Dernière édition par Keith Weddington le Ven 31 Juil - 17:50, édité 1 fois
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
KEITH & KIERAN ⊹⊹⊹ When you're at my door And I'm fine. No I lied, I feel it screaming, I know what you've come for.
Son crayon danse sur la feuille déjà bien usée par les multiples passages de la mine, par son obstination à vouloir assombrir le papier au même titre que son cœur depuis quelques semaines. Ses mouvements sont fluides, comme souvent, mais ils sont surtout terriblement naturels.
Et ça t’effraie ça, Kieran, pas vrai ?
Il secoue furtivement la tête, peu habitué à de telles pensées ; qui deviendront une véritable présence au fil des semaines. Mais ça, il ne le sait pas encore. Je lui laisse encore un peu de répit avant de m’affirmer. Ou peut-être n’est-il pas encore en mesure de concrétiser mon existence.
Ne t’en fais pas, Kieran, ça va venir. Tout se craquèle autour de toi, es-tu donc si aveugle ? Tout menace de s’effondrer. Et dans quelques semaines, ce sera effectivement le cas. Et ce jour-là, tu ne pourras plus te débarrasser de moi.
Créatif et plein d’imagination, il n’est pas anodin que les traits qu’il couche sur papier prennent ceux d’une sorcière. Peut-être est-ce une croyance bien enfantine du haut de ses trente ans, mais ô combien inspirante en cet instant. Il est naïf, Kieran, mais pas totalement stupide. Il y a des légendes dont on ne peut croire l’existence passé les sept ans réglementaire (désolé, Père Noël), il y a d’autres qui se concrétisent à l’âge adulte. Les sorcières en font partie. Il a toujours été fasciné par le mystique, l’inexplicable, Kieran, malgré une volonté d’être le plus rationnel et banal possible, autant dans son comportement que ses propos. En apparence fermé, son esprit, lui, cogite énormément. Tout le temps, à vrai dire. Les traits continuent d’être posés sur le papier, prenant la forme d’un chapeau pointu. Légèrement modernisé pour la peine, mais représentatif de la créature qui prend – presque – vie sous ses yeux. Longtemps, il a cru dur comme fer que s’il n’était pas sage, une méchante sorcière viendrait s’occuper de lui. Après tout, l’un de leurs buts n’est-il pas de faire du mal aux enfants ? Il en avait vu, des femmes laides, au cours de ses séjours en foyer. De passage au quotidiennement présente autour de lui ; leur mauvaise mine caractéristique ne lui inspirait aucune confiance. Coïncidence ou pur hasard, elles possédaient des traits similaires les unes aux autres (et surtout similaire au souvenir de sa mère biologique). Elles étaient grandes, brunes, souvent vêtues de noir et de profil leur nez dépassait aisément leur menton. Et elles le réprimaient, toujours. L’assistante sociale en charge de son dossier, l’infirmière qui venait faire un bilan de temps à autre, même la responsable de l’accueil, toutes avaient cette capacité de lui faire comprendre en un regard qu’elles n’approuvaient pas son comportement. Toujours en retrait, souvent hypocrite, la Suprême (c’est-à-dire sa mère) avait même laissé échapper, un jour, qu’il serait « maudit ». Le chat noir de la famille avait tenté de désapprouver en mordant jusqu’au sang la matriarche ; le paternel s’était chargé de sa mort en amorçant une rencontre avec un mur en béton. Mais il était mort, ce jour-là, parce qu’il avait vexé la Sorcière. Et cette scène était restée dans les mémoires d’un Kieran impuissant, qui se cachait peut-être derrière le fantastique pour ne pas accepter la réalité. Pourtant, elles existent toujours, les sorcières. Elles ont simplement évolué avec leur temps. Il dépose son regard sur celle qui vient de sortir de son imagination et son cœur manque un battement. Elle a le nez pointu, elle a le chapeau, elle a les vêtements noirs, elle a l’air peu aimable. Tout est réuni. Mais elle est blonde, possède de grands yeux verts et un sourire mutin. Et il ne sait plus exactement qui il a dessiné entre la légende et la réalité, qui a pris les traits de sa petite amie. Elles existent toujours, les sorcières. Elles continuent de lancer des sorts et le raisonnement est peut-être enfantin, n’en demeure pas moins que cela lui permet d’expliquer la malédiction dont il se sent de plus en plus être victime. Il est sous le charme et rien ne pourra défaire le sort, qu’il croit. L’image s’est modernisée, mais les pouvoirs, eux, se sont renforcés. Il en fait les frais.
« Sa visite est terminée, vous pouvez y aller. » Il sursaute lorsque l’infirmier le sort de ses pensées, tandis qu’il jette un coup d’œil au carnet posé sur les genoux de Kieran, que le jeune homme referme aussitôt en adressant un regard désapprobateur à l’homme – plus parce qu’il est pris sur le vif que par réel mécontentement, mais allez faire comprendre la différence, alors que le type soupire et se permet de commenter ; « je vois qu'elle a raison » avant de disparaître.
Oui, mais à propos de quoi ? Il ne se pose pas de question, Kieran, pas encore. Mais je suis là, je veille, je guette, le moment propice pour lui les imposer. Le compte à rebours est enclenché ; et ma présence le frappera bien plus tôt qu’il ne s’y attend.
Il se lève en silence et prend le chemin de ce couloir qu’il ne connaît que trop bien. À droite, puis à gauche et encore une fois à gauche. Quatrième porte à droite. Cela devrait être une routine, pourtant Kieran n’arrive ni à se familiariser avec la situation, ni avec les lieux. Aussi est-il presque soulagé lorsqu’il manque de heurter une silhouette, laissant échapper un « mais merde » d’agacement, plus lié à la journée qu’il passe qu’à l’inattention du type, mais allez faire comprendre la différence. Un peu perturbé, il en oublie l’essentiel, ce que d’ordinaire est automatique de ses lèvres : des excuses. Trop surpris d’être identifié, trop surpris d’avoir cette lumière braquée sur lui alors qu’il ne souhaite que longer les murs et disparaître. « Oui ? » Et la surprise rend son ton plus autoritaire que véritablement interrogateur, mais allez faire comprendre la différence. Et il fronce les sourcils lorsque des précisions sont apportées. « Je peux savoir qui vous êtes ? » Et il enchaîne les faux pas, Kieran, incapable de se ressaisir.
Ne t’en fais pas, bientôt je serai là pour cela.
Pour l’heure, il est encore (presque) seul. Je sais qu’il a commencé à me créer, ne reste plus qu’à lui de faire le choix de m’activer et de me donner la place que je mérite dans sa vie et, surtout, dans son esprit. Mais pas aujourd’hui. Du moins, pas maintenant. Non. Trop perturbé, trop inquiet quant à cette facette qu’il a vue de lui-même, il ne l’est plus, justement, lui-même. En proie aux doutes pour la première fois quant au rôle de sa petite amie de sa vie, il ne parvient pas à faire disparaître ses pensées parasitaires et cela s’en ressent sur son comportement, anormal pour quiconque le connaît, détestable pour d’illustres inconnus. « Je n’ai pas le temps. » Et sa voix s’élève, non pas par opposition, mais parce que l’homme a déjà filé, mais allez faire comprendre la différence. Et il est tenté de l’ignorer, pour autant cela repousse le moment de se confronter à sa petite amie. Et il s’en veut déjà pour cette pensée. Pourtant, il accélère le pas pour rejoindre le type, poussant la porte qui donne sur la cage d’escalier, se pressant pour rejoindre cet inconnu. « Hé ! » Que sa voix finit par résonner, ans une tentative d’interpeller l’homme. Lorsque celui-ci concède enfin à s’arrêter, Kieran soutient son regard – détail qu’il ne fait pas d’ordinaire, mais il s’agit-là de tenter d’identifier ce type et de se remémorer si, oui ou non, leurs chemins se sont déjà croisés. « Est-ce que vous pouvez m’expliquer, là ? » Il demande, son carnet dans la main, toujours autant perturbé par le contenu ; le souci est que Kieran, aussi réservé soit-il, ne peut pas se permettre d’être perturbé. Car il n’est pas en mesure de se raisonner, de se contenir, face aux émotions qu’il ressent et qu’il ne gère pas ; et sa réserve passe pour de l’arrogance, son silence pour des accusations et sa nervosité pour de la colère.
Exactement ce qu’elle veut, exactement ce que je veux lui éviter.
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Il a une capacité d’anticipation exacerbée, Kieran. Il réfléchit toujours à tout. Il fait partie de ces gens qui, lorsqu’ils arrivent dans un lieu inconnu, s’empressent de chercher la sortie de secours. Il est de ceux qui imaginent toujours le pire dans n’importe quelle situation, juste pour y être préparés dans la micro hypothèse où le pire pourrait effectivement avoir lieu. Il répète des discours entiers afin de limiter son malaise si quelqu’un venait à lui reprocher quelque chose et lorsque cela se produit, il n’a qu’à chercher dans le dossier sagement rangé dans sa mémoire la répartie dont il peut faire l’usage face à une critique. Aujourd’hui, il a imaginé les diverses façons dont sa visite pourrait se passer, des plus agréables aux plus désagréables, de fous rires avec sa douce à s’en étouffer aux crises qui ne feraient qu’accentuer l’état de sa petite amie. Il a passé en revue une bonne vingtaine de scénarios afin de se préparer à toutes les éventualités – y compris à la perspective d’être interrompu avant même d’avoir pu rejoindre sa chambre. Mais il avait supposé que cela pourrait être dû à un coup de fil professionnel, à l’heure exceptionnellement raccourcie des visites, à la volonté de la jeune femme de ne pas le voir aujourd’hui. Jamais il n’a envisagé que le facteur puisse être externe et prendre la forme d’un individu dont l’identité lui est méconnue. Alors il n’a pas assez anticipé, Kieran. Et il retient la leçon pour la prochaine fois. Il en faut toujours plus, pour calmer ses angoisses.
Car, voyez-vous, il ne s’en rend pas compte et ceux qui ne le connaissent pas non plus, mais ses réactions ne sont pas des plus adaptées. C’est bien pour ça qu’il a commencé à me façonner, une part rationnelle de lui-même qu’il a été obligé de développer sur commande à défaut de réellement la posséder. Et je peux témoigner de toutes ces choses propices aux mauvaises interprétations, à commencer par cette angoisse. Il n’est pas très doué sur le plan émotionnel, Kieran. La faute à des parents qui ne lui ont jamais appris à développer les bons réflexes et à se construire sur des bases saines, en résulte la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, c’est un fait. Parfois exacerbée, parfois inexistante, le plus souvent il se contente de se braquer face à son environnement et aux réflexions qui peuvent lui être faites ; donnant cette impression qu’il s’en fiche ou qu’il n’est pas perturbé. Pourtant, perturbé, il l’est profondément. Lorsque les choses ne se passent pas comme il le souhaite, lorsqu’il n’a pas été en mesure d’anticiper correctement, il perd ses moyens ; parce qu’il se retrouve face à l’inconnu et qu’il ne sait pas gérer l’inconnu. L’inconnu qui prend ici la forme de ce dénommé Keith, comme il s’identifie. « D’accord... » Qu’il marmonne, toujours plus sceptique. Il ne le connait pas, mais lui ne le connait pas ? Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce une plaisanterie ? Il est de plus en plus perturbé, Kieran et ce n’est pas bon signe ; car il se braque de plus en plus à mesure que l’homme face à lui ouvre la bouche. Il se réfugie dans le silence et le langage non verbal qui parle tellement plus que ce qu’il est capable de verbaliser. Il est en retrait, mais il le fusille aussi des yeux, à défaut d’avoir le courage de partager sa colère face à ce jeu qui s’installe et dont il est le perdant tout désigné. « Et avant que je ne décide réellement de vous refaire un si joli portrait, permettez-moi de vous poser quelques questions… Parce que je pense que nous avons bien plus de choses en commun que la simple connaissance d’Autumn… » « Je vous demande pardon ? » Et ça lui échappe des lèvres avec automatisme, avec colère ; comme l’impression d’être pris pour plus idiot qu’il ne l’est réellement. Une impression déjà présente dans son quotidien sans qu’un inconnu n’en rajoute une couche et peut-être est-ce parce qu’il s’agit justement d’un inconnu qu’il se montre plus sur la défensive que d’ordinaire. Car si Kieran est irrémédiablement conciliant, qu’il a ce besoin d’être approuvé par tous, cet homme parvient à lui démontrer qu’il est capable d’exceptions – ce qui n’est pas difficile quand il s’attaque aussi frontalement un Kieran, posant les bases de leur conversation et laissant présager qu’aucune amélioration n’est possible. Alors pourquoi devrait-il faire des efforts, dans ce cas ?
Ses doigts entourent son carnet avec ferveur tandis que le fameux Keith mène la danse ; mais il ne lui donnera pas satisfaction, il ne répondra pas, se contente de l’observer du coin de l’œil alors qu’il se mure dans le silence. Et il insiste ; et surtout, il ne cesse de prononcer ce prénom qu’il ne veut plus entendre, ou du moins, pas aujourd’hui. Mais ce prénom, aussi, qu’il est le seul à pouvoir prononcer avec autant de régularité et pas un illustre inconnu qui semble mettre en évidence sa relation avec la jeune femme, face au petit-ami de cette dernière. « En quoi ça vous regarde ? » Il interroge en fronçant les sourcils, d’une voix moins assumée qu’il ne le voudrait, mais démontrant d’une certaine accusation. Il tente malgré tout de reprendre son calme – et aussi surprenant que cela puisse paraître, oui, Kieran est en mesure de s’énerver. Malgré son besoin de constamment passer inaperçu, d’être inexistant aux yeux des autres, lorsqu’il se sent pris au piège, il ne réagit pas de la même façon et peut laisser émerger des traits de personnalité qui ne lui ressemblent pas. « Comment vous la connaissez ? » Qu’il questionne enfin, soutenant le regard de Keith, s’appuyant contre le mur derrière lui. Qu’est-ce qu’on lui cache ? Car il lui apparaît évidemment qu’une part d’ombre plane autour de lui et qu’il n’apprécie pas cette impression d’être pris pour un idiot. « Comment vous savez tout ça ? »
Oh. Grossière erreur, Kieran. Toujours dans la maladresse, malgré le fait d’être de bonne volonté. La question est innocente, pourtant les omissions sont pleines d’accusation ; et l’hypothèse qu’il puisse martyriser quelqu’un lui parait si improbable qu’il omet de le préciser. Or, ce qui est une évidence pour lui ne l’est pas aux yeux des autres, il devrait le savoir depuis le temps.
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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Il anticipe toujours tout, Kieran. Mais ses réactions à lui sont, elles, difficiles à anticiper.
Même moi, qui apprends doucement à le côtoyer quotidiennement depuis peu, je ne parviens pas encore à comprendre son fonctionnement. La raison est simple ; il n’en est pas de prédéfini. S’il aime moduler sa personnalité en fonction des attentes d’autrui, ce n’est pas pour autant qu’il agit ainsi par automatisme. Dans certaines situations, les choses lui échappent et il n’est pas en mesure de s’adapter à ce désir de complaisance tant voulu, parce qu’il présume qu’il n’y a qu’ainsi qu’il peut trouver une place dans ce monde trop grand pour lui. Alors il anticipe les situations pour mieux réfléchir à la manière d’agir, celle qui saura le rendre adéquat aux yeux d’autrui et qui lui permettra de conserver cet intérêt qu’il recherche constamment auprès des autres. Mais lorsque les situations s’avèrent plus complexes que tout ce qu’il a été en mesure d’imaginer, le jeune homme est bien incapable de réussir à gérer ces émotions desquelles découlent ses réactions. Durant la majeure partie de son existence, il lui a été demandé de taire ses sentiments – ne pas pleurer, ne pas être atteint par les paroles des autres, donner l’impression qu’il s’en fiche ou, à défaut, privilégier la colère et la froideur. Ce sont deux choses qu’il n’a jamais réellement maîtrisées à une exception près : lorsque de tels sentiments dépréciatifs sont retournés contre lui. Lorsqu’il s’agit de s’énerver à son encontre, de se montrer virulent, voire violent à son égard, il n’est pas difficile pour Kieran de faire émerger de telles sensations. Lorsqu’il est supposé les destiner aux autres comme on a tenté de le lui inculquer, cela est beaucoup plus difficile : cela voudrait dire que les autres ne l’apprécieront plus et pour lui, en constante recherche d’approbation sociale, ce serait intolérable. L’autre manière dont il tente de se sortir de telles situations s’entremêle à la première, et taire son ressenti donne lieu à la fuite. Il est lâche, Kieran, n’importe qui l’ayant côtoyé pourra en attester – même si, de mon côté, je ne suis pas aussi catégorique sur la question. Dans tous les cas, face à cet homme qui en sait plus sur lui que la réciproque, Kieran oscille entre les deux principes, se veut ambivalent dans son comportement. Il tente de refouler ses interrogations en fuyant cette conversation qu’il ne veut pas avoir, son regard traduisant de son agacement d’être ainsi malmené, ses paroles qui disent tout l’inverse alors qu’il tente de se rattraper – oui, mais de quoi au juste ?
Keith évoque Autumn et ce n’est plus la fuite qui dicte les réactions de Kieran ; c’est la surprise et l’incompréhension, ne parvenant pas à comprendre la raison pour laquelle sa fiancée serait leur lien commun. Il connait la famille d’Autumn, y compris celle qui est très éloignée puisqu’ils demeurent très importants pour la jeune femme. Il connait ses amis, il connait même ses exs pour avoir eu le droit aux récits relatant à quel point ils sont différents de lui. Mais cet homme n’appartient à aucune de ces catégories, restant un point d’interrogation face à lui. « La pratique à la... » Il entreprend de commenter avant de s’abstenir, se contentant de tenter de soutenir le regard de ce Keith, n’y parvenant pas jusqu’à ce que la voix de son père résonne dans son crâne pour le traiter de fiotte. « Je ne comprends pas, je... » Suis désolée, qu’il manque d’ajouter et cette voix résonne toujours plus. Il peut même sentir les doigts sur sa nuque qui exige de lui qu’il retire ces excuses – parce que ce serait montrer une faiblesse que de reconnaître ses torts et que ce n’est pas ainsi qu’il a été élevé, que ce n’est pas ça qui fera de lui un homme, un vrai. Et il soupire, non pas d’agacement, mais de fatigue alors que la présence de son père l’accompagne comme un nuage noir sur son épaule, qu’il entend ses réprimandes comme si c’était hier, qu’il tente de satisfaire à son envie. N’est-ce pas son but, après tout ? De correspondre à ce qu’on attend de lui et cette situation en est un bon exemple. À défaut de savoir ce que ce Keith veut, à défaut de s’adapter à ses attentes qui lui sont méconnues mais qui sont assurément négatives à son encontre, il sait ce que son père aurait voulu de lui dans pareille situation. Trop conditionné, trop réceptif à son éducation, il s’imagine qu’il s’agit de la solution adéquate, sans comprendre que les enjeux sous-jacents font qu’il ne peut pas y avoir de solutions.
Mais il n’a jamais été à l’image de son père, n’a jamais su correspondre à ses attentes – et sûrement est-ce la raison pour laquelle il n’a jamais cherché à rétablir le lien avec son fils, même si c’est une hypothèse que Kieran refuse d’admettre. Et il essaie, Kieran, il essaie dans cette envie de rendre fier son paternel même à trente ans, même autant d’années après son abandon, alors même qu’il sait qu’il n’a jamais été heureux avec ces préceptes. Mais tout réside dans le fait qu’il essaie et non pas qu’il y arrive, alors qu’il se mure dans le silence, incapable d’avoir suffisamment de contenance pour répondre, incapable d’imaginer ce qu’il serait approprié de partager, lui qui s’éloigne de toute forme de conflit pour ne pas revivre les schémas dramatiques de son enfance. « Mais de quelle histoire vous parlez ? » Qu’il finit par interroger, les sourcils froncés, dans une attitude défensive apprise et non naturelle. Il n’est pas à l’aise dans cette façon d’agir, mais elle lui semble la plus appropriée au conflit. Alors, comme toujours, il met de côté son propre ressenti pour celui que la société lui a appris. « C’est mon travail personnel. » Qu’il finit par s’opposer en jetant un coup d’œil à son carnet à dessins, toujours bien dans ses mains, pour faire comprendre à cet homme qu’il n’a aucun droit de regard sur quelque chose qui lui appartient. « Non, elle ne m’a jamais parlé de-. » Et il ne finit pas sa phrase, coupé par Keith.
Perturbé par ce souffle qui lui manque soudainement, suite à ce choc à la poitrine. Interrompu par ce mal de crâne immédiat, qui manque de lui faire perdre l’équilibre. Brisé par la mécanique de son cœur qui s’enraye, pour éclater en un millier de morceaux.
« Quel aurait été l’intérêt de vous dire qu’elle a voulu me mettre dans son lit ». La phrase résonne en boucle dans son esprit, n’en devient pas plus logique, cohérente, ni même envisageable. Elle résonne, alors qu’il a besoin d’être sûr d’avoir entendu, de ne pas laisser son esprit s’évader comme il le fait si souvent sur la base d’un quiproquo. Mais ça n’en est pas un, à mesure que la répétition se fait dans sa boîte crânienne. Et là, plus que jamais, tu aurais besoin de moi, Kieran.
« ... me mettre dans son lit ». Non, ce n’est pas possible. Les bases de leur relation sont solides ; même s’ils n’ont signé aucun contrat, c’est si explicite que l’infidélité ne peut pas être envisagée. Ils sont dévoués l’un à l’autre, aucun autre cas de figure ne peut exister et ce que cet homme suppose est un mensonge, en plus d’être un flagrant manque de respect à son encontre, mais surtout à l’égard de la jeune femme. « ... Dans son lit ». La phrase continue de résonner, alors qu’il s’accroche à cette certitude ; jamais Autumn n’aurait pu lui faire cela. Jamais elle n’aurait pu l’envisager. Parce qu’elle n’est pas ainsi, sa fiancée. Parce qu’elle est bienveillante, parce qu’elle est généreuse, parce qu’elle est gentille, parce qu’elle est aimante, parce qu’elle est fidèle, tout simplement et que la liste des défauts qu’il lui a dernièrement attribués se mue en qualités pour se persuader du caractère mensonger de cette affirmation.
Et il n’entend plus les propos de Keith, ne prête plus attention à sa voix alors que toutes ses certitudes sont ébranlées. Et la voix de l’homme est remplacée par le visage de sa dulcinée dans son esprit, dont l’amour, l’attitude, n’ont jamais pu le faire douter de quoi que ce soit. Cela lui paraît si improbable qu’il n’est pas réellement difficile de se convaincre qu’il s’agit d’un mensonge, l’inverse serait bien trop douloureux pour être, ne serait-ce qu’un instant, envisagé. Non, plus les minutes passent, plus la certitude grandit : s’il tend à penser depuis peu qu’Autumn est coupable de beaucoup de choses, ce n’est pas un crime dont il peut l’accuser. Dont il veut l’accuser, en réalité, parce qu’en fin de compte n’est-il pas question que de lui ? Je le connais, je le perçois, ce cœur brisé et piétiné à l’intérieur de sa poitrine, qu’il devra panser de longues semaines avant d’en faire à nouveau l’usage ; mais il y arrivera. Il y arrivera, parce qu’Autumn n’a pas pu lui faire ça, pas à lui, pas alors qu’elle sait à quel point d’autres ont manipulé ses sentiments. Comment oserait-elle lui faire de même après toutes les insécurités qu’il lui a confiées ? Ce n’est pas envisageable ; il ne veut pas le faire du moins et s’il faut prétendre le déni pour mieux cicatriser son palpitant, il le fera. Et il croira si dur qu’il modifiera la réalité si cela peut l’aider à faire face à tout ceci, si cela peut l’aider à ne pas se sentir abandonné une nouvelle fois, s’il a le droit à cette fin heureuse dont il rêve depuis si longtemps et qu’il touchait enfin du bout des doigts avant l’intervention de cet homme.
Et il sursaute un instant alors qu’il voit son poing prêt à frapper, ne comprenant pas comment ils ont pu en arriver là, comment il a pu en arriver là. La journée devait être radieuse, le programme était simple ; c’est dans le regard de sa fiancée qu’il devait se perdre, c’est son sourire qui devait le commander, comme toujours. Ce ne sont pas les mots de cet homme, l’agressivité de son attitude, qui doivent le faire douter. Et alors qu’il est question de trouver un autre coupable, bien plus à son aise dans ce rôle que sa parfaite petite amie, celui-ci est tout désigné en la personne de Keith. Son sourire provocateur, ses mots, les affirmations qui sont les siennes et qu’il n’a pas pris la peine d’écouter, tout en lui prône le jeu, le sadisme, tandis que Kieran est la victime toute désignée. Non. Lui s’en satisfait et ne refuse jamais ce rôle si cela peut plaire aux autres, mais c’est bien d’Autumn dont il est question et du rôle que cet homme lui assigne. De l’irrespect dont il fait preuve alors qu’il invente cette chose horrible sur sa moitié, alors qu’il fait preuve d’autant de convictions pour faire accepter l’affirmation. Mais ça n’en est pas une, ça ne le peut pas et alors que le regard de Kieran croise celui de son bourreau, que celui de sa petite amie s’imprime une nouvelle fois dans son esprit et que son cœur disparaît toujours plus sous le poids de la tristesse, ce sont ces mots, sincères, frappants, assumés – pour une fois – qui s’échappent d’entre ses lèvres.
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Et elle aurait été fière de lui, à cet instant, Autumn, comme jamais auparavant. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ce sont de telles paroles, qui ne lui ressemblent guère, qui se sont échappées d’entre ses lèvres avec un tel naturel. Parce que c’est ce qu’elle aurait voulu, parce que c’est ce qui lui aurait convenu.
Si la jeune femme avait été l’arbitre de cette rencontre, probablement que le point serait revenu à son fiancé. Pas pour cette répartie somme toute classique ; mais par la manière dont elle est parvenue à obtenir une réaction de sa part.
N’est-ce pas ce qu’elle cherche constamment, Kieran, en te bousculant de la sorte ? Et je sais qu’il ne s’habitue pas à ma présence, que ma voix (la sienne) continue de le terroriser dès qu’elle raisonne dans son esprit. Mais je sais aussi à quel point son esprit est fragile – sans quoi je n’existerais pas. Je sais à quel point chaque mécanisme qui dicte ses pensées, ses gestes, est contrôlé par celle qui est parvenue à lui faire réagir de la sorte malgré son absence.
Et elle aurait été si fière, oh que oui. Elle aurait été fière qu’il s’émancipe, fière qu’il réagisse – et pas uniquement pour se cacher pour pleurer, parce que celles-ci ne sont pas des réactions qu’elle apprécie. Elle aurait été fière qu’il la défende face à de telles mensonges ; et peut-être que si elle était là, elle aurait pu attester pour la première fois que, cette fois, il a réussi à attraper ce but après lequel il court depuis tant d’années : il ressemble enfin à un vrai homme.
Il y ressemble encore plus alors que le poing de Keith vient lourdement s’abattre contre son estomac, d’une telle force qu’il s’en retrouve le souffle coupé et manque de s’effondrer, Kieran.
Et elle aurait été si déçue, à cet instant, Autumn, comme jamais auparavant. Son bourreau l’empêche de heurter le sol comme il l’aimerait ; retenu contre le mur sans délicatesse, c’est bientôt sa tête qui se joint à son estomac dans une souffrance qui électrise finalement la totalité de son corps.
Et il essaie de souffler, Kieran, de respirer comme jamais il n’a pris d’inspiration par le passé, d’emplir ses poumons d’un air qu’il réalise avoir pris pour acquis au moment où il en manque cruellement. Mais il n’y parvient pas et malgré sa bouche à semi-ouverte, malgré son cœur qui s’accélère, malgré la panique qui devrait l’obliger à gaspiller ce même air, il n’a pas l’impression d’obtenir ce qu’il désire, le brun.
Et il comprend que cette même pensée est partagée par ce type qu’il ne connaît que depuis dix minutes et qui, pourtant, lui a causé une souffrance telle qu’il semble toujours l’avoir accompagné. Mais c’est bien la seule chose qu’il comprend, alors qu’il y a tant de points d’interrogation qui entoure autant les paroles que l’acte de cet homme face à lui. Et il parle, il émet de hypothèses qui n’ont pas de sens, il répète des actes dont il ne s’est jamais rendu coupable.
Vraiment, Kieran ? Je voudrais qu’il s’en offusque, qu’il hurle la vérité ; mais il n’y arrive pas. Et je ne fais pas encore assez d’un avec lui pour qu’il m’écoute, pour qu’il s’autorise à le faire. Alors il y a ma voix qui résonne au fond de ses pensées, mais il y a surtout toutes ces images qu’il appelle pour se défendre, pour se protéger. Et elles lui donnent tort. Il l’a bousculée. Deux, trois fois, quatre tout au plus. Il l’a bousculée parce qu’il n’avait pas d’autres choix selon lui ; pourtant il l’avait. Il avait le choix de ne pas réagir, de se laisser faire comme il s’est laissé faire il y a quelques instants. Il réalise que ce n’est pas bien difficile, d’être aussi stoïque, qu’il a appris à l’être au cours de son existence et qu’il ne peut ainsi pas excuser cette réaction-là. Elle n’est pas excusable de toute évidence ; cet homme vient encore le lui rappeler alors que Kieran se sent alourdi par le poids de la honte et de la culpabilité. Elle veut toujours le faire réagir ; il n’y parvient pas souvent, jamais comme elle l’espère et quand il se décide de réagir – c’est de la pire offense dont il est question. Il ne peut pas se mentir, bien sûr qu’il le sait, qu’il l’a bousculée, mais il n’appellerait pas ça frapper, parce qu’il a toujours pensé qu’il s’agissait de se protéger avant toute chose. Mais se préserver soi-même n’excuse pas de se défendre et c’est ce qu’il comprend bien trop tard. Il ne peut pas justifier qu’une griffure équivaut à une claque, que la repousser équivaut à un bras cassé ; et toutes ces choses qu’il lui a fait subir pour se venger de ce dont elle-même se rendait coupable. Il aurait dû rester neutre, accepter ses crises – parce qu’elle est malade et que, face à une telle justification, il ne peut en avoir aucune de son côté. Elle est malade et il continue de l’accuser alors qu’aucun de ses méfaits n’est vraiment le fruit de sa volonté, contrairement aux siens. Ce n’est pas parce qu’il est un peu ralenti, un peu simplet comme elle le dit, qu’il ne comprend pas les choses et le fait que peu importe ses attaques, il est toujours plus puissant qu’elle. C’est un homme, après tout. Et quand bien même elle lui a prouvé le contraire ; c’est bien lui qui est supposé avoir plus de force qu’elle et savoir comment la gérer, quand la mettre de côté, pour ne pas blesser celle qu’il aime. Celle qu’il aime et qui en aime un autre, ce type devant lui comme il s’en fait le raccourci.
Et les accusations pleuvent ; mais le mutisme reste alors que Kieran ne réagit pas au déferlement de haine de ce Keith – parce que son coup, ses paroles, tout remet en question ces certitudes acquises au fil des semaines, qui s’en retrouvent fragilisées au point de s’effondrer alors que la réalité le frappe.
Il s’est trompé de coupable. Et il lui aurait suffi de se regarder devant un miroir pour identifier le véritable méchant de toute cette histoire.
Il voudrait s’effondrer, Kieran, mais il est encore retenu par cet inconnu. Il voudrait se justifier, mais aucun mot n’aura suffisamment de poids pour être une excuse acceptable. Il voudrait réagir, comme elle le demande toujours, mais il ne sait pas ce qu’elle attend de lui.
Et je voudrais qu’il hurle. Je voudrais qu’il révèle la vérité, sa vérité, peu importe qu’on puisse le croire ou non. Je voudrais qu’il comprenne que les raisonnements qu’il comprend dans la douleur ne devraient pas être uniquement les siens. Surtout pas les siens.
« Je... » Au pied du mur, il sait qu’il n’a pas de défense suffisamment convaincante. Il sait que tout s’effondre et que peu importe les mots qui franchiront ses lèvres, cela ne permettra jamais de réparer tout ce qu’il a brisé autour de lui, ce qu’il brise toujours autour de lui. « Je ne-je ne pensais pas qu’elle... qu’elle voyait les choses comme ça. » Il ne pensait pas que ce serait à lui de s’excuser pour ses actes à elle, encore et toujours. Il ne pensait pas que ce serait à lui d’expliquer les conséquences de ses gestes à elle. Il ne pensait pas que ce serait à lui d’être confronté à la défense qu’elle lève contre lui, alors qu’elle lui interdit toujours d’en avoir une de son côté. « Je-j’ai jamais voulu lui faire de mal. » Qu’il assure, la voix enrayée par le poids de la culpabilité et les yeux embrumés par la honte qui le frappe.
Pourtant, ce n’est pas ce qui l’empêche de frapper à son tour, malgré les avertissements de Keith.
Le carnet revient en sa direction, il avance de deux pas pour s’en saisir ; et il n’a pas maîtrisé la suite. Il n’a pas maîtrisé d’abandonner ce carnet à son sort seulement après l’avoir utilisé comme intermédiaire à son plan hautement stupide, parfaitement improbable. Il n’a pas maîtrisé sa tête qui se transforme en bouclier tandis qu’il fonce sur Keith pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Il n’a pas maîtrisé la manière dont ses mains se sont emparées de ses poignets pour les retenir. Il n’a pas maîtrisé la surprise qui lui permettrait de prendre l’avantage en poussant l’inconnu à terre, ni l’adrénaline qui lui donne la force de frapper à son tour, sans soucier des conséquences, sans se soucier du message renvoyé, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre qu’elle.
Parce que c’est ce qu’elle aurait voulu. Parce qu’elle serait fière de le voir ainsi. Parce qu’il n’existe que pour ses désirs à elle, peu importe si les siens sont à l’opposé de ceux-ci.
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Il ferait tout pour elle. Il s’est souvent ressenti redevable à son égard, pas parce qu’elle lui fait comprendre qu’il se doit de l’être, mais parce que sa reconnaissance n’est pas feinte. Il a toujours voulu lui rendre un peu de ce qu’elle lui a apporté, conscient qu’il lui est difficile de rivaliser avec la jeune femme. Il est toujours en retrait, Kieran, réservé, effacé, peu créatif (quoi que son métier puisse en dire), peu surprenant. Le parfait opposé d’Autumn et il a su depuis le premier jour que jamais il n’arriverait à lui apporter autant qu’elle lui apporte. C’est à son contact qu’il a réellement commencé à vivre, c’est à ses côtés qu’il a appris à s’accepter, peu-à-peu, à verbaliser ses opinions autant que ses envies, tout ce dont il ne se permettait pas pendant de (trop) nombreuses années. Il a toujours vécu avec cette crainte qu’il ne soit pas assez pour elle, alors qu’elle est tout pour elle et les jours qui défilent ne font qu’envenimer cette crainte alors qu’il lui est de plus en plus difficile de trouver ce qui saura lui plaire. Et même lorsqu’elle n’est pas à ses côtés, elle reste la pensée qui s’accroche à son esprit, celle à laquelle il revient encore et encore dès qu’il doit dicter ses actes et ses gestes. Qu’est-ce qu’elle ferait ? Qu’est-ce qu’elle lui dirait ? Qu’est-ce qu’elle voudrait, surtout ? À cet instant, la réponse lui semble si évidente qu’il n’a pas besoin d’y réfléchir un seul instant ; ce sont ses gestes qui parlent pour lui, quand son calme caractéristique vole en éclats pour un tempérament explosif que seule elle parvient à provoquer.
Il ferait tout pour elle. Il ne ment pas quand il insiste sur le fait que les plus belles années de sa vie ont été vécues à ses côtés, comme il n’arrive pas encore à admettre que les pires se déroulent également à ses côtés. Ce tempérament ne lui ressemble pas, lui semblerait incongrus dans d’autres circonstances. Jamais il n’aurait osé lever la main sur qui que ce soit, y compris un type avec lequel il est supposé pouvoir rivaliser. Jamais il n’aurait pu ne serait-ce qu’imaginer vouloir du mal à autrui, ni même songer à cette éventualité, comme il s’empêche toujours d’émettre le moindre jugement sur quiconque. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais une seule insulte qui franchit ses lèvres, jamais une volonté d’aller à la confrontation. C’est un masque qu’il revêt au quotidien, une neutralité peut-être insupportable, mais qui a le mérite d’être sécurisante. Jamais il ne se serait cru capable d’un tel acte, jamais il n’aurait pensé qu’à peine moins de trois années de nuage noir sur leur relation serait susceptibles de reconditionner trente ans d’un caractère naturellement acquis. À quel moment est-ce qu’il a perdu le contrôle, Kieran ? La question ne concerne pas réellement cette situation bien précise, mais toutes seules qui accompagnent son ressenti dans celles-ci. Il a peur de ce qu’il est capable de faire pour ses beaux yeux, de la personne qu’il se sent devenir, qu’il est capable de devenir. Il est terrifié par cette nouvelle réalité qui devient de plus en plus concrète. Il s’est perdu quelque part sur le chemin de cette relation chaotique et il ne peut pas revenir en arrière – parce qu’il n’a aucune idée de qui il est réellement, mais il identifie mieux que jamais celle qu’il ne veut pas devenir.
Le problème, c’est que cette personne et celle qu’Autumn désire façonner sont la même. Et comme trop souvent, ce sont les désirs de la jeune femme qui s’expriment et ceux de Kieran qu’il réprime ; cette personne qui se tient face à Keith, il ignore qui c’est, mais ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui.
C’est trop tard pour y songer, pourtant, alors que le pilote automatique s’est mis en marche sans qu’il ne puisse s’opposer, sans qu’il ne puisse tenter de changer quoi que ce soit. Elle gagnera toujours, même quand elle n’est pas là. Le constat est amer, déchirant, révoltant – peut-être est-ce ces émotions-là qui sont à l’origine du déchaînement de colère dont Keith fait les frais, parce qu’il peut l’accepter, lui, parce que selon la société il est en droit de lui faire payer. Ce n’est pas qu’il veut faire payer quoi que ce soit à Autumn, jamais de la vie il n’osera s’imaginer lever la main sur elle, pourtant, c’est ce qu’il fait, n’est-ce pas ? C’est ce que ce type suppose et si Kieran n’a pas plus souvenir d’une bousculade qui répondait à la sienne, d’un poignet serré pour qu’elle cesse de s’en prendre à lui et tous ces actes qu’il apparentait plus à de la défense qu’à de l’attaque. Il s’est trompé sur toute la ligne – pourtant il y a cette voix dans sa tête, la mienne, qui lui suggère que la vérité n’est pas là. Il ne sait plus qui croire, Kieran, il ne sait plus qui il est à cet instant précis et pourtant, il n’arrive pas à s’arrêter. Que Dieu l’absout, que ce Keith lui pardonne ; si tous les éléments démontrent d’une perte de contrôle, ça ne suffit pas à l’aider à se raisonner, parce que c’est ce qu’elle aurait voulu. C’est ce qu’elle aurait voulu et il n’y a rien d’autre qui puisse avoir de valeur. Il est le parfait pantin de la talentueuse marionnettiste qu’elle est ; et ça fait mal. Ça fait tellement mal d’en avoir conscience sans pour autant parvenir à changer les choses. Ça fait mal d’être à la solde de la seule personne qui est capable de l’aimer, de la seule qui l’a regardé, qui lui a prêté cette attention dont il a toujours rêvé sans jamais l’espérer. Ça fait mal de s’être lié à elle au point où plus rien ne pourrait couper ce lien, plus rien ne pourrait avoir d’impact si cela n’émane pas d’elle. Il n’y a qu’elle, il n’y a toujours eu qu’elle et il n’y aura probablement qu’elle. Et ça faisait tellement de bien, alors pourquoi est-ce que ça le déchire ainsi, aujourd’hui ?
Il aimerait s’arrêter. Il aimerait s’arrêter, mais plus rien ne répond là-dedans, là-haut où j’essaie d’exercer mon influence encore bien maigre. Il ne s’est pas totalement habitué à ma présence, Kieran, il n’arrive pas à l’imaginer. Et c’est très exactement pour cela que j’apparais doucement, que je me fais une place toujours plus importante et ce moment précis marque ma réelle arrivée ; il ne se contrôle plus et la fenêtre de son inconscient est ouverte. C’est difficile à expliquer, cette sensation d’être là sans l’être. Il voit ce qu’il se passe autour de lui, Kieran, il sait où il se trouve – mais il est pourtant perdu dans la surprise d’un comportement qui ne ressemble à aucun autre. Ses gestes sont les siens, pourtant il n’est pas en mesure de les expliquer, ni de les arrêter. Il le voudrait, pourtant, oh qu’il le voudrait, mais c’est comme si son esprit s’est dissocié de son corps ; et c’est très exactement ce qu’il se passe à cet instant. Il n’est plus là, il n’agit que par un mécanisme soigneusement appris au fil des années, de manière si imperceptible que les changements ne l’ont jamais réellement alarmé jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce qu’il effleure du bout des doigts ce dont il est réellement capable, le terrifiant sans jamais qu’il ne puisse reprendre le dessus. Il a atteint ce point de non-retour où il n’est plus en mesure de contrôler quoi que ce soit ; Autumn a dicté ses actes pendant trop longtemps et c’est désormais moi qui prends le relai. Mais un jour, tu seras aux commandes, Kieran, je t’assure. Tu le seras et tu m’en seras reconnaissant – pour l’heure, pourtant, il ne comprend pas ça, le jeune homme, alors que son poing se rougit toujours plus du sang de cet inconnu.
La satisfaction qu’il éprouve à mesure que le sang coule n’est pas la sienne, la colère qu’il ressent, à l’inverse, l’est complètement. Mais elle n’est pas dirigée contre cet homme en particulier, elle s’adresse à lui-même. Elle se veut si aveuglante que l’adrénaline qu’elle provoque ne lui permet pas de réagir plus qu’il n’aurait pu le faire en temps normal ; il ne sent même pas ce genou qui s’abat contre son sternum, il ne sent même pas ses efforts pour l’éloigner jusqu’à ce que ce pied vienne s’abattre contre son ventre et l’oblige à lâcher prise. Renversé sur le sol, la voix de ce Keith finit par revenir à ses oreilles alors que Kieran semble ailleurs, reprenant conscience et observant autour de lui, avant que son regard ne se pose sur sa victime, puisqu’il apparaît cohérent de la désigner ainsi. Et s’il avait raison ? Et s’ils avaient raison ? « C’est donc ça ton problème ? Tu ne gères pas ta colère ? » « Je-non, non. Je... » Tu quoi, Kieran ? Bien sûr qu’il gère sa colère ; d’ordinaire il a souvent été celui qui écopait des coups sans jamais réagir, laissant les autres lui marcher dessus autant que nécessaire. Il a récolté un nombre incalculables de gifles, de bousculades, de coups, sans jamais s’oser à les rendre. Alors pourquoi, pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il le fasse aujourd’hui ? Comment est-ce qu’il a pu mettre de côté ce qui faisait son essence pour devenir cet homme qu’elle a toujours espéré ? Pourquoi l’a-t-il laissé faire, surtout ?
Son regard glisse sur ses mains rougies par le sang de Keith, ignorant celle qu’il lui tend. Il a réellement fait ça ? Il lui a réellement fait du mal, lui qui n’a jamais osé en faire à qui que ce soit ? Quel monstre est-il devenu ? Quel monstre a-t-elle créé ? Ses yeux se mouillent devant l’ampleur de la marionnette qu’il est devenue, le choc l’empêchant de réagir à ce qu’il se passe autour de lui quand Keith finit par le redresser contre sa volonté. « Comporte toi comme un homme bordel… Dis moi pourquoi tu l’as frappé… Ou les raisons qui font qu’aujourd’hui, à peine je prononce son nom, tu disjonctes ! » Il aimerait nier, il aimerait se débattre, il aimerait donner des dizaines d’arguments qui contredisent ses paroles, mais seule une larme finit par rouler le long de sa joue tandis que ses lèvres s’entrouvrent sans qu’un seul mot ne puisse en sortir. Et s’ils avaient raison ? S’il était devenu cet homme après lequel il a couru depuis tant d’années, symbole de virilité et de fierté, capable de se défendre et de défendre ceux qu’il aime ? Il a couru après ce modèle (toxique) durant des années, et maintenant qu’il semble l’avoir atteint, il ne se reconnaît pas Kieran et pire que tout : il refuse de s’y reconnaître. Mais s’ils avaient raison ? Si, depuis tout ce temps, il avait perdu le contrôle comme aujourd’hui et qu’il se voilait la face ? N’est-il pas le premier surpris par ce déferlement de haine, par ces gestes qui ne lui ressemblent pas et qu’il n’arrive pas à reconnaître ? N’a-t-il pas lui-même eu l’impression de n’être qu’un corps vidé de son âme, incapable de réfléchir, découvrant les événements seulement lorsque Keith l’a obligé à revenir au contact de la réalité ? Et si la situation s’était produite d’autres fois, et si cet incident isolé n’en était en réalité pas un ? Et s’il commençait par enfin considérer à quel point il se méprend sur lui-même en vues des dires autour de lui ? « Je ne la- je-non. » Je ne la frappe pas, mais ils arrivent à te persuader du contraire, Kieran, pas vrai ? Ton esprit est si malmené, si fragile, que tu en viens à croire de telles choses alors que toutes les preuves sont en ta faveur. Il était temps que j’intervienne ; je t’assure que ces croyances ne seront bientôt plus les tiennes. « Je ne lâcherais pas l’affaire. Si je n’ai pas mes réponses aujourd’hui, je te retrouverais tu sais… » Les frissons parcourent sa silhouette alors que les battements de son cœur s’accélèrent. Keith prend congé auprès des professionnels, tandis que Kieran n’arrive pas à faire le moindre pas ; sa silhouette s’écrase contre le mur derrière lui et glisse jusqu’au sol, ses genoux repliés et ses mains tâchées de sang qu’il essaie de dissimuler derrière ceux-ci. Replié sur lui-même, tout ce qu’il trouve à dire, ce sont des excuses. « Je-je suis désolé, désolé. » Et il y a cette voix dans sa tête qui n’arrête pas de se répéter ; ce n’est pourtant pas la mienne, c’est celle que je désire effacer. Cette voix bien trop familière qui met en avant sa facilité à trouver des excuses pour tout. Cette voix qui finit par se muer en compliments, en une fierté qui ne sort pas réellement de sa seule imagination : c’est exactement ce qu’elle aurait dit. Il l’a rendue fière ; peu importe s’il s’est perdu en chemin, comme en démontrer les larmes qu’il n’arrive plus à contenir, tandis que sa tête s’abat contre ses genoux, que les hoquets de sa crise identitaire ne s’arrêtent plus, quand le poids de cette réalité qui est désormais la sienne et contre laquelle il n’a jamais lutté s’abat sur ses épaules.
Et de son côté, il y a une valeur tangible dans cette équation : c’en est trop. Mais de quoi, exactement ?