@RAELYN BLACKWELL & ALEC STRANGE TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN, LIKE AN EMPTY BOTTLE TAKES THE RAIN AND HEAL, HEAL, HEAL, HEAL. ⤜⤐⤞
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Dernière édition par Alec Strange le Mar 14 Juil 2020 - 18:46, édité 1 fois
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens
TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
Lorsque j’ouvre les yeux ce matin là, je m’oblige à faire les même travail que tous les précédents. Me souvenir. Me rappeler ce que je fais là et me rappeler les événements du 12 mars. Quel jour sommes nous aujourd’hui ? Le 19 ? Le 20 ? Quelque chose comme ça et, conscience que je ne parviendrais pas à en avoir la certitude, je m’en contente. Allongée sur le canapé je me redresse en position assise, gardant le drap qui me couvre jusqu’au bassin et je ramène mes genoux contre ma poitrine. Je me souviens. Je me souviens qu’il avait rendez vous, que j’ai filé sous la douche. Je me souviens des éclats de voix, juste avant le coup de feu. Je me souviens avoir à peine pris le temps d’enfiler une petite culotte et mon peignoir de bain, et d’avoir couru jusqu’au salon. Je me souviens des bras de l’agent de police qui se sont refermés autour de ma taille pour m’empêcher de me jeter sur le corps d’Aaron, je me souviens du sang, des hurlements, et le reste n’est que flou artistique. Je ne me rappelle pas d’avoir réussi à échapper au flic qui me soulevait de terre. Je ne me rappelle pas m’être jetée par terre et avoir attrapé mon amant par les épaules. Je ne me rappelle pas m’être couverte de sang, je ne me rappelle pas avoir été maîtrisée par le plus calme des agents, et je ne me rappelle pas d’Alec qui est venu me chercher plus tard, toujours sous la surveillance des forces de l’ordre. Je me rappelle du premier réveil, celui ou je me suis demandée ce que je faisais là et où j’ai demandé à rentrer chez moi, avant d’être frappée par les souvenirs. Je ne me rappelle pas des paroles rassurantes d’Alec. Tu peux rester ici tant que tu veux ? Je vais aller te chercher des affaires, tu veux que je te ramène quelque chose en particulier ? mais je me rappelle de l’avoir entendu parler du sang au téléphone, de l’avoir entendu envoyer quelqu’un nettoyer. « Rae, il faut que tu parles. Un mot. Juste un mot. » Je relève les yeux vers lui mais, complètement aspirée dans mon désagréable exercice de mémorisation, je l’entends à peine. Je n’ai qu’un léger mouvement de sursaut lorsque son poing s’abat sur la table du salon. « RAELYN ! » J’ignore pourquoi il est en colère. J’ignore pourquoi il crie et, égoïste, je m’enferme à nouveau, je ne l’entends pas lorsqu’il me parle d’un ton plus doux, je n’entends pas non plus la porte de l’appartement s’ouvrir et se fermer.
La journée passe sans que je ne le réalise, et lorsque j’entends la clé tourner dans la porte, je suis installée sur le fauteuil de la terrasse et je réfléchis. Je réfléchis aux choix que j’ai fait, je me demande dans quelle mesure ces derniers m’ont conduite à ce 12 mars. Je me demande s’il aurait pu être évité et si Aaron aurait réagi aussi brusquement si je n’avais pas été présente dans l’appartement ce jour là. Aurait-il était plus coopératif ? Plus docile ? Je me demande aussi combien de temps on me laissera bailler aux corneilles sans rien rapporter au Club, et je me demande combien de temps Alec me laissera réellement vivre ici avant de perdre patience. Il a été parfait avec moi. Doux, attentionné, rassurant, il a tout tenté pour me faire parler, pour me faire sourire, mais j’ai le sentiment que je n’en aurait jamais plus envie. Pour lui et pour ses efforts je m’anime, je me redresse sur mes deux jambes, je quitte la terrasse et je tire une des chaises du salon pour m’y laisser tomber. « Tu as faim ? Je vais nous cuisiner quelque chose. » Habitué à mes silences, il ne me regarde même pas. Il aurait vu sinon, que j’ai hoché doucement la tête, que j’ai réagi. Même si ce n’est pas grand chose, c’est déjà ça, et tandis qu’il s’active derrière les fourneaux, j’essaye d’observer ses geste pour me raccrocher à quelque chose, pour m’empêcher à nouveau d’être aspirée par le tourbillon de mes pensées. Il me fait peur, mais je ne parviens pas à lui échapper, alors j’observe et lorsqu’il dépose les assiettes et s’installer à côté de moi, je l’observe lui. Il n’est pas obligé de faire tout ça. Nous avons rapidement senti une connexion tous les deux, une sans ambiguïté et purement amicale et sommes devenus amis en un instant, mais ce qu’il fait là c’est d’un autre niveau, et personne n’aurait attendu de lui qu’il se sente obligé de s’occuper de moi comme d’une enfant de quatre ans. « J’aurais pas dû crier. Prend le temps qu’il te faut Rae. Je bouge pas. » Je pousse un soupir, et je baisse les yeux vers mon assiette. « Ça a l’air bon. » Ma voix est légèrement éraillée. Si je crie parfois la nuit lorsque je me réveille brusquement d’un cauchemar horrible dont le contenu n’a de secret pour personne, je n’ai plus parlé depuis presque une semaine. « C’est quoi ? » Je pourrais le remercier mais je ne suis pas certaine d’en être capable, et je porte la fourchette à mes lèvres dès qu’il me répond. Le repas se passe en silence, je ne suis pas prête à passer de rien à tout en un instant, mais lorsque je dépose la fourchette sur le rebord de mon assiette et boit une dernière gorgée d’eau, je formule à nouveau quelques mots. « T’as de quoi rouler un joint quelque part ? » J’en ai besoin, pour chasser mon agitation permanente.
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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Lun 31 Aoû 2020 - 17:06, édité 2 fois
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
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TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
Je renoue avec la réalité jour après jour, mais je me complais dans cette apathie dans laquelle je suis plongée depuis les événement de la semaine passée. Je préfère la brume qui entoure mon esprit plutôt que la morsure de la douleur lorsque je tente d’ouvrir les yeux, si bien que ces derniers jours je n’ai pas lutté, j’ai abandonné tout combat pour garder pied et je me suis emmurée dans un silence, un silence injuste pour Alec qui n’a cessé de tenter de me réanimer, et j’en aurais conscience si j’étais moi même, si j’étais en pleine possession de mes moyens. Chaque matin il me faut de longue minute pour me rappeler où je suis, pourquoi j’ai dormi sur le canapé de mon ami plutôt que chez moi, chez nous, au loft dans les bras de mon amant, et lorsque la vérité me frappe j’ai besoin de quelques minutes supplémentaires pour respirer convenablement, pour ne pas céder à la panique et à la détresse. Est-ce que cela me rend faible ? Je me fais accusée, juge et partie et je tranche pour un oui. Oui, bien sûr que je suis idiote, que je suis faible et que je devrais redresser la tête. Sauf que je ne suis qu’une gamine et que, du haut de mes vingt et un ans, j’ai le sentiment de faire face à une peine si importante qu’elle pourrait faire exploser mon coeur, j’ai le sentiment de faire face à une situation que je ne parviendrais jamais à surmonter.
Mais aujourd’hui, un déclic dont j’ignore la provenance me pousse à essayer. Je n’y parviendrai pas en une fois, pas en une journée ni même en une semaine, mais je ne suis pas cette fille, cette loque qui se traîne du canapé à la salle de bain, de la salle de bain à la terrasse et avale à peine de quoi rester en vie et en bonne santé, je ne suis pas cette gamine recroquevillée sous un plaid qui fixe un point au mur les yeux vides. Je ne sais exactement quel a été le déclencheur de cette épiphanie, mais j’ouvre progressivement les yeux, et au deuil, à la peine s’ajoute la honte. Alors je m’anime timidement, j’observe le brun qui s’active derrière le fourneaux, je note des choses idiots qui m’ancre au moment présent : son air concentré qui lui fait plisser le front, le fond sonore qu’il a mit pour occuper son esprit, et le crépitement des oignons dans la poêle. Lorsqu’il me rejoint et qu’il dépose l’assiette, j’articules mes premiers mots depuis les événements. Ils sont simples, ils sont sans substances et ils ne me ressemblent pas, mais ils ont le mérite d’exister. « Un rissotto aux champignons. Tu me diras ce que tu penses de la sauce, je teste une nouvelle recette. » Je hoche la tête doucement et, comme épuisée d’avoir prononcé quelques mots, je me tais le reste du repas.
Je mange à peine la moitié de l’assiette qu’il m’a servie avant de la repousser doucement et de déposer délicatement mes couverts à l’intérieur. J’ai toujours eu un appétit d’oiseau, et j’ai trop peu mangé ces derniers jours pour être capable d’avaler un festin : mon estomac me supplie déjà d’arrêter. « C’était bon. » C’était délicieux même, n’importe qui n’aurait pas tari d’éloge sur la cuisine du bras droit du Club, mais je me sens incapable de ressentir n’importe quelle émotion positive à forte intensité. Un simple c’était bon m’a coûté plus qu’une longue déclaration, et j’espère qu’il saura en saisir la valeur. Sans m’en préoccuper cependant - je n’ai le loisir de penser aux sentiments de personne d’autre que moi - je demande de quoi fumer. Je n’ai pas formulé la demande à voix hautes ces derniers jours, mais dieu que j’en aurais eu besoin. Cela n’aura pas les effets puissants et tranquillisants d’une drogue plus dure, mais je décide que cela fera l’affaire pour l’instant. Il hoche la tête et se lève, tandis que je me redresse pour me diriger vers la terrasse et me laisser tomber à nouveau sur le fauteuil, en m’installant en tailleurs. Ainsi recroquevillée sur moi même j’ai l’être plus petite et menue que je ne le suis déjà et sans maquillage et en ayant passé des nuits à pleurer, je suis persuadée que je dois faire peur et peine à voir. « Putain tu m’as fait peur Rae. » Il me rejoint et me tends le joint ainsi qu’un briquet. Je m’en empare, fait apparaître la flamme et creuse mes joues pour allumer les braises. Lorsque je tire ma première latte je ferme les yeux quelques secondes et bascule la tête en arrière, renouant avec ces sensations familières. « C’est le maquillage ça. Tu m’avais jamais vue sans. » J’use de sarcasme et de cynisme en guise de seule défense alors que ce n’est même pas nécessaire, alors qu’Alec n’attaque même pas. Mais c’est bien là la seule façon de faire que je connaisse : l’alternative consisterait à exprimer haut et clair mes fêlures et mes sentiments, et c’est hors de questions. « Comment tu te sens ? » Je laisse échapper un rire bref et sans joie avant de tirer à nouveau sur le joint, et de le lui abandonner à regret, tant j’ai l’impression que je pourrais le fumer seule et l’accompagner d’un petit frère. « Comme un charme. Parfaitement reposée. » Ces deux affirmations sont fausses, il le sait, mais il sait aussi quand ne pas insister avec moi. « Comment vont les choses au Club ? » Est-ce que les gens en parlent ? Est-ce que les plus curieux se demandent ce qu’il m’est arrivé ? Est-ce que la mort d’Aaron a impacté le quotidien de l’organisation ou, comme je le pressens, les affaires avant tout ?
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TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
« Ça a l’air. » Il n’essaye même pas de soulever ma mauvaise foi Alec. Il me connait un minimum même si je m’efforce généralement de rester le plus impénétrable possible, si bien qu’il sait que je me cache souvent derrière le sarcasme et l’ironie pour masquer ce que je ressens vraiment, qu’il s’agisse de colère, de détresse ou de peine. Qu’il s’agisse de fureur ou de deuil et, aujourd’hui, si je ressens les deux, je me sens surtout anesthésiée. « Ouais ce sont les nuits de sommeil complètes ça, c’est un peu comme si j’étais en vacances finalement. » Il sait. Il sait que je fais des cauchemars toutes les nuits puisqu’il se réveille parfois, et prétend avoir besoin de quelque chose au salon ou l’envie d’un verre d’eau pour jeter un oeil sur moi et vérifier que je vais bien, sans rien dire. Il ne m’en parle jamais au petit matin, certainement parce qu’il sait que je suis bien trop fière pour ne pas m’en formaliser. Ces cauchemars, c’est un secret de polichinel entre nous, on sait, on n’en parle pas. Je ne dors pas bien, je ne dors presque plus en fait par peur de revivre la scène et, il y deux nuits de ça, je me suis demandée si les drogues dures ne m’aideraient pas à renouer avec le sommeil.
« T’inquiètes pas pour le Club. » Je récupère le joint entre mes doigts et je tire à nouveau dessus comme si ma vie en dépendait, décidée à ne plus le lui abandonner. Mes joues se creusent et se gonflent et ma fébrilité m’empêche de profiter des premiers effets, alors je chercher à les intensifier. Je m’inquiète pas pour le Club. Le Club ne peut pas être mis à mal par la mort d’un petit simple dealeur lors d’une bavure policière et je suis certaine que le jour où j’y remettrai les pieds, rien n’aura changé. Rien, si ce n’est moi. « Ça a foutu un coup à tout le monde. » Je hoche la tête en laissant échapper un rire bref et sans joie. Ça a foutu un coup. Cela me semble à la fois risible et aberrant d’imaginer la chose de ce point de vue là. Ça a foutu un coup. Ce n’est même pas à ça pour commencer à expliquer la façon dont je me sens. « Ouais, j’en suis persuadée. » Je tire à nouveau sur le joint et mon regard se perd au loin. Non, j’en suis pas persuadée puisque, malgré les allures de grandes famille du gang, je suis persuadée qu’une fois que le rideau tombe c’est chacun pour sa pomme. « Mais tu connais Mitchell, le Club continue. » Ouais, le Club continue. Ce n’est pas une surprise, ça par contre. Le monde continue de tourner et j’ai l’impression d’être coincée dans un espèce d’entre deux, dans une situation dont je n’ai pas voulu et qui me torture. Je songe que j’aimerais être chez moi, seule, afin de noyer ma peine dans tout ce qui me tombera sous la main. Puis je revois la tâche de sang sur le parquet et le corps du brun étendu au sol, et je me ravise. Je ne peux pas rentrer là bas. « Personne ne va te forcer à y retourner avant que tu ne sois prête et que t’en ais envie. » Et pourtant, il faudra bien que j’y mette à nouveau les pieds et, une fois que j’ai passé la période de deuil acceptable, que je cesse d’être un poids mort. Pour le gang autant que pour moi : ma lâcheté me dégoute, ma faiblesse me dégoute et je voudrais pouvoir les effacer d’un coup de baguette magique. Je l’agiterais et, en un instant, je cesserais de ressentir la moindre émotion, ça ça me plairait. « Je sais. » J’étends mes jambes et j’écrase le filtre du joint dans le cendrier. « Mais je veux pas être un poids. » Je montre finalement le cendrier d’un geste de la tête. « Va me falloir quelque chose d’un peu plus fort. »Il va me falloir quelque chose de beaucoup plus fort, en fait.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
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TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
« T’es pas un poids. T’es ici chez toi. » Quelle importance de toute façon ? J’ai dû mal à être touchée par sa douceur et sa gentillesse, j’ai du mal à ressentir quoi que ce soit en fait et au contraire, je me sens anesthésiée par la douleur. Elle est si forte qu’elle écrase le reste et que tout ce qui sort du cadre du deuil n’est que détail, alors je ne réagis pas. Bien sûr que je suis un poids ou en tout cas que je le deviendrai, si pas à ses yeux à ceux de Mitchell, à ceux du Club mais en cet instant, ça ne revêt pas de la moindre importance. J’ai moins dis ça dans le but de me rassurer que celui de faire la conversation ou de donner l’illusion de la faire, d’être là, présente et pas perdue quelque part dans mes pensées, mais déjà alors que je sens les premiers effets de la drogue m’envelopper dans un brouillard rassurant mais insuffisant, je disparais à nouveau. Je redeviens le centre de mon univers, moi et ma peine, et je lui demande quelque chose d’un peu plus fort, quelque chose qui me fasse plus d’effet que cette trop douce euphorie artificielle. « J’ai pas plus fort. »« J’oubliais. T’es un boy scout. » Un mince sourire provocateur étire mes lèvres et je tire une latte supplémentaire sur mon joint. « Va m’en falloir un autre dans ce cas. Et de l’alcool, n’importe quoi à plus de 40 degrés. » N’importe quoi qui puisse me retourner la tête, que j’oublie jusqu’à mon prénom je m’en fous, tant que j’oublie le reste avec.
« Ça fera rien disparaître Rae. » Je rouvre les yeux et je les plante sur le brun. Qu’est-ce qu’il en sait de ce dont j’ai besoin ? Est-ce lui qui vient de perdre quelqu’un ? Est-ce lui qui s’entend à peine penser à cause des images qui affluent sans arrêt, à cause des réminiscence du bruit de coup de feu, à cause des larmes que je sens monter dès que quoi que ce soit, même quelque chose d’insignifiant, me rappelle mon défunt compagnon ? J’apprécie Alec sincèrement, mais en cet instant je n’ai pas besoin que l’on me fasse la moral ou que l’on m’explique comment gérer mon deuil. En cet instant je n’ai pas besoin que l’on me dise que ça ira mieux, comment faire, et quelles sont les sept étapes du deuil, à moins qu’il s’agisse des suivantes : herbe, alcool, drogues dures, alcool, encore et toujours alcool pour atteindre le sept, le dix huit, ou le quarante neuf si ça peut lui faire plaisir. « Ça fera disparaître ça. » J’argue en me tapotant doucement la tête. Ça fera disparaître les souvenirs, ça fera disparaître les pensées et sans elles, je ne souffrirais pas non ? « Et ça fera disparaître ça. » A nouveau mon index et mon majeur se rejoignent pour tapoter ma poitrine cette fois ci, ou plutôt mon coeur. « Et j’en demande pas plus. » Je n’ai pas besoin de parler. Je n’ai pas besoin de partager mes sentiments et je n’ai pas besoin de garde fou. « Tu l’aimais et il mort. Tu crois que la drogue peut effacer ça ? »
Qui est-il pour prétendre savoir que je ressentais ?
Qui est-il pour prétendre connaître la solution ? Mes paupières se ferment doucement et tandis que je déglutis difficilement, je une larme roule sur ma joue. Si plus tard je me détesterai d’avoir été aussi faible, en cet instant je ne suis pas capable de regretter quoi que ce soit. Furtivement j’essuie ma joue de ma main libre en secouant la tête avant de rouvrir les yeux.
Comme si rien ne s’était passé.
Les larmes, le deuil, la faiblesse, le sang, je tente de repousser ça dans un coin de mon cerveau que je fermerais ensuite à double tour pour que personne, pas même moi, surtout pas moi, ne puisse y accéder. « Tu sais pas ce que je ressentais. » Inlassablement, je porte la cigarette à mes lèvres et je tente d’y puiser un soulagement qui ne vient pas. « Et j’y compte bien. » Parce que la drogue ça peut tout effacer l’espace de quelques heures et que, pour l’instant, je ne demande pas plus que quelques heures. « On en a à l’appartement. On en avait en tout cas. » Si tout n’a pas été saisi. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé après qu’Alec m’ait sortie de cet enfer. « Tu pourras aller m’en chercher ? Ou envoyer quelqu’un m’en chercher ? N’importe quoi. » Je prendrais n’importe quoi.
@RAELYN BLACKWELL & ALEC STRANGE TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN, LIKE AN EMPTY BOTTLE TAKES THE RAIN AND HEAL, HEAL, HEAL, HEAL. ⤜⤐⤞
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Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350
TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : indianred. RPs EN COURS :
maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1 › 2 › 3 › 4 › 5 › 6 › 7
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.
danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.
RPs EN ATTENTE : aisling #3
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TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
« J’ai du whisky, c’est tout. » C’est pas ce à quoi j’aspire, on le sait lui comme moi, mais ça fera largement l’affaire le temps de me remettre sur pied et d’être capable de me débrouiller toute seule. Le temps d’être capable d’affronter le reste du monde et de mettre le pied dehors sans avoir l’impression que tous me dévisagent avec pitié, même ceux qui ne savent rien de ce qu’il m’est arrivé, de ce que j’ai perdu. « C’est bien du Whisky. » C’est déjà ça. « Tu peux amener la bouteille. » Je hausse les épaules sans esquisser le moindre sourire.
S’il y a une chose que je n’autorise à personne, pas même à Alec bien qu’il se soit occupé de moi comme si je n’étais qu’une enfant incapable de se gérer, c’est de juger mes choix et mes désidératas. De me dicter ma conduite, que je sois chez lui en invité ou pas, je suis une adulte, une capable de choisir les erreurs qu’elle a envie de faire. « Je vais pas aller t’en chercher Rae. Je sais je les ai vus à l’appart les flics ont pas tout trouvé. Compte pas sur moi te filer ces saloperies. » Je l’observe un instant, mes yeux plantés dans les siens et je soutiens le poids de son regard. Finalement, je lui concède que je ne peux le forcer à rien. « Tant pis, j’irais moi même. » Ou plutôt, je demanderai à quelqu’un d’autre de m’amener ce dont j’ai besoin pour planer un peu plus. Sous prétexte de me protéger de moi même, Alec ne peut me surveiller jours et nuits. « Mon téléphone il est où ? » Je ne me suis jusque là pas préoccupée de garder le moindre contact avec l’extérieur, mais ça non plus il n’a pas le droit de me le refuser. Il est temps que je sorte de ma torpeur. « Crois moi ça efface rien. Le souvenir il reste là. Et là. » Je l’observe reproduire et mes geste et, difficilement, je secoue la tête de droite à gauche. « Fais ce qui marche pour toi Alec. Je ferai ce qui marche pour moi. » Malgré tout le respect que je lui dois et l’affection que je lui porte, je suis un esprit indépendant et une femme têtue. Une gamine têtue, une gamine persuadée que planer quelques secondes m’aidera à me débarrasser de cette impression que j’ai perdu la seule chose qui comptait à mes yeux, le seul véritable allié que j’avais et, j’en suis sûre, l’amour de ma vie.
« T’apprends juste à vivre avec. Jour après jour. La drogue, l’alcool ca va juste te faire oublier la douleur le temps d’une nuit. Jusqu’à ce qu’un matin tu te réveilles et que tu te rendes compte que même ça, ça fait plus rien. Et qu’en attendant il est mort et que t’as rien pu faire. » Je ferme les yeux et, sur l’instant, je lui en veux terriblement de me mettre face à une réalité que je n’ai envie que de fuir, pas d’affronter. « Arrête Alec. » Une part de moi sait qu’il veut bien faire, qu’il tente de m’aider à sortir la tête de l’eau, mais que je sois sortie de mon mutisme n’est pas une preuve que je suis prête à saisir sa main tendue et à aller mieux. Je ferai les choses à ma façon ou je ne les ferai pas. « T’as raison Rae je sais pas ce que tu ressentais. Explique le moi alors. » Ma gorge se serre et j’ai la sensation d'étouffer alors qu’il me renvoie à ce que j’ai vécu. Je revois le sang, j’entends mes propres cris en stéréo et j’entoure mes bras autour de mes genoux en fermant les yeux une seconde. « J’ai pas besoin d’un psy. »Je n’ai pas besoin que tu te sentes investi de ce rôle.« J’ai pas besoin qu’un m’explique comment faire pour aller mieux. » Je n’ai pas besoin qu’il me répare. « Je... » Je prends quelques grandes inspirations, j’ai l’impression d’être coincée à l’intérieur de mon propre corps et de ne plus réussir à respirer tant la peine m’écrase à nouveau. « J’ai l’impression qu’on m’a arraché le coeur... » Je détourne le regard, je referme ma prise autour de mes genoux. « Et j’ai plus envie de ressentir ça. Tu peux le comprendre non ? » A nouveau je cherche son regard et j’y plante le mien, suppliant.
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn. STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille. MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie. LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux. POSTS : 34341 POINTS : 3350
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TAKE MY MIND AND TAKE MY PAIN Raelyn Blackwell & @Alec Strange - 2008
« Sur la commode dans le salon. » Il capitule face à mon entêtement, et moi face à mes démons. Je note l’information d’un signe de la tête mais je ne bouge pas pour l’instant. Le besoin de m’empoisonner n’est pas impérieux au point que je ne me jette sur mon téléphone pour contacter Carter ou n’importe quel idiot prêt à me rendre ce service, j’ai plutôt au contraire l’impression d’être encore sous anesthésie. Une anesthésie qui se dissipe, qui laisse la douleur commence à réapparaître, mais qui me permet de garder un semblant de dignité pour l’instant. Une anesthésie qui me donne la force de relever le menton pour croiser le regard d’Alec, pour le soutenir, et pour ne pas faillir malgré la déception que je sens dans son ton, malgré la pitié, malgré la note de jugement que je détesterais si j’étais en pleine possession de mes moyens. Tu sais pas ce que je je vis. Alors ta pitié et ton jugement, tu te les garde. Voilà ce que j’ai envie de lui dire, voilà ce que je lui dirai certainement dans ces moments où la peine me rendra ingrate, mais pour l’heure, je n’ai envie que d’une chose : boire jusqu’à l’ivresse. « D’accord. Je vais chercher la bouteille. » Il y consent enfin et moi, satisfaite, je m’enfonce dans mon fauteuil. Qu’importe que l’alcool ne soigne aucun de mes mots, j’ai besoin de me rendormir quelques secondes supplémentaires.
Je pousse un soupir de soulagement alors qu’il disparaît au salon et me laisse seule. Je pousse un soupir et j’enserre un peu plus mes genoux de mes bras en m’enfonçant un peu plus dans le fauteuil dans lequel il m’a laissée. Il revient une poignée de seconde plus tard, dépose mon téléphone devant moi et me tend la bouteille. Je la saisis sans une once d’hésitation, n’ayant que peu faire de ses tentatives pour me ramener un peu à la raison. « Tu fais ce que tu veux Rae. »« J’y compte bien. » Il y a de la colère dans son ton, il y a de l’amertume et du sarcasme dans le mien. Il m’est cher Alec, mais pas assez pour me dicter ma conduite, pas assez pour me priver de mon indépendance. Personne ne l’est. « Je sais pas quoi faire pour t’aider. Je sais pas quoi dire. Je sais pas comment arranger les choses. Et j’ai envie de t’aider putain, si je pouvais je retournerais dans le temps et j’effacerais cette putain de journée. » J’encaisse en silence, mais je porte la bouteille à mes lèvres pour refouler les larmes qui menacent de me priver du reste de fierté qu’il me reste. Croit-il que je n’y ai pas pensé ? Que je n’ai pas prié pour qu’il s’agisse d’un cauchemar, moi qui ai pourtant vécu ma vie bien loin des préceptes de l’église ? Que je n’ai pas souhaité de toutes mes forces pouvoir effacer ce qu’il s’est passé ce matin là ? Le retenir près de moi un instant de plus, me lever pour le rejoindre au salon pour calmer le jeu entre lui et la brigade, pour empêcher l’accident ? « Dis pas de conneries. » Parce que c’est indélicat, parce que c’est maladroit et que ça me blesse. Croit-il que je n’ai pas penser toutes ces choses avant lui ?
« Alors si ça peut t’aider. Fais toi plaisir. » J’y compte bien, et comme pour le lui confirmer je porte à nouveau la bouteille à mes lèvres pour boire une nouvelle rasade. « Personne te demande de m’aider. Personne te demande de t’occuper de moi et encore moins de trouver une solution. » Parce qu’il n’y en a pas. Parce que je n’ai pas besoin que l’on me fasse la morale ou qu’on tente de me réparer, parce que je n’ai pas besoin qu’il fasse plus que de se contenter d’être là et de me servir de béquille. Parce qu’il en a assez fait, que je lui suis reconnaissante mais qu’il flirte avec la limite en terme de ce que je peux accepter où non. « Ils t’attendent pas au Club ? »Je peux boire seule, je n’ai jamais eu le moindre problème avec ça.« Je suis pas une gamine Alec. »
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« Pourtant je suis là. » « Ouais, t’es là. »
Je suis à ça de rajouter un malheureusement qui serait plus dicté par la colère et le deuil que réellement honnête : je ne regrette pas qu’il soit à mes côtés Alec, je ne le voudrais nul part ailleurs en fait, mais ma fierté me pousse à repousser ses tentatives d’approche que je vis comme de vraies attaques tant je n’ai pas envie de parler, de me confier et encore moins d’être jugée. Je voudrais qu’il comprenne que je ne fonctionne pas de la même façon que lui et que la seule chose qu’il peut réellement faire pour moi, celle qu’il fait déjà et qui m’aide petite à petit à traverser ça c’est d’être là. Alors peut-être que je ne me relève pas assez rapidement à son goût. Peut-être mon sourire lui semble-t-il trop long à revenir, mais sur ce point là je ne peux rien faire de plus que lui demander de me respecter, et de respecter le fait que face à ce genre de tragédie chacun réagit d’une façon différente.
« Non. » « Dommage. » Parce qu’être seule serait plus facile alors que je me sens à nouveau sur le point de vaciller. « Je sais. Désolé. » Je pousse un long soupir, je secoue la tête et finalement je parviens à m’arracher quelques mots. « T’as pas à t’excuser, arrête. »
Même si j’abhorre que quiconque tente de me dicter ma conduite, je ne peux pas me montrer si ingrate et je baisse les armes. Il est là alors que je n’ai plus personne d’autre Alec, et si mon instinct de protection me pousse à le repousser, que personne n’assiste à ma triste déchéance, je m’accroche à sa présence dans ma vie comme à une bouée au milieu de l’océan, une qui, je l’espère, me sauvera de mon propre naufrage. Honteuse malgré tout de le repousser quand il ne veut que mon bien, j’ai attrapé à nouveau la bouteille pour en boire quelques lampées salvatrices. Finalement, j’ai puisé dans mes quelques forces restantes pour retourner mon téléphone et appuyer sur le bouton d’alimentation. S’il contient des messages écrasants, je préfère les ouvrir en la présence d’Alec.
« Je détestais cette ville quand je suis arrivé. » Je relève les yeux vers lui, un sourcil levé. Que fait-il exactement ? Se confie-t-il pour m’éviter de le faire ? Parle-t-il pour combler le silence par peur que je m’y sent mal, ou parce qu’il est oppressant pour lui ? Je l’ignore, mais je sais que je préfère l’écouter que de parler. « Mitchell a suivi Mavis ici, et moi j’ai suivi Mitchell. On habitait dans un appartement miteux. J’avais qu’une envie retourner aux États Unis. »« Vous vous en êtes bien tirés. Et vite. » Ils ont gravi les échelons de l’échelle sociale avec une aisance déconcertante, une que j’aimerais être capable d’imiter. « Qu’est ce qu’il y avait aux Etats Unis ? »Pour que tu aies envie d’y retourner.« Pourquoi t’as suivi Mitch, si tu voulais rester ? » Par loyauté ou parce que lui même ne s’imaginait pas vivre sans son ainé ? « T’as encore envie d’y retourner parfois ? »