Il est déjà un peu tard pour Jill. C’est à dire vraiment très tard pour Finn. Mais elle s’en fiche Jill, elle a décidé qu’elle sortait ce soir, et qu’elle emmenait le roux avec elle. C’est toujours comme ça, c’est elle qui décide et lui qui suit parce qu’elle ne lui laisse jamais le choix. Si elle l’écoutait, ils ne sortiraient jamais. Et elle n’est pas faite pour ça Jill, elle a besoin d'adrénaline et de nouveauté. Elle n’aime pas rester au même endroit tout le temps. Ni au même endroit ni avec les même personnes. C’est pour ça que Finn n’est pas la seule personne avec qui elle fait des soirées ou avec qui elle passe du temps. Ils sont bien différents les deux, et Jill n’a pas d’ami comme lui. Il est comme son meilleur ami, elle aime l’avoir à ses côtés. Il n’est pas comme toutes les personnes qu’elle côtoie soir après soirs. Il est le seul à pouvoir lui faire passer des soirées dans un appartement à ne rien faire de trépidant. Des soirées de vieux mais qui l’occupent de temps à autre.

Elle attend en bas de chez lui en essayant de voir s’il y a quelqu’un à la fenêtre. Et, bien évidemment c’est fermé. Alors elle monte les marches quatre à quatre avant de se retrouver devant la porte de chez lui et de forcer la serrure. C’est bien plus drôle que toquer ou utiliser la sonnette. En seulement quelques minutes l’affaire est pliée et elle se retrouve dans l’appartement qu’elle connait déjà très bien. “Finn.” Elle ne parle pas trop fort, ne sachant pas si sa petite soeur était là ou non. Elle le trouve dans un coin, elle lui a certainement fait peur mais elle s’en fiche. “Tu t’habilles, t’as 10 minutes et on bouge.” Il le sait qu’il n’a pas le choix.


@Finnley Coverdale

(FLASHBACK). Il connait le message vocal par cœur, mais cela ne l’empêche pas d’essayer, encore et encore, saturant le répondeur de sa génitrice, puis celui de sa jumelle lorsqu’il n’était plus possible d’appeler la première. Dans une semaine, Bryn fête son anniversaire et son seul souhait est de le passer en compagnie de toute la famille. Et il se démène depuis des jours, Finnley, pour satisfaire son envie – même s’il sait pertinemment que le désir de sa cadette ne pourra être réalisé. Danielle et Cora sont trop occupées à courir les castings, à vivre leur meilleure vie à Sydney, à enchaîner les soirées et à se pavaner dans les dollars que la rouquine rapporte aux Coverdale – enfin, à Danielle, puisqu’il ne voit pas la couleur de cet argent promis pour payer les factures. Il se sentait capable de mettre sa rancœur et ses reproches de côté le temps d’un week-end si cela peut permettre à Bryn d’en profiter ; pire, il a même mis sa fierté de côté en laissant quelques messages d’excuses (tout en sachant pertinemment qu’il n’a en réalité rien à se reprocher). Et pourtant. Le téléphone sonne toujours dans le vide, parfois c’est le répondeur, parfois il comprend qu’on lui a raccroché au nez. Les jours défilent et le cadeau de Bryn s’éloigne de plus en plus. Tout comme sa volonté d’essayer de réparer des pots cassés dont il n’est même pas le responsable et qu’il cède pour ce soir, déposant le téléphone pour passer une soirée à ressasser sa colère envers ses aînées, dont sa petite sœur est le dommage collatéral. Elle n’est pas là ce soir, dormant chez une amie et n’assistant pas aux tentatives désespérées de son aîné d’établir un contact avec le reste des femmes Coverdale, en vain. Conscient que de se murer dans cette colère n’amène jamais rien de bon, il finit par rejoindre sa chambre dans l’espoir d’y trouver le sommeil. Cela l’enlèvera pas la rancœur, mais cela aurait le mérite de la faire passer plus vite. Et après une demi-heure à tourner et à se retourner sur le matelas, prêt à enfin céder aux bras de Morphée, un bruit attire son attention et il quitte aussitôt son état léthargique pour identifier l’origine du bruit. Il comprend rapidement qu’il provient de la porte d’entrée et plus précisément de la serrure et il s’empresse de s’emparer d’un couteau dans la cuisine – Bryn a les clefs, pourquoi est-ce qu’elle forcerait la serrure ? Et lorsqu’une voix familière résonne, le jeune homme sursaute avant d’allumer la lumière. « Jill, putain ! » Il élève la voix en lui adressant un regard assassin, posant le couteau sur le plan de travail avant de faire quelques pas en sa direction. « T’as jamais appris à frapper ? Ou mieux, tu sais qu’il existe des sonnettes maintenant ? » Son visage se décrispe toutefois à la vision de sa meilleure amie alors qu’il laisse échapper un sourire, qui disparait lorsqu’elle annonce son projet. « Euh, non ? » Il s’oppose (tente de le faire, du moins), avant de croiser les bras sur son torse. « Figures-toi que certains bossent, demain. » Il souligne en haussant les épaules, avant de reprendre. « Et puis, je suis pas d’humeur. » Ce qui devrait la convaincre de renoncer à son idée ; il ne sera pas de très bonne compagnie. « Alors euh... merci pour la visite ? » Et il se veut hésitant, à nouveau, parce que le ton autoritaire autant que l'attitude de Jill lui ont fait comprendre qu’il n’a en réalité pas intérêt à négocier, ce qu’il vient pourtant de faire. Et même si leur amitié n’est pas récente, le rouquin est toujours autant intimidé par la McGrath, comme quoi certaines choses ne changeront pas, même des années plus tard.

@"Jill McGrath-Fitzgerald"

Elle est entrée chez Finn sans lui demander son avis, sans frapper, et sans s’annoncer. C’est bien moins drôle quand il sait qu’elle débarque. Elle a décidé qu’il sortirait avec elle ce soir, donc il n’a pas le choix. Il pourra lui donner tous les arguments du monde elle ne le laissera pas rester tout seul ou avec sa soeur chez lui. Jill sait se montrer très persuasive. Elle fouille un peu dans toutes les pièces de l’appartement avant de lui faire peur au moment où elle le croise. “Moi aussi je suis contente de te voir.” Elle savait qu’elle allait lui faire peur. C’était même son objectif en rentrant chez lui de cette manière. “C’est bien moins drôle.” Elle était presque déçue que la porte soit ouverte. Si elle ne l’avait pas été, elle aurait pu crocheter la serrure et ça l’aurait amusé pendant de longues minutes.

“Euh si.” Il le sait pourtant que quand elle décide qu’il sort il sort. Mais il essaie quand même de négocier, de voir s’il peut rester chez lui cette nuit. “Je te déposerai au travail à la fin de la soirée.” Donc il va sortir et il ne va pas dormir. Elle s’assoit sur une table et plante ses yeux dans ceux de Finn. Ils perdent du temps et ça l’énerve. “Si t’es d’humeur.” Elle se dirige vers sa chambre et récupère une veste pour lui et une pour elle. “Je t’en vole une.” Parce que c’est pas sûr qu’il la récupère un jour et il fait froid à cette période de l’année. Elle vérifie sa tenue, ça peut aller. De toute façon ils n’ont pas le temps de se changer. Elle se dirige vers lui, pose ses mains sur ses épaules et lui fait faire demi tour. Elle le pousse jusqu’à la porte et le fait sortir de force. “Allez on dégage.”

Si Jill devait rédiger son C.V., dans la partie « loisirs » elle pourrait annoter « causer une crise cardiaque à Finnley Coverdale » tant cela est proche de la réalité. S’ils se connaissent depuis quelques années maintenant, ce n’est pas pour autant que la jeune femme a cessé de le malmener et de le pousser toujours plus loin, de manière à ce qu’il franchisse les limites qu’il s’impose quotidiennement. Et de son côté, il se surprend encore des efforts de Jill, quand bien même le taquiner semble être son activité favorite. Si Finnley n’est pas doté d’un grand sens de l’humour ni d’une souplesse qui permet aux autres de s’amuser de lui (ou avec lui), Jillian est l’exception à la règle, celle qui parvient à le remuer bien plus que quiconque s’y étant déjà essayé. Certes, ils ne sont pas nombreux, principalement parce que Finnley s’assure de les sortir de sa vie avant qu’ils ne puissent prendre leurs marques. Mais Jill y est parvenue et parfois il se surprend encore d’avoir autant d’affection pour la brune alors qu’ils sont tant opposés. Mais c’est justement parce qu’ils sont si opposés qu’ils s’entendent aussi bien ; là où elle parvient à le sortir de sa coquille, il parvient parfois à la poser et ce sont des intermèdes non négligeables pour l’un comme pour l’autre. Comme ce soir, alors que Finn a beau s’agacer de la manière dont sa meilleure amie s’est introduite chez lui, il est néanmoins heureux de la voir (même s’il ne le montre pas). Et s’il prétend que l’autorité de Jill est suffisante pour aller à l’encontre de sa volonté et de sa prédisposition à se montrer casanier, dans les faits elle est grandement aidée par son envie de se changer les idées. Elle est arrivée au bon moment et même s’il prétend s’opposer, elle a déjà gagné à la minute même où elle a suggéré l’idée de sortir de cet appartement. « Bien, je donnerai ton numéro en cas de plaintes. » Il rétorque, sarcastique, en haussant les épaules. À vrai dire, son patron n’aura probablement pas à le remettre à sa place quant à la manière dont il se présente sur son lieu de travail ; Finnley apparaîtra peut-être un peu fatigué, il prétendra que la nuit a été dure et tout ceci sera rapidement oublié. Il se montre exemplaire dans son travail, par volonté de ne pas risquer de perdre celui-ci alors qu’il doit élever Bryn et qu’ils ne pourraient se retrouver sans ressources sans que des conséquences dramatiques ne les frappent. Alors Finn est professionnel, parfois trop consciencieux, mais il n’a d’autres choses. Et s’il accepte de sortir ce soir, que Jill ne pense pas avoir remporté la bataille sur tous les aspects ; il n’a aucune envie de finir si saoul qu’il en oubliera où il habite. « Compris, cheffe. » Qu’il râle faussement, alors qu’elle lui impose d’être d’humeur, disparaissant rapidement dans sa chambre, revenant avec deux vestes. « Ah non, t’abuses, je l’adore celle-ci. » Qu’il s’oppose par rapport à celle qu’elle met sur ses épaules ; qu’il ne reverra donc probablement jamais connaissant l’énergumène. Les mains de Jill qui viennent se poser sur ses épaules, lui faisant faire demi-tour et lui signifiant qu’il ne peut plus s’opposer au programme de la soirée, il se retrouve sur le palier, ayant tout juste l’occasion de verrouiller son appartement (même s’il n’y a pas grand-chose à voler, soit), avant qu’elle ne l’emporte de force et qu’il se permette de râler (encore une fois, faussement) : « doucement, la demi-portion. » Bien qu’elle ne soit pas beaucoup plus petite que lui, en réalité. « Et je peux savoir ce que t’as prévu ? » Qu’il l’interroge tandis qu’ils descendent les escaliers et qu’il la suit docilement. « Mon petit doigt me dit que je suis pas prêt. » Il fait remarquer avant de reprendre ; « enfin, remarque, c’est toujours ce qu’il me dit. » Et il esquisse un demi-sourire qui trahit son sarcasme visant à entretenir son rôle de grand-père avant l’âge, alors qu’il se maudit une fois de plus d’être aussi réfractaire alors que, finalement, Jill est peut-être la seule à penser à lui (même si elle pense surtout à elle, mais le résultat est là).

@Jill McGrath-Fitzgerald

Blablabla elle n’est pas venue pour parler Jill. Elle est là uniquement pour se changer les idées, et Finn ne devrait pas lutter. Il sait que c’est une perte de temps. Il sait que ça n’en vaut pas la peine et qu’elle aura le dernier mot. Elle a décidé qu’ils sortaient, donc il va sortir le jeune homme. « Bien, je donnerai ton numéro en cas de plaintes. » “Je mettrai mon téléphone en mode avion et tu devras gérer tout seul.” Il n’a pas d’excuses, elle l’écoute à peine d’ailleurs. Elle sait que même s’il a environ 80 ans dans sa tête il meurt d’envie de passer sa soirée avec Jill et de s’enfuir loin de chez lui. Ils vont boire et oublier, elle en a besoin Jill. Elle veut s’amuser et il va la suivre pendant toute la nuit. Peut-être qu’elle l’accompagnera au travail le lendemain matin en lui offrant le croissant et le café pour l’aider à décuver.  « Compris, cheffe. » “Continue comme ça.” La voilà qui hoche la tête, elle aime ce surnom.

Elle fait le tour de son appart, retrouve la chambre et le placard dans lequel elle a pris l’habitude de voler des affaires dès qu’elle en a besoin (même quand elle n’en a pas besoin en réalité). Elle jette son dévolu sur une veste qu’elle adore, et que lui aussi aime bien. Tant pis, peut-être qu’il la récupèrera un jour. « Ah non, t’abuses, je l’adore celle-ci. » “Elle me va bien hein !” Elle ne lui rendra pas tout de suite, parce que maintenant elle le pousse vers la sortie.

« doucement, la demi-portion. »
“On fait presque la même taille et tu sais que j’ai le dessus si on se bat”
« Et je peux savoir ce que t’as prévu ? »
“Non”
« Mon petit doigt me dit que je suis pas prêt. Enfin, remarque, c’est toujours ce qu’il me dit.»
“C’est ni une partie de carte ni une soirée film et tisane donc forcément que t’es pas prêt.”

Elle lève les yeux au ciel Jill et ils se retrouvent à l’extérieur de l’immeuble. Elle a un grand sourire sur les lèvres, elle a réussi à le faire quitter sa grotte assez rapidement et elle a volé une veste en plus. “Tournée des bars ? Des boîtes de nuit ? Des deux ?” Ca va finir en tournée des deux et ça n’étonnera personne.

« Évidemment. » Qu’il souligne en levant les yeux au ciel un bref instant alors qu’elle lui annonce qu’il devra se débrouiller seul concernant les explications qu’il devra fournir à son employeur. Le contraire l’aurait étonné ; et de toute manière il préfère être le seul à devoir se justifier, car il doute que les excuses que Jill pourrait inventer soient crédibles ou, du moins, racontées de manière convaincante. Autant qu’elle laisse faire les adultes sur cet aspect-là et il n’est pas mécontent qu’elle ne s’en mêle pas contrairement à ce qu’il a pu laisser croire. De la même manière, il n’est pas mécontent qu’elle force les choses (comme d’habitude, en réalité) en l’obligeant à sortir le nez de cet appartement dans lequel il s’encroûte dès qu’il n’est pas au travail. Il n’y a pas grand-chose d’autre qui anime son quotidien, si celui-ci n’est pas occupé par son métier, il l’est par l’éducation de sa petite sœur et le jeune homme en oublie de vivre son adolescence. Il ne s’en formalise pas, conscient qu’il a certaines responsabilités qui l’empêchent d’être aussi insouciant que son amie ; raison pour laquelle il s’interdit de l’être. Mais y être forcé, une fois de temps à autre, est plutôt agréable et il ne résiste donc pas longtemps à ce que veut Jill (il n’y arrive de toute évidence pas, peu importe le sujet). « N’y prends pas goût. » Qu’il souligne lorsqu’elle se félicite d’être appelée cheffe, parce qu’il ne faudrait pas qu’elle en prenne l’habitude, même si ce surnom lui va à ravir. D’autant plus qu’un surnom semble être bien plus approprié à la jeune femme ; celui de voleuse alors que pour la énième fois, elle fouille l’un de ses placards pour s’approprier un de ses vêtements, un auquel il tient, cette fois-ci. « Ouais, ouais, ça va, j’ai compris. » Qu’il râle tandis qu’il doit faire le deuil du blouson, ce qui motivera bien quelques verres. « Je suis quand même plus grand que toi, laisse-moi ma seule victoire. » Il poursuit, désormais hors de l’immeuble, tandis que Jill a la réponse à tout et que ses interrogations se heurtent à la vivacité de la jeune femme. « C’est très bien les soirées film et tisane. » Il s’offusque, légèrement sérieux, outré qu’elle puisse ainsi dénigrer le programme qui est d’ordinaire le sien. « Tournée des bars, j’ai envie qu’on s’entende parler. » Papy est de retour, mais Papy demande des concessions et ça aussi, ça n’étonnera personne. « Je te suis, c’est toi qui connais cette ville comme ta poche. Surprends-moi. » Et il s’imagine sans peine que sous cette demande, ils n’iront pas dans un bar des plus classiques et c’est très exactement ce qu’il souhaite.

Elle le pousse vers la sortie, elle a décidé que papy ne resterait pas dans son appartement cette nuit et il sait qu’il ne pourra pas lutter. Elle ne met pas longtemps à lui voler un blouson et fermer la porte de l’appartement qu’elle ne connait que trop bien. Il l’appelle cheffe et elle sourit, elle va vouloir être appelée comme ça par le monde entier maintenant. « Évidemment. » “Trop tard.” Il aurait dû y penser avant le jeune homme. Elle pourrait ne répondre qu’à ce surnom désormais, parce que ça l’amuse, et parce qu’elle sait que le roux déteste ça.

Elle observe la veste qui est maintenant sur son dos, qui lui va bien mieux qu’à Finnley, il faut bien l’avouer. « Ouais, ouais, ça va, j’ai compris. » Elle sourit en passant devant lui en marchant en arrière. “Si je la garde, ça me fera un excuse pour revenir chez toi et te la ramener.” Elle hausse les épaules, CQFD. Elle est amie avec Finnley, il fait même partie de ses meilleurs amis. Mais elle reste toujours séductrice Jill, joueuse et taquine, elle ne se ferme jamais les portes, et elle s’amuse avec le jeune homme sans même qu’il ne s’en aperçoive. « Je suis quand même plus grand que toi, laisse-moi ma seule victoire. » “Je me cacherai derrière toi ce soir quand j’aurai provoqué une bagarre et qu’ils chercheront à frapper quelqu’un.” Il est plus grand, ok, mais c’est elle qui a toujours réglé les problèmes qu’ils pouvaient faire tous les deux -qu’elle faisait toute seule en réalité- dans les bars et boites de nuit.

« C’est très bien les soirées film et tisane. » “Génial !” Elle ne pouvait pas être plus ironique. Elle adore Finn, mais il doit avouer que si Jill ne faisait pas partie de son quotidien il ne rentrerait jamais dans les bars et ne s’amuserait que très rarement. « Tournée des bars, j’ai envie qu’on s’entende parler. » Oh que ça ne l’étonne pas et elle se met à rire. “Tu finiras par danser dans la soirée.” Encore une fois, il n’aura pas le choix, alors autant qu’il l’accepte tout de suite.  « Je te suis, c’est toi qui connais cette ville comme ta poche. Surprends-moi. » “Tu devrais pas dire des choses pareilles !” Elle rit de bon coeur avant d’attraper sa main pour les faire courir au travers des ruelles de la ville. “J’ai des choses à acheter alors.” De la drogue. Qu’elle prendra seule ou avec lui, c’est à lui de voir. Il voulait être surpris non ?

Comment est-il possible que chaque surnom qu’elle lui associe soit particulièrement déplaisant alors, qu’à l’inverse, chacun de ceux qu’il choisit pour elle s’avère être des plus appréciés par la jeune femme ? À sa charge, il aurait dû savoir que l’appeler cheffe serait susceptible d’égayer le visage d’une Jill qui, effectivement, aime contrôle son monde. Pas que Finnley s’en offusque, c’est bien l’une des choses qu’il apprécie chez la jeune femme et c’est étonnamment paradoxal qu’il accepte d’être dirigé de la sorte alors même qu’il est le premier à aimer contrôler ce qui l’entoure. C’est d’autant plus surprenant que Jill représente la spontanéité qu’il ne possède pas de son côté et qu’elle est pourtant la première à agir sur un coup de tête ; autant dire que la notion de contrôle ne s’applique qu’à quelques rares exceptions et qu’il en est une. Mais il se laisse guider, Finn, ne répondant pas à la jeune femme alors qu’elle fanfaronne, conscient qu’elle aime avoir le dernier mot et qu’ils ne s’en sortiront pas. À défaut, il se contente de lui offrir sa plus belle grimace, trop occupé également à faire le deuil de cette veste qu’il ne reverra jamais, il en a parfaitement conscience. « Depuis quand tu as besoin d’une excuse pour débarquer chez moi ? » Il l’interroge, sourcil levé et yeux plissés ; ça se saurait si Jill a besoin d’excuse pour débarquer sans prévenir. Il l’a expérimenté bien des fois avant ce soir, il l’expérimentera encore de nombreuses fois après ce soir, il en est convaincu. « Super, j’ai déjà hâte. » Il dit en levant exagérément les yeux au ciel avant de laisser échapper un rire. Il n’oublie pas de jouer son rôle de rabat-joie, mais il n’y parvient qu’à moitié avec Jill, qui parvient à faire émerger une autre version de lui-même ; et à mesure qu’ils longent les rues, il parvient à se détendre, Finn, et à mettre de côté le Papy Grumpy qu’il est au quotidien. « Mais n’oublie pas que je cours plus vite que toi. » Le rouquin souligne avec un sourire sur les lèvres, l’air de rien, haussant les épaules. Aussi peu sportif qu’il puisse être, c’est quelque chose qu’on ne peut pas lui enlever. Enfin, à condition qu’il soit sobre – et ça, ce n’est pas gagné en compagnie de Jill. D’autant plus que lorsque le choix lui est donné, c’est bien pour la tournée des bars qu’il opte, au détriment des boîtes dont il n’est pas le meilleur client. « On parie ? » Il questionne, une grimace étonnée sur le visage. Non, il ne finira pas par danser au cours de la soirée, sa réserve l’en empêchera probablement. Mais encore une fois, qu’il n’oublie pas que cette soirée se fait en compagnie de Jill ; il est alors hautement probablement qu’il finisse effectivement par danser au cours de la soirée, autant parce qu’il ne sera plus vraiment lui-même que parce qu’il ne peut rien refuser à Jill malgré tout qu’il prétende toujours le contraire. « Je sais exactement ce que je dis. » Il ancre son regard dans le sien avec un demi-sourire ; il ne sort pas souvent de sa tanière, Finn, s’autorise encore moins souvent à s’amuser, alors il ne compte pas faire de la demi-mesure pour ce soir. La jeune femme qui attrape sa main, le voilà forcé à courir dans les rues, départ ralenti par sa surprise qui contredit son affirmation d’il y a quelques instants alors qu’il est à la traîne quelques secondes. « T’es sérieuse ? » Il s’oppose quand il comprend très bien l’achat en question, sans pour autant être plus convaincant ; il sait que ça ne fonctionne pas avec la jeune femme et qu’elle fait bien ce qu’elle veut. « Évite juste de provoquer la bagarre au premier arrêt, s’il te plaît. » Qu’elle attende au moins qu’il ne puisse plus avoir de souvenir de cette soirée. « Parce que je t’accompagne pas, alors tu vas devoir gérer toute seule. » Ou du moins, il l’accompagnera, mais restera dehors. Et son ton moralisateur se transforme en ton moqueur ; comme si elle ne pouvait pas gérer toute seule.

Ils sont enfin sortis de l’appartement. Ca n’aura pas été long, et elle n’aura même pas eu besoin de le supplier pendant des heures. Il est facile à convaincre Finnley quand c’est Jill qui prend les rênes de la soirée. « Depuis quand tu as besoin d’une excuse pour débarquer chez moi ? » Elle hausse les épaules, c’est vrai qu’elle peut débarquer à n’importe quel moment dans cet appartement, avec ou sans raison. “Si tu savais le nombre de fois où je suis venue chez toi juste pour te voler des affaires.” Elle a certainement quelques pulls qui trainent encore chez elle. Des pulls que Finnley ne récupèrera sûrement jamais. « Super, j’ai déjà hâte. » “Tu vas pouvoir jouer au mec fort ce soir.” Elle sait que s’il y a une bagarre c’est elle qui devra se battre pour les protéger tous les deux. Elle ne prendra jamais le risque de compte sur Finn quand il s’agit d’être violent.

« Mais n’oublie pas que je cours plus vite que toi. » “Je m’entraîne tous les jours pour te battre dans ce domaine.” C’est bien une des seule personne qui la bat à la course et ça a le don de la rendre folle. Elle ne s’entraîne pas vraiment tous les jours, mais elle s’entraîne quand elle a décidé de faire un resto basket ou qu’elle doit échapper à des videurs. « On parie ? » Oh qu’il ne devrait pas dire une chose pareille. Parce que maintenant il peut être sûr qu’elle va passer sa soirée à le faire danser. “Tu me refuserais une danse ?” Elle fait la moue en se tournant vers lui, charmeuse au possible, prête à avoir tout ce qu’elle veut.

Ils marchent et passent déjà devant quelques bars avant que Jill ne s’arrête devant un. « Je sais exactement ce que je dis. » “T’attendais que je vienne te chercher en vrai hein ?” Il s’ennuie quand elle n’est pas là, elle le sait très bien. Il va profiter de cette soirée comme ils profitent toujours des moments qu’ils passent ensemble. « Je sais exactement ce que je dis. » “Peut-être bien…” Elle n’a pas non plus envie qu’il fasse la gueule toute la soirée. Alors elle attend de voir sa réaction, il n’a pas l’air de savoir ce qu’il veut le roux. « Évite juste de provoquer la bagarre au premier arrêt, s’il te plaît. » “T’as dit que tu me sauverais non ?” Elle sourit, hausse les épaules, mais sait encore pertinemment qu’elle ne pourra pas compter sur lui en cas de bagarre. « Parce que je t’accompagne pas, alors tu vas devoir gérer toute seule. » “Tu vas me laisser toute seule ?” Et la voilà encore qui boude.

Jill n’a jamais eu besoin de la moindre autorisation pour s’immiscer dans le quotidien de Finn et ce, depuis leur rencontre. Si c’est quelque chose qui a pu le déranger au départ, il s’est très vite montré admiratif de cette manière de mener sa vie, insouciante. Dans le fond, il a toujours été un peu jaloux d’elle, qui n’a pas bénéficié des mêmes responsabilités dont il a écopé et il s’est souvent retrouvé à vivre par procuration au travers des aventures de la jeune femme, quand il la questionnait jusqu’à point d’heure sur celles-ci. Et il y a des soirs comme celui-ci, où il peut se vanter de faire partie de l’aventure, même si celle-ci n’est probablement pas aussi divertissante que d’autres que Jill peut vivre. Elle sait qu’avec lui, il faut rester sur du banal, ceci s’éloignant déjà de ce qu’il connaît au quotidien. Elle sait aussi qu’elle arrivera toujours à le convaincre de la suivre, en réalité, même si ses plans vont à l’opposé de ceux de Finn. Ce besoin de vivre un peu comme l’adolescent qu’il aimerait être, autant que ce crush secret qu’il a sur elle depuis leur rencontre. Pas suffisamment important pour nuire à leur amitié, mais suffisamment présent pour qu’il ne possède plus vraiment de raison lorsqu’il est avec elle. « Ça m’évite les voyages jusqu’à la décharge, remarque. » Il préfère répondre par sarcasme, conscient que ses affaires sont loin d’être de qualité ; la faute a un argent qui manque et qui est de toute évidence dépensé que dans celles de Bryn lorsqu’il en possède. C’est elle qui a besoin de beaux habits, pas lui, même si cela n’arrange peut-être pas Jill. « Ou au mec dans le coma. » Il rétorque avec un haussement d’épaules et un fin sourire, cette perspective semblant bien plus réaliste que celle évoquée par Jill.

« Essayer de me battre. » Puisqu’elle n’y arrivera jamais, c’est une certitude. C’est l’une de ses seules qualités sportives, la seule discipline dans laquelle il n’était pas une catastrophe à l’école et elle ne peut lui enlever cela. Ce que lui ne peut lui enlever, c’est cette confiance qui est la sienne lorsqu’elle est persuadée d’arriver à le faire danser. Il l’a déjà fait, bien sûr qu’il l’a déjà fait, pour autant ce n’était pas souvent avec elle et parce qu’il avait une raison derrière : celle de faire plaisir à quelqu’un. Sa petite amie quand il vivait à Canberra, aujourd’hui Jill qui lui fait les yeux doux et, évidemment, il cède. « C’est de la triche. » Elle sait qu’il est bien trop gentil pour refuser quoi que ce soit à quiconque, encore moins à elle. Alors oui, c’est de la triche et pourtant il ne s’en offusque pas.

« Pas forcément, mais maintenant j’attends que tu ne me déçoives pas. » Il hausse les épaules avec un sourire au coin ; il n’avait pas nécessairement envie de sortir avant qu’elle ne débarque, mais désormais il n’a plus envie de se contenir. Il ne sort pas souvent, autant qu’il en profite et c’est des moments ainsi qui sont précieux à ses yeux, ceux où il s’autorise à être le jeune homme qu’il s’interdit d’être au quotidien. Insouciant, fêtard, égoïste. Sans surprise, Jill a d’autres idées en tête, qui ne le concernent pas lorsqu’elle parle d’achats. Ce qu’il sait, par contre, c’est qu’elle est susceptible de se fourrer dans les mauvais plans et ça, il n’est pas certain d’apprécier ni de vouloir la suivre – peu importe s’il passe pour un lâche, il a des responsabilités qu’elle n’a pas. « Non, non, finalement j’ai dit que je finissais dans le coma, faut suivre un peu. » Il lève les mains à mi-hauteur, innocent, tandis que son regard se fait à nouveau brillant et qu’il lève les yeux au ciel. « Tu me saoules. » Il souligne, en la poussant légèrement. « Si ça tourne mal, je te jure, je te laisse derrière. » Vu qu’il court plus vite qu’elle, rappelons-le.

@Jill McGrath-Fitzgerald

Elle marche, elle a réussi à le faire sortir rapidement de chez lui, ne sachant même pas où est sa petite soeur. Elle ne s’intéresse pas vraiment à ça la McGrath, bien trop égoïste pour se soucier de ce genre de choses. « Ça m’évite les voyages jusqu’à la décharge, remarque. » Elle fronce le nez. “Je prends pas souvent tes pulls préférés.” Oh que si elle le fait, mais il lui arrive aussi souvent de ramener des pulls neufs dans son armoire, certainement sans même qu’il ne s’en rende compte. « Ou au mec dans le coma. » “C’est moins drôle.” Mais elle rit quand même. Il fait partie de ses personnes préférées, alors elle est là pour lui autant qu’elle le peut.

« Essayer de me battre. » “J’en serai capable un jour” Elle lève les yeux au ciel, comme si elle était excédée alors qu’elle s’amuse beaucoup à cet instant. Elle fait les yeux doux, elle le regarde comme s’il était la huitième merveille du monde, elle sait y faire la McGrath, surtout quand il s’agit de Finnley. « C’est de la triche. » Elle fronce le nez. “Ah bon ?” Elle se rapproche un peu en souriant avant de s’éloigner à nouveau pour arpenter les rues de la ville. “Je sais que t’adore danser.” Elle n’en sait rien en réalité, mais elle sait très bien que si elle le veut elle le fera danser. « Pas forcément, mais maintenant j’attends que tu ne me déçoives pas. » “Est ce que tu serais en train de douter de moi et de mes capacités à te faire passer une bonne soirée ?” Elle hausse un sourcil avant de se placer devant lui, bras croisés sur sa poitrine. « Non, non, finalement j’ai dit que je finissais dans le coma, faut suivre un peu. » “Tu m’abandonnerais à mon propre sort ? Toute seule dans une ruelle ?” Elle use de tous ses charmes pour le garder avec elle quoi qu’il puisse se passer. « Tu me saoules. » “Moi aussi je t’aime !” Elle lui fait un clin d’oeil et elle s’approche de l’homme qui est censé lui donner ce dont elle a besoin ce soir. Elle sait qu’elle ne pourra pas partager avec Finn, mais elle n’a pas l’habitude de se priver pendant une soirée. « Si ça tourne mal, je te jure, je te laisse derrière. » Elle faut la moue. “Ca se passera pas mal.” Elle sait y faire. Il reste un peu en arrière et elle arrive à faire l’échange rapidement, sans avoir de problèmes, pas pour l’instant. “Voilà c’est fait ! T’arrêtes de flipper ?”

“Je prends pas souvent tes pulls préférés.” Il fronce les sourcils un bref instant avant de lever les yeux au ciel, accentuant son air blasé, résigné qu’il affiche souvent face à Jill. « J’ai hâte de faire un tour dans ta penderie pour infirmer ça. » Il pensera à prendre une valise avec lui la prochaine fois qu’il débarquera chez elle. C’est-à-dire... dans longtemps. Très longtemps, probablement, puisqu’il n’est pas de ceux qui s’invitent facilement chez les autres contrairement à Jill, encore plus en prenant en compte que, contrairement à lui, ça en fait du monde à déranger pour le simple plaisir d’énerver Jill (et de récupérer ses vêtements, évidemment). “C’est moins drôle.” « Merci du soutien. » Il rétorque, faussement blasé, quand elle se permet, en plus, de lui rire au nez et que son épaule vient rencontrer la sienne pour lui démontrer de son (gentil) mécontentement.

“J’en serai capable un jour” Les lèvres pincées, la moue boudeuse ne font que confirmer silencieusement à Jill qu’il y a un aspect sur lequel elle sera toujours à la traîne, contrairement à lui. Soit, ce n’est pas le sujet le plus gratifiant, ni même le plus important, mais c’est la seule victoire qu’il peut se permettre face à la jeune femme. Pourtant, son regard doux fonctionne comme toujours, même s’il ne se gêne pas pour souligner le manque de fair-play de la chose. “Ah bon ? Je sais que t’adore danser.” « Une véritable passion. » Il rétorque, posant sa main sur son cœur, ironique au possible ; il n’a jamais aimé danser puisque cela équivaut à être le spectacle selon lui et qu’il tient à son habituelle discrétion. “Est ce que tu serais en train de douter de moi et de mes capacités à te faire passer une bonne soirée ?” La manière outrée dont elle se positionne devant lui ne manque pas de le faire sourire, alors que son regard s’accroche au sien pour la défier ; après tout, maintenant qu’il est dehors, il a tout intérêt à passer une bonne soirée pour ne pas regretter sa décision. Et si Finnley n’est pas compliqué, que dès le moment où il passe du temps avec une amie il est satisfait, il n’est pas contre le fait de la provoquer quelque peu pour qu’une bonne soirée devienne une soirée mémorable. « Je ferais ça, moi ? Nooooon. » Il se moque, Finn, le sourire qui ne quitte pas ses lèvres alors qu’il se détend de plus en plus au contact de la jeune femme. “Tu m’abandonnerais à mon propre sort ? Toute seule dans une ruelle ?” Il hausse les épaules, sourire amusé toujours plaqué aux lèvres alors que son regard oscille sur elle et la rue. « C’est la ruelle qu’il faudrait sauver. » Elle joue la fragile, mais Finn n’est pas dupe : même s’il ne connait pas la McGrath depuis de nombreuses années, le fait est qu’elle est très loin de se laisser faire et qu’assurément, peu importe face à qui elle combat, elle en ressortira victorieuse. Tout comme le fait qu’elle s’équipe pour les prochaines heures, alors que cela va à l’encontre des principes de Finn ; mais chacun fait ce qu’il veut, après tout, du moment qu’il ne passe pas sa soirée à tenter de réparer les bêtises de Jill (bon, en réalité c’est le résumé de la majorité de leurs soirées). “Ca se passera pas mal.” Selon Jill. Ça se passe toujours mal pour lui, parce qu’il a une réputation de ronchon à tenir. “Voilà c’est fait ! T’arrêtes de flipper ?” Il lève les yeux au ciel, préfère ne pas rebondir tandis qu’il affiche une moue exaspérée. « J’aimerais arrêter de m’ennuyer, surtout, car pour l’instant... » Pour l’instant, il est surpris du peu d’ardeur d’une Jill qui, d’ordinaire, démarre au quart de tour, tout comme tout ce qu’elle réserve aux autres. Les yeux qui la provoquent, il n’attend qu’une chose : qu’elle lance officiellement le top départ de cette soirée.

« J’ai hâte de faire un tour dans ta penderie pour infirmer ça. » “Pas touche à mes vêtements.” Parce que ce qui se trouve dans sa penderie est à elle pour toujours. Et il le sait ça Finnley. Il sait qu’il ne récupérera plus jamais les pulls qu’elle a volé. « Merci du soutien. » “Toujours là quand tu en as besoin.” Elle hausse les épaules. Elle l’est vraiment, il sait qu’il peut compter sur elle, mais pour le moment, elle préfère le taquiner. C’est bien plus amusant. « Une véritable passion. » Elle hoche la tête en tentant d’être un peu sérieuse. Elle sait qu’il déteste danser, elle sait beaucoup de choses sur le roux et étonnement la réciproque est vraie. Il est ce qui se rapproche le plus d’un meilleur ami pour elle, même si ça ne fait pas des années qu’ils se connaissent tous les deux. “Tu vas devoir passer ta soirée à danser alors.” Elle aime l’idée de lui faire passer une soirée de l’enfer. Elle sait qu’il va râler de toute façon, alors autant qu’il ait de bonnes raisons.

« Je ferais ça, moi ? Nooooon. » “Tu passes tes meilleures soirées avec moi, c’est un fait.” Elle n’en doutera pas, quoi qu’il puisse en dire. « C’est la ruelle qu’il faudrait sauver. » Elle ne retient pas le rire qui remonte dans sa gorge. Elle fait un bruit d’enfer au milieu de la ruelle vide et sombre. “Tu me fais passer pour un monstre.” Elle lève les yeux au ciel mais est terriblement fière de l’étiquette qu’il lui colle sur le front. C’est exactement ce qu’elle aime refléter, et elle espère que beaucoup de monde la voit comme ça. Elle fait la transaction, récupère les paquets dont elle a besoin et ils s’éloignent tous les deux, continuant de marcher côte à côte jusqu’à la suite de leur soirée. Jill n’a rien organisé, elle ne le fait jamais, mais elle a toujours de très bonnes idées. « J’aimerais arrêter de m’ennuyer, surtout, car pour l’instant... » Elle ouvre de grands yeux étonnés avant de froncer les sourcils. “Comment oses-tu ?” Elle le bouscule et croise les bras sur sa poitrine, une mine boudeuse ancrée sur le visage. Elle regarde autour d’elle, un bar irlandais se trouve devant eux et elle le tire par le bras pour l’entraîner à l’intérieur. “Si tu me dis encore que tu t’ennuies je fais en sorte que tu te prennes toutes les bières qui sont derrière le bar dans la figure.”

“Pas touche à mes vêtements.” Le problème, c’est qu’il n’est pas compliqué de faire disparaître son peu d’assurance aussitôt proclamée ; elle a raison : il ne touchera jamais à sa penderie et pas forcément pour les raisons auxquelles elle pense. Cela impliquerait d’aller chez les McGrath et même s’il connaît bien Matt et Jill, les parents ne lui ont pas fait une très bonne impression pour les rares fois où il les a croisés et il n’a aucune envie d’avoir à les affronter, autant qu’il n’a pas envie d’expliquer pourquoi il vole des fringues dans la penderie de leur fille, qui se fera sûrement un plaisir de l’accuser simplement pour le rendre mal à l’aise et profiter du spectacle d’un Finn bégayant face à deux adultes impressionnants. Alors non, on évite et il ne peut qu’afficher une moue un peu boudeuse face à la frustration de ne jamais récupérer ses affaires. “Toujours là quand tu en as besoin.” Elle a réponse à tout, Jill et ça l’énerve autant que ça le fait sourire. Elle est insupportable, c’est bien pour ça qu’il l’adore. “Tu vas devoir passer ta soirée à danser alors.” Il lève les yeux au ciel, traîne exagérément des pieds alors que son corps mollasson parle pour lui ; non, décidément, danser n’est pas pour lui, mais ça, encore une fois, Jill s’en fiche, pas vrai ? « C’est donc officiellement ma dernière soirée sur cette terre. » Dramatique ? À peine.

“Tu passes tes meilleures soirées avec moi, c’est un fait.” C’est un fait. Mais qu’il refuse de reconnaître à voix haute, car cela serait évidemment susceptible de faire plaisir à Jill et qu’il n’a aucune envie de contribuer à cela. “Tu me fais passer pour un monstre.” « T’as pas vraiment besoin de moi pour ça. » Il éclate de rire en anticipant le coup qu’elle va lui porter ou, à défaut, la manière dont son épaule va venir pousser sa silhouette pour le déséquilibrer. Même s’il ne connait pas la jeune femme depuis des années, il imagine sans peine qu’elle a bien conscience n’avoir besoin de personne pour cela et se débrouiller très bien toute seule ; elle a une réputation et elle y tient. “Comment oses-tu ?” Il était persuadé qu’elle réagirait à sa pique et ça n’a pas manqué, bousculé par la jeune femme désormais vexée. Mais ça a le mérite de la faire réagir alors qu’elle le tire par le bras jusqu’au bar à côté d’eux. “Si tu me dis encore que tu t’ennuies je fais en sorte que tu te prennes toutes les bières qui sont derrière le bar dans la figure.” Oh, vraiment ? « Bar irlandais, bière, ton pote roux... Tu pouvais pas faire plus cliché ? » Il ne se démonte pas (pas encore) face à elle alors qu’un sourire se glisse sur ses lèvres. Sortant de l’argent du fond de sa poche, il annonce que la première tournée est pour lui. « La prochaine étape c’est de m’habiller en leprechaun ? » Son léger rire disparaît bien vite ; oh non. Elle en serait capable, c’est le pire. Comme quoi, il ne la connait pas si bien que ça ou du moins, il lui arrive d’oublier certains détails qui ont leur importance.

@Jill McGrath-Fitzgerald

Elle récupère tout ce dont elle a besoin sur le chemin et elle écoute Finn râler, comme à son habitude. Elle lève les yeux au ciel à chaque remarque parce qu’elle sait très bien qu’il la suivra partout, il ne résiste pas à la McGrath. « C’est donc officiellement ma dernière soirée sur cette terre. » “Autant en profiter un max alors !” Elle sautille de joie, sachant qu’il ne va pas apprécier le début de cette soirée, mais que ça ira mieux quand il aura bu quelques verres et qu’il se rendra compte que c’est avec Jill qu’il dansera en majorité.

« T’as pas vraiment besoin de moi pour ça. » Elle éclate de rire. “Je fais si peur que ça ?” Bien sûr qu’elle peut être terrifiante quand elle l’a décidé. Mais Finn a la chance d’avoir à faire à la Jill gentille à 75% du temps. Ils parlent course, et Finn continue de râler, c’est sa façon de s’exprimer et il a décidé de beaucoup parler ce soir. Elle regarde autour d’elle, les rues sont pleines de jeunes qui veulent faire la fête et elle se sent bien, dans son élément. « Bar irlandais, bière, ton pote roux... Tu pouvais pas faire plus cliché ? » Elle hausse les épaules, peut-être que c’est fait exprès, peut-être pas, on ne saura jamais. « La prochaine étape c’est de m’habiller en leprechaun ? » Elle pouffe de rire en poussant la porte du bar. “Est ce que si tu tournes trois fois sur toi même en claquant des doigts tu vas devenir encore plus petit et être habillé tout en vert ? Oh et tu crois que tu pourrais m’offrir un trèfle à quatre feuilles ? J’aurais bien besoin de chance.” Ils arrivent au bar et elle commande deux bières sans vraiment demander son avis au roux. Elle déblatère des informations sans vraiment savoir ce qu’elle raconte, juste en utilisant les quelques clichés qu’elle connait pour faire rire Finn, histoire qu’il se détende un peu. Ils sont là pour passer une bonne soirée après tout.