It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Je ne sais même pas pourquoi j’ai accepté sa proposition qui ne me donne même pas plus envie que ça. Mais elle avait l’air motivée, elle semblait vraiment en avoir envie et je ne voulais pas la décevoir alors j’ai fini par accepter. Elle veut cuisiner. D’accord, pas de souci, je vais cuisiner avec elle. Mais elle veut en faire un live instagram pour je ne sais quelle raison. Elle avait tout préparé dont cet argument de choc ; « ça te fera encore un peu de pub pour l’Interlude. » Oui, c’est vrai. Bien qu’en soi je n’ai pas vraiment besoin de publicité pour mon restaurant qui fonctionne très bien. Je n’y travaille pas ce soir mais je sais tout de même qu’il affiche complet au niveau des réservations et que mon équipe ne va pas avoir le temps de se reposer ce soir. Moi non plus, d’ailleurs. Et pour une journée de repos elle m’oblige à rester derrière les fourneaux alors qu’en temps normal elle est la première à m’engueuler quand je passe plus d’une heure dans la cuisine pour nous préparer à manger sur un de mes jours de repos. Elle veut qu’on cuisine en direct, je ne suis pas franchement sûr que ça intéresse vraiment quelqu’un sachant que la totalité des personnes qui la suivent attendent un contenu sportif et non culinaire. Ce sont sûrement majoritairement des personnes qui l’écoutent à la radio qui ne demandent pas à voir un mec qu’ils ne connaissent pas cuisiner en compagnie de sa copine. Mais il a suffi qu’elle me le demande une fois, deux fois et qu’elle me fasse les yeux doux pour que j’accepte. Encore une preuve que je suis prêt à vraiment beaucoup de chose par amour pour cette femme, et ça depuis déjà de nombreuses années. Je lui montrais constamment il y a dix ans et c’est encore le cas aujourd’hui ou du moins, je fais mon maximum pour être à la hauteur de ce qu’elle espère et surtout de ce dont elle a besoin.
Depuis notre retour de vacances je suis sur un petit nuage d’amour et de niaiserie. J’ai pu sentir bouger Lucy et Lena à plusieurs reprises maintenant et si vous saviez à quel point c’est magique comme sensation. Et je semble avoir apparemment développé un don pour réussir à les calmer quand elles s’agitent de trop et que ça en devient désagréable voire même quelque fois douloureux pour Alex. Il suffit que je leur parle, doucement et elles se calment ce qui est assez dingue. Les sentir bouger a rendu la grossesse encore plus concrète pour moi et j’ai également l’impression d’avoir réussi à créer un certain lien avec mes filles. Peut-être que je me fais des idées et que si elles semblent se calmer un peu quand je leur parle c’est un pur hasard, c’est aussi possible mais j’ai bien me dire que je peux créer une connexion avec elles avant la naissance. Parce que pour Alex c’est facile elle les porte depuis un peu plus de cinq mois, elle est tout le temps avec elles alors oui elle a déjà un lien bien plus fort avec elles. C’est normal. C’est elle la mère, c’est elle qui les porte depuis cinq mois et jusqu’aux quatre derniers mois qu’il nous reste. Quatre mois. Elles seront là dans environ quatre mois et ça reste encore si loin mais en même temps tellement proche. Mais en attendant de pouvoir rencontrer mes filles de manière bien plus officielle il nous reste encore quelques aménagements à faire. Leur chambre est presque terminée, il nous reste encore les lits et quelques autres petits accessoires à acheter et on doit aussi se mettre d’accord sur la couleur de la pièce. Si nous avons débattu pendant un petit moment pour trouver un prénom à chacune de nos filles il va falloir qu’on trouve un terrain d’entente pour la couleur des murs de leur chambre. Mais je sais qu’on peut le faire sans trop de difficulté. Enfin du moins j’espère parce que je veux m’assurer que tout soit parfaitement prêt pour leur arrivée parmi nous et si j’ai bien peur d’oublier plein de chose à acheter je lis un grand nombre de livres et d’articles pour m’assurer que l’on se prépare correctement et surtout que l’on n’oublie rien.
Alex voulait commencer son truc – enfin, son live – vers 19h ce qui veut dire qu’il me reste dix minutes pour me préparer mentalement. Toujours moyennement convaincu par son idée mais pourtant je ne lui fais pas faux bond bien que l’idée me soit réellement passée par la tête à un moment donné, je tiens parole et si je lui ai dit que je l’accompagnerai pour cuisiner je compte bien le faire. « Bébé, t’es sûre que c’est une bonne idée ? » Je lui demande l’air un peu boudeur, ou hésitant du moins. Je vérifie pour la deuxième fois que nous avons bien tous les ingrédients dont on va avoir besoin pour préparer le plat que j’ai décidé. Quelque chose d’assez simple pour que les gens puissent le reproduire chez eux s’ils le veulent. « La plupart des personnes qui te suivent attendent que tu leur proposes un contenu sportif, je ne suis vraiment pas sûr que voir un mec qu’ils ne connaissent pas cuisiner avec toi les intéresse. » Je ne fais pas marche arrière mais je veux juste être sûr qu’elle sait dans quoi on s’engage et que tout ça va réellement intéresser au moins quelques personnes. Et puis, je ne sais pas pourquoi mais je sens qu’au final Alex ne va pas faire grand-chose et qu’elle va préférer me regarder faire plutôt que de participer comme elle m’a promis de la faire. Je m’approche un peu d’elle pour embrasser tendrement ses lèvres, parce que je ne compte pas l’embrasser de la sorte si son portable est en train de nous filmer. Instinctivement à la fin du baiser ma main vient se poser sur son ventre et les jumelles décident de se faire remarquer en bougeant un peu. Un grand sourire est maintenant sur mes lèvres, parce que même si ce n’est pas la première fois que j’en sens une s’agiter, ce que je ressens à ce moment-là est toujours réellement indescriptible. « J’aime toujours autant les sentir bouger. » Je parle mais ce n’est pas pour autant que mon sourire s’efface bien au contraire. « Ça va, elles ont pas été trop agitées aujourd’hui ? » Parce qu’il y a des jours où elles vont tellement bouger que ça pourrait être semblable à un combat de boxe ou une danse qu’elles répètent constamment. Alors que d’autres jours, elles se montreront bien plus calmes et plus posées. « Mes chéries, maintenant il va falloir que vous arrêtiez de bouger et de donner des coups dans les côtes de votre mère, parce qu’elle va être occupée avec son live machin-truc. » C’est au ventre d’Alex que je m’adresse cette fois et plus exactement à Lucy et Lena. Je me redresse tout en déposant un léger baiser sur sa joue, plus que quelques minutes avant le lancement et je ne suis toujours pas bien convaincu.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Je ne sais pas vraiment comment j'en suis arrivée à l'idée de vouloir me lancer dans un live-cuisine avec Caleb, mais une fois l'idée arrivée jusqu'à moi, je n'ai pas pu m'empêcher d'aller au bout du projet parce que ça me semblait vraiment être une expérience à faire. Et puisque je boss un peu moins ces derniers temps, ayant réduit un peu mes temps de présence à la radio, j'ai du temps à occuper et ce soir, je compte passer un peu de temps avec lui et mes abonnés. Pour ma part, je suis fan de sa cuisine et même si je suis loin d'être très objective, je sais qu'il est doué dans son domaine et la réussite de son restaurant le prouve. Il est passionné par ce qu'il fait et s'il n'a jamais vraiment réussi à me passionner pour la cuisine, je suis persuadée qu'il peut donner envie à d'autres de cuisiner ou au moins d'avoir envie d'essayer de découvrir la cuisine Française. Et finalement, c'est avec un vrai enthousiasme que je me suis préparée pour cette session totalement différente de ce que je peux proposer habituellement dans le cadre de ma vie professionnelle. Enthousiaste et un peu stressée quand même en voyant le temps qui défile et le matériel qui n'est toujours pas en place. Je suis vraiment toujours à la ramasse, et le contraste est saisissant avec Caleb qui vérifie encore ses ingrédients. De son côté, tout semble prêt ou presque pour le lancement du live. Si les ingrédients semble prêt, mais lui ne l'est pas vraiment, du moins il ne semble pas vraiment emballé par mon idée. « Bébé, t’es sûre que c’est une bonne idée ? » Je lui souris alors que lui semble pas aussi enjoué que moi. Il n'était pas vraiment enthousiasmé par cette idée, je le sais et j'ai du le convaincre mais il a finalement accepté, ce qui en soit fut assez surprenant. Il n'aime pas vraiment être au centre de l'attention, il fuit les photos, il n'a pas de réseau social, alors qu'il accepte de se filmer en cuisinant et en apportant des conseils, juste pour me faire plaisir, me prouve encore une fois qu'il est prêt à n'importe quoi ou presque pour moi et un peu pour son restaurant aussi. Mais pour une fois, je n'ai pas eu besoin d'aller jusqu'au chantage, il a cédé avant. « Mais oui je suis sûre. Tu verras ça va être marrant, sauf si tu fais cette tête pendant toute la vidéo. » Je fais référence à son air peu enthousiaste qu'il me présente. Est-ce que ce sera vraiment marrant ? Au fond j'en sais rien, mais depuis le temps que je parle de lui sur mon insta, mes stories, et que je vante ses mérites culinaires, il est temps qu'il prouve à mes abonnés que j'ai raison et aussi un peu que mon mec c'est le meilleur, mais ça je ne lui dis pas, même si je l'ai déjà dis dans certaines de mes stories. « La plupart des personnes qui te suivent attendent que tu leur proposes un contenu sportif, je ne suis vraiment pas sûr que voir un mec qu’ils ne connaissent pas cuisiner avec toi les intéresse. » Je me contente de vérifier le matériel, c'est la première fois que je vais faire un live de cuisine, alors j'essaye de régler l'angle de la caméra et tout le reste pour m'assurer que les gens puissent voir assez distinctement les étapes de la recette qu'il a prévu, tout en écoutant les hésitations de Caleb. Déjà c'est pas un mec qu'ils ne connaissent pas, mais mon mec et mes abonnés le connaissent, au moins sur une ou deux photos et sur les photos de plat que je peux mettre parfois en avant en story. Et puis, il a tendance parfois à oublier qu'il a fait de la télé, un passage dans la nouvelle émission d'ABC et qu'il n'est plus un total inconnu aux yeux des gens. « Sauf qu'ils te connaissent, du moins certains parce que je vante assez tes mérites chéri. Et puis, tu as fais de la télé, l'interlude a ses fans aussi et j'ai peut-être été sur le compte du restaurant pour informer d'un live avec le chef Anderson ce soir, pour inviter tes fidèles clients. » Le 'peut-être' est bien entendu de trop, puisque j'ai vraiment fais ça mais c'est un moyen facile et amusant pour lui faire un peu de pub et mettre en avant un peu le visage du chef de l'Interlude, pour montrer à ses fidèles clients qui est le chef qui les régale, pour lui donner la popularité qu'il mérite. « Tu m'en veux pas d'avoir fait ça hein ? » Je sais comme c'est important pour lui, pas qu'il soit populaire mais que son restaurant soit reconnu ça oui. C'est un peu le rêve de sa vie, être le chef de son propre restaurant, je sais comme il s'investit même encore aujourd'hui malgré que le restaurant ait bien décollé et ait une réputation qui lui permette d'envisager l'avenir sereinement. Mais il est toujours aussi investi, trop à mes yeux surtout quand il fait des journées de douze heures voir plus, mais je sais que son restaurant c'est son premier bébé, c'est sa réussite à lui et il ne le doit qu'à lui alors je me dis qu'avec ce live-insta si en plus de passer un bon moment avec lui, je peux mettre en avant son restaurant c'est tout bénéfique. Et alors que je règle une nouvelle fois le téléphone variant la distance pour couvrir plus de surface, il s'approche de moi et il m'embrasse tendrement, un peu surprise par cet élan de tendresse inattendu bien que ça ne le soit pas de sa part. Je lui rends ce baiser avant de le regarder en souriant. « C'est en quel honneur ce baiser ? » Je lui souris amusée, parce qu'il y a quelques minutes il boudait presque et là il m'embrasse avec toute la tendresse dont il peut faire preuve à mon égard. Sa main se pose sur mon ventre, une habitude qu'il a prise depuis que je suis enceinte et encore un peu plus depuis qu'elles bougent au point qu'il puisse les sentir lui aussi. Et à peine sa main entre-t-elle en contact avec mon ventre que je sens un coup, puis deux un peu plus distincts que les précédents mouvements et je vois au sourire de Caleb qui s'allonge que lui aussi les a senti. « J’aime toujours autant les sentir bouger. » Je reste les yeux fixés sur son sourire, ce sourire si grand et si sincère qu'il a, à chaque fois qu'il évoque la grossesse, les filles, à chaque fois qu'il peut les sentir. Ma main se pose sur la sienne pour la déplacer un peu et l'amener sur le côté ou je sens d'autres mouvements un peu plus distincts. Il aime les sentir bouger et si j'aime ça aussi, il y a parfois des moments ou c'est pas aussi agréables. Mais je lui fais partager ça, et s'il ne peut pas les sentir constamment, quand elles sont actives, j'apprécie de partager ça avec lui. J'aime partager ces petits moments de ma grossesse avec lui et lui, il me demande de le faire, donc on est sur la même longueur d'onde, ce qui est pas si commun. Mais il s'investit et je fais ce que je peux pour l'investir autant que possible. « Ça va, elles ont pas été trop agitées aujourd’hui ? » Et comme tout les jours, il me questionne sur la grossesse, sur mon état, sur les filles. J'ai de la chance d'avoir un homme aussi impliqué, concerné par mon état, par la grossesse, par ce que je vis. « Ça a été, j'ai un peu bougé aujourd'hui et elles sont relativement calmes quand je suis active, par contre j'ai essayé de me poser deux fois, et quand c'est pas l'une c'est l'autre. » Je crois qu'au fond c'est ça le plus compliqué actuellement. Elles sont deux, avec deux rythmes bien à elles, avec des positions bien distinctes, et moins de place pour s'exprimer, et finalement les moments ou elles sont réellement calmes toutes les deux sont parfois assez peu nombreux dans une journée ce qui me laisse peu de répits. Mais elles bougent, je les sens et si parfois ça peut-être un peu gênant, la plupart du temps j'apprécie ces moments de partage avec elles. Et puis c'est surtout un signe qu'elles vont bien et qu'elles se développent bien et c'est la l'essentiel. « Mes chéries, maintenant il va falloir que vous arrêtiez de bouger et de donner des coups dans les côtes de votre mère, parce qu’elle va être occupée avec son live machin-truc. » Je rigole franchement aux paroles de Caleb, soufflant avec un air faussement dépitée « on dit pas un machin-truc chéri, fais un petit effort et souris ! » je le sens toujours pas vraiment emballé par cette idée et il va devoir y mettre du sien puisque ça devrait bientôt commencer. Je suis rarement à l'heure, mais pour cette fois, je compte bien l'être. « Ça fait des semaines que je vante tes mérites, tu as la pression bébé, ne me donne pas tord devant tout le monde. » Je m'amuse à lui mettre un peu la pression mais au fond j'ai confiance en lui, totalement je sais qu'il va faire ça bien. Je prends mon téléphone prête à lancer le live. « Tu es prêt ? Tu as juste à être toi-même, tu cuisines, tu expliques simplement comme si c'était moi et je m'occupe du reste. » Le reste c'est la partie commentaire, les questions, les avis, je suis bien plus douée que lui dans ce domaine et puis ça me donnera surtout une bonne excuse pour rester loin des fourneaux, parce que j'ai dis que je cuisinerais mais il doit s'en douter, toute excuse pour éviter de le faire est toujours bonne à mes yeux. Et ce live-insta est aussi un moyen d'être en contact avec les gens qui seront avec nous, alors c'est une excuse qui semble tenir la route même s'il risque de ne pas apprécier mais je compte sur la présence des gens pour qu'il ne dise rien.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
On se connait depuis dix ans et pourtant elle réussit encore à m’impressionner assez facilement. Sa proposition de live instagram est sortie un peu de nulle part et même si elle m’a tout de suite amusée je n’avais pas franchement envie d’accepter. Cuisiner tout en étant retransmis en direct par son portable ce n’est pas quelque chose qui me motive beaucoup. Pourtant elle n’a pas eu à trop insister pour que j’accepte. Mais j’ai bien vu qu’elle en avait vraiment envie – pour je ne sais quelle raison – alors j’ai cédé. J’ai la désagréable impression de dire ça bien trop souvent. Je cède quand elle me demande n’importe quoi. Souvent simplement parce que je veux lui faire plaisir, alors pour ça je suis largement prêt à faire quelque chose qui ne m’emballe pas. Si c’est pour voir ce magnifique sourire sur son visage. « Mais oui je suis sûre. Tu verras ça va être marrant, sauf si tu fais cette tête pendant toute la vidéo. » C’est sûr que la voir galérer en cuisine c’est toujours marrant pour moi mais cette fois ça le sera pour les personnes qui viendront regarder ce live. Les sourcils légèrement froncés une moue apparaît son mon visage sans même que je ne m’en rende réellement compte. « Pourquoi ? Elle a quoi ma tête ? » Elle est pas ouf, je le sais mais ça ne change pas de d’habitude. Pourtant j’ai accepté de participer à cette première émission culinaire de ABC, l’expérience a été plutôt agréable sur certains points même si j’ai réellement détesté sentir toutes ces caméras et ces regards plantés sur moi. Ça me mettait vraiment mal-à-l’aise mais ce soir, il n’y a pas de grosses caméras. C’est juste Alex, son portable et moi. « Sauf qu'ils te connaissent, du moins certains parce que je vante assez tes mérites chéri. Et puis, tu as fais de la télé, l'interlude a ses fans aussi et j'ai peut-être été sur le compte du restaurant pour informer d'un live avec le chef Anderson ce soir, pour inviter tes fidèles clients. » Elle mentionne d’ailleurs mon fameux passage à la télé ce qui me fait presque instinctivement grimacer. Mais ce n’est pas la seule chose qui me fait réagir. Elle dit également avoir fait un passage sur l’instagram du restaurant pour informer les followers du live de ce soir qui va avoir lieu sur son compte à elle. « Quoi ? Comment t’as fait ça ? » Je ne réfléchis pas vraiment à la question et pourtant j’aurais dû parce que la réponse est assez évidente. J’ai un mot de passe sur mon portable, mais elle le connait. Et puis ce n’est pas comme si j’étais toujours collé à mon téléphone, il peut même m’arriver de sortir tout en le laissant à la maison et je le vis très bien. Contrairement à Alex qui est bien plus connectée que je ne l’ai jamais été. « Tu m'en veux pas d'avoir fait ça hein ? » Lui en vouloir pour ça serait un peu bête alors je secoue tout de suite la tête de droite à gauche. « Non, non… Enfin, t’as fait une story t’as pas posté directement sur le compte pour dire ça j’espère ? » Parce que dans le cas contraire ça me plairait un peu moins. Je veux que ce compte reste strictement professionnel et que tous les postes soient directement liés au restaurant. L’heure du commencement approche et c’est peut-être bête mais je commence presque à stresser un peu. Je me mets inutilement la pression comme je le fais tout le temps, elle va sûrement être blasé si elle se rend compte que je stresse alors j’essaie de le dissimuler à maximum que je le peux. J’étais un peu perdu dans mes pensées mais je reviens vite à la réalité en m’approchant d’elle pour l’embrasser doucement et avec tendresse. Je la sens un peu surprise par ce baiser et ses mots vont me le confirmer. « C'est en quel honneur ce baiser ? » J’hausse simplement les épaules. J’ai besoin d’une raison particulière pour l’embrasser comme ça ? Pourtant je le fais assez régulièrement, enfin il me semblait le faire souvent du moins. Je me trompe peut-être. « J’avais juste envie d’embrasser ma magnifique femme. » Une main sur son ventre, l’autre posée vers le bas de son dos c’est un immense sourire qui reste collé à mes lèvres en sentant quelques petits coups. Je lui dis à chaque fois, mais j’aime sentir mes filles bouger. Ça me permet d’entrer un peu en contact avec elles ou du moins d’avoir cette impression-là. Elle déplace ma main pour me permettre de suivre un peu leurs mouvements et moi je profite de ce moment en souriant les yeux fermés jusqu’à ce que je ne sente plus rien. J’entoure sa taille de mes bras tout en lui demandant comment s’est passé la journée pour elles. Alex, Lucy et Lena. Si elle a pu se reposer, si elles lui ont laissées un peu de répit. « Ça a été, j'ai un peu bougé aujourd'hui et elles sont relativement calmes quand je suis active, par contre j'ai essayé de me poser deux fois, et quand c'est pas l'une c'est l'autre. » Je rigole doucement bien que ça ne soit pas forcément très drôle, du moins pas pour elle. Mais au moins c’est un signe qu’elles vont bien si elles bougent, non ? Il faudrait que je pense à poser cette question à sa gynécologue le mois prochain pendant le rendez-vous. Peut-être qu’au final si elles bougent tant c’est mauvais signe ? Est-ce que tous les bébés bougent à ce point ? Je n’en sais absolument rien mais il faut que j’arrête de me poser toutes ces questions si je ne veux pas commencer à angoisser. « on dit pas un machin-truc chéri, fais un petit effort et souris ! » Alors que je me suis baissé le temps de glisser quelques mots aux filles je me relève vers elle tout en lui donnant un petit coup de poing amical sur l’épaule. « Mais je souris. » C’est surtout un sourire forcé que j’ai là, mais bon. Elle ne m’aide pas beaucoup, en plus. « Ça fait des semaines que je vante tes mérites, tu as la pression bébé, ne me donne pas tord devant tout le monde. » Je relève les yeux vers elle d’un air un peu inquiet par ses mots. Parce qu’elle a raison, et elle vient de me mettre encore plus la pression que je ne l’avais déjà. Je fixe son portable du coin de l’œil avant de lui répondre. « Non mais t’as raison... Imagine je me foire sur quelque chose devant tout le monde…la honte… » Elle savait qu’elle ne me rassurerait pas en disant ça et je suis presque à deux doigts de me ronger les ongles. Aussi parce que je sais que je vais être mal à l’aise comme je le suis à chaque fois qu’une caméra est sur moi. Déjà pour une photo je le suis alors imaginez pour une vidéo retranscrite en direct… « Tu es prêt ? Tu as juste à être toi-même, tu cuisines, tu expliques simplement comme si c'était moi et je m'occupe du reste. » J’acquiesce rapidement d’un signe de tête tout en me pinçant les lèvres. « Oui, ok. D’accord. C’est bon. Vas-y. » Je me recule, lui laissant toute la place dont elle va avoir besoin et aussi parce qu’il est hors de question que je me retrouve au premier plan dès le début. Je reste au fond et je la laisse commencer.
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« Pourquoi ? Elle a quoi ma tête ? » Sans répondre, je l’imite exagérant légèrement une grimace boudeuse qui est censée ressembler à la sienne. A la tête qu’il fait en remettant en cause mon idée. Comme si ça m’arrivait à moi d’avoir des idées merdiques. Bon ok, il a peut être un peu raison de se méfier mais cette fois je le sens bien. Ça va être marrant, j’en suis sûre. Et ça va être nouveau surtout. Une nouvelle expérience que l’on va vivre ensemble. Les gens qui me suivent sur insta sont essentiellement des gens qui m’écoutent à la radio ou qui ont pu lire certaines de mes articles écrits sur le sport. Mais aucun ne me connaît pour mon talent ou ma passion aiguë pour la cuisine. En même temps je suis ni douée, ni passionnée par ça mais en revanche je suis passionnée par quelqu’un qui est doué en cuisine. Caleb. Et lui il est réputé pour son talent de chef cuisinier. Son restaurant, sa participation à une émission de télé sur la cuisine et le compte pro de l’interlude le prouve. Caleb Anderson est le chef d’un restaurant et si vous taper sur Google son nom, c’est la première chose que vous trouverez. La cuisine. Alors faire ce live-insta c’est aussi un moyen de permettre à mes abonnés de voir un peu une autre facette de ma vie. De rencontrer l’homme qui partage ma vie et sa passion. Mais pour ne pas faire ça pour rien non plus et permettre une plus grande visibilité, j’ai aussi fais tourner l’info sur le compte pro de l’Interlude et ce sans l’accord de Caleb. Et quand je lui avoue ce que j’ai fais, je vois la surprise sur son visage et une grimace aussi. Merde j’ai fais une boulette. C’est du moins ce que je crois alors qu’il me demande comment j’ai fais ça. « Avec ton portable pendant que tu étais sous la douche. » J’ai hésité à ironiser en lui indiquant la marche à suivre en détail, de la prise de son portable, au message sur insta en passant par le déverrouillage mais je ne suis pas encore certaine de ne pas avoir outrepasser mes droits. Alors je reste sobre dans mes explications et je lui demande s’il ne m’en veut pas. Après tout je me rends compte que même si ça partait d’une bonne intention, je n’avais pas à aller sur son portable, et encore moins sur le compte professionnel du restaurant sans son accord. Mais je l’ai fais quand même et j’attends désormais de savoir si c’était une grosse ou une toute petite boulette. « Non, non… Enfin, t’as fait une story t’as pas posté directement sur le compte pour dire ça j’espère ? » Bon il m’en veut pas c’est déjà la première chose que je retiens ça aurait été bizarre le live s’il avait été fâché contre moi. Et dans ma boulette j’ai visiblement pas trop mal fait les choses puisque je n’ai rien posté directement sur le compte. « Non non, c’est qu'une story qui va vite disparaître ! » Dans quelques heures elle aura disparu, et mon passage sur le compte de l’interlude n’aura laissé aucune trace. Ou peut-être quelques abonnés en plus, c'est tout ce que j’espère. Il semble réfléchir, et alors que je le regarde, pendant quelques secondes j'ai l'impression qu'il semble perdu dans ses pensées. J'en profite pour vérifier encore le matériel avant de sentir qu'il s'approche de moi pour m'embrasser tendrement. J'aime ses petits gestes de tendresse, j'aime ça et je ne devrais pas être surprise puisqu'ils ne sont pas rares loin de là et pourtant je me demande encore pourquoi j'ai le droit à autant de gestes d'attentions de sa part. « J’avais juste envie d’embrasser ma magnifique femme. » C’est moi sa magnifique femme, enfin même si techniquement je ne suis pas sa femme, je suis à lui en tout cas. Je suis celle qui a le droit aux compliments, aux mots doux, aux gestes tendres. « Ta magnifique femme, tu sais comment me flatter toi. » Je le regarde en souriant, un vrai grand sourire avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. « J’espère que tu n’arrêtera jamais d’avoir envie de m’embrasser. » Parce que pour ma part, je sais que ses lèvres, ses baisers, sa présence je m’en lasserais jamais. Comme ces petits moments de tendresse entre nous, peut-être encore plus nombreux depuis que je suis enceinte et qu’il passe son temps la main sur mon ventre. Mais j’aime le sentir proche de moi, j’aime sa proximité entre nous, être dans ses bras, j’aime qu’il me serre contre lui. Je me sens toujours si bien à ses côtés, quelques soient les émotions que je peux ressentir, quand il est à mes côtés je me sens mieux, je me sens bien. Je le laisse entourer ma taille de ses bras tout en me serrant contre lui, alors que je lui donne un très bref aperçu de la journée que j’ai passé. Il rigole au passage quand je lui annonce que ses filles semblent se liguer contre moi pour m’empêcher de me reposer. C’est pas très drôle mais je préfère qu’elles m’empêchent de dormir la journée plutôt que la nuit, même si l’un n’empêche pas l’autre malheureusement. Je profite de ces quelques minutes avant le début de live blottie contre lui, avant qu'il ne me lâche pour parler aux filles et leur demander de me laisser un peu de répit pendant le 'live machin truc'. Une remarque de ma part et il me frappe doucement sur l'épaule et alors que je lui demande de sourire, il me sort son plus beau sourire forcé. Je rigole doucement et puisqu'il semble se moquer un peu de moi, je le taquine à mon tour en lui mettant un peu de pression. « Non mais t’as raison... Imagine je me foire sur quelque chose devant tout le monde…la honte… » Sans doute pas ma meilleure idée, encore, parce qu'il semble vraiment s'inquiéter maintenant, alors déjà qu'il était pas bien chaud pour ce live, je n'aide pas. Pas du tout même. « Si quelqu'un doit avoir peur de se taper l'air con c'est moi ! Tout va bien se passer, tu es doué chéri alors arrête de stresser, tu sais que le stress c'est pas bon pour les filles et si tu stress, je vais stresser aussi. Tu sais ce que tu vaux en cuisine, alors arrête de t'inquiéter pour rien. » Je passe mes mains derrière sa nuque avant de l'embrasser pour essayer de le distraire quelques secondes, pour essayer aussi de le détendre un peu. « Tu vas être parfait et je t'aime. » Quelques mots que je lui dis tout en le fixant alors que je reste à quelques centimètres de son visage. Tout va bien se passer, je le sais, j'en suis sûre. C'est une expérience amusante et je veux juste m'amuser un peu et j'espère qu'il va s'amuser aussi. Je me détache de lui, je prends mon téléphone, et une fois que j'ai eu son accord, je me lance. C'est le moment. J'allume le live et après quelques secondes d'attentes, c'est parti. « Bonjour à tous, comment allez-vous ? Mon accent Français est très mauvais, je vous autorise à vous moquer. Mais je me devais de faire honneur au Pays que l’on va mettre en avant aujourd’hui. La France. J’espère que vous allez bien et que vous êtes en forme ! Aujourd'hui c'est un concept un peu différent, on ne va pas parler de résultats, de sportifs, d’événements sportifs enfin on va pas parler de sport du tout et c’est assez rare pour moi. Non on va parler de cuisine mais si vous nous rejoignez sur le live vous devez déjà être au courant. Je vous remercie d’ailleurs de nous rejoindre, n’hésitez pas à poser des questions ou à réagir durant le live que ce soit au sujet de la cuisine ou d’autres choses je tenterais de répondre ou de laisser le chef répondre sur les questions cuisine ce sera sans doute bien mieux pour tout le monde. » Je fais une pause, j'ai l'habitude de beaucoup parler, c'est aussi un peu mon métier mais je laisse les gens arriver, je vois déjà des premiers messages, principalement des messages qui disent bonjour ou d'autres marques de politesse de la sorte. Et puis y'a ceux qui demande à voir le chef, parce que c'est un live cuisine quand même que je leur ai vendu et ça doit être pour ça qu'ils sont là. « En parlant du chef, je vais arrêter de m’accaparer tout l’écran et faire de la place pour vous présenter celui qui va vous accompagner pendant une heure et qui va vous faire découvrir un plat Français. » Je glisse un coup d’œil à Caleb pour m’assurer qu’il est prêt parce qu’il ne peut plus reculer maintenant. C’est le moment, quelques abonnés sont déjà là et d’autres continuent d’arriver. Ça va être à lui de jouer, moi j’amuse la galerie mais c’est lui le pro. Je me décale un peu, éloignant aussi le téléphone pour agrandir le champ de vision de la caméra et laisser apparaître Caleb. Je le regarde quelques secondes, délaissant l’objectif du téléphone qui continu de filmer en direct et après quelques instants à m’assurer qu’il est vraiment prêt à faire ça avec moi, je redonne toute mon attention au live et aux gens déjà présents en présentant mon homme, en leur présentant le Chef Anderson. « Voici le talentueux, passionné Chef Anderson, chef de l’Interlude restaurant gastronomique Français mais on va l’appeler Caleb aujourd’hui parce qu’il est pas au restaurant. Je vais le laisser parler un peu, pour vous présenter la recette, les ingrédients et vous faire partager sa passion pour la gastronomie Française. » Et alors que je laisse Caleb se lancer dans la présentation de la recette qu'il a choisit pour ce live, lui laissant tout l'écran filmant au passage les ingrédients, je regarde les commentaires que laissent certains des gens qui sont avec nous pour le live. Je souris en lisant certains, mais j'en retiens quelques uns auxquels on va pouvoir répondre que ce soit Caleb ou moi. Une fois la présentation de la recette faite, j'installe le téléphone pour ne plus avoir à le tenir, de sorte qu'il filme correctement Caleb en train de cuisiner. Et je reprends une question qui a été posée par un habitué de mes live sport. « Y'a quelqu'un qui demande si je cuisine souvent ? Et si je suis bonne cuisinière ? Je pourrais répondre et enjoliver la réalité mais y’a Caleb qui peut témoigner alors je suis obligée de dire la vérité. Je suis une vraie calamité en cuisine et pour notre santé à tous, je cuisine vraiment pas souvent. Ça va je suis assez honnête Caleb ? » J'essaye de l'intégrer à la discussion, j'essaye de faire en sorte qu'il comprenne que c'est pas du travail, qu'on est juste là pour passer un bon moment lui, moi et les gens qui vont et viennent sur le live. Il commence la préparation et je continue à jeter des coups d’œils réguliers aux questions qui peuvent être poser. « Caleb y’a un commentaire et une question pour toi. » Je lui lis le commentaire, en espérant que ça lui fasse plaisir et que ça l'aide à comprendre que tout va bien se passer. « Mais oui je savais que je l’avais déjà vu ! je le reconnais enfin, mais je crois qu'il avait plus de barbes à l'époque ! c’est le chef invité du premier épisode de la série sur les deux femmes qui sauvent des restaurants !!! Je l’avais beaucoup aimé, il semblait vraiment investi pour aider à sauver ce restaurateur. Est-ce qu’il va refaire une émission ? J’aimerai beaucoup le revoir. » Je regarde Caleb qui est déjà concentré dans ce qu'il fait. « Alors tu vas refaire une émission ? » J'avoue être moi aussi un peu curieuse, il m'en a pas parlé et je pense connaître la réponse, mais peut-être qu'il a pas encore décidé et que finalement il a envie de continuer à faire de la télé.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Je me demande comment cette idée lui ait arrivée à l’esprit, des années après notre rencontre elle reste toujours surprenante. Mais c’est aussi ça qui me plait chez elle, je ne peux pas le nier. Son petit grain de folie qui m’a quelque fois, poussé à faire des choses que je n’aurais normalement jamais fait. Elle veut faire un live instagram sur son compte, que j’apprenne à ses abonnés une recette simple, française de préférence pour rester dans le thème de l’Interlude et quand elle m’avoue s’être connectée sur mon compte pour prévenir les personnes qui suivent l’actualité du restaurant de ce live, je comprends mieux pourquoi elle a insisté pour que le plat soit français. Les réseaux sociaux, les nouvelles technologies qu’on se le dise, ce n’est vraiment pas mon truc et ça ne l’a jamais été. Alors encore une fois, si j’ai accepté ce n’est pas réellement parce que j’en avais envie mais simplement pour lui faire plaisir. C’est tout. « Ta magnifique femme, tu sais comment me flatter toi. J’espère que tu n’arrêtera jamais d’avoir envie de m’embrasser. » Et pourtant, je ne dis même pas réellement ça pour la flatter mais simplement parce que je le pense. Elle est belle, Alex. Magnifique même. Tout le temps. Le matin au réveil alors qu’elle est encore au lit, elle est belle. Quand elle ressort de la douche les cheveux tout mouillés pas encore coiffée, elle est belle. En survêtement, pas maquillée, elle est belle. Même quand elle porte un maillot de foot je la trouve belle. Quand elle porte une belle robe, quand elle se met du rouge à lèvres, elle est magnifique. Bref, elle est belle. Très belle. Et encore le mot est faible et je sais que j’ai beaucoup de chance de l’avoir à mes côtés parce que beaucoup d’hommes aimeraient certainement être à ma place. Mes yeux perdus dans les siens pendant quelques secondes, je lui souris doucement. « Impossible. J’aime beaucoup trop tes lèvres pour ça. » Au-delà des sentiments forts que je ressens pour elle, il y a également cette alchimie entre nous. Cette connexion. Cette attirance tellement forte. Ces moments de tendresse encore plus nombreux depuis qu’elle est enceinte. Après quelques minutes d’accolade je me baisse au niveau de son ventre pour dire quelques mots à nos filles, ce qui semble l’amuser puisqu’elle trouve judicieux de me mettre encore plus la pression que je ne l’aie déjà. « Si quelqu'un doit avoir peur de se taper l'air con c'est moi ! Tout va bien se passer, tu es doué chéri alors arrête de stresser, tu sais que le stress c'est pas bon pour les filles et si tu stress, je vais stresser aussi. Tu sais ce que tu vaux en cuisine, alors arrête de t'inquiéter pour rien. » Elle m’embrasse et après ce baiser je la regarde toujours dans les yeux. « Tu vas être parfait et je t'aime. » Parfait je ne sais pas. Enfin si, je le sais. Non, je ne vais pas être parfait parce que personne ne l’est et encore moins moi. « Je t’aime aussi, mon amour. » C’est juste après ces mots qu’elle se détache de moi et je sais très bien ce que ça signifie : c’est l’heure et quand je la vois finaliser l’installation je sais qu’elle ne va pas tarder à lancer le live. Sans trop y réfléchir et de manière assez instinctive je m’éloigne un peu, la laissant sans trop de mal faire les présentations et le commencement de ce live. Et c’est ce qu’elle fait. « Bonjour à tous, comment allez-vous ? Mon accent Français est très mauvais, je vous autorise à vous moquer. Mais je me devais de faire honneur au Pays que l’on va mettre en avant aujourd’hui. La France. » Lorsqu’elle prononce les premiers mots en français je ne peux pas m’empêcher de rire parce qu’effectivement, son accent est catastrophique. Mais c’est mignon. Je la laisse tout présenter, je ne dis rien, je l’écoute, je reste en retrait. « En parlant du chef, je vais arrêter de m’accaparer tout l’écran et faire de la place pour vous présenter celui qui va vous accompagner pendant une heure et qui va vous faire découvrir un plat Français. » Elle se retourne vers moi certainement attendant mon signal pour lui dire que je suis moi aussi prêt. C’est donc ce que je fais en faisant un léger signe de tête. Elle se décale et je m’avance un peu me plaçant juste à ses côtés alors qu’elle me présente en tant que talentueux et passionné. Passionné oui je le suis, mais talentueux je pense qu’elle en fait un peu trop en affirmant ça. Une fois qu’elle semble avoir fini de parler je souris doucement et je prends enfin la parole. « Bonjour. » En un mot on se rend tout de suite compte que mon accent français est bien meilleur que le sien. Mais pour sa défense, j’ai quand même vécu huit mois en France et cinq ans avec une française alors forcément, ça aide. « Alex a déjà tout dit. Je suis chef cuisinier à l’Interlude et Alex a eu la merveilleuse idée de vous faire découvrir une recette française qu’elle aime que je lui fasse. » Merveilleuse idée, oui enfin je suis surtout extrêmement ironique. Même si en soi, je pense que l’expérience peut être assez amusante. « J’ai eu l’idée de faire des crêpes sarrasins, on peut aussi appeler ça galettes bretonnes. C’est assez simple à faire donc si vous voulez essayer en même temps vous ne devriez pas avoir trop de mal à suivre. » Sauf s’ils sont aussi nuls qu’Alex derrière des fourneaux d’une cuisine mais ça, je ne le dis pas. Je commence à présenter chaque ingrédient en les montrant à la caméra doucement. « Alors il vous faudra… de la farine de blé noir, des œufs, du lait, de l’eau, du beurre, de l’huile, du sel et de poivre. Ça c’est pour faire la pâte. Et après en soi, vous mettez un peu ce que vous voulez dedans mais si vous voulez d’abord essayer la traditionnelle il vous faudra du jambon blanc, des œufs et du gruyère râpé. » C’est seulement maintenant que je me rends compte que le gruyère est un fromage français qu’on ne trouve même pas vraiment ici. Moi je m’en commande chez le fournisseur de l’Interlude. Alex écoute mais effectivement, elle anime aussi. Je la vois les yeux fixés sur son écran de portable, certainement en train de lire des commentaires. « Y'a quelqu'un qui demande si je cuisine souvent ? Et si je suis bonne cuisinière ? Je pourrais répondre et enjoliver la réalité mais y’a Caleb qui peut témoigner alors je suis obligée de dire la vérité. Je suis une vraie calamité en cuisine et pour notre santé à tous, je cuisine vraiment pas souvent. Ça va je suis assez honnête Caleb ? » Je l’écoute et forcément, je ris en écoutant la réponse qu’elle apporte à cette question. Je pense qu’elle risque même d’être assez étonnée de la réponse que je vais donner parce que je trouve qu’elle s’est plutôt améliorée depuis ces dernières années. C’est donc en la regardant que je lui réponds. « Quand on s’est rencontrés il y a dix ans elle ne savait même pas cuire convenablement un steak. Elle s’est un peu améliorée, mais ça ne veut pas dire qu’elle est douée. Vous allez pouvoir le voir par vous-même de toute façon. » Je souris un peu et je lui fais un petit clin d’œil d’un air amusé. Bon ça ne veut pas non plus dire que je vais la laisser faire à manger à Lucy et Lena tous les jours, même si je me rends bien évidemment compte que je n’aurais pas le choix à certains moments. Après à peine quelques secondes de blanc Alex m’annonce qu’une question m’est adressée à ma plus grande surprise. C’est quelqu’un qui m’aurait apparemment reconnu grâce à l’émission dans laquelle j’ai accepté de participer et qui me demande si je compte faire de nouveaux passages à la télévision. « Alors tu vas refaire une émission ? » Les yeux plissés, je me pince les lèvres un instant et il ne me faut pas très longtemps pour que je reprenne la parole. « Non. Enfin je ne pense pas. C’est pas vraiment mon truc. Je suis un mec assez en retrait et je préfère en général passer inaperçu, et en passant à la télé c’est pas vraiment possible. » Je réponds tout en lâchant un léger rire. « Et même pour ce live, je l’ai accepté juste parce qu’Alex me l’a demandé. » Ma réponse ne doit certainement pas l’étonner d’ailleurs. Participer à cette émission a été une très bonne expérience et pas désagréable sur tous les points, j’ai appris des choses, rencontrer des personnes, mais je suis bien mieux derrière ma cuisine sans aucune caméra braquée sur moi. « On commence ? » C’est en passant une main dans mes cheveux que je lui pose cette question tout en reportant un peu mon attention sur elle. Parce qu’en soit, c’est elle qui dirige ce soir. Ce qui est assez rare quand on me connait.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Je n'ai jamais réellement douté de mon physique, enfin avant la grossesse. Parce que s'il y a bien une chose chez moi dont je ne doute pas, c'est bien ça. Et c'est pas au côté de Caleb que je vais commencer à pouvoir douter. Il me couvre de compliments, sans arrêt et je dois bien avouer que j'apprécie ça, vraiment beaucoup. Je sais qu'il aime mon corps, et l'entendre me le dire me plaît toujours. Il est pas avare de compliments lui, et si parfois -souvent- je me dis que je ne mérite pas cet homme, je l'aime tellement pour tout ce qu'il m'apporte au quotidien. Dans ses yeux je me sens belle, désirable mais aussi appréciée pour ce que je suis et à défaut de m'apprécier vraiment en tant que personne, j'essaye de faire en sorte qu'il me regarde toujours avec ce même regard. Et qu'il ait toujours envie d'être avec moi aussi. Pour le moment il m'annonce qu'il aime trop mes lèvres pour ne plus avoir envie de m'embrasser, et forcément je lui souris. Un grand sourire, comme j'en ai qu'avec lui finalement. Ce genre de sourire qui lui prouve juste que je suis vraiment heureuse avec lui, heureuse et bien grâce à lui. Je l'embrasse, un bref baiser juste parce que moi aussi j'aime beaucoup trop ses lèvres et je le laisse me serrer contre lui quelques instants. Ses bras autour de moi, mon dos contre son torse, ce sont pour des moments comme celui là que je me suis battue contre mon addiction, pour avoir des moments avec lui que j'ai accepté la cure, la thérapie, la grossesse aussi. Pour des moments comme ça, que je veux aller bien tout simplement. Il s'adresse aux filles, rappelant la raison pour laquelle nous sommes dans sa cuisine, le live-insta. Et je crois bien qu'il stress, qu'il doute et il a vraiment peur de se taper l'air con. Lui, le chef étoilé, qui a peur de se taper l'air con en cuisinant une recette simple ? Il m'amuse un peu autant qu'il me dépite parce qu'il passe son temps à se rabaisser ou à se stresser et même dans le domaine de la cuisine, il doute c'est dingue. Je tente de le rassurer, un peu. Je ne suis pas forcément la plus douée pour ça mais je sais qu'il va s'en sortir comme un chef et j'aimerais qu'il arrête de se mettre la pression et qu'il assume le fait qu'il est doué. Mais c'est presque impossible de l'entendre dire quelque chose de positif sur lui même. Mais je n'insiste pas, je caresse doucement sa barbe alors qu'il me dit qu'il m'aime et après ce moment à nous, c'est le moment de faire face aux reste du monde. Du moins aux abonnés insta qui se joindront à nous pour ce moment un peu différent. Je lance le live et je me lance aussi, faisant ce que je sais faire de mieux : parler. Je parle beaucoup, accaparant l'écran le temps d’accueillir les premières personnes et de présenter le live d'aujourd'hui, et après avoir parlé pendant déjà bien trop longtemps, je laisse de la place à Caleb, le faisant apparaître sur l'écran et il se lance à son tour. Il parle et ça me rassure un peu de le voir vraiment s'investir dans ce live, il se moque de mon idée, mais je le laisse faire soulagée de voir qu'il arrive même à se montrer ironique devant la caméra. « Je sais, mes idées sont toujours merveilleuses. » J'ironise aussi en réagissant à ses mots, mais c'est important de ne pas trop se prendre au sérieux et de détendre l’atmosphère pour passer un bon moment. Il se présente, annonce son idée de recette et moi je regarde les commentaires que laissent les premières personnes. Ce n'est pas mon premier live, et c'est assez habituel pour moi d'échanger avec eux, bon normalement c'est sur un domaine que je maîtrise mais là je laisse le côté cuisine à Caleb. Je le laisse présenter les ingrédients, tout en gardant un œil sur les commentaires toujours et puisqu'il a terminé de présenter les ingrédients, j'en profite pour répondre à une première question et je souris quand j'entends Caleb se prendre au jeu et apporter un complément à ma réponse. Je souris quand il évoque notre rencontre, déjà dix ans oui. Et, donc d'après lui je me suis améliorée ? En même temps je partais de tellement bas, même si clairement je reste une vraie calamité en cuisine. Encore mon incompétence, ma maladresse et ma capacité à tout faire cramer, il n'y a jamais rien qui se passe normalement en cuisine avec moi, mais au moins désormais je sais faire cuire des pâtes correctement ! Et comme il le dit en se moquant un peu de moi, les gens vont sans doute pouvoir le constater par eux même si je me décide à toucher à quelque chose aujourd'hui. Quoique je pourrais tenter de lui donner tord pour une fois. Je continue de lire les quelques commentaires, et j'en retiens un pour Caleb. C'est une question que lui pose visiblement un fan de l'émission d'ABC et que je me charge de relayer, intéressée moi aussi par sa réponse finalement. Je ne suis pas étonnée par ce que j'entends, Caleb qui refuse d'être sous les projecteurs, qui refuse de faire la une c'est pas étonnant, ce qui l'était en revanche c'est qu'il accepte une première fois de faire cette émission. « C'est dommage j'aimais bien te regarder à la télé moi. » Je le regarde en souriant avant de me tourner à nouveau vers la caméra de mon téléphone. « Je confirme, il ne voulait pas vraiment, mais pour me faire plaisir il a accepté. » Pour le reste les détails de la négociations et du contrat resteront dans le domaine du privé, mais la chose à retenir c'est que j'ai beaucoup de chance d'avoir un homme qui veut me faire plaisir tout le temps et qui accepte de se plier en quatre pour moi. « On commence ? » La question de Caleb me rappelle que l'on a quand même quelque chose à faire, une recette à préparer. « Oui oui chef, je t'écoute! » Je lui laisse la place devant la caméra pour qu'il puisse commencer la recette et je me tiens à ses côtés jetant toujours un regard vers les commentaires. Je rigole en lisant un commentaire, que je montre du doigt à Caleb pour lui faire partager le sujet de mon fou-rire. « Je viens d'arriver, et je bug sur le chef là c’est le même mec que sur les photos insta d’Alex non ?? C’est son mec ? » « Désolée, je rigole à cause d'une question que je viens de lire. Mais oui oui c'est le même homme que sur mes photos. Le chef là comme tu dis c’est bien mon mec. » Et accessoirement le père de mes filles à venir, mais je m'attarde pas sur cette question plus longtemps. Notre relation je ne l'ai jamais caché sur mon insta, alors je ne vais pas le cacher ici alors qu'on est dans en direct de notre cuisine, mais ce n'est pas le sujet. Je me tourne vers Caleb qui a commencé la préparation de la pâte à crêpes aux sarrasins. Je l'ai déjà vu plusieurs fois préparer cette recette donc je sais à peu près ce qu'il va faire. Je prends un œuf que je casse dans la préparation en en mettant un peu partout à côté. « Oups. » Première boulette mais rien de bien grave en soit, lui il s'occupe du deuxième pendant que j'essuie mes conneries. Je suis tellement plus efficace en me concentrant sur les commentaires et alors qu'il mélange la préparation je profite de ce moment pour échanger avec les gens, en lisant quelques commentaires. « Caleb, y'a quelqu'un qui demande. Pourquoi la gastronomie Française ? Qu'est-ce qui te plait particulièrement ? » J'essaye de faire vivre le live, tout en laissant la place à Caleb pour expliquer la recette et répondre aux questions. « Nymeria je suis bien d'accord avec vous, je me permets de partager votre commentaire avec Caleb. » Et en lisant le commentaire de cette Nymeria, je jette des regards amusés à Caleb. « J’adore les live cuisine ! J’ai toujours trouvé les hommes qui cuisinent très sexy et le chef Anderson ne déroge pas à la règle. Plaisant à regarder cuisiner le monsieur. » Je sais qu'il va être gêné mais ça m'amuse justement, je fais un petit sourire en coin à Caleb, lui qui a du mal à accepter l'idée qu'il puisse plaire physiquement, je me dis que c'est bien finalement qu'il puisse entendre ça venant d'autres que moi, peut-être qu'il finira par le croire.
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Elle est à l’aise devant la caméra, elle parle avec une telle facilité que ça en est presque déconcertant. Et puis il y a moi à côté, qui ne sais pas trop comment me comporter et je suis persuadé que ça se voit. J’essaie tout de même de m’investir en répondant aux questions qu’Alex me pose. Elle est souriante, on voit qu’elle aime ce qu’elle fait, elle aime être en contact avec ses abandonnés et c’est honnêtement quelque chose que je ne comprends pas. Elle ne connait pas ces gens, elle ne sait pas qui ils sont, elle ne les a jamais rencontrés mais pourtant leur parler via son téléphone portable et grâce à ces live instagram, elle aime ça. Tant mieux pour elle. Et pour eux aussi dans un sens. À chaque fois qu’elle parle je la regarde avec certainement un petit sourire sur les lèvres. « C'est dommage j'aimais bien te regarder à la télé moi. » Comme là à cet instant précis. Je n’arrive pas à décrocher mon regard du sien, surtout qu’elle aussi, elle me regarde en souriant et je fais de même. Je souris en la regardant, mes yeux glissent brièvement sur ses lèvres sauf qu’elle finit assez rapidement par reporter son attention vers la caméra de son téléphone. Je me concentre sur ce qu’elle dit et elle leur confirme ma réticence à faire ce live mais au final j’ai accepté et les méthodes qu’elle a usées pour m’en convaincre restent entre nous – et il vaut mieux que tout ça reste privé. – Elle parle, beaucoup, moi je l’écoute sans jamais vraiment répondre. Je lui propose de commencer, elle accepte mais au final elle parle tellement que j’attends encore un peu. Et surtout, je l’entends rire. Les sourcils légèrement froncés je relève les yeux vers le portable pour lire le commentaire qu’elle semble me montrer et il s’agit simplement de quelqu’un qui semble me reconnaître des nombreuses photos instagram qu’Alex a pu poster. Je laisse s’échapper un léger rire. « Désolée, je rigole à cause d'une question que je viens de lire. Mais oui oui c'est le même homme que sur mes photos. Le chef là comme tu dis c’est bien mon mec. » Me dire qu’on pourrait me reconnaître via les photos de nous qu’Alex a posté sur son compte c’est assez étrange finalement. Mais je vois son sourire quand elle dit ça et automatiquement ça me fait sourire aussi. L’entendre me qualifier devant autant de personnes comme étant son mec est bien plus plaisant que je ne le pensais. J’ai envie de l’embrasser. Vraiment. J’en ai envie. Sauf que je ne le fais pas. Parce que je sais que des personnes nous regardent en direct de chez eux et je ne suis pas quelqu’un de démonstratif en public bien au contraire. Je lui tiens volontiers la main dans les magasins ou quand on se promène tous les deux, il peut m’arriver de l’embrasser rapidement mais c’est tout. Sentir les regards des gens m’a toujours beaucoup dérangé. En tout cas tout ça, ça ne la dérange pas, Alex. Au final c’est elle qui commence en cassant un œuf. C’est un geste simple. Très simple normalement et elle réussit à en mettre partout. Ce qui me fait bien évidemment rire, même si très vite je secoue doucement la tête de droite à gauche d’un air désespéré. « Tu sais même pas casser un œuf correctement. Je commence vraiment à me demander ce que je fais avec toi. » Je lui lance un regard amusé tout en me pinçant les lèvres, oubliant presque pendant quelques secondes ce live, mais je me reprends très vite. Je m’occupe du deuxième œuf et je nettoie derrière elle les dégâts qu’elle a laissé avec cet œuf. Je pense que de toute façon, il est bien plus sage que moi je m’occupe de la cuisine et elle de la partie commentaire et ou animation de ce live. On a tous les deux nos domaines et si moi je suis bien plus doué pour la cuisine et elle, elle l’est tout autant pour animer ce live. « Caleb, y'a quelqu'un qui demande. Pourquoi la gastronomie Française ? Qu'est-ce qui te plait particulièrement ? » Tout en fouettant les œufs, je relève la tête vers le portable en fixant l’objectif pendant quelques secondes. C’est une bonne question et pourtant donner une réponse ne me semble pas si évident que ça. « C’est une cuisine très raffinée et bien plus savoureuse que la plupart des choses qu’on peut habituellement manger ici. Même avant de commencer mes études je commençais déjà à m’y intéresser et il y a sept ans je suis partie suivre un stage de cuisine professionnelle à Paris pendant huit mois et je pense que c’est à ce moment-là que j’ai vraiment réalisé que c’était de la gastronomie française que j’avais envie de cuisiner. » Dit comme ça, ça ne vend pas du rêve mais l’expliquer n’est vraiment pas facile. J’ajoute à la préparation le lait ainsi qu’un peu d’eau alors que j’entends Alex parler, et puis je sens son regard se poser sur moi alors je reporte un peu mon attention sur elle. Elle me regarde avec un petit sourire en coin, je ne comprends pas jusqu’à ce que je comprenne qu’elle est en train de me montrer un commentaire que je lis. Quelqu’un qui me complimente mais pas réellement sur mon travail mais sur mon apparence. Et forcément, lire ça me gêne beaucoup et je ne sais pas vraiment comment réagir. Alors je ne réagis pas. Pas verbalement du moins mais Alex me connait et elle saura détecter tous les signaux montrant ma gêne. Je passe une main dans mes cheveux avant de me racler la gorge et j’avance la préparation de la pâte vers Alex. « Tiens, mélange. » Ça pourrait sonner comme un ordre alors qu’au final ça en est pas vraiment un. Mais j’ai pris l’habitude au travail, c’est moi le chef de cuisine alors des ordres, je suis obligé d’en donner. Je ne reviens pas du tout sur le commentaire et je laisse Alex terminer de mélange énergiquement la pâte et pendant ce genre j’en profite pour sortir une crêpière, j’y mets un filet d’huile et je laisse la poêle chauffer pour commencer à faire cuire les crêpes.
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Je parle, j'essaye de rendre le live dynamique et de détendre un peu Caleb qui ne semble pas vraiment à l'aise. Il n'était pas partant pour ça, alors j'essaye de faire en sorte que ça ne soit pas trop compliqué pour lui en occupant l'espace et en essayant de le faire participer, notamment par le biais de questions. J'apprends ainsi qu'il ne compte pas participer de nouveau à cette émission sur ABC, et ça ne m'étonne pas finalement, vu comme j'ai du le convaincre pour participer à ce live. Mais il est là avec moi, il a accepté et même si je concentre mon attention sur la caméra, je sens son regard sur moi. Je le regarde du coin de l’œil amusée de sentir qu'il continue de me regarder avec un sourire aux lèvres. Mais je ne dis rien, je reste concentrée sur ma tâche, si ce live-insta est une expérience nouvelle pour lui, moi je connais ça et je prends plaisir à le faire surtout que les gens semblent vouloir participer avec des questions et des remarques. Je rigole un peu en répondant à un commentaire, et lui aussi, il lâche un léger rire et ça c'est plutôt bon signe. Il semble se prendre un peu au jeu ou au moins s'investir. Et je m'investis à mon tour dans la partie cuisine, mais c'est pas une très grande réussite. Entre ma maladresse légendaire et le fait que je ne sois pas totalement concentrée dans ce que je fais, c'est sans surprise finalement que je réussi à rater un geste pourtant si simple comme celui de casser un œuf dans un plat. Il rit de ma maladresse et se moque même de moi devant la caméra, enfin une preuve qu'il commence à être à l'aise ? « Tu sais même pas casser un œuf correctement. Je commence vraiment à me demander ce que je fais avec toi. » Je lève les yeux vers lui, amusée par sa remarque et je le suis peut-être encore plus quand je vois la façon avec laquelle il me regarde. J'essaye de ne pas faire abstraction de la caméra, alors que j'aurais bien quelques petites choses à lui répliquer mais ça n'intéresse certainement pas les gens qui sont devant le live. Et c'est dur de ne pas répliquer à sa remarque, c'est même assez dur de détourner mon regard vers la caméra finalement. J'aime la façon dont il me regarde depuis quelques minutes, même s'il ne devrait pas se concentrer sur moi mais plutôt sur la caméra. Mais je le fais pour nous. Je fais vivre le live comme je le peux en me concentrant sur ce qui intéresse les gens. Et ce qui les intéresse c'est la recette, c'est la cuisine, c'est un live-cuisine après tout, alors j'essaye de regarder les questions qui concernent le côté cuisine. Plusieurs Australiens se questionnent sur la gastronomie française, alors je questionne Caleb à ce sujet. Et c'est presque malgré moi que j'ai un léger rictus quand il évoque son stage à Paris, je suis pas sûre d'aimer la France autant que lui, mais j'aime sa cuisine, j'aime ses plats et il a raison c'est une cuisine raffinée. « Si vous êtes curieux de découvrir la cuisine française, vous devez absolument aller manger à l'Interlude, c'est le meilleur endroit pour ça. » Je sais qu'on pourrait facilement remettre en doute mon objectivité sur le sujet, mais je ne suis pas là pour être objective, et puis à mes yeux, c'est véritablement le meilleur endroit pour manger des plats français, pour manger tout court d'ailleurs. Il continue la préparation de la pâte sans moi, c'est peut-être mieux finalement et de mon côté je fais défiler les commentaires, souriant devant certains dont un que je ne peux garder pour moi et que je partage à Caleb tout en sachant très bien qu'il sera sûrement un peu gêné. Et j'ai raison, le commentaire le met clairement mal à l'aise, lui qui ne l'est déjà pas vraiment, recevoir des compliments ainsi, je vois bien à son attitude qu'il ne sait pas comment le gérer et il faut bien avouer que je le trouve touchant à ce moment. Je le regarde quelques secondes alors qu'il se passe une main dans les cheveux et je souris, parce qu'il est plaisant à regarder quoiqu'il en dise, même si ça le gêne, je suis plutôt bien d'accord avec ce commentaire, même si en réfléchissant deux minutes, je ne suis pas sûre d'aimer enfaîte l'idée qu'une autre le trouve sexy. « Tiens, mélange. » Je concentre mon attention sur le plat qu'il me tend, délaissant quelques minutes le live, enfin les questions puisque je commence à mélanger énergiquement la pâte, en essayant de ne pas en mettre partout, et surtout de ne pas faire tomber toute la préparation. C'est clairement quelque chose qui pourrait m'arriver. Mais j'ai déjà rien fais, je vais éviter de tout gâcher quand même et quand je considère que c'est assez mélangé, je prends mon téléphone et je filme la préparation pour montrer l'aspect que ça doit avoir quand c'est bien fait (ou presque!). Et je profite que l'attention soit sur la préparation pour me tourner vers Caleb qui a terminé d'installer tout son matériel pour la suite, et je lui glisse quelques mots à l'oreille. « Doucement sur les ordres, quand tu es autoritaire, tu m'excites et tu sais comme mes hormones me rendent sensible à ton charme. » Je dépose un baiser très rapide sur ses lèvres, je fais glisser ma main libre jusqu'à ses fesses que je frappe doucement tout en le regardant avec un grand sourire sur les lèvres. Puis je repose le téléphone et je concentre de nouveau mon regard vers la caméra, amusée de ce que je viens de faire parce que je sais qu'il risque d'être un peu mal à l'aise. Je lis les quelques commentaires que j'ai raté durant ce petit laps de temps entre le mélange de la pâte et ce petit baiser volé. Il y en a plusieurs qui parle de la recette, de comment éviter que ce soit trop liquide, trop épais, comment éviter les grumeaux, enfin tout des trucs auxquels je ne peux pas répondre alors je laisse à Caleb le soin d'expliquer cette partie. Et à côté, il y a d'autres commentaires sur Caleb, sur lui plus que sur sa cuisine. « Alex tu en as de la chance ! Un mec qui sait cuisiner c’est vraiment le pied. » Et je les lis avec peut-être une attention particulière, parce que c'est de mon mec dont les gens parlent et certains commentaires, je les partage avec le principal concerné pour lui montrer aussi que même s'il était réticent à faire ce live, les gens peuvent être intéressants sur les RS aussi parfois. « Caleb, on me dit que j'ai de la chance, parce qu'un mec qui sait cuisiner, visiblement c'est vraiment le pied, tu en penses quoi ? » Si elle savait cette fille comme vivre avec Caleb c'est vraiment le pied – et comme je prends grave mon pied- et pas parce qu'il sait cuisiner. Enfin pas que ! Mais c'est encore une remarque que je garde pour moi, ce serait bien trop déplacé de la partager avec le reste du monde. « Mais oui j'ai de la chance. Beaucoup de chance. » Je regarde Caleb tout en prononçant ces quelques mots. J'ai de la chance je le sais, j'ai de la chance parce qu'il est à mes côtés et qu'il ferait n'importe quoi pour me faire plaisir comme ce live finalement. Il commence à faire cuire les crêpes, et d'autres questions reviennent, auxquelles je réponds comme je le peux, parfois de moi même, parfois en questionnant Caleb, et tout en le regardant s'occuper de la cuisson des crêpes, je continue de faire défiler les commentaires. « Y’a que moi qui trouve le chef vraiment canon ?!?! Il donne des cours de cuisine ? » Encore une qui trouve mon mec canon et qui le dit enfin l'écrit, et je crois que je ne sais plus vraiment comment réagir face aux compliments sur le physique de Caleb. Mais la question me semble légitime à répondre. « Chéri, on me demande si tu donne des cours de cuisine, ou si tu prévois d'en donner un jour. » C'est la première fois que j'utilise un surnom en m'adressant à lui durant ce live, ça me surprends moi même mais je crois qu'à force de les entendre complimenter mon mec, j'ai besoin de rappeler quand même que je suis là et que c'est le mien. Et je remonte encore les commentaires, à la recherche d'une question importante que j'aurais pu rater, mais je tombe sur un commentaire qui me fait sourire vraiment beaucoup. « Je veux trouver quelqu'un qui me regardera comme le chef regarde Alex. » Je ne peux m'empêcher de montrer ce commentaire à Caleb, parce que je dois avouer que ça me touche un peu, beaucoup. Mais elle a raison, tout le monde devrait avoir dans sa vie quelqu'un qui le regarde comme Caleb me regarde, avec ce regard débordant d'amour, de désir, de tendresse en fonction du moment. Avec ce sourire qui me fait craquer. Elle a raison et je sais que c'est rare d'avoir la chance de trouver cette personne et moi je l'ai trouvé. Et il est là dans notre cuisine, à cuisiner pour un live-insta auquel je l'ai un peu forcé à participer mais il est là et je le regarde cuisiner sourire aux lèvres et je passe un très bon moment avec lui. Je ne suis visiblement pas la seule puisque plusieurs questions reviennent que je m'empresse de poser à Caleb tout en déplaçant la caméra sur lui seul, m'écartant du champ. « Y'a beaucoup de personnes qui demande, s'il y aura d'autres vidéos de la sorte ? » Je ne peux pas répondre à sa place, je l'ai forcé une fois, je ne veux pas le forcer une deuxième fois, alors c'est à lui de décider ce qu'il va répondre aux gens.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
J’ai eu le malheur de lui faire un compliment, je lui ai dit devant tout le monde qu’elle s’était améliorée en cuisine depuis notre rencontre et il a fallu qu’elle rate la seule chose que je lui demande de faire : casser un œuf. « Si vous êtes curieux de découvrir la cuisine française, vous devez absolument aller manger à l'Interlude, c'est le meilleur endroit pour ça. » Je souris sincèrement en l’entendant faire la promotion de mon restaurant auprès des personnes qui regardent ce live. Elle n’est pas très objective mais la voir faire la pub pour l’Interlude me plaît et m’amuse. Alors qu’elle parle et qu’elle anime à la perfection le live, j’ai beaucoup de mal à porter mon attention sur ce que je fais, je préfère la regarder elle et je pense que sans même m’en rendre compte je la bouffe littéralement du regard. J’ai un petit sourire qui s’étire sur mes lèvres alors que je la regarde toujours pendant un moment mais je finis enfin par me concentrer sur la recette pour terminer la pâte. Une fois la préparation terminée, je commence moi-même à mélanger mais je demande à Alex de terminer à ma place pour me laisser préparer le matériel pour la suite. Elle mélange, je la laisse faire et quand j’ai terminé de tout préparer je me place à côté d’elle, la regardant ave un petit sourire fouetter avec de l’énergie la préparation. Elle montre même à tout le monde à quoi doit ressembler la pâte une fois terminée. Elle en profite pour me murmurer quelques mots à l’oreille. « Doucement sur les ordres, quand tu es autoritaire, tu m'excites et tu sais comme mes hormones me rendent sensible à ton charme. » Je suis obligé de rire sans aucune discrétion à ses mots, espérant tout de même qu’ils n’ont pas entendu ce qu’elle vient de me dire. À mon tour je me baisse vers elle pour lui répondre doucement à l’oreille. « Il vaut mieux que tu ne me voies jamais en plein coup de feu au restaurant. » Parce qu’en tant que chef cuisinier je suis obligé d’hausser le ton de la voix de temps en temps, obligé de me montrer autoritaire et à en croire ce qu’elle vient de me dire, si elle venait à me voir comme ça au restaurant elle serait très, très excitée. Elle se concentre de nouveau sur les commentaires et je pense que pour la première fois depuis le début de ce live, je m’y intéresse moi aussi et j’y vois quelques commentaires auxquels je prends l’initiative de répondre. « Il y en a certains d’entre vous qui demandent comment faire pour éviter les grumeaux. En fait c’est assez simple, il suffit qu’avec la farine vous formiez un petit puit au milieu, vous y mettez les œufs, vous commencez à fouetter et dès que vous voyez que les œufs commencent à se bloquer dans le fouet, il faut délayer avec de l’air délicatement. Et normalement si vous faites comme ça vous n’aurez pas de grumeaux. » Première fois depuis le début du live que je prends la parole sans qu’Alex ne m’y invite. Je ne sais pas si ça veut dire que je commence à me prêter au jeu mais en tout cas, je sais que je commence à me sentir un peu plus à l’aise. Pas autant qu’Alex c’est sûr, mais je me sens moins gêné qu’au début du live. « Caleb, on me dit que j'ai de la chance, parce qu'un mec qui sait cuisiner, visiblement c'est vraiment le pied, tu en penses quoi ? » Je suis un peu surpris par sa question et je ne sais pas tout de suite quoi lui répondre. Contrairement à beaucoup je n’ai pas l’impression que les hommes qui savent cuisiner sont si rares. Durant ma scolarité plus de la moitié de ma classe était des hommes, était de même pendant les stages de cuisine que j’ai passés à l’étranger. Presque tous mes profs étaient des hommes à l’exception de deux ou trois femmes qui nous faisaient cours. La cuisine est une branche de métier très masculine, alors j’hausse doucement les épaules avant de répondre. « Je ne sais pas… Vous savez que quasiment tous les grands chefs étoilés sont des hommes ? » Et ils s’en foutent sûrement. « Un homme aux fourneaux c’est pas si rare que ça. » Du moins je n’en ai pas l’impression. Dans une poêle déjà chaude j’y mets un peu d’huile d’olive pour y mettre un peu d’oignon, juste parce que moi j’adore ça et je compte bien en rajouter dans ma galette. Même là-dessus on ne peut pas se mettre d’accord parce qu’Alex déteste ça, elle. « Chéri, on me demande si tu donne des cours de cuisine, ou si tu prévois d'en donner un jour. » Je me retourne vers elle dès le début de sa phrase quand elle m’appelle et je l’écoute me poser la question. Donner des cours de cuisine ne me dérangerait pas parce que j’aime retransmettre mon savoir et mes petites astuces, sûrement une des raisons pour lesquelles j’aime avoir régulièrement un apprenti dans ma brigade. « Non je ne pense pas. Ça demande du temps et je suis déjà beaucoup pris avec le restaurant et tout l’administratif que j’ai à gérer. Et comme vous l’avez sûrement vu Alex est enceinte donc je peux pas me permettre d’avoir un planning encore plus chargé. » Dès que j’aborde la grossesse un sourire s’étire instinctivement sur mes lèvres, comme à chaque fois que je parle à quelqu’un des filles, de la grossesse ou même quand je peux parler d’Alex. Je souris toujours parce que ça me rend heureux et Alex me partage d’ailleurs un commentaire plus ou moins à ce sujet. « Je veux trouver quelqu'un qui me regardera comme le chef regarde Alex. » De nouveau, ça me fait sourire même si ça me met un peu mal à l’aise. Je lâche un petit rire nerveux avant de passe une main dans mes bouclettes, ce commentaire me montre que tout le monde a pu me voir regarder Alex avec beaucoup d’amour dans les yeux et même si ça ne me dérange pas ça me gêne un petit peu. « Y'a beaucoup de personnes qui demande, s'il y aura d'autres vidéos de la sorte ? » Elle s’est écartée pour me filmer moi et seulement moi. Je me pince les lèvres ne sachant vraiment pas quoi leur répondre, parce qu’au final j’ai quand même l’impression de me prêter un peu au jeu et ce n’est pas si désagréable que ça. « Je ne sais pas… Qu’est-ce que tu en penses bébé ? » Je regarde Alex qui est toujours derrière la caméra, sûrement aussi une manière de lui faire comprendre que j’aimerais qu’elle revienne à mes côtés, parce que sa présence m’aide vraiment à me sentir plus à l’aise. Et alors que je commence la cuisson des galettes, je n’ai rien à faire à part attendre qu’elle cuise pour pouvoir la retourner alors je lis les commentaires avec elle, et il y en a un qui me fait particulièrement sourire. « Certaines personnes voudraient savoir comment on s’est rencontrés ? » Et je la regarde en souriant, parce que je me souviens encore de ce jour comme si c’était hier et même si je trouve un peu perturbant que des inconnus s’intéressent à notre rencontre, je vais la laisser en parler.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Je profite que la caméra ne soit pas tournée vers nous, que l'objectif soit sur la texture de la pâte pour le taquiner un peu, et ça le fait rire. Un rire absolument pas discret auquel je réponds par un sourire satisfait. Sauf qu'il ne se démonte pas, et à son tour il me glisse quelques mots à l'oreille. « Il vaut mieux que tu ne me voies jamais en plein coup de feu au restaurant. » Quelques mots murmurés au creux de mon oreille qui me font rire et un peu rougir aussi peut-être alors que je l'imagine dirigeant avec autorité et virilité une brigade à l'écoute du moindre de ses consignes. Il a raison, il vaut mieux que je ne le vois pas diriger sa brigade, en tout cas pas en ce moment alors que mes hormones sont totalement en roue libre et que je suis excitée voir même très excitée pour pas grand chose parfois. Je le regarde amusée par sa remarque, amusée de le voir me répondre malgré la présence de la caméra. Amusée aussi de voir qu'il se prends au jeu des commentaires. Je le vois fixer l’écran et sans que je n’ai besoin de le questionner il réponds à des questions que les gens se posent sur la recette. Je l’écoute moi aussi, tout en le regardant alors qu’il explique à des amateurs comment éviter les grumeaux. Et quand il termine je le regarde avec un petit sourire parce que si moi je sais comment il faut faire, après qu’il me l’ait montré une quinzaine de fois environ. Je réalise à cet instant que je connais vraiment rien à la cuisine quand je l’entends prononcer le mot délayer. « Caleb ! On a pas tous 15 ans de cours de cuisine derrière nous. Délayer pour les incultes comme moi tu peux expliquer ? » Je lui dis ça en souriant, tout en constatant que j’ai vraiment un problème avec la cuisine, mais je ne suis sans doute pas la seule dans ce cas. Et il doit être dépité à force de constater que je suis vraiment mais vraiment inculte dans ce domaine qui est le sien quand même. Je partage la vie d'un chef cuisto et je suis incapable de connaître la base de la cuisine, et je me dépite moi même finalement. Et je me dis que je devrais quand même faire un petit effort dans ce domaine, au moins pour essayer de retenir ce qu'il essaye de m'apprendre, même si clairement les cours avec lui sont intéressants, ce n'est pas la partie cuisine sur laquelle je suis la plus concentrée quand nous sommes tout les deux. D'autres questions arrivent et j'apprécie la façon avec laquelle les gens réagissent, participent, et s'investissent dans le live. C'est aussi pour ça que j'aime ce genre de moment avec les gens, cet échange dans le respect, la plupart du temps. Je souris quand on me dit que j'ai de la chance de vivre avec un mec qui sait cuisiner. Et si cette femme savait que ma chance c'est surtout de vivre avec Caleb, au delà même du fait qu'il cuisine, c'est surtout quelqu'un de bien Caleb, quelqu'un qui rends ma vie plus belle et saine. Quelqu'un qui me rends heureuse mais quand je pose la question à Caleb, le sérieux avec lequel il y réponds me fait sourire. « Je ne sais pas… Vous savez que quasiment tous les grands chefs étoilés sont des hommes ? Un homme aux fourneaux c’est pas si rare que ça. » Je doute que la fille en question se questionnait sur les chef étoilés mais plutôt sur les mecs lambdas qu’elle a du côtoyer dans sa vie et qui eux ne cuisinent pas tous, loin de là. Moi, j’ai de la chance et je le sais. « Tu sais que quasiment tous les hommes que l'on croise dans notre vie ne sont pas des chefs étoilés non ? Mais si jamais tu te lasses de moi, j'irais fouiller dans ton répertoire pour trouver un nouveau chef parce que ton talent manquerait trop à ma vie. » Il sait que je plaisante, enfin que je ne veux aucun autre chef que lui, aucun autre tout court enfaîte. Il continue la recette et je le vois ajouter des oignons dans sa poêle et je grimace. En plus du goût, de la texture il y a l’odeur que je déteste particulièrement mais si entre nous je lui aurais sûrement fait une remarque sur cet ingrédient que je trouve horrible et qu’il aime mettre partout, la je ne dis rien. Me concentrant sur le live et les questions qui défilent encore. Et notamment l’une sur la possibilité que Caleb anime des cours de cuisine. Je passe sous silence le fait que dans cette question, la meuf avançait le fait que Caleb était super canon. Je suis d’accord avec elle mais je crois que je finis par ne plus apprécier que les femmes parlent de lui comme ça. C’est le mien et je le rappelle un peu en l’appelant par l’un des petits surnoms que je lui donne en privé normalement. Elles peuvent le trouver canon ou sexy, mais elles ne doivent pas oublier, qu'il est déjà prit. « Non je ne pense pas. Ça demande du temps et je suis déjà beaucoup pris avec le restaurant et tout l’administratif que j’ai à gérer. Et comme vous l’avez sûrement vu Alex est enceinte donc je peux pas me permettre d’avoir un planning encore plus chargé. » Il réponds à la question des cours et au moment où il évoque la grossesse devant la caméra, je détourne mon regard pour le regarder lui. Il a son fameux sourire, celui qu’il aborde à chaque fois que l’on parle de la grossesse, des nos filles et ce sourire me fait tellement craquer. Instinctivement je pose une main sur mon ventre si arrondi déjà par la grossesse gémellaire. Et après avoir regardé Caleb pendant quelques secondes un sourire scotché sur mes lèvres, je me retourne vers l'objectif de mon téléphone qui continu de nous filmer en direct. « Il boss déjà énormément, alors je suis même pas sûre que même s'il le voulait, il aurait le temps pour ça. Et comme il l'a dit, je suis enceinte et y’en a deux en plus, donc je vais avoir besoin de lui pour ne pas être en infériorité numérique par rapport à nos filles. » Un c'est déjà quelque chose d'assez fou, de vraiment flippant. L'arrivée d'un enfant c'est quelque chose d'incroyable, mais là c'est deux d'un coup et clairement je suis assez réaliste pour savoir que j'aurais besoin de lui, vraiment beaucoup pour ne pas paniquer face à la charge de travail que ça représente. Déjà un bébé y’a besoin des deux parents alors deux bébés je sais que l’on va devoir gérer ça ensemble pour ne pas être dépassé et j’appréhende déjà son retour au travail quand elles seront la et qu’il me laissera seule pour la première fois avec nos filles. Mais ce n’est pas le moment de penser à ça. Alors je garde tout ça pour moi, c'est censé être un moment joyeux et amusant pour les gens qui suivent la recette et notre discussion et si jamais certains sont intéressées par la grossesse, je pourrais éventuellement faire un autre live plus tard, mais aujourd'hui c'est la cuisine. Je retiens tout de même de cette discussion que Caleb ne compte pas se lancer dans les cours de cuisine pour ne pas charger un emploi du temps déjà bien rempli juste pour être présent pour nos filles. Et ça me touche quand même un peu, beaucoup même.
La façon avec laquelle il me regarde fait l'objet d'un commentaire assez cute, parfois j'ai tendance à oublier la chance que j'ai d'avoir un homme aussi dévoué, aussi amoureux et qui ne le cache pas. J'ai tendance à oublier que tout le monde n'a pas cette chance de pouvoir voir autant d'affections, et d'amour dans le regard de son conjoint. J'ai tout ça moi, et je compte bien le préserver cette fois. Il semble un peu plus à l'aise dans ce live et alors que la question sur d'autres vidéos de la sorte revient plusieurs fois, je filme Caleb tout en lui posant cette fameuse question. « Je ne sais pas… Qu’est-ce que tu en penses bébé ? » Je lui souris derrière la caméra alors qu'il utilise ce surnom que j'ai mis du temps à adopter mais que désormais j'adore entendre venant de lui. « C'est toi le chef, c'est à toi de décider. » Je reviens à ses côtés, il me demande mon avis alors je me place à nouveau face caméra pour m'adresser aux gens qui nous regarde. « Il a pas dit non alors vous pouvez considérer que c'est très probable qu'il y ait d'autres vidéos. » Caleb semble plus à l'aise, il semble pas fermé à l'idée alors j'imagine que ça signifie qu'il n'a pas passé un moment trop désagréable et puis à défaut de pouvoir donner des cours aux gens, ce genre de petit live peut-être intéressant pour lui et pour nous puisque ça me permet de passer du temps avec lui aussi. Il se lance dans la cuisson des galettes et quand il revient à mes côtés, c'est lui qui relaye une question, voilà qu'il se prête au jeu des commentaires autre que ceux sur la cuisine, il m'étonne mais je le regarde un sourire en coin alors que je repense à notre rencontre. Je jette un regard vers Caleb et quelques secondes après je me lance. « La veille de mes vingt ans, il a cassé ma voiture en reculant sur un parking. Il a abîmé ma voiture et le pire c’est que j’ai même pas réussi à m’énerver contre lui et pourtant j'y tenais vraiment à cette voiture. Mais il était tellement chou et tellement gêné et désolé, c'était impossible d'être méchante avec lui vraiment, regardez ce sourire et ce visage. Et puis finalement quelques heures après il m’a invité à boire un verre et après trente minutes avec lui j’ai su que ce que j'étais en train de vivre, étant différent. Que lui était spécial. Et après ce soir là j’ai plus jamais ressenti pour quelqu’un d’autre ce qu’il a réussi à me faire ressentir lors de cette soirée. » Peut-être que je suis en train d'embellir un peu les choses. Parce que quand je l'ai rencontré je n'avais pas conscience de tout ça, pas réellement en tout cas parce que je ne croyais pas en l'amour mais pourtant c'est lui qui m'a donné à y croire, qui m'a poussé à m'ouvrir à lui et à découvrir des sentiments que je ne pouvais même pas soupçonner. Et, je pourrais dire que je n’ai jamais aimé un autre homme, que j’en ai regardé des tas mais jamais avec le même regard que celui que j’ai quand je regarde Caleb. Je pourrais mais je ne dis rien de tout ça. Je me contente de sourire alors que les souvenirs se bousculent dans ma tête. Notre premier baiser ce soir là, notre première fois le lendemain, notre deuxième bien plus satisfaisante, son premier je t'aime qui m'avait fait peur, mon premier je t'aime, le premier à qui j'ai dis ces mots, le premier et le seul. Je repense à nous, à notre rencontre, à nos souvenirs, à notre histoire qui aurait pu être belle si je n'avais pas tout gâché. Je le regarde toujours incapable de me concentrer à nouveau sur mon téléphone et pendant quelques secondes je ne fais rien d'autres que le fixer. Il finit par se concentrer sur sa galette, ce serait dommage qu'il la crame en plein live et alors qu'il termine de cuire je me retourne vers le téléphone. « Un petit conseil, si un jour vous avez la chance de trouver quelqu'un qui vous comble de bonheur, ne le laissez jamais partir. » J'ai fais cette erreur une fois et je le regrette encore aujourd'hui même si moi j'ai eu cette seconde chance inespérée.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Ce live était bien entendu une idée d’Alex à la base. Elle a tout de suite su quoi dire pour me convaincre d’y participer. Et pourtant la tâche n’était pas évidente parce que moi, face à une caméra je ne suis pas le plus à l’aise. Pas du tout même. De nature assez réservé, peut-être même timide face à une caméra, elle a trouvé les bons mots et les bons arguments pour me convaincre. Elle est forte, elle est douée et surtout, elle me connait très bien. « Caleb ! On a pas tous 15 ans de cours de cuisine derrière nous. Délayer pour les incultes comme moi tu peux expliquer ? » Sa question m’arrache un rire alors qu’elle est pourtant légitime même si j’ose espérer qu’elle me demande ça pour éclaircir tout le monde. Elle est censée le savoir, je lui ai dit plusieurs fois ce que signifier ce mot mais je ne souligne pas ça et je réponds simplement à sa question. « Ça veut dire incorporer une substance dans un liquide. Comme par exemple de la farine dans un beurre fondu. » Et si pour moi c’est une réponse logique je me rends compte que ça ne l’est pas pour tout le monde. Tout le monde n’a pas le vocabulaire de la cuisine, tout le monde ne passe pas beaucoup de temps en cuisine et Alex en est la preuve vivante. J’ai beau lui expliquer plusieurs choses des millions de fois, j’ai beau lui donner pleins d’astuces pour telle ou telle chose, elle n’en reste pas pour autant douée. « Tu sais que quasiment tous les hommes que l'on croise dans notre vie ne sont pas des chefs étoilés non ? Mais si jamais tu te lasses de moi, j'irais fouiller dans ton répertoire pour trouver un nouveau chef parce que ton talent manquerait trop à ma vie. » Sa réflexion me fait sourire et je lève les yeux au ciel d’un air amusé. Je sais qu’elle n’est pas sérieuse, ou du moins je l’espère. Mais la bonne nouvelle pour elle, c’est que je ne suis pas prêt à me lasser d’elle. Parce que je l’aime. Parce qu’elle me manque quand on n’est pas ensemble, parce qu’elle me rend heureux. Parce qu’elle me fait le plus beau cadeau du monde en portant mes enfants. Mes filles. On est sur le point de fonder une famille tous les deux et comme ça, on se lie à vie l’un à l’autre. Moi l’engagement ne m’a jamais fait peur au contraire. Et je parle d’ailleurs de sa grossesse quand on me demande si je compte donner des cours de cuisine. C’est quelque chose qui pourrait me plaire parce que j’aime transmettre mon savoir mais ma famille passe avant tout. Et je compte bien passer un maximum de temps avec Alex et les jumelles – voire même tout mon temps. – Je vais prendre un congé paternité aussi long que possible, je veux être présent pour elle et pour les filles parce que les choses ne seront sûrement pas faciles au début. On va devoir trouver un rythme de vie différent. « Il boss déjà énormément, alors je suis même pas sûre que même s'il le voulait, il aurait le temps pour ça. Et comme il l'a dit, je suis enceinte et y’en a deux en plus, donc je vais avoir besoin de lui pour ne pas être en infériorité numérique par rapport à nos filles. » Comme à chaque fois qu’on évoque tous les deux la recette, je souris et mes yeux glissent même sur son ventre, ce qui ne fait qu’accentuer mon sourire. Et je ne sais pas si c’est parce qu’on parle de la grossesse mais je commence à me sentir un peu plus à l’aise dans ce live. Sans pour autant me sentir vraiment à mon aise devant la caméra quand elle pose toute l’attention sur moi. Comme quand on me demande si d’autres lives de ce genre pourraient être mis en place. Je ne dis pas non mais je ne dis pas oui non plus. Parce qu’au fond si j’ai accepté ça c’est simplement pour faire plaisir à Alex. Je commence d’abord par faire cuire les galettes et Alex le montre à tout le monde. Le temps que les galettes soient en train de cuire je pose à Alex une question que j’ai vu revenir plusieurs fois en très peu de temps ; notre rencontre. « La veille de mes vingt ans, il a cassé ma voiture en reculant sur un parking. Il a abîmé ma voiture et le pire c’est que j’ai même pas réussi à m’énerver contre lui et pourtant j'y tenais vraiment à cette voiture. Mais il était tellement chou et tellement gêné et désolé, c'était impossible d'être méchante avec lui vraiment, regardez ce sourire et ce visage. Et puis finalement quelques heures après il m’a invité à boire un verre et après trente minutes avec lui j’ai su que ce que j'étais en train de vivre, étant différent. Que lui était spécial. Et après ce soir là j’ai plus jamais ressenti pour quelqu’un d’autre ce qu’il a réussi à me faire ressentir lors de cette soirée. » Je souris encore une fois, sûrement un peu trop, sûrement qu’ils vont se dire que j’en fais de trop, mais j’aime toujours l’écouter quand elle parle des circonstances de notre rencontre. « J’ai pas cassé sa voiture, juste un peu abîmée. » Je me sens toujours obligé de la reprendre là-dessus mais en même temps c’est vrai et il me semble important que tout le monde le sache – ou pas. – « Et puis je suis vraiment content d’avoir un peu abîmé ta voiture. » Mon sourire nias n’a vraiment pas quitté mes lèvres, parce que je suis réellement heureux et très nostalgique en repensant à ce jour-là. À ce que j’ai ressenti en la regardant pour la première fois. Ça peut être considéré comme niais ou too much, mais je vous assurer que je n’exagère rien. « J’ai eu un coup de foudre dès que mon regard a croisé le sien. » Je la sens qui me regarde avec insistance, je tourne le regard vers elle et passe une main dans mes cheveux et je baisse les yeux quelques secondes me concentrant un peu sur d’autres commentaires, des gens qui disent qu’on est mignons, d’autres qui semblent touchés par le fait qu’on soit en couple depuis dix ans. Enfin c’est la déduction qu’ils en ont fait quand Alex leur a dit qu’on s’est rencontrés la veille de ses vingt ans. Mais je les laisse croire ça, notre histoire reste privée. Je me concentre sur les galettes et commence à m’occuper de la garniture, je l’entends leur dire de ne jamais laisser une personne qui nous rend heureux partir. Et dans sa voix on entend un peu d’émotion, moi je comprends pourquoi mais ça ne sera sûrement pas le cas de tout le monde. « Tiens, fini. T’as pas fait grand-chose ce soir. » Je me retourne vers elle, un sourire aux lèvres. « J’aurais dû te demander de faire le dessert, j’ai été trop gentil. » J’aurais pu lui demander de cuisiner des macarons, chose qu’elle est incapable de faire mais qui aurait été très drôle.
It's been a hard day's night, and I've been working like a dog. It's been a hard day's night, I should be sleeping like a log. But when I get home to you I'll find the things that you do will make me feel alright.
Ce live se déroule bien, aussi bien que j'aurais pu l'espérer enfaîte. Caleb se détends, il semble prendre plaisir, il cuisine ça c'était son rôle mais il se prends au jeu des questions, il sourit, et ça me rassure de le voir à l'aise finalement. J'avais un peu peur de le forcer à faire un truc qui ne lui plairait pas du tout, ou qui le mettrait vraiment mal, mais finalement l'ambiance entre nous et avec les gens qui nous regardent est vraiment top. Il explique la recette, il donne des conseils et astuces, il montre ce qu'il faut faire pour une recette réussie et moi, je le regarde. C'est essentiellement ce que je fais enfaîte, le regarder et répondre aux questions que je peux lire et désormais je réponds même à celles que Caleb peut lire puisqu'il décide de participer activement et c'est comme ça que je me retrouve à évoquer notre rencontre en live, et ça fait remonter des souvenirs pour la plupart, des souvenirs joyeux de notre première histoire. Je le regarde et j'ai beaucoup de mal à me concentrer à nouveau sur le live, jusqu'à ce qu'il me fasse rire avec sa remarque. « J’ai pas cassé sa voiture, juste un peu abîmée. » Et il a raison en plus, ma voiture n'a pas gardé de grosses traces de ce moment, ce qui n'est pas mon cas. « Et puis je suis vraiment content d’avoir un peu abîmé ta voiture. » Et moi donc ! Je le regarde avec un vrai sourire sur les lèvres, ce moment c'est notre rencontre et c'est le début de notre histoire, une rencontre qui a vraiment changé ma vie, et c'est peut-être fou de le dire ainsi mais c'est une réalité. Je le regarde toujours, obnubilée par son sourire, par la façon dont il montre ses émotions aussi malgré la présence de la caméra et quand il évoque ce qu'il a ressenti quand il m'a vu je suis émue, tout simplement. Je le sais tout ça, mais notre histoire était belle, notre rencontre pas commune, notre premier rendez-vous fou, et j'ai véritablement tout gâché entre nous et je ne peux m'empêcher d'y penser, de ressentir cette émotion, cette culpabilité aussi. Je l'ai laissé partir, enfaîte même pire, je l'ai quitté alors qu'il était le seul à me rendre réellement heureuse. Je repense à tout ça au moment ou je me permets un petit conseil aux gens qui nous regardent. « Tiens, fini. T’as pas fait grand-chose ce soir. » Quand je me retourne vers lui, je vois qu'il me sourit, j'en fais de même parce que j'ai besoin de sourire aussi à ce moment précis, d'oublier l'émotion que je ressens et retrouver la légèreté de ce live. « Tu rigoles j’espère ? J’ai énormément parlé pour animer ce live c’est beaucoup déjà. » Je lui fais une grimace juste comme ça sans raison. Il sait très bien que parler pour moi c’est évident, c’est facile, j’en ai même fais mon métier donc c’est pas vraiment beaucoup d’effort pour moi. Mais même si je lui avais quand même dis que je participerai, il a pas tord, je n'ai pas fais grand chose. « J’aurais dû te demander de faire le dessert, j’ai été trop gentil. » Le dessert c'est quelque chose ! En général quand je cuisine, j'en mets partout, et comme la cuisson c'est peut-être la partie que je maîtrise le moins dans les desserts ça donne des choses assez spéciales. « Le dessert, je suis douée pour les bananes flambées. » C’est faux totalement faux, les bananes flambées la dernière fois que j’en ai préparé je me suis brûlée la main, les bananes ont cramé, mais ce souvenir reste malgré tout un souvenir important puisque c’est ce soir là que j’ai recouché avec Caleb après plusieurs années d’éloignements et que j'ai compris que j'étais toujours amoureuse de lui. « Mais ce sera pour un autre live. Je cuisinerai et toi tu pourras expliquer aux gens tous ce que je fais mal et ce qu’il ne faut surtout pas faire. » Un nouveau concept de live qui peut être amusant, même si rien n’est plus intéressant que de voir un vrai chef en action. Et moi contrairement aux autres, j’ai la chance de le voir cuisiner régulièrement et surtout de pouvoir déguster les plats ensuite. Et c’est bien ce que je compte faire juste après le live. « On arrive au terme du live, j’espère que vous aurez pris plaisir à cuisiner et à échanger avec nous. J’espère aussi que vous apprécierez votre galette. Et n’oubliez pas si vous êtes à Brisbane il faut absolument que vous alliez goûter les plats de Caleb à l’Interlude. » Je suis fière de lui, fière d’avoir un homme aussi doué dans ce domaine, fière de sa réussite même si je n’y ai pas contribué mais je suis heureuse pour lui et je veux juste le dire à tout le monde en faisant la promotion à nouveau de son restaurant. « A bientôt à la radio ou sur Instagram. Merci à tous et bon appétit. » Je fais l’effort de leur souhaiter bon appétit en français avec mon accent Britannique qui ressort mais je tente de m’appliquer. « Et merci au chef Anderson. » Je dépose un léger baiser sur sa joue, je sais qu’il n’aime pas les effusions en public, je garde le reste pour la suite quand nous serons tout les deux et que la caméra sera éteinte. « Bonne soirée à tous. » Un dernier regard à la caméra et j’éteins le live. Un peu plus d’une heure de live, et je me retrouve seule avec Caleb. « Merci d’avoir joué le jeu avec moi. » Cette fois je l’embrasse vraiment en guise de remerciement. « Bon on mange je meurs de faim à parler de cuisine depuis une heure. » Je me dirige vers la table pour y déposer deux assiettes, comme je le disais j’ai la chance de pouvoir profiter des plats d’un grand chef au quotidien et je compte bien en profiter aussi ce soir. Un autre avantage des lives cuisine, après le live pas besoin de cuisiner il ne reste plus qu’à déguster. « Bon appétit chéri. »