C’était le weekend et j’allais passer celui-ci chez Dylane. En sortant du boulot, je passais rapidement à l’appartement pour récupérer le sac que j’avais préparé le matin même. Prenant ma voiture dans le sous-sol, je me dirigeais alors à Bayside, là où vivait la jeune femme. En temps normal, il fallait compter une trentaine de minutes pour faire le trajet. Cependant, un vendredi soir, aux heures de pointe, il me fallait une bonne heure avant d’arriver chez elle. Je me garais alors dans l’allée et je klaxonnais pour signaler mon arrivée. Je pense que nous allons passer un excellent weekend tous les trois. Car oui nous ne serions pas qu’entre filles. En effet, depuis quelques jours, Dylane garde Aaron et j’avais décidé d’aller lui prêter mains fortes car ce n’était pas chose aisée pour elle. Quant à Adam, il gérait Noah, le frère jumeau d’Aaron. J’avais appris la nouvelle il y a seulement trois jours et je trouvais encore cette histoire complètement folle. Noah avait été séparé de sa famille suite à une erreur de la part d’une sage-femme. Elle n’avait pas réussi à sauver l’enfant mort-né de la chambre d’à côté et pour s’éviter des ennuis, elle avait pris Noah. Adam et Chloé à l’époque ignoraient qu’ils attendaient des jumeaux. Il y a de ça une semaine seulement qu’Adam avait appris qu’il avait un second fils. Il essayait alors de s’occuper au mieux de lui et faisait surtout tout pour pouvoir le garder. Il était à bout de nerfs, entre la paperasse et puis cette nouvelle si inattendue. J’avais fait mon possible pour le réconforter quand il m’avait appeler à l’aide et je lui avais promis d’être là pour lui. Pour le moment, la seule chose que je pouvais faire était d’être présente pour Aaron, qui était comme un neveu pour moi.
Je sortais donc de ma voiture, Dylane et Aaron avait entendu mon klaxon et était sortie en courant de la maison, grand sourire aux lèvres. J’attrapais mon sac sur la banquette arrière et fit le tour de ma voiture. Aaron arriva à toute vitesse sur moi en criant son éternel « TATAAA MIAAAAAA ». Je m’abaissais alors pour le réceptionner dans mes bras. J’étais tellement heureuse de le voir, je lui faisais des milliers de bisous dans le cou. Il serra son étreinte « Je suis trop content de te voir ça va être trop génial avec toi et Dylane. On va faire pleeeinnns de jeux ». Je souriais alors que je m’étais relevée tout en le gardant dans mes bras « Oh oui chaton, tu as de la chance en plus on va te chouchouter tout le weekend ! ». Je le déposais au sol alors et marchait en direction de Dylane qui était restée un peu plus loin « Bah alors, tu ne cries pas toi aussi « TATA MIAAAA » en te jetant dans mes bras » ? Je t’attrape aussi, mais par contre je ne pense pas pouvoir te porter » fis-je en souriant malicieusement. Je tendais alors mes bras pour qu’elle vienne me faire un câlin elle aussi.
Nous rentrions ensuite à l’intérieur. Je déposais mon sac en attendant dans le hall d’entrée « J’adore toujours autant ta baraque. On devrait envisager une coloc toutes les deux. Quoi que ce sera tous les trois car tu connais Knox, il me colle aux basques tout le temps » fis-je en souriant. Dydy s’entendait bien avec Knox donc il ne devrait pas y avoir de souci. Par contre, pas sûre que nous réunir tous les trois sous le même toit soit une excellente idée. La maison serait une véritable boite de nuit tous les soirs, surtout avec l’incroyable piscine qu’elle avait. « Tata Mia, avec Dylane on t’a préparé une surprise ». Je souriais et jouais le jeu à fond « Ah oui ?? Un gros gâteau pour la meilleure des tatas ? J’espère que c’est toi chouchou qui l’a préparé parce que Dydy… » je me mis accroupie à côté du petit garçon pour ajouter en chuchotant (bien que Dylane pouvait m’entendre parfaitement) « Elle n’est pas très forte pour les gâteaux, les siens ne sont pas très bons » fis-je en grimaçant et en regardant la jeune femme pour voir sa réaction. Aaron riait aux éclats et m’attrapa la main pour m’amener dans le salon « Tu t’assois là et tu n’as pas le droit de te retourner ni de bouger d’accord ? » « Ok… ». Je restais alors assisse là pendant que le petit garçon s’absentait. Dylane resta avec moi « Comment tu vas ma puce tu as l’air un peu fatiguée. Ça a été avec Aaron ? Comment il va ? ». Il avait l’air bien en tout cas devant moi mais parce qu’il était dans l’excitation de mon arrivée. Mais je supposais que pour le petit garçon, cela ne devait pas du tout être évident et que Dylane avait dû en ressentir les effets.
« Je suis contente de te voir, je vais pouvoir souffler un peu ». Cette phrase ne m’étonnait pas venant de Dylane. Elle était encore jeune et n’avait pas pour habitude de s’occuper d’enfant. Et même sans parler de sa jeunesse, je me souviens combien pour moi aussi cela avait été difficile de garder Aaron lors du décès de Chloé. Le petit garçon avait vu sa mère mourir sous ses yeux et cela avait été un gros choc émotionnel pour lui. Les nuits étaient agitées, il ne voulait pas manger, son père lui manquait aussi… J’en étais épuisée mais heureusement, Knox était à mes côtés pour m’aider. Dylane, elle, était toute seule. Le traumatisme n’était pas le même pour Aaron mais je me doutais qu’à des moments, il devait en demander beaucoup comme toute enfant de son âge. J’attrapais donc la jeune femme dans mes bras pour lui faire un câlin « Ne t’inquiète pas supertata est là » fis-je en desserrant mon étreinte accompagnée d’un clin d’œil. Je m’étais proposée de lui venir en aide lorsque Adam m’avait dit qu’Aaron se trouvait chez Dylane. Puis un weekend entre nana allait aussi être bien sympa.
Nous rentrions donc dans la maison de Dylane qui était toujours aussi impressionnante. J’avais vécu dans une belle maison étant petite, et actuellement, je vivais dans un bel appartement au sommet d’un grand immeuble de Brisbane. Mais les baies vitrées qui faisaient entrer la lumière naturelle et la modernité de la décoration me faisaient toujours rêver. « Et pourquoi pas après tout ?! J’ai toute la place et vu qu’on sort beaucoup tout les trois, on se prendrait pas la tête ». Je venais de proposer de venir aménager avec Knox, car il faisait partie du package Mia, dans la belle demeure de la jeune femme. Elle n’y voyait pas d’inconvénients, bien au contraire, elle était même enjouée par l’idée « Mais faudrait encore que Knox soit d’accord de déménager ! Mais je nous imagine bien au bord de la piscine avec des cocktails ». C’est vrai qu’avec mon meilleur ami, on ne savait jamais comment il allait réagir. Il pouvait être fou de l’idée et faire ses valises dans la seconde pour débarquer comme faire le mec casanier, qui veut rester dans son appartement et rien qu’avec moi. Oui parce qu’il fallait dire aussi qu’il était très « exclusif » avec moi, en amitié bien sûr « Ouais bah s’il n’est pas motivé, ça ne m’empêchera pas de venir. Il se trouvera un nouveau coloc’ » Je disais cela mais je vivais avec lui depuis trois ans et pour rien au monde je ne l’échangerais. C’est tout les deux ou rien. Ça allait promettre de belles disputes ça tient ! Je continuais l’idée de Dylane au bord de la piscine « En maillot de bain, la musique à fond, avec des beaux garçons autour de nous… enfin pour moi et Knox pas pour toi. Je t’ai à l’œil » fis-je en la regardant sérieusement. Notre rêverie fut interrompue par Aaron qui me trainait jusqu’au salon pour me dire qu’une surprise m’attendait. Je faisais des suppositions et, comme à mon habitude, je pensais à un gros gâteau. En espérant que ce ne soit pas ma petite sœur de cœur qui l’avait réalisé « Mamoune a fait brûler des pâtes ». Uhm, le surnom qu’Aaron donna à Dydy me fit tilter un instant, lui lançant un regard interrogateur. Mais l’anecdote qu’il venait de balancer me fit exploser de rire « J’ai oublié de mettre de l’eau. Ca arrive à tout le monde ». Je riais encore plus « Ah non, ça n’arrive qu’à toi. L’eau c’est la base des pâtes. Je crois que ce n’est pas un weekend que je vais rester c’est plusieurs jours ». Aaron sautillait déjà d’avance à l’idée que je reste avec eux plus longtemps. « Oh ouiiii tata Mia s’il te plait ». Je déposais mes deux mains sur ses petites joues et l’approcha de moi pour lui déposer un bisou sur le nez, tellement je le trouvais adorable. Il m’installa alors dans le canapé me demandant de ne pas bouger. S’étant absenté, j’en profitais pour discuter un peu avec Dylane « Je suis exténuée tu veux dire, je ne savais pas ce que c’était de m’occuper d’un enfant à temps plein et bah maintenant ça y est mais j’aime bien quand même. Et Aaron, la journée tout va bien mais le soir, il réclame son père… Du coup je l’ai autorisé à dormir avec moi bien que je sais qu’Adam va pas apprécier. Mais c’est exceptionnel aussi ». Oui Dylane était exténuée, c’était le mot. Elle avait de légers cernes sous les yeux et même ses cheveux étaient légèrement ébouriffés par rapport à d’habitude. « Ma pauvre, tu fais l’expérience au moins et ça te donne une idée pour un éventuel futur enfant » je la regardais d’un air malicieux, je savais qu’elle allait tout de suite réagir face à cette remarque « Mais je sais ce que c’est de garder Aaron pour l’avoir fait lorsque Chloé est décédée… Et j’ai eu le même problème… Alors je t’avoue que j’ai triché aussi et il a dormi avec moi tous les soirs. C’était le seul moyen pour qu’il s’endorme. Adam ne m’en a pas voulu, il a compris. Je pense qu’il en sera de même pour toi ne t’en fais pas ». Aaron déboula à nouveau « Ferme les yeux tata Mia ». Je m’exécutais alors « Tu peux les ouvrir tata ». C’est alors que je découvris une magnifique peinture faite par mon petit neveu adoré. Il m’avait peint au milieu d’un parc, une fleur à la main… « Là c’est toi quand on a été au parc mais t’es pas toute mouillée ». Je regardais alors le petit garçon avec un air sévère, encore en colère de ce moment-là au parc « Méfies toi ou c’est toi qui vas finir tout mouiller dans la piscine » fis-je en l’attrapant « C’était pas moi c’était Papa !!! » il se mit à rire aux éclats car je le chatouillais. Je lui fis encore tout pleins de bisous « Merci mon bébé d’amour pour cette peinture. Et merci de ne pas m’avoir faite toute mouillée ! » Et si seulement il y avait que l’histoire que ça. En y repensant, cette sortie au parc avait été toute une aventure « Ho toi, tu as des choses à me raconter ». En effet, il fallait que je lui raconte cette sortie au parc. Je m’abstiendrais cependant de lui parler qu’une semaine après j’avais ramassé Adam à la petite cuillère car il n’avait plus de ses nouvelles. De toute façon, cela n’avait pas lieu d’être puisque désormais, tout semblait bien aller entre eux. « Adam a été un véritable gamin pendant toute la sortie au parc. J’ai eu droit à un vrai bizutage. Sûrement un moyen pour lui de se venger des bêtises que je peux faire avec Aaron quand je vais chez eux » fis-je en faisant un clin d’œil complice au petit blondinet. Il essaya d’en faire de même mais ferma les deux yeux en même temps ce qui me fit rire. Je remerciais Dylane pour le soda qu’elle m’apporta « Il m’a d’abord gavé de bonbons puis il m’a mis de la chantilly partout sur la tronche et a fini par me mettre sous le système d’arrosage automatique… parce que monsieur n’a pas apprécié qu’avec Aaron on lui fasse des jolis cœurs sur le visage avec du rouge à lèvres… C’était partie d’un bon sentiment pourtant ». La mauvaise foi ! Je rigolais en prenant une gorgée de mon soda « Papa il a pas été gentil avec toi, hein tata Mia ». J’acquiesçais d’un grand signe de tête « Oh oui, tu vois même bébé d’amour le dit ». Le petit garçon que j’avais gardé sur mes genoux partit jouer un peu plus loin avec des petites voitures « En tout cas, je suis ravie de voir qu’entre Adam et toi tout va pour le mieux. Enfin j’imagine ? » fis-je en l’interrogeant du regard. Je ne savais pas du tout où ils en étaient et j’attendais plus de détails « Raconte moi tout. Enfin… presque tout il y a des choses que je n’ai pas forcément envie de savoir ».
En soi, je ne serai pas contre de vivre avec Dylane. Au contraire, nous nous entendions à merveille déjà toutes les deux et il en était de même entre Dydy et Knox. Ils sortaient parfois même sans moi à se faire des soirées jusqu’à pas d’heures, au point que, lorsqu’ils rentraient, il était arrivé que la jeune femme finisse par dormir sur notre canapé ou venait me rejoindre dans le lit, parce qu’elle avait bien trop bu. Finalement, la colocation ne pourrait que bien se passer. Cela dit, Knox et moi vivions dans notre petit cocon, dans notre bulle dans laquelle une personne extérieure pouvait parfois se sentir exclue ou aurait du mal à s’intégrer. « Comme si tu allais le laisser. Dis pas de bêtises, sans lui tu serais toute perdue ». Elle avait tellement raison. Bien sûr, je m’abstiendrai de le dire en sa présence mais là, je pouvais l’avouer « Oui… C’est vrai tu as raison. Je n’y peux rien je l’aime ce con et pour rien au monde je l’échangerai ». Je grimaçais en terminant ma phrase car au final c’est comme si je disais à Dylane que je préférais vivre avec Knox qu’avec elle… « D’ailleurs je me demande comment vous ferez le jour où tu te poseras enfin avec un mec ». Je réfléchissais encore plus à ce qu’elle venait de dire. En réalité, nous avions déjà été séparés. Mais là, depuis trois ans, notre complicité fraternelle s’était encore plus renforcée « Sincèrement, je ne sais pas. Je pense que Knox passerait son temps à venir squatter chez moi et à menacer mon mec s’il daigne me faire souffrir. Ou même sans raison… » Je marquais une pause, toujours l’air réfléchi « Et Adam aussi sûrement. Je pense que le mec qui voudra m’approcher et faire sa vie avec moi a intérêt à bien s’accrocher ». Je n’allais pas me plaindre de me sentir protéger de la sorte par mes deux meilleurs amis. Mais parfois, ça avait le don de m’agacer. Il y a des soirs où j’étais sortie avec Knox et aucun garçon ne pouvait m’approcher. Il les envoyait chier ou alors m’attraper de sorte à ce que l’on pense qu’on était ensemble. Adam, quant à lui, était plus dans l’observation. Il menaçait le type du regard ou le fixait longuement. Ce qui a pu porter ses fruits à certains moments et, là aussi, faire fuir le mec. « Je suis pas mariée que je sache ». Oui, elle ne l’était pas. Mais tout comme Adam l’était avec moi, je me devais en quelque sorte de le protéger. Mais la situation était plus complexe pour moi car Dylane était une petite sœur pour moi, mais je ne voulais pas non plus l’étouffer. Et me trouver entre les deux n’était pas toujours évident « Non, mais tu as quelque chose avec mon meilleur ami. Donc je suis un peu obligée de te surveiller, du moins quand je suis dans les parages ». Je disais « tu as quelque chose » car leur relation était bien compliquée à définir. Puis la dernière fois que j’avais vu l’un et l’autre, ils n’étaient plus du tout en contact et désormais, la jeune femme aidait Adam en gardant Aaron. C’était une relation que j’avais vraiment du mal à suivre, soyons honnête. Une fois ami, une fois amant, une fois aucun des deux, puis à nouveau. Bref, à en perdre la tête. Installée dans le canapé, j’écoute Aaron me dire que Dylane avait réussi à cramer des pâtes. Evidemment, je taquinais alors la jolie brunette à ce sujet « Je me suis améliorée entre temps. Et puis avec ce loustic, j’ai pas le temps de tout regarder ». Mouais, l’excuse d’Aaron qui, je le reconnaissais, demandait beaucoup d’attention marchait moyennement. Je rigolais alors face à son excuse que je trouvais peu crédible « Bon, si tu t’es améliorée depuis. Hâte de voir ce que tu vas nous concocter ce soir… ». J’étais évidemment dubitative et cela se voyait par mon regard. Aaron s’absente donc et nous nous retrouvons toutes les deux à discuter de celui-ci. Je plaisante en disant à Dylane que cela l’a préparé pour un futur enfant « Oui bah j’ai le temps…bien le temps ». Je rigole alors doucement, je la taquine comme toujours, sachant très bien qu’elle ne risque pas d’en avoir tout de suite, surtout vu à quel point elle est dubitative déjà face à l’engagement. Alors les enfants, n’en parlons pas. Aaron revint avec sa peinture et me rappelait un souvenir mouillé. J’expliquais alors à Dylane la petite histoire du parc avec Adam où j’ai eu droit à pleins de farces de sa part « Non mais tu l’as cherché aussi ! En plus le rouge à lèvres ça part pas facilement sur la peau et encore plus si tu utilises une bonne marque et te connaissant ça doit être le cas ! T’aurais du faire une photo de lui, ça aurait fait bien sur Instagram ». « Tu prendrais pas un peu sa défense ? Le pauvre il avait du rouge à lèvres ! Et alors ?! Moi avec des bonbons pleins la bouche et de la chantilly sur le visage ?! Il n’avait pas qu’à commencer ! Et non j’ai pas eu le temps de prendre la photo j’ai fini dans l’arrossage automatique » fis-je en grimaçant. De vrais gamins autant l’un que l’autre, je le reconnaissais. Aaron alla jouer et je pus demander à Dylane enfin un peu plus de détails sur sa relation avec Adam « Et bien, on s’est revu à la caserne…Il était pas beau à voir d’ailleurs. J’ai du récupéré Aaron à l’école et du coup, je l’ai appelé. C’était pas prévu tout ça… Entre temps, on a parlé même si ça n’a pas été facile au début de désamorcer le tout » Je ne pouvais que rebondir sur le fait qu’Adam était dans un état lamentable « M’en parles pas ! J’ai été chez lui car pendant une semaine il a fait le mort avec moi aussi. Et je peux te dire que je te l’ai remué dans tous les sens car il était comme une loque chez lui… Lamentable mais je pense que ça a porté un peu ses fruits. J’ai pas été très tendre… » Je marquais une pause, buvant une gorgée de soda « Au final aucun de vous deux n’a fait le premier pas vers l’autre ? C’est un simple concours de circonstance qui a fait que vous avez été obligé de vous revoir ? Comment ça se fait d’ailleurs que tu ai dû récupéré Aaron à l’école ? ». Cela m’intriguait. « Et je lui ai demandé qu’on voit au jour le jour et il a accepté… ». Lorsqu’elle prononça cela, je la regardais fixement avec de grands yeux « Mais c’est pas genre on va voir ailleurs hein, c’est juste que je préfère comme ça que de mettre des étiquettes…. Et tu me connais enfin… » En fait, ça ne m’étonnait pas qu’elle a proposé à Adam qu’ils aient une relation sans y mettre pour autant un nom dessus. Mais ce qui m’étonnait davantage était qu’Adam ai accepté. Ça ne lui ressemblait pas « Et bien… Ok je t’avoue que je suis un peu dubitative. En fait, oui je comprends totalement en te connaissant que tu lui as proposé ça. Mais c’est plutôt par rapport à lui… ça m’étonne qu’il ait accepté. Il n’y a pas de doute, il tient vraiment à toi. Je t’avais dit qu’il serait patient… ». Cela dit, je devais avouer que cette relation m’inquiétait pour Adam. Je n’avais pas envie de le voir souffrir. Mais s’ils étaient heureux comme ça alors tant mieux. « Et ça se passe comment cette relation au jour le jour ? ». Je l’espérais en tout cas. Le plus important pour moi était de les voir heureux ensemble. Et si cela fonctionnait, j’en serai ravie. Je n’allais pas les juger. « Autrement, j’ai eu des inscriptions pour toi ». Elle essayait de faire diversion mais cela ne m’empêchait pas de revenir sur le sujet Adam si je le voulais. Pour autant, ce qu’elle venait de dire attira ma curiosité « Sérieux ? Non mais je te jure Bradford, tu vas me rendre folle. Et je peux savoir le nom des ‘prétendants’ » Je levais les mains pour faire des guillemets en prononçant ce dernier mot. Dylane avait eu la « bonne idée » d’organiser un concours pour me trouver un mec. Sauf qu’en délirant comme ça entre copines, c’était drôle mais elle avait posté ce message sur les réseaux sociaux et donc impossible de faire marche arrière. Enfin, en soi, si c’était possible, mais Dylane avait voulu aller jusqu’au bout et n’avait pas voulu supprimer son message. « Laisse-moi deviner, Knox et Adam sont déjà de la partie non ? » Cela ne m’étonnerait pas, surtout que Knox m’avait immédiatement appelé après avoir vu le message passé. J’ignorais en revanche l’identité des autres personnes, ou du moins, je n’avais pas d’autres suppositions. Puis un sourire apparut alors sur mes lèvres « Il n’y aurait pas un certain Alec qui se serait inscrit par hasard ? ». Ok, je n’avais jamais parlé de lui à Dylane, je ne pensais pas que sa présence aurait pu m’intéresser et pourtant, en discutant de ça, je ne pus m’empêcher de l’avoir en tête.
« Raison de plus de venir ici, c’est grand et tu pourras te planquer avec ton mec ». Si Dylane continuait ainsi, il était fort possible que je finisse par vraiment la prendre au mot et que je vienne poser mes valises ici. Et c’est vrai qu’avec Dylane, j’aurai sûrement moins de compte à rendre « Après l’autre solution si j’ai un mec ce serait que j’aille me planquer chez lui ». J’accompagnais mes paroles avec un clin d’œil. Mais ce jour là n’était pas encore arrivé car, pour le moment, une vie de couple n’était même pas dans mon collimateur… Disons qu’au fond de moi j’en rêvais, je ne le cache pas, mais en pratique, j’étais plus adepte de relations sans lendemain que d’histoire d’amour à l’eau de rose. Mais qui c’est, un jour peut être mon prince viendra…
Nous venons à parler des talents culinaires de notre Dydy internationale, unique en son genre. Des pâtes sans eau j’en ris encore. Soi-disant elle s’est améliorée, je ris. « Ce soir c’est pizzaaaaas ». Je reporte mon regard sur Dylane qui semble ravie par l’idée. Uhm, je pense même qu’elle avait manigancé ça avant mon arrivée. « La cuisine ce sera pour demain ». Je plissais les yeux en la regardant « Uhm, tu te défiles avoue ! ». J’aurai pu soumettre l’idée de faire des pizzas maison mais je ne voulais pas qu’elle foute le feu à sa baraque. Ce serait bien dommage et je m’en voudrais. Je raconte ensuite à Dylane ma mésaventure au parc avec Adam. Je la suspecte de le défendre un petit peu « Bah non si je te demande si t’as pris une photo ! Je me serais fait un plaisir de la diffuser à la caserne en vrai ». Je ris avec elle et regrette en effet de ne pas avoir pris des photos « Ca aurait été une belle vengeance. Tu sais qu’il comptait les points. Evidemment il a gagné mais celle-là il ne l’aurait pas venu. Surtout venant de toi ». Je tire la langue sur le côté un sourire malicieux aux lèvres. Il l’aurait bien cherché. J’y penserai pour la prochaine fois. Car le connaissant, il y aura forcément une prochaine fois. Aaron va jouer un peu et nous en profitons pour parler de la relation entre Newman & Bradford. Ils ont traversé une mauvaise passe et cela semble s’être amélioré. Mais je sens encore Dylane sur la réserve. Et je me rends compte surtout que leur rabibochage est dû à … Aaron « Aaron s’est battu car un petit garçon a répété les phrases de son père comme quoi c’est sa faute que sa mère est morte et du coup, il a demandé qu’on m’appelle car son père était soi-disant en voyage ». Je me tourne vers ma petite sœur de cœur qui venait de s’installer à mes côtés dans le canapé, serrant un coussin contre elle « Donc, si je comprends bien, votre rabibochage est uniquement dû à Aaron… Et heureusement que ce n’est pas moi qui ai été appelée, sinon ce sale gamin qui a dit des conneries pareilles auraient eu à faire à moi… Enfin le père, je ne vais pas m’attaquer à un gamin ». Je changeais de sujet en parlant de ça ce qui devait bien arranger Dydy « Et non je voulais encore du temps à la base mais la vie a fait que… » Mes yeux s’ouvrirent grand « Je vois… Et tu le regrettes du coup que ce se soit fait prématurément ? ». Elle m’explique alors que leur relation est finalement au jour le jour. Ce qui m’étonne d’Adam, ce n’est pas son genre. Et je pense au fond que ce n’est pas ce qu’il voulait « C’est bien ça qui me fait peur… qu’il s’attache de trop et que tout explose d’où le fait d’avoir proposé ça ». Pour moi, Adam était déjà bien attaché à elle. Mais je ne voulais pas lui dire, pour ne pas la faire douter et peut être mettre en péril son couple avec mon meilleur ami. Je savais comment elle pouvait réagir et je ne voulais en aucun cas me mêler à ce point de leur couple. J’étais là pour les conseiller et faire en sorte qu’ils soient bien tous les deux, en couple ou non. « Bien pour le moment je dois dire… Je m’étonne moi-même certains jour ». Je souriais alors, ravie de l’entendre parler de la sorte « En tout cas je vois que ça se passe bien du fait que tu as pris en charge Aaron… Ce n’est pas rien ». Je le pensais sincèrement. Elle qui était si jeune et ne se voyait certainement pas avec des enfants ou dans une relation fixe, elle s’était proposée naturellement pour gérer un enfant de cinq ans. Et je ne pense pas qu’elle l’aurait fait pour n’importe qui.
Nous changeons radicalement de sujet, chose qui arrange bien sûr Dylane. « Je peux pas te promettre qu’il n’y aura pas de sybarite mais il y a quelques inscrits et des pas mal du tout ». Je suis curieuse de savoir qui sont les fameux pas mal du tout « Qui ? Crache le morceau ? Je les connais ? ». Pour quelqu’un qui n’avait pas l’air emballé par l’idée, limite désespérée, je montre un peu le contraire par mes questions. Je sais en tout cas que deux ne manqueront pas à l’appel « Si ils sont dedans… Si un d’eux gagne je crois que tu seras maudite ma belle. Et il y a Wim aussi ». J’avais donc raison. Je lève les yeux au ciel, amenant une main contre mon front. Les deux me lâcheront jamais les basques « Wim ? T’es sérieuse ? » Là par contre je ne m’y attendais pas. Je pliais mes jambes et m’asseyait alors sur mes pieds pour faire face à Dylane sur le canapé, qui n’était pas du tout emballé par l’idée qu’il se soit inscrit. « Avoue que tu as débarqué chez lui pour avoir des explications ? Surtout après ce que je t’ai dit la dernière fois à propos de notre relation… » Je rigolais, me moquant légèrement d’elle. « Non mais c’est qui lui ? » J’adorais sa réaction face à nom d’Alec. Je la regardais prendre son téléphone pour voir surement la liste des participants. Je souriais davantage par ses dires suivants « T’as un crush ? Je veux tout savoir moi ? ». « Tu te souviens quand on s’est croisé l’autre soir au club ? Que je t’ai dit qu’un mec m’attendait ? Et bien c’était lui, je ne sais pas si tu l’as bien vu ». Je marquais une pause « Mais ce n’est pas un crush. Disons que notre relation était censée être sans lendemain. Sauf que le lendemain justement, je me retrouve dans son resto où il est chef cuisinier et je dois l’interviewer… il m’a proposé un date le soir même… On aura remis le couvert si tu vois ce que je veux dire… Et ce n’est pas fini.. ». Je laisse un peu de suspens, voyant Dylane passionnée par mon récit, c’est limite si elle ne frétille pas sur place « Il est venu à la librairie, par hasard, lors de ma séance de dédicaces… Comme c’était l’heure de la fermeture, il m’a invité chez lui pour me faire à dîner… Et je te demande ça car ce mec me surprend toujours… Alors qui sait peut-être va-t-il encore me surprendre en s’inscrivant à ce stupide concours ». J’avais un air un peu rêveur en parlant de lui je savais que Dylane allait penser que j’étais in love, ce qui n’était absolument pas le cas. « Bref, qui sont les autres prétendants ? ».