle à mon tour, ce que je n’aurais jamais dû non plus. Des erreurs, on ne sait faire que ça et puisqu’il est déjà trop tard alors nous n’avons plus rien à perdre. “C’est stupide.” Mes mots n’ont rien de doux et mon regard non plus mais mes gestes en sont la parfaite contradiction, là où j’aurais pris un malin plaisir à enfoncer les bouts de verre dans la chair de mon aîné, j’utilise toute la minutie dont je suis capable pour que la brune le sente le moins possible. C’est stupide de faire tout ça à cause de moi, surtout. Elle connaîtra mieux dans sa vie, elle connaître plus stable, elle connaîtra quelqu’un en qui elle pourra réellement avoir confiance sur sa vie et évidemment ce quelqu’un ne sera jamais moi.

Sans lui demander son avis, mes mains se positionnent de nouveau sous ses cuisses et dans son dos, simplement pour la porter jusqu’à la salle de bain. Elle n’est pas une gamine et je le sais, elle est encore moins une faiblarde et c’est évident. Je dirais que je ne voulais pas qu’elle laisse des taches de sang sur le sol, si jamais on m’interroge. Tout ce que je désire, c’est qu’elle souffre un peu moins et c’est la raison pour laquelle je la pose de nouveau contre le rebord la baignoire, ajustant le jet d’eau pour la température qu’elle aimera, celle là même entre brûlant et très brûlant. Je n’ai aucun autre commentaire à faire sur son geste alors je me contente finalement de placer mes mains au bas de son tee shirt en attendant qu’elle lève les bras pour que je lui enlève. Un bain, c’est tout ce dont elle a besoin. Pour soigner les maux, pour soigner les cœurs.


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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:24

Je m’étais promis de ne jamais tomber amoureuse. Je m’étais juré de ne jamais faire assez confiance à qui que ce soit pour en venir là, quand la question ne s’était jamais posé avec lui. Le reste du monde recevait mon pardon, recevait mes bonnes intentions. Le reste du monde avait droit à une deuxième chance et à des milliers d’autres, mais personne  n’avait droit de me regarder comme ça, de m’embrasser comme ça. Personne n’avait le droit d’être aussi important que ça, d’être aussi important que lui.

Je me l’étais promis et j’avais oublié pourquoi.

Jusqu’à ce que mes mains brûlent, jusqu’à ce que mes pieds élancent. Jusqu’à ce que mon corps tremble de froid comme de chaud, de rage comme de peur. Jusqu’à ce que ça fasse mal, si mal, tellement mal que je ne ressente plus rien tant je ressens tout.

Fais pas ça.” un chiffon, un véritable chiffon de silhouette désarticulée qui se laisse traîner d’un sens comme de l’autre de la chambre. Il sent la peinture à l’huile et il n’est pas parti et j’y crois pas, j’y crois absolument pas. Mon nez se love dans sa nuque dans un relent d’instinct bien plus que d’envie. J’ai pas envie qu’il me voit comme ça comme je ne le réalise même pas, à quel point mes bras s’enlacent autour de ses épaules, à quel point mes jambes font la même autour de ses hanches. « Je suis désolée. » y’a rien qui fait du sens quand les larmes s’y mêlent, quand les nerfs lâchent, quand je cède, tout, absolument tout, pour une seconde seulement.

C’est stupide.” livide, une livide poupée de porcelaine cassée en mille morceaux qu’il peine à dégager de mes paumes, de mes pieds, morceaux qui font aussi mal à retirer qu’à constater. Il prend son temps Auden, il s’applique, et je ne le réalise même pas, les soubresauts que je ravale en mordant l’intérieur de mes joues faisant tout le reste. La seule priorité restera d’être de glace quand mon corps est déjà frigorifié de toute façon. « Tu peignais quoi? » ma voix tremble, elle est rauque, elle se cherche et moi avec. Ses doigts sont plein de noir et de gris et de corail, ses doigts et ses ongles et ses poignets et son t-shirt et il est resté mais il partira Ginny, il restera jamais pour toi.

« Est-ce que c’est ce que tu veux? » est-ce que tu veux partir? Si c’est le cas, je dirai plus rien. Si c’est le cas, je le laisserai faire ce qu’il veut, rien que ça, et tout ça à la fois. Si c’est ce qu’il veut c’est ce que je veux aussi, qu’il soit libre de le faire et qu’il le fasse sans moi, que pour lui.

J’ignore d’où ni de comment mais il reprend position contre mon corps duquel je semble n’avoir plus aucun contrôle, quand ses bras soulèvent ce qui reste, m’amènent à la salle de bain. Son tapis que je tache de mes pieds ensanglantés, son carrelage de mes mains qui laissent couler une infinité de gouttes dans leur sillage. Ce n’est que lorsque je le laisse retirer mon t-shirt que je réalise où on est, que ma respiration reprend un rythme normal, que mes doigts frigorifiés tentent de faire la même chose et d’enlever son propre haut, de l’amener avec moi de la plus ingrate et égoïste des manières. « Juste cinq minutes. » et après tu peux partir, et après ma tête va arrêter de tourner. « … juste... » et après tu pourras y aller, et après ma cage thoracique arrêtera de se compresser.

Juste cinq secondes maintenant, entre une dernière expiration et un chiffon, un véritable chiffon de silhouette désarticulée.
Cinq secondes entre une livide, livide poupée de porcelaine cassée en mille morceaux à nouveau à ses pieds maintenant.
Mes jambes ont cessé de me porter. Ma tête a arrêté de tourner.
Au moins en perdant connaissance, mon coeur a oublié qu’il est brisé.
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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:28

« Je suis désolée. » Pas autant que moi. Mes bras la serrent un peu plus fort et un peu plus près, j’espère naïvement que ça suffira à calmer ses larmes pour que le tissu de mon tee-shirt tâché de peinture les absorbe. Je ne sais pas quoi faire et je sais encore moins quoi lui dire alors je me contente d’espérer qu’une simple étreinte pourra apaiser ses maux. La vérité c’est que j’en ai sûrement autant besoin qu’elle mais je me garderai bien de le préciser, tout en sachant pertinemment que jamais elle ne posera la question. Elle se contente de ce qu’on lui offre, Ginny, et pour ça et d’autres milliers de choses je l’estime bien plus que le reste du monde.

« Tu peignais quoi? » “Rien d’intéressant.” Je réponds dans la même foulée, par automatisme. Elle aurait besoin que je lui détaille mon oeuvre et les idées allant avec tout comme elle aurait eu besoin que je précise chaque teinte utilisée et la raison allant avec mais je ne sais pas tout ça. J’en ai même aucune idée. Je me contente de la traiter comme je traiterais n’importe qui d’autre alors que justement, elle est tout sauf un visage inconnu perdu dans la foule. Je n’aurais pas gardé contre mon quoi que ce soit, je n’aurais pas laissé qui que ce soit entrer chez moi et y faire son nid. Je n’aurais pas laissé qui que ce soit faire son nid près de mon coeur, même si parfois je fais semblant de la chasser simplement pour mieux l’accueillir ensuite. Elle est la seule à qui je retire patiemment chaque bout de verre implanté dans sa chair avant de l’installer dans la salle de bain et lui préparer une eau brûlante pour l’apaiser. « Est-ce que c’est ce que tu veux? » Un rire étouffé sera ma seule réponse. Bien sûr que non, ce n’est pas ce que je veux. Enfin si, un peu, au fond, mais ce n’est pas en tête de liste. Elle est seule sur le podium, sur les trois marches, la gamine qui a pris bien trop de place dans ma vie, bien trop rapidement. Elle a éclipsé le reste, même l’art, et pour ça je n’aurai jamais de mots assez forts pour lui dire ô combien je lui en veux. L’art a été ma seule bouée tout au long de mon existence, elle n’avait pas le droit d’arriver un beau matin et de perdre tout le contenu de son sac devant moi, tout ça pour finir par avoir la place qui est la sienne aujourd’hui. Ce que je veux, c’est rester avec elle. C’est ce que je fais, là, même si tout est douloureux.

Ses mains sur ma peau sont gelées, je la laisse tenter de me retirer mon tee shirt s’il n’y a que ça pour qu’elle puisse se sentir utile. Pourtant elle abandonne bien rapidement son objectif, ses doigts relâchant leur emprise sur le tissu et le flot de ses paroles devenant aussitôt bien moins assuré. « Juste cinq minutes. » “Ginny ?” « … juste... » “Hey, Gin, Gin, …” Elle n’entend sûrement déjà plus rien, la brune, quand mes mains viennent rattraper sa tête et son corps in extremis, le tout qui avait déjà commencé à tomber à la renverse. Sa tête est brûlante et son dos l’est tout autant, je m’en veux de ne rien avoir remarqué avant alors que tous les signes étaient là. Son nom est murmuré à des dizaines de reprises alors que je l’allonge enfin sur le carrelage, une serviette posée sous sa tête. Elle est inerte et même si j’ai à de nombreuses fois rêvé qu’elle dorme sans gesticuler dans tous les sens, cela n’a cette fois-ci absolument rien de rassurant, encore moins alors qu’elle ne répond à aucun stimulus.

Le numéro des urgences se compose enfin sur mon téléphone alors que mes lèvres peinent à se détacher de son front, elles qui tentent de se rattraper pour tout le mal qu’elles ont pu causer.

***

Ils lui perfusent des trucs et je grogne dès qu’ils lui plantent une nouvelle aiguille dans la peau, elle qui a déjà tant souffert pour aujourd’hui. Je vérifie l'intitulé sur chaque pochette de liquide transparent qu’ils accrochent à son chevet, des trucs avec des lettres que je ne sais finalement pas traduire parce que j’ai été con au point de ne pas faire les études de médecine dont mes parents avaient rêvé pour moi. S’ils m’avaient dit que ce jour serait arrivé, j’aurais été le meilleur de ma promotion, je peux vous le garantir. Même dans ce lit trop grand pour elle, elle n’a pas l’air apaisée. Les marques de coupure sont visibles sur chacun de ses membres, elle a retrouvé le tee shirt que je lui avais pourtant retiré et on attend. Tous les deux. On reste là, dans cet hôpital de merde et dans cette chambre qui est tout aussi merdique. Derrière la porte tout le monde crie alors qu’ici personne ne parle. Le personnel hospitalier me déteste déjà et moi je me déteste aussi d’en être arrivé à cette extrémité là, considérant que tout est de ma faute. Je garde une main dans ses cheveux que je caresse tant pour la rassurer elle que moi, ma tête éternellement posée contre la sienne pour mieux entendre sa respiration et m’assurer qu’elle continue d’exister malgré tout.

Je suis désolé.


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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:31

Tout est froid et tout est chaud, tout est embrouillé et elles cèdent, ses dernières barrières, quand ses jambes font la même et qu’elle perd pied au final. Elle n’a pas mangé depuis des jours la gamine, à peine dormi. Elle sentait que quelque chose se tramait sans jamais arriver à mettre le doigt dessus, sans jamais le vouloir aussi. Elle est cassée Ginny, elle est cassée et elle est maudite et elle est fragile et elle est surtout incapable de supporter le monde sur ses épaules une minute de plus. Elle a simplement besoin de s’arrêter, elle a simplement besoin de se reposer. Son corps lâche au même moment où ses doigts ironiquement s’accrochent, maintenant qu’ils se resserrent sur un pan de tissu qui la rapproche de lui quand ses paupières se fermant les séparent encore plus.


***



Les bruits des machines sont désaccordés, ils se répondent une fois sur deux entre eux. J’ai déjà inventé cinq mélodies et cinq autres, je connais par coeur les consonances d’un bipper alors que celui qui est au fond de la pièce me donne du fil à retordre. Contre mes bras, différents points de pression suggèrent qu’on y a branché des solutés, qu’on s’assure de me surveiller. Ce sont les doigts de Auden dans mes cheveux que je reconnais avant sa silhouette ou le parfum de son shampooing, lui qui arrive parfaitement à maîtriser l’équilibre entre la caresse inventée et le noeud agressif.

Je suis désolé.
« Je t’aime. »

Les mots remontent bien plus vite que le reste, ils se faufilent à travers une expiration qui ne résiste pas, son front collé au mien et mes yeux encore éternellement fermés. Tout est ma faute et tout est mon drame, ils sont horribles mes démons et j’étais brisée bien avant lui. Il n’a pas à ramasser les éclats et il n’a pas à s’en donner la mission, je sais très bien qu’il mérite mieux qu’une gamine abîmée et bien trop sensible entre les pattes.

« T’as pas répondu. » ma voix est douce, mes doigts bandés remontent contre sa nuque comme si c’était lui qui avait besoin de contact, comme si c’était lui qui avait besoin de réconfort. C’est pas lui qui est tombé et c’est pas lui qui a tout cassé, pourtant il tremble et jamais je ne lui dirai que j’ai remarqué. « T’as pas dit ce que tu veux. » un pas, un tout petit pas. Une question de plus à laquelle il n’a pas besoin de répondre, quand je prends l’initiative, quand je lui vole ses mots et ses lèvres, les miens et les miennes se nichant contre sa peau dans un soupir de plus. « Je veux partir avec toi. »
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ginauden #114 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?

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famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.

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damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.

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modeo #5 › young, dumb. now all the words are my own, but i don't want you to judge. i thought inspiration was all about fun, life's been eating me up it's poisoned my cup and if i leave the house, i'll get hit by a truck.

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AVATAR : Richard Madden
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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:38

Mes doigts dans ses cheveux tentent de la rassurer, quand bien même elle ne sent sûrement plus rien et n’a aucune idée de ce qui est en train de se passer. Je ne fais aucun nœud, pas cette fois-ci. Je ne tire même aucune mèche, ne lui invente pas de coupe non plus. Elle est fatiguée même dans ce lit d'hôpital, même perfusée et nourrie artificiellement. Mon téléphone m’informe du départ imminent de l’avion, il m’informe de la porte à laquelle j’étais supposé me rendre ; il le fait en silence, parce que c’est ironiquement le mode avion que j’ai activé pour ne pas qu’aucun bruit supplémentaire ne vienne la déranger. J’ai jugé la cacophonie des machines en tout genre bien assez suffisante, encore plus si on y ajoute le va et vient du personnel hospitalier qui vient toujours poser des questions de merde quand non, elle ne s’est toujours pas réveillée et oui, ses mains se contractent dans le vide à cause de la douleur.

Quand elle prononce enfin quelques mots et semble se réveiller, ma tête se relève aussitôt. « Je t’aime. » J’esquisse un sourire mais ne m’attarde pas sur ce qu’elle dit, préférant simplement m’assurer qu’elle se réveille doucement et que ce soit un bon signe. “Moi aussi.” Je ne lui ai pas dit les bons mots jusque là, aucun d’eux, mais il est enfin temps de me rattraper à ce sujet. Mes doigts caressent un peu plus ses mèches brunes alors que je me repose de nouveau contre elles, mes lèvres venant embrasser sa tempe. Personne n’en saura rien, de toute façon. Personne n’a entendu, personne ne le saura. Ce sera notre secret. Ça l’est déjà.

Je m’apaise à mon tour lorsque ses doigts abîmés et fatigués remontent dans ma nuque et me prouvent qu’elle est bien là et qu’il lui reste quelques forces encore, malgré tout. « T’as pas répondu. » Devinant déjà ce dont elle parle, j’expire doucement et relève de nouveau ma tête en sa direction. Une main vient cueillir la sienne, je l’attrape au niveau de son poignet pour ne pas lui faire mal et mes propres doigts l’entourent avec une aisance déconcertante. Je ne suis pas celui qui a besoin d’être rassuré dans toute cette histoire et elle, je ne veux pas qu’elle rouvre aucune plaie. Mes doigts caressent donc son avant bras et l’occupent pour qu’elle pense à autre chose, même clouée au fond de son lit. « T’as pas dit ce que tu veux. » J’ouvre la bouche pour éviter la question et la remettre à plus tard mais elle s’avère être plus vive que moi et le contact de ses lèvres contre les miennes me ramène à la réalité. Je n’ai pas envie de lui mentir tout comme j’ai encore moins envie de continuer à agir en pensant la protéger, tout ça pour atterrir à l’hôpital. Mes lèvres répondent aux siennes, je lui vole son air et sa jeunesse et on appelle ça l’amour. « Je veux partir avec toi. » Je sais. Moi aussi.Il y a un problème avec mon visa. Je dois attendre une semaine, peut être deux ou plus.” Mon visa qui est dans mon sac, lui qui se porte bien, très bien même, juste à côté de mon passeport. Il n’y a aucun problème avec quoi que ce soit mais il y en aurait si elle décidait qu’on prenne le prochain vol, quand bien même elle n’a aucune idée de la destination à laquelle j’aspirais. “Quand ça sera réglé, on partira ensemble.” Mes yeux plongés dans les siens l’assurent de ma sincérité. J’aurais dû le lui proposer dès le début et rien de tout ceci ne serait jamais arrivé. Je pensais éviter qu’on franchisse la ligne rouge mais on l’a fait il y a des mois déjà, sans même s’en rendre compte puisque tout n’a toujours été que naturel. “Je te le promets.” Je ne m'enfuirai pas quand elle fermera les yeux ou relâchera ses muscles, je ne compte plus m’enfuir nulle part sans elle, encore moins maintenant que j’ai eu un aperçu des conséquences que ça aurait. “Tu as eu quelques points de suture sur la main, t’es une vraie guerrière maintenant.” Je l’informe finalement de son état de santé, la laissant respirer, ne posant mes lèvres plus que sur son front. Mes mains, elles, refusent de faire autre chose que de caresser son avant bras pour la rassurer.


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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 0:43

Moi aussi.” j’ai besoin de rien d’autre, absolument rien. J’ai juste besoin d’inspirer un peu plus son parfum, quand bien même son shampooing sent exactement comme le mien. Il a pas besoin de dire les mots quand je peux les dire pour deux, il pas besoin de dire rien de plus quand c’est moi qui parle, quand c’est moi qui dit tout. Tout ce que j’aurais dû dire la semaine dernière, alors qu’il n’était déjà plus pareil, bien avant hier et bien avant les adieux qui n’en ont finalement eu que le nom. “Il y a un problème avec mon visa. Je dois attendre une semaine, peut être deux ou plus.” certains diraient que le tout concorde un peu trop bien avec la durée de la convalescence qu’on me suggère, le temps que tout revienne dans l’ordre et que la baisse de pression qu’on m’a diagnostiquée n’en soit qu’une esseulée. “Quand ça sera réglé, on partira ensemble.” certains diraient aussi qu’il ment, qu’il doit mentir, qu’il devrait mentir. Que le boulet à son pied que je personnifie n’a rien de beau ni de poétique, n’a rien de romantique s’il le force à rester ici quand il rêve d’ailleurs, le suffoque au point où l’embrasser devient ma seule façon de lui donner un peu d’oxygène autant que je m’applique à lui en voler. “Je te le promets.” mais peu importe ce qu’ils disent tous, je sais qu’il ne ment pas. Je sais que mes prunelles dans les siennes ne sont qu’un énième argument, je sais que mon front appuyé contre le sien en est un autre. Je sais aussi que mes jambes ont depuis longtemps perdu le pari idiot d’être celles par-dessus celles d’Auden, pari comme des dizaines d’autres que nos deux corps désarticulés ont mis en place depuis des mois déjà. Des années. “Tu as eu quelques points de suture sur la main, t’es une vraie guerrière maintenant.” qu’il chuchote, tellement doux et tellement délicat que la majorité du monde roulerait des yeux en prévoyant le pire déjà. « Regarde eux, on dirait Cassiopée. » ce sera notre secret, qu’il est comme ça avec moi.

Et ce sera notre secret aussi, que je suis comme ça avec lui. « Auden, c’est pas ta faute. » les autres me savent fragile, les autres en prennent toute la responsabilité. Mon frère donne tout ce qu’il a pour m’éviter de casser, mes parents avec, la grande majorité des gens qui prennent ma route prennent aussi le blâme d’être ceux à même d’avoir le pouvoir, d’avoir le contrôle de me briser. Pourtant ce qu’ils ne savent pas, ce que personne ne sait, c’est que tout ça c’est ma faute. C’est moi qui garde tout à l’intérieur si fort et si souvent que lorsque ça nécessite d’en sortir, ça ne le fait jamais bien, jamais sainement. Je ne compte plus les assiettes éclatées et les canevas arrachés, je ne compte plus les crises de larmes et de cris contre mon oreiller. Je ne compte plus les fois où la boule qui brûle à l’intérieur m’a consumée, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai explosé autant qu’implosé. Isolée. « C’est juste à cause de moi, c’est parce que je suis comme ça et c’est juste moi, et je- » et je ne veux pas que tu penses que c’est à cause de toi, jamais, pense jamais ça, c’est à cause de moi et à cause de ce que je ressens pour toi et à cause de ce que je m’autorise à ressentir pour toi quand tu ne mérites pas que je t’impose ça. C’est tout ce que j’aurais dit, que j’aurais dû dire, que je voulais lui dire - quand celle qui parle, maintenant, c’est Marianne.

« Virginia, mon dieu! » elle entre à la volée, la porte de la chambre s’ouvre sèchement, ma silhouette sursaute de recul, tremble à nouveau. « Tu n’es pas rentrée, tu n’as pas donné de nouvelles, et tu te retrouves ici sans nous avertir. » elle hausse le ton et elle défile ses critiques, elle multiplie ses pas, me couve d’un regard noir que je connais depuis si longtemps déjà. « Tu es privée de sorties, et ce sera très, très long avant que tu retournes à l’Académie. » elle cesse tout et elle arrache tout, c’est sa seule façon de contrôler ses enfants, sa seule façon de s’assurer de tout contrôler au final. Naïve Ginny qui pense que c’est pour le mieux, faible Ginny qui croit qu’ainsi elle ne se fera plus jamais mal, si on l'enferme à double-tour. Quand ce n’est pas du monde dont je devrait avoir peur, mais de moi-même. « Qu’est-ce qui s’est passé? » Isaïah prend le relais, posté à l’entrée de la porte, le ton calme, si calme qu’il en est effrayant. « Je suis tombée, c’est Auden qui m’a trouvée et qui m’a amenée ici. C’est grâce à lui si tout va bien et... » « Combien tu veux? » son ton n’est plus calme désormais. Il est tranchant. « Papa. » inconsciemment, je sais exactement où il veut aller, je n’y crois tout simplement pas. Je ne veux tout simplement pas y croire plutôt, quand la seconde qui suit c’est son portefeuille qui est lové entre sa paume, lui qui habituellement y a toujours son portable prêt à être dégainé pour une urgence bien plus importante que ses enfants parmi des dizaines d’autres. Ses yeux glacés fixent Auden depuis de longues minutes, depuis qu’il est arrivé. « Combien tu veux pour sortir de sa vie? »
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Auden Williams
Auden Williams
le complexe de Dieu
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ÂGE : 40 ans. (25/12/1983)
STATUT : Dire à Ginny qu'il veut divorcer: check. Dire à James qu'il l'aime (à un moment pas opportun du tout): check.
MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder.
LOGEMENT : Le passage chez James a été aussi bref que chaotique, finalement. Il reste à l'hôtel en attendant de trouver autre chose.
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POSTS : 23596 POINTS : 160

TW IN RP : violence physique et verbale
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui
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Message(#)i will try to fix you (ginauden #67) EmptyMar 14 Juil 2020 - 1:02

Je t’aime, Ginny. Je t’aime tellement. « Regarde eux, on dirait Cassiopée. » Mes yeux peinent à se détacher de son visage mais j’en viens enfin à observer la constellation imaginaire à laquelle elle fait allusion. Le sourire au coin de mes lèvres est fatigué mais il n’a pas le droit de l’être, parce que de nous deux elle est la seule qui doit se reposer. Je me dégage enfin de son lit, lui laisse de l’espace et la laisse respirer. Une main reste à jamais posée dans ses cheveux entremêlés, rassurante. On dirait Cassiopée, oui. On dirait surtout que cela symbolise une cicatrice qu’elle gardera pour le restant de sa vie et qui restera à jamais la preuve que je suis toxique pour elle. Elle va penser que je suis qui a appelé les urgences et qui l’a sauvé quand je saurai que si elle en est arrivée là, c’est simplement parce que je l’ai laissée s’approcher et s’accrocher tout en sachant qu’un jour elle devra m’oublier. C’est ce qui finit toujours par arriver et si ce n’est pas demain alors ce sera le jour suivant ou celui d’après encore. « Auden, c’est pas ta faute. » Ne mens pas, Ginny. Ca ne te va pas au teint. “Repose toi.” Ma voix est douce, l’ordre l’est beaucoup moins. Je n’argumenterai pas contre elle aujourd’hui et pourtant je n’en pense pas moins. « C’est juste à cause de moi, c’est parce que je suis comme ça et c’est juste moi, et je- » Si je m’approche, tant pour l’embrasser que la faire taire, on en vient rapidement à être dérangés et mon corps se fige par la même occasion. Quand on n’est pas seuls, on n’est plus nous. Ma main glisse et s’évapore, caressant une dernière fois sa clavicule pour lui assurer que je reste présent, même quand ses harpies de parents entrent dans l’équation.

« Virginia, mon dieu! » Elle tremble de nouveau alors que je venais de laisser toutes mes forces dans sa lente guérison et voilà sa mère qui fait tout voler en éclats. Je ne poserai aucun mot sur la situation, ni en leur présence et encore moins dans notre intimité mais mes doigts s’activent à la rassurer à leur hauteur, caressant son bras à défaut de pouvoir faire plus. Si je rêve de leur faire fermer leur bouche une bonne fois pour toutes, je sais pourtant qu’elle serait la seule à pâtir des conséquences et cela me semble inimaginable. « Tu n’es pas rentrée, tu n’as pas donné de nouvelles, et tu te retrouves ici sans nous avertir. » Mon regard noir suit chacun de ses pas et de ses mouvements, le moindre de mes muscles est prêt à réagir au moindre geste de trop de sa part. Ma seule priorité ici reste Ginny et ils ne font pas le poids, d’aucune manière que ce soit. Ils ne savent pas à quel point ils sont toxiques pour elle - bien plus que moi, c’est pour dire. « Tu es privée de sorties, et ce sera très, très long avant que tu retournes à l’Académie. » Et enfin je me lève d’un bond quand volent les perfusions et se mettent à hurler les machines débranchées de son corps, n’enregistrant plus ses constantes vitales. Je déteste la voir monitorée mais j’ai pourtant la décence de la laisser dans cette horrible pièce équipée de matériel pour la soigner et la sauver. Ils n’ont pas ce pouvoir, eux qui ne savent que la détruire, eux qui n’ont aucune idée de tout ce dont elle est capable. Ils continuent de voir leur petite fille là où je vois une adulte capable de tout, absolument tout. “Ca suffit.” J’avertis, froid et distant, sa mère qui me semble être plus petite et plus frêle que jamais, chose fragile que je pourrais déplacer de mon chemin sans même avoir à forcer quoi que ce soit. C’est le patriarche qui prend la suite, pourtant, lui qui a toute aussi peu d’autorité sur moi. « Qu’est-ce qui s’est passé? » « Je suis tombée, c’est Auden qui m’a trouvée et qui m’a amenée ici. C’est grâce à lui si tout va bien et... » Je la laisse répondre pour m’aligner sur son mensonge, nos parfums mêlés ne pouvant pourtant tromper personne. « Combien tu veux? » Mes yeux se relèvent vers l’homme. Il est froid et posé et à défaut de savoir rester calme, j’adopte la même attitude de froideur. Ca au moins, ça m’est facile à faire. Aussi facile que de le laisser aller au bout de son idée alors que les plans et les idées s’accumulent par dizaines dans mon esprit qui ne sait faire que ça, s’imaginer des mondes parallèles. « Papa. » Elle est derrière moi, la gamine, parce que je reste posté entre elle et son père comme si ça allait suffire pour la protéger. Je rêve d’un pas de trop de sa part ou d’un geste déplacé pour lui en coller une, parce que j’en rêve depuis le premier jour et qu’il en est sûrement de même pour lui, l’aveugle qui ne connaît pas même pas propre fille. « Combien tu veux pour sortir de sa vie? » Un sourire fend mon visage. “Va falloir sortir le chéquier. Les billets suffiront pas.” Lequel s’affiche dans la seconde, flambant neuf, prêt à corrompre n’importe quelle personne s’approchant d’un peu trop près de la chair de leur chair. Il se pense rassuré, il pense m’avoir eu, il pense qu’avec quelques zéros au compteur j’oublierai l’insignifiante et inutile petite Ginny.

J’aurais pu. J’aurais dû, peut être, aussi. Pourtant ça n’a jamais été dans mes intentions. A sa proposition initiale je lui fais ajouter un zéro simplement pour avoir le dernier mot, lui qui signe de sa main la moins tremblante qui soit. Il n’a aucun remords, le père. Elle en a tout aussi peu, la mère que j’entends sermonner sa fille derrière moi. Mes yeux n’ont de cesse de toiser l’autre homme mais ils en viennent parfois à dériver vers elle, simplement pour m’assurer qu’elle se porte toujours à peu près bien et ce malgré la situation. Je ne m’autorise pas à avoir un regard plus doux pour autant, forcé à rester de marbre avec tout le monde dans cette pièce. Je ne souris que lorsque le chèque passe de mes mains à la poche arrière de mon jean, le “un plaisir de faire affaire avec vous.” adressé à Isaïah vient ponctuer notre échange. Les infirmières arrivent enfin, ensuite, paniquées. Elles replacent les poches, elles vérifient les constantes, elles ramènent tout à la normale ou presque. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais embrassée une ultime fois. A défaut d’en avoir la possibilité, c’est mon poing qui se retrouve sans prévenir contre le nez de son père. Le sang colore sa belle chemise et le sourire fier et arrogant illumine enfin mon visage. J’anticipe la réaction du personnel hospitalier et ajoute, déjà agacé, les mains en l’air : “Ça va, ça va, je m’en vais.” Je m’en vais pour le moment. Le temps qu’il faut. Le minimum. Et je reviendrai, comme je le fais toujours. J’espère simplement qu’elle l’aura compris d’elle même, à défaut que je puisse lui faire part de mon plan. J’ai besoin de la retrouver vivante.


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