Les lumières s’éteignent alors que t’es en train de refermer ton jeans. Quoi? Tu te dis que y’avait une minuterie lié à l’interrupteur mais tu trouves ça bizarre. C’est la première fois que ça t’arrives et c’est pas les quelques minutes que tu as pris pour pisser qui aurait dû venir à bout du temps imparti. A moins qu’ils fassent des économies. Nah. Cherche pas des excuses Jordan. Y’a comme une coupure de courant là. Fuck. Ouais fuck. Parce que les portes pour entrer dans les locaux sont électriques. Tu ne sais pas s’il y a un autre chemin pour sortir, tu ne viens pas souvent ici. T’as jamais eu ce problème avant. Y’a un truc qui a changé depuis la dernière fois ? C’est juste une coupure de courant. T’aimerais bien. Mais après t’être éclairé à la lumière du flash de ton téléphone pour te laver les mains, tu es mis face à la réalité de la situation. « Je crois qu’on est coincés… » Tu ne l’avais pas vu et pour cause, vous êtes dans le noir, mais elle t’a bien vu avec ta lampe allumée.

« Tu déconnes. »« J’ai pas vu l’heure… » Quoi ?
« Vous avez une idée de comment on pourrait sortir ? »
« Tu veux dire qu’on est enfermé parce qu’ils ont fermé ? »

Quand tu veux tu comprends les choses Jordan. « Mais… C’était pas ouvert 24/24 ici ?? Ca a changé ? » Tu te souviens très bien de fois où tu t’es arrêté beaucoup plus tard que ça. « Merde… Je crois que je confonds avec celui à côté du Coles. » Tu viens pas souvent dans le coin. « Y’a tout qui se ressemble dans ce quartier. » Tu éteins le flash de ton téléphone parce que t’as pas en plus par dessus le marché, envie de tomber en rade de batterie. T’as rien pour charger avec toi. Tu veux pas juste assumer que tu vas trouver de quoi dans les locaux. Si les lumières ne fonctionnent plus, si les portes ne s’ouvrent pas, c’est bien parce que l’électricité est hors service. Tu te rapproches quand même des portes pour vérifier au cas où par un miracle ça s’ouvre. On sait jamais. Peut être qu’elle est trop petite pour être détécté. T’es salaud Jordan. Mais non. Ca ne s’ouvre pas non plus. Tu essaies à la main, mais c’est bien bien fermé. « Putain… Nan mais… Dois y avoir une autre porte ouais. » Mais dans le noir ça va pas être pratique. « Je connais pas trop l’endroit, je viens pas souvent. »

« Non non ils ont juste voulu nous faire une mauvaise blague. » Elle est d’une sale humeur. Tu comprends bien pourquoi et tu ne vas pas prendre la mouche. Vous êtes tous les deux dans la même galère et vous taper dessus dans la minute de votre rencontre ne va aider en rien. « Ca ferme à 23h. » Elle a déjà calmé ses ardeurs vu son ton et ça te fait plaisir de voir qu’une collaboration dans la bonne entente a l’air possible. « A dernière nouvelles les portes ça discrimine pas, si ça s’ouvrait pas pour moi, ça pas s’ouvrir pour toi. »   Tu comprends qu’elle le prenne mal mais t’avais envie de vérifier quand même. Un court circuit ou quoi, tout est possible. « Si ça avait marché t’aurais été contente que je teste aussi. » Avec des si on refait le monde Jordan ok? Vaut mieux vérifier deux fois. Tu la saoules la meuf. Elle te saoule aussi pour ainsi dire. Pas besoin de soupirer comme ça. Vous êtes dans la même galère.  

« Le pire c’est que je connais le proprio, mais mon portable vient de me lâcher donc j’ai pas accès à son numéro. » Vu l’argument en béton qu’elle vient de te sortir, tu veux bien la croire qu’elle n’a plus de batterie. Aucune raison de ne pas contacter le gars en question sinon. Ca vous libérerez.  « Il y a peut être une sortie à l’autre bout de la salle mais pas sûre qu’elle soit ouverte, je crois qu’ils s’en servent pour les livraisons. » Faut essayer dans tous les cas. « Euh par contre, hm, je vais aller me rhabiller avant. » Ouais ouais vaut mieux. Qu’elle te colle pas sur le dos une agression ou quoi au passage. T’es parano. Oui.  « Hmm…Par contre, euh, tu crois qu’il y aurait moyen que je t’emprunte ton portable parce que là je vais rien voir.  Ou tu me suis j’en sais rien. De toute façon on est coincés, je vais pas m’enfuir avec. »

Heureusement qu’elle a proposé que tu la suives parce que sinon t’aurais cru que ce serait un bien trop gros plan pour te voler ton téléphone.« Je te suis. » Tu rallumes ton flash pour éclairer le chemin. Tu regardes combien t’as de batteries sur ton téléphone au passage. « J’ai 47% de batterie. » Tu fermes toutes les app ouvertes pour économiser au maximum. Tu mets même ton téléphone en mode avion. La paranoïa c’est ton dada. T’as toutes les techniques pour contrer l’angoisse de voir ton téléphone se vider à la vitesse de l’éclaire.

Tu la suis, tu poses ton téléphone, face levé pour avoir bien la lumière, à côté de ses affaires. Tu te mets plus loin afin qu’elle ne pense pas que tu es venu pour la mater à poil. T’es de l’autre côté d’une rangée de casier. Impossible que tu la vois. Ton téléphone est verrouillé. Impossible qu’elle en fasse quoi que ce soit également. « C’est quoi le nom du propriétaire ? Peut être je peux googler pour avoir son numéro ou son mail. » Tu feras ça quand tu auras repris possession de ton téléphone.

« Je vais faire vite. »   Nickel. Elle comprend que la batterie c’est votre bien le plus précieux à ce moment précis. Faut pas rigoler avec ça. C’est ce qui va vous sauver. T’as pas assez de chance dans ta vie pour penser que quelqu’un va par hasard revenir sur son lieu de travail pour vous ouvrir la porte comme des princes. Nope. Mais t’y crois pas mal à ta piste de ta recherche google prochaine.  « J’ai que son prénom. » Ou pas. Fais chier.  « On peut essayer Donnie hibiscus sports. Mais je pense que tu vas rien trouvé, il aime pas laissé traîner des infos sur internet. » Quelle merde. Elle t’a fait un ascenseur émotionnel avec toutes les infos qu’elle t’a donné sur le propriétaire et puis toutes celles qu’elle n’a pas. « Moi c’est Danika sinon. Tu t’appelles comment ? » Elle cherche vraiment à faire connaissance au passage ? Calme toi Jordan, y’a pas de mal. Je suis calme. Ouais ouais. « Romeo. » Le prénom que tu donnes à tous ceux que t’as pas vraiment envie de connaître. Les gens impromptu qui te demandent trop d’infos sans but précis. . « Ok c’est bon on peut y aller. Merci. » Elle te refait face, te donne ton téléphone qui a l’air toujours en un seul morceau. 46% Ça chute avec le flash allumé. Alors tu l’éteins rapidement.

« C’est par là je crois bien. »
« Je te suis. »

Dans le noir pour la plupart du temps. Tu allumes ton flash que quand vraiment vous voyez plus rien. D’ailleurs là tu le rallumes pour vérifier si y’a pas un mécanisme ou quoi pour cette porte que vous avez trouvé de l’autre côté mais non. C’est une clé tout ce qu’il y a de plus banale qu’il faut pour l’ouvrir. Tu soupires et enlèves ton téléphone du monde avion.

« Ronnie t’as dit ? » Ronnie Radke. Mais non c'est bien sûr pas lui. Et tu commences à googler avec ses instructions. Allé trouves moi un truc. Mais bien sûr l’internet marche pas bien. Tu décides d’éteindre ton téléphone au bout d’un moment parce que tu sais que parfois à l’allumage la 3G est plus vive. « Ca rame trop je rallume. » Tu trouves que ton téléphone met une éternité par rapport à d’habitude pour s’éteindre. « On appelle les pompiers sinon hmmm ? » En plus tu dis jamais non pour appeler les pompiers quand l’occasion s’y prête. T’as d’ailleurs très envie d’aller faire un tour à la caserne ‘comme ça’ au pif. Avec des donuts ou quoi. Ça passerait. Qui refuserait des donuts ?


Win : le téléphone se rallume, il trouve un numéro mais c'est un fixe et t'es presque sûr que c'est celui des locaux où vous vous trouvez, donc inutile. Mais faut tester.
So close : le téléphone se rallume mais il trouve pas de numéros
Fail : Le téléphone se rallume mais sa 3G ne marche pas sur le téléphone de Jordan pour l'instant

« Donnie pas Ronnie. » Donnie. Et voilà que tu fais tes recherches plus ou moins rapide sur ton téléphone. Moins. Parce que ton internet ne collabore pas. Fais chier. On dirait que y’a tout pour te ralentir, tout pour te bloquer ici ce soir. T’espères au moins que ça en voudra la peine au final. T’es pas optimiste à ce sujet alors tu balances les pompiers sur le tapis. Tu le fais souvent.   « Non mais on va pas appeler les pompiers pour ça, il y a des vraies urgences dans la vie. » Elle a raison et t’es un petit peu déçu. T’aurais voulu être sauvé par des beaux pompiers. Au moins ça ça aurait rendu ce moment moins chiant. Peut être que t’aurais pu choper un numéro de téléphone au passage. Nope. Parce que la drague et toi ça fait 4000.

« Non mais c’est le fixe, c’est le numéro de l’accueil. »
« Ouais ben c’est tout ce que j’ai trouvé. »

Tu peux pas inventer des numéros de téléphone. Tu te dis peut être avec énormément de chances, y’a un transfert d’appel et ça va sur son portable quand il n’est pas ici. Mais qui appellerait le complexe sportif à une heure pareil ? T’as du mal à trouver des bonnes fins à cette soirée bloqué ici. On va passer la nuit. Ouais. On dirait.

« « Tu crois qu’on pourrait défoncer la porte ? »
« J’en doute. »
« Bouge de là je vais essayer. »
« Tu m'en voudras pas si j'essaie pas. »

Mais elle a pas envie de rester à ça et tu lui laisses le champ libre pour son audacieuse tentative d’ouvrir la porte avec l’aide sa force. Deux fois. Et elle y parvient. Elle ouvre la porte mais elle ne donne sur aucune issues.

« Putain. Bon je crois qu'on est coincé ici. »
« C'était bien joué. »

Parce qu'elle a réussi quand même. T'es impressionné. Elle a dû se faire mal. Mais vous êtes coincé toujours. Ouais. On dirait bien. Tu soupires et te colle contre le mur le plus près de toi. « Y’a quelqu’un qui t’attends ce soir ? » Tu te rends compte que comme ça ta question peut être étrange alors tu rajoutes. « Je veux dire, si tu veux passer un coup de fil, je te passe mon téléphone. » Mais t’es conscient qu’il va quand même falloir économiser la batterie.

« Ouais c’était quand même un échec. C’est pas faux, mais au moins tu sais qu’elle est capable de défoncer des portes si jamais y’en a d’autres qui sont potentiellement ouvrable. Mais tout porte à croire que vous êtes pas motivé du tout pour aller bien plus loin qu’ici. Vous êtes dans le noir, elle est fatigué, elle s’est sûrement fait mal. Vous n’allez ouvrir aucune autre portes. Tu lui proposes ton téléphone pour prévenir quelqu’un. « Merci mais je connais aucun numéro par cœur malheureusement. C’est dans ces moment-là que tu te sens très con. » Tu hoches la tête. C’est vrai que tu connais qu’un seul numéro de portable par coeur c’est celui de Maria. Même le tiens t’es pas sûr. Y’a tellement de moyens de contacter ses proches que les téléphones portable à proprement parler de nos jours. T’arrives toujours à prévenir d’une façon ou d’une autre. Elle n’a pas l’air de penser à Facebook et tu n’insistes pas là dessus, si elle n’a pas besoin de contacter qui que ce soit, tant mieux pour vous. C’est de la batterie d’économiser. « En plus j’ai la dalle après la séance là.  Tu crois qu’on pourrait réussir à piquer des trucs dans les machines automatiques ? T’as de la monnaie ? » Elle veut te piquer de la monnaie maintenant ? Même dans le sombre tu entends et comprends qu’elle est en train de chercher des pièces de son côté.

Tu prends même pas la peine de faire tes poches. « J’ai jamais de liquide sur moi. » Et ça c’est la vérité. « Si y’a le sans contact on peut choper un truc. » Tu hausses une épaule. T’es pas du tout familier avec le genre de machine qu’ils ont ici. Elle doit l’être et pour qu’elle demande de la monnaie c’est qu’il ne doit pas y avoir la carte bleue de disponible. Tu tentes quand même parce qu’on sait jamais. Des fois ces petits carrés sont discret. « Elle est où la machine ? Autant aller voir. Si jamais on trouve une autre sortie au passage. » Tout est possible vu que tu sais rien de cet endroit, alors tu lances des idées plutôt que de rester à rien faire alors qu’elle a faim. Si elle a pas de carte bleu t’es même prêt à lui offrir un paquet de chips et un truc à boire. Tu dirais pas non pour une red bull aussi, mais tu sens bien que la machine doit avoir que des trucs super sain à manger vu que vous êtes quand même dans un complexe sportif là.

« Oui t’as raison, c’est vrai que j’achète jamais de trucs ici mais il doit y avoir le sans contact. »   Sauf si leur machine date du siècle dernier. L’endroit a l’air assez récent, t’as espoir que la carte passe. Y’a peut être même du wifi dans le coin mais ça va pas aider beaucoup même s’il parait que ça use moins de batterie que la 4G. Utilisant la lumière de ton téléphone avec précaution, vous arrivez à la dite machine de l’autre côté de là où vous étiez. Tu éclaires la bête pour vérifier si carte bleu il y a. « On peut utiliser la carte ! » Une bonne chose au moins. Vous êtes pas totalement poisseux ce soir. Elle surtout. Parce que toi t’as pas faim et à part vider ta batterie pour l’instant, t’as rien depuis que tu l’as croisé elle. Ca aurait été moins agréable d’être bloqué seul. Tu te dis que y’a ça au moins. Mais seul, tu n’aurais pas hésité longtemps à appeler les secours. Elle a tout à fait raison disant que d’autres urgences sont plus importantes. T’es pas sur le point de mourir, alors tu prends ton mal en patient, et elle aussi.  « Ca marche pas. » Tu sors de tes pensées en l’entendant et tu retiens un soupire. C’est pas possible. En fait vous êtes bel et bien poissard jusqu’au bout ce soir. « Peut être qu’on pourrait essayer d’envoyer un message facebook sur la page de la salle ? » C’est pas totalement une mauvaise idée mais t’y crois pas trop. « Ils doivent dormir à cette heure ci. » Tu sors quand même ton téléphone pour essayer. Tu te demandes si elle n’a plus de sous sur son compte pour que la carte ne marche pas mais tu te retiens bien de faire la remarque. « C’est envoyé. » Tu vas garder un oeil sur tes notifs et tu sors ta carte bleu de ta poche pour essayer à ton tour. Des fois les machines c’est capricieux et ta carte gold fait parfois des miracles. Quitte à énerver tes amis parfois. T’es pas à 3$ près pour une barre de céréales ou quoi.

Spoiler:

Ta carte bleu fonctionne. « C’est quel truc que tu voulais ? » Tu le sélectionnes quand elle te dit. Tu regardes le produit tomber, tu le récupères et le lui donne. « T'as plus de sous sur ton compte? » Tu plaisantes doucement en rangeant ta carte parce que tu comptes rien prendre en ce qui te concerne.