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 paper-thin (grisy#8)

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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 0:43

La fatigue alourdit ses jambes, la faim la tenaille et ses nerfs sont près de lâcher : Grace en a officiellement marre. C’est la première fois depuis le début de l’aventure, mais elle sent sa motivation la quitter, sa principale envie se résume à retourner dans son canapé à Brisbane et pleurer en mangeant des chips devant une série bidon ou un navet au hasard. Elle a simplement envie de pleurer ; pleurer le départ de Lola, pleurer sa vie qui tourne toujours au vinaigre au moment où elle arrive à se ressaisir, pleurer cette idée infiniment stupide qu’était de s’inscrire à une émission d’une durée potentielle de six semaines. Elle qui ne s’attendait pas à en rester plus de trois et s’était dans un premier temps émerveillée de sa longévité commence à ressentir le poids de l’épuisement sur ses épaules frêles : elle a besoin de dormir, de voir un orthophoniste, un kiné, et de reprendre une vie normale.
Ca, c’est son ressenti général.
Le reste du temps, elle regarde Isy dans les yeux et le pétillement qui s’y niche toujours ne manque pas de la requinquer. Elle regarde la peluche méduse qui se trimbale à leur sac avec ses yeux exagérément gros et ses paillettes et ça lui rappelle qu’elle est exactement à l’endroit où elle a besoin d’être.

Ce soir, pourtant, elle n’y arrive pas. Elle a du mal à relativiser, la brune, parce qu’elle a du mal à dormir. La pression qu’elle enterre toute la journée au profit de la détente et du plaisir ressort rapidement lorsqu’elle ferme les yeux, et là les peurs ne se taisent plus : et s’il se passait quelque chose pendant cette dernière semaine ? S’il suffisait d’encore quelques jours pour la pousser à bout, et rien d’autre ? Si ces “vacances” lui avaient fait prendre un retard incommensurable dans sa thérapie ? Elle s’endort souvent avant d’avoir les réponses. Ce soir, cependant, les paupières refusent de se fermer, ses pensées refusent de s’éteindre.

Isy, tu dors ?

Il doit être une heure du matin et la chambre chez l’habitant qu’ils ont trouvé avant la grande finale est relativement cosy, une fois leurs critères de citadins mis de côté et l’état des lieux rapporté à ce qu’ils avaient pu vivre sur ces six dernières semaines. A comprendre : le papier peint se déchire de part en part, les posters de la fille partie à l’université sont cornés dans les coins et une légère odeur de parfum tinte l’air. C’est peut-être ce côté nostalgique de terrain abandonné qui empêche Grace de fermer l’oeil. “Désolée. J’ai du mal à dormir”, glisse-t-elle, plus vulnérable que jamais en sa présence, ses doigts agrippant le tissu de l’oreiller comme dernier rempart de secours.

@Isaac Jensen :l:
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Isaac Jensen
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 1:06

C'est prodigieusement exténué que je m'étais allongé sur le matelas gracieusement offert par l'habitant. Mon organisme tout entier s'accordait harmonieusement au même niveau de fatigue et un sentiment de flemmingite aiguë scellait parfaitement le tout. Je refusais de bouger du moindre millimètre, j'attendais uniquement sagement que Morphée vienne me happer et que mon petit stock d'énergie en soit ressourcé. Cela faisait six semaines que nous étions sur la route de Race of Australia, que nous avions enchaînés épreuves mentales comme physiques, que nous avions mangé des kilomètres par centaines et milliers. Je me demandais comment les doyens de l'aventure, tout comme Grace - bien que je ne les mettais absolument pas dans le même panier -, tenaient le coup, parfois, car en me considérant comme étant quelqu'un de plutôt en forme et sportif, certaines journée me paraissaient très très longues, si bien que j'en perdais le fil et ne savais plus réfléchir correctement.

Néanmoins, mon moral, quant à lui, demeurait d'acier. Dans toute la splendeur de cette ironie, moi qui militait contre mes démons perpétuellement à Brisbane, ROA constituait un vent salutaire qui balayait toutes nuances de noir à broyer. J'étais serein, en paix, heureux, avide. Je me sentais choyé par la vie de participer à cette émission et de vivre cette aventure auprès de Grace. J'étais reconnaissant de tous les déboires que nous avions eu à essuyer car même si des séquelles, des traumatismes, des souvenirs douteux, en étaient gravés dans ma mémoire, sur mon corps et au sein de mon esprit, j'étais convaincu que jamais je ne les oublierais et qu'il m'avait façonné.

“Isy, tu dors ?” “Mh-mh,” je marmonne, ensommeillé, la conscience lointaine, ne saisissant pas encore tout le réel de la conversation qui s'amorce. “Désolée. J’ai du mal à dormir,” Je n'ai pas rêvé : mon acolyte me parle bien et le ton qu'elle emploie me soucie derechef. Je fronce doucement les sourcils dans la pénombre avant de me redresser laborieusement sur un avant-bras. “Qu'est-ce qui se passe ?” Je questionne doucement, attentif, attentionné, enclin à tout mettre en oeuvre pour solutionner quelconque problème taraudant la jeune femme.



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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 1:37

Les émotions reviennent, par moment, par vagues, et si les premières semaines elle avait su les maîtriser en se changeant les idées au maximum, ça devient de moins en moins possible. Déjà, parce que leurs journées ne sont occupées que par la présence l’un de l’autre, et qu’en l’absence d’autres binômes à qui parler, les silences confortables s’étendaient parfois, avec peu d’autres choix que de réfléchir à ce qu’elle avait laissé derrière. C’était le souci, quand on fuyait quelque chose, et Grace était familière de l’idée : ces choses avaient tendance à vous rattraper. Ca pouvait être une semaine, un mois, cinq mois plus tard, mais ça revenait irrémédiablement vous tanner, souvent quand vous étiez à votre plus vulnérable, avec pour seul compagnon un plafond blanc décrépit dans une chambre inconnue qui sentait le Flowers by Kenzo.

“Qu'est-ce qui se passe ?”

Isy lui répond, pourtant. Il est une heure, peut-être même deux, mais il ne l’envoie pas paître, ne délaye pas la conversation et d’un coup, le plafond décrépit devient beaucoup plus accueillant et chaleureux. “Je sais pas trop”, finit-elle par avouer avant de se frapper le front intérieurement : il allait la maudire de l’avoir réveillé comme ça, alors qu’elle ne savait même pas faire fonctionner une phrase entière et intelligible. “Je sais pas comment me sentir. J’ignore si j’ai hâte ou peur de rentrer, en fait. Tout semble différent, maintenant.” Avec le recul, ce n’est sûrement rien ; le nez en plein dedans, ça lui semble être un rite de passage incroyablement ardu. “Tu te souviens quand je t’avais dit que je m’étais inscrite parce que j’avais besoin de m’éloigner de Brisbane ?” Ses doigts sont toujours recroquevillés sur l’oreiller et mon Dieu, comme toute conversation à coeur ouvert lui semble fastidieuse à une telle heure de la nuit.

T’es tenté pour une clope ?

win : ils sortent fumer dans le jardin avec le clébard, Bobo Jangles Jenkins
so close : ils se font un café dans la cuisine et piquent deux-trois croissants
fail : une pluie diluvienne nettoie le village, ils sont contraints de rester dans la chambre en priant pour ne pas réveiller leur hôte
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LE DESTIN
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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 1:37

Le membre 'Grace Coughlin' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'dé action' :
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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 3:19

Appuyé sur mon avant-bras, je considère vaguement le visage de Grace voilé par la pénombre dans laquelle la chambre qui nous avait été offerte pour la nuit était plongée. Soucieux, attentif, je la questionne sur ce qui la taraude et les secondes qui suivent se veulent étrangement lourdes de sens tout comme en quête de sémantique. Patient, je ne brise ce silence qui nous enveloppe et finalement, la vingtenaire me souffle : “Je sais pas trop”. Un rictus compatissant épouse mes traits et je demeure sans mot, optant pour déployer à la jeune femme tout le loisir d'extrapoler, de relater à voix haute ou bien de réfléchir dans l'intimité de ses pensées. “Je sais pas comment me sentir. J’ignore si j’ai hâte ou peur de rentrer, en fait. Tout semble différent, maintenant.” J'expire doucement, assimilant à mon niveau le positionnement de ma binôme, son appréhension, sa confusion, ses incertitudes. Des similaires planaient sournoisement tels des satellites récalcitrants autour de mes songes et si je parvenais à les repousser jusqu'ici, une partie de moi était persuadée que j'aurais à les affronter une fois ma routine retrouvée. L'on ne fuit pas nos démons indéfiniment.

Tout semblait différent
. à cet aveu, je baisse les yeux, pensif. Il m'était spontané comme naturel de redouter mon retour dans la ville où j'avais élu domicile lorsque je n'étais âgé que de dix-huit ans. Je ne désirais pas retrouver la horde d'éléments que je fuyais et peinais à gérer sainement. Il y avait des facettes de la ville, de ma vie là-bas, qui me suffoquaient, desquels j'avais prodigieusement assez, et je n'étais pas sûr d'être en mesure de les effacer de mon histoire ou les concerter avec mon présent. “Tu te souviens quand je t’avais dit que je m’étais inscrite parce que j’avais besoin de m’éloigner de Brisbane ?” Je hoche la tête machinalement en répondant doucement : “Oui, je me souviens.” Au cours de cette conversation, je lui avais livré me rechercher au sein de cette course, et qu'elle m'avait aussi rejointe dans cet objectif. Nous nous étions, il me semblait, inscrits armés d'ambitions et d'espoirs assez identiques.

“T’es tenté pour une clope ?” “Allons-y,” j'invite, avant d'enchérir : “On peut peut-être se prendre un café en même temps. Puis je sais pas pour toi, mais moi j'ai faim... Y'a peut-être de quoi grignoter ?” Nos hôtes ne devraient pas nous en vouloir de les déposséder de quelques biscuits et grains de café, n'est-ce pas ? Puis le trio de salariés qui nous suivaient à la trace depuis plus de cinq semaines dormaient à poings fermés : aucun risque de passer pour des voleurs.

A la cuisine, je me permets de préparer le café tandis que Grace met la main sur quelques croissants. “Bien joué, quel travail d'équipe,” je gratifie, sourire amusé. Je verse deux tasses de café chauds et en tends une à mon interlocutrice. “Qu'est-ce qui te fait peur, à Brisbane ?” Je demande sur un ton qui ne force nullement à la confidence mais expose mon écoute toute entière. “Je ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise manière de se sentir. Tu te sens comme tu es, c'est tout, et c'est tout à fait valable.” J'avouais, sur un ton qui appelait à la résignation. “Et puis, tu sais, on n'est pas tant obligé que ça de rentrer tout de suite à Brisbane après ROA. Si tu veux qu'on traîne un peu dans le bush, j'suis ton homme.” Je présente l'offre, sourire complice.



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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMar 21 Juil - 11:49

Ils descendent à pas de loup jusque dans la cuisine, leur refuge pour la nuit et immédiatement, la décoration vieillotte et tapissée d'assiettes de collection la rassure et la fait se sentir chez elle – un peu comme chez une grand-mère qu'elle n'avait jamais eu. Les fouilles sont rapidement fructueuses : Grace brandit des croissants pliés dans un papier, un sourire fier aux lèvres. “Elle avait bien dit de se servir, hein ?” vérifie-t-elle tout en dépliant déjà le paquet. La petite femme un peu enrobée, divorcée et seule depuis le départ de sa fille unique à la fac, les avait accueillis comme ses propres enfants après avoir écouté leurs périples et Grace se prenait au jeu de la petite fille modèle depuis son arrivée. Elle laisse Isaac faire chauffer le café, fouillant à nouveau pour sortir des tasses du placard, et elle se laisse tomber sans ménagement sur une chaise avec accoudoirs avec un soupir de contentement. “Je ne pense pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise manière de se sentir. Tu te sens comme tu es, c'est tout, et c'est tout à fait valable. Et puis, tu sais, on n'est pas tant obligé que ça de rentrer tout de suite à Brisbane après ROA. Si tu veux qu'on traîne un peu dans le bush, j'suis ton homme.” La proposition lui tire un sourire, épuisé mais sincère, alors que ses yeux peinent toujours à s'habituer à la luminosité ambiante.

Tu sais quoi ? Je vais peut-être prendre ton offre”, sourit-elle d'un air fatigué, ses épaules voûtées alors qu'elle touille distraitement son café. “De toute façon, si on gagne les $100 000, j'aurais pas de job à reprendre le plus vite possible.” Son ton est tellement dédaigneux qu'il laisse peu de place au doute : elle n’a aucune hâte d'y retourner. La photographe se frotte le front d'une main, fatiguée. Qu'est-ce qui lui fait peur, au fond ? Qu’est-ce qui la rend plus à l'aise ici qu’à Brisbane ? Qu'est-ce qui change entre deux plafonds à fixer pendant toute la nuit en attendant qu'ils vous donne des réponses ? “Je sais pas, au fond.” De plus en plus précis, donc. Elle hausse les épaules, poursuit : “J’ai peur de faire face à ce qui m'attend là-bas. Mon quotidien, en fait. Je l'aime pas beaucoup, je crois. Ou je suis perdue dedans, c’est un peu au choix.” Elle avoue tout d'une traite et conclut sur une gorgée de café brûlant. Grace était venue à Brisbane pour changer d'air, pour se retrouver – jusqu'à présent, entre ses doutes sur son avenir professionnel, ses peurs, ses relations foirées et sabotées par ses soins, elle s'était davantage égarée que l'inverse. “C’est juste que pendant deux ans, j’ai été la fille handicapée, tu vois ?” Elle ignore s'il voit, mais elle part du principe que oui. “Et là, je ne sais plus trop ce que je dois être. Où je dois reprendre mes rêves, s'ils sont encore possibles, si j'en ai toujours envie…
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Message(#)paper-thin (grisy#8) EmptyMer 22 Juil - 2:11

De la pénombre de la chambre adolescente, les voici désormais installés à table de la petite cuisine tapissée de décorations vieillottes. L'odeur du café englobe la pièce, un sachet contenant quelques croissants repose sur la table, à mi-chemin entre mon estomac et celui de Grace. La hotte fournit une petite lumière, question d'y voir sans pour autant nous aveugler ni réveiller notre cordiale hôte.

Je referme machinalement mes mains contre la surface chaude de la tasse. Le café était une des denrées qui me manquaient le plus au terme de l'aventure. Un breuvage pourtant répandu, mais considéré nullement vital et un peu trop coûteux pour leur bourse légère. Ainsi, j'avais opté pour m'en abreuver lorsque nous rencontrions des âmes charitables. Cette nuit, j'avais peut-être eu la main lourde sur la quantité de grains fourrés dans la cafetière, mais seulement l'arôme et le parfum me requinquaient et gonflaient d'entrain.

L'heure avancée semblait prêter aux conversations à cœur ouvert. Comme si sous les étoiles, les filtres se tarissent, les langues se délient. Comme si l'on pouvait devenir fatigué de se retenir ou de paraître fort, détaché, chill. A Brisbane, il s'agissait des nuits que je redoutais le plus, car en leur sein mes démons survenaient et jamais Morphée n'était plus forte qu'eux. J'avais ainsi pris la décision de travailler les nuits et depuis des années, j'étais incapable de trouver le sommeil sans littéralement en tomber. J'étais inapte à me coucher tôt sans être prodigieusement épuisé, car je savais que les travers de mon esprit me tiendraient éveillé des heures durant, à en teindre la nuit de blanc.

Mais aujourd'hui, c'était Grace qui se montrait plus sensible et sincère, je lui révélais mon optique sur la manière dont on se sent. J'avais pour ma part une facilité déconcertante à m'asséner de devoirs, de contraintes, de restrictions. Je vivais selon un ensemble de règles si strictes, conditionnant une zone de confort finalement très peu agréable. L'épopée de Race of Australia m'avait ouvert les yeux et invité à relativiser sur tout le strict de mon histoire. J'avais appris à penser autrement, à considérer les options les plus farfelues, car souvent, elles se voyaient étonnement bénéfiques. Ici, la logique voulait qu'une fois l'aventure terminée, chacun reprenait la route de Brisbane pour retrouver son quotidien. Mais à part cette étrange cohérence tacite et partagée, rien ne nous l'imposait réellement, n'est-ce pas ? “Tu sais quoi ? Je vais peut-être prendre ton offre” m'annonce Grace, son regard pétillant de fatigue comme de sincérité. Je lui adresse un doux sourire et prends une gorgée de ma boisson. “De toute façon, si on gagne les $100 000, j'aurais pas de job à reprendre le plus vite possible.” “Tu penses qu'on pourrait gagner ?” J'interroge, à la fois curieux et étonné. Le gain s'approchait de plus en plus de nous, si bien que l'on pouvait le frôler de nos doigts. Certains opportunistes pourraient considérer qu'on possédait 50% de chance d'être sacrés grands gagnants de cette compétition. Pourtant, il m'apparaissait tellement aliéné de m'imaginer dans ce rôle. “Tu en cherches un autre, de job ?” J'enchaîne, palpant le désamour que voue Grace à son emploi. J'ai conscience qu'elle aime la photographie et que les angles que celle-ci peut emprunter l'enthousiasment. Elle m'a parlé de ses projets comme de ses ambitions artistes, teintées d'humanité comme d'humanisme. Son appareil photo m'était ainsi affirmé comme son arme la plus fatale et la plus précieuse, celle qui pouvait lui ouvrir de multiples voies, la rendre heureuse et garantir un sens à chacun de ses soleils.

A l'écoute, je lui demande ce qu'elle redoute en retournant à Brisbane. Les secondes de silence nous enveloppent, tranchées par le cliquetis de la cuillère de Grace contre les parois de sa tasse. “Je sais pas, au fond.” Je la considère, conservant mon délicat sourire. Je la fréquentais aussi, cette sensation tangible issue pourtant d'abstrait. “J’ai peur de faire face à ce qui m'attend là-bas. Mon quotidien, en fait. Je l'aime pas beaucoup, je crois. Ou je suis perdue dedans, c’est un peu au choix.” Un rictus compatissant apparaît sur mon visage. Je maintiens son regard quelques temps, puis réfugie mes pupilles sur le mélange obscur reposant dans le contenant prisonnier de mes mains. “C’est juste que pendant deux ans, j’ai été la fille handicapée, tu vois ?” Je ne peux qu'imaginer, transposer maladroitement sa situation au regard que mes proches, collègues et connaissances avaient su me porter quand ils avaient appris que j'avais attenté à mes jours. J'étais devenu le malade mental avec toutes les stigmates, toutes les connotations néfastes qui en découlent. Je m'étais métamorphosé en l'ami traître, le collègue pas fiable, l'homme faible ou trop exigent. Je ne m'étais jamais trouvé dans la situation de Grace, mais du plus profond de mon cœur, je compatissais et essayais de me glisser dans sa peau pour en mesurer au mieux le sens de ses tracas. “Et là, je ne sais plus trop ce que je dois être. Où je dois reprendre mes rêves, s'ils sont encore possibles, si j'en ai toujours envie…”

Je demeure silencieux quelques minutes, porte le breuvage à mes lippes. Pendant des années, j'avais été incapable de rêver. Ceux-ci m’apparaissaient comme de honteux caprices inavouables, une boîte de Pandore formellement interdite et conduisant irrémédiablement aux déboires. Toute mon enfance, j'avais suivi scrupuleusement les nombreuses règles instaurées et inculquées par ma famille qui dictait la totalité de mon existence. J'avais produit multiples sacrifices et jugeais alors indécent, inacceptable, d'affirmer mes goûts. Mon dessein ne m'appartenait simplement pas et pendant de bien trop nombreux mois, mon histoire ne paraissait que forger une cage. Et au sein de cette prison, il était bien difficile d'établir des rêves concrets, des envies précises. La vision est réduite, les goûts sont oubliés, les couleurs assombries.  “J'ai une idée...” Je commence, les yeux emplis de complice malice.  “Et si... On procédait par élimination...” Je me levais de la table, commençais à farfouiller discrètement dans les tiroirs. “Qu'est-ce que tu ne veux pas être ? Qu'est-ce que tu ne veux pas faire ? Qu'est-ce que tu refuses être dans ta vie et a le pouvoir de ne pas laisser en faire partie ?”

dé win : Isaac trouve un calepin, un stylo et même un cendrier, de quoi retranscrire en bon élève les réponses de Grace et peut-être, peindre le tableau de ses prochaines aventures.
dé so close : Bobo Jangles Jenkins se réveille et vient réclamer par multiples gémissement des gâteries.
dé fail : Un boucan pas possible survient et les invite à se retrancher question d'éviter les éventuelles foudres de leur hôte.



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LE DESTIN
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ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé.
STATUT : marié au hasard.
MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines.
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