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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyLun 20 Juil 2020 - 4:40

On ne fouille pas dans les affaires des gens, sauf quand on sait que les gens ont déjà fouillé dans nos affaires. C'est une règle d'or de la bienséance, celles qui sont du genre à ne pas être enfreintes par Saül, jamais. Ce sont ses clefs de la serre qu'il jette dans le pot à clefs - le pot à clefs laid - de l'entrée, mais ce n'est pas sa veste qu'il jette de côté. Elle a été oubliée dans une voiture - la sienne de voiture, quelle belle coïncidence. Elle contenait de très intéressantes denrées, du genre à faire incarcérer un type - et pourquoi pas ? - ou à le faire chanter, peut-être. Il se tâte, Saül, à propos de la sentence qu'il doit appliquer au propriétaire de cette maudite veste, laquelle n'avait qu'à pas se retrouver dans sa foutue voiture. C'est la même voiture qu'Elise a emprunté avec Ariane, d'ailleurs. Saül a dû vendre la Tesla qu'il aimait tant - vendre, c'est le terme officiel, quand il l'a en fait perdue au poker contre un investisseur polonais un peu sur la paille et mauvais joueur. Comment a-t-il pu perdre contre ce type, d'ailleurs ? C'est parce qu'il joue seul, probablement.

« On ne fait pas le truc de "chérie, je suis rentré", pas vrai. Ariane ? » Le contenu de la veste a atterri entre ses mains; au milieu des papiers oubliés et des pièces égarées, il y a un petit sachet blanc que Saül n'ose toucher. Entre sa peau et le plastique, il y a un mouchoir. La police relève les empreintes sur toutes les preuves laissées derrière les malfrats, pas vrai ? Et Saül n'a jamais rien tenu de très illégal entre ses mains. L'argent placé où il serait fâcheux qu'il y soit découvert n'est jamais passé entre ses doigts. Conduire une voiture, ce n'est pas illégal, si ? Peut-être juste quand on l'achète avec les fonds de la société, mais entendons nous bien sur le fait que Saül n'a jamais rien tenu entre les doigts qui puissent directement l'envoyer derrière les barreaux. C'est plus pratique ainsi pour sa petite conscience, bien trop chargée en ce moment même.

Elle a l'air fâchée, Ariane. Plus que fâchée, même. Elle a l'air d'avoir envie de- « Veux-tu casser le mur porteur-pas-porteur ? Je suis certain de pouvoir trouver une massue quelque part. » Sinon, ils iront aux pieds, aux poings, quitte à se briser chevilles et phalanges. Ses doigts se resserrent sur le paquet. « Ou bien je peux ouvrir une bouteille de vin. » Ou bien, ou bien, ou bieeeeen... « Ou bien je peux te noyer dans un bain. » Ses doigts brûlent plus que d'habitude. Saül est encore dans un énième costume cravate ennuyeux qui doivent lui donner cet air si sérieux, qui tranche si bien avec la veste de Jack qu'il a laissé au pas de la porte. C'est la place des guenilles. Sur le sol. Avec leur propriétaire.
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyLun 20 Juil 2020 - 16:37

Ma main fait pas encore assez mal, mes jointures pareil. Rien n'élance suffisamment, rien n'est en sang, rien n'est abimé au point où j'aurais au moins ça à quoi me raccrocher. Et il doit avoir son sourire de bâtard en ce moment, Jeremiah, lui qui a gagné la manche, pas la guerre. Lui que j'ai juste envie de tuer finalement, simple et efficace. Pas des conneries de juste lui faire mal, de juste me défouler. Pas des idioties de juste lui arracher les yeux, pas seulement lui péter les dents. Non, juste le tuer. Le tuer pour vrai, le plus vite et le plus violemment possible.

« On ne fait pas le truc de "chérie, je suis rentré", pas vrai. Ariane ? » et on a même pas d'assiettes ici. On se contente du strict minimum, des verres à vin et - et des baguettes pour manger les sushis qu'il ramène quand ses rencontres s'étirent jusqu'à pas d'heure et que le joint fumé sur le balcon envahi de verdure a pas fait un boulot impec pour me garder loin d'être affamée. « On a pas d'assiettes t'as déjà remarqué? » ma voix grince, ma voix est rauque, ma voix était habituée à vociférer des insultes dans toutes les langues possibles et inimaginables à l'intention de Jet - et du monde entier, pas de quartiers - avant que Saül n'arrive.

Pas d'assiettes, pas de bols, pas de tasses, rien à éclater au sol comme autant de fois où j'aurais éclaté le monde entier - mais surtout Jet, pas de quartiers. Les placards sont ouverts de parts et d'autres les tiroirs avec, quand je lève la tête pour croiser l'air goguenard de Saül. Il sait que ça va pas. Il sait et si jamais il me demande comment je vais je jure que le seul couteau de plastique qu'il nous reste de la pizzeria dégueulasse qu'on a bombardée de commentaires incendiaires sur Yelp parce qu'ils ont oublié l'extra buffala va servir à autre chose qu'à couper une croûte trop épaisse trop collante de pizza bon marché. Si il me demande comment je vais je jure que je -  « Veux-tu casser le mur porteur-pas-porteur ? Je suis certain de pouvoir trouver une massue quelque part. » il est parfait. « Ou bien je peux ouvrir une bouteille de vin. » plus que parfait. « Ou bien je peux te noyer dans un bain. » ok ta gueule pousse pas ta chance mon gars.

« Toutes ces réponses. » et pour ceux qui se demandent, si lui se contente de vouloir tenter de me noyer, moi je réussirai. Bref, passons. « C'est quoi? » passons parce qu'en réduisant le quelque mètre et des poussières entre nous pour aller lui retirer sa cravate et faire les choses bien, y'a le mouchoir et surtout, surtout le sachet entre ses doigts que je vois ; enfin. « C'est à toi? » c'est pas à lui, c'est sûr que c'est pas à lui. Ça peut quand même être à moi par alliance, dans ce cas?
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyLun 20 Juil 2020 - 21:56

« On a pas d'assiettes t'as déjà remarqué? »
« Qui a besoin d'assiettes, ici ? »

Elles serviront juste à être balancées par terre quand le mur porteur-pas-porteur sera tombé, quand il n'y aura plus rien pour se défouler les poings et les idées. Elle a l'air d'avoir besoin d'assiettes, Ariane. Le prochain achat majeur sera donc tout un carton de porcelaine. A mesure que Saül avance dans la pièce, ses mains referment les placards. Ses pas le mènent en face d'Ariane, dont la voix brisée évoque les orageuses disputes et les tempêtes qu'ils semblent traverser simultanément, mais chacun de leur côté. En parallèle.

« Toutes ces réponses. » Saül réfléchi déjà où trouver une masse assez grande pour défoncer le mur. Ses pensées s'attardent aussi sur toute cette poussière, qu'il faudra nettoyer après le carnage. Il songe aussi à la couleur -bleu roi ? - que prendra le reste du mur. Ce dernier est déjà enlaidi par cette affreuse tapisserie qu'Ariane et Saül n'ont pas pris le temps de changer. Défoncer le mur, c'est que ça prend du temps, surtout parce que Ariane et Saül se disputent le droit de porter le premier coup dans le plâtre. C'est un jeu de négociation éternelle, et le mur ne tombera peut-être jamais. « Toutes, alors. » Il file presque, Saül, pour aller attraper une bouteille de vin; mais Ariane est plus rapide. L'auteure a réduit la distance entre eux quand l'italien reste immobile, les doigts serrés sur son mouchoir et les pieds ancrés au sol. « C'est quoi? » « De ? » Il fait l'innocent, en plus, alors que ses yeux se sont déjà posés sur le colis piégé qu'il tient entre les doigts de la main gauche. Sa cravate l'empêche un peu moins de respirer, l'instant d'après. C'est quoi ? Rien du tout. « C'est à toi? » « Oui. Enfin non. » Techniquement, non. Maintenant, oui.

Ses doigts se délient enfin, laissent apparaître le sachet, blanc sur blanc dans le mouchoir. Saül n'avait, jusque là, pas attardé de trop son regard sur la poudre contenue à l'intérieur. « Je l'ai volé à des types qui viendront le chercher dans moins de deux heures. Fais tes valises, on s'en va. » Ça serait un prétexte de plus, un qu'ils n'avaient pas encore eu le temps d'inventer et dont Saül se servirait bien pour ne jamais remettre les pieds en Australie. « Ou alors je l'ai pris dans la veste du type qui se tape Elise. Tu choisis la version qui te plaît le plus. » Pourquoi ça l'intéresse, de toute façon ? C'est plus attirant de casser le mur à la massue et de boire du vin. « J'en ai jamais pris. » Il n'a vu de la cocaïne que dans Scarface, Saül, lui à qui la cigarette donne mal à la tête, à qui les joints donnent envie de vomir. Le seul space cake qu'il a mangé dans sa vie l'a rendu malade deux jours durant. Il faudrait le jeter à la poubelle, le sachet. « On a besoin d'un verre de vin. » Ou de la bouteille, carrément. Pour ne pas avoir à péter les verres ensuite. L'instant d'après, le sachet est posé sur une surface quelconque. Saül est parti chercher de quoi traverser la soirée sans encombre.
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyMar 21 Juil 2020 - 0:37

« Qui a besoin d'assiettes, ici ? »
« Et de cuillères. On a des couteaux pour une vie et des fourchettes, mais rien pour manger à même le pot de Nutella. » la pause qui me permet d'inspirer profondément, d'oublier la nuque de Jet sur laquelle je rêverais que mes paumes se referment à défaut de les refermer sur une poignée d'armoire lambda. « On a pas de Nutella. » dans un soupir, maîtrisé celui-là.

Et il énumère les possibilités, celles à travers lesquelles je me fais même pas chier à choisir. « Toutes, alors. » ce sera toutes et ce sera maintenant. Du moins, c'était le plan, il y allait en plus, il s'y attelait déjà. Avant que mes doigts ne rattrapent sa cravate et sa silhouette au passage, postée droite devant lui, les prunelles qui quittent l'iceberg de ses iris pour filer sur la neige entre ses mains.

« De ? »
« Ça. »
« Oui. Enfin non. »
« Oui ou non? »

Saül pris sur le fait me fait penser à une gamine à qui on a interdit de sortir après le couvre-feu mais qui tente de se faufiler hors de la fenêtre de sa chambre à 23h15 tapantes. Il est adorablement lourd à jouer les figures d'autorité quand ça l'arrange et les vierges effarouchées quand on le sort de sa zone de confort. Fascinant. « Je l'ai volé à des types qui viendront le chercher dans moins de deux heures. Fais tes valises, on s'en va. » mon sourcil se hausse, j'aurais presqu'espéré qu'il dise vrai. « Pas besoin de valises, juste les passeports. » mes mots remontent et se répètent, rien ici auquel je tiens sauf peut-être notre liberté en commun, celle que nos papiers nous donnent un peu partout dans le monde. « Ou alors je l'ai pris dans la veste du type qui se tape Elise. Tu choisis la version qui te plaît le plus. » « Je savais que c'était une bonne affaire de te marier. Par contre, on est pas dans Requiem for a dream, les gens tuent pas pour à peine 10 grammes. » je pouvais pas laisser passer ça, le pauvre gars qui a dû lorgner cinquante fois par-dessus son épaule au cas où il ait été suivi jusqu'ici.

« J'en ai jamais pris. » et moi j'en ai pris pour deux.
« On a besoin d'un verre de vin. »
« La bouteille. »

Qu'il ait piqué ça dans la poche de qui que ce soit, déjà, c'est un excellent argument, scellé d'un baiser volé auquel il met fin avec sa confession du moment. Je grogne, il file à la cuisine, j'entends la bouteille qu'il ouvre, et les grognements s'apaisent, doucement.

Ce n'est que lorsqu'il revient au salon que le sachet délaissé, ouvert a déjà trouvé sa vocation. La poudre dans laquelle mon index se plonge dans la plus calculée, la plus instinctive des manoeuvres, le temps de le remonter à mes gencives comme si j'avais fait ça beaucoup trop de fois pour que ce soit sain. Spoiler alert : c'est le cas. « Ils ont pas des goûts de merde, les types de dans deux heures et/ou le type à la veste. » qu'il choisisse qui il veut comme faire-valoir, moi j'en suis à me relever du canapé pour retourner fouiller dans ses affaires, ses poches maintenant, à la recherche de la noire, celle qui a acheté les sabres. « C'est pas poli de pas t'en offrir. » mes murmures montent à son oreille, la carte piquée qui a désormais des airs de Graal. « Mais on est pas au lycée j'te ferai pas des pressions si t'as pas envie. » par contre, pour moi, le choix est fait et il en est presque nécessaire, vital.
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyMar 21 Juil 2020 - 4:16

« Et de cuillères. On a des couteaux pour une vie et des fourchettes, mais rien pour manger à même le pot de Nutella. »
« Les couteaux sont plus utiles. Tu peux manger dans le pot de Nutella à la fourchette. » Non ?
« On a pas de Nutella. »
« Tu fais une liste, j'irai acheter des assiettes, des cuillères et du Nutella. » Tout ça dans la même cargaison. Il déteste les supermarchés, Saül, mais fera un effort pour ne pas trop râler après les gens qui marchent trop lentement dans les allées.

Bon, elle est à qui, la neige, Saül ? « Oui ou non? » « Toutes ces réponses. », qu'il reprend, sourire aux lèvres, le premier de la journée qui soit véritable. Allez, souris un peu, Ariane.

« Je savais que c'était une bonne affaire de te marier. Par contre, on est pas dans Requiem for a dream, les gens tuent pas pour à peine 10 grammes. » « Tu ne me trouveras jamais de défaut. » L'égoïsme est probablement ce qui entache le plus la personnalité de l'italien, mais ce n'est pas ce soir qu'Ariane lui reprochera son manque de partage. Pas quand il agite presque devant son nez le sachet de poudre blanche, celui qu'il prévoyait de brûler en arrivant ici. C'est un rangé, Saül. Il n'aime pas les choses qui traînent, pas plus qu'il n'apprécie jouer avec le feu - pas quand il peut l'éviter, en tout cas. C'est Ariane, la tête brûlée, la fascinante, qu'il suivrait dans les plans les plus foireux - non sans oublier de lever les yeux au ciel.

« La bouteille. » Alors ça sera effectivement la bouteille, après le baiser qui lui arrache un autre rictus, proche du sourire. La bouteille ouverte, Saül revient auprès d'Ariane. Elle s'est installée au salon et Saül fait de même, le mur porteur-pas-porteur bien en vue. Elle s'est déjà emparée du paquet, Ariane. L'italien la regarde faire, bouteille à la main, dubitatif. C'est contraire à ses principes, de ne pas se plaindre, de ne pas râler, lui qui a toujours fait la morale à tout le monde sur la facilité avec laquelle il s'est épargné toutes ces addictions inutiles. Saül a toujours eu un penchant pour le jeu, qu'il ne considère pas plus comme une drogue que l'alcool ou le café - oui, les deux au même niveau. Probablement a-t-il, en plus d'un léger problème d'égoïsme, un sens des priorités assez étrange, mais non moins fixe. « Ils ont pas des goûts de merde, les types de dans deux heures et/ou le type à la veste. » « Il a d'excellents goûts, même. C'est emmerdant à admettre. » Pour un peu de tout, Jack, sauf quand il s'agit de privilégier l'intégrité physique aux sentiments. Là, son instinct de survie se met en panne. Ariane se lève quand Saül prend place sur le canapé, bouteille toujours à la main. La boisson lui glisse sur le palais. Il est plus facile de boire à la bouteille, on se rend moins compte des quantités qu'on boit.

Ariane revient bien vite, carte à la main. Celle de Saül. Ce dernier la regarde faire, toujours partagé entre le doute et la curiosité. « C'est pas poli de pas t'en offrir. » « Tu es vraiment trop aimable. » « Mais on est pas au lycée j'te ferai pas des pressions si t'as pas envie. » « Fais la première. Je te regarde. » Comme si elle avait besoin d'un spectateur - oui mais du meilleur ? Ses doigts agrippent le poignet de la jeune femme. « Attends. » Pause. Inspiration, regard en biais. « Si j'en prends, combien de temps ça va durer, l'effet ? Qu'est-ce que ça va me faire ? » Ses yeux se sont accrochés à ceux d'Ariane. « Tu as l'habitude ? » Elle ne veut rien dire, sa question. Trop tard, elle s'est échappée, l'innocente, celle qui redonne à Saül toute la naïveté qu'il est capable de donner à voir.
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyMar 21 Juil 2020 - 6:12

« Tu ne me trouveras jamais de défaut. » si ça sonne comme un défi c'est que c'en est totalement un et il serait imbécile de croire que je prépare pas des munitions pour entrer dans l'arène depuis le premier jour, allée des fruits et légumes au supermarché. « La liste est déjà bien remplie. » elle est vide et fait pitié plutôt. Mais ça, il a pas besoin de le savoir.

Le sachet suffit à distraire mon attention, sauver le meurtre de l'un quand Saül suggère, la mâchoire crispée et la voix lasse, ses potentielles envies d'en tuer un autre. « Il a d'excellents goûts, même. C'est emmerdant à admettre. » « On peut le détester autant que tu veux, n'empêche qu'il sait vivre. » j'hausse de l'épaule, nonchalante, faisant ses poches le temps qu'il cuve sa hargne du jour. On fait un beau duo de rageurs faut dire et elle est où la foutue massue? Quand j'ai dit "toutes ces réponses" c'était pas de la merde non plus.

« Tu es vraiment trop aimable. »
« Tu m'as tout appris. »
« Fais la première. Je te regarde. »
« Nerd. »  

Le retour au canapé se fait avec un extra jambes en tailleur pieds sur les coussins, et je l'entends déjà grincer des dents quand sa carte sert à trancher autant la poudre qu'à trancher son silence omniprésent. « Attends. » il enserre mon poignet, je souffle à mon tour. Un énième rappel que c'est lui, qui porte la montre aujourd'hui. « Quoi encore? » c'est faussement emmerdée que je redresse les yeux vers lui, de suite amusée par la panique que je dénote filer sur son visage une seconde et une seule. Son regard banquise qui vacille ; c'est bref mais c'est là, je le remarque de suite, presqu'étonnée.  « Si j'en prends, combien de temps ça va durer, l'effet ? Qu'est-ce que ça va me faire ? » Saül, sérieux? « Tu as l'habitude ? » qu'est-ce que je disais : une adolescente qui saute son couvre-feu.

« Relaxe, prends une gorgée de plus. » la femme en moi est fière que ce qui lui sert de mari ait arrêté de jouer au snob, qu'il apprécie une bonne cuvée à même la bouteille désormais. Les détails. « Ça a un goût de produits chimiques - celle-là moins que d'autres, mais t'inquiète c'est pas du savon à linge. » il veut des détails, il veut du concret, il veut que je joue les guides et autres conneries, et il sera servi. « Tu la casses avant, tu te rinces le nez à l'eau après. Alterne les narines à chaque ligne. » mes mots volent vers lui quand mes mains s'affairent à préparer l'une de gauche, et l'une de droite. « T'auras pas envie de dormir, tout va te faire plaisir. Tu vas être moins chiant à râler, mais vraiment chiant à être heureux. » la carte est laissée lâche de côté, quand c'est le premier menu de takeout à portée que j'attrape, en déchirant un bout pour le rouler entre mes doigts aguerris. Une ligne à gauche, une ligne à droite. « Ça prend cinq minutes avant d'avoir des effets pour les moins résistants, trente pour ceux qui en ont sniffé d'autres. » et par moins résistants, je pense à lui, quand les gestes se répètent et reprennent, quand c'est à Saül que je dédie la prochaine ligne et la seule, unique. « Et t'auras la fin de ton premier high vraiment high un genre d'heure après. » je suis pas sa mère et j'ai encore moins la moindre autorité sur lui, mais s'il tente d'abuser ce soir c'est ma claque qu'il recevra derrière la tête aussi heureux puisse-t-il être, aussi heureuse puis-je l'être à mon tour.
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyJeu 23 Juil 2020 - 0:48

« On peut le détester autant que tu veux, n'empêche qu'il sait vivre. »
« Ouais, ouais. Allez. », qu'il presse. Le sujet lui est encore insupportable et la fenêtre de tir entre "Saül grognon" et "Saül pas trop grognon" va bientôt se refermer.

C'est avec la plus jolie des cartes de Saül qu'Ariane coupe ce que l'italien regrette presque déjà d'avoir accepté de prendre. Saül se tait et observe, tranquille, les gestes de l'auteure. Il admire toujours ses mains, habiles, qu'il aime tant tirer hors du clavier de l'ordinateur - quand il n'a pas eu le temps de jeter de la farine sur les touches et qu'elle n'a donc pas encore eu le temps de râler. « Attends. » « Quoi encore? » Et elles s'enchaînent, les questions pressées et un peu angoissées. Deux minutes de plus, et il dira probablement qu'il a eu une longue journée et qu'il la laisse profiter seule, pas inquiet pour deux sous, tant qu'elle est dans les environs. Elle n'a pas l'air de vouloir le retenir, de toute façon - pourquoi ? - et il y a longtemps que Saül est en âge de faire ses propres décisions - même si ce ne sont pas toujours les meilleures. « Relaxe, prends une gorgée de plus. » Pour cause, le voilà qui s'exécute, non sans jeter à Ariane un regard de travers. La gorgée se transforme en descente pure et simple, qui pique le palais de l'homme d'affaires. Le voilà de nouveau élève attentif, les yeux fixés sur les mains de la jeune femme. « Ça a un goût de produits chimiques - celle-là moins que d'autres, mais t'inquiète c'est pas du savon à linge. » Un "mmh" ponctue le fil de ses pensées. Il doit avoir l'air fin, Saül, avec sa cravate défaite et ses cheveux moins parfaitement rangés que d'habitude.

« Tu la casses avant, tu te rinces le nez à l'eau après. Alterne les narines à chaque ligne. » « Une, c'est peut-être suffisant pour commencer. » Il ronchonne, encore, en imprimant les gestes de la française dans son petit esprit étriqué. « T'auras pas envie de dormir, tout va te faire plaisir. Tu vas être moins chiant à râler, mais vraiment chiant à être heureux. » Les yeux de Saül retrouvent ceux de Ariane. Il pique, son regard qui se veut courroucé, mais ne parvient qu'à, au pire, s'approcher du fantôme de l'agacement. « Je ne suis pas chiant à râler. » C'était à corriger, tout de même, bien que l'italien se souvienne de la mention de la "liste bien remplie" d'Ariane. Peut-être ses râleries n'en font-elles pas partie - pas encore.

A son tour à lui, alors, après la grande leçon qu'elle vient de lui donner. Son tour de contempler la ligne, alternant entre les regards pour Ariane et les regards lancés à la poudre, toute dédiée. « Ça prend cinq minutes avant d'avoir des effets pour les moins résistants, trente pour ceux qui en ont sniffé d'autres. » « Si tu veux te tirer d'ici pour aller vivre ta vie ailleurs, dis le moi dans cinq minutes alors. » « Et t'auras la fin de ton premier high vraiment high un genre d'heure après. » Une heure.

A son tour de se pencher sur la table. La prise lui pique le nez, lui donne à froncer les sourcils et à plisser les yeux, non sans ronchonner un bon coup. Pauvre nez encore maltraité, après Jack et l'aéroport. Saül se laisse glisser dans le canapé, le nez pincé entre les doigts. « Une heure, c'est long. Ne me demande pas de mettre mon assurance vie à ton nom d'ici là. » Leur nom, en fait. C'est un sujet peu discuté, timide. Quand les secondes s'égrainent, Saül guette les effets. « Il m'en faudrait peut-être une autre. » Les mauvais souvenirs du space cake remontent. Les autres, encore plus lointain, de la première cigarette verte et des cachets dans les boîtes de nuit. Tout ce qui rend cool sur l'instant et malade le lendemain, en somme.

Cinq minutes, c'est que ça passe vite. Il en faut peut-être moins à Saül pour sentir les premiers effets, pour que le second sourire de la soirée ne lui monte doucement aux joues et pour que la cravate, déjà desserrée, ne soit plus qu'un accessoire dérisoire. Urticant. « J'ai compris pourquoi t'en prends. » Le monde est à lui, soudain, mieux encore que dans les films, mieux encore que pour Tony Montana - me, I want what’s coming to me. The world, chico, and everything in it. - et ses montagnes enneigées. La plénitude qui grimpe le long de sa colonne, palpable, suit pour les minutes d'après - les minutes ou les secondes, peut-être. Une plénitude unique, retentissante, qui lui serre douloureusement le palpitant. « On casse le mur. Tout de suite. » C'est nécessaire, sur l'instant. « Tu donne le premier coup. Tu mérites. Je t'aime. » Le baiser qui suit est empressé, l'énième gorgée manque de noyer l'italien. Quand Saül se lève, conquérant, rien n'arrête son pas décidé vers la cuisine.

Ouais je lance les dés:
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LE DESTIN
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the view sits nice from that cloud | willer #13 HlIQNBi Présent
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé.
STATUT : marié au hasard.
MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines.
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PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.
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INSCRIT LE : 15/12/2014

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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyJeu 23 Juil 2020 - 0:48

Le membre 'Saül Williams' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'dé action' :
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Message(#)the view sits nice from that cloud | willer #13 EmptyLun 27 Juil 2020 - 19:12

« Une, c'est peut-être suffisant pour commencer. »
« Regardez-le avec ses idées de grandeur. »
« Je ne suis pas chiant à râler. »
« Ouais t'as raison pardon. » un battement de paupières pour la forme. Une pause d'une seconde à peine avec, rien que pour ajouter un brin de sérieux à l'accusation qui n'en a que le nom. « T'es chiant tout court. »

Et contre toute attente il sniffe Saül. Il a le rictus le plus marrant de l'histoire de l'humanité quand il sent la poudre passer du papier à ses narines. Entre l'éternuement et le grognement et je m'en moquerai, promis juré. Quand j'aurai fini de calculer du regard combien il nous reste de lignes dans son sachet à moitié consommé. Son gars à la veste qui traîne dans la voiture et aux mains qui traînent sur sa femme, il se trimballe une petite quantité en vrai. La qualité vaut mieux à ses yeux, j'imagine. « Si tu veux te tirer d'ici pour aller vivre ta vie ailleurs, dis le moi dans cinq minutes alors. » « Et si t'as prévu m'abandonner encore pendant mille ans à l'aéroport faut le dire dans trente. » les piques volent presque autant que mes lèvres sur les siennes, sur sa nuque, sa mâchoire qui n'est pas en reste.

Son cinq minutes arrive pas assez vite à son goût. Ce sont ses yeux qui l'initient pourtant, ayant pris des consonances rougies qui n'ont rien à voir avec les allergies aux fougères qu'il s'invente depuis qu'il habite relativement ici, ni les reflets de mes mèches qui s'y logent entre deux coups d'oeil en chiens de faïence. « Une heure, c'est long. Ne me demande pas de mettre mon assurance vie à ton nom d'ici là. » de ce que je me souviens, son avocat et son testament sont des sujets qu'on aborde pas, ou qu'on aborde qu'avec un sourire détaché aux lèvres. Le parachute a statué ça à l'époque. Y'a sûrement eu modification aux petits caractères depuis ; modification que j'ignore en pouffant de rire la seconde qui suit. « Il m'en faudrait peut-être une autre. » « Calme tes ardeurs, Kate Moss. » ma paume tapote son torse avec une pitié bien plus exagérée qu'autre chose. L'instant d'après, la même main se perd dans ses cheveux pour les déranger bien comme il faut pour moi, horriblement fait pour lui.

« J'ai compris pourquoi t'en prends. »
« On casse le mur. Tout de suite. »
« Tu donne le premier coup. Tu mérites. Je t'aime. »

Nous y voilà. Il embrasse et il se lève, il s'élance vers un tout au monde et je rigole de plus belle. Parce qu'il dérive partout même s'il a jadis très clairement statué que la massue allait à la cuisine, quand bien même ça faisait aucun foutu sens à mes yeux. Mes yeux, aussi, qui ont rejoint le carmin des siens. Trente minutes sont déjà passées ou alors je suis moins résistante que je l'étais? La rage du jour sûrement, qui affaiblit les barrières. « T'es un cliché et t'es parfait et si tu te vantes du fait que c'est toi qui range le mieux de nous deux le premier coup il est pour tes dents. » ma silhouette appuyée dans l'embrasure de la porte de la cuisine et ma main qui se tend vers lui, vers l'arme du crime plutôt. Le mur-pas-porteur et son synonyme affligeant de travaux m'arrachent le plus grand et le plus convaincu des sourires. Pourtant, il disparaît de mes lèvres à la seconde où la massue passe de ses mains aux miennes. Une panique temporaire et une dose de sang qui tape contre mes tempes capitalisent. « Attends, faut que j'te dise quelque- » les rires ne lâchent pas le portrait, ils fendent la pièce silencieuse du reste. Les coups viendront plus tard, la démolition avec, mes doigts se referment pour mieux se dégager, la masse tombe à nos pieds. « - j'ai oublié. » tout est décousu et tout me fait marrer, encore plus s'il flippe que je lui ai cassé un orteil alors que rien ne l'a touché. Un baiser de plus lui fermera la gueule, et un second juste pour la forme. Ou on en est à trois de plus, là? Pourquoi arrêter, de toute manière.

« Ton tour. » les voisins vont croire qu'on est en train de défoncer l'appartement en entier et pas juste un mur qui n'a pas lieu d'être quand les vestiges de ce qui restait de trop dans le portrait jonchent le sol. Il a dit que le premier coup était à moi, j'ai arrêté de compter à un même si dans les faits je me suis rendue à dix autres après avant de faire volteface vers lui. L'arme du crime est à lui, son tour aussi. « Non attends je sais j'ai retrouvé ce que je voulais dire. » je sais même plus s'il se souvient, je sais même plus si c'était ça que je voulais lui raconter ou si je viens d'avoir un nouvel eurêka. L'esprit embrumé au beau milieu d'une tempête de neige et les lèvres colorées des restes de vin rouge qu'on a bu sans même rager à le partager ont suffit à dresser la suite, quelle qu'elle soit. « C'est meilleur, tout est meilleur. » c'est meilleur, quand je l'embrasse. C'est meilleur, quand mes doigts se faufilent sous les tissus qui sont de trop, qu'ils brûlent sur sa peau glacée. C'est meilleur, tout est meilleur.


Ouaiis ROA ne m'a pas encore totalement brisée:
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LE DESTIN
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l'omniscient
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MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
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Le membre 'Ariane Parker' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'dé action' :
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