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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyLun 27 Juil 2020 - 22:15


noa & anwar
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Soap won't wash away your shame, do you ever get the feeling that something isn't right ? Seeing your brother's fist clenched ready for the fight, soon the fighting turns to weapons and the weapons turn to wounds, so the doctor's stitch and stitch and stitch. ☆☆☆



Le silence était pesant dans l’habitacle de la voiture, et consciemment ou non Anwar conduisait plus prudemment qu’à l’accoutumée, rajoutant à l’étrange sensation que quelque chose ne tournait pas rond. Le bras droit accoudé à la vitre et la main gauche tenant machinalement la trajectoire du volant, Anwar était aussi silencieux que sa passagère, qui elle l’avait rarement été autant. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle ne brise finalement le silence la première et mette sur le tapis le sujet qui fâchait « Vas-y, dis-le une bonne fois pour toutes qu’on en finisse. » S’autorisant un coup d’œil dans le rétroviseur avant de revenir à la route, Anwar avait répondu « Que je te dise quoi ? » en faisant mine de ne pas comprendre de quoi elle parlait, quand en réalité c’était tout le contraire. « Que je fais une erreur en demandant cette mutation. Parce que c’est ce que tu penses, non ? » Et depuis quand au juste le Lieutenant Patton se souciait-elle réellement de l’opinion de son coéquipier ? C’aurait été une première. « Évidemment que c’est ce que je pense. Mais tu es une grande fille, non ? Si t’as envie d’aller t’enterrer avec les cols blancs plutôt que de bosser sur de vraies affaires … C’est toi que ça regarde. » Sans surprise Patton lui avait répondu par un roulement d’yeux, mais elle avait tendu le bâton pour se faire battre après tout. Après quelques jours à laisser planer le mystère la jeune femme avait fini par cracher le morceau : elle avait demandé son transfert au service de lutte contre la cybercriminalité et n’attendait plus que lui soit trouvé un ou une remplaçant(e) pour voguer vers de nouveaux horizons. Officiellement, elle avait évoqué des horaires plus conventionnels et la possibilité d’une vie moins dissolue qui en découlerait … Officieusement, une autre raison avait fait son chemin, mais lorsqu’elle avait ajouté « J’ai envie de voir autre chose que des cadavres. Ose me dire que c’est pas pesant, à force ? » l’inspecteur était resté silencieux et avait reporté son regard sur la route. Bien sûr que c’était pesant, et malgré tout … malgré tout on s’y habituait. Anwar s’y était habitué, du moins, et de son point de vue ou de celui de Patton on ne savait plus vraiment lequel se défendait le mieux. « Je sais pas, c’est plus facile d’avoir des relations cordiales avec les cadavres qu’avec les témoins et les suspects. » s’était-il alors contenté de commenter avec un brin de nonchalance, ne l’ayant pas volé lorsque le Lieutenant lui avait renvoyé « Ça, c’est simplement parce que tu agis comme un mufle. » Réflexion faite, elle ne lui manquerait peut-être pas une fois partie. Pour l’heure, il avait roulé des yeux et s’était engagé sur le parking du bâtiment accueillant l’association Beauregard, non sans se faire la remarque que Noa Jacobs était l’exemple parfait de l’injustice dont il était victime : Patton avait été bien plus persuadée de sa culpabilité dans le meurtre de Dustin Anderson que lui, et pourtant c’était bien lui que la jeune femme tenait pour responsable de l’erreur judiciaire qui l’avait éclaboussée.

La secrétaire plantée à l’accueil avait ouvert des yeux ronds lorsqu’ils s’étaient présentés en dégainant leur insigne et avaient demandé à parler à un responsable. Un lieu tel que celui-ci ne devait pas voir passer la police souvent, et les décès dont ils avaient vent où auxquels ils assistaient ici n’avaient à première vue rien de criminels. Usant sans le moindre remord de l’excuse du courage, fuyons, Patton avait questionné « Excusez-moi, pourriez-vous m’indiquer les toilettes ? » dans un coup classique concernant à se donner une bonne excuse pour fureter dans les couloirs, et armé d’un certain dépit c’était donc Anwar qu’on avait fait patienter à l’accueil puis accompagné jusqu’à un bureau où, il le savait, il ne serait pas accueilli avec ravissement. « Noa ? Un inspecteur de police est là, il souhaiterait parler à un responsable. » Il était trop tard pour reculer ou espérer refiler cette tâche ingrate à son équipière désormais, et tâchant d’arborer un air aussi détaché que possible le brun avait mis un pied dans le bureau après avoir été introduit par la secrétaire, et avant même que la responsable de l’association n’ait le temps de crier au harcèlement policier il avait levé les mains en gage de bonne foi et annoncé « Du calme, je viens en paix. » Sa notion à lui de paix tout du moins, autrement dit il n’était pas là pour chercher des poux sur la tête de la jeune femme, et les questions qu’il avait à lui poser ne la concernait pas directement. « J’enquête sur la mort d’une femme visiblement habituée de votre association, j’aurais simplement quelques questions à vous poser à son sujet. Lauren Barrow ? » Atteinte d’un cancer du sein cependant sur la voie de la guérison selon ses médecins, la cinquantenaire s’était brusquement suicidée le mois précédent. Rien qui intéresse la criminelle à première vue, du moins jusqu’aux révélations faites par sa femme de ménage concernant des relations tendues avec sa fille unique, laquelle était sur le point de toucher une coquette somme par le biais d’une assurance vie …  De quoi vouloir creuser un peu plus, au cas où.
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyMer 29 Juil 2020 - 16:40


Bonne nouvelle aujourd’hui, Anissa qui était suivi depuis presque deux et demi ans à l’association venait de nous apprendre qu’elle était en rémission et qu’il y avait de grand espoir pour qu’elle soit bien débarrassée de son cancer. Deux ans que cette tumeur dans la cuisse lui menait la vie si dure. Anissa m’avait marqué car elle était la première personne que j’avais connu en arrivant ici. Première patiente qui était venue vers moi, complètement paumée parce qu’elle ne connaissait pas l’association et qu’en plus, elle venait tout juste d’apprendre pour sa maladie. La pauvre s’était adressée à la seule personne qui n’y connaissait pas grand-chose de plus par rapport à elle, je venais d’arriver moi aussi. Elle était venue en personne me l’annoncer et nous avions sauté de joie, les larmes m’étaient prises aussi, pas très professionnel mais franchement, les bonnes nouvelles dans cette association, étaient prises très à cœur et quand on m’annonce qu’on a battu la maladie, franchement, je ne peux pas m’empêcher d’être émotive.
Nous venions de passer quasiment une heure dans mon bureau à se rappeler tout son parcours et aussi le mien, et maintenant je ne pouvais que lui souhaiter bonne route pour la suite, en espérant la revoir quand même, mais seulement pour venir nous faire un coucou et pourquoi pas, participer aux groupes de parole qui confrontaient les malades et ceux qui s’en étaient sortis pour se motiver et se donner gout à l’espoir et le droit d’y croire. Anissa était d’une bienveillance sans nom et elle serait parfaite pour participer à ces ateliers. Elle avait d’ailleurs abordé le sujet elle-même et m’en voyait plus que ravie.
Sourires aux lèvres, je raccompagne la jeune demoiselle, motivée pour affronter la suite de cette journée, alors que je retourne dans mon bureau, prête à me mettre sur une tonne de dossier en attente, la secrétaire et hôtesse d’accueil entra dans mon bureau après avoir frapper. « Noa ? Un inspecteur de police est là, il souhaiterait parler à un responsable. » Un inspecteur de police ? Je fronce les sourcils, me demandant de quoi il pouvait bien s’agir quand je vois débarquer dans mon bureau l’inspecteur Zehri, mon sang se glace alors et mon sourire disparait aussitôt. Mon regard le fusil, mais qu’est ce qu’il peut bien foutre ici ?! « Du calme, je viens en paix. » il manquerait plus que ça, avec son air innocent sur le visage, ses bras levés en l’air ; je devrais lui donner le bénéfice du doute ? « C’est c’que les coupables ont l’air de dire à chaque fois non ? » je roule des yeux, lui qui ne m’avait pas laissé me défendre en disant que j’étais innocente mais mon comportement lui semblant toujours plus que suspect. Je le laissai entrer puisqu’il semblait avoir une bonne raison d’être ici. « J’enquête sur la mort d’une femme visiblement habituée de votre association, j’aurais simplement quelques questions à vous poser à son sujet. Lauren Barrow ? » J’avais effectivement appris le suicide de Lauren il y a quelques jours, quand je dis que les bonnes nouvelles ne sont pas à prendre à la légère… « Oui ? » c’était bien la première fois que la criminelle venait ici suite à un suicide qui pourtant, n’étaient malheureusement pas si rare, même si on faisait en sorte que ça n’arrive jamais, la prévention était efficace, mais quelques personnes ne tenaient pas le coup. C’est vrai que concernant Lauren, nous avions tous été très surpris. « J’vous écoute… » et lui fais signe de s’installer.
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyJeu 6 Aoû 2020 - 22:42

C’était la première fois qu’Anwar mettait les pieds dans les locaux de la fondation Beauregard, dont il n’avait d’ailleurs jamais entendu parler avant que le nom ne soit évoqué durant le procès du véritable meurtrier de Dustin Anderson. Pas qu’il n’ait vraiment de raisons de s’en plaindre, cela signifiait simplement que ni lui ni l’un de ses plus proches n’avait eu à faire face aux problèmes de santé pour lesquels cette association proposait son aide. Il n’était pas très à l’aise avec l’idée de la maladie, Anwar, elle lui rappelait trop la fugacité de la vie, comme l’avait fait la disparition brutale de Frank … La maladie c’était la preuve qu’ils n’étaient que des hommes, pas des surhommes, et à la lueur de la naissance d’Alma l’idée de sa propre vulnérabilité lui faisait peur. A cet instant précis malgré tout, ce n’était pas de la peur mais un sentiment tout aussi désagréable et sur lequel il ne parvenait pas à mettre de mot qui l’habitait tandis qu’il s’apprêtait à confronter Noa. Aucune de ses discussions avec la jeune femme ne s’était bien déroulée ou terminée, mais même celles où il avait tenté – avec plus ou moins de succès – de mettre de l’eau dans son vin, et il ne s’imaginait donc pas que celle-ci serait différente. Pour autant, il n’était pas là pour son bon plaisir mais bien pour faire son travail, celui-là même qu’elle l’avait accusé de ne pas faire correctement et pour lequel il avait donc désormais un devoir supplémentaire de prouver le contraire.

Sans grande surprise, elle lui avait offert un visage fermé et un regard froid à la seconde où il avait mis un pied dans son bureau, et bien que l’inspecteur s’efforce d’afficher une certaine nonchalance pour se donner une contenance, le face-à-face ne le mettait pas à l’aise. « C’est c’que les coupables ont l’air de dire à chaque fois non ? » Roulant des yeux pour bien lui faire comprendre ce que lui inspirait la remarque, il avait rétorqué « Si vous radotez déjà maintenant imaginez quand vous aurez atteint le troisième âge. » mais dérivait déjà de son objectif de base, aussi avait-il rapidement repris son sérieux et exposé la raison de cette visite inopinée. Il n’était pas là pour lui chercher des poux, aussi ironique cela soit-il il était là pour quelque chose qui n’avait absolument rien à voir avec elle, et la configuration de la discussion ne l’enchantait pas plus qu’elle. « Oui ? » avait-elle alors concédé, les traits semblant se relâcher – un peu. « J’vous écoute … » Elle n’avait pas posé de question, ne semblait pas surprise d’apprendre que la dénommée Lauren était décédée, et Anwar en concluait donc que l’information avait déjà transité jusqu’à l’association. « Nous avons des raisons de penser qu’il ne s’agirait pas d’un suicide, comme conclu dans un premier temps. » Et surtout ils avaient des raisons de penser que quelqu’un puisse avoir tout intérêt à ce que l’on pense, à tort, à un suicide. Mais chaque chose en son temps. « Sa femme de ménage nous a dit qu’elle fréquentait l’association depuis l’année dernière, elle venait souvent ? Il y a quelqu’un en particulier avec qui elle avait des contacts ici ? »

Contre toute attente Noa l’avait invité à s’installer, aussi avait-il pris place sur la chaise qui faisait face au bureau de la jeune femme, non sans précaution. Le sens de l’observation qu’il tenait de son métier – à moins qu’il ne s’agisse que de curiosité – le poussant à jeter un œil autour de lui il avait laissé son regard vagabonder dans le décor que côtoyait quotidiennement la brune. Il se demandait si elle avait eu le choix d’installer son bureau où elle le souhaitait, ou si ces grandes fenêtres donnant sur le parc de l’immeuble n’étaient que le fruit du hasard … Dans les deux cas elles étaient probablement d’un certain réconfort lorsque l’on avait passé des semaines enfermé dans une cellule exiguë avec vue sur le mur d’en face ou, au mieux, la cour intérieure de la prison. « Je peux vous demander en quoi consiste cette association, exactement ? » Cela ne ressemblait pas à une maison de convalescence comme il le pensait avant d’arriver. Cela ne ressemblait pas non plus à une clinique ou un hôpital, en témoignait l’odeur de désinfectante pas suffisamment présente et le fait qu’il n’avait pas croisé la moindre blouse blanche depuis qu’il était là. Y’avait-il la moindre chance qu’il apprenne quoi que ce soit d’utile pour son enquête préliminaire en venant ici, d’ailleurs ?
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptySam 8 Aoû 2020 - 15:01

Je crois que ca ne valait pas la peine de rebondir à nouveau sur les provocation de Monsieur l’inspecteur Anwar et qu’à présent, j’allais me contenter de répondre à ses questions et avant tout de savoir ce qui l’avait amené ici. Je me doutais bien que cette fois, il n’était pas venu pour moi et que je n’allais pas faire l’objet d’une nouvelle enquête judiciaire.
Rapidement, il évoqua Lauren, son suicide nous avait tous interrogé et touché aussi, mais de la à se poser des questions sur les circonstances du drame et à remettre en cause celui-ci, nous en n’étions pas là. « Nous avons des raisons de penser qu’il ne s’agirait pas d’un suicide, comme conclu dans un premier temps. » de quoi pourrait-il bien s’agir d’autre ? J’ignore qui aurait pu vouloir du mal de Lauren tant sa compassion, sa générosité et son empathie étaient remarquables. « Sa femme de ménage nous a dit qu’elle fréquentait l’association depuis l’année dernière, elle venait souvent ? Il y a quelqu’un en particulier avec qui elle avait des contacts ici ? » S’il voulait, je pourrais lui donner accès à son dossier numérisé où chacun de ses passages à l’association était inscrit. « Nous tenons un dossier, pour chaque patient, où les professionnels qui interviennent auprès d’eux y notent quelques informations et remarques. On l’utilise pour avoir un suivi de l’accompagnement, pour nous mettre d’avoir des informations précises et de pouvoir faire des bilans. Justifier notre travail… » en d’autres mots. « Avec une demande écrite, je peux vous y donner l’accès. Vous ne pourrez malheureusement pas faire des copies du dossier, à moins d’avoir un mandat, ou je ne sais comment vous appelez ça. » une autorisation d’une autorité compétente en somme. « Mais, je peux déjà vous donner quelques réponses… » je réfléchissais alors à la dernière fois où Lauren s’était rendu à l’association. « Je pense que ca fait trois semaine qu’on ne l’a pas vu, avant son suicide. » sans être très précise, c’était une approximation et j’espère que l’inspecteur n’allait pas me condamner pour ne pas lui donner des informations correctes. « Elle venait toutes les deux semaines environs. Un rythme bien régulier, pour participer notamment aux ateliers d’expression corporelle. » apprendre à apprivoiser ce corps qui vous fait tant de mal. « Et une fois par mois pour un suivi médical, pour suivre l’avancée de son cancer et récemment, sa rémission. » concernant les contacts qu’elle pouvait avoir ici, je n’étais pas la mieux placer pour faire ce type d’observation. « Elle était appréciée de tous. Mais je ne saurai vous dire avec qui elle avait plus d’affinité. Je manque de temps pour être au plus proche des patients… » le rôle de directrice nécessitait forcement de se retirer du terrain et de passer plus de temps dans mon bureau, bien qu’il me donnait une vue d’ensemble sur la cours extérieur, où mine de rien, il s’y passait beaucoup de chose.
« Je peux vous demander en quoi consiste cette association, exactement ? » c’est vrai que je m’exprimais comme s’il savait où il mettait vraiment les pieds et comme s’il devait connaitre nos missions exactes, mais j’aurai imaginé qu’avant d’entrer ici pour son enquête, il sache de quoi on s’occupe. Bon, concernant le cancer, je suppose qu’il avait une petite idée. « Nous accueillons, informons, orientons… Toute personne atteinte de la maladie du cancer ou leur proches en quête de question et de soutien. Nous offrons un accompagnement médical sans être le substitut de l’hôpital. Nous n’avons pas vocation à être une clinique. En parallèle, notre plus grand offre de service est un accompagnement de qualité sur des activités sociales, culturelles, d’épanouissement personnel… » et un tas de chose qui permette de voir a maladie autrement et de s’accepter en tant que personne entière et non seulement comme malade. J’espère avoir répondu à la question de l’inspecteur. Je restais à ma place, attendant la suite de l’interrogatoire sans me montrer trop curieuse pour cette fois. Je me demandais où il voulait réellement en venir.
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptySam 22 Aoû 2020 - 16:24

Un cadre strictement – et surtout réciproquement – professionnel, voilà donc ce qui semblait être la seule manière pour Noa et lui de communiquer sans s’envoyer au visage moult amabilités. Anwar n’avait de toute façon pas prévu de s’attarder plus que de raison dans les environs … D’abord parce que la situation n’était probablement pas plus plaisante pour la jeune femme que pour lui, mais également parce que sa journée de boulot ne se résumait pas à ce seul détour par l’association Beauregard. Patton et lui avaient encore des tas de choses à faire, indépendamment des informations qu’ils récolteraient ici … Mais pour l’heure, il était entré dans le vif du sujet sans se faire prier plus longtemps. « Avec une demande écrite, je peux vous y donner l’accès. » lui avait alors indiqué Noa à propos du dossier de la défunte, avant d’ajouter « Vous ne pourrez malheureusement pas faire des copies du dossier, à moins d’avoir un mandat, ou je ne sais comment vous appelez ça. » d’un ton sérieux. « Un mandat, oui. Mais on n’en est pas encore là, pour le moment il ne s’agit que d’une enquête préliminaire. » Rien de vraiment sérieux, juste de quoi récolter des informations et jauger le bien-fondé d’une enquête plus approfondie. « Mais si vous avez une imprimante, je peux vous remplir et signer une réquisition pour feuilleter le dossier ici. » avait-il néanmoins proposé, un peu surpris au demeurant lorsque son interlocutrice avait renchéri en disant « Mais, je peux déjà vous donner quelques réponses … » Il ne s’était pas vraiment attendu à ce qu’elle lui facilite la tâche, s’imaginant au contraire plutôt devoir batailler pour obtenir le moindre embryon d’information. « Je pense que ça fait trois semaine qu’on ne l’a pas vu, avant son suicide. Elle venait toutes les deux semaines environs. Un rythme bien régulier, pour participer notamment aux ateliers d’expression corporelle. » Anwar n’était pas bien certain de saisir le concept ou sa finalité, mais craignant trop de renfrogner la jeune femme et de perdre ainsi l’occasion d’écouter ce qu’elle acceptait de fournir, il n’avait fait aucun commentaire et s’était contenté de hocher la tête tandis qu’elle poursuivait. « Et une fois par mois pour un suivi médical, pour suivre l’avancée de son cancer et récemment, sa rémission. Elle était appréciée de tous. Mais je ne saurai vous dire avec qui elle avait plus d’affinité. Je manque de temps pour être au plus proche des patients … » Était-ce un aveu de non-irréprochabilité ? Anwar y voyait une douce ironie, dans la bouche de quelqu’un qui n’admettait pas que la justice ait ses failles, quant à elle. « Et vous sauriez me dire si elle est déjà venue ici accompagnée ? Par un ami, un membre de sa famille … un compagnon ? » Aucun ne s’était manifesté jusqu’à présent, et la femme de ménage assurait que Lauren n’avait personne, mais qui sait.

Mais Anwar tâtonnait avec maladresse, lâché au milieu d’un domaine qu’il ne connaissait pas et sa propre ignorance l’empêchant probablement de poser les questions les plus pertinentes. Au risque de froisser une énième fois Noa et son statut de directrice de l’association il s’était donc néanmoins résolu à demander des précisions quant au réel domaine de compétence de cet endroit, bien loin de la clinique ou de la maison de repos qu’il s’était figuré avant d’y mettre les pieds. « Nous accueillons, informons, orientons … Toute personne atteinte de la maladie du cancer ou leur proches en quête de question et de soutien. Nous offrons un accompagnement médical sans être le substitut de l’hôpital. Nous n’avons pas vocation à être une clinique. En parallèle, notre plus grande offre de service est un accompagnement de qualité sur des activités sociales, culturelles, d’épanouissement personnel … » Elle parlait un peu comme un prospectus de présentation, et l’inspecteur s’était demandé si elle se contentait de réciter quelque chose de déjà débité mille fois, mais au fond peu importe. « C’est louable. Ça ne m’étonne pas que vous ayez bifurqué vers quelque chose de ce genre. » Le ton se voulait volontairement nonchalant, mais il s’agissait bel et bien d’un compliment dans la bouche d’Anwar, dont le regard s’était à nouveau baladé quelques instants dans le bureau entre curiosité et légèreté. Il n’avait pas menti, il n’était pas venu là pour jeter de l’huile sur le feu ou démarrer une nouvelle joute – pas plus que lors de leurs précédentes entrevues, cela dit, mais revenir là-dessus n’aurait eu aucun intérêt. « Ça ne vous a pas semblé incongru ? » Le regard et l’attention revenant à Noa, il avait réalisé que son cheminement de pensée n’était probablement clair que pour lui, et avait ajouté « Se suicider alors qu’on vient juste d’apprendre sa rémission. C’est un peu l’opposé de ce à quoi on s’attendrait, non ? » Ou peut-être pas, il supposait mais n’en savait absolument rien en réalité … Peut-être était-ce plus courant qu’il ne le pensait, auquel cas Noa se ferait sans doute un plaisir de le corriger.
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptySam 29 Aoû 2020 - 23:29

L’accès aux dossiers des patients étaient très réglementé et il ne suffisait pas de se pointer avec une plaquette d’agent de police pour prétendre pouvoir lire ce qu’il s’y disait. Il y avait un tas d’information personnelles et privées sur chaque personne qui fréquentait l’association et ca devait le rester. « Un mandat, oui. Mais on n’en est pas encore là, pour le moment il ne s’agit que d’une enquête préliminaire. » une enquête préliminaire… j’espérais que cette fois, son enquête préliminaire allait aboutir à un vrai résultat. J’avais la rancune tenace c’est vrai et j’étais sans doute injustement peu objective sur le travail de l’inspecteur. Sans doute qu’il fournissait un travail de qualité dans 95 pour cent des cas, mais j’avais, malgré moi et sans doute malgré lui, fait l’objet d’un travail réellement médiocre – c’était ce que je pensais vraiment – et donc, il en faisait encore les frais. Bien que d’après lui, si j’étais en liberté à ce jour, c’est aussi parce qu’il avait fourni les efforts suffisants pour trouver le réel coupable et ce, même après mon jugement. Une histoire qui aurait pu être classée, me laissant passer ces nombreuses années derrières les barreaux, mais il avait décidé d’aller plus loin, sans doute contre l’avis de sa hiérarchie et j’ignorais encore si à ce jour, je devais lui être réellement reconnaissante. Sans doute. Sauf que j’avais encore une amertume bien encrée en moins pour au moins l’admettre un petit peu. Ceci dit, je faisant un pas de géant en l’envisageant. « Mais si vous avez une imprimante, je peux vous remplir et signer une réquisition pour feuilleter le dossier ici. » j’hochais la tête rapidement et me tournai vers mon ordinateur pour aller imprimer le document unique qui servait dans cette procédure. J’allais récupérer le papier à l’imprimante juste derrière moi et fini par lui tendre. J’enchainais en donnant quelques éléments à l’oral sur les derniers passages de Lauren à l’association. « Et vous sauriez me dire si elle est déjà venue ici accompagnée ? Par un ami, un membre de sa famille … un compagnon ? » J’eu un moment de silence, tentant de me replonger dans mes souvenirs et aussi loin que je me souvienne, Lauren venait souvent seule. En générale, lorsque les adhérents de l’association venaient accompagnés, c’était souvent dans un premier temps, pour pousser pour la première fois la porte de l’asso. La première fois que Laurent était venue ici, je n’y travaillais pas encore, il était compliqué pour moi de donner tant de détail à l’inspecteur. « Je saurai pas vous dire, pas que je sache, en tout cas… c’est important ? » que je questionne quand même, parce que s’il cherchait juste à savoir si elle avait de la famille, on pourrait trouver l’information dans les personnes à prévenir en cas d’urgence dans son dossier.
Me voilà à réciter impeccablement les missions de l’association, telle la directrice que j’étais ,avec un discours bien rôdé que j’avais l’habitude de cracher à qui voulait l’entendre. « C’est louable. Ça ne m’étonne pas que vous ayez bifurqué vers quelque chose de ce genre. » mon regard croisait le sien un instant, cherchant à savoir si pour une fois, l’inspecteur tentait de me toucher en faisant un espèce de compliment sur mon choix de carrière. Bien que lorsqu’il avait procédé à mon arrestation sur le port de Bayside, je venais tout juste de commencer ma nouvelle aventure professionnelle à l’association Beauregard. Assez déstabilisée par cette remarque, il me rendit service en se raccrochant aussitôt à la raison de sa venue : Lauren.
« Ça ne vous a pas semblé incongru ? » incongru ? Que voulait-il dire ? « Se suicider alors qu’on vient juste d’apprendre sa rémission. C’est un peu l’opposé de ce à quoi on s’attendrait, non ? » effectivement… je ne pouvais qu’acquiescer. « Oui… la nouvelle nous a tous surpris et touché. Hannah a proposé à nos équipes et aux personnes qui la connaissaient de venir la voir pour échanger, si besoin. » je rajoutais, réalisant que le prénom d’Hannah ne lui suffirait pas à comprendre qui elle était. « La psychiatre de l’association. Aussi présente pour les patients que pour le personnel. » Je jetais un œil à mon ordinateur, le dossier de Lauren ouvert, j’avais l’onglet concernant ses coordonnées sous les yeux. « Elle est mariée… mais c’est sa mère qui est notée comme personne à prévenir en cas d’urgence. » et je m’étonnais de voir qu’il n’y avait aucunes coordonnées concernant le mari en question. « Je pourrais pas vous dire qui est l’époux. »
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyJeu 22 Oct 2020 - 19:42

Compte tenu des circonstances et du passif qu’il possédait avec Noa Jacobs, qu’elle ne l’ait pas directement mis à la porte et accepte de répondre à quelques-unes de ses questions représentait déjà un exploit en soit. Il ne se faisait cependant pas d’illusions, il avait perdu espoir de lui faire un jour entendre raison sur le temps et l’attention qu’il avait porté au fait de ne pas la laisser moisir en prison, et n’entendait pas lui faire perdre son temps plus que ne l’exigeaient les faits qui l’amenaient ici aujourd’hui. Preuve qu’il ne comptait d’ailleurs pas lui créer plus d’embêtements que nécessaire, il n’avait pas cherché à faire les choses en dehors de clous et avait lui-même proposé de remplir la paperasse qui lui permettrait de feuilleter le dossier qui l’intéressait. Et peut-être parce qu’il venait de montrer patte blanche, la jeune femme s’était autorisée à lui fournir quelques détails supplémentaires tandis qu’il entreprenait de remplir le formulaire qu’elle lui avait tendu « Je saurais pas vous dire, pas que je sache, en tout cas … c’est important ? » Haussant les épaules, il avait terminé de griffonner son matricule et relevé les yeux vers Noa « Peut-être. Tout est important. » Ou ne l’était pas, à ce stade il était simplement trop tôt pour tirer des conclusions hâtives et privilégier certaines informations à d’autres. Se permettant un commentaire sur la direction qu’avait pris la voie professionnelle de la jeune femme sans qu’elle n’y trouve à redire, il n’avait pas épilogué sur la question plus longuement et en était donc revenu au sujet qui l’intéressait et à ce qu’il pourrait tirer comme informations supplémentaires au sujet de Lauren Barrow.

Quelque chose le chiffonnait à propos du suicide de cette inconnue. Bien sûr les voies de la dépression étaient impénétrables, et tous les suicidaires n’avaient pour ainsi dire pas forcément « l’air suicidaire » … Mais se battre bec et ongles pour survivre à un cancer, et mettre fin à ses jours dans la foulée c’était beaucoup d’énergie déployée pour défaire ce que l’on venait de faire. . « Oui … la nouvelle nous a tous surpris et touché. » avait de son côté commenté la directrice de l’association. « Hannah a proposé à nos équipes et aux personnes qui la connaissaient de venir la voir pour échanger, si besoin. » Interrogent du regard, il n’avait pas eu besoin de questionner à voix-haute pour obtenir des précisions à propos de cette Hannah « La psychiatre de l’association. Aussi présente pour les patients que pour le personnel. » Acquiesçant, Anwar s’était permis de sortir un calepin de la poche intérieure de son blouson « Cette Hannah  un nom ? Elle travaille aujourd’hui ? » Le formulaire par ailleurs rempli, il l’avait fait glisser sur le bureau dans la direction de Noa « Tenez. » La situation désormais en règles, la jeune femme avait pianoté quelques instants sur le clavier de son ordinateur et ouvert ce qui ressemblait à la version informatisée du dossier de la défunte. Le parcourant quelques secondes des yeux, elle avait indiqué « Elle est mariée … mais c’est sa mère qui est notée comme personne à prévenir en cas d’urgence. » Mariée ? L’un des sourcils de l’inspecteur s’était arqué avec suspicion, et aussitôt la directrice avait ajouté « Je pourrais pas vous dire qui est l’époux. » Machinalement, le policier avait appuyé à quelques reprises sur l’extrémité de son stylo « Si c’est celui dont j’ai connaissance il ne nous sera pas d’une grande aide. » à son tour la jeune femme avait arqué un sourcil « Il est mort en 2013. C’est le seul mariage dont on ait trouvé trace la concernant, qui soit enregistré dans le pays du moins. » Mais alors pourquoi se présenter comme mariée, si Lauren était veuve ? Cela n’avait pas de sens.

Dans la poche de son jean, le brun avait senti vibré son téléphone et s’était permis de l’en sortir pour vérifier ce qu’il en était. Après s’être défilée comme la dernière des lâches pour l’accompagner jusqu’au bureau, voilà que Patton avait l’audace de lui demander s’il était encore en un seul morceau, et si Anwar n’avait pas senti sur lui le regard de Noa sans doute se serait-il autorisé à lever les yeux au ciel. Au lieu de cela il s’était contenté de pianoter une réponse à la va-vite, renvoyant son équipière sur la fameuse Hannah et ce qu’elle pouvait en tirer si elle parvenait à lui mettre la main dessus au détour d’un couloir. « Pardon. Mon équipière. » avait-il finalement repris poliment, rangeant son téléphone pour reporter toute son attention sur son interlocutrice. « Les gens vont et viennent comme ils veulent ici, ou bien vous tenez un registre des visiteurs ? » Patton et lui n’avaient rien rempli à leur arrivée, mais peut-être leur plaque avait-elle suffit à ce qu’on ne leur donne pas cette peine.
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyDim 22 Nov 2020 - 2:49

« Peut-être. Tout est important. » A croire que je n’avais pas totalement appris la leçon. Je devais arrêter de croire que les petits détails n’avaient pas leur importance dans les enquêtes, j’en avais moi-même fait les frais à prendre trop à la légères les accusations qui m’étaient directement destinées. Je pense qu’il serait opportun que Greg me fasse un cours sur comment se comporter en interrogatoire et comment avoir l’attitude qu’attend un flic de nous. Pour ne pas lui donner l’impression d’être à côté de la plaque. Forcément que de savoir si elle avait de la famille ou un compagnon était important, c’était toujours de ce côté qu’on cherchait en premier non ? J’avais sans doute retourné cette question car je manquais d’information moi-même et que j’avais l’impression de ne pas remplir mon rôle de directrice. Mais après tout, nous n’avions comme information que ce que les patients voulaient bien nous donner et si la communication était limitées, je ne pouvais pas dire ce qu’il voulait entendre juste pour lui faire plaisir. « Je peux me renseigner. Il doit bien y avoir quelqu’un ici qui en sait plus que moi… » je pensais autant à des professionnels que d’autres bénéficiaires de l’association. « Je souhaiterai que nous n’interpelliez pas les patients de l’association sans nous laisser les prévenir par avance que vous pourriez entrer en contact avec eux. Ils nous font confiance en nous donnant leurs coordonnées, je ne peux pas vous les communiquer sans leur accord. Et de mon côté, je vois qui pourrais vous être utile pour avoir ces informations… » j’étais tout de même prête à faire équipe avec lui si c’était nécessaire. Et je suppose que s’il est ici aujourd’hui, c’est que c’est suffisamment grave pour coopérer.
« Cette Hannah un nom ? Elle travaille aujourd’hui ? » Je lui fis signe de regarder juste sur le bureau situé derrière lui. Puisqu’Hannah et moi partagions la même pièce, suffisamment spacieuse. On pouvait voir une plaque posée sur son bureau où son nom était affiché. « Whitemore. Elle est en entretien actuellement. » et surement pour toute l’après-midi. « Tenez. » je ramenais l’autorisation d’accès aux dossier vers moi, pianotant sur l’ordinateur et faisant glisser ma souris en attendant, les yeux fixés sur l’écran, je donnais les informations visibles à l’inspecteur. « Si c’est celui dont j’ai connaissance il ne nous sera pas d’une grande aide. » mes yeux quittèrent l’ordinateur pour se poser sur l’inspecteur, curieuse et interrogatrice, que voulait-il dire ? « Il est mort en 2013. C’est le seul mariage dont on ait trouvé trace la concernant, qui soit enregistré dans le pays du moins. » Je n’avais pas connaissance de cette information non plus mais j’avais l’impression que pour le Zehri, les réponses apportées n’étaient pas cohérentes. « Peut-être un remariage d’ici là… » que je laissais échapper même si on ne m’avait pas demandé mon avis. « Ou fiancée… » que sais-je, entre ce que nous déclarer les personnes et ce qui est réel… je m’interrogeais moi-même, me surprenant à me prendre au jeu du petit inspecteur. Comme si, moi aussi, je voulais mener mon enquête à présent. Je le laissais jeter un œil sur son téléphone sans rien dire, sans lui en tenir rigueur et reportait mon attention sur l’écran de l’ordinateur, à l’affut d’une information quelconque… Je lançais l’impression des fiches de suivis en attendant. « Les gens vont et viennent comme ils veulent ici, ou bien vous tenez un registre des visiteurs ? »je hochais la tête pour accompagner ma réponse. « C’est obligatoire, ils se présentent à l’accueil, nous notons nom, prénoms, horaires d’arrivées, horaires de départ. C’est pour la sécurité, en cas d’incendie, nous devons savoir combien de personne exactement se trouvent dans nos locaux… » plusieurs feuilles sortaient de l’imprimante derrière moi et lorsque celle-ci avait fini d’imprimer sa vingtaine de pages, je les saisies pour les tendre à l’inspecteur. « Je suppose que vous voulez une copie de ça aussi ? Sur combien de temps ? »
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Message(#)(noanwar) remove the stains EmptyJeu 24 Déc 2020 - 4:46

De prime abord les choses étaient mal engagées. Anwar était tout sauf dans les petits papiers de la directrice des lieux, et qu’il vienne en brandissant sa plaque comme un laisser-passer n’était en rien susceptible d’arranger ses affaires … Pourtant, et aussi risible que cela puisse paraître, de Patton et de lui le brun était le plus diplomate, et malgré son contentieux avec Miss Jacobs c’était donc bien lui qu’on avait envoyé au casse-pipe pour quémander des informations. Cette fois-ci cependant il ne venait pas défendre une thèse accusatoire mais les intérêts d’une – potentielle – victime. Pas que ce ne soit pas le cas à chaque fois qu’il enquêtait, mais Noa pour changer se retrouvait du bon côté de la barrière, si l’on pouvait dire … et au bout du compte, peut-être cela participait-il au fait qu’elle se montrait beaucoup plus coopérative avec lui qu’il ne l’aurait imaginé. « Je peux me renseigner. Il doit bien y avoir quelqu’un ici qui en sait plus que moi … » Marquant une pause, elle avait tout de même cru bon de préciser : « Je souhaiterai que nous n’interpelliez pas les patients de l’association sans nous laisser les prévenir par avance que vous pourriez entrer en contact avec eux. Ils nous font confiance en nous donnant leurs coordonnées, je ne peux pas vous les communiquer sans leur accord. Et de mon côté, je vois qui pourrais vous être utile pour avoir ces informations … » Anwar de son côté avait levé une main en signe de bonne foi, et assuré d’un ton tranquille. « Ce n’était pas dans mes intentions. Et comme je vous l’ai dit il ne s’agit pour le moment que de simples vérifications, rien de plus. » Intéressé néanmoins parce que qu’aurait à dire la psychiatre de l’association, dont il espérait un avis professionnel concernant l’étrange paradoxe entre rémission et suicide, il avait obtenu de la directrice un « Whitemore. Elle est en entretien actuellement. » qu’il s’était pour l’heure contenté de noter mentalement tandis qu’il était maintenant fait mention d’un époux dont, s’il en avait connaissance, il n’avait aucune chance d’obtenir la moindre information supplémentaire … à moins peut-être de se lancer dans la divination. « Peut-être un remariage d’ici là … Ou fiancée … » - « Ou de la simple nostalgie. » Parfois se présenter veuf ou veuve était trop douloureux, parfois on préférait contourner la question pour se protéger, ou simplement s’éviter la pitié dans le regard de son interlocuteur … Et quand on combattait un cancer, le policier ne doutait pas que de la pitié on devait déjà en avaler suffisamment. Mais tout cela n’était que des conjectures, et bien vite l’inspecteur était revenu à plus de pragmatisme. « C’est obligatoire, ils se présentent à l’accueil, nous notons nom, prénoms, horaires d’arrivées, horaires de départ. C’est pour la sécurité, en cas d’incendie, nous devons savoir combien de personne exactement se trouvent dans nos locaux … Je suppose que vous voulez une copie de ça aussi ? Sur combien de temps ? » Se saisissant de la liasse de feuilles qu’elle lui tendait, il avait secoué la tête et répondu « Pour le moment ça ne sera pas nécessaire, mais je vous ferai parvenir une réquisition si besoin. » Fouillant dans la poche intérieure de sa veste, il en avait sorti une carte de visite qu’il avait tendu à la jeune femme « Si ça ne vous embête pas de remettre ceci à votre collègue ? » Désignant du menton le bureau inoccupé, il avait ajouté « J’aurais sans doute quelques questions pour elle, elle peut me joindre à ce numéro. Et vous aussi, si un détail ou quoi que ce soit d’inhabituel vous revient. » et s’était finalement relevé, pliant les feuilles imprimées pour les glisser dans la poche arrière de son jean. « Merci pour votre aide. Je ne vous dérange pas plus longtemps. » Machinalement, il avait tendu une main dans sa direction et s’était aussitôt fait la remarque que c’était sans nulle doute la discussion la plus cordiale qu’ils n’aient jamais eu. Ce qui, compte tenu de leurs antécédents, voulait dire beaucoup.
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