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 loneliness and sorrow (ginny)

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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyMer 29 Juil 2020 - 16:04



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
LONELINESS AND SORROW
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L’hôpital la hante, l’empêche de respirer. Comme un monde en train de s’écrouler. Elle n’arrive pas à l’arrêter, elle en voit les pièces tomber. Danika Riley voit son père crever, jour après jour comme le dernier. Il n’y a rien à faire, à part être là avec lui, sourire au lieu de pleurer et l’aimer , l’aimer, l’aimer. Son père avait un secret. Son cancer il le lui a caché pendant des mois sans jamais arriver à lui avouer. La peur qui lui serre le ventre la fait flipper, elle se sent abimée. Il n’y a plus rien à faire, il est trop tard, le père Riley tente simplement de s’acclimater à cette absurdité qu’est la douleur accentuée. Danika essaye désespérément de le pousser, de le supplier pour vivre et rester. Elle ne comprend pas comment il a pu lui cacher. Elle se sent trahie, abandonnée.  Mais elle est là dans cette salle d’attente à attendre qu’il sorte de son traitement plein d’agressivité. Elle assise sur sa chaise, agitée et stressée. Pourtant la brune essaye d’être digne et de ne rien montrer.  Une femme s’assoit à côté d’elle, elle met un peu de temps, l’esprit embrumé, mais elle sait qu’elle la connait. Ginny McGrath la sœur de son kiné. Non Swann était bien plus que ça depuis longtemps, ami, confident, cela faisait quelques années qu’elle s’en était rapprochée. Elle a envie de parler, ne sait pas comment l’aborder. Elle connaît Ginny pourtant, pour l’avoir croisée une ou deux fois et pour la séance faite au karaté.  Mais elles ne se connaissaient pas bien ces deux femmes qui ont l’air abimées. Ginny n’a pas l’air de l’avoir remarquée, alors Danika se tourne un peu plus vers elle,  pour poser sur elle son regard hanté. « Ginny, tu te souviens de moi c’est Danika Riley, on s’est déjà rencontrées. » demande-t-elle, hésitante à s’imposer. Elle ne sait pas pourquoi elle commence à lui parler, comme l’envie de ne pas être seule, de se confier, ne pas se laisser dériver.


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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyMer 29 Juil 2020 - 17:01

J’ignorais pourquoi je me retrouvais toujours à ce point recouverte de peinture à la minute où les ateliers avec les enfants commençaient. Inévitablement, c’était toujours à refaire, mes t-shirts barbouillés, mes jeans détrempés, même pas le temps de leur passer les boîtes de crayons et les papiers de couleurs que ma silhouette désarticulée s’empêtrait dans les pots dispersés, contre leurs pinceaux imbibés.

Encore heureux, tout le monde ici connaissait ma maladresse légendaire, certains gamins prenant souvent plaisir à faire état de ma propreté allongée, la seconde suivante comme une épée de Damoclès qui me ramenait à l’ordre, finissant tête la première dans un chariot de transport rempli des diverses gouaches. Aujourd’hui pourtant, j’avais tenté d’être dans la sécurité avant tout, attendue plus tard dans la soirée pour un entretien avec le professeur principal de Noah. À sa mention, il avait souligné que les notes de mon fils prenaient doucement de meilleures allures, néanmoins son comportement n’était pas des plus brillants à travers. Pas turbulent en soit, juste vraiment dissipé, la tête dans les nuages, les poussées d’énergie frôlant l’hyperactivité. On avait longtemps justifié ses mood swings en les reliant de près ou de loin aux nombreuses années où il avait été trimballé d’hôpital en clinique, manquant les classes, manquant sa vie de bambin normale au dépit de la maladie qui l’avait terrassée. Mais maintenant alors qu'il était guéri depuis presque deux ans, la situation commençait à poser problème, à amener avec elle différentes questions que je ne me sentais pas particulièrement capable d’affronter en portant des fringues bariolées.

J'ai à passer à l'étage des urgences pour régler les derniers détails avec Isy, lui qui s'est offert de m'accompagner ce soir à l'école à Toowong. Il n'est nulle part, il n'a pas besoin non plus de suivre, mais de le voir s'impliquer dans nos vies ne fait que me rassurer à l'y voir un jour s'y faire une vraie de vrai place. Une enquête menée me guide à l'étage où il devrait être en pause, mais lorsque je l'attrape aux dédales d'un couloir, il me mentionne en avoir encore pour une bonne heure avant de pouvoir partir. Soit, je peux très bien l'attendre en m'installant sur l'une des chaises à proximité, un immense gobelet de café piqué dans la salle des infirmiers comme récompense pour ma patience.

« Ginny, tu te souviens de moi c’est Danika Riley, on s’est déjà rencontrées. » « Oh oui, hey, salut! » ma voix s'empresse et se casse, ma silhouette désarticulée et tachée de peinture se redresse pour lui sourire. Mais oh que je déteste voir ces cernes sur le visage d'une amie de Swann, d'une amie tout court finalement, elle qui m'a toujours donné l'impression d'être si forte et si fière. Quelque chose cloche. « Si tu ne dévoiles pas d'où je l'ai pris je partage la moitié avec toi. » que je suggère, pointant du menton le bon café dans mon verre de carton à moi, celui qui change des machines d'où il sort édulcoré à l'eau presque sale. Son gobelet à elle, vide, trône tristement au sol.

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@danika riley
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyVen 31 Juil 2020 - 19:44



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
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Elle ne l’avait pas vue arrivée, plongée dans ses pensées. Pourtant la jeune femme était facilement repérable avec ses vêtements tachetés de peinture. Cela mettait une certaine gaîté dans le paysage mais Danika n’était même pas capable de la voir en réalité. Elle avait le regard embrumé d’un filtre gris perpétuel, comme si le monde avait perdu de sa couleur quand elle avait appris pour son père. « Oh oui, hey, salut ! » Ginny se redresse pour lui sourire et Danika essaye de faire de même, laissant apparaître un sourire qui n’était que faux semblant. Le visage fatigué, marqué lui ne trompe pas. « Si tu ne dévoiles pas d'où je l'ai pris je partage la moitié avec toi. » Elle sourit tristement, son café trône au sol, elle ne compte même plus le nombre qu’elle a bu. Ils ont tous un goût trop fade qu’elle déteste, pourtant elle continue d’en acheter pour se maintenir éveillée pendant les longues heures qu’elle passe dans ces couloirs trop blancs. « Je veux bien, je crois que je n’ai jamais bu un café aussi dégueulasse qu’ici, ça ne devrait pas être autorisé. » Elle grimace. Prend une gorgée du gobelet que Giny lui tend et son visage se détend à la bonne odeur. « Tu as trouvé où cette merveille ?! » Danika laisse son regard dériver sur les gens qui passent un instant. Elle espérait qu’il n’y avait rien de grave, que la femme à côté d’elle allait bien. Swann lui avait parlé du fait que son fils avait été malade mais Danika ne connaissait pas trop les détails. Elle passe une main sur son visage comme pour essayer de sortir de sa fatigue et de sa tristesse, comme pour se reconcentrer sur le moment présent sans qu’inévitablement ses pensées se tournent vers son père qui devait souffrir un peu plus chaque jour, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Danika lui tend de nouveau le gobelet. Elle finit par demander, d’un ton un peu inquiet malgré tout : « Tu vas bien ? Rien de grave j’espère pour que tu sois ici ? Comment va ton fils ? » Elle espérait que tout allait bien. Elle-même se sentait un peu moins seule maintenant que la brune se trouvait à côté d’elle. Cela lui donnait quelque chose sur lequel se concentrer. Elle avait toujours trouvé la jeune femme sympathie et n’en avait entendu que du bien lorsque Swann la mentionnait.

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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptySam 1 Aoû 2020 - 19:48

« Je veux bien, je crois que je n’ai jamais bu un café aussi dégueulasse qu’ici, ça ne devrait pas être autorisé. » oh que je sais de quoi elle peut bien parler. Oh que j'en ai bu, des litres et des litres de mauvais café du temps où Noah était ici et hospitalisé. C'est Isaac qui un jour était apparu comme le Messie avec sa carafe d'infirmiers, lui-même qui sans le savoir était devenu mon fournisseur officieux de contrebande avec le temps. « Tu as trouvé où cette merveille ?! » le soupir de soulagement qu'elle laisse échapper avec la première gorgée m'arrache un immense sourire. Elle a l'air tellement épuisée. « J'ai des contacts. » mystérieuse voix, mystérieux ton qui suggère que je ne dévoilerai pas mes sources quand bien même si elle me demande je dirai tout. « Et je l'ai un tout petit peu volé. » comme par exemple que j'ai fini par être assez en confiance pour prendre mes aises dans leur salle du personnel.

Elle se replace sur sa chaise, semble ne pas avoir dormi depuis une vie. Le plastique grince, le métal fait pareil, elle me brise le coeur mais je n'en montre rien. Ce qu'elle a besoin c'est d'aller mieux, pas d'être prise en pitié. « Tu vas bien ? Rien de grave j’espère pour que tu sois ici ? Comment va ton fils ? » « On va bien. » que je réponds doucement, jamais ingrate au point de lui renvoyer la question et de la forcer à m'étaler ses malheurs si elle n'en a pas envie. Jamais je ne forcerai quoi que ce soit et j'espère qu'elle le sait aussi bien que moi. « T'as envie de prendre l'air? » ça lui ferait du bien ça. Ça lui permettrait sûrement de respirer, certainement mieux qu'en restant cloîtrée dans une allée trop climatisée, trop éclairée. « Le jardin intérieur de l'hôpital est tranquille à cette heure-ci. » c'était là où j'allais me cacher, quand Noah n'allait vraiment pas. Mon petit cocon, mon coin secret, mon havre de paix que je partagerai volontiers avec elle si elle le veut bien.
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyLun 3 Aoû 2020 - 17:09



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
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Le café lui fait du bien, l’effet placebo du simple fait de l’avoir bu agit immédiatement et elle se sent un peu mieux. « J'ai des contacts. »  La remarque lui arrache un sourire. La McGrath connaissait-elle des gens qui travaillaient à l’hôpital ? « Et je l'ai un tout petit peu volé. » Cette remarque lui arrache un sourire.  Il est un peu trop triste le sourire, mais c’est déjà ça. L’effort lui parait immense pourtant.  

Danika ne peut s’empêcher de s’inquiéter sur la présence de la jeune femme dans l’hôpital, elle se dit que peut être son fils ne va pas bien. Ginny elle a l’air plutôt en forme et n’a pas l’air blessée ou malade. « On va bien. » La voix est douce et la rassure et la brune se détend dans son siège. Elle est soulagée que la question ne lui ait pas été retournée.

« T'as envie de prendre l'air ? Le jardin intérieur de l'hôpital est tranquille à cette heure-ci. »

Danika est hésitante. Son regard se tourne vers le couloir où a disparu son père. Elle a envie d’être là quand il va revenir même s’il sera trop fatigué pour parler. Mais elle sait aussi qu’il en a sûrement encore pour plusieurs heures. « Je sais pas. Mon père… » Elle s’arrête, ne sait pas expliquer, a l’impression que les mots lui arrachent la gorge.  Comme un cauchemar devenu réalité. Elle passe une main gênée sur sa nuque.  « Il est en plein traitement. Je.. »  elle se force à se ressaisir. Les murs l’oppressent, les lumières deviennent insupportables. « Pourquoi pas.  Ca me fera du bien. Il ne sort pas tout de suite de toute façon. » Elle se lève et se rend compte qu’elle n’a pas bougé depuis des heures, figée sur sa chaise, ressassant encore et encore comment ils en sont arrivés là.  Elle s’étire.  Et suit la jeune femme à l’extérieur. « Merci je crois que je ne sais même plus depuis combien de temps j’étais assise sur cette chaise. Je n’étais jamais venue ici. »





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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyLun 10 Aoû 2020 - 11:59

« Je sais pas. Mon père… » elle commence en douceur, sans que jamais je ne sois ingrate au point de la presser. J'ai proposé en totale connaissance de cause, je sais très bien qu'elle n'est pas ici de gaieté de coeur. N'en reste que si elle refuse, que même si elle me chasse, je ne lui en tiendrai jamais rigueur.  « Il est en plein traitement. Je.. » elle cherche ses mots et je reste attentive, silencieuse et mutine, à défaut de pouvoir la prendre dans mes bras pour lui apporter un peu de support que j'ai bien trop peur qu'elle voit comme de la pitié quand il ne s'agirait que d'un transfert de force. « Pourquoi pas.  Ca me fera du bien. Il ne sort pas tout de suite de toute façon. » et c'est un soupir de soulagement à peine audible qui lui répondra dès lors qu'elle finit par accepter de prendre un peu d'air.

Une pause, ce n'est que de ça dont elle a besoin. Une pause et un remontant, un endroit où elle ne sera pas noyée par les néons et gelée par la climatisation. Où chaque médecin tournant le coin du couloir ne viendra pas avec une épée de Damocles au-dessus de la tête. « Merci je crois que je ne sais même plus depuis combien de temps j’étais assise sur cette chaise. Je n’étais jamais venue ici. » à ses confessions viennent doucement s'ajouter les miennes, bien plus présentes pour lui montrer un voile de support que pour jouer les comparaisons de mauvais goût. « J'y passais le plus clair de mon temps, avant. » je commence, en douceur, l'invitant à s'installer sur le banc, celui qui a été témoin de bien des siestes à demi-mot, de bien des larmes aussi. « Mon fils a été très malade, une bonne partie de son enfance. » et Swann avait d'ailleurs fait un boulot impeccable à venir nous livrer des desserts ici et à tenter d'amener un peu de douceur dans un monde si dur, si difficile à gérer. « C'est ici que je venais quand j'avais besoin de faire une pause, quand tout allait trop vite et trop mal à l'intérieur de l'hôpital. » et à l'intérieur de moi tout court. On n'y est pas dérangés ici, on peut en faire un cocon de sûreté. J'espère qu'elle le ressentira ainsi, c'est mon seul souhait.
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptySam 15 Aoû 2020 - 6:21



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
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« J'y passais le plus clair de mon temps, avant. » Le temps qui passe. Danika ne le voit plus, les murs de l’hôpital se ressemblent tous. L’heure passe trop lentement ou trop vite. Elle voit son père se détériorait et entrevoit cette fin qu’elle ne comprend pas, qu’elle n’accepte pas. Pour Ginny il y avait un avant, car aujourd’hui son fils allait mieux. Pour Danika, elle commençait à comprendre que l’après se ferait sans son père. Car plus les jours passaient, plus la compréhension de son état, la peur de sa mort grandissait.

« Mon fils a été très malade, une bonne partie de son enfance. » Danika hoche doucement la tête. Elle le savait parce que l’information avait été mentionné par Swann mais c’était autre chose d’avoir la confidence par la personne concernée. C’était peut-être pour ça qu’elle l’avait suivie dehors, parce qu’elle voyait cette lueur dans ses yeux. Celle qui lui disait qu’elle comprenait la peine et la douleur dans laquelle elle se trouvait.


« C'est ici que je venais quand j'avais besoin de faire une pause, quand tout allait trop vite et trop mal à l'intérieur de l'hôpital. » Danika hôche doucement la tête. Cela lui fait du bien d’être là, de prendre l’air, de voir un visage qui n’est pas un médeçin. Elle se forçait en permanence à rester digne, à ne pas montrer à quel point elle était en train de se briser. Pourtant aujourd’hui face au bout de femme en face d’elle avec ses habits recouverts de peinture, elle ne peut s’empêcher de se briser doucement, comme si un verre se cassait au ralenti. « J’ai l’impression de courir après le temps. Que je vais partir cinq minutes et que ça sera cinq minutes que je perdrais, parce qu’il sera mort. » Elle sort une clope, l’allume, les mains tremblent, le corps est épuisé, les yeux remplis d’une émotion contenue. « Il a un cancer des poumons mon père. » Elle rit jaune alors en portant la clope à sa bouche. « Le pire c’est qu’il n’a quasiment jamais fumé de sa vie. Il me l’avait pas dit. » La gorge se serre. Elle redresse les épaules pour contenir les émotions qui sortent, pour retrouver la dignité froide dont elle aimerait s’entourer. Elle y arrive mal, voir pas. « Il le sait depuis des mois et il a rien dit. » Elle tire frénétiquement sur sa clope, tente de calmer les nerfs à fleur de peau. Elle regarde l’hôpital alors, le bâtiment qu’elle déteste à présent. « Parfois j’ai envie de brûler cet endroit et de ne plus jamais y remettre les pieds. Ca te faisait ça aussi ? » Elle demande, cherche dans ses yeux quelque chose auquel s’accrochait désespérément. Elle est perdue comme une gamine et Ginny est la seule personne qui semble pouvoir être une bouée de sauvetage au moins le temps de cette pause hors de ces murs maudits.



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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyLun 17 Aoû 2020 - 18:32

« J’ai l’impression de courir après le temps. Que je vais partir cinq minutes et que ça sera cinq minutes que je perdrais, parce qu’il sera mort. » elle sonne le glas, son épée de Damocles qui fait mal tant elle est véritable. Danika arrive en quelques mots à peine à cerner exactement ce qui gruge, ce qui brûle de l'intérieur qui que ce soit au chevet d'un proche. « Il a un cancer des poumons mon père. » parlant de brûler. Le briquet claque et la cigarette grille, elle inspire autant la bouffée de nicotine que l'ironie qui vient avec. « Le pire c’est qu’il n’a quasiment jamais fumé de sa vie. Il me l’avait pas dit. » son rire me fait sourire à peine, lassée pour elle bien plus pour tout le reste. Elle semble si petite calée contre le banc, pourtant elle ne m'a jamais autant donné l'impression d'être aussi forte. « Il le sait depuis des mois et il a rien dit. » il ne l'assumait pas, l'assume-t-il vraiment aujourd'hui?

« Parfois j’ai envie de brûler cet endroit et de ne plus jamais y remettre les pieds. Ca te faisait ça aussi ? »
« Tous les jours. »

Le relais qu'elle me donne qui m'occasionne de me replacer un peu mieux sur mon siège, de ravaler autant ma salive que d'inspirer doucement pour la suite. « Noah est né avec une malade héréditaire. Ça venait de mon côté, c'était ma faute. » les détails n'ont plus d'importance, les traitements avec. C'est la base du problème, que ça ait été à cause de moi. Si ma culpabilité peut bien calmer la sienne, au moins on sera deux à se supporter l'une l'autre. « Il méritait absolument pas tout ce qu'il a vécu. » comme son père ne le mérite pas, comme elle-même ne mérite rien de tout ça. « Chaque fois qu'on venait ici, au jardin, c'était comme si on mettait le chrono sur pause. » la cendre de sa cigarette tombe au sol, j'inspire à côté l'air intouché par sa fumée. « C'est lâche, mais ça fait un bien fou. » et parfois c'est même nécessaire, vital.
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyMar 18 Aoû 2020 - 7:34



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
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Elle déverse la tristesse dans un flot de paroles, comme si les mots pouvaient aider à calmer le cœur devenu trop douloureux. Comme si lui expliquer la situation de son père pouvait lui permettre de l’aider à y voir plus clair sur le comment du pourquoi elle en est arrivée là. Comment son père avait-il attraper un cancer du poumon quand elle avait toujours fumé bien plus que lui. Mais surtout pourquoi ? Pourquoi lui quand il était son monde ? Pourquoi lui quand elle avait forgé sa vie en fonction de lui. Ils avaient toujours été proches, liés par le départ de la mère et de l’épouse.  Danika s’accroche au regard de Ginny comme si cela allait lui permettre de sortir la tête hors de l’eau, rien qu’un instant, assez pour tenir un peu plus longtemps. « Tous les jours. »  La brune tire sur la cigarette. La main libre est serrée sur sa cuisse. Les ongles plantés à l’intérieur de la paume comme si elle cherchait à contrôler la colère sourde qu’elle a contre le monde entier. Danika la regarde se replacer un peu mieux sur le banc.   « Noah est né avec une malade héréditaire. Ça venait de mon côté, c'était ma faute. » Elle pouvait imaginer la culpabilité de celui qui n’était pas malade, du parent incapable d’aider son enfant et resposable de sa maladie par les gênes transmis. Non pourtant Ginny n’était en rien responsable. La vie simplement réservait parfois de mauvaises suprises. « Il méritait absolument pas tout ce qu'il a vécu.  Chaque fois qu'on venait ici, au jardin, c'était comme si on mettait le chrono sur pause. » Elle regarde les cendres tomber sur le sol. Le jardin donnne en effet l’impression que le temps s’arrête. « C'est lâche, mais ça fait un bien fou. » Sa gorge est serrée, elle a du mal à parler, même à inhaler la fumée qui n’appaise rien. Elle regarde doucement Ginny. « C’était pas de ta faute.. T’as pas choisi les gênes transmis. » Les mots ne servent à rien, elle les prononce quand même. « Il est resté combien de temps à l’hopital ? » Le regard parcoure le bâtiment. Les mots de Ginny comblent le trou béant dans son cœur, aide à lui faire penser à autre chose. La voix n’est qu’un murmure. « Je suis pas prête à le perdre. J’ai que lui. » La gorgée est nouée, les yeux sont humides mais aucune larme ne coûle comme si elle essayait tant bien que mal de contenir sa tristesse à l’intérieur de son corps.
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 9:50

Je parle à peine de cette époque-là, de comment était Noah il y a de ça bien trop peu d'années pour que j'en sois encore totalement remise. C'est devenu avec le temps les plus pires stigmates que je peux porter, l'épée de Damocles avec laquelle je tente de vivre en me détestant dès que je recommence à y penser, à craindre que tout redevienne comme ça l'était avant. On en sort jamais guéris complètement.

« C’était pas de ta faute.. T’as pas choisi les gênes transmis. » non, bien sûr que non. Mais si j'avais su qu'il y avait ce risque-là de mon côté, si j'avais pris le temps de m'informer, si j'avais connu à quoi il serait exposé, j'aurais pu pallier à un meilleur suivi. Plutôt, j'avais sauté dans l'épreuve les yeux fermés sans jamais penser égoïstement à autre chose qu'à la vie que j'avais dû laisser derrière en Australie pour la reconstruire en Angleterre. « Il est resté combien de temps à l’hopital ? » un soupir bref glisse sur mes lèvres, mes jambes se replacent et j'attrape son regard au vol. « Trois ans. » trop longtemps aurait aussi pu facilement faire office de réponse, pourtant j'en reste aux faits. Trois longues années à sillonner l'aile de la pédiatrie, à tenter de rendre ses journées comme ses nuits plus douces. À espérer aussi, tellement.

« Je suis pas prête à le perdre. J’ai que lui. » qu'elle se confie avec autant de franchise ne me donne qu'envie d'attraper sa main, d'y enlacer mes doigts avec tout le support dont je suis capable. Mais sa bulle lui appartient, et mes paumes se glissent en l'instant sous mes cuisses, m'empêchant de m'immiscer si elle veut garder encore un peu de distance avec le monde réel le temps de reprendre pied. « Pense pas à l'après, c'est pire dans ce temps-là. » le seul conseil que je sais possible pour elle, la seule chose que je sais avoir vu fonctionner pour moi à des dizaines de cruelles reprises. « Pense juste au présent. Chaque seconde que tu peux gratter, c'est ça qui est important. » elle n'a probablement même plus la force de penser à la suite, de toute façon.
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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyJeu 20 Aoû 2020 - 13:35



@GINNY MCGRATH-WILLIAMS & DANIKA RILEY
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« Trois ans » Cela lui paraissait une éternité. Cela ne faisait qu’un mois qu’elle sillonnait cet hôpital et chaque jour était un jour de trop. Chaque passage de ses portes devenait un peu plus douloureux. Elle voit la douleur dans son regard, celle qu’elle devait encore porter en elle, malgré les années passées. On oubliait pas aussi facilement une telle période de sa vie. Son regard lui criait qu’elle la comprenait et pour ça, Danika se sentait un peu moins seule. Elle tire les dernières bouffées de la cigarette qui n’apaise rien. Le jardin lui au moins l’aide au moins à respirer, à y voir un peu plus clair. Danika ne s’ouvrait pas, fuyait avec facilité quand cela n’allait pas, s’enfermait sur elle-même aussi. Pourtant aujourd’hui face à Ginny elle se rendait compte qu’elle se sentait bien trop seule, que le fardeau était trop lourd à porter, qu’elle avait besoin de parler. « Pense pas à l'après, c'est pire dans ce temps-là. Pense juste au présent. Chaque seconde que tu peux gratter, c'est ça qui est important. » Danika hoche doucement le tête. Et les larmes coulent lentement sur ses joues, elle les efface d’un mouvement de main rapide comme si elle ne souhaitait pas montrer ses faiblesses. Elle avait tellement de mal à penser au présent, quand dès qu’elle voyait son père elle ne pouvait s’empêcher d’être terriblement en colère contre lui, contre le fait qu’il n’ait rien dit pendant des mois. Elle se disait qu’elle aurait faire plus, qu’ils auraient pu avoir plus de temps. Elle était assaillie de regrets. La voix est rauque, doucement elle demande. « Il y a quelque chose, quelqu’un qui t’a aidé toi à traverser tout ça ? » Danika ne voit pas le bout du tunnel, l’art martial la pèse, le temps passé loin de son père est du temps en moins. Il est son soleil et son soleil est en train de mourir à petit feu elle le sait.


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Message(#)loneliness and sorrow (ginny) EmptyDim 23 Aoû 2020 - 10:46

Elle est étrange, l'impression que la vie s'est arrêtée une seconde, quand la suivante elle semble se précipiter. Ni Danika ni moi ne l'avons vu venir, ne l'avons voulu non plus. Le temps en suspens fait presque aussi mal que lorsqu'il revient vite et mal, qu'il blesse au passage. Personne n'est prêt pour ce genre d'épreuves et ironiquement, c'est en les vivant qu'on devient plus solide, qu'on arrive à mieux accepter, encaisser. Elle me semble déjà aussi forte que fragile, elle m'apparaît déjà autant solide qu'elle peut être instable. J'ai envie de lui mentir en lui disant que tout ira bien comme j'ai envie de lui dire la vérité en affirmant que non, justement, peu importe comment on s'y prépare et peu importe comment on le vit on en reste marquées pour toujours.

« Il y a quelque chose, quelqu’un qui t’a aidé toi à traverser tout ça ? » « Le temps. » et elle est horrible ma réponse. Elle est incroyablement authentique pourtant, quand c'était la seule variable que j'aimais autant que je la détestais à l'époque. « Celui que je passais avec Noah, je m'assurais de toujours le hisser au rang de souvenir merveilleux. » pour que Noah puisse s'en rappeler comme autre chose que des moments où son petit corps était posé dans un lit d'hôpital trop grand et trop aseptisé pour lui. « Celui juste après quand je me laissais le droit d'avoir mal à mon rythme. » bien sûr que j'ai vu ses larmes, bien sûr que je la laisse les essuyer sans ne broncher d'un seul geste. On vivait la douleur de manière différente, la mienne était à l'époque étouffée dans mes oreillers la nuit ou sous le jet d'eau bouillante de la douche au petit matin.

C'est le temps qui fait mal, mais c'est lui qui aussi aide à cicatriser. Qu'on soit entourés du monde entier ou qu'on soit seuls devant l'adversité, c'est en se laissant la latitude d'avoir mal autant que de chérir les brefs moments qui nous rendent heureux qui fait tout, qui aide beaucoup. « Si tu veux me donner ton numéro, je peux t'envoyer ma liste d'horaires où tu pourras être seule et jamais dérangée. Au jardin. » l'excuse est nullissime mais elle lui dédouanera le besoin d'avoir quelqu'un à qui parler. Il est faible mais il est là, son alibi. Venir seule ici lui fera le plus grand bien.



lalalalalaaaa:
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