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 Nice to meet you - Kieran -

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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyMer 29 Juil - 22:09


Nice to meet you
@Kieran Halstead & Keith Weddington"
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J’inspirais longuement, statique face à ces portes battantes, le cœur battant. J’étais à deux doigts de faire demi-tour, me demandant encore quelle mouche m’avait piqué pour me rendre dans ces lieux. On pouvait parfois se demander pourquoi le temps n’effaçait jamais certains souvenirs. Pourquoi notre mémoire nous ramenait à ces choses superflues au moment où l’on s’y attendait le mois ? A cette musique pour laquelle la première note de l’introduction faisait naître en nous l’image d’un visage lointain au bonheur enivrant. A cette route que l’on empruntait seul pour la première fois, rendant le siège passager hanté d’une présence aujourd’hui disparue. A ce paysage qui – aussi loin qu’il s’étendait – nous prouver que nous n’étions que de passage sur cette Terre. Ce même passage que l’on tentait de marquer de notre empreinte avec plus ou moins de réussite. Et c’est ce que je tentais de faire depuis des années maintenant. Je dis bien tenter car les résultats n’étaient jamais garantis tout comme le fait que je m’apprêtais à entrer dans cet hôpital psychiatrique. J’avais comme cette intime conviction que je me préparais au pire. Comme si c’était moi, le patient dans l’histoire. Les gens qui me connaissaient réellement aurait encouragé cette démarche, tentant de me détourner de cette autodestruction que je pratiquais depuis bientôt deux ans. Mais ce n’était pas pour moi que j’allais franchir le pas. C’était pour contenter ma loyauté vis-à-vis d’une femme.

Je ne m’attendais pas à entendre parler de nouveau d’Autumn. Pas après tout ce temps. Pas dans ces circonstances. Mais je n’avais pas hésité une seconde quand l’on m’avait appris qu’elle s’était retrouvée enfermée ici même. Malgré toutes les incertitudes que cette femme avait soulevées, malgré toutes les zones d’ombre que son histoire avait révélé, ma loyauté restait sans failles. A moins que cela ne soit ma soif de vérité qui me poussa à franchir la porte de sa chambre. La conversation avait été cordiale. Nos relations distantes. Et notre amicalité inexistante. Je n’étais pas venu ici pour la plaindre non. J’avais besoin de savoir. Savoir qu’elle ne s’était pas jouée de moi. Savoir si elle m’avait abordé pour l’homme que j’étais ou le statut que je n’avais plus. Je n’étais pas entré dans les détails de ma nouvelle vie, jugeant la chose inintéressante. Et elle n’avait pas la nécessité de s’enticher de ces informations. Les secondes me parurent des heures, et l’heure de visite une éternité. Tant bien que lorsque je m’apprêtais à faire le chemin inverse, mon cœur se trouva larguer d’un poids mais mes questions elles étaient restées sans réponses. Pourtant ma main se porta vers la poignée sans une once d’hésitation, et je quittais les lieux sans laisser la promesse d’une nouvelle venue. La porte se referma comme l’on pouvait clore une histoire avec ce sentiment d’inachevé. J’étais déterminé à faire toute la lumière sur ses dires. Et ma première étape était de reprendre là où mes recherches s’étaient arrêtées : Auprès de son compagnon. Mais quelle ne fût pas ma surprise de tomber nez à nez avec ce dernier au détour du couloir menant à sa chambre, le percutant presque de plein fouet. Je me stoppais dans mon élan, relevant la tête vers le visage de cette silhouette qui se trouvait sur ma trajectoire. Et lorsque mon cerveau compris que le destin me donnait une chance de commencer dès maintenant, j’eus de longues secondes d’immobilité avant qu’enfin ma voix ne vienne briser ce silence. « Monsieur Halstead ? » Ma question n’était que pure rhétorique, ayant déjà vu l’homme de façon lointaine dans des circonstances qui pouvaient être caractérisées de déplorables. « Nous devrions parler avant que vous ne vous rendiez dans la chambre d’Autumn. » La conclusion était directe et sans préambule. Je ne m’étais pas présenté, en oubliant les bonnes manières. « Je pense que nous avons des choses à nous raconter. » Je pensais que si j’avais réellement voulu me montrer mystérieux, je n’aurais pas pu faire mieux de ce point de vue. « Mais pas ici… » lui dis-je en montrant d’un signe de main l’accueil du services et le personnel médical qui s’affairaient ici et là. Je lui indiquais la direction de la sortie de secours qui donnait sur une cage d’escalier extérieure dont je pris la direction sans attendre la moindre réponse de sa part. Parce que du temps, j’en avais assez laissé couler.

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Dernière édition par Keith Weddington le Ven 31 Juil - 17:50, édité 1 fois
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Kieran Halstead
Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
les cicatrices de la mémoire
  
Nice to meet you - Kieran -  MTtf4TM Présent
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe.
SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help).
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi).
Nice to meet you - Kieran -  4e5577e4de7ac81ddba720b316fda929
POSTS : 4054 POINTS : 200

TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown.
RPs EN COURS : Nice to meet you - Kieran -  Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.

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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.

(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
RPs EN ATTENTE : flora #3
RPs TERMINÉS : Nice to meet you - Kieran -  MokPW9e
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kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.

(2001) ichabod (2015) laila #1autumn #1raphael #2owen #2 (2016) archie #1autumn #4 (2017)archie #2 (2019) reese #1archie #3 hannahkeith (2020) sawyer #1andrew #1dylane #1eve #1raphael #1jessalyn (+ sawyer)eve #3ivy #4ivy #5lucia #1birdieprojet xelias #6eve #4ilariamolly #1hannah #2anastasiadylane #2ava #2halsey #2eve #5raphael #3raphael #4clyde #1lenamolly #2sawyer #2 (2021) ivy #6ivy #7peterjordan raphael #5anastasia #2 & raphael #6eve #6raphael #7sawyer #3ichabod #2ally #1eleonor eliotautumn #2may #1 › › lena #2louisa #1mickey #1ezracaitrionaautumn #3raphael #8spencer #1ottoautumn #5eliot #2owen #1aleisha #1 (2022) raphael #9may #2primrose #1birdie #2 & jordan #2autumn #6ivy #8autumn #7spencer #2aleisha #2autumn #8penelopeia #1caitriona #2raphael #10raphael #11autumn #9flora #1albane #1spencer #3archie #4autumn #10 (2023) halstay #11 + masonsiham #1eliot #3albane #2greta #1archie #5zoya #1zoya #2siham #2dina flora #2spencer #4birdie #3mickey #2mavisolive #1albane #3adèlebirdie #4zoya #3pénélope

autumn ua #1 (slasher)autumn ua #2 (married)jina #1 (zombie)jina #2 (zombie)lena #2 (hunger games)

abandonnés
hannah (ua) › › laila #2 (2015) miramavihalseylexcalista sashaelias #7 & ava #1fionarheareeseava #3ellisonrhea 2.0ally #2averyclyde #2olivermichaela (fb)noreenmurphy (ua)carlylena #2 (hunger games)ninajessalyn #2sawyer #4judeyaraaliyahally aliyahally #1siham #4merylannanoor ally #1laoisesiham #3anastasiavittorioaugustraphael #12vivian #1alice (fb)

RACE OF AUSTRALIA
lancementelias #1birdie & eliasjacob & eliasivy #1grace, isaac & eliassienna, gregory & eliassujet communivy #2eve #2élimination s1lancement s2elias #2ivy #3sienna #1elias #3suite s2elias #4elias #5team grisy

Nice to meet you - Kieran -  015f
AVATAR : dan cutie pie smith.
CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones).
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t29377-
https://www.30yearsstillyoung.com/t29503-
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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyVen 31 Juil - 3:32


KEITH & KIERAN ⊹⊹⊹ When you're at my door And I'm fine. No I lied, I feel it screaming, I know what you've come for.

Son crayon danse sur la feuille déjà bien usée par les multiples passages de la mine, par son obstination à vouloir assombrir le papier au même titre que son cœur depuis quelques semaines. Ses mouvements sont fluides, comme souvent, mais ils sont surtout terriblement naturels.

Et ça t’effraie ça, Kieran, pas vrai ?

Il secoue furtivement la tête, peu habitué à de telles pensées ; qui deviendront une véritable présence au fil des semaines. Mais ça, il ne le sait pas encore. Je lui laisse encore un peu de répit avant de m’affirmer. Ou peut-être n’est-il pas encore en mesure de concrétiser mon existence.

Ne t’en fais pas, Kieran, ça va venir.
Tout se craquèle autour de toi, es-tu donc si aveugle ? Tout menace de s’effondrer. Et dans quelques semaines, ce sera effectivement le cas.
Et ce jour-là, tu ne pourras plus te débarrasser de moi.

Créatif et plein d’imagination, il n’est pas anodin que les traits qu’il couche sur papier prennent ceux d’une sorcière. Peut-être est-ce une croyance bien enfantine du haut de ses trente ans, mais ô combien inspirante en cet instant. Il est naïf, Kieran, mais pas totalement stupide. Il y a des légendes dont on ne peut croire l’existence passé les sept ans réglementaire (désolé, Père Noël), il y a d’autres qui se concrétisent à l’âge adulte. Les sorcières en font partie. Il a toujours été fasciné par le mystique, l’inexplicable, Kieran, malgré une volonté d’être le plus rationnel et banal possible, autant dans son comportement que ses propos. En apparence fermé, son esprit, lui, cogite énormément. Tout le temps, à vrai dire. Les traits continuent d’être posés sur le papier, prenant la forme d’un chapeau pointu. Légèrement modernisé pour la peine, mais représentatif de la créature qui prend – presque – vie sous ses yeux. Longtemps, il a cru dur comme fer que s’il n’était pas sage, une méchante sorcière viendrait s’occuper de lui. Après tout, l’un de leurs buts n’est-il pas de faire du mal aux enfants ? Il en avait vu, des femmes laides, au cours de ses séjours en foyer. De passage au quotidiennement présente autour de lui ; leur mauvaise mine caractéristique ne lui inspirait aucune confiance. Coïncidence ou pur hasard, elles possédaient des traits similaires les unes aux autres (et surtout similaire au souvenir de sa mère biologique). Elles étaient grandes, brunes, souvent vêtues de noir et de profil leur nez dépassait aisément leur menton. Et elles le réprimaient, toujours. L’assistante sociale en charge de son dossier, l’infirmière qui venait faire un bilan de temps à autre, même la responsable de l’accueil, toutes avaient cette capacité de lui faire comprendre en un regard qu’elles n’approuvaient pas son comportement. Toujours en retrait, souvent hypocrite, la Suprême (c’est-à-dire sa mère) avait même laissé échapper, un jour, qu’il serait « maudit ». Le chat noir de la famille avait tenté de désapprouver en mordant jusqu’au sang la matriarche ; le paternel s’était chargé de sa mort en amorçant une rencontre avec un mur en béton. Mais il était mort, ce jour-là, parce qu’il avait vexé la Sorcière. Et cette scène était restée dans les mémoires d’un Kieran impuissant, qui se cachait peut-être derrière le fantastique pour ne pas accepter la réalité.
Pourtant, elles existent toujours, les sorcières. Elles ont simplement évolué avec leur temps. Il dépose son regard sur celle qui vient de sortir de son imagination et son cœur manque un battement.
Elle a le nez pointu, elle a le chapeau, elle a les vêtements noirs, elle a l’air peu aimable. Tout est réuni. Mais elle est blonde, possède de grands yeux verts et un sourire mutin. Et il ne sait plus exactement qui il a dessiné entre la légende et la réalité, qui a pris les traits de sa petite amie.
Elles existent toujours, les sorcières. Elles continuent de lancer des sorts et le raisonnement est peut-être enfantin, n’en demeure pas moins que cela lui permet d’expliquer la malédiction dont il se sent de plus en plus être victime. Il est sous le charme et rien ne pourra défaire le sort, qu’il croit. L’image s’est modernisée, mais les pouvoirs, eux, se sont renforcés. Il en fait les frais.

« Sa visite est terminée, vous pouvez y aller. » Il sursaute lorsque l’infirmier le sort de ses pensées, tandis qu’il jette un coup d’œil au carnet posé sur les genoux de Kieran, que le jeune homme referme aussitôt en adressant un regard désapprobateur à l’homme – plus parce qu’il est pris sur le vif que par réel mécontentement, mais allez faire comprendre la différence, alors que le type soupire et se permet de commenter ; « je vois qu'elle a raison » avant de disparaître.

Oui, mais à propos de quoi ? Il ne se pose pas de question, Kieran, pas encore. Mais je suis là, je veille, je guette, le moment propice pour lui les imposer. Le compte à rebours est enclenché ; et ma présence le frappera bien plus tôt qu’il ne s’y attend.

Il se lève en silence et prend le chemin de ce couloir qu’il ne connaît que trop bien. À droite, puis à gauche et encore une fois à gauche. Quatrième porte à droite. Cela devrait être une routine, pourtant Kieran n’arrive ni à se familiariser avec la situation, ni avec les lieux. Aussi est-il presque soulagé lorsqu’il manque de heurter une silhouette, laissant échapper un « mais merde » d’agacement, plus lié à la journée qu’il passe qu’à l’inattention du type, mais allez faire comprendre la différence. Un peu perturbé, il en oublie l’essentiel, ce que d’ordinaire est automatique de ses lèvres : des excuses. Trop surpris d’être identifié, trop surpris d’avoir cette lumière braquée sur lui alors qu’il ne souhaite que longer les murs et disparaître. « Oui ? » Et la surprise rend son ton plus autoritaire que véritablement interrogateur, mais allez faire comprendre la différence. Et il fronce les sourcils lorsque des précisions sont apportées. « Je peux savoir qui vous êtes ? » Et il enchaîne les faux pas, Kieran, incapable de se ressaisir.

Ne t’en fais pas, bientôt je serai là pour cela.

Pour l’heure, il est encore (presque) seul. Je sais qu’il a commencé à me créer, ne reste plus qu’à lui de faire le choix de m’activer et de me donner la place que je mérite dans sa vie et, surtout, dans son esprit.
Mais pas aujourd’hui. Du moins, pas maintenant. Non. Trop perturbé, trop inquiet quant à cette facette qu’il a vue de lui-même, il ne l’est plus, justement, lui-même. En proie aux doutes pour la première fois quant au rôle de sa petite amie de sa vie, il ne parvient pas à faire disparaître ses pensées parasitaires et cela s’en ressent sur son comportement, anormal pour quiconque le connaît, détestable pour d’illustres inconnus. « Je n’ai pas le temps. » Et sa voix s’élève, non pas par opposition, mais parce que l’homme a déjà filé, mais allez faire comprendre la différence. Et il est tenté de l’ignorer, pour autant cela repousse le moment de se confronter à sa petite amie. Et il s’en veut déjà pour cette pensée.
Pourtant, il accélère le pas pour rejoindre le type, poussant la porte qui donne sur la cage d’escalier, se pressant pour rejoindre cet inconnu. « Hé ! » Que sa voix finit par résonner, ans une tentative d’interpeller l’homme. Lorsque celui-ci concède enfin à s’arrêter, Kieran soutient son regard – détail qu’il ne fait pas d’ordinaire, mais il s’agit-là de tenter d’identifier ce type et de se remémorer si, oui ou non, leurs chemins se sont déjà croisés. « Est-ce que vous pouvez m’expliquer, là ? » Il demande, son carnet dans la main, toujours autant perturbé par le contenu ; le souci est que Kieran, aussi réservé soit-il, ne peut pas se permettre d’être perturbé. Car il n’est pas en mesure de se raisonner, de se contenir, face aux émotions qu’il ressent et qu’il ne gère pas ; et sa réserve passe pour de l’arrogance, son silence pour des accusations et sa nervosité pour de la colère.

Exactement ce qu’elle veut, exactement ce que je veux lui éviter.




:l: :

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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyVen 31 Juil - 18:48


Nice to meet you
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En le voyant de près, la première pensée qui me vint à l’esprit n’était pas des plus positives à son égard : On aurait dit un imbécile heureux. Enfin pour le bonheur on reviendra. Je le regardais serrer son carnet, et pourtant le doute s’immisçait au fur et à mesure dans mon esprit. Je me souvenais de ces longues discussions avec Autumn, qui prétendait ne pas vouloir me déranger et à qui je devais répéter sans cesse qu’elle pouvait me parler, que j’étais là pour l’écouter… Avec cette promesse que ce qui était dit ne sortirait pas de ce cercle très fermé que constituait notre tête à tête. Pourtant, c’est bel et bien avec son petit ami que je failli faire – littéralement – un tête-à-tête. Un juron en guise d’excuse qu’inconsciemment j’essayais de ne pas prendre pour moi, mais mon regard en disait long. Je détestais ce genre d’attitude, et l’homme qui n’était déjà pas très bien placé au niveau de mon estime se contentait de dégringoler un peu plus bas dans le sillage de ceux que je caractérisais comme de « pauvres cons ». J’aurais voulu que mes bonnes vieilles habitudes d’enquêteur reviennent. Celles qui me permettaient de ne pas me fier aux cancanages, aux apparences et à mes a priori. Pourtant plus j’essayais de me forcer à penser qu’il n’était pas celui que je pensais, plus son comportement me prouvait le contraire. « Langage fleuri. » relevais-je de façon totalement désabusée. C’est qu’il semblait pris de court le pauvre agneau. « Tout comme Autumn quand tu te décharges sur elle. » pensais-je en retenant mes poings de se fermer face à ces idées. Il fallait que je m’en détache car la jeune femme n’était pas si blanche et c’étaient ces interrogations là que je devais lever.

Je ne relevais même pas ses deux questions, signes qu’il n’était pas en position de les poser – déformation professionnelle oblige – et qu’il n’avait que pour unique solution celle de me suivre sans rechigner. Là encore, nous reviendrons pour la discrétion et la docilité. Quoi qu’il finît bien par pousser la porte le brave après avoir tenté de m’expliquer que son emploi du temps de ministre ne le lui permettait pas. J’étais adossé au mur faisant face à la porte, les bras croisés contre mon torse, le regard fixé sur son arrivée, un rictus trépassant mes lèvres. C’est qu’il était têtu le bougre. Ou impatient. Allez savoir. J’acquiesçais à sa question, tout en restant silencieux. Il semblait si mal à l’aise, à deux doigts de s’effondrer dans ce qui me semblait être de la colère ou de l’exaspération. Je ne savais pas trop et c’était déroutant. Pourtant j’en avais vu passer des hommes en face à face lors d’interrogatoire. Mais je n’étais pas là pour jouer au bourreau. Je ne devais pas le brusquer. Ni l’attaquer à charge. Des faits. Voilà ce qu’il me fallait. Et voilà ce que je lui donnerais. « Keith. Appelez-moi Keith. Vous ne me connaissez pas, je le sais. » Je préférais continuer d’argumenter plutôt que de lui donner la possibilité de me l’annoncer. « Mais moi, je vous connais Kieran. » repris-je calmement, pesant chacun de mes mots, prenant le temps de leur permettre de faire leur bout de chemin dans l’esprit de ce dernier. «Et avant que je ne décide réellement de vous refaire un si joli portrait, permettez-moi de vous poser quelques questions… Parce que je pense que nous avons bien plus de choses en commun que la simple connaissance d’Autumn… » rajoutais-je en finissant par quitter ma place pour m’approcher de lui.

J’étais bien décidé à mener l’entretien d’une main de fer – sans gants de velours – et je savais que l’attaquer de front ne réussirait probablement qu’à le faire se braquer. Je tendais un doigt en direction de son carnet l’interrogeant du regard. « Vous dessinez si je me souviens bien ce qu'Autumn m'a raconté à votre sujet… » Premier élément : Vérifier qu’elle ne m’avait pas menti sur le portrait dressé. J'en oubliais même que cet aveu de confidence pouvait être perturbant. A vrai dire je m'en fichais. Mais n’était-il peut-être pas au courant de cette relation qu’entretenait Autumn avec moi-même quelques années auparavant ? « Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu parler d’Autumn… Après votre départ je suppose… puis là… Vous réapparaissez… Elle n’a même pas voulu me dire pourquoi… Vous la martyriser peut-être ? Profitez de la faiblesse des autres ça vous amuse ? » continuais-je tout en perdant la pointe de sourire et de sympathie que j’avais pu avoir en le croisant. Maintenant qu’il était dans ce guet-apens, je n’allais pas être des plus tendres. Parce que mon intuition m’hurlait que l’un des deux protagonistes de ce couple, se fichait royalement de ma tête. Je n’avais plus qu’à le vérifier.



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CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones).
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t29377-
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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyMar 18 Aoû - 22:46

Il a une capacité d’anticipation exacerbée, Kieran.
Il réfléchit toujours à tout. Il fait partie de ces gens qui, lorsqu’ils arrivent dans un lieu inconnu, s’empressent de chercher la sortie de secours. Il est de ceux qui imaginent toujours le pire dans n’importe quelle situation, juste pour y être préparés dans la micro hypothèse où le pire pourrait effectivement avoir lieu. Il répète des discours entiers afin de limiter son malaise si quelqu’un venait à lui reprocher quelque chose et lorsque cela se produit, il n’a qu’à chercher dans le dossier sagement rangé dans sa mémoire la répartie dont il peut faire l’usage face à une critique. Aujourd’hui, il a imaginé les diverses façons dont sa visite pourrait se passer, des plus agréables aux plus désagréables, de fous rires avec sa douce à s’en étouffer aux crises qui ne feraient qu’accentuer l’état de sa petite amie. Il a passé en revue une bonne vingtaine de scénarios afin de se préparer à toutes les éventualités – y compris à la perspective d’être interrompu avant même d’avoir pu rejoindre sa chambre. Mais il avait supposé que cela pourrait être dû à un coup de fil professionnel, à l’heure exceptionnellement raccourcie des visites, à la volonté de la jeune femme de ne pas le voir aujourd’hui. Jamais il n’a envisagé que le facteur puisse être externe et prendre la forme d’un individu dont l’identité lui est méconnue.
Alors il n’a pas assez anticipé, Kieran. Et il retient la leçon pour la prochaine fois. Il en faut toujours plus, pour calmer ses angoisses.

Car, voyez-vous, il ne s’en rend pas compte et ceux qui ne le connaissent pas non plus, mais ses réactions ne sont pas des plus adaptées. C’est bien pour ça qu’il a commencé à me façonner, une part rationnelle de lui-même qu’il a été obligé de développer sur commande à défaut de réellement la posséder. Et je peux témoigner de toutes ces choses propices aux mauvaises interprétations, à commencer par cette angoisse.
Il n’est pas très doué sur le plan émotionnel, Kieran. La faute à des parents qui ne lui ont jamais appris à développer les bons réflexes et à se construire sur des bases saines, en résulte la capacité émotionnelle d’une petite cuillère, c’est un fait. Parfois exacerbée, parfois inexistante, le plus souvent il se contente de se braquer face à son environnement et aux réflexions qui peuvent lui être faites ; donnant cette impression qu’il s’en fiche ou qu’il n’est pas perturbé. Pourtant, perturbé, il l’est profondément. Lorsque les choses ne se passent pas comme il le souhaite, lorsqu’il n’a pas été en mesure d’anticiper correctement, il perd ses moyens ; parce qu’il se retrouve face à l’inconnu et qu’il ne sait pas gérer l’inconnu.
L’inconnu qui prend ici la forme de ce dénommé Keith, comme il s’identifie. « D’accord... » Qu’il marmonne, toujours plus sceptique.
Il ne le connait pas, mais lui ne le connait pas ? Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce une plaisanterie ?
Il est de plus en plus perturbé, Kieran et ce n’est pas bon signe ; car il se braque de plus en plus à mesure que l’homme face à lui ouvre la bouche. Il se réfugie dans le silence et le langage non verbal qui parle tellement plus que ce qu’il est capable de verbaliser. Il est en retrait, mais il le fusille aussi des yeux, à défaut d’avoir le courage de partager sa colère face à ce jeu qui s’installe et dont il est le perdant tout désigné.  
« Et avant que je ne décide réellement de vous refaire un si joli portrait, permettez-moi de vous poser quelques questions… Parce que je pense que nous avons bien plus de choses en commun que la simple connaissance d’Autumn… » « Je vous demande pardon ? »
Et ça lui échappe des lèvres avec automatisme, avec colère ; comme l’impression d’être pris pour plus idiot qu’il ne l’est réellement. Une impression déjà présente dans son quotidien sans qu’un inconnu n’en rajoute une couche et peut-être est-ce parce qu’il s’agit justement d’un inconnu qu’il se montre plus sur la défensive que d’ordinaire. Car si Kieran est irrémédiablement conciliant, qu’il a ce besoin d’être approuvé par tous, cet homme parvient à lui démontrer qu’il est capable d’exceptions – ce qui n’est pas difficile quand il s’attaque aussi frontalement un Kieran, posant les bases de leur conversation et laissant présager qu’aucune amélioration n’est possible. Alors pourquoi devrait-il faire des efforts, dans ce cas ?

Ses doigts entourent son carnet avec ferveur tandis que le fameux Keith mène la danse ; mais il ne lui donnera pas satisfaction, il ne répondra pas, se contente de l’observer du coin de l’œil alors qu’il se mure dans le silence. Et il insiste ; et surtout, il ne cesse de prononcer ce prénom qu’il ne veut plus entendre, ou du moins, pas aujourd’hui. Mais ce prénom, aussi, qu’il est le seul à pouvoir prononcer avec autant de régularité et pas un illustre inconnu qui semble mettre en évidence sa relation avec la jeune femme, face au petit-ami de cette dernière. « En quoi ça vous regarde ? » Il interroge en fronçant les sourcils, d’une voix moins assumée qu’il ne le voudrait, mais démontrant d’une certaine accusation. Il tente malgré tout de reprendre son calme – et aussi surprenant que cela puisse paraître, oui, Kieran est en mesure de s’énerver. Malgré son besoin de constamment passer inaperçu, d’être inexistant aux yeux des autres, lorsqu’il se sent pris au piège, il ne réagit pas de la même façon et peut laisser émerger des traits de personnalité qui ne lui ressemblent pas. « Comment vous la connaissez ? » Qu’il questionne enfin, soutenant le regard de Keith, s’appuyant contre le mur derrière lui. Qu’est-ce qu’on lui cache ? Car il lui apparaît évidemment qu’une part d’ombre plane autour de lui et qu’il n’apprécie pas cette impression d’être pris pour un idiot. « Comment vous savez tout ça ? »

Oh. Grossière erreur, Kieran.
Toujours dans la maladresse, malgré le fait d’être de bonne volonté. La question est innocente, pourtant les omissions sont pleines d’accusation ; et l’hypothèse qu’il puisse martyriser quelqu’un lui parait si improbable qu’il omet de le préciser.
Or, ce qui est une évidence pour lui ne l’est pas aux yeux des autres, il devrait le savoir depuis le temps.  



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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyLun 7 Sep - 13:38


Nice to meet you
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Etais-je vraiment en train de vouloir jouer au flic et mener un interrogatoire pernicieux au détour d’un corridor, entre deux portes coupes feux ? Exactement. Pour pousser au maximum le jeune homme dans ses derniers retranchements. Pour obtenir les réponses que j’attendais tant. Je me demandais encore pourquoi j’étais en train de vouloir mettre les choses au clair. Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué dans ma propre vie pour que je veuille gérer ce qu’il se passait dans la vie des autres. Pourtant je ne pouvais m’en empêcher. Devrais-je aller consulter pour gérer ce problème d’intrusion mal placée ? Je l’envisagerais un jour peut-être. Le jour où je ne serais pas pris pour un abruti dans le simple et unique but de manipuler autrui ? Voilà pourquoi j’étais en train de toiser cet homme au regard enfantin. Dans le simple et unique but de rassurer mon égo. Voilà l’image que je devais renvoyer et je m’en fichais éperdument. Je n’avais pas besoin qu’il me parle pour le traduire. Une partie de lui cédait à son impulsivité et ses réactions que je pouvais trouver disproportionnées étaient révélatrices de ce qu’il avait à se reprocher. C’était ça, la réalité. La communication était surtout non-verbale, et j’avais appris à associer chacune des possibles réactions à un comportement, une pensée ou un reproche. J’étais en constante analyse tout comme lui semblait être en perpétuel questionnement. Pourtant son air nonchalant et son sens du je-m’en-foutisme acéré donnait surtout l’impression que tout pouvait lui passer par-dessus… Et me donner surtout l’envie de le secouer.

D’accord… Voilà tout ? Je prenais la peine de me présenter, de tenter de le rassurer et tout ce qu’il trouvait simplement à répondre c’était d’accord. Je pensais rêver. J’aurais préféré rêver. Car dans ce cas-ci, j’aurais pu me réveiller, reprendre le courant de mon existence et oublier qu’un abruti fini se trouvait face à moi. J’aurais aussi bien pu oublier que ce dernier était celui qui était potentiellement à l’origine de la venue de notre connaissance commune entre ces lieux. Il était en train de me fusiller du regard et je le lui rendais bien, le tout accompagné d’un léger sourire sarcastique. Parce qu’il pensait m’intimider avec sa tête de bisounours ? Il était en train de m’excéder. Je sentais mon sang pulser contre mes tempes, mes mains frémir d’envie de venir se poser sur son minois de manière exacerbée. Était-il en train de me demander de répéter ? Je perdais toute traces de sourire, laissant échapper un soupir exaspéré. « Vous avez des problèmes d’auditions ? Ou vous préférez la pratique à la théorie ? » lui demandais-je pour lui répondre de but en blanc, voulant éteindre sa pointe de colère naissante. Il n’était pas en position de se plaindre et surtout pas en position d’être en colère.

Mes intentions n’étaient-elles pas d’une transparence absolue pour qu’il ne les comprenne pas ? Lui qui était accroché à son carnet comme un vieillard l’était à sa canne. Lui qui devait probablement penser que se murer dans un silence absolu était la meilleure des solutions pour ne pas me donner satisfaction. C’était là, qu’il se trompait. J’aurais été satisfait même d’un balbutiement. J’aurais été satisfait de le voir s’énerver, fuir ou m’insulter de tous les noms. J’aurais été satisfait quoi qu’il advienne. Car j’étais à deux doigts de trouver ce que je cherchais : cette once de vérité. Voilà en quoi cela me regardait. Lui qui aurait voulu défendre son intimité mais qui semblait surtout être en train de reculer dans ses derniers retranchements. Je mimais une légère hésitation, faussement sincère, avant de lui répondre en toute franchise. « A partir du moment où l’on décide de m’impliquer de près ou de loin à votre histoire, considérez que cela me regarde. Il faut toujours connaître les personnes que l’on affronte. Puis je reste persuadé que si vous ne parlez pas vous-même, vos dessins eux parleront pour vous… » rajoutais-je en étirant une satisfaction sur mon visage. « C’est que vous êtes un faux calme dites donc… » Je tentais de le pousser un peu plus dans son agacement en écartant les bras en guise de réponse. « Je ne sais pas… Ne vous a-t-elle jamais parlé de moi ? » demandais-je étonné. « Quoi qu’en y réfléchissant bien, cela ne me surprend pas… » rajoutais-je finalement. « Quel aurait été l’intérêt de vous dire qu’elle a voulu me mettre dans son lit. » dis-je dans le plus grand des calmes en attendant de voir sa réaction, lui qui ne niait aucunement ses possibles violences conjugales. « C’était donc vrai ? Cela vous apportait quoi de frapper plus faible que vous ? » lui demandais-je en serrant les dents, mon doigt pointé dans la direction de sa poitrine. « A votre avis ? Comment pourrais-je être au courant que vous n’êtes qu’un lâche, prêt à ridiculiser votre compagne ? » Je m’étais avancé sur chacune de mes paroles, finissant par attraper son col et le maintenir fermement contre le mur. « J’ai toujours eu du mal à comprendre comment un homme qui se respectait pouvait être violent avec une femme… Et j’ai toujours haï ce genre de comportement… » dis-je en élevant mon poing en arrière, prêt à prendre le trajet direct vers son faciès, sans une once de regret. Je n’aurais pas été meilleur que ceux que je haïssais, il était vrai, mais je ne pouvais pas le tolérer. C’était plus fort que moi. a



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Kieran Halstead
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les cicatrices de la mémoire
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RPs EN COURS : Nice to meet you - Kieran -  Tumblr_inline_plhd1mS2X01slbpsl_1280 halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.

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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres)ginny (fb)ceciliashilohwildalfly #17 (ua)danaëolive #2greta #2
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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyMer 23 Sep - 22:26

Il anticipe toujours tout, Kieran.
Mais ses réactions à lui sont, elles, difficiles à anticiper.

Même moi, qui apprends doucement à le côtoyer quotidiennement depuis peu, je ne parviens pas encore à comprendre son fonctionnement. La raison est simple ; il n’en est pas de prédéfini. S’il aime moduler sa personnalité en fonction des attentes d’autrui, ce n’est pas pour autant qu’il agit ainsi par automatisme. Dans certaines situations, les choses lui échappent et il n’est pas en mesure de s’adapter à ce désir de complaisance tant voulu, parce qu’il présume qu’il n’y a qu’ainsi qu’il peut trouver une place dans ce monde trop grand pour lui. Alors il anticipe les situations pour mieux réfléchir à la manière d’agir, celle qui saura le rendre adéquat aux yeux d’autrui et qui lui permettra de conserver cet intérêt qu’il recherche constamment auprès des autres. Mais lorsque les situations s’avèrent plus complexes que tout ce qu’il a été en mesure d’imaginer, le jeune homme est bien incapable de réussir à gérer ces émotions desquelles découlent ses réactions. Durant la majeure partie de son existence, il lui a été demandé de taire ses sentiments – ne pas pleurer, ne pas être atteint par les paroles des autres, donner l’impression qu’il s’en fiche ou, à défaut, privilégier la colère et la froideur. Ce sont deux choses qu’il n’a jamais réellement maîtrisées à une exception près : lorsque de tels sentiments dépréciatifs sont retournés contre lui. Lorsqu’il s’agit de s’énerver à son encontre, de se montrer virulent, voire violent à son égard, il n’est pas difficile pour Kieran de faire émerger de telles sensations. Lorsqu’il est supposé les destiner aux autres comme on a tenté de le lui inculquer, cela est beaucoup plus difficile : cela voudrait dire que les autres ne l’apprécieront plus et pour lui, en constante recherche d’approbation sociale, ce serait intolérable. L’autre manière dont il tente de se sortir de telles situations s’entremêle à la première, et taire son ressenti donne lieu à la fuite. Il est lâche, Kieran, n’importe qui l’ayant côtoyé pourra en attester – même si, de mon côté, je ne suis pas aussi catégorique sur la question. Dans tous les cas, face à cet homme qui en sait plus sur lui que la réciproque, Kieran oscille entre les deux principes, se veut ambivalent dans son comportement. Il tente de refouler ses interrogations en fuyant cette conversation qu’il ne veut pas avoir, son regard traduisant de son agacement d’être ainsi malmené, ses paroles qui disent tout l’inverse alors qu’il tente de se rattraper – oui, mais de quoi au juste ?

Keith évoque Autumn et ce n’est plus la fuite qui dicte les réactions de Kieran ; c’est la surprise et l’incompréhension, ne parvenant pas à comprendre la raison pour laquelle sa fiancée serait leur lien commun. Il connait la famille d’Autumn, y compris celle qui est très éloignée puisqu’ils demeurent très importants pour la jeune femme. Il connait ses amis, il connait même ses exs pour avoir eu le droit aux récits relatant à quel point ils sont différents de lui. Mais cet homme n’appartient à aucune de ces catégories, restant un point d’interrogation face à lui. « La pratique à la... » Il entreprend de commenter avant de s’abstenir, se contentant de tenter de soutenir le regard de ce Keith, n’y parvenant pas jusqu’à ce que la voix de son père résonne dans son crâne pour le traiter de fiotte. « Je ne comprends pas, je... » Suis désolée, qu’il manque d’ajouter et cette voix résonne toujours plus. Il peut même sentir les doigts sur sa nuque qui exige de lui qu’il retire ces excuses – parce que ce serait montrer une faiblesse que de reconnaître ses torts et que ce n’est pas ainsi qu’il a été élevé, que ce n’est pas ça qui fera de lui un homme, un vrai. Et il soupire, non pas d’agacement, mais de fatigue alors que la présence de son père l’accompagne comme un nuage noir sur son épaule, qu’il entend ses réprimandes comme si c’était hier, qu’il tente de satisfaire à son envie. N’est-ce pas son but, après tout ? De correspondre à ce qu’on attend de lui et cette situation en est un bon exemple. À défaut de savoir ce que ce Keith veut, à défaut de s’adapter à ses attentes qui lui sont méconnues mais qui sont assurément négatives à son encontre, il sait ce que son père aurait voulu de lui dans pareille situation. Trop conditionné, trop réceptif à son éducation, il s’imagine qu’il s’agit de la solution adéquate, sans comprendre que les enjeux sous-jacents font qu’il ne peut pas y avoir de solutions.  

Mais il n’a jamais été à l’image de son père, n’a jamais su correspondre à ses attentes – et sûrement est-ce la raison pour laquelle il n’a jamais cherché à rétablir le lien avec son fils, même si c’est une hypothèse que Kieran refuse d’admettre. Et il essaie, Kieran, il essaie dans cette envie de rendre fier son paternel même à trente ans, même autant d’années après son abandon, alors même qu’il sait qu’il n’a jamais été heureux avec ces préceptes. Mais tout réside dans le fait qu’il essaie et non pas qu’il y arrive, alors qu’il se mure dans le silence, incapable d’avoir suffisamment de contenance pour répondre, incapable d’imaginer ce qu’il serait approprié de partager, lui qui s’éloigne de toute forme de conflit pour ne pas revivre les schémas dramatiques de son enfance. « Mais de quelle histoire vous parlez ? » Qu’il finit par interroger, les sourcils froncés, dans une attitude défensive apprise et non naturelle. Il n’est pas à l’aise dans cette façon d’agir, mais elle lui semble la plus appropriée au conflit. Alors, comme toujours, il met de côté son propre ressenti pour celui que la société lui a appris. « C’est mon travail personnel. » Qu’il finit par s’opposer en jetant un coup d’œil à son carnet à dessins, toujours bien dans ses mains, pour faire comprendre à cet homme qu’il n’a aucun droit de regard sur quelque chose qui lui appartient. « Non, elle ne m’a jamais parlé de-. » Et il ne finit pas sa phrase, coupé par Keith.

Perturbé par ce souffle qui lui manque soudainement, suite à ce choc à la poitrine.
Interrompu par ce mal de crâne immédiat, qui manque de lui faire perdre l’équilibre.
Brisé par la mécanique de son cœur qui s’enraye, pour éclater en un millier de morceaux.  

« Quel aurait été l’intérêt de vous dire qu’elle a voulu me mettre dans son lit ». La phrase résonne en boucle dans son esprit, n’en devient pas plus logique, cohérente, ni même envisageable. Elle résonne, alors qu’il a besoin d’être sûr d’avoir entendu, de ne pas laisser son esprit s’évader comme il le fait si souvent sur la base d’un quiproquo. Mais ça n’en est pas un, à mesure que la répétition se fait dans sa boîte crânienne.
Et là, plus que jamais, tu aurais besoin de moi, Kieran.

« ... me mettre dans son lit ». Non, ce n’est pas possible. Les bases de leur relation sont solides ; même s’ils n’ont signé aucun contrat, c’est si explicite que l’infidélité ne peut pas être envisagée. Ils sont dévoués l’un à l’autre, aucun autre cas de figure ne peut exister et ce que cet homme suppose est un mensonge, en plus d’être un flagrant manque de respect à son encontre, mais surtout à l’égard de la jeune femme. « ... Dans son lit ». La phrase continue de résonner, alors qu’il s’accroche à cette certitude ; jamais Autumn n’aurait pu lui faire cela. Jamais elle n’aurait pu l’envisager. Parce qu’elle n’est pas ainsi, sa fiancée. Parce qu’elle est bienveillante, parce qu’elle est généreuse, parce qu’elle est gentille, parce qu’elle est aimante, parce qu’elle est fidèle, tout simplement et que la liste des défauts qu’il lui a dernièrement attribués se mue en qualités pour se persuader du caractère mensonger de cette affirmation.

Et il n’entend plus les propos de Keith, ne prête plus attention à sa voix alors que toutes ses certitudes sont ébranlées. Et la voix de l’homme est remplacée par le visage de sa dulcinée dans son esprit, dont l’amour, l’attitude, n’ont jamais pu le faire douter de quoi que ce soit. Cela lui paraît si improbable qu’il n’est pas réellement difficile de se convaincre qu’il s’agit d’un mensonge, l’inverse serait bien trop douloureux pour être, ne serait-ce qu’un instant, envisagé. Non, plus les minutes passent, plus la certitude grandit : s’il tend à penser depuis peu qu’Autumn est coupable de beaucoup de choses, ce n’est pas un crime dont il peut l’accuser. Dont il veut l’accuser, en réalité, parce qu’en fin de compte n’est-il pas question que de lui ? Je le connais, je le perçois, ce cœur brisé et piétiné à l’intérieur de sa poitrine, qu’il devra panser de longues semaines avant d’en faire à nouveau l’usage ; mais il y arrivera. Il y arrivera, parce qu’Autumn n’a pas pu lui faire ça, pas à lui, pas alors qu’elle sait à quel point d’autres ont manipulé ses sentiments. Comment oserait-elle lui faire de même après toutes les insécurités qu’il lui a confiées ? Ce n’est pas envisageable ; il ne veut pas le faire du moins et s’il faut prétendre le déni pour mieux cicatriser son palpitant, il le fera. Et il croira si dur qu’il modifiera la réalité si cela peut l’aider à faire face à tout ceci, si cela peut l’aider à ne pas se sentir abandonné une nouvelle fois, s’il a le droit à cette fin heureuse dont il rêve depuis si longtemps et qu’il touchait enfin du bout des doigts avant l’intervention de cet homme.

Et il sursaute un instant alors qu’il voit son poing prêt à frapper, ne comprenant pas comment ils ont pu en arriver là, comment il a pu en arriver là. La journée devait être radieuse, le programme était simple ; c’est dans le regard de sa fiancée qu’il devait se perdre, c’est son sourire qui devait le commander, comme toujours. Ce ne sont pas les mots de cet homme, l’agressivité de son attitude, qui doivent le faire douter. Et alors qu’il est question de trouver un autre coupable, bien plus à son aise dans ce rôle que sa parfaite petite amie, celui-ci est tout désigné en la personne de Keith. Son sourire provocateur, ses mots, les affirmations qui sont les siennes et qu’il n’a pas pris la peine d’écouter, tout en lui prône le jeu, le sadisme, tandis que Kieran est la victime toute désignée. Non. Lui s’en satisfait et ne refuse jamais ce rôle si cela peut plaire aux autres, mais c’est bien d’Autumn dont il est question et du rôle que cet homme lui assigne. De l’irrespect dont il fait preuve alors qu’il invente cette chose horrible sur sa moitié, alors qu’il fait preuve d’autant de convictions pour faire accepter l’affirmation. Mais ça n’en est pas une, ça ne le peut pas et alors que le regard de Kieran croise celui de son bourreau, que celui de sa petite amie s’imprime une nouvelle fois dans son esprit et que son cœur disparaît toujours plus sous le poids de la tristesse, ce sont ces mots, sincères, frappants, assumés – pour une fois – qui s’échappent d’entre ses lèvres.

« Allez-vous faire foutre. »



:l: :

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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyDim 1 Nov - 15:15


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L’inconnue ne me faisait généralement pas peur. J’avançais avec minutie dans les sacs de nœuds qui s’étaient présentés face à moi, guider par une intuition et un sentiment de justice qui me prenait aux tripes. Le syndrome du justicier très probablement. Celui qui m’avait mené à ma carrière de policier. Celui qui faisait que je pouvais me regarder tous les matins dans une glace sans même détourner le regard. Celui qui motivait mes actes d’aujourd’hui. Pourtant une ombre planait sur le tableau. Celle de me sentir manipulé, où la distribution des cartes me semblait biaisée. Je me devais d’en avoir le cœur net. Quitte à passer pour un tyran, un homme fermé à toute empathie. Car je n’en avais pas vis-à-vis de l’homme qui se tenait face à moi. Car de nous deux, seul lui avait une réputation d’homme violent. Et je les considérais comme des lâches, des moins que rien, des hommes qui me donnaient la nausée et que je voulais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Mais n’était-il pas trop tard maintenant qu’Autumn était internée dans cet établissement ? Ou n’était-ce que les prémices de cette enquête pour laquelle je m’étais auto-proclamé en charge ? Son regard laissait transparaître toute son incompréhension alors que je me voulais le plus transparent vis-à-vis de lui. Cela ne pouvait être que de la mauvaise volonté de sa part. Je souriais sarcastiquement en l’entendant répéter mes propres mots, m’obligeant à secouer la tête dans l’espoir qu’il ne poursuive pas sur ce chemin que je percevais d’avance si agaçant. « Vous êtes dur d’oreille. » conclus-je avant de l’entendre soupirer. « Non mais je rêve ? » lui demandais-je pour être sûr que ce soupir était purement involontaire de sa part. « Vous ne comprenez pas ? Je vais vous rafraîchir la mémoire. » lui dis-je d’un ton froid, les mots traversant ma mâchoire fermement serrée.

Je n’écoutais aucunement ses paroles, du moins je décidais de ne pas en tenir compte. De savoir que ce cahier représentait son travail personnel m’importait peu. De l’entendre une fois de plus me répéter qu’il ne comprenait pas et qu’il n’était au courant de rien non plus. Je voulais lui infliger ce qu’il avait lui-même infligé durant un temps à la jeune femme. Je m’attendais à une réaction de sa part quand j’avais évoqué le jeu dans lequel la jeune femme s’était lancée en m’abordant au détour d’un couloir. A ses confidences qui n’avaient eu que le don de me rendre furieux. Furieux que ce genre d’attitude parcoure encore les rues de notre ville. Furieux de voir que personne ne prenait au sérieux ce genre de déclaration. Furieux oui, mais méfiant. Aurais-je tendance d’oublier cet aspect là en apercevant le visage si angélique de ce pauvre type ? Oui. J’étais aveuglé, et bien déterminé à faire de cette vérité sa vérité. « OH TU REAGIS ? » demandais-je en le secouant un peu, presque désespéré d’avoir face à moi qu’une enveloppe charnelle dépourvue de la moindre réaction. N’importe quel homme digne de ce nom aurait réagit face à cette tentative d’infidélité. N’importe qui sauf lui a priori. Du moins, c’est ce que je pensais jusqu’à ce que son regard ne vienne de nouveau se poser dans le mien avant qu’il ne crache un « Allez-vous faire foutre. » m’électrisant. J’entrouvrais la bouche, lui offrant une moue à demi-hésitante avant que mon poing ne se décide enfin à s’abattre. Pas sur son visage non, j’avais besoin qu’il puisse parler. J’avais besoin qu’il comprenne qu’il ne s’échapperait pas d’ici avant même d’avoir répondu à chacune de mes questions. Alors je décidais de frapper son estomac. Un coup sec, fort tandis que ma seconde main le maintenait contre le mur pour éviter qu’il ne s’affaisse sur ses pauvres jambes. « Avec plaisir… » dis-je presque satisfait. « C’était comme cela que vous la frappiez ? Alors qu’elle ne pouvait pas se défendre ? » lui demandais-je en me baissant pour continuer à percevoir son regard. « Ça fait quoi d’avoir les rôles inversés Kieran ? » lui demandais-je profitant pour attraper son carnet et le jeter au sol derrière moi. « Comment vous avez pu lui frapper dessus ? Je n’arrive pas à comprendre, éclairez-moi sans que je n’aie besoin d’en revenir aux mains… » lui dis-je sur le ton de la menace, décidant enfin de le relâcher tout en lui remettant son tee-shirt en place. «Autumn m’a raconté les violences que vous lui faisiez subir… Et après cela, vous osez venir la voir ? » demandais-je en me reculant, me frottant les phalanges tout en les observant, décidant de détourner le regard du jeune homme. « A moins que cela ne soit… Qu’un malentendu comme le dirait n’importe quel ravisseur… » dis-je dans un soupir. Car je connaissais ce genre de spécimen. Et je connaissais aussi les enquêtes à charge. J’en avais oublié la présomption d’innocence, aussi forte soit-elle quand on observait Kieran et son attitude. Mais j’avais appris à ne pas me fier aux premiers abords. Ni même à me fier à personne. Pourtant cela faisait un bien fou d’avoir laissé parler ses poings pour l’une des rares fois. « Et ne vous avisez pas à vouloir le rendre… » lui dis-je d’avance, un index tendu dans sa direction. « Vous n’avez qu’à parler, et tout ira bien pour vous… » dis-je en reculant, mon pied venant buter contre le carnet présent au sol. « Nice to meet you. » ironisais-je en repoussant le carnet d’un coup de pied dans sa direction pour le lui rendre.  

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Kieran Halstead
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les cicatrices de la mémoire
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SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh).
STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help).
MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels.
LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi).
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TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡).
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022.
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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyMer 11 Nov - 19:09

« Allez-vous faire foutre. »

Et elle aurait été fière de lui, à cet instant, Autumn, comme jamais auparavant.
Peut-être est-ce la raison pour laquelle ce sont de telles paroles, qui ne lui ressemblent guère, qui se sont échappées d’entre ses lèvres avec un tel naturel. Parce que c’est ce qu’elle aurait voulu, parce que c’est ce qui lui aurait convenu.

Si la jeune femme avait été l’arbitre de cette rencontre, probablement que le point serait revenu à son fiancé. Pas pour cette répartie somme toute classique ; mais par la manière dont elle est parvenue à obtenir une réaction de sa part.

N’est-ce pas ce qu’elle cherche constamment, Kieran, en te bousculant de la sorte ?
Et je sais qu’il ne s’habitue pas à ma présence, que ma voix (la sienne) continue de le terroriser dès qu’elle raisonne dans son esprit. Mais je sais aussi à quel point son esprit est fragile – sans quoi je n’existerais pas. Je sais à quel point chaque mécanisme qui dicte ses pensées, ses gestes, est contrôlé par celle qui est parvenue à lui faire réagir de la sorte malgré son absence.

Et elle aurait été si fière, oh que oui.
Elle aurait été fière qu’il s’émancipe, fière qu’il réagisse – et pas uniquement pour se cacher pour pleurer, parce que celles-ci ne sont pas des réactions qu’elle apprécie. Elle aurait été fière qu’il la défende face à de telles mensonges ; et peut-être que si elle était là, elle aurait pu attester pour la première fois que, cette fois, il a réussi à attraper ce but après lequel il court depuis tant d’années : il ressemble enfin à un vrai homme.

Il y ressemble encore plus alors que le poing de Keith vient lourdement s’abattre contre son estomac, d’une telle force qu’il s’en retrouve le souffle coupé et manque de s’effondrer, Kieran.

Et elle aurait été si déçue, à cet instant, Autumn, comme jamais auparavant.
Son bourreau l’empêche de heurter le sol comme il l’aimerait ; retenu contre le mur sans délicatesse, c’est bientôt sa tête qui se joint à son estomac dans une souffrance qui électrise finalement la totalité de son corps.

Et il essaie de souffler, Kieran, de respirer comme jamais il n’a pris d’inspiration par le passé, d’emplir ses poumons d’un air qu’il réalise avoir pris pour acquis au moment où il en manque cruellement. Mais il n’y parvient pas et malgré sa bouche à semi-ouverte, malgré son cœur qui s’accélère, malgré la panique qui devrait l’obliger à gaspiller ce même air, il n’a pas l’impression d’obtenir ce qu’il désire, le brun.

Et il comprend que cette même pensée est partagée par ce type qu’il ne connaît que depuis dix minutes et qui, pourtant, lui a causé une souffrance telle qu’il semble toujours l’avoir accompagné.
Mais c’est bien la seule chose qu’il comprend, alors qu’il y a tant de points d’interrogation qui entoure autant les paroles que l’acte de cet homme face à lui. Et il parle, il émet de hypothèses qui n’ont pas de sens, il répète des actes dont il ne s’est jamais rendu coupable.

Vraiment, Kieran ?
Je voudrais qu’il s’en offusque, qu’il hurle la vérité ; mais il n’y arrive pas. Et je ne fais pas encore assez d’un avec lui pour qu’il m’écoute, pour qu’il s’autorise à le faire. Alors il y a ma voix qui résonne au fond de ses pensées, mais il y a surtout toutes ces images qu’il appelle pour se défendre, pour se protéger. Et elles lui donnent tort.
Il l’a bousculée. Deux, trois fois, quatre tout au plus. Il l’a bousculée parce qu’il n’avait pas d’autres choix selon lui ; pourtant il l’avait. Il avait le choix de ne pas réagir, de se laisser faire comme il s’est laissé faire il y a quelques instants. Il réalise que ce n’est pas bien difficile, d’être aussi stoïque, qu’il a appris à l’être au cours de son existence et qu’il ne peut ainsi pas excuser cette réaction-là. Elle n’est pas excusable de toute évidence ; cet homme vient encore le lui rappeler alors que Kieran se sent alourdi par le poids de la honte et de la culpabilité. Elle veut toujours le faire réagir ; il n’y parvient pas souvent, jamais comme elle l’espère et quand il se décide de réagir – c’est de la pire offense dont il est question. Il ne peut pas se mentir, bien sûr qu’il le sait, qu’il l’a bousculée, mais il n’appellerait pas ça frapper, parce qu’il a toujours pensé qu’il s’agissait de se protéger avant toute chose. Mais se préserver soi-même n’excuse pas de se défendre et c’est ce qu’il comprend bien trop tard. Il ne peut pas justifier qu’une griffure équivaut à une claque, que la repousser équivaut à un bras cassé ; et toutes ces choses qu’il lui a fait subir pour se venger de ce dont elle-même se rendait coupable. Il aurait dû rester neutre, accepter ses crises – parce qu’elle est malade et que, face à une telle justification, il ne peut en avoir aucune de son côté. Elle est malade et il continue de l’accuser alors qu’aucun de ses méfaits n’est vraiment le fruit de sa volonté, contrairement aux siens. Ce n’est pas parce qu’il est un peu ralenti, un peu simplet comme elle le dit, qu’il ne comprend pas les choses et le fait que peu importe ses attaques, il est toujours plus puissant qu’elle. C’est un homme, après tout. Et quand bien même elle lui a prouvé le contraire ; c’est bien lui qui est supposé avoir plus de force qu’elle et savoir comment la gérer, quand la mettre de côté, pour ne pas blesser celle qu’il aime. Celle qu’il aime et qui en aime un autre, ce type devant lui comme il s’en fait le raccourci.

Et les accusations pleuvent ; mais le mutisme reste alors que Kieran ne réagit pas au déferlement de haine de ce Keith – parce que son coup, ses paroles, tout remet en question ces certitudes acquises au fil des semaines, qui s’en retrouvent fragilisées au point de s’effondrer alors que la réalité le frappe.

Il s’est trompé de coupable. Et il lui aurait suffi de se regarder devant un miroir pour identifier le véritable méchant de toute cette histoire.

Il voudrait s’effondrer, Kieran, mais il est encore retenu par cet inconnu. Il voudrait se justifier, mais aucun mot n’aura suffisamment de poids pour être une excuse acceptable. Il voudrait réagir, comme elle le demande toujours, mais il ne sait pas ce qu’elle attend de lui.

Et je voudrais qu’il hurle. Je voudrais qu’il révèle la vérité, sa vérité, peu importe qu’on puisse le croire ou non. Je voudrais qu’il comprenne que les raisonnements qu’il comprend dans la douleur ne devraient pas être uniquement les siens. Surtout pas les siens.

« Je... » Au pied du mur, il sait qu’il n’a pas de défense suffisamment convaincante. Il sait que tout s’effondre et que peu importe les mots qui franchiront ses lèvres, cela ne permettra jamais de réparer tout ce qu’il a brisé autour de lui, ce qu’il brise toujours autour de lui. « Je ne-je ne pensais pas qu’elle... qu’elle voyait les choses comme ça. » Il ne pensait pas que ce serait à lui de s’excuser pour ses actes à elle, encore et toujours. Il ne pensait pas que ce serait à lui d’expliquer les conséquences de ses gestes à elle. Il ne pensait pas que ce serait à lui d’être confronté à la défense qu’elle lève contre lui, alors qu’elle lui interdit toujours d’en avoir une de son côté. « Je-j’ai jamais voulu lui faire de mal. » Qu’il assure, la voix enrayée par le poids de la culpabilité et les yeux embrumés par la honte qui le frappe.

Pourtant, ce n’est pas ce qui l’empêche de frapper à son tour, malgré les avertissements de Keith.

Le carnet revient en sa direction, il avance de deux pas pour s’en saisir ; et il n’a pas maîtrisé la suite. Il n’a pas maîtrisé d’abandonner ce carnet à son sort seulement après l’avoir utilisé comme intermédiaire à son plan hautement stupide, parfaitement improbable. Il n’a pas maîtrisé sa tête qui se transforme en bouclier tandis qu’il fonce sur Keith pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Il n’a pas maîtrisé la manière dont ses mains se sont emparées de ses poignets pour les retenir. Il n’a pas maîtrisé la surprise qui lui permettrait de prendre l’avantage en poussant l’inconnu à terre, ni l’adrénaline qui lui donne la force de frapper à son tour, sans soucier des conséquences, sans se soucier du message renvoyé, sans se soucier de quoi que ce soit d’autre qu’elle.

Parce que c’est ce qu’elle aurait voulu.
Parce qu’elle serait fière de le voir ainsi.
Parce qu’il n’existe que pour ses désirs à elle, peu importe si les siens sont à l’opposé de ceux-ci.



:l: :

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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptySam 30 Jan - 11:19


Nice to meet you
@Kieran Halstead & Keith Weddington"
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A quel moment les choses avaient pu déraper aussi fortement sans que je ne puisse m’en rendre compte ? Quand pouvait-on dire que la ligne rouge était franchie ? Etais-je devenu l’une de ces personnes que je détestais à l’époque où je portais encore un badge de la brigade criminelle ? L’une de celle qui ne maîtrise plus aucune de ses émotions à tel point que la haine prend le dessus, aveuglant l’âme jusqu’à ce que l’ouragan soit passé. Toutes ces questions, je ne me les posais point face à cet homme qui semblait si différent, perdu sous le flot des informations que je lui transmettais ou plutôt lui crachais au visage. Mais voulais-je vraiment connaître la vérité ? Car je ne lui laissais absolument aucune chance de sortir de son mutisme ni même de mes coups. Je frappais aussi fort que je l’imaginais frapper Autumn, aveuglé par la puissance de ces années retenues. Ce n’était que la douleur aiguë de mon épaule à la suite des coups reproduits qui me fit me stopper. Parce que le regard du jeune homme lui traduisait son incompréhension ou ce que je pouvais rapport à une introspection. J’aurais eu envie de lui hurler de me parler mais je préférais continuer à jouer sur le cynisme sans penser qu’un jour, ce penchant la pourrait me vouer à ma perte. J’avais repoussé ce carnet, réfutant d’un signe de main les deux paroles qui se battaient en duel avant de rire, presque fatigué de la conversation qui n’avançait point. Mon regard s’était braqué vers lui, absent d’une quelconque compassion. Je me contentais de le regarder, presque désabusé de voir qu’il existait encore des hommes qui n’assumaient pas leurs moindres faits et gestes. « Il fallait y penser avant, Kieran. » lui fis-je remarquer en appuyant sur chacune des syllabes pour donner un peu plus de poids à mes mots.

Je lui avais rendu son carnet, ou du moins ce qui s’avéra être le déclencheur de la riposte du jeune homme. Parce que je n’eus à peine le temps de relever mon regard vers lui, qu’il était déjà en train de me foncer droit dessus. Et sans que je ne puisse réagir malgré toutes mes connaissances dans le combat au corps à corps, mes années de sport de combat et de pratique au sein des forces de l’ordre, je me retrouvais à n’avoir que le temps de tenter d’attraper le torse de l’homme avant de me retrouver violemment plaqué au sol, l’épaule droite prenant tout le poids du choc. Je retenais un cri de douleur, sentant mon corps se raidir alors que je sentais les mains de l’homme prendre possession de mes poignets. « Casse-toi ! » l’intimais-je alors que je repliais un genou pour venir percuter son sternum et tenter de retrouver une distance d’action. En vain. Son poing s’abattait sur mon visage, sentant le goût ferrailleux envahir ma bouche. Je tournais la tête sur le côté pour cracher le sang, passant ma langue sur la plaie présente sur mes lèvres avant de regarder de nouveau l’homme, un rire aux lèvres. Et le second coup fusa. Dans l’autre sens. Je sentais le poids de ses non-dits prendre possession de ses poings. Je tentais de chasser la douleur qui venait pointer son nez comme un amer souvenir, et je finissais après avoir encaissé quelques coups, à réussir à repousser le jeune homme d’un coup de pieds, le faisant basculer sur le côté, tandis que je restais le regard plongé vers le haut, tentant de retrouver mes esprits. « Espèce d’enfoiré… » lui dis-je alors que j’essayais de me remettre sur mes pieds, mes doigts venant passer sur la zone endolorie de mon arcade avant de les observer, rougis par le sang coulant. « C’est donc ça ton problème ? Tu ne gères pas ta colère ? » lui demandais-je alors que ma mâchoire se serrait, tout comme mes poings, m’approchant de l’homme qui était encore au sol.

Je lui tendais une main dans sa direction, essayant de repousser cette envie soudaine de lui rendre la monnaie de sa pièce. Pourtant j’avais encore en tête les paroles de mes précédents entraîneurs qui m’avaient rappelé que toutes leçons apprises en combat n’était pas faite pour détruire quelqu’un mais se défendre. « Lève-toi Halstead. » lui dis-je en l’attrapant, fatigué de devoir attendre chacune de ses réactions, de ses gestes. Je le redressais d’une façon sèche, le lâchant une fois qu’il était debout sur ses deux jambes tandis que mon index était pointé dans sa direction. « Comporte toi comme un homme bordel… Dis moi pourquoi tu l’as frappé… Ou les raisons qui font qu’aujourd’hui, à peine je prononce son nom, tu disjonctes ! » repris-je alors que les infirmières sortaient – après la bataille – observant les deux jeunes hommes alors qu’une d’entre elles semblaient être en relation avec le poste de sécurité, pour mon plus grand désespoir. Je me tournais vers Kieran, le regardant de bas en haut. « Je ne lâcherais pas l’affaire. Si je n’ai pas mes réponses aujourd’hui, je te retrouverais tu sais… » lui promis-je en secouant la tête avant de lever les mains en direction des infirmières, souhaitant montrer patte blanche – ou rouge en l’occurrence – tout en m’avançant vers elle. « Pas la peine d’ameuter tous vos effectifs… C’est sous contrôle… » leur expliquais-je en espérant que Kieran ne finisse pas par remonter en pression et devenir incontrôlable. Parce que s’il y avait bien une inconnue dans cette situation, c’était celle-ci : les réactions de cet homme.


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AVATAR : dan cutie pie smith.
CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz.
DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones).
PSEUDO : leave.
Femme (elle)
INSCRIT LE : 01/03/2020
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Message(#)Nice to meet you - Kieran -  EmptyJeu 25 Fév - 21:51

Il ferait tout pour elle.
Il s’est souvent ressenti redevable à son égard, pas parce qu’elle lui fait comprendre qu’il se doit de l’être, mais parce que sa reconnaissance n’est pas feinte. Il a toujours voulu lui rendre un peu de ce qu’elle lui a apporté, conscient qu’il lui est difficile de rivaliser avec la jeune femme. Il est toujours en retrait, Kieran, réservé, effacé, peu créatif (quoi que son métier puisse en dire), peu surprenant. Le parfait opposé d’Autumn et il a su depuis le premier jour que jamais il n’arriverait à lui apporter autant qu’elle lui apporte. C’est à son contact qu’il a réellement commencé à vivre, c’est à ses côtés qu’il a appris à s’accepter, peu-à-peu, à verbaliser ses opinions autant que ses envies, tout ce dont il ne se permettait pas pendant de (trop) nombreuses années. Il a toujours vécu avec cette crainte qu’il ne soit pas assez pour elle, alors qu’elle est tout pour elle et les jours qui défilent ne font qu’envenimer cette crainte alors qu’il lui est de plus en plus difficile de trouver ce qui saura lui plaire. Et même lorsqu’elle n’est pas à ses côtés, elle reste la pensée qui s’accroche à son esprit, celle à laquelle il revient encore et encore dès qu’il doit dicter ses actes et ses gestes. Qu’est-ce qu’elle ferait ? Qu’est-ce qu’elle lui dirait ? Qu’est-ce qu’elle voudrait, surtout ? À cet instant, la réponse lui semble si évidente qu’il n’a pas besoin d’y réfléchir un seul instant ; ce sont ses gestes qui parlent pour lui, quand son calme caractéristique vole en éclats pour un tempérament explosif que seule elle parvient à provoquer.

Il ferait tout pour elle.
Il ne ment pas quand il insiste sur le fait que les plus belles années de sa vie ont été vécues à ses côtés, comme il n’arrive pas encore à admettre que les pires se déroulent également à ses côtés. Ce tempérament ne lui ressemble pas, lui semblerait incongrus dans d’autres circonstances. Jamais il n’aurait osé lever la main sur qui que ce soit, y compris un type avec lequel il est supposé pouvoir rivaliser. Jamais il n’aurait pu ne serait-ce qu’imaginer vouloir du mal à autrui, ni même songer à cette éventualité, comme il s’empêche toujours d’émettre le moindre jugement sur quiconque. Jamais un mot plus haut que l’autre, jamais une seule insulte qui franchit ses lèvres, jamais une volonté d’aller à la confrontation. C’est un masque qu’il revêt au quotidien, une neutralité peut-être insupportable, mais qui a le mérite d’être sécurisante. Jamais il ne se serait cru capable d’un tel acte, jamais il n’aurait pensé qu’à peine moins de trois années de nuage noir sur leur relation serait susceptibles de reconditionner trente ans d’un caractère naturellement acquis. À quel moment est-ce qu’il a perdu le contrôle, Kieran ? La question ne concerne pas réellement cette situation bien précise, mais toutes seules qui accompagnent son ressenti dans celles-ci. Il a peur de ce qu’il est capable de faire pour ses beaux yeux, de la personne qu’il se sent devenir, qu’il est capable de devenir. Il est terrifié par cette nouvelle réalité qui devient de plus en plus concrète. Il s’est perdu quelque part sur le chemin de cette relation chaotique et il ne peut pas revenir en arrière – parce qu’il n’a aucune idée de qui il est réellement, mais il identifie mieux que jamais celle qu’il ne veut pas devenir.

Le problème, c’est que cette personne et celle qu’Autumn désire façonner sont la même. Et comme trop souvent, ce sont les désirs de la jeune femme qui s’expriment et ceux de Kieran qu’il réprime ; cette personne qui se tient face à Keith, il ignore qui c’est, mais ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui.

C’est trop tard pour y songer, pourtant, alors que le pilote automatique s’est mis en marche sans qu’il ne puisse s’opposer, sans qu’il ne puisse tenter de changer quoi que ce soit. Elle gagnera toujours, même quand elle n’est pas là. Le constat est amer, déchirant, révoltant – peut-être est-ce ces émotions-là qui sont à l’origine du déchaînement de colère dont Keith fait les frais, parce qu’il peut l’accepter, lui, parce que selon la société il est en droit de lui faire payer. Ce n’est pas qu’il veut faire payer quoi que ce soit à Autumn, jamais de la vie il n’osera s’imaginer lever la main sur elle, pourtant, c’est ce qu’il fait, n’est-ce pas ? C’est ce que ce type suppose et si Kieran n’a pas plus souvenir d’une bousculade qui répondait à la sienne, d’un poignet serré pour qu’elle cesse de s’en prendre à lui et tous ces actes qu’il apparentait plus à de la défense qu’à de l’attaque. Il s’est trompé sur toute la ligne – pourtant il y a cette voix dans sa tête, la mienne, qui lui suggère que la vérité n’est pas là. Il ne sait plus qui croire, Kieran, il ne sait plus qui il est à cet instant précis et pourtant, il n’arrive pas à s’arrêter. Que Dieu l’absout, que ce Keith lui pardonne ; si tous les éléments démontrent d’une perte de contrôle, ça ne suffit pas à l’aider à se raisonner, parce que c’est ce qu’elle aurait voulu. C’est ce qu’elle aurait voulu et il n’y a rien d’autre qui puisse avoir de valeur. Il est le parfait pantin de la talentueuse marionnettiste qu’elle est ; et ça fait mal. Ça fait tellement mal d’en avoir conscience sans pour autant parvenir à changer les choses. Ça fait mal d’être à la solde de la seule personne qui est capable de l’aimer, de la seule qui l’a regardé, qui lui a prêté cette attention dont il a toujours rêvé sans jamais l’espérer. Ça fait mal de s’être lié à elle au point où plus rien ne pourrait couper ce lien, plus rien ne pourrait avoir d’impact si cela n’émane pas d’elle. Il n’y a qu’elle, il n’y a toujours eu qu’elle et il n’y aura probablement qu’elle. Et ça faisait tellement de bien, alors pourquoi est-ce que ça le déchire ainsi, aujourd’hui ?

Il aimerait s’arrêter. Il aimerait s’arrêter, mais plus rien ne répond là-dedans, là-haut où j’essaie d’exercer mon influence encore bien maigre. Il ne s’est pas totalement habitué à ma présence, Kieran, il n’arrive pas à l’imaginer. Et c’est très exactement pour cela que j’apparais doucement, que je me fais une place toujours plus importante et ce moment précis marque ma réelle arrivée ; il ne se contrôle plus et la fenêtre de son inconscient est ouverte. C’est difficile à expliquer, cette sensation d’être là sans l’être. Il voit ce qu’il se passe autour de lui, Kieran, il sait où il se trouve – mais il est pourtant perdu dans la surprise d’un comportement qui ne ressemble à aucun autre. Ses gestes sont les siens, pourtant il n’est pas en mesure de les expliquer, ni de les arrêter. Il le voudrait, pourtant, oh qu’il le voudrait, mais c’est comme si son esprit s’est dissocié de son corps ; et c’est très exactement ce qu’il se passe à cet instant. Il n’est plus là, il n’agit que par un mécanisme soigneusement appris au fil des années, de manière si imperceptible que les changements ne l’ont jamais réellement alarmé jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce qu’il effleure du bout des doigts ce dont il est réellement capable, le terrifiant sans jamais qu’il ne puisse reprendre le dessus. Il a atteint ce point de non-retour où il n’est plus en mesure de contrôler quoi que ce soit ; Autumn a dicté ses actes pendant trop longtemps et c’est désormais moi qui prends le relai. Mais un jour, tu seras aux commandes, Kieran, je t’assure. Tu le seras et tu m’en seras reconnaissant – pour l’heure, pourtant, il ne comprend pas ça, le jeune homme, alors que son poing se rougit toujours plus du sang de cet inconnu.

La satisfaction qu’il éprouve à mesure que le sang coule n’est pas la sienne, la colère qu’il ressent, à l’inverse, l’est complètement. Mais elle n’est pas dirigée contre cet homme en particulier, elle s’adresse à lui-même. Elle se veut si aveuglante que l’adrénaline qu’elle provoque ne lui permet pas de réagir plus qu’il n’aurait pu le faire en temps normal ; il ne sent même pas ce genou qui s’abat contre son sternum, il ne sent même pas ses efforts pour l’éloigner jusqu’à ce que ce pied vienne s’abattre contre son ventre et l’oblige à lâcher prise. Renversé sur le sol, la voix de ce Keith finit par revenir à ses oreilles alors que Kieran semble ailleurs, reprenant conscience et observant autour de lui, avant que son regard ne se pose sur sa victime, puisqu’il apparaît cohérent de la désigner ainsi. Et s’il avait raison ? Et s’ils avaient raison ? « C’est donc ça ton problème ? Tu ne gères pas ta colère ? » « Je-non, non. Je... » Tu quoi, Kieran ? Bien sûr qu’il gère sa colère ; d’ordinaire il a souvent été celui qui écopait des coups sans jamais réagir, laissant les autres lui marcher dessus autant que nécessaire. Il a récolté un nombre incalculables de gifles, de bousculades, de coups, sans jamais s’oser à les rendre. Alors pourquoi, pourquoi est-ce qu’il a fallu qu’il le fasse aujourd’hui ? Comment est-ce qu’il a pu mettre de côté ce qui faisait son essence pour devenir cet homme qu’elle a toujours espéré ? Pourquoi l’a-t-il laissé faire, surtout ?

Son regard glisse sur ses mains rougies par le sang de Keith, ignorant celle qu’il lui tend. Il a réellement fait ça ? Il lui a réellement fait du mal, lui qui n’a jamais osé en faire à qui que ce soit ? Quel monstre est-il devenu ? Quel monstre a-t-elle créé ? Ses yeux se mouillent devant l’ampleur de la marionnette qu’il est devenue, le choc l’empêchant de réagir à ce qu’il se passe autour de lui quand Keith finit par le redresser contre sa volonté. « Comporte toi comme un homme bordel… Dis moi pourquoi tu l’as frappé… Ou les raisons qui font qu’aujourd’hui, à peine je prononce son nom, tu disjonctes ! » Il aimerait nier, il aimerait se débattre, il aimerait donner des dizaines d’arguments qui contredisent ses paroles, mais seule une larme finit par rouler le long de sa joue tandis que ses lèvres s’entrouvrent sans qu’un seul mot ne puisse en sortir. Et s’ils avaient raison ? S’il était devenu cet homme après lequel il a couru depuis tant d’années, symbole de virilité et de fierté, capable de se défendre et de défendre ceux qu’il aime ? Il a couru après ce modèle (toxique) durant des années, et maintenant qu’il semble l’avoir atteint, il ne se reconnaît pas Kieran et pire que tout : il refuse de s’y reconnaître. Mais s’ils avaient raison ? Si, depuis tout ce temps, il avait perdu le contrôle comme aujourd’hui et qu’il se voilait la face ? N’est-il pas le premier surpris par ce déferlement de haine, par ces gestes qui ne lui ressemblent pas et qu’il n’arrive pas à reconnaître ? N’a-t-il pas lui-même eu l’impression de n’être qu’un corps vidé de son âme, incapable de réfléchir, découvrant les événements seulement lorsque Keith l’a obligé à revenir au contact de la réalité ? Et si la situation s’était produite d’autres fois, et si cet incident isolé n’en était en réalité pas un ? Et s’il commençait par enfin considérer à quel point il se méprend sur lui-même en vues des dires autour de lui ? « Je ne la- je-non. » Je ne la frappe pas, mais ils arrivent à te persuader du contraire, Kieran, pas vrai ? Ton esprit est si malmené, si fragile, que tu en viens à croire de telles choses alors que toutes les preuves sont en ta faveur. Il était temps que j’intervienne ; je t’assure que ces croyances ne seront bientôt plus les tiennes. « Je ne lâcherais pas l’affaire. Si je n’ai pas mes réponses aujourd’hui, je te retrouverais tu sais… » Les frissons parcourent sa silhouette alors que les battements de son cœur s’accélèrent. Keith prend congé auprès des professionnels, tandis que Kieran n’arrive pas à faire le moindre pas ; sa silhouette s’écrase contre le mur derrière lui et glisse jusqu’au sol, ses genoux repliés et ses mains tâchées de sang qu’il essaie de dissimuler derrière ceux-ci. Replié sur lui-même, tout ce qu’il trouve à dire, ce sont des excuses. « Je-je suis désolé, désolé. » Et il y a cette voix dans sa tête qui n’arrête pas de se répéter ; ce n’est pourtant pas la mienne, c’est celle que je désire effacer. Cette voix bien trop familière qui met en avant sa facilité à trouver des excuses pour tout. Cette voix qui finit par se muer en compliments, en une fierté qui ne sort pas réellement de sa seule imagination : c’est exactement ce qu’elle aurait dit. Il l’a rendue fière ; peu importe s’il s’est perdu en chemin, comme en démontrer les larmes qu’il n’arrive plus à contenir, tandis que sa tête s’abat contre ses genoux, que les hoquets de sa crise identitaire ne s’arrêtent plus, quand le poids de cette réalité qui est désormais la sienne et contre laquelle il n’a jamais lutté s’abat sur ses épaules.

Et de son côté, il y a une valeur tangible dans cette équation : c’en est trop. Mais de quoi, exactement ?

@Keith Weddington  Nice to meet you - Kieran -  763064237



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