| (#)Sam 10 Oct 2020 - 22:56 | |
| Boy don't call me angel @Raelyn Blackwell & Ginny McGrath-Williams - Univers alternatif « Comment ça qu’est ce qu’il se passe avec Cam ? T’as vu la même chose que moi non ? » non, mauvaise réponse, mauvaise relance. Et s'il faut que je lui pose les vraies de vrai questions une bonne fois pour toutes, alors je le ferai sans douter une seule seconde des conséquences.
Silence, complet. Quand le mouchard tombe à l'eau et qu'elle lâche un « Merde. » aussi faux que m'a semblée être Cam aujourd'hui, j'ignore où ira la suite de la conversation. Si seulement j'avais su. « On m’a demandé de surveiller étroitement quelqu’un pendant cette mission, dès le premier soir. » et ça sent pas bon, rien de tout ça. Son regard veut tout dire, bien avant qu'elle ne l'avance et qu'elle se compromette. Elle n'aurait même pas eu besoin d'ajouter la suite que j'aurais su d'office rien qu'à voir le regard qu'elle me lance direct. « Mais c’était pas Cam. » évidemment. Ginny la faiblarde, Ginny qu'on protège depuis Ava. J'en ai marre, j'en ai assez, et ça suffit. « Me demande pas pourquoi, j’en sais rien. » « T'en as déjà assez dit. » mes mots sont durs mais ma voix est bien moins catégorique qu'elle aurait pu l'être. Je sais, pourquoi. Elle sait aussi. Vaut mieux ne pas le dire à voix haute en plus du reste.
Les vagues se cassent sur le pneumatique, on finit par enfin voir une esquisse de côte. Rien de bien clair, mais au moins l'horizon n'est plus que bleu - y'a la terre, au loin. « Quand à Cam… Je sais pas quoi te dire. T’as l’impression qu’elle avait l’air prisonnière ? » « Pas plus que toi. » Cam n'avait pas l'air prise au piège de qui que ce soit, Cam n'avait pas l'air prête à quitter le navire non plus. Pas en si bonne posture. Soit elle a pris la partie d'infiltration véritablement au sérieux, soit elle trempe du mauvais côté sans en calculer les dommages collatéraux.
« Rae j'ai besoin de m'éloigner un temps. » que je finis par articuler, une fois le navire de secours ancré à la plage de sable blanc. Les hôtels et autres immeubles touristiques s'étalent par-delà la baie, la foule se confond à travers les rues populeuses de la ville où on a bien pu finir par être postées. Je les confonds toutes et chacune, de plus en plus. Certains diront que je suis fragile, que je suis fatiguée. Moi, je dirai que j'en ai juste assez. « Tu pourras leur dire ce que tu veux. La vérité ou pas. » j'aurais très bien pu juste partir. Sauter dans le premier avion dès qu'elle a le dos tourné, m'envoler en pleine nuit par la fenêtre sans qu'elle ne le réalise qu'au petit matin. « Je suis une menace plus qu'autre chose. Tu le sais aussi bien que moi. » je le fais pour moi, mais je le fais pour elle aussi. J'ai perdu toute notion de réflexe, ma vision a été déjà brouillée des dizaines de fois sans qu'elle n'ait le moindre argument pour avancer le contraire. En restant, je la mets en danger.
De ma main à la sienne passe le médaillon qu'on nous donne, une fois graduées de l'école d'entrainement des Anges. Le mien est engravé, mais ce ne sont pas les mots qui sont importants. C'est ce qu'elle trouvera à l'intérieur, si jamais elle en a besoin, qui compte. « Au cas où. » seul moyen de communication, seul petit lien qui nous reste. Un micro caché à l'intérieur du pendentif qu'elle tient désormais entre ses doigts.
La seconde d'après, ma silhouette finit enfouie à travers la foule de touristes qui s'agglomèrent à notre hauteur.
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