Je peux pas lui dire "qu'est-ce que tu fous là" parce que dans les faits, c'est son endroit. Je peux pas rager, je peux pas le dégager, je peux pas lui arracher ses partitions où il manque dramatiquement de notes et je peux pas non plus le noyer - ah non ça, je peux. Je peux et j'y manquerai pas, quand il est posé sur la plage, sa plage qu'il dira si on lui demande, la plage publique qui est à tout le monde et surtout à moi que je dirai si on me demande à mon tour.

Mais il est là Jet, et j'y peux rien si je soupire fort, longtemps. Rien à battre de si il n'a pas d'inspiration et qu'il est venu écrire ici, c'est ma raison à moi d'être là et c'est celle à laquelle je m'accroche fort à défaut de m'accrocher à sa nuque pour la lui craquer dans l'élan. Il vient de passer une longue minute à fixer ses feuilles sans rien y ajouter et je sais clairement qu'il est dans un blocage à la seconde où mes iris se posent sur lui. Par contre, au moins, je sais qu'il est pas au courant de mon propre blocage parce que j'ai été assez intelligente pour amener des livres avec et pour foutre mon manuscrit incomplet au creux de mon sac où il en verra absolument rien. Pour l'instant.

Peut-être même qu'il verra pas que je viens d'arriver et c'est pas plus mal, quand ils sont nombreux les mètres entre nous deux. Quand je me pose dos à lui - première erreur - que j'ouvre mon sac pour en sortir mes propres conneries. Un chapitre qui s'écrit pas et rien qui sort de ma tête et de mes doigts, alors j'inspire et je l'ignore, vaut mieux.

Ou pas finalement, changement de plan. « Sur une échelle de un à dix, à quel point t'as envie de me buter? » que je sache si son chiffre à lui concorde avec mon chiffre à moi.

J’ai plus d’inspiration, j’arrive plus à écrire ou à composer depuis quelques semaines, mois déjà. Il se passe trop de choses dans ma tête, et je rage sûrement un peu trop de tout ce qu’il s’est passé. Même si j’ai l’impression de ne rien ressentir, il doit y avoir des émotions cachées quelque part, celles qui ne veulent pas encore sortir pour je ne sais quelle raison. Gare à l’apocalypse le jour où tout décidera de sortir.

Je suis sorti, je suis allé loin. Sur ma plage. C’est mon endroit, je viens là quand ça ne va pas, ou quand je veux me forcer à écrire ou jouer quelque chose de nouveau. J’ai besoin de ça. En quelques minutes je me retrouve sur mon endroit favori, enfin tranquille, enfin seul. Les minutes passent, les heures, et je ne sais pas quoi faire pour me débloquer. Je pourrais me mettre à hurler ou à jeter des cailloux à qui je donnerais des prénoms dans la mer mais j’ai jamais cru à ce genre de conneries. Alors je rage tout seul, je serre les dents et je lève les yeux au ciel à chaque fois que j’écris un truc merdique.

Il y a quelqu’un derrière moi et ça m’énerve. Qui connait cet endroit ? Qui peut bien venir me faire chier à cette heure là sur un plage à l’autre bout de la ville ? Je sais très bien qui c’est, mais je préfère encore l’ignorer. Si je me tourne vers elle je pense que je peux mettre moins d’une minute avant d’avoir creusé un trou assez profond pour l’enterrer vivante. Je regarde la mer, et je suis encore plus bloqué maintenant que cette conne de rousse est dans les parages. Je la hais, je la déteste tellement que j’ai l’impression que tout mon corps et en train de prendre feu. Je me retiens de toute mes forces pour ne pas la tuer dans la seconde, il n’y a même pas de témoins, ce serait facile non ? Et c’est elle qui parle en première, oh quelle erreur, on pourrait presque croire qu’elle sait pas ce qui l’attend. L’argent la rendue conne en plus ? “Au point où si tu rouvres ta gueule pour me parler une fois dans ta vie je t'arrache la langue et tous les organes vitaux que je peux attraper en enfonçant ma main assez loin dans ta gorge” Ferme la Ariane, vaut mieux pour toi et ta nouvelle petite idylle.

“Au point où si tu rouvres ta gueule pour me parler une fois dans ta vie je t'arrache la langue et tous les organes vitaux que je peux attraper en enfonçant ma main assez loin dans ta gorge”
« Tu sais faire mieux que des p'tites menaces, gars. »

Parce que de tous ses mots articulés y'en a à peine la moitié que j'ai retenus. Quel imbécile à croire qu'il peut juste rester posé sur son petit coin de sable peinard à faire sa loi, quand y'a rien dans son discours qui me fait peur, ni même qui me brusque. Petit joueur.

Mes jambes s'allongent sur le sable et le clope verte qui glisse entre mes lèvres lui ferait du bien à voir à quel point il rage pour un rien le pauvre. Pourtant, elle bouge pas de là quand mes prunelles prennent le temps de le scruter, de juger l'état des dégâts. « Arrête de jouer le gars blessé, tu pensais pas une seule phrase de ce que t'as dit. » pendant la tournée, et avant. Il joue le type peiné, le gars frustré, le pauvre rejeté, quand il a fait que parler sans jamais vraiment prouver son point. Et si je me fie à notre historique les mots, il en raffole, il manipule comme personne. C'était juste un jeu, et ça a pas pris. « C'est pas toi d'être amoureux, de vouloir te poser, d'écrire des chansons qui font déclarations d'amour. » c'est pas lui, ça sera jamais lui, et à voir la rage qu'il a rien qu'à me regarder, ça le sera plus jamais après aujourd'hui.

« Vis ta vie, je vis la mienne, me fais pas chier et je ferai pareil. » ça, c'est la version officielle, celle qu'on racontera quand les flics arriveront et qu'ils devront nous séparer avant qu'on se soit entretués. La version officieuse, c'est que je calcule le temps qui lui reste avant qu'il explose pour vrai, pour de bon aussi. Crève l'abcès Jet, on en a tous besoin.

Elle étend ses jambes, elle a l’air sereine la conne. Elle sait pas ce qu’elle dit, elle sait pas ce qu’elle fait. Elle l’a jamais su parce qu’elle a toujours fait les mauvais choix et qu’elle les fera toujours. Je sais mieux faire que ces menaces, je pourrais les mettre à exécution si elle continue de l’ouvrir pour dire de la merde. Je me tais et j’essaie de me concentrer, ou au moins de faire semblant, sur mes partitions et ma musique. Je ne serai pas le premier à fuir, c’est jamais moi qui fuis le premier quand la situation entre nous devient compliqué. Et ça n’a jamais été aussi compliqué de toute notre existence.

Oh le sourire mauvais qui se dessine sur mes lèvres. Oh que c’est facile de trouver ses failles à Ariane quand elle en a des milliers que je connais par coeur. Elle essaie de se dédouaner, de se justifier quand c’est elle qui m’a menti pendant un temps indéterminé. Je me tourne vers elle et je lui lance le même regard insensible et sincère. Elle me connait mieux que personne non ? C’est dommage pour elle parce que c’est réciproque. “Regarde moi bien.” Je plante mes yeux dans les siens, pourquoi elle me donne tout ce que je dois faire pour la briser aussi facilement ? “Je pensais chacun des mots, et s’il ne t’avait pas appelé, je t’aurais même dit que je t’aimais.” Une bombe que même moi je n’avais pas prévu. Mais je ne cille pas, je ne bouge pas d’un poil et mon ton ne change pas. Oh que oui elle le sait à quel point c’est la vérité, elle va le comprendre rien qu’à mon regard, et j’ai hâte de la voir se casser en mille morceaux. Je ne serais pas là pour la sauver cette fois, elle peut creuver j’en ai plus rien à foutre. “C’était moi quand on était en tournée. Et tu le sais très bien, arrête d’essayer de te trouver des excuses. Tu as tout gâcher, et faut assumer maintenant.” Je ne dis pas ça pour la récupérer, bien au contraire. Je la laisse, j’ai abandonné Ariane et toutes ses failles au moment où elle est montée dans cette voiture avec lui.

“Pourquoi tu viens me parler ?” Elle n’a pas de raison, et là mon ton augmente légèrement quand je m’énerve parce qu’elle est incapable d’assumer ses torts. Elle a tout gâché, et je n’aurai pas assez d’une vie pour lui répéter assez de fois pour qu’elle le comprenne vraiment. “Retourne voir ton mec, que je puisse l’observer se barrer, se lasser quand il se rendra compte que tu vaux pas mieux que ta mère ou la mienne.” Oh oui je tape par là, et attendez parce que j’ai même pas encore parlé de son père et ça ne saurait tarder. “Je savais que t’étais le genre de meuf qui avait besoin de reproduire le schéma familial pour se penser en sécurité, elle est belle ta vie hein.” Oh que je jubile, elle a lâché le monstre, et elle devrait savoir ce que ça veut dire.

Et il se mouvoie le connard, et il l'affiche son sourire, celui qui augure rien de bon. Celui que je mime à la perfection. “Regarde moi bien.” je fais que ça gars, comme ça j'arrive à facilement discerner quelle sera la façon la plus rapide de te crever les yeux. “Je pensais chacun des mots, et s’il ne t’avait pas appelé, je t’aurais même dit que je t’aimais.” et il fixe en plus, il fixe et il tient mon regard et il flanche pas et fuck, il dit la vérité. “C’était moi quand on était en tournée. Et tu le sais très bien, arrête d’essayer de te trouver des excuses. Tu as tout gâcher, et faut assumer maintenant.” elle est loin mais elle est encore là, la Ariane adolescente qui aurait rêvé d'entendre ça sans avoir à le menacer de lui arracher chaque membre pour qu'il daigne seulement le considérer.

« Pourquoi tu l'as pas dit avant si tu le pensais autant que ça? »
“Pourquoi tu viens me parler ?”
« Pourquoi tu m'as répondu? »

Ça pourrait continuer pendant des heures que la seule variable qui changerait serait de savoir qui viendra à bout de son sang en premier.

“Retourne voir ton mec, que je puisse l’observer se barrer, se lasser quand il se rendra compte que tu vaux pas mieux que ta mère ou la mienne.” le coup fait mal, il pique direct là où il faut pour lui, là où il faut pas pour moi. “Je savais que t’étais le genre de meuf qui avait besoin de reproduire le schéma familial pour se penser en sécurité, elle est belle ta vie hein.” il tourne le couteau et il en affine la lame en même temps et je les pince les lèvres, que je ravale durement. « Ça m'étonne que t'aies pas commencé ton plaidoyer en disant que je cherchais mon père manquant avec un mec plus vieux. » ou que j'étais avec lui que pour son fric, l'un ou l'autre marcherait dans sa bouche d'ordure en vrai. « Ou alors t'avais peur que si t'en parlais d'office j'allais te renvoyer la balle en pointant que t'avais les mêmes daddy issues que moi? » c'est pas la bonne technique, c'est pas la bonne tactique, mais c'est tout ce que je sais faire, d'attaquer plutôt que de passer à la défense.

Pourquoi elle est toujours là, à venir me faire chier quand j’ai tout sauf envie de la voir ou de lui parler. Est ce qu’elle peut comprendre que je n’aurais sûrement plus jamais envie de l’entendre parler de quoi que ce soit ? Il ne peut plus y avoir de nous, elle m’a trahi, et c’était la dernière fois. Elle le regrettera, c’est seulement une question de temps. “Ca aurait rien changé.” Et j’en ai plus rien à foutre de toute manière. J’ai envie d’oublier ce moment, d’oublier tous mes sentiments, de l’oublier elle. C’est un poison, le pire de toute mon existence. Elle est nocive, elle est mauvaise, elle cherche le chaos constamment. On se ressemble trop, sur beaucoup trop de points, et ça ne marchera plus jamais. “Ta gueule.” Les questions pour les questions, c’est pas le moment. Elle cherche quoi Ariane ? A jouer ? Elle veut faire comme si rien n’avait changé alors que tout a changé, absolument tout. Je ne m’excuserai même pas pour mes mots, parce qu’elle les mérite tous. Je les pense, et je ne les regretterai pas. Elle mérite d’entendre tout ça, de redescendre de son pied d'estale, du petit nuage sur lequel elle a fait l’erreur de se poser avec un autre que moi.

Je les vois les lèvres qui se pincent, les yeux qui perdent un peu de leur éclat. Je souris encore plus, elle le sait que je ne mens pas, qu’on va avoir la deuxième conversation la plus sincère qu’on a jamais eu. “J’ai aucun plaidoyer à faire Ariane.” Je ne veux pas la récupérer, encore moins la garder dans ma vie. C’est elle qui s’accroche comme si sa vie en dépendait. Pourquoi on finit toujours par tourner l’un autour de l’autre ? C’est épuisant, je ne veux plus de ça, je ne veux plus d’elle. “Il est bien comme père celui là ? Mieux que le premier ? Ou que les 1000 autres qui ont suivi ?” Toute la rage ressort, tout le venin que j’ai envie de ne dédier qu’à elle passe sur ma langue. Elle attaque et elle me donne toutes les cartes pour lui renvoyer tout ce qu’elle ne veut pas entendre, tout ce qu’elle ne veut pas réaliser. “Oh tu veux dire Elise ? La femme de ton amant ?” Oh et j’ai pas fini. “Celle à qui t’as détruit la vie et la famille ?” Je fais semblant de réfléchir. “Ils ont pas un enfant d’ailleurs ? Oh il sait déjà que ses parents vont divorcer à cause de toi ?” Je continue de sourire, je ne peux pas être plus heureux qu’à cet instant. Elle a enfin mal, et c’est tout ce que je voulais. Qu’elle souffre autant que j’ai pu souffrir. “Que sa mère souffre, qu’elle fout sa vie en l’air, qu’elle pleure et qu’elle ère toute seule chez elle à cause de toi ? Qu’un mariage se brise à cause de toi ?” Tout est à cause d’elle, mes malheurs et leurs futurs malheurs à eux. “Tu te souviens de ce que t’as ressenti quand ton père t’a abandonné ? Quand il a abandonné ta mère, et toi au passage. Tu pourras peut-être lui dire que tu comprends, que tu sais ce que ça fait d’avoir un connard de père qui abandonne sa famille pour une fille.” Je pouffe de rire, et je sais qu’elle, elle ne rit pas du tout. “Ca fait quoi d’être cette fille là ? Tu sais, les “putes” dont tu parlais si souvent ?” Ca m’étonne qu’elle ne l’ait pas déjà réalisé elle-même, à quel point elle est mauvaise pour quiconque a le malheur de se retrouver proche d’elle.

“J’ai aucun plaidoyer à faire Ariane.” et pourtant je jure que je le vois inspirer le rat, que je l'entends se racler la gorge avant de se lancer dans un de ses discours de merde tout préparé tellement il jubile de ce moment depuis longtemps.

“Il est bien comme père celui là ? Mieux que le premier ? Ou que les 1000 autres qui ont suivi ?” ouais, ouais, facile. Il peut faire mieux. “Oh tu veux dire Elise ? La femme de ton amant ?” pourquoi il va là? Pourquoi il me parle d'elle? C'est pas lui qui passe son temps à lui coller aux basques en pensant s'investir d'une mission quand à la seconde où elle sera blasée de lui elle le repoussera aussitôt? “Celle à qui t’as détruit la vie et la famille ? Ils ont pas un enfant d’ailleurs ? Oh il sait déjà que ses parents vont divorcer à cause de toi ?” oh fuck you Jet.

Et il y va, bien sûr qu'il y va. “Que sa mère souffre, qu’elle fout sa vie en l’air, qu’elle pleure et qu’elle ère toute seule chez elle à cause de toi ? Qu’un mariage se brise à cause de toi ?” j'inspire, à même de dire que si ça se brise aussi facilement c'est que ça devait pas être si solide que ça, à la base. Mais c'est pas mes affaires, leur mariage leurs décisions, plus je m'en tiens loin mieux je me porte. “Tu te souviens de ce que t’as ressenti quand ton père t’a abandonné ? Quand il a abandonné ta mère, et toi au passage. Tu pourras peut-être lui dire que tu comprends, que tu sais ce que ça fait d’avoir un connard de père qui abandonne sa famille pour une fille.”

Il parle, foutu bâtard qui fait que ça.
Et il fait mal, bien sûr qu'il aime que ça.

“Ca fait quoi d’être cette fille là ? Tu sais, les “putes” dont tu parlais si souvent ?”
« Ça fait quoi, que j'en ai enfin choisi un autre que toi? »

Lui, il fait sa crise et lui il sort son venin. Lui, il gaspille sa salive, ou du moins, c'est ce que je tente bien fort bien lâchement de montrer, quand je me relève, ramène mes affaires dans mon sac, tire mon mégot de joint sur lui en visant sa tête de connard au passage. « Parce que ça commence à faire un moment déjà, que je t'ai lâché pour lui. Tu digères pas vite la défaite, Jet, ça fait presque pitié. » ce qui fait presque pitié, ce sont mes doigts qui tremblent aussi, qui filent dans les poches de mon jeans sans plus de cérémonie.

Je parle beaucoup, comme si tout était déjà prêt dans ma tête. C’est tous ses points faibles que je ne connais que trop bien, que j’aimerais oublier autant que je veux l’oublier elle. Elle ne mérite même pas que je continue de poser mon regard sur elle, elle ne mérite rien venant de personne. Elle me tend toutes les perches, comme si elle avait besoin que quelqu’un lui dise la vérité, comme si elle voulait que quelqu’un lui montre à quel point elle ressemble au mélange du pire de sa mère et de son père. Un mélange explosif, affreux et terrifiant. Je la déteste, et il n’y a que maintenant que je me rends compte à quel point elle me dégoûte.

Elle m’écoute, je le sais. Elle a lâché ses livres qui ne sont pas terminés, et elle n’a pas lâché mon regard. Je ne veux pas qu’elle fuit, pas alors que je suis enfin en train de me défouler comme je le dois. Comme elle le mérite. Et elle tente quand même, autant qu’elle le peut, de renvoyer des piques en me faisant croire qu’elle n’est pas touchée. J’ai touché le point sensible, celui qui fait mal, et elle ne peut pas me le cacher même si elle est certainement en train de faire des prières pour que je ne vois pas ce qu’il peut bien se passer dans sa tête. Elle va en faire des nuits blanches, remplies de réflexions et de questions sans réponses. “Ca fait quoi d’être celle qui l’oblige à faire un choix entre toi et sa famille ?” Je peux jouer aussi bien qu’elle. Plus elle me brise plus je suis méchant. Ce n’est pas le cas pour elle. Parce qu’elle cherche juste à retourner l’attention, à encore faire croire que je suis le méchant dans l’histoire alors que ça a toujours été elle la pire de nous deux. “Et ça, ça te prouve encore que c’était moi le sincère et toi la menteuse, la manipulatrice. Celle qui a juste voulu se servir de moi, ça a toujours été toi la méchante Ariane. C’est toi qui blesse. Mais j’accepterai le blâme, comme toujours, quand t’iras dire que je suis le pire mec de l’univers. Faudrait pas que tu passes pour ce que tu es vraiment, qui pourrait bien t’apprécier en connaissant ta vraie nature ?” Cette phrase elle pourrait la retourner pour moi, et j’en ai rien à foutre quand je vois ses mains qui tremblent. Quoi ? Déjà ? L’argent la rend fragile apparemment, en plus de complètement conne. “C’est toi qui fais pitié Ariane. Non pire, tu me dégoûte.” Je la toise, c’est tout ce qu’elle mérite après avoir utiliser mes propres sentiments contre moi. Comment elle peut oser ? Je lui ai dit tout ce qu’elle a toujours voulu entendre, et elle est juste partie dans la voiture d’un autre. Comment elle peut encore se regarder dans une glace ? Ou croire qu’elle a le droit de me faire une quelconque remarque ? Elle devrait la fermer et encaisser, c’est tout ce qu’elle devrait faire. “T’as raison, vas vivre ta vie, et laisse moi vivre la mienne. Tu l’as assez détruite, alors dégage, loin, et vas briser la sienne. C’est la seule chose que tu sais faire.” Elle m’a brisé, et je sais qu’elle le voit, j’espère qu’elle s’en veut.

J'aurais pu partir, là, directement là. J'aurais pu le cogner bien fort, lui foutre la tête dans le sable rien que pour l'y laisser crever, me tirer à la seconde où j'ai la confirmation qu'il a arrêté de respirer. Mais je reste là et je bouge pas, il me bloque avec toute sa rage et avec tout son venin, et il cogne verbalement Jet, il se défoule quand tout ce qu'il dit donne l'impression d'entrer d'une oreille pour sortir de l'autre, quand il est le seul au monde qui voit bien que c'est tout sauf le cas. “Ca fait quoi d’être celle qui l’oblige à faire un choix entre toi et sa famille ?” la seule chose que j'oblige là, ce sont mes pieds à vouloir bouger, à vouloir lui défoncer le bas ventre, à vouloir sprinter le plus loin possible. Pourtant, ils sont scotchés, moi pareil. “Et ça, ça te prouve encore que c’était moi le sincère et toi la menteuse, la manipulatrice. Celle qui a juste voulu se servir de moi, ça a toujours été toi la méchante Ariane. C’est toi qui blesse. Mais j’accepterai le blâme, comme toujours, quand t’iras dire que je suis le pire mec de l’univers. Faudrait pas que tu passes pour ce que tu es vraiment, qui pourrait bien t’apprécier en connaissant ta vraie nature ?” et lui il est la victime bouhouhou pauvre Jet qui est tombé amoureux de la vilaine Ariane et qui a pas su se gérer lui et son égo mal placé de pas avoir été choisi. Gnagnagna blablabla pauvre Jet et - pourquoi tu fais ça Ariane, pourquoi tu bloques rien Ariane, pourquoi tu l'écoutes Ariane, pourquoi tu pars pas, Ariane? “C’est toi qui fais pitié Ariane. Non pire, tu me dégoûte.” alors on est deux.

“T’as raison, vas vivre ta vie, et laisse moi vivre la mienne. Tu l’as assez détruite, alors dégage, loin, et vas briser la sienne. C’est la seule chose que tu sais faire.” la seule chose que je sais faire, hen? Et la gifle que je lui abats sur la joue, elle, je sais pas la faire? Et le coup qui part dans son ventre lui non plus, je sais pas le faire? Elles sont deux mes attaques, et elles concentrent toute la rage que j'ai pour lui mais encore plus pour moi, quand je le laisse derrière, que je fuis maintenant. Pauvre conne, pauvre lâche, qui l'entend hurler et vociférer en trame de fond, trop loin pour qu'il puisse me rattraper, trop heureux d'avoir vu qu'il m'a fait bien plus de mal qu'il aurait même pu l'espérer.