| daddy's little girl (noa&carlisle) |
| | (#)Jeu 16 Juil 2020 - 22:13 | |
| Il était resté un long moment devant son dressing, la serviette de bain nouée autour des hanches, ses cheveux laissant échapper quelques perles qui glissaient avec lenteur le long de son visage. Il était indécis, et incapable de prendre une décision aussi simple que son choix de vêtements pour la journée. Comment était-il supposé s’habiller pour recevoir une ex petite-amie, qui s’avérait aussi être la soeur de la femme avec laquelle vous aviez fait un enfant des années plus tard ? La situation était abracadabrantesque. Il soupira, passa la main dans ses cheveux mouillés une énième fois, et tenta de se raisonner : Noa était quelqu’un de simple. Noa ne portait pas de jugement sur une tenue vestimentaire. Noa n’était pas quelqu’un à impressionner, et elle n’était aucunement une ennemie. Il retira donc un jean et un tee-shirt noir de son dressing, et tenta d’oublier la boule qui lui nouait le ventre. Encore quelques heures, et ils se feraient à nouveau face à face. Encore quelques heures, et Maya deviendrait bien réelle pour Noa.
Elle était pile à l’heure, comme toujours. Carlisle abandonna le dossier sur lequel il était en train de travailler, et se leva pour aller lui ouvrir. « Salut Noa. » Il s’écarta de la porte d’entrée, et attendit que la soeur de Carmina Farrell fasse quelques pas pour refermer. Il la guida jusqu’au salon, où il l’invita à prendre place. « Comment vas-tu ? » Il ne l’avait pas vue depuis de longs mois. À vrai dire, la dernière fois qu’ils s’étaient croisés, leur échange avait été plutôt bref et tendu. Noa était venue lui rendre une visite inopinée, passablement agacée d’avoir appris que sa demi-soeur et son ancien petit-ami n’avaient rien trouvé de mieux à faire que de procréer. La grossesse de Mina avait été une surprise pour tout le monde — à commencer par les principaux concernés — et chacun y était allé de son petit commentaire. Beaucoup avaient été lâches ; Noa, elle, avait décidé de venir lui dire sa façon de penser directement. Et aujourd’hui, des mois plus tard, elle se retrouvait à nouveau dans son salon, prête à rencontrer sa nièce. « Tu veux boire quelque chose ? » Proposa-t-il, avant de jeter un coup d’oeil à sa montre. « Maya ne devrait plus tarder à se réveiller. » Déclara-t-il, alors qu’un mince sourire venait étirer ses lèvres. Deux sensations étranges et paradoxales l’avaient envahi, dès le début de la matinée : l’excitation, et l’inquiétude. L’excitation parce qu’il était heureux, sincèrement, de présenter Maya à sa tante. Il avait hâte de voir la réaction de l’aînée des Farrell, et ne doutait pas un seul instant qu’elle soit conquise par sa nièce. Et l’inquiétude parce qu’il craignait que cette rencontre se passe mal. Que Noa ne soit venue que pour le blâmer, lui dire qu’il avait déconné, et qu’elle aurait préféré que sa petite-soeur ne croise jamais son chemin.
Il ouvrit la porte de la chambre de sa fille avec douceur, et réalisa bien vite que sa progéniture était bien réveillée. Elle s’était redressée, s’était hissée à la force des bras en prenant appui aux barreaux de son lit. « Mon petit singe. » Murmura-t-il, avant de fondre sur la bouille de sa fille. Cette dernière s’esclaffa, et accueillit la myriade de baisers de son père dans un éclat de rire. Aux oreilles de l’ancien pilote, il n’existait plus aucune autre une mélodie aussi délicate et délicieuse que les éclats de rire de sa progéniture. Maya était un bébé sage, rieur, espiègle. Elle avait bouleversé sa vie, et Carlisle adorait son nouveau rôle. Ses mains se nouèrent machinalement dans son dos, et il la souleva avec une facilité déconcertante. Il se souvenait de Maya, quelques mois plus tôt, à peine née et tellement minuscule. Ses mains lui avaient semblé être disproportionnées, et la simple idée de porter ce petit être fragile pour la serrer dans ses bras lui avait donné des frissons. Il se pencha, récupéra son doudou qu’il posa sur son épaule, et sortit de sa chambre. « Regarde qui est venue te rendre visite. » Souffla-t-il, avant d’embrasser le bout du nez de Maya. Il pointa Noa de l’index — index que Maya tenta d’attraper, en vain — et fit quelques pas dans le salon. « C’est tata Noa, la soeur de maman. » Il s’approcha, et prit place à côté de Noa, sur le canapé. Maya, assise sur ses genoux, la regardait avec des yeux grands ouverts. Comme fascinée.
@Noa Jacobs |
| | | | (#)Mer 29 Juil 2020 - 13:11 | |
| Je sais même plus quand Maya est née, j’ai presque honte de le dire mais le fait de ne l’avoir jamais vu depuis sa naissance rend son existence un peu floue. C’est pas cool de dire ça je sais bien et j’en veux pas à Carlisle de jamais me l’avoir présenté, j’en veux pas à Mina ou peut être un peu. Elle avait vu venir me trouver pour me dire qu’elle était enceinte, elle avait su chercher de l’aide auprès de moi parce qu’elle était paumée mais dès lors qu’elle savait mieux dans quelle direction aller, elle avait de nouveau disparu dans la nature. Bon, je prenais aussi ma part de responsabilité. J’avais moi-même arrêté de prendre des nouvelles quand j’avais reçu le sms pour m’annoncer la naissance de ma nièce. Les échanges avaient duré quelques longues minutes et ensuite plus rien. J’aurai pu relancer, j’aurai pu proposer qu’on se voit, mais l’excuse était bête : le temps passait vite et j’avais aussi sortie cette possibilité de ma tête. Méa culpa général. Carlisle avait finalement pointé le bout de son nez en me contactant à nouveau. Un message pour me proposer de nous voir, pour me proposer d’enfin faire la rencontre de sa fille. Il avait l’air si fier Carlisle. Je me demandais comment se passait sa relation avec Mina à présent. La dernière fois que j’avais fait mon apparition dans le salon de Carlisle, Maya n’était pas née, j’étais venue parce que inquiète pour ma sœur, inquiète de savoir ce qu’il allait advenir de ce petit bébé qui allait bientôt naitre. Lorsque j’avais su qu’elle serait bien cocoonée par son père, qu’il n’allait pas laisser tomber ma sœur et qu’il allait tout faire pour garder ce bébé avec lui, j’étais rassurée et c’est sans doute pour cette raison que je n’avais plus à m’inquiéter, que je n’avais pas chercher à prendre trop de place dans leur vie. La vie suivait son cours. « Salut Noa, comment vas-tu ? » je souris, je trépigne de voir la petite, qui lorsque je vois qu’elle n’est pas dans les bras de mon ex, fais presque la moue. Elle doit être entrain de dormir ou tranquillement installée dans un transat ou que sais-je. « Excitée. » que j’avoue, sourire aux lèvres. J’allais faire la connaissance de Maya alors que même Arrow avait déjà accouchée aussi il y a quelques jours d’une petite… Maïa. Ok, est ce que je venais tout juste de faire le rapprochement ? Est-ce que j’avais encore plus honte maintenant ? Peut être bien oui ! Au moins, je me tromperai pas dans les prénoms… « Tu veux boire quelque chose ? » « C’que t’as ! quelques choses de frais. » je lui tends un petit paquet que j’ai dans les mains. Je n’avais pas pris le risque d’acheter des vêtements qui ne lui iraient peut être déjà plus. Mais j’avais, sous couverts de conseille de ma collègue Hannah – je misais sur sa connaissance en psychologie pour me dire quel jeu serait adapté pour un enfant de zéro à 24 mois, pour avoir une fourchette plutôt large. Et elle avait su me dire que des livres tactiles pourraient être une bonne idée. « Petit cadeau. » que j’ajoute avec pudeur. « Maya ne devrait plus tarder à se réveiller. » hochant la tête, je me montrerait patiente, ne voulant pas que la petite soit sortie du lit juste parce que j’arrivais. Je suivais Carlisle du regard, le voyant pousser la porte d’une chambre qui semblait bien être celle d’un enfant. Je le suivais, timidement et passa ma tête dans la chambre et vit ce petit bout qui avait réussi à se hisser, debout dans son lit à barreau, bien accrochée à ceux-ci d’ailleurs. « Mais.. » les yeux grands ouverts, je me rendais bien compte de tout le temps qui était passé depuis sa naissance. « Ok, elle est trop belle ! et elle est si grande ! » elle ressemble clairement à sa mère et donc, aussi à moi, elle a le regard de son père, elle est le parfait mélange de ses deux parents. « Regarde qui est venue te rendre visite. » et je la regardais bêtement, sous le charme complet de cette bouille devant moi. « C’est tata Noa, la soeur de maman. » je me demandais d’ailleurs si Mina serait dans le coin ou non, n’ayant aucune idée si les parents s’étaient finalement installés ensemble ou non. « Est-ce que je peux la prendre ? » j’étais ravie de cette rencontre, j’avais envie de contact plus rapprocher avec ma nièce, avec la sensation d’avoir louper bien des moments précieux avec elle. « Est-ce que Mina passera par là ? » que je demande sans détour à Carlisle.
désolée, la réponse était prête, je pensais l'avoir posté |
| | | | (#)Mar 4 Aoû 2020 - 14:14 | |
| Il n’était pas particulièrement stressé, mais il n’était pas serein non plus. La dernière fois que les chemins de Noa et de Carlisle s’étaient croisés, c’était lorsque la brune était venue confronter le pilote sur ses actes. Avait-il conscience de ce qu’il avait fait, de la situation dans laquelle il avait, même inconsciemment, plongé sa soeur ? Allait-il assumer, faire preuve de courage et d’honnêteté ? Il avait compris et accepté les doutes et les reproches de l’aînée des Farrell. Un an plus tard, cette dernière ne pouvait pas nier l’évidence : Carlisle avait pris ses responsabilités, et était officiellement un père célibataire. Au sourire et à l’évidente excitation de l’Australienne, le fils Bishop comprit que la brune n’avait aucun grief à son égard. « C’est gentil. » Murmura Carlisle, sincèrement touché par le cadeau de Noa. Un sourire étira ses lèvres alors qu’il retira de l’emballage cadeau deux livres tactiles. « Elle va adorer, tu verras. » Confia l’ancien pilote. Maya était un bébé curieux, intéressé, qui s’émerveillait beaucoup. Carlisle, qui avait beaucoup lu à ce sujet, avait pris le pli de stimuler sa fille au maximum. Il lui faisait goûter toutes sortes d’aliments, se baladait beaucoup avec elle, pointait du doigt ce qui valait la peine d’être vu. Il alla à la cuisine, déposa sur un plateau des jus de fruits et deux verres, et abandonna ce qu’il était en train de faire dès l’instant où il entendit la voix chantante de sa fille sortir du baby-phone.
« Elle ressemble beaucoup à sa mère, je trouve. » Répondit-il, constatant néanmoins que ses grands yeux verts ressemblaient beaucoup aux siens. Elle avait hérité des cheveux foncés, des traits fins et délicats de Carmina. Carlisle avait même l’impression, parfois, de la voir dans ses mimiques espiègles. Il se demandait souvent si le temps ne ferait qu’accentuer cette évidente affiliation génétique, ou si sa fille changerait au fur et à mesure que sa mère ne devenait plus qu’un lointain souvenir. « Elle grandit vite. » Confirma l’ancien pilote, des trémolos dans la voix. Il avait l’impression qu’elle était née hier, et pourtant, elle était à quelques semaines à peine de souffler sa première bougie. Carlisle n’avait d’ailleurs rien prévu pour le moment, mais nota dans un coin de sa tête qu’il devrait en parler avec Carmina. Elle avait beau ne pas être une mère exemplaire, il veillait cependant à la faire participer — si elle le souhaitait — aux moments importants de la vie de leur fille. Il voulait à tout prix éviter de subir une avalanche de critiques, qui seraient imméritées : il avait, pour sa part, fait les choses de la meilleure façon possible. « Trop vite. » Ajouta-t-il en passant son index sur le nez de Maya. Cette dernière regardait Noa avec curiosité, et Carlisle prit soin de faire les présentations. « Bien sûr. » Il embrassa le front de sa fille, plus par habitude que par souci de possessivité. Sa fille, il en avait fait le centre de son monde — et il suffisait de croiser son regard conquis pour en prendre pleinement conscience. Il couvait Maya du regard, et déplacerait des montagnes à mains nues pour la satisfaire. Il tendit sa fille à Noa, qui la prit dans ses bras avec douceur. Un sourire timide étira les lèvres de l’ancien pilote ; il était heureux d’avoir pu enfin présenter les deux membres de cette famille. « Je peux te la confier le temps que je fasse chauffer son biberon ? » Demanda-t-il, en sachant pertinemment que l’estomac de sa progéniture se manifesterait bien vite. « Ça m’étonnerait. » Répondit-il après quelques secondes de silence. Il préférait se montrer honnête avec Noa, quitte à ce que son attitude lui retombe sur le coin du nez ; il ne voyait tout bonnement pas l’intérêt de mentir. Carlisle ne savait même plus quand elle était passée pour la dernière fois, afin de passer un moment en compagnie de sa fille. L’Australien faisait tout ce qui était possible pour tenter de lier la mère et la fille, mais il ne pouvait tout simplement pas forcer la main de la fille Farrell. « Elle n’est pas très présente. » Admit-il, sans s’étendre sur les relations — quasi inexistantes — qui unissaient encore les deux amants d’une nuit. Il désigna la porte d’un léger coup de tête, pour lui faire comprendre qu’il s’éclipsait. « Je vous retrouverai au salon. » Déclara-t-il, avant de quitter la chambre de Maya pour aller préparer le biberon de sa fille à la cuisine. C’était surtout l’occasion, pour lui, de laisser Noa découvrir sa filleule sans qu’un regard inquisiteur ne vienne les observer. |
| | | | (#)Sam 8 Aoû 2020 - 19:01 | |
| J’étais ravie si mon cadeau allait plaire à Maya. Carlisle semblait vraiment être touchée par ce présent et j’espérais qu’elle les utilisera jusqu’à être totalement usé. J’abusais sans doute mais c’était toujours plaisir de voir qu’on visait juste. J’avais hate de faire sa connaissance et de la voir à l’œuvre. Je devais encore me montrer un peu patiente. Quoi que, pas tant que ça… ma nièce se fit remarquer, comme si elle avait senti qu’il était l’heure de faire son petit show de démonstration. Il était l’heure de faire connaissance avec tata Noa. « Elle ressemble beaucoup à sa mère, je trouve. » au moins une chose sur laquelle nous étions d’accord. Son petit air de petite fille coquine et maline à la fois, on ne le retirerait pas de Mina. « Elle grandit vite. » J’imagine qu’il ne voyait pas le temps passer, que les jours n’étaient plus jamais les mêmes à présent. Elle était fini la routine où les jours passaient et se ressemblaient. Avec une petite fille aussi charmeuse que l’était Maya, je me doute bien que son père n’ai le temps de se rendre compte de rien. Bientôt l’école, bientôt les études, bientôt les petits copains. Wait, doucement. Alors qu’il m’autorisa à prendre Maya dans mes bras, je me demandais ce qu’il en était de lui et Mina. Je me demandais s’ils étaient en couple, si elle avait subit encore de la pression de la part de sa famille, de la part de notre mère. Elle avait cessé de me donner signe de vie à l’instant où elle était venue me trouver à l’association, puis lorsque j’étais moi-même venu pour rendre visite à Carlisle afin de mieux comprendre cette situation. J’avais aujourd’hui conscience que j’avais dépassé sans doute ma place, que je n’avais pas à venir chez lui pour lui imposer un choix de vie, même si l’abandon d’un bébé était en cause. Je n’aurai pas du me saisir tant à cœur de ce qui les regardaient eux et uniquement eux. Je tenais Maya dans les bras, son sourire angélique et ses quelques gazouilles me rendaient totalement gaga à mon tour. Je craquais, tombée sous le charme, je ne pouvais m’empêcher de lui sourire et tenter de trouver un contact en glissant un doigt entre ses petits doigts tout fin. « Ça m’étonnerait. » Je sentais au son de sa voix que ma jeune sœur et Carlisle n’étaient sans doute pas en bon terme ces derniers temps. Enfin, j’ignore si c’est un fonctionnement normal entre eux ou si c’est assez récent. « Elle n’est pas très présente. » j’allais m’efforcer de ne pas juge ma cadette sans pouvoir comprendre ce qui motivait cette fuite. « Je vous retrouverai au salon. » je hochais la tête, le laissant alors préparer le repas de sa fille. Pendant que Maya semblait détailler chaque partie de mon visage. Elle serrai le doigt que je lui avais offert en attendant son biberon et j’étais étonnée de voir qu’elle était bien vive. Après tout, elle avait déjà presque un an et c’était moi qui avait loupé son évolution depuis sa naissance. « Qu’est-ce que t’es belle… » je lui soufflais doucement avant de venir déposer un tendre baiser sur son petit nez. Je jetai un œil à l’extérieur de la chambre, ne pouvant me montrer trop discrète, des questions me brulaient les lèvres concernant Carmina. « Comment ca se passe alors ? Tu as la garde complète ? » Maya m’agrippa les cheveux et tira un bon coup dessus, me donnant l’impression d’être prise au piège. « outch… » je glissais ma main entre ses doigts pour me défaire de sa petite emprise. « J’ai pas de nouvelles de ma sœur depuis sa naissance… » voir au delà même puisque c’était bien avant sa naissance qu’elle était venue me chercher à l’association. Je me lève enfin, avec Maya a bout de bras pour aller dans le salon où Carlisle serait une fois le biberon chauffé.
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| | | | (#)Mer 19 Aoû 2020 - 23:55 | |
| Il haussa les épaules, se trouvant incapable de répondre à la question de Noa. Pouvait-on vraiment considérer qu’il était le seul possesseur de la garde de sa fille ? Officiellement, non. Officieusement, oui. Mais il n’avait pas envie de se perdre dans des explications, qui n’étaient ni plus ni moins que des excuses toutes trouvées pour éviter de répondre aux questions indélicates. « D’une certaine façon, oui. » Admit-il après quelques instants de réflexion. À vrai dire, les deux Australiens n’avaient jamais clairement clarifié la situation ; les choses s’étaient comme agencées d’elles-mêmes, et aucun n’y avait trouvé à redire. Depuis la naissance de Maya, Carlisle s’en était occupé à temps plein : il s’était arrangé avec son travail pour pouvoir le faire à distance. Ce n’est qu’au mois de Janvier qu’il avait dû se résoudre à confier sa progéniture à une baby-sitter quelques heures par jour, pendant qu’il assistait aux réunions qui requerraient sa présence. Livia, aussi, le dépannait parfois. Il préférait d’ailleurs cette solution : il avait une confiance aveugle en son amie, qui avait toujours été présente pour lui. « Carmina passe, parfois. » Un point qu’il concédait à la jeune héritière, même s’il arrivait souvent que de longues semaines s’écoulent sans qu’elle ne donne signe de vie. Carlisle faisait de son mieux pour maintenir le lien entre la mère et la fille, notamment en envoyant des photos et vidéos des moments importants de Maya à sa mère. « Et cherche à compenser, je crois, par des tonnes de cadeaux. » Il ne comptait plus le nombre de paquets à l’intention de sa fille qu’il avait réceptionné : des habits, des jouets, des décorations pour sa chambre… Carmina était une personne généreuse quand elle le voulait. Et matérialiste à souhait. Carlisle aurait aimé prendre du temps pour lui dire sa façon de penser, à savoir que sa fille aimerait probablement passer plus de temps avec sa mère plutôt que de récolter des cadeaux dont elle n’aurait aucun souvenir. Malheureusement, il était quasiment certain de voir l’héritière se braquer. Il s’éclipsa de la chambre de sa fille, se dirigea vers la cuisine, et entreprit de préparer le biberon de sa fille. Pendant qu’il faisait chauffer de l’eau, il compta soigneusement le nombre de cuillères de lait en poudre qu’il fit tomber dans le fond du biberon de Maya. Cette dernière fit d’ailleurs son apparition, bien serrée dans les bras de sa tante. Carlisle les observa avec douceur et tendresse, sincèrement heureux de voir se dessiner un semblant de famille autour de sa progéniture. Il eut un léger rire en voyant sa fille agripper les mèches rebelles de Noa, qui inclina automatiquement la tête pour éviter de trop souffrir. « Doucement, Maya… » Souffla l’ancien pilote, se penchant sur le visage souriant de sa fille pour l’embrasser sur le front. Il avait bien vite remarqué que sa progéniture était attirée par ce qui pendait — les longs cheveux de Livia (ou ceux de Noa, à l’heure actuelle), les décors de son jouet musical qui pendaient au-dessus de son lit, les feuilles des arbres. L’ancien pilote alla vérifier la température de l’eau, alors que Noa admettait ne pas avoir de nouvelle de sa jeune soeur. « Vraiment ? » Demanda Carlisle, sincèrement surpris par ce que venait de lui annoncer son ancienne petite-amie. Il avait cru — à tort, visiblement — que les deux soeurs étaient devenues proches, et que la grossesse surprise de Carmina les avaient rapprochées. « Je vous imaginais proches, toutes les deux. » Il vérifia la température de l’eau, qu’il versa ensuite dans le contenant. Il secoua pendant de longues secondes cette préparation, qu’il goûta machinalement. Il ne put s’empêcher de faire une grimace — il avait horreur de cette mixture. Il déposa le biberon de sa fille sur le plateau qu’il avait commencé à préparer, et apporta le tout au salon. Noa et Maya étaient déjà installées dans le canapé, et se souriaient largement. « Tiens. » Dit-il en lui tendant le biberon de Maya. Noa avait l’air de bien se débrouiller avec sa nièce, et d’aimer partager ces moments privilégiés avec elle ; par conséquent, l’ancien pilote encouragea le développement de ce lien unique, qu’il espérait voir s’inscrire dans le temps.
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| | | | (#)Ven 28 Aoû 2020 - 16:15 | |
| « D’une certaine façon, oui. » d’une certaine façons, mon ex voulait visiblement prendre des pincettes en m’exposant leur mode de fonctionnement. D’une certaine façon, il avait la garde complète, je me demandais si c’était vraiment voulu ou s’ils n’avaient pas eu d’autres choix. N’ayant pas ou très peu de nouvelles de Mina, j’ignorai comment ses rapports avaient évolués avec sa famille – ma famille ? – et si ils étaient toujours aussi tranchés sur la question d’avoir un bébé si jeune. Effectivement, si ils étaient toujours dans le rejet de sa fille et qu’ils souhaitaient toujours qu’elle l’abandonne (l’avait-elle fait d’ailleurs ? Carlisle était-il officiellement le seul parent de Maya ? ) Cela risquait d’être compliqué pour elle. J’avais l’impression que Mina était assez grande gueule mais lorsqu’il s’agissait de s’imposer face à sa mère, il n’y avait plus personne. « Carmina passe, parfois. » j’avais difficilement du mal à ne pas juger quand même, la façon dont s’exprimait Carlsile me laissait penser que lui non plus, n’en était pas forcément satisfaite. Elle passe, parfois, ça veut dire quoi ? Qu’elle vient, fait deux câlin à sa fille, prend de ses nouvelles et s’enfuit le plus loin possible ? Quel était le niveau d’implication de Mina dans son éducation ? Pas suffisant j’ai bien l’impression, mais j’étais loin d’être objective. Je prenais peut être d’ailleurs trop personnellement cette histoire, place de gamine qui a été abandonnée par sa mère. Maya avait au moins la chance d’avoir quelques passages de sa mère dans sa vie « J’vois. » je préférais ne pas trop m’étendre à ce sujet. « Et cherche à compenser, je crois, par des tonnes de cadeaux. » d’où cette chambre bien garnie. Tant mieux, tant pis j’ai envie de dire. « J’ai pas l’impression que ça t’enchante plus que ça. » que je finis quand même par lâcher. Curieuse d’avoir son point de vue. Il était avars, peut-être que je m’étais montrée un peu trop intrusive lors de notre dernière entrevue. « En tout cas, t’as l’air de t’en sortir comme un chef. » et c’est un compliment, le voyant faire devant moi, il avait adopté des gestes reflex et préparer un biberon semblait ne plus avoir de secret pour lui. Ca me faisait sourire de le voir faire. Alors que Maya semblait plus attirée par mes cheveux que par toutes les stimulations qu’elle pouvait avoir autour d’elle, je laissais faire, bien qu’au bout d’un moment, ca commençait à tirer fort. Je glissais un doigt entre ma mèche et les petits doigts serrés de la belle pour l’occuper autrement. « Doucement Maya. » et le bisou du père sur le front de sa fille m’attendrit puissance mille. J’ignore comment j’avais pu douter un seul instant qu’il laisserait Mina dans une galère sans nom alors que finalement, il remplissait son rôle à merveille. Ca sent bon l’amour dans l’coin ! De mon côté, j’indiquais ne pas avoir de nouvelle de ma sœur, si j’osais enfin l’appeler ainsi. Ce qui avait l’air détonner Carlisle. Je hochais la tête et haussais doucement les épaules, un peu déçue ma foi. « C’est pas très grave, je crois que ça a l’air d’être assez compliqué pour elle que de se foutre sur le dos la grande sœur qui risque de manquer d’objectivité et lui faire la morale constamment. J’suis qu’une inconnue pour elle au finale. » j’étais pas amère en admettant ce constat, on ne se connaissait pas, j’avais débarqué dans sa vie comme un cheveux sur la soupe, qu’elle n’ait pas envie d’être en contact avec moi n’était pas si incohérent. Et moi-même j’avais eu un comportement assez hostile envers elle dans un premier temps. « Je vous imaginais proches, toutes les deux. » on en était vraiment pas là. « Pas tant… » que je corrige. « Je cherche juste à comprendre pourquoi elle était venue chercher de l’aide auprès de moi, si pour ensuite, elle a disparu. » mais Carlisle n’était pas obligé d’entendre mes plaintes, il ne pouvait pas la gérer et je ne lui en demandais vraiment pas tant. Il me tendit enfin le biberon prêt et à voir la tête qu’il avait fait juste avant en goutant la mixture, ca n’avait pas l’air si appétissant. « C’est l’heure de manger. » que je dis en prenant le biberon et redressant Maya dans mes bras. J’avais l’habitude au moins, de faire ça. « C’est marrant, Arrow vient d’accoucher et a aussi appeler sa fille Maïa. Mais ca s’écrit pas pareil. Vous me facilitez pas la tâche. » que je lâche amusée.
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| | | | (#)Sam 5 Sep 2020 - 14:05 | |
| Si Noa ne savait pas tout de la situation dans les moindres détails, cela ne l’empêchait pas d’être perspicace : elle avait bien vite mis le doigt sur les tracas qui occupaient l’esprit du fils Bishop. Il n’était pas surpris : elle avait toujours été fine observatrice, et elle avait le mérite de bien le connaître. Même s’ils n’avaient jamais été si loin dans leurs échanges — quand ils étaient ensemble, ils pensaient plus à profiter de la vie plutôt que de faire des projets sur le long terme — la brune avait bien saisi le tempérament de son ancien amant. « Comment veux-tu que ça m’enchante ? » Demanda l’ancien pilote en haussant les épaules. Il jeta un coup d’oeil à Maya qui, ignorant tout des conversations sérieuses qui se tenaient, babillait gaiement en les pointant du doigt à tour de rôle. « Ce n’est pas l’idée que je me faisais d’une famille. » Avoua Carlisle, dont l’index passa sur la joue de sa progéniture. Il s’était toujours imaginé marié, avec plusieurs enfants, et un chien jouant avec eux dans le jardin. C’était ça, sa famille idéale — même s’il n’était pas naïf : il savait que tout n’était pas rose dans ce tableau prétendument parfait. Qu’une vie stable et épanouie relevait d’un travail quotidien. « Les mauvaises langues diront que c’est le karma. » Sa famille en premier lieu, sans doute : personne n’avait compris ce qui avait poussé Carlisle dans les bras de Carmina, et encore moins ce qui en avait découlé. Une rupture tonitruante, et l’annonce d’une paternité imprévue. Mais, étrangement et contre toute attente, l’Australien avait trouvé son compte dans tout ce marasme. « C’est gentil, merci. » Il était presque fier, mais aussi rassuré d’entendre Noa évoquer la façon dont il s’y prenait avec Maya. A ses yeux, son avis comptait : elle était une personne de confiance, une personne avec laquelle il avait été lié par le passé, une personne qui allait probablement jouer un rôle dans la vie de sa progéniture.
« Malheureusement, je ne peux pas t’éclairer à ce sujet. » Répondit l’ancien pilote en faisant la moue. À vrai dire, Carlisle n’était même pas sûr que Carmina savait que, des années plus tôt, il avait eu une aventure avec Noa. Il connaissait le tempérament jaloux de la mère de Maya, et au vu de leur situation compliquée, il n’allait pas prendre le risque de lui avouer la vérité. Pour le moment, en tout cas. « Pourquoi est-ce que tu n’essayes pas de l’appeler ? Elle te répondra sans doute. » Confia l’Australien, faisant preuve d’un optimisme rare. Pourtant, il savait que rien n’était moins sûr : il suffisait que Carmina ait des projets plus mondains pour qu’elle relègue sa soeur au second plan. Ces derniers temps, la fille Farrell avait vraisemblablement décidé de rattraper ses mois de grossesse, au cours desquels elle s’était relativement bien comportée. « Mais permets-moi de te dire que je trouve l’attitude de Carmina quelque peu… Egoïste. Et facile. » Comment souvent, elle s’était comportée en petite fille gâtée ; dépassée par les événements, elle avait été chercher de l’aide. Et quand elle avait obtenu de la personne ce qu’elle souhaitait, elle l’avait tout bonnement laissée tomber — sans se soucier de prendre en considération les sentiments et ressentis de ladite personne. « Et tu ne devrais pas te priver de lui dire ce que tu penses. » Carmina, forte et têtue, saurait probablement encaisser les reproches de son aînée. Mais il savait aussi qu’une telle confrontation avec sa soeur pourrait aussi la mettre sans dessus-dessous ; c’était là toute l’ambivalence de l’héritière. Carlisle sourit en entendant Noa lui confier qu’une autre amie à elle venait d’accoucher, et qu’elle avait appelé sa fille de la même façon que la sienne. « Par pitié, évite de te tromper entre l’une et l’autre ; je risquerais de mal le prendre. » Admit Carlisle, amusé par la situation. Le prénom de sa fille avait été suggéré par Carmina, et c’était sans doute à ce moment là qu’elle avait eu la plus grande implication dans la vie de sa progéniture — si on omettait, évidemment, le fait d’avoir accouché. Un prénom tendance pour sa fille ? C’était la moindre des choses. L’inverse aurait été inenvisageable. « Bon, et toi alors ? Ou en es-tu dans la vie, dans les amours, dans ton parcours professionnel ? » Demanda l’ancien pilote.
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| | | | (#)Mar 29 Sep 2020 - 0:45 | |
| J’étais étudiante quand Carlisle et moi sortions ensemble, l’ancien pilote de chasse passait me chercher à la fin de mes cours et souvent, nous allions passer une soirée à ne penser à rien d’autre qu’à nos nombrils, et sans jamais voir plus loin que le bout de notre nez. Des weekends d’aventure, de camping sauvage, pas de prise de tête. Nous étions ensemble, nous passions du bon temps, nous ne cherchions pas à nous connaitre dans les moindres détails, la vie superficielle que nous menions semblait nous convenir, jusqu’à ce que petit à petit, fréquenter un inconnu n’était plus si palpitant. J’avais toujours eu beaucoup de respect pour Carlisle et nous devions être sincère l’un envers l’autre en admettant que notre histoire était si belle mais si éphémère et qu’elle méritait une belle fin. Une dernière nuit, un dernier baiser et d’un commun accord, c’était terminé. Nous nous étions recroisé, ayant gagné en maturité, j’avais compris plus de chose en quelques heures que je ne les avais comprise en quelques mois. Carlisle semblait ne plus avoir tant de secret pour moi, je comprenais sa façon de penser, je comprenais sa vision du monde, je le comprenais un peu plus. Pas si différent de moi, c’est sans doute pour ça que sans se connaitre, nous matchions si bien ensemble, dans le passé. Et s’il m’était arrivé d’être nostalgique, en manque de reconnaissance, en manque d’attention, s’il m’était arrivée d’imaginer une nouvelle histoire avec mon ex petit ami, aujourd’hui, nous étions bien loin de ces fantasmes qui m’avaient effleuré l’esprit il y a quelques années lorsque nous nous étions recroisés. Carlisle avait une fille avec ma sœur cadette et de mon côté, j’avais d’autres aspiration et d’autres besoins de reconnaissances – de la part d’une toute autre personne surtout, Greg, si jamais, tu passes par ici… - « Ce n’est pas l’idée que je me faisais d’une famille. » Ca se saurait, si on avait tous les familles qu’on voulait, n’est-ce-pas ? « J’connais ça. » clin d’œil de la nana adoptée, abandonnée par ses parents parce qu’ils ont pas su se protéger en étant trop jeune. Et en attendant, la seule chose à faire pour lui, c’est de profiter de sa fille, pendant que Carmina s’en mordra sans doute les doigts un jour. Elle sait pas à côté de quoi elle passe. J’avais pourtant pensé qu’elle se donnerait plus que ça pour sa fille, j’avais cru comprendre qu’elle voulait surtout pas abandonné son bébé, c’était pour pouvoir être avec elle et la voir grandir, pas pour la laisser à son père et mener une vie sans se soucier d’elle et aller la voir quand elle avait un peu de temps. Mais, ca m’échappait tout ça, je crois que je préférais ne pas trop y penser. « Les mauvaises langues diront que c’est le karma. » j’arquais un sourcil, le karma de quoi ? « J’comprends pas. » parce qu’il avait l’air de parler de lui, ou peut être de Mina, je sais pas, sauf que dans l’histoire, celle qui est vraiment lésée, c’est Maya, et pour le coup, le Karma, ce serait bête qu’elle en fasse déjà les frais. « Pourquoi est-ce que tu n’essayes pas de l’appeler ? Elle te répondra sans doute. » « Elle a mon numéro. Je n’ai pas le sien. » aussi bête que cela. « Et elle a jamais essayé de l’utiliser. Quand on s’est vu, elle s’est juste pointée à mon travail, sans prévenir. Dans l’urgence. » l’urgence de me trouver quand elle en avait besoin et plus rien. « Mais, si jamais tu veux bien me le donner… » je suis sûre qu’il le ferait, je sais pas s’il a des attentes particulières vis à vie de mon intervention, je sais pas s’il espère que je tente de raisonné Mina. Qu’est ce qu’il attendait d’elle aussi ? Est-ce que Mina était juste une nana de passage qui était tombée accidentellement enceinte de lui et Maya était juste le fruit d’un adultère sans rien de plus, ou est-ce qu’il espérait au fond qu’elle revienne pour construire une vraie famille. Un père et une mère qui s’aiment vraiment ? Est-ce qu’il avait des sentiments pour Maya ? « Mais permets-moi de te dire que je trouve l’attitude de Carmina quelque peu… Egoïste. Et facile. » et puisqu’il avait l’air d’être bien remonté contre elle, j’allais éviter de me montrer trop curieuse avec mes questions, du moins, dans un premier temps. Je grimaçais, parce que je comprenais. « Permets-toi… » je n’avais pas à lui donner mon autorisation, il pouvait bien penser ce qu’il voulait de Mina, elle était ma sœur mais nous ne l’étions que d’un point de vu biologique et qu’à moitié, alors je n’allais pas m’insurger parce qu’il scandait des mots aussi durs qu’égoïste. « Et tu ne devrais pas te priver de lui dire ce que tu penses. » « C’est ce que t’attends de moi ? » je demande sans pour autant avoir l’impression qu’il se sert de moi pour lui faire passer un message, mais si jamais c’était le cas, je préférais le savoir. « Enfin, j’y manquerai pas. » si ma parole valait quelques choses.
« J’me tromperai pas. » concernant le prénom de mes deux nièces, même s’ils ne s’écrivaient pas de la même façon, j’étais prévenue, je n’avais pas le droit à l’erreur et je n’avais pas l’intention de froisser Carlisle ni de m’attirer ses foudres. Le biberon de Maya se vidait à vive allure et Carlisle avait vu juste en lui préparant, elle devait avoir très faim. Elle tenait du bout de ses doigts le contenant tiède, comme si elle voulait le saisir toute seule, mais je craignais qu’elle n’ai pas encore la force suffisante pour se débrouiller et boire en toute autonomie. Encore un peu de patience, ma belle. « Bon, et toi alors ? Ou en es-tu dans la vie, dans les amours, dans ton parcours professionnel ? » Carlisle se montrait curieux quand à ma vie personnelle et professionnelle et ça me faisait sourire. « Pas de quoi s’emballer. » que je lance, sans grande conviction concernant mes choix professionnels en tout cas. Concernant les amours, comme il dit… bonne question. « Je travaille à l’asso Beauregard, depuis un an, je suis à la direction. » je commence par le sujet que je maitrise le mieux et répond ensuite au sujet plus flou. « Et si non, je fréquente quelqu’un en ce moment, je sais pas tant où on va, mais j’suis bien accrochée ! » et si mon cœur ne me disait pas qu’il en valait la peine, j’avais pourtant tous les éléments pour me dire que jusqu’à présent, rien n’allait dans mon couple avec Greg, mais puisqu’il avait visiblement fait beaucoup d’effort ces derniers temps, c’était suffisant pour lui donner sa chance.
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| | | | (#)Ven 9 Oct 2020 - 10:00 | |
| « Pardon. » Souffla l’ancien pilote, alors qu’un pauvre sourire venait étirer ses lèvres. Il était désabusé, et il ne cherchait pas à s’en cacher. Pas auprès de Noa, en tout cas : il savant qu’en sa compagnie, il ne risquait pas d’être jugé. « J’admets que ce n’était pas très malin de ma part, de te dire ça. » Elle n’avait jamais caché le fait qu’elle avait été adoptée lorsqu’elle n’était qu’une enfant. Elle n’avait découvert ses origines que bien plus tard, alors que leur relation avait pris fin. Et Carlisle n’avait été mis au courant de cette filiation qu’au moment où le ventre de Carmina Farrell avait commencé à suggérer qu’elle abritait un petit être sous son nombril. « Toi et moi n’avons pas eu des exemples très… révélateurs. » Concéda l’Australien en haussant les épaules. La famille, un tabou comme un autre. Sans qu’il ne soit jamais particulièrement rentré dans les détails avec la jeune brune, elle avait néanmoins pu comprendre qu’il avait perdu sa mère très jeune, et que son père n’avait pas été un modèle — bien au contraire. Ce dernier n’avait pas hésité un seul instant à pointer du doigt ses erreurs, à lui reprocher ses moindres faits, gestes, ou même décisions. Carlisle avait toujours accepté les blâmes, redoublant à chaque fois d’effort pour convaincre son géniteur qu’il pouvait au moins lui arriver à la cheville. Mais le point de non-retour avait été atteint lorsque, apprenant la future paternité de son fils, Bartholomew Bishop lui avait dit le fond de sa pensée. Qu’il avait fait la plus grosse erreur de sa vie. Que des hommes de leur trempe ne pouvaient pas s’abaisser à ne serait-ce que fricoter avec des filles comme l’héritière Farrell. Qu’elle n’était ni fiable, ni stable, ni même digne de porter sa descendance. Qu’elle avait bousillé sa vie, et qu’il était trop con pour ne pas s’en être rendu compte. Piqué au vif, l’Australien s’était rebellé ; aujourd’hui, ils ne se parlaient plus que pour des raisons professionnelles. Il se gratta l’arrière de la tête, quelque peu mal à l’aise. Il avait eu l’impression que Carmina s’était confiée à Noa, qu’elle lui avait raconté comment ils en étaient arrivés à cette situation. Mais, soudainement, il avait un doute. Il savait qu’avouer les circonstances de leur rapprochement ne serait pas glorieux, mais au point où il en était… « C’est un bébé adultérin. » Souffla l’ancien pilote à voix-basse, comme pour s’assurer que Maya n’entendrait pas ce qu’il avait à avouer. Parce que même si elle avait été conçue dans le pêché le plus total, elle restait sa plus belle réussite. « Et aujourd’hui, ça se paye. » Parce que Carlisle, même s’il n’était pas tout à fait persuadé de l’existence d’un Dieu quelconque, croyait néanmoins qu’il arrivait de bonnes choses à une bonne personne, tandis qu’une mauvaise personne récoltait les fruits de ce qu’elle avait semé. Il espérait qu’il existe une forme de justice — même si parfois, il devait bien le reconnaître, il avait du mal à y croire. « Mais je sais que ça ne durera pas. » Déclara l’Australien. Déjà parce qu’il avait suffisamment morflé ; petit à petit, il se détachait de ses problèmes pour se concentrer sur l’essentiel : sa fille, pour qui il débordait d’affection et d’amour. « Elle et moi, on s’aime beaucoup trop pour se laisser abattre. » Et le sourire qui naquit à cet instant sur ses lèvres en disait long sur le sujet.
« Du grand Carmina dans toute sa splendeur. » Plaisanta l’Australien. Il l’imaginait tout à fait, débarquant à vive allure, pressée, dans l’urgence. Réclamant sa soeur, alors que son palpitant empressé trahissait son angoisse. Il glissa sa main dans sa poche, et en ressortit son portable. Il tapota sur son écran tactile, arriva sur le contact de l’héritière Farrell, et envoya sa fiche à Noa. « C’est fait. » Dit simplement l’ancien pilote, avant de remettre son téléphone dans sa poche. Désormais, l’Australienne était libre de faire ce qu’elle entendait. Elle l’interrogea pourtant sur ses intentions — mais il n’en avait aucune. Il était assez grand pour se sentir tout seul du marasme dans lequel il était ; Noa n’avait pas besoin de voler à son secours. « Non. » Répondit Carlisle en secouant la tête. « Sois fidèle à toi-même. » C’était la seule chose qu’il attendait d’elle ; être honnête, droite dans ses bottes. Il esquissa un léger sourire, et s’éclipsa pour préparer un biberon à sa fille.
« Par pitié, pas à moi. » Dit-il, amusé. Il n’en croyait pas un mot : l’Australienne avait toujours été dynamique, impliquée sur tous les fronts. Il l’avait fréquentée pendant un an, et se souvenait bien dans leurs week-end trop courts, toujours bien remplis. « Quelles sont les missions sur lesquelles tu travailles actuellement ? » Il n’était pas très au fait des activités et des champs d’action de l’association Beauregard, il devait bien le reconnaître. Un sourire étira ses lèvres, alors que son ancienne petite-amie lui confiait qu’elle entretenait actuellement une relation avec quelqu’un. « Je suis content pour toi. » Assura-t-il avec douceur. Noa était une belle personne, entière et dévoué. Et elle ne méritait que des bonnes choses. « Pas d’officialisation prochainement ? » Demanda-t-il, sa curiosité étant désormais éveillée.
@Noa Jacobs |
| | | | (#)Sam 21 Nov 2020 - 1:26 | |
| « J’admets que ce n’était pas très malin de ma part, de te dire ça. » sans rancune, franchement, j’en voulais à personne de faire des allusions à des familles imparfaites, même si de mon côté, ce genre de famille m’aurait sans doute suffit. Mais en fait, j’en sais rien, je crois que j’ai finalement pas trop à me plaindre en ayant fini ma course chez les Jacobs. Quand je vois ma mère, la mère de Mina, et ce qu’elle est devenue, qui elle est, je crois que j’ai finalement pas trop de regret de ne pas avoir grandit à ses côtés. Je crois que j’ai rien à envier à Mina, même si elle a surement rien à m’envier non plus. On va dire, qu’avec l’éducation qu’elle a eu, elle a des circonstances atténuantes pour excuser son attitudes. Hm. « Toi et moi n’avons pas eu des exemples très… révélateurs. » effectivement, les discussions sérieuses sous un ciel étoilées avaient été rares avec Carlisle, mais elles avaient le mérite d’exister quand même et il avait pu aborder avec beaucoup de pudeur sa famille. Sa mère décédé et son père peu enclin à une relation complice avec son fils. Je lui échangeas un regard empathique, pensant qu’il n’était pas nécessaire de répondre à cette remarque. Nous savions tous les deux quels étaient nos parcours et l’important était de savoir comment rebondir et faire avec ou plutôt, faire sans. L’allusion au Karma me rendit un brun curieuse, ne comprenant pas trop où il voulait en venir, je m’étais contenter de le souligner, l’invitant implicitement à m’en dire plus sur le fond de sa pensée. « C’est un bébé adultérin. » ah. Bah oui, en fait, si, c’était logique, il me semblait bien que Carlisle était sur le point de se marier ou faire sa demande, je sais plus trop, mais il était en couple. Je ne pouvais pas faire l’innocente sur la question, si Mina ne m’en avait pas parlé, je n’étais pas si naïve non plus. C’est donc de ce karma qu’il parlait, j’aurai pu y penser plus tôt ! « Et aujourd’hui, ça se paye. » « désolée de remuer le couteau dans la plaie. Je m’en étais doutée en fait. » d’ailleurs, ça avait fait fuir sa nana toute cette histoire, visiblement. « Mais je sais que ça ne durera pas. » et je lui souhaitais ! La situation allait finir par s’arranger, du moins, j’espère qu’ils allaient trouver un équilibre avec Mina… quelques chose qui leur convient à tous les deux. « Elle et moi, on s’aime beaucoup trop pour se laisser abattre. » Bon, l’espace d’un instant, j’ai cru qu’il parlait de Carmina, justement, mais voyant le regard complice qu’il échangeait avec sa fille, j’avais rapidement compris que je me trompais, je crois que j’ai failli avoir un infarctus. Mais l’amour d’un père et de sa fille, juste sous mes yeux, ca m’réconforte quand même beaucoup. Je notais le numéro de Carmina, maintenant que Carlisle m’avait transmis ses coordonnées. Je pourrais prendre contact avec elle, tâter un peu le terrain et voir ce qu’l se passe dans sa tête à elle aussi. J’ignore comment elle prendra mon appel, si même ça l’intéresse de savoir que je cherche à la joindre. On verra bien, j’ai décidé de prendre du recul avec tout ça et j’ai bien des démons à gérer me concernant pour me faire du soucis pour elle. Elle n’est entrée dans ma vie que depuis quelques mois – bientôt deux ans en fait – et si j’étais excitée à l’idée d’avoir une sœur, elle m’a rapidement fait déchantée. Affaire à suivre. On verra bien ce que je ferai de ce numéro et comment il me servira… comme disait Carlisle, je serai fidèle à moi-même. Concernant mon travail, je reste toujours assez humble et pudique sur mes missions, la direction de l’association et toujours ce sentiment d’imposture, d’être à un poste que je ne mérite pas, sans être capable de dire si oui ou non je m’y plais, si oui ou non ,c’est vraiment ce dont j’ai envie. « Quelles sont les missions sur lesquelles tu travailles actuellement ? » « En général, quand je réponds à ces questions, on me dit que je suis trop conventionnelle et que je récite un livret d’accueil ou une publicité… » mais en même temps, je vois pas comment l’expliquer autrement, sans doute trop formatée par James qui présentait l’association mieux que personne et pourtant, lui, ca avait l’air tout naturel. « On accompagne des personnes atteintes du cancer, ou encore leur famille, tant sur le plan social que médical… je gère bien mieux le social, je laisse le médical aux médecins. Mais l’idée, c’est de leur apporter du soutien, des activités, une expertise… » et je crois que ca ressemble vraiment à une publicité. « Enfin voilà, utilité publique ! » semble-t-il. Non, je dois reconnaitre que c’est un beau projet et que tous les professionnels impliqués dans l’associations sont au top ! Parole de directrice fière de son équipe ! J’étais plus fière de parler de Greg, je crois que je pourrais parler de lui dans tous les langues et à toutes les sauces mais que je finirai pas en lasser plus d’un, je restais alors discrète et évitait d’étaler mes sentiments naissants. « Pas d’officialisation prochainement ? » Hm, on en était pas là. « Tu parles d’un mariage ? » parce que si c’était le cas, là, on s’emballait un peu. Ca m’faisait rire. « C’est une relation toute fraiche… » encore un peu fragile et avec encore ce besoin d’accorder ma confiance, même si je crois que j’serai prête à pardonner beaucoup au Lieutenant. « J’te retourne pas la question. » non, j’avais bien compris qu’avec Mina, pas d’officialisation à venir. « Comment ca s’est passé avec ton ex ? » si j’osais l’appeler ex du coup, est-ce que c’était officiellement terminé, tien ? J’imagine bien qu’à sa place, moi, j’aurai vite pris mes valises et bye ! enfin… qui sait. J’étais bien revenue vers Greg justement alors qu’il avait couché avec l’une de mes amies, bien qu’on avait mis aucun mot sur notre relation… j’avais décidé de lui accorder une dernière chance… |
| | | | (#)Sam 5 Déc 2020 - 13:13 | |
| « Ce n’est pas très grave. » Dit-il en haussant les épaules. Il savait que son attitude était condamnable, que ce qu’il avait fait n’était pas correct vis-à-vis de sa fiancée de l’époque. Il avait toujours été un homme droit, honnête, fidèle ; il avait une morale et des valeurs. Mais cette soirée de Nouvel An, sur un autre continent et loin de ses amis, il avait comme mis au placard sa personnalité profonde, pour assouvir un désir qui n’avait fait que croître au cours des mois précédents. Il avait été fort et avait résisté à chacun des assauts de l’héritière, depuis toujours. Amal allait devenir sa femme, et ils étaient fiancés depuis huit ans. Et tout allait bien, non ? Alors pourquoi ne parvenait-il pas à s’intéresser aux préparatifs de ce qui était supposé être l’un des plus beaux jours de sa vie ? Pourquoi doutait-il de tout — d’Amal, de ses sentiments, de ses envies et de ses projets ? Les mots et les attitudes de l’héritière Farrell lui avaient fait momentanément baisser la garde, et elle en avait profité pour s’engouffrer dans la brèche. Et Carlisle avait cédé. Pas uniquement parce qu’il doutait de son futur avec Amal, non : parce qu’il en avait crevé d’envie. Et finalement, c’était peut-être ce dernier détail qui faisait toute la différence, et qui soulevait des questions qu’il n’avait pas voulu se poser jusqu’à lors. « Je n’en suis pas fier, mais j’assume. » Et pour cause : cette nuit lui avait apporté le plus beau des cadeaux. Si le retour à Brisbane avait été compliqué à gérer, et les mois qui suivirent peut-être encore plus, l’arrivée de Maya l’avait comblé. Elle avait fait de lui un père, un autre homme, et il ne le regrettait en rien. Il était sur un petit nuage, et rien ne pourrait l’en faire descendre.
Leur conversation dévia naturellement sur le travail, et Carlisle réalisa qu’il n’avait pas la moindre idée de ce que Noa faisait désormais dans la vie. « Essaye toujours. » Déclara-t-il en souriant, l’encourageant à se livrer quant à ses activités professionnelles. Il comprit bien vite qu’elle était passionnée par ce qu’elle faisait, et il en était sincèrement heureux pour elle. Se lever tous les matins pour faire quelque chose que l’on aime, ce n’était pas donné à tout le monde — lui-même aurait d’ailleurs pu s’étendre sur le sujet. Mais parfois, le poids de la pression et de l’héritage familial était fort, trop fort. S’y soustraire n’était tout bonnement pas envisageable. « C’est un beau projet. » Admit-il en inclinant légèrement la tête. Assurer un suivi complet auprès des malades et de leur famille ne devait pas être simple. Il devait y avoir beaucoup de stress, beaucoup de peine, beaucoup d’inquiétude et d’incertitude. « Et c’est bien qu’il y ait des gens comme toi qui soient capables de faire ce travail. » Il était sincèrement admiratif ; lui-même aurait été incapable de s’impliquer autant. Pour des raisons évidentes : le traumatisme qu’il avait vécu, à dix ans à peine. Parler avec sa mère, lui tenir la main, et finalement la serrer dans ses bras. Continuer de lui parler, de lui promettre tout un tas de choses pour qu’elle soit fière et qu’elle trouve la force de se battre encore un petit pas. Puis ressentir, soudainement, un poids plus lourd dans le creux de ses bras. L’absence d’interaction. Et le silence. Le silence, assourdissant. Il avait immédiatement compris, et avait été anéanti. Il chassa ce souvenir bien vivace de son esprit, et se concentra à nouveau sur Noa, et ce qu’elle pouvait ressentir en faisant ce job. « Ce n’est pas trop dur ? » Demanda-t-il, avant d’expliciter son propos. « Je veux dire, psychologiquement. Ça doit être épuisant, parfois. »
« Pourquoi pas ? » Suggéra-t-il en haussant les épaules. Un déménagement, un mariage, un enfant : tout pouvait être envisageable. Noa était quelqu’un de bien, et il ne le souhaitait que le meilleur. « Les choses peuvent aller très vite, tu sais. » Plaisanta Carlisle, qui était plutôt bien placé pour en parler. Il n’avait jamais imaginé qu’une seule nuit avec Mina bouleverserait sa vie à ce point. Et pourtant ; sa fille allait bientôt avoir un an. « Non, en ce moment, c’est le calme plat. » Admit-il en secouant la tête. Il n’avait pas été célibataire aussi longtemps depuis des années, mais ça ne le dérangeait pas outre mesure ; la solitude ne l’avait jamais particulièrement inquiété, et il préférait être seul que mal accompagné. Surtout maintenant qu’il avait Maya. Hormis quelques aventures sans lendemain, sa vie sentimentale ressemblait au désert de Gobi. « Catastrophique. » Admit-il en repensant à la conversation qu’il avait eue avec Amal suite à son aventure avec l’héritière Farrell. Il n’avait pas pu lui mentir ; c’était quelque chose de trop important. Elle avait voulu s’éloigner, prendre du recul, et Carlisle l’avait laissée faire. Lui aussi avait besoin de temps pour faire le point. Et quand Carmina était venue lui annoncer sa grossesse, il avait compris : son histoire avec Amal était terminée. Il l’avait donc appelée pour le lui dire, omettant volontairement de lui parler de l’enfant que portait sa maîtresse. « La tromperie, c’était une chose. Mais apprendre que j’avais fait un enfant à une autre… Ça, ça lui a été absolument insupportable. » Et il ne pouvait pas la blâmer : c’était, effectivement, la pire des trahisons. Quand elle avait vu une photo de lui, dans la presse, aux côtés d’une héritière déjà bien enceinte, elle l’avait appelé pour lui demander s’il était le père de cet enfant. En guise de réponse, il avait gardé le silence. Un silence éloquent. « Notre histoire était terminée. Mais… » Commença-t-il, avant de poursuivre : « Je lui ai fait beaucoup de mal, et je le regrette. Elle ne méritait pas ça. » Avoua-t-il en soupirant. Il ne pouvait pas revenir sur ce qui était fait.
@Noa Jacobs |
| | | | (#)Lun 28 Déc 2020 - 18:23 | |
| « Je n’en suis pas fier, mais j’assume. » je pense connaitre suffisament Carlisle pour savoir qu’il est honnête et sincère. Forcément, il n’y a pas de quoi être fier mais comme il le dit, assumer, c’est important et rien ne m’étonne de voir qu’il avait pris ses responsabilités. Qu’il n’avait pas cherché à jeter la pierre à quelqu’un, trouver un coupable, un fautif autre que lui. J’avais un avis assez tranché sur l’adultère, loin de le cautionner, pour un tas de raisons, notamment pour en avoir été victime moi-même, à plusieurs reprises. L’assumer était la meilleure chose qu’il pouvait faire. Je m’étais bien trop souvent mise à culpabiliser, à penser qu’à chaque fois, le problème c’était moi et sans doute que si je devais à nouveau vivre un de ces cauchemars, je reviendrai à reproduire ce schéma de culpabilité, mais entendre que quelqu’un assumer ses actes, ca faisait aussi du bien…. Maya encore dans mes bras, je m’étonnais qu’elle ne dise rien, qu’elle soit si calme dans les bras d’une inconnue mais puisque je lui donnais à manger, je suppose que j’avais gagné des points. Je racontai à mon tour où j’en étais, mise à jour de ma carrière professionnelle. La dernière fois que j’étais venu rendre visite à mon ex petit ami, nous n’avions pas vraiment eu le temps d’aborder ce sujet. Bien trop occupée à savoir ce qu’il allait se passer avec l’arrivée prochaine de Maya. « Ce n’est pas trop dur ? Je veux dire, psychologiquement. Ça doit être épuisant, parfois. » Un hochement de tête pour une réponse spontanée. « Il m’arrive d’avoir envie de tout plaquer. » parce que trop lourd, parce que pesant, parce que trop de responsabilités sans doute. « Mais, j’m’accroche, je sais pourquoi je fais tout ça. » un discours qui peut parfois être défaitiste, parfois plus optimiste, ca dépendant de mon état d’esprit. « J’ai l’impression d’être si instable. » professionnellement parlant. « je crois que je suis jamais restée plus de 3 ans sur un même poste. » ou dans un même établissement, plus largement. Si j’étais partie dans cette même lignée, j’étais à la moitié de mon parcours à l’association Beauregard alors. « Les choses peuvent aller très vite, tu sais. » a en croire le petit bout que j’ai dans les bras, il avait effectivement raison. Je me montrai curieuse à mon tour concernant sa rupture avec son ex fiancée. Je me doutais bien que ça n’avait pas été vident. « La tromperie, c’était une chose. Mais apprendre que j’avais fait un enfant à une autre… Ça, ça lui a été absolument insupportable. » je grimace, je pouvant que compatir avec elle. « Notre histoire était terminée. Mais… Je lui ai fait beaucoup de mal, et je le regrette. Elle ne méritait pas ça. » Je me redressais avec Maya dans les bras qui semblait avoir terminé avec sa petite collation. Je déposais le biberon sur la table pour m’en débarrasser. La prochaine étape allait sans doute se la voir refermer ses yeux, le temps de la digestion. Si ce petit bout savait qu’il était arrivé telle une tempête dans la vie de son père, devant tout reconstruire après son passage. « Si jamais t’as besoin de soutien, hésites pas à m’appeler. Tati Noa se fera un plaisir de faire des parties de babysitting. Ca doit pas être évident de te retrouver seul face à tout ça, mais tu peux compter sur moi. » dans la mesure du possible. Et je suis certaine que Greg serait pas contre de jouer au babysitter aussi. « J’vais pas tarder à y aller. Tu m’accorde une petite photo tant qu’elle est encore éveillée ? » que je lance en essayant d’agripper mon sac à main pour en sortir de mon téléphone portable.
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| | | | (#)Lun 11 Jan 2021 - 15:15 | |
| « Je veux bien te croire. » Confia l’ancien pilote en inclinant légèrement la tête. Elle occupait un poste à responsabilité, et gérait au quotidien de l’humain : les sources d’inquiétude devaient être nombreuses. Carlisle admirait son ancienne petite-amie ; lui-même aurait été bien incapable de prendre sa place. « C’est le plus important, alors. » D’une certaine façon, il l’enviait : elle avait un métier qui la passionnait, qui lui donnait envie de se lever le matin. Bien sûr, ça ne devait pas être tout beau et tout rose tous les jours ; cependant, elle gardait la foi, et sa motivation était intacte. Une chance, en somme. « Et puis quoi ? Tu n’as de compte à rendre à personne. » Répondit l’héritier Bishop en haussant les épaules. Quelle importance, que Noa change régulièrement de travail ou d’employeur ? Tant qu’elle était heureuse et épanouie dans son domaine, c’était là l’essentiel. « On ne peut pas blâmer quelqu’un qui quitte son job quand ça ne lui convient plus. » C’était bien ce qu’il avait fait, lui, deux ans plus tôt. Pourtant, les raisons qui l’avaient poussé à présenter sa démission chez Cathay Pacific étaient bien plus sordides, bien moins louables que ce qu’il admettait. La motivation ne lui avait jamais fait défaut : être pilote de ligne avait été un rêve, qu’il avait vécu pendant plus d’une décennie. Et il aurait continué dans cette voie, le plus longtemps possible, si ses hormones n’étaient pas brutalement entrés dans l’équation. À bien des égards, s’oublier dans les bras de Carmina Farrell avait bouleversé sa vie bien rangée. Pour le meilleur et pour le pire, d’une certaine façon. Sans la bague à l’annulaire, cependant. « Il vaut mieux un employé qui aime ce qu’il fait, plutôt qu’un employé blasé d’être là… La motivation et la productivité s’en ressentent forcément. » Conclut-il. Et qu’on soit tout en bas ou tout en haut de l’échelle n’y changeait strictement rien ; Carlisle en était la preuve vivante. Se savoir héritier d’un empire industriel avait été une véritable pression, depuis son plus jeune âge. Il avait fait des efforts : il s’était intéressé au travail de son père, l’avait observé, l’avait aidé. Il avait même été contraint de faire des études en management, pour être parfaitement capable de reprendre l’entreprise en temps voulu. Mais tout cela avait laissé Carlisle froid et indifférent. Il n’avait jamais été transcendé. Et l’héritage familial était devenu un poids, puis un fardeau.
Du soutien ? Ça, pour le coup, il n’en avait pas besoin : depuis que Maya était entrée dans sa vie, il était sur un petit nuage. S’il avait toujours essayé de prendre les choses avec philosophie, et à relativiser sur ses propres problèmes — il y avait plus grave et plus malheureux ailleurs, il n’était pas naïf — force est de constater que la naissance de son enfant l’avait clairement aidé. Il s’apprêtait à la rassurer sur ce point lorsqu’elle précisa son propos. « Merci. Je n’hésiterai pas. » Déclara-t-il en hochant la tête, à la fois rassuré de pouvoir compter sur une nouvelle alliée, et ému de constater qu’il avait apparemment chassé les doutes que Noa avait pu avoir à son égard, quand elle avait appris qu’il allait avoir un enfant avec Mina Farrell, sa soeur biologique. « Tu sais, tu peux venir quand tu veux pour la voir. » Ajouta-t-il, alors que son regard se posait automatiquement sur Maya. Elle n’avait pas besoin d’attendre qu’il soit trop occupé pour débarquer. Noa avait toujours été bienveillante à l’égard de Maya, avant même que celle-ci ne soit née. Et une petite voix soufflait à Carlisle qu’elle resterait présente, attentive, et protectrice. « Je serais heureux qu’elle fasse partie de ta vie, et heureux que tu fasses partie de la sienne. » Confia-t-il en souriant légèrement. Si on exceptait Mina et Carlisle, Noa était la seule famille de Maya. Son grand-père paternel avait très bien fait comprendre qu’il était complètement désintéressé par ce rôle qui lui était imposé, et qu’il était dessus que l’héritier soit en réalité une héritière. Ses grands-parents maternels n’avaient jamais jugé bon de la rencontrer, estimant qu’elle était le fruit d’une erreur, et qu’elle ne serait jamais digne d’être liée aux Farrell. Carmina et Carlisle avaient enchaîné les coups, sans broncher ; d’une certaine façon, cela leur avait permis d’être soudés. Ensemble, face à l’adversité, et pour le bien de leur fille. « Évidemment. » Accepta-t-il, avant de récupérer le téléphone portable que Noa lui tendait. Il prit plusieurs clichés, qu’il se permit de s’envoyer. « Je te laisserai faire le tri. » Pour sa part, il en sélectionnerait probablement une ou deux qu’il ferait développer, et qu’il mettrait dans la chambre de Maya. Noa lui tendit Maya, qu’il récupéra volontiers. Ses lèvres se posèrent automatiquement sur le front de sa fille, alors qu’il marchait avec Noa jusqu’à l’entrée. « Merci d’être passée. » Murmura-t-il, alors qu’ils se trouvaient tous les deux devant la porte, encore close. « Reviens quand tu veux. Elle grandit vite. » Confia-t-il avec un sourire amusé.
@Noa Jacobs |
| | | | | | | | daddy's little girl (noa&carlisle) |
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