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 (sohassan) holding on and letting go

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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyMer 29 Juil 2020 - 21:04


sohan & hassan
holding on and letting go

Is anybody out there, is anybody listening ? Does anybody really know if it's the end of our beginning ? A cry, a rush from one breath is all we're waiting for, sometimes the one we're taking changes every one before. It's everything you wanted it's everything you don't, it's one door swinging open and one door swinging closed. Some prayers find an answer some prayers never know, we're holding on and letting go. ☆☆☆



Là, coincé entre deux montagnes de paperasse que lui avait déposé son futur prédécesseur, Hassan commençait à prendre réellement la mesure de l’affaire dans laquelle il avait venait de s’embarquer en acceptant ce poste de responsable de filière. « Ce n’est pas aussi terrible que cela en a l’air. » lui avait pourtant assuré l’actuel doyen en les lui déposant, attendant de sa part qu’il les lui ramène en fin de semaine après s’en être « imprégné » et pensant probablement faire mouche en lui signalant qu’il aurait bientôt un bureau « - plus grand que ce placard à balais. » pour étaler toute cette paperasse dont il aurait la charge. Et là, à cet instant précis, Hassan s’était demandé s’il n’avait pas fait une erreur. Si ce n'était pas l'euphorie découlant de son dernier rendez-vous avec l'oncologue qui avait précipité sa décision, si l’ampleur et le prestige de la tâche valaient véritablement de sacrifier des heures d'un temps libre déjà limité – il se sentait incapable de rogner sur le reste, quand bien même c’eut été une solution bien plus raisonnable – tout ça pour une ligne sur son CV, une meilleure place de parking sur le campus et un bureau plus grand … C’était loin de n’être que cela pourtant, bien sûr. Mais la pile de dossiers lui bloquant subitement la vue dégagée sur l’entrée de son placard à balais – qu’il aimait bien, au demeurant, pour en être le locataire depuis plus d’une décennie – il se sentait bien peu de choses face aux responsabilités qui lui incomberaient bientôt, et s’était enfoncé contre le dossier de son fauteuil comme s’il espérait y disparaître. Et des raisons de vouloir disparaître Hassan en avait à la pelle actuellement, comme le lui rappelaient, entre autres, les deux billets pour le Tri-Nations épinglés sur le panneau en liège au-dessus de son bureau. Argentine-Australie se jouerait sans Gwen et lui, comme toutes les autres escapades à deux qui ne se profileraient plus, et contre toute attente que la décision ait été commune ne rendait pas la pilule beaucoup plus facile à avaler. Mais les chamboulements venaient par paires, il l’avait toujours dit, et la psy qu’il avait recontactée voilà quelques mois pouvait bien arguer qu’il se mettait lui-même dans ces situations pour valider sa théorie plutôt que le contraire, lui continuait de se rassurer en se disant que sa promotion couplée à la fin de son histoire avec Gwen suffisaient à le prémunir contre d’autres tuiles et lui garantissaient un peu de répit pour les mois qui suivraient. Les miracles que pouvaient faire l’auto-persuasion.

Mais à s’être forcé un peu pour mettre le pied à l’étrier, le brun s’était finalement laissé happer par sa lecture et l’heure était passée sans qu’il ne la voit, son thé refroidissant sur le coin du bureau sans qu’il n’y touche et son index remontant simplement de façon machinale les lunettes qu’il portait pour lire et qui lui glissaient sur le bout du nez à allure régulière. Lorsqu’enfin il avait daigné jeter un coup d’œil à sa montre, il avait donc littéralement bondit de sa chaise en constatant l’heure qu’il était : il avait rendez-vous avec Sohan à Fortitude Valley à dix-neuf heures trente, et il était … dix-neuf heures huit. Je suis sur la route, j’aurai peut-être un peu de retard, avait-il alors pianoté à toute vitesse sur l’écran de son téléphone dans un demi-mensonge – il était dans le couloir, il courait vers le parking, techniquement il était sur la route. Dans sa maladresse il avait au moins eu la bonne idée de venir à l’université à moto ce matin-là malgré la grisaille et le risque de pluie … Un avantage considérable lorsqu’il s’agissait de slalomer entre les voitures pour gagner quelques précieuses secondes sur un contre-la-montre fixé par son propre désir de ne pas faire poireauter son ami trop longtemps. C’est qu’Hassan avait toujours eu horreur des retards, les siens autant que ceux d’autrui, et le souffle encore haletant d’avoir retenu sa respiration sur les dernières centaines de mètre comme si cela aurait pu changer quoi que ce soit à l’issue, il avait finalement rejoint Sohan et la table à laquelle il l’attendait à dix-neuf heures et quarante-trois minutes, soit treize minutes – seulement – de retard … Un exploit, compte tenu de l’heure à laquelle il avait quitté l’UQ. « Je ne suis pas en retard, c’est une illusion. » avait-il d’ailleurs fait mine de prétendre en se laissant tomber sur la chaise face à celle de son ami, après avoir abandonné son casque de moto à ses pieds et son blouson sur le dossier. « Ça fait longtemps que tu m’attends ? Tu m’as pas attendu pour commander à boire j’espère ? » Et le voilà qui retroussait les manches de son pull, réajustait sa montre, et reprenait son souffle – enfin.

C’était un peu cela actuellement, Hassan. Passer de la léthargie teintée d’angoisse à l’impression qu’il venait de courir un marathon et que dans sa tête les pensées et les questions se bousculaient plus vite qu’il ne savait les formuler. Normal, lui avait-on dit, déroutant vous dirait-il … Mais en définitive il valait mieux cela que la léthargie permanente des débuts. Lorsque Sohan lui avait demandé s’il était libre ce soir-là quelques jours plus tôt pourtant Hassan avait hésité – pas parce qu’il ne voulait pas voir Sohan, mais parce qu’il ne voulait pas voir grand-monde, plus généralement. Mais le brun la connaissait suffisamment désormais, sa tendance à se laisser glisser vers une solitude qui ne lui faisait jamais de bien, et les regrets qu’il avait toujours après coup de ne pas avoir écouté le bon génie sur son épaule plutôt que le mauvais … Et maintenant qu’il était là, devant Sohan, il n’avait plus aucun doute quant au fait qu’il était mieux là que roulé en boule sur son canapé, ou n’importe où ailleurs. « On est déjà venus ici, non ? » Probablement que oui, quand on vivait à Brisbane depuis toujours et que l’on avait leur âge la réponse à cette question était bien plus souvent « oui » que le contraire, mais c’était surtout l’impression de déjà-vu qui l’avait poussé à la supposition. Il se revoyait très bien assis dans ce restaurant avec Sohan, dans un souvenir qu’il n’était pas capable de dater mais qui néanmoins avait laissé une marque précise dans un coin de sa mémoire. « J’ai pas mangé ce midi, j'ai un faim de loup. » Encore. Mais la faute à cette réunion chez ABC qui avait terminé en retard – décidément – et peut-être aussi à sa crainte de tomber sur Gwen s’il faisait un détour par la cafétéria du campus. Immature, un peu. « Ça va, toi ? » Son souffle avait retrouvé un rythme décent, son attention cessé de vagabonder d’un point à un autre sans parvenir à se fixer, et enfin toute sa concentration avait pu se diriger vers Sohan … et de le voir, finalement, faisait pencher du bon côté la balance en équilibre précaire depuis le début de sa journée. « Pour vrai désolé du retard, j'ai même pas d'excuse, j'ai juste pas vu l'heure passer. » Et les fausses excuses, Hassan les gardait à d'autres mais pas à lui.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyVen 14 Aoû 2020 - 2:52

Sohan avait enregistré la date dans le calendrier de son téléphone portable. Il avait même mis un rappel la semaine dernière pour ne pas oublier. Pour pouvoir s'y prendre à l'avance. Pas trop non plus, parce qu'il avait un peu l'impression qu'en s'y prenant trop tôt, il venait défier le destin et ça, c'était bien la dernière chose qu'il avait envie de faire. Cela faisait cinq ans aujourd'hui, cinq ans que Hassan avait vaincu son cancer haut la main. Cinq ans sans aucune rechute. Cinq ans que cette épreuve était derrière lui maintenant. C'était un pas énorme. Avant les cinq ans, il y avait toujours ce risque qui planait, un peu comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de son meilleur ami. Une épée qui lui rappelait qu'il ne devait pas trop se réjouir non plus. Que même s'il avait gagné la plus grosse des batailles, il n'avait pas totalement gagné la guerre. Pas encore, mais presque. Aujourd'hui était donc un grand jour. La guérison. Un mot qui avait dû sembler lointain à Hassan pendant très longtemps et un mot qui devait aussi lui sembler un peu irréel. Comme tout droit sorti d'un rêve. Il n'avait pas été là Sohan, pour soutenir Hassan dans les pires moments. La vie en avait voulu autrement et il s'en voudrait probablement toute sa vie de ne pas avoir fait un pas vers lui à cette époque. Ca n'aurait pas été de trop, bien au contraire. Il aurait pu être d'un soutien infaillible. A la place, il avait suivi l'avancée des évènements de loin, grappillant des informations à Yasmine qui avait joué la reporter sans broncher. Tout ce qu'il avait su du cancer de Hassan, il l'avait appris de la bouche de Yasmine et serait éternellement reconnaissant pour tout ce qu'elle avait pu faire à cette époque. Il n'avait pas été là quand Hassan se battait contre le cancer. Il n'avait pas non plus été là quand les médecins lui avaient annoncé qu'il n'y avait plus une trace de cancer, mais il était là aujourd'hui, pour sa guérison. Ca ne remplacera pas les moments perdus, mais rien ne servait de s'attarder sur le passé. Ils avaient laissé tout ça derrière eux. Il n'y avait plus de honte. Plus de raisons de s'en vouloir. Le passé était le passé et il ne servait à rien de ressasser tout cela en pointant ce qu'ils auraient fait différemment si la situation n'avait pas été celle qu'elle était à l'époque.

Il avait donc donné rendez-vous à Hassan au Burrow à Fortitude Valley. Un restaurant plutôt familial qui faisait toujours l'unanimité de la population Brisbanienne. Sohan y allait depuis qu'il était enfant et appréciait toujours autant. C'était le genre d'endroit qui mettait du baume au coeur et qui ne décevait jamais. La carte variée permettant de satisfaire même les plus difficiles. Il avait eu vent de la promotion d'Hassan qui par chance arrivait comme la cerise sur le gâteau, quasiment au même moment de cette fameuse marque des cinq ans sans cancer. C'est une grande occasion et pourtant Sohan n'a pas prévu de soirée en grande pompe. Il n'a d'ailleurs convié personne d'autre que l'intéressé lui-même. Pas par égoïsme ou parce qu'il n'a pas envie de partager ces étapes importantes dans la vie de son ami avec quiconque, mais parce que malgré toutes ces bonnes nouvelles, il a l'impression qu'il y a tout de même une ombre au tableau. Que Hassan n'a pas l'air de se réjouir autant qu'il le devrait. Comme si quelque chose n'allait pas, sans qu'il n'arrive réellement à savoir quoi. Il n'avait bien sûr pas prévu de lui faire passer un interrogatoire ce soir. Le but de cette soirée était bien évidemment de célébrer ses victoires, mais ce comité des plus réduits et cet endroit familier pouvaient selon lui être propices à quelques confidences. Sohan n'était pas du genre à insister, mais il écoutait volontiers. Il patientait aussi, sans aucun agacement face au retard de Hassan qui l'avait informé de son départ de l'université. Il s'était commandé à boire, avait aussi commandé un verre pour Hassan, visiblement pile au bon moment. Le timing n'aurait pas pu être plus parfait puisque Hassan fait son apparition au moment où le serveur quitte la table après avoir déposé les deux verres. "Ca fait un moment, mais c'est pas grave. Je t'ai pas attendu pour commander et je t'ai même commandé un verre aussi." déclare t-il. Il était patient Sohan et n'était pas du genre à s'agacer du retard des autres. D'autant plus quand il s'agirait d'Hassan. Il ne fallait pas se méprendre non plus, il ne l'aurait pas attendu toute la soirée, il aurait simplement fini par commander quelque chose à emporter pour l'emmener directement à son ami.

Il hoche d'ailleurs la tête quand Hassan s'installe, lui demande s'ils sont déjà venus dans ce restaurant. "Je sais plus quand j'y suis venu avec toi pour la dernière fois, mais on est déjà venu. J'aime bien, c'est familial, chaleureux et surtout, la nourriture est bonne." Répond-il en souriant. La nourriture était le point le plus important, mais le cadre en lui-même apportait un plus non négligeable à l'expérience. "T'as pas mangé parce que tu préparais ton estomac au repas de ce soir ou parce que t'as 'oublié' ?" demande t-il en plaisantant avant d'ajouter sur le même ton "Attention c'est une question piège." Parce que ça ne l'étonnait pas qu'Hassan n'ait pas eu le temps de manger, qu'il ait oublié, ou toute autre raison, ça allait sans doute avec son nouveau travail et ses nouvelles responsabilités qui lui prenaient plus de temps que par le passé. Mais ce n'était pas pour autant ce qu'il voulait entendre. Ce n'était pas parce que Hassan avait de nouvelles responsabilités et qu'il était guéri de son cancer qu'il ne fallait plus faire attention à sa santé. Il exagérait peut-être un peu sur ce coup-là, mais il avait de qui tenir, Sohan. "Moi ça va très bien et t'as pas à t'excuser. Je t'aurai attendu encore plus longtemps s'il avait fallu. Surtout que c'est ta soirée. Donc c'est plutôt à moi de te demander comment ça va ? Comment tu te sens ? T'as prévu quelque chose d'autres pour fêter toutes ces bonnes choses qui arrivent dans ta vie en ce moment ?" Demande t-il, large sourire dessiné sur les lèvres avant de porter son verre de soda à sa bouche. Curieux de savoir si Hassan se sentait différent, maintenant qu'il était guéri, mais pas que. Il voulait aussi entendre parler de cette nouvelle position qui semblait le tenir occupé du matin au soir.


Dernière édition par Sohan Khadji le Jeu 4 Fév 2021 - 15:58, édité 1 fois
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyLun 12 Oct 2020 - 15:49

Il n’était jamais en retard, Hassan. Mais quitte à faire mentir ses habitudes il aurait préféré que ce ne soit pas au détriment de Sohan, qui malgré la vitesse à laquelle il avait fermé son bureau et rejoint le parking, puis celle à laquelle il avait slalomé entre les bouchons de fin de journée avec son deux-roues, l’avait attendu une bonne vingtaine de minutes avant qu’il ne se présente devant lui et ne se laisse tomber sur la chaise en face de la sienne. Préférant d’abord en rire, le brun n’avait pas su sur quel pied danser lorsque Sohan avait commencé par répondre « Ca fait un moment, mais c'est pas grave. » mais puisqu’il avait aussitôt enchaîné en ajoutant « Je t'ai pas attendu pour commander et je t'ai même commandé un verre aussi. » il avait finalement préféré s’en tenir à cela et remercié l’attention d’un signe de tête. Prenant le temps de détailler un peu mieux le décor dans lequel ils étaient installés, un vague sentiment de déjà-vu s’était emparé de lui – il était déjà venu, la question étant de savoir si c’était avec Sohan ou avec quelqu’un d’autre. Il n’était jamais venu avec Gwen, en tout cas, et refusant de laisser la pensée s’insinuer plus longtemps dans son esprit il l’avait chassée d’un battement de cil et reporté l’entièreté de son attention sur son ami. « Je sais plus quand j'y suis venu avec toi pour la dernière fois, mais on est déjà venu. J'aime bien, c'est familial, chaleureux et surtout, la nourriture est bonne. » Rendant son sourire à Sohan et haussant vaguement les épaules comme pour admettre la légitimité de cet argument, il n’avait pas manqué de déclarer sa faim mais avait aussitôt été attendu au tournant par un Khadji auquel, tel un vieux singe, on n’apprenait plus à faire la grimace. « T'as pas mangé parce que tu préparais ton estomac au repas de ce soir ou parce que t'as 'oublié' ? » Well, well. « Attention c'est une question piège. » Plissant les yeux en attrapant son verre, il avait secoué la tête d’un air faussement suspicieux « Dans ce cas je ferais sans doute mieux de ne pas y répondre sans la présence de mon avocat … » Mais qu’il ne se contente pas de répondre à la question était aussi une réponse en soit, et finalement il avait ajouté d’un ton volontairement évasif « Oui, bon, j’ai pas eu le temps, je suis sorti d’ABC en retard … Mais ose me dire que ça ne t’arrive jamais quand tu te laisses absorber par ton ordinateur. » Et que celui ou celle qui n’avait jamais sauté un repas leur jette la première pierre, hm.

Toujours un peu chiffonné par l’idée d’avoir fait attendre Sohan, car trop peu habitué à être en retard, il avait fini par s’excuser sans même se chercher de justification – il n’avait pas de bonne raison si ce n’était celle de ne pas avoir surveillé l’heure attentivement. Qui aurait cru que des PV de réunions, des prévisions de budget alloués à la filière et autres notes administratives puissent ainsi happer son attention durant plusieurs heures … Il se savait bon public en matière de lecture, mais tout de même. « Moi ça va très bien et t'as pas à t'excuser. Je t'aurai attendu encore plus longtemps s'il avait fallu. » lui avait pourtant assuré Sohan, avant d’ajouter « Surtout que c'est ta soirée. Donc c'est plutôt à moi de te demander comment ça va ? Comment tu te sens ? T'as prévu quelque chose d'autres pour fêter toutes ces bonnes choses qui arrivent dans ta vie en ce moment ? » Ce n’était probablement pas l’effet recherché, mais la première réaction d’Hassan avait été de rire nerveusement puis de répondre « Ça commence à faire beaucoup de questions pièges dans une seule conversation. » sans que rien dans son ton ne permette de décider s’il parlait sérieusement ou non. Mais Sohan avait raison, maintenant aurait été le meilleur moment pour être optimiste et plus léger qu’un nuage, et au lieu de ça il voguait entre léthargie et euphorie sans plus savoir s’il devait blâmer les cachetons ou son for intérieur. « Non mais, oui, c’est cool, c’est juste … Je sais pas, je réalise pas encore trop. Je prendrai pas mes fonctions avant janvier prochain alors c’est encore un peu abstrait, tu vois ? » Forçant néanmoins sur ses lèvres un sourire supposé lui donner l’air suffisamment enthousiaste, il avait volontairement ramené la question de Sohan à sa seule évolution professionnelle comme par crainte – infondée – de s’attirer le mauvais œil s’il osait ne serait-ce que mentionner sa santé. Parfois ses propres superstitions l’épuisaient.

« Mais du coup tu … » Hésitant, Hassan avait laissé sa phrase en suspens un instant, et presque timidement il avait fini par ajouter « … c’était pour ça, l’invitation ce soir ? » Il ne l’avait pas réalisé, contre toute attente, et se sentait plus ému et touché par l’initiative qu’il ne l’aurait été en temps normal. Parce qu’autour de lui beaucoup avaient leurs propres soucis et pas le cœur à se réjouir, et que par pudeur il avait préféré annoncer cela en catimini quitte à minimiser l’importance que revêtait à ses yeux le fait de mettre définitivement derrière lui les craintes de voir sa santé replonger, et la place de cette opportunité professionnelle dans sa quête vers la fin d’une errance vieille de cinq ans. Et parce que sa relation avec Sohan, surtout, avait suffisamment souffert de ces dernières années pour que le simple fait d’être attablé avec lui ce soir-là l’émeuve et lui donne le sentiment de revenir de loin.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyMer 11 Nov 2020 - 17:29

Il sourit. Il est content de retrouver Hassan ce soir. Il espère que la soirée lui fera plaisir à lui aussi. Il plaisante avec Hassan, lui pose une question piège, comme il dit. Une manière de le taquiner plus qu'autre chose. Hassan était adulte, il savait se gérer. Il n'avait pas besoin de Sohan pour faire en sorte qu'il ne se laisse pas mourir de faim. Surtout, il était persuadé que Fatima endossait déjà ce rôle à la perfection, il n'avait donc pas besoin qu'un deuxième Khadji vienne en remettre une couche. "Sage décision." Qu'il répond en souriant avant d'ajouter "Quant à moi, je ne suis pas celui à qui on fait passer un interrogatoire, donc que j'oublie de manger ou non de temps en temps n'a aucune importance." Il offre aussi un très large sourire à Hassan à la fin de sa phrase, très fier de sa répartie, avant d'attraper le verre devant lui et de le porter à ses lèvres pour en boire une gorgée. Il ne pouvait pas avouer, là, tout de suite, que effectivement, il lui arrivait aussi de se laisser emporter par ce qu'il était en train de faire, perdant la notion du temps et même, pour être totalement franc, perdant toute notion du monde qui l'entoure pour finalement se rendre compte qu'il était bien plus tard que ce qu'il aurait pensé. Il lui arrivait donc bien entendu de sauter des repas, ce qu'il compensait ensuite par quelques donuts avalés devant sa télévision, ou un bon plat de pâtes qui faisait toujours l'affaire. Il connaissait Hassan depuis tellement de temps, que ce dernier savait très bien comment il fonctionnait. Qu'il veuille répondre à la question lui-même, ou pas. Ils se ressemblaient sur bien des points et celui-là en particulier ne faisait pas exception.

Il n'est absolument pas dérangé par le retard de Hassan. Il l'aurait attendu encore plus longtemps s'il avait fallu. Il aurait sans doute pris le temps de lui envoyer un sms pour savoir si tout allait bien pour lui au travail, pour s'assurer qu'il n'avait pas de soucis et ça aurait été tout. Il lui aurait assuré qu'il pouvait attendre et pour lui, ça ne nécessitait même pas d'excuse pour lui. C'est ce qu'il dit à Hassan, insistant bien sûr le fait que cette soirée, c'est la sienne et que c'est ce qui se passe avec sa personne qui l'intéresse. Il n'y a pas de piège cela dit et ça les suspicions de son meilleur ami le font rire. "Quelles questions pièges ? Elles sont pas pièges celles-là ! A moins que tu me caches des trucs ou je ne sais trop quoi, dans ce cas, tu viens de te saborder." Lui répond-il en riant avant de hausser les épaules. Hassan lui semble enthousiaste, peut-être pas autant qu'il l'aurait pensé et Sohan ne peut s'empêcher de lever un sourcil interrogateur. Ce qui se passait dans sa vie en ce moment, ce n'était pas rien. Entre sa promotion et sa guérison, il y avait de quoi se réjouir. Il s'agissait d'étapes importantes dans sa vie, de choses dont il pouvait être fier, pour lesquelles il avait travaillé durement aussi. Sohan aurait pensé qu'il se montrerait plus heureux, qu'il aurait peut-être envie d'en parler un peu plus. Bien sûr, il connaissait le Jaafari par cœur et ne s'attendait donc pas à ce qu'il aille crier ça sur tous les toits, mais il s'attendait à un juste milieu. Un juste milieu qu'il ne semblait pas reconnaître dans les paroles de son ami qui semblait plutôt minimiser les choses, comme s'il n'y avait pas de quoi en faire des tonnes. Sohan, lui, était plutôt de l'avis contraire. "Je vais mettre ton manque d'enthousiasme pour ce qui est de ton travail sur le fait que effectivement, si tu prends ton poste qu'en janvier, tu ne réalises peut-être pas et ça reste abstrait, mais ta guérison ? On en parle ?" demande-t-il ensuite. "Comment tu te sens ? Ça t'enlève un poids des épaules ? Ou t'as l'impression que ça ne change rien du tout ?" Parce qu'il veut savoir. Il n'était pas à ses côtés quand il se battait contre la maladie, mais il voulait être là pour en fêter la fin, pour mettre à point final à ce chapitre de sa vie qui n'aura pas été facile. Il voulait être là pour la suite, ça allait de soi. "T'as pas quelque chose que tu t'étais dit que tu ferais si t'arrivais aux cinq ans ?" Un saut à l'élastique, un voyage loin de l'Australie, quelque chose d'encore plus extravagant, il y avait bien quelque chose qu'il aurait pu se garder pour ce fameux jour. Comme une petite récompense qu'il se ferait à lui-même, même si finalement, il ne contrôlait pas grand-chose dans cette guérison. Il est d'autant plus surpris quand Hassan semble seulement réaliser que l'invitation de ce soir était pour fêter tout ça. Il lâche un petit rire avant de prendre la parole. "Bah, oui ? Tu pensais que c'était pour quoi ? C'est pas que je t'aurai pas invité au restaurant sans raison, mais j'aurai choisi une autre date." Il ne manquait pas de tact à ce point, pour l'inviter et faire comme s'il n'était pas au courant de tout ce qui se passait dans la vie de son ami ces derniers temps. Non, tout était minutieusement calculé et la seule raison de l'invitation de ce soir était bien ça. "Tu croyais quand même pas que j'allais me contenter de te féliciter et rien de plus." Ajoute t-il. Il s'agissait d'Hassan après tout et il méritait bien plus qu'un coup de fil.


Dernière édition par Sohan Khadji le Jeu 4 Fév 2021 - 15:57, édité 1 fois
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyMar 8 Déc 2020 - 15:14

Qu’entre toutes Sohan soit la personne la plus à même de parvenir à dérider Hassan en ce moment n’était pas tant une surprise que le témoignage silencieux de ce que le temps et ces deux dernières années avaient au moins eu de positif. Que Sohan soit encore là, qu’il soit à nouveau là, c’était la preuve que toutes les cartes du château ne s’étaient pas encore écroulées et qu’il en restait toujours une fondation – pas toutes, mais au moins celle-ci. Et l’espace d’un instant il y avait eu dans les entrailles d’Hassan ce sentiment de légèreté après lequel il avait la sensation de courir en permanence sans presque jamais réussir à l’attraper – mais de vieillir on courrait un peu moins vite, peut-être. Pour l’heure, c’est un sourire amusé qui s’était insinué jusque sur ses lèvres, et au « Quant à moi, je ne suis pas celui à qui on fait passer un interrogatoire, donc que j'oublie de manger ou non de temps en temps n'a aucune importance. » avancé avec répartie et satisfaction l’enseignant avait offert un sourire narquois, s’acquittant d’un « Tu sais à qui tu me fais penser, là tout de suite ? À Qasim quand il utilise « c’est moi l’adulte » avec ses enfants en pensant que c’est un argument valable. » dont Sohan aurait bien le droit de se venger plus tard. La soirée ne faisait que débuter après tout. Le clin d’œil complice était passé, de même que la gorgée d’eau plus que bienvenue, et reprenant un brin de sérieux sans rien perdre de son enthousiasme l’informaticien n’avait pas attendu plus longtemps avant de mettre ses cartes sur la table, la rhétorique d’Hassan en retour trahissant un brin de malaise caché sous une épaisse couche de plaisanterie. « Quelles questions pièges ? Elles sont pas pièges celles-là ! A moins que tu me caches des trucs ou je ne sais trop quoi, dans ce cas, tu viens de te saborder. » Faisant mine de regarder autour de lui d’un air circonspect, l’enseignant avait reposé les yeux sur Sohan et haussé les épaules, le ton faussement désolé « Mon avocat n’est toujours pas là pour répondre à ma place, quel dommage. » Comme pour tout un tas de choses depuis quelques semaines Hassan savait qu’il n’y avait pas de secret, il avait besoin de se forcer un peu, l’enthousiasme ne viendrait pas sans un peu d’auto-persuasion, et tachant de se faire violence à ce sujet il avait justifié son flottement de la plus raisonnée des manières : en invoquant la difficulté à réaliser. Une bonne idée, mais pas suffisante pour éteindre tous les feux. « Je vais mettre ton manque d'enthousiasme pour ce qui est de ton travail sur le fait que effectivement, si tu prends ton poste qu'en janvier, tu ne réalises peut-être pas et ça reste abstrait, mais ta guérison ? On en parle ? Comment tu te sens ? Ça t'enlève un poids des épaules ? Ou t'as l'impression que ça ne change rien du tout ? »« Je sais pas trop, je … » Était-ce bien raisonnable d’envisager l’excuse de la difficulté à réaliser aussi ? Etait-ce seulement la vérité, d’ailleurs ? « T'as pas quelque chose que tu t'étais dit que tu ferais si t'arrivais aux cinq ans ? » Il aurait dû, peut-être. Certains jours il se disait que s’être fixé un objectif précis plutôt que d’y penser sans vraiment y penser aurait peut-être évité qu’il se retrouve dans cette situation-là. Celle du bonhomme incapable de se réjouir entièrement pour quelque chose qui aurait normalement mérité tous les feux d’artifice. « Je pensais pas arriver aux cinq ans. » avait-il finalement admis dans un souffle, détournant le regard. « Enfin, si, mais je … J’avais peur de me porter la poisse en y pensant trop. » Ce n’était qu’une partie de la vérité sans pour autant être un mensonge, du moins c’était ainsi qu’Hassan préférait arranger les choses avec sa conscience. « À croire que vieillir me rend de plus en plus superstitieux. » Le ricanement accompagnant sa remarque ne suffisant pas à chasser l’impression qu’il s’enfonçait, il s’était éclairci la gorge et s’était forcé à prendre un ton plus résolu « Booon, le vieil homme a suffisamment plombé l’ambiance pour ce soir, on va peut-être commander à manger. » Il n’était pas venu pour cela, ressasser, et Sohan probablement pas non plus. Du peu de choses dont le brun était certain le fait de ne pas avoir envie de gâcher bêtement le temps passé avec le plus vieux – et le plus important – de ses amis en était assurément une, et il se sentait déjà suffisamment bête de ne pas avoir compris tout seul quelle occasion se cachait derrière l’invitation de Sohan. « Bah, oui ? Tu pensais que c'était pour quoi ? C'est pas que je t'aurais pas invité au restaurant sans raison, mais j'aurai choisi une autre date. » Et y’avait-il encore quelqu’un quelque part qui, après cela, puisse douter de la pureté de la gentillesse de Sohan ? « Tu croyais quand même pas que j'allais me contenter de te féliciter et rien de plus. »« Je t’en aurais pas tenu rigueur. » Ni à lui ni aux autres, ceux qui s’en étaient effectivement tenus à cela et rien de plus, car ce qui était un grand pas pour lui n’était qu’un grain de poussière à l’échelle du reste. « Mais pour rien au monde je voudrais fêter ça avec quelqu’un d’autre. » La gorge un peu serrée par l’émotion, le brun avait offert à son ami un sourire sincère. « On trinque à ça ? Et après faut que je te montre un truc. » et là, comme ça, il avait installé un brin de suspens lui donnant l’impression de reprendre le pli de la conversation et de reléguer son émotivité à un niveau plus acceptable, et rallumé dans son regard une petite lueur d’espièglerie.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyLun 14 Déc 2020 - 10:01

Il hausse les épaules Sohan, puis il fait la moue en souriant quand Hassan le compare à Qasim. Précisément, à Qasim offrant un argument imparable à ses enfants. Ca le fait sourire, parce qu'après tout, il n'a pas tort sur ce point-là, Hassan, il ne lui laisse pas vraiment le moyen de répliquer. Il clôt la question à son sujet en faisant remarquer que ce n'était pas de lui qu'il s'agissait. C'était la répartie de quelqu'un qui ne voulait pas répondre, mais qui avait quand même le dessus parce qu'il avait une réponse d'avance. Alors, oui, ça se rapprochait pas mal de Qasim, mais si on prenait en compte le nombre d'heures qu'ils avaient pu passer ensemble quand ils étaient plus jeunes, ce n'était pas si étonnant que ça que l'ainé Jaafari ait fini par déteindre un peu sur lui, tout comme Hassan en avait fait de même au fil des années. "Parce que c'est pas un argument valable ?" demande-t-il l'air de rien en souriant. Si c'était l'adulte, alors, il devait forcément avoir raison, non ? De ce fait, si Sohan était celui qui avait posé la question, elle ne pouvait pas se retourner contre lui. CQFD comme on disait. Hassan pouvait être rassuré cependant. Il n'avait pas de question piège pour lui ce soir, mise à part la première qui finalement était plutôt rhétorique qu'autre chose. Il était là pour lui, pour sa soirée, parce qu'il avait des choses à célébrer et de quoi il pouvait bien se réjouir. Il n'y avait vraiment pas d'arrière pensée de la part du Khadji qui n'était que bienveillance à l'égard de son ami. "Ton avocat ? Fais gaffe, tu deviens de plus en plus suspect, je cherchais pas à découvrir un quelconque mystère ! Tu penses qu'il va bientôt débarquer ton avocat ou qu'il vaut mieux pas qu'on l'attende pour commencer le repas ?" demande-t-il en plaisantant. Il n'allait pas insister plus. Il savait comment Hassan fonctionnait et sur ce point, il était un peu comme Yasmine et lui, insister ne servait pas à grand-chose, s'il avait quelque chose à dire, il finirait par le dire quand il se sentirait prêt. Tout était question de patience et ça, Sohan en avait à revendre. Il ne s'inquiétait donc pas pour ça. De toute façon, il n'était pas là pour tirer les vers du nez au Jaafari. Il n'était pas non plus question de parler de sujets qui fâchent.

Pour Sohan, l'ambiance était censée être à la fête et il n'arrivait pas vraiment à déterminer pourquoi Hassan n'avait pas l'air plus enthousiaste que cela. L'espace de quelques secondes, il s'était même demandé s'il ne s'était pas planté de date et était en train de vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, mais il avait noté la date exacte dans son téléphone, c'était enregistré un rappel et il n'y avait donc aucune possibilité de se tromper. Le problème n'était pas là et rapidement, Hassan lui offrit un semblant d'explication. Il n'avait pas pensé qu'un jour il arriverait à ce fameux cap des cinq ans, il avait aussi peur de se porter la poisse, ce que Sohan comprenait totalement. D'ailleurs, jusqu'à maintenant, il n'avait pas parlé à Hassan de sa guérison, ne lui avait pas fait le décompte des jours, se disant que c'était un des meilleurs moyens de tout ruiner. Il le comprenait donc totalement sur ce point. "Je comprends ! Mais regarde, tu l'as fait ! T'es guéri, complètement. C'est officiellement de l'histoire ancienne." Déclare-t-il en souriant, comme si le dire à voix haute rendait la chose un peu plus réelle. Il n'y avait plus de raison de se porter la poisse, il pouvait pleinement se réjouir sans une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. "Vieillir te rend peut-être superstitieux, mais au moins, ça te rend solide ! Pas de rechute, rien. Finalement, ça vaut bien quelques cheveux blancs." Ajoute-t-il en lui faisant un clin d'œil, le sourire joueur. Parce que cette guérison, ça voulait aussi dire qu'il avait pris cinq ans de plus, qu'il avait vieilli et puis c'était aussi une excuse pour mentionner ses cheveux blancs, puisque toute situation se prêtait à cela. "Je te rassure t'as pas plombé l'ambiance 'old man', mais tu m'as quand même un peu inquiété ! Si t'as besoin d'idées pour faire quelque chose qui sorte un peu de l'ordinaire pour fêter ça, maintenant que tu risques plus de te mettre le karma à dos, fais moi signe, j'ai plein d'idées, mais en attendant, moi je suis prêt à commander. Je meurs de faim." Lui répond-il. Il savait qu'il allait dîner avec Hassan et avait donc mangé léger au déjeuner, sa façon à lui d'être certain d'apprécier à sa plus juste valeur le repas de ce soir. Ajoutez à cela le fait qu'il avait dû attendre un peu son ami, Sohan avait très légèrement l'estomac qui commençait à crier famine. "Je vais prendre le menu du chef je pense." Déclare-t-il avant de se surprendre quant au fait qu'Hassan semblait avoir du mal à réaliser qu'il avait organisé ce dîner pour lui. Il ne lui en aurait pas tenu rigueur s'il s'était contenté de le féliciter et cette remarque le fait hocher la tête de gauche à droite en signe de désapprobation. "Tu rigoles ? J'espère que tu m'en aurais tenu rigueur ! J'aurais été quel genre d'ami si j'avais même pas pris la peine de t'inviter au restaurant ?" Lui demande-t-il. Ça coulait de source pour lui. Hassan était plus qu'un ami, il était bien plus proche d'un frère pour lui et ça avait beaucoup d'importance à ses yeux. Il le traitait comme un frère et il aurait été impensable pour lui de laisser passer cela. Ce n'était pas comme cela qu'il avait été élevé. Quand Hassan propose de trinquer, c'est un large sourire qui apparaît sur le visage du Khadji "Ahh bah voilà ! Ca c'est l'esprit que j'attendais ! Bien sûr qu'on trinque ! A ta guérison et puis à ta promotion aussi, même si ça on pourra fêter un peu mieux quand tu auras pris ton poste." Déclare-t-il en levant son verre avant d'ajouter "et rassure moi tu vas pas me faire miroiter jusqu'à la fin du diner pour me montrer ce que tu veux me montrer hein ? Parce que ce ne serait vraiment pas cool." Finit il en riant, content de voir Hassan se détendre un peu.


Dernière édition par Sohan Khadji le Jeu 4 Fév 2021 - 15:57, édité 1 fois
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyLun 1 Fév 2021 - 14:46

La stratégie de l’évitement ne fonctionnait pas aussi bien avec les gens qu’il ne croisait pas tous les jours, Hassan était en train d’en faire l‘expérience. Avec ses collègues de l’université il était facile pour le brun de prétendre qu’il n’y avait rien de nouveau et que son manque de conversation n’était lié qu’au fait qu’il était débordé – il l’était réellement, quand bien même les plus perspicaces le soupçonnerait de se garder volontairement l’esprit occupé. Avec Sohan les choses n’étaient pas aussi simples, leurs emplois du temps respectifs les empêchaient de se voir aussi souvent qu’ils l’auraient voulu et il était quasi-impossible qu’ils n’aient pas grand-chose à se dire lorsqu’enfin ils parvenaient à accorder leurs violons … Sans compter que peu de personnes pouvaient se targuer de connaître aussi bien Hassan que lui. Tant de raisons qui rendaient le fait de jouer les anguilles plus difficile, et avaient poussé Hassan à répondre au « Ton avocat ? Fais gaffe, tu deviens de plus en plus suspect, je cherchais pas à découvrir un quelconque mystère ! Tu penses qu'il va bientôt débarquer ton avocat ou qu'il vaut mieux pas qu'on l'attende pour commencer le repas ? » par un sourire volontairement appuyé et un haussement d’épaules. « Mweh, qui a envie de dîner avec un avocat ? Ils sont sinistres. » Gratuit, orienté … et pas vraiment sérieux, en réalité, mais tout juste bon à éluder une bonne fois pour toutes la question dans une pirouette. La vérité c’était que là où Sohan semblait déborder d’enthousiasme, Hassan peinait à lui emboîter le pas quand bien même il était présentement question de lui-même. Superstition, sans doute … en partie au moins. « Je comprends ! Mais regarde, tu l'as fait ! T'es guéri, complètement. C'est officiellement de l'histoire ancienne. Vieillir te rend peut-être superstitieux, mais au moins, ça te rend solide ! Pas de rechute, rien. Finalement, ça vaut bien quelques cheveux blancs. » Machinalement le brun avait passé une main dans sa tignasse, celle-là même qu’il soignait religieusement mais dont il ne pouvait plus nier désormais que quelques blancs récalcitrants se frayaient un chemin dans la masse quoi qu’il fasse. « Je suppose que ce n’est pas si cher payé, oui … » avait-il finalement avoué à demi-mot, mais non sans résister à l‘envie d’en faire des caisses en grimaçant, comme si l’admettre lui coûtait atrocement. « Et puis en attendant de ressembler à George Clooney, ça complètera ma panoplie de doyen respectable. Tu devrais y songer. » Au poivre et sel, pas au fait de devenir doyen. Un sourire sincèrement amusé se frayant finalement un chemin sur ses lèvres, il avait tout de même été forcé d’admettre que non seulement il n’avait rien prévu pour fêter les cinq ans de sa rémission – craints et attendu avec bien plus de fébrilité que son simple passage à une année supplémentaire – mais il avait tout fait pour ne pas y penser de peur de se porter malheur. Rien n’arrivait jamais sans raison, après tout. « Je te rassure t'as pas plombé l'ambiance 'old man', mais tu m'as quand même un peu inquiété ! Si t'as besoin d'idées pour faire quelque chose qui sorte un peu de l'ordinaire pour fêter ça, maintenant que tu risques plus de te mettre le karma à dos, fais-moi signe, j'ai plein d'idées, mais en attendant, moi je suis prêt à commander. Je meurs de faim. » Emboîtant le pas de son ami en se saisissant de son propre menu, il l’avait parcouru d’un œil un peu distrait tout en répondant « Si t’as des suggestions je suis toute ouïe … Et sinon, j’ai toujours deux places pour le match Argentine-Australie dans deux semaines qui vont se perdre, alors si ça te dit. » D’ici là il aurait eu suffisamment de temps pour digérer le fait de ne pas y aller avec celle à qui était initialement destiné le second billet … Et au bout du compte, avec Sohan c’était tout aussi bien. Ce dernier optant pour le menu du chef, Hassan avait quant à lui jeté son dévolu sur la pièce de viande la plus susceptible de satisfaire ses instincts d’homme des cavernes, et pourquoi pas de calmer le sentimentalisme à fleur de peau avec lequel il devait se débattre depuis quelques temps et que les initiatives comme celles du Khadji tendait à exacerber. La même qui, lorsque ce dernier avait affirmé « Tu rigoles ? J'espère que tu m'en aurais tenu rigueur ! J'aurais été quel genre d'ami si j'avais même pas pris la peine de t'inviter au restaurant ? » lui avait fait répondre « Le genre dont j’oublie un peu trop la chance que j’ai de les avoir. » Et de quand au juste datait cette tendance à se concentrer sur ce qu’il n’avait pas – ou plus – plutôt que sur ce qu’il avait ? « Merci. » Ce n’était pas grand-chose, c’était un unique petit mot absolument pas à la hauteur de ce qu’il aurait voulu exprimer, mais c’était tout ce dont il se sentait capable à l’heure actuelle. Pour cette raison et pour quelques autres, Hassan avait donc préféré botter en touche aussi sec, proposant de trinquer pour clore le chapitre larmoyant qui lui donnait l’impression d’évoluer sur une pente savonneuse. « Ahh bah voilà ! Ça c'est l'esprit que j'attendais ! Bien sûr qu'on trinque ! A ta guérison et puis à ta promotion aussi, même si ça on pourra fêter un peu mieux quand tu auras pris ton poste. » Et ainsi ils avaient trinqué, le brun accompagnant le tintement de leurs verres d’un « Deal. » quant à l’éventualité d’une seconde excuse pour le fire lorsqu’il aurait officiellement gravi l’échelon supplémentaire de son cursus universitaire. Le dernier, très probablement, car tout ce qui se situait au-dessus relevait bien plus du politique que de l’enseignement, et ce n’était pas quelque chose qui intéressait Hassan. « Et rassure-moi tu vas pas me faire miroiter jusqu'à la fin du diner pour me montrer ce que tu veux me montrer hein ? Parce que ce ne serait vraiment pas cool. » S’il s’était agi de quelque chose de plus palpitant il y aurait probablement songé, par amusement, mais ne s’agissait au demeurant que d’une broutille qui l’avait malgré tout amusé il n’avait fait mine de réfléchir qu’une seconde ou deux avant de se pencher vers sa besace et de fouiller dedans quelques instants à l’intérieur tout en expliquant « Je suis passé chez tes parents y’a quelques temps pour récupérer des affaires au grenier. Des trucs qu’on avait entreposé Qasim et moi quand on a vendu la maison et qu’on ne savait pas trop où mettre. » Autrement dit il y avait de cela une éternité – plus de vingt ans. « Notamment quelques jeux de société encore en bon état que je vais pouvoir donner au service pédiatrie de l’hôpital, histoire de renouveler un peu leur stock. » Tous n’étaient pas pertinents, les enfants d’aujourd’hui n’étaient assurément plus ceux d’hier, mais il restait tout de même quelques indémodables … « Bref, du coup je vérifiais dans les boîtes qu’il ne manquait rien ou presque, et dans celle de la bataille navale j’ai retrouvé ça. » Ça, c’était une vieille cartouche de NES. Mais pas n’importe quelle cartouche de NES, non, la cartouche de la discorde. Celle qui un beau jour avait mystérieusement disparu et dont chacun tour à tour avait été accusé de l’avoir perdu, menant à une brouille entre les deux garnements ayant duré une éternité – comprenez une bonne semaine – et dont ils s’étaient finalement sortis en décrétant d’un commun accord que la coupable était probablement Yasmine, encore haute comme trois pommes, ayant la fâcheuse tendance de vouloir les suivre partout et surtout encore bien trop jeune pour se défendre convenablement face à cette lâche accusation. Oh, children. « Y’a carrément prescription, mais pour le bien de notre karma il est peut-être encore temps de présenter nos excuses à ta sœur. Et puis j’ai peut-être passé le cap de la rémission mais j’ai aussi fendu le rétroviseur de ma moto, alors si je peux réduire l’impact des sept ans de malheur supposés en découler … » L’air faussement grave, il avait fait glisser Super Mario Bros. 3 de son bout de table à celui de Sohan. D’accord, sa superstition n’allait pas réellement jusque-là … mais la découverte de cette relique, en revanche, l’avait suffisamment amusé pour qu’il décide de la partager.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyJeu 4 Fév 2021 - 15:57

Il y avait effectivement bien plus cher payés que quelques cheveux blancs. Cheveux blancs qui de toute façon, par la force des choses et le passage du temps auraient fini par se faire une place tôt ou tard sur le crâne de son ami, comme ils se feraient une place sur le sien dans un futur plus ou moins proche. Il n'y avait pas de doute là-dessus. Son propre père ayant eu les cheveux poivre et sel aussi loin qu'il se souvienne. Il n'y connaissait pas grand-chose pour ce qui était des questions de génétique, mais il était certain que ça avait un impact, aussi minime soit-il. Il attendait donc, avec une certaine anticipation, l'arrivée de son premier cheveux blanc. Ce fameux jour où il ne pourrait plus dire à Yasmine qu'elle ne voit que ce qu'elle veut voir. "Je suis sûr que ça m'irait à merveille, je voudrai pas te voler la vedette et faire de l'ombre au fait que tu es en passe de devenir le sosie australien de George Clooney." Lui répond-il en plaisantant. La ressemblance n'était peut-être pas évidente, mais elle était tout de même visible en cherchant bien, entre le teint olive, les yeux foncés et la classe naturelle qu'ils semblaient tous les deux partager. L'Australie n'avait rien à envier aux Etats-Unis, il n'y avait aucun doute là-dessus. Il préférait cela dit laisser ce privilège à Hassan, profiter de cette période prospère autant sur le plan professionnel que sur tout le reste. Il passait son tour volontiers, pour encore quelque temps. Surtout qu'aujourd'hui concernait Hassan et pas lui, une raison de plus de ne pas lui voler la vedette. Il le souligne aussi, qu'il est important que son ami marque le coup. Il n'y a plus de karma à mettre du bon côté, plus de 'on ne sait jamais' ou quoi que ce soit. Il était guéri, officiellement et pour Sohan c'était à célébrer. Il ne manquait pas d'idée et ne se gêne pas pour le faire savoir à Hassan qui semble se dérider un peu, doucement, mais sûrement. Il lui propose un match de rugby dans deux semaines, ce qui le fait sourire. Il reconnaît bien son ami là-dedans et ça lui fait plaisir qu'il lui propose. "Bien sûr que ça me dit. Ça fait combien de temps qu'on a pas eu l'occasion d'aller voir un match ensemble ? Surtout international." Déclare-t-il en reposant le menu sur la table une fois son choix fait. "T'as vraiment pas à me remercier. Je le dirai jamais assez je crois." ll avait été élevé comme ça. Ce n'était pas dans ses gènes de ne pas se soucier de ses proches. Au contraire. Il s'en souciait peut-être un peu trop et malgré le fait qu'Hassan et lui étaient brouillés lorsque le Jaafari se battait contre le cancer, Sohan avait suivi sa rémission de près grâce à Yasmine qui prenait toujours soin de lui faire le rapport de la situation. L'air de rien. C'était donc normal pour lui d'agir comme ça et il ne méritait pas de remerciement pour quelque chose de naturel. Ça lui faisait plaisir et ça faisait largement office de remerciement. Encore plus quand ils se mettent d'accord quant au fait qu'ils profiteront d'un autre moment pour célébrer plus sérieusement la promotion du professeur, maintenant, futur doyen du pôle de sciences humaines et sociales de l'université du Queensland.

Il était satisfait de la tournure que prenaient les choses. Encore plus quand Hassan lui avoue avoir quelque chose à lui montrer. Piquant aussi sec sa curiosité. Il espérait ne pas avoir à attendre jusqu'à la fin du repas, Hassan en disant juste ce qu'il fallait pour le tenir en haleine sans pour autant dévoiler quoi que ce soit. Ca l'aurait ramené d'instant des dizaines d'années en arrière quand Hassan, à l'époque prenait un malin plaisir à lui faire des cachotteries pour un oui ou pour un non. Il avait ce don pour faire durer le suspens, comme s'il s'apprêtait à révéler le plus grand secret de l'univers. Ca avait toujours eu le don d'agacer Sohan, qui, bien que sachant garder sa curiosité pour lui, adoptait une toute autre attitude quand il s'agissait de ses proches. Quand il voit Hassan se pencher vers son sac, il comprend qu'il ne va pas avoir à attendre la fin du repas pour en savoir plus sur la découverte de l'australien. Il hoche la tête à l'explication de son ami. Se rappelant de la montagne de cartons dans le grenier, qui attendaient sagement que l'un des deux Jaafari décide de venir les récupérer, depuis plus de vingt ans. Cartons intactes que les parents Khadji n'avaient jamais touchés. Ils ne leur appartenaient pas et ce n'était pas parce qu'ils étaient entassés chez eux depuis deux décennies que ça changeait quelque chose. Il ouvre de grand yeux quand Hassan lui tend la cartouche de NES. Pas n'importe laquelle en plus, Super Mario Bros. 3 ou plus communément connue sous le nom de cartouche de la discorde dans le clan Khadjaafari. Cartouche qui avait mystérieusement disparu et dont chacun avait été tenu responsable de la disparition à tour de rôle. Ils s'étaient disputés à cette époque, chacun accusant l'autre de mentir, finissant par se mettre d'accord sur le fait qu'il s'agissait en fait d'un coup de Yasmine qui l'avait attrapée au passage, l'avait égarée quelque part et était bien trop jeune pour se souvenir du lieux exact. Ils avaient statué, étaient passé à autre chose et n'en avaient plus jamais parlé. "J'y crois pas. Comment elle a pu se retrouver dans la boîte de la bataille navale ?" Qu'il demande même s'il sait d'avance que cette question est purement rhétorique. Si Hassan avait la réponse, elle n'aurait jamais été perdue cette cartouche et ils auraient pu continuer à profiter du jeu pendant de longues années. "J'crois effectivement qu'il faut qu'on s'excuse, même si, qui dit que c'est pas elle qui l'avait mis dans la boîte et s'en rappelait plus ?" demande-t-il en riant. Elle ne s'était pas retrouvée là toute seule. Quelqu'un l'avait rangée à cet endroit, de manière consciente ou non. "Quoi que, là, je serai pas en train de me mettre le karma à dos à l'accuser une fois de plus ?" Il sourit. Il ne savait même pas si Yasmine se rappelait de ça ou si elle les regardait les yeux écarquillés, pas bien sûre de ce qu'ils étaient en train de lui raconter, la ramenant soudain des années en arrière. "Rien que pour pas que t'es sept ans de malheur par contre on aura qu'à faire amende quand on la verra. D'ailleurs tu penses qu'elle fonctionne encore après avoir traîné dans la boîte de la bataille navale pendant si longtemps ?" demande-t-il prenant la cartouche dans ses mains, comme pour l'inspecter. Il avait encore une NES chez lui dont il ne se servait pas, mais gardait comme une relique. "Tu veux qu'on aille l'essayer chez moi après le dîner ? Histoire de voir si on va pouvoir rattraper un peu le temps perdu." Propose-t-il. Posant le jeu soigneusement sur la table. Ce serait idiot de l’abimer si tôt après l’avoir retrouvée.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptySam 3 Avr 2021 - 14:35

Véritable illustration de l’ascenseur émotionne permanent auquel ressemblaient les journées d’Hassan à l‘heure actuelle, ces billets de match de rugby l’avaient fait passer de l’enthousiasme au moment de les avoir achetés, au blues ensuite de les voir punaisés sur le panneau en liège de son bureau en songeant au fait que Gwen et lui ne les utiliseraient finalement pas, et à l’exaltation finalement de pouvoir leur faire honneur en partageant le second avec Sohan. Des matchs il y en aurait eu d’autres, des excuses pour passer du temps avec son ami encore plus, mais pour une raison qui lui échappait et dont il se souciait de toute manière assez peu Hassan y voyait un pied de nez magistral à son humeur en berne, et avait même offert son meilleur sourire à la serveuse lorsqu’elle était venue prendre leurs commandes et récupérer leurs menus. « Bien sûr que ça me dit. Ça fait combien de temps qu'on a pas eu l'occasion d'aller voir un match ensemble ? Surtout international. » L’attention revenant aussitôt à Sohan il avait plissé les yeux d’un air incertain, signe que la réponse se comptait en bien trop de temps pour qu’ils s’en souviennent. « Même tout seul, je saurais pas dire à quand remonte le dernier match que j’ai vu … autre que ceux des petits du club, j’entends. » Et il les aimait bien, ses rugbymen en culottes courtes, mais enfin … ce n’était pas ce qu’il connaissait de plus palpitant, et son stress tenait bien plus au fait de pouvoir tous les rendre sans bobos à leurs parents respectifs en fin de journée qu’à la tenue du score en fin de match. Et parlant de culottes courtes, Hassan en avait profité pour mettre sur le tapis – ou plutôt sur la table – cette relique de leur propre enfance retrouvée, pour une fois, par le plus grand des hasards. « J'y crois pas. Comment elle a pu se retrouver dans la boîte de la bataille navale ? » C’était la question à un million, bien qu’en réalité elle tienne probablement en une chose très simple : les enfants étaient des as lorsqu’il s’agissait de ranger ses affaires n’importe comment et n’importe où. « J'crois effectivement qu'il faut qu'on s'excuse, même si, qui dit que c'est pas elle qui l'avait mis dans la boîte et s'en rappelait plus ? » Marquant une pause juste le temps pour qu’un rire lui échappe, Sohan avait repris du même ton « Quoi que, là, je serais pas en train de me mettre le karma à dos à l'accuser une fois de plus ? » Levant symboliquement es mains pour signaler qu’il n’avait pas l’intention de se mouiller, Hassan avait secoué la tête et répondu « Ça mon vieux c’est entre ta conscience d’ainé et toi … » avec légèreté. Les mauvaises langues diraient que les absents avaient toujours tort et que ce qu’on ne savait pas ne pouvait pas faire de mal, mais puisque l’honneur de frère ainé était en jeu Sohan avait fini par changer son fusil d’épaule – et la superstition d’Hassan avait aussitôt eu bon dos. « Rien que pour pas que t'es sept ans de malheur par contre on aura qu'à faire amende quand on la verra. D'ailleurs tu penses qu'elle fonctionne encore après avoir traîné dans la boîte de la bataille navale pendant si longtemps ? » Disant cela le Khadji s’était saisi de la cartouche pour l’inspecter sous toutes les coutures, Hassan s’autorisant une gorgée de son verre avant de répondre. « Généralement plus c’est vieux plus c’est solide. » Marquant une pause, il avait affiché un sourire narquois et ajouté aussitôt « Et ça vaut pour tout un tas de choses. » Et de personnes, n’est-ce pas. « Tu veux qu'on aille l'essayer chez moi après le dîner ? Histoire de voir si on va pouvoir rattraper un peu le temps perdu. » Amusé – et en même temps enthousiasmé – par la proposition, le professeur avait questionné « Pourquoi je ne suis même pas étonné de savoir que tu as toujours ta NES ? » au moment où l’on revenait leur apporter leur plat, lui rappelant par la même occasion qu’il avait une faim de loup. « Et tu as l’air beaucoup trop sûr de toi pour quelqu’un qui devrait être aussi rouillé que moi … » avait-il alors repris une fois qu’ils avaient été seuls de nouveau. « Tu serais pas en train de m’attirer dans un traquenard, Khadji ? Je suis vieux maintenant, et les petits vieux c’est susceptible. » Et la moue suspicieuse n’était là que pour mieux appuyer sa comédie, tandis qu’il engloutissait une frite pour s’ouvrir l’appétit.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyDim 11 Avr 2021 - 15:57

Sohan sourit tendrement à la mention de Hassan concernant les matchs de rugby auxquels il a l'habitude d'assister. Ceux des enfants qu'il coach au rugby club de Logan City. Sohan connaît tout de l'amour d'Hassan pour ce sport. Il l'a vu évoluer dans la discipline au fil des années. Selon lui, il est aussi bon joueur que coach et il se dit toujours que les gamins ont de la chance d'être sous sa supervision. "Peut-être qu'un jour les petits du club deviendront les joueurs qu'on regardera dans les matchs internationaux." Pas tous, certes. C'était évident que tous les gamins qui passaient par le club ne finissaient pas en athlètes professionnels. C'était un milieu difficile qui ne pardonnait pas la moindre blessure ou le moindre écart. Seule une poignée pourrait prétendre à une carrière professionnelle et encore moins à une carrière internationale. Il ne savait pas réellement la dernière fois que le club avait vu l'un de ses joueurs propulsé vers les sommets, mais c'était quelque chose de rare. Cela dit, tout était possible et peut-être qu'un des enfants coachés par Hassan en ce moment finirait un jour dans l'équipe nationale. Seul l'avenir le dirait. Pour l'instant, ils étaient pour la plupart animés par la passion et les rêves ce qui se reflétait sur le terrain. Sous l'œil vigilant de son ami, parfois plus soucieux du bien-être de son équipe que du score affiché. Sohan avait parfois du mal à réaliser que les rôles s'étaient inversés. Que le gamin qu'il allait voir à ses matchs de rugby le samedi après-midi et maintenant passé de l'autre côté du terrain. Tout comme il avait du mal à réaliser que la cartouche qu'Hassan venait de déposer sur la table était une relique perdue depuis des années. Objet de nombreuses disputes à l'époque de sa disparition. Il avait fallu trouver un coupable. Ils s'étaient tous retrouvés accusés du délit à un moment ou un autre. Ils avaient fini par s'arranger, par convenir du coupable idéal. De la coupable idéale. Yasmine. Seule fille, petite dernière ayant tendance à traîner dans les pattes des grands. C'était son œuvre, c'était sûr. Ils n'avaient jamais eu aucune preuve. Elle avait toujours démenti et pourtant, ils n'avaient jamais daigné la croire une seule seconde. Les parents Khadji n'avaient pas voulu se mêler de ça. Ils n'avaient accordé que peu d'importance à savoir qui était coupable. Ni même à la punition qui aurait pu être de mise. Pour eux, c'était simple : ils avaient acheté une cartouche de jeu qui avait disparu. Qasim, Hassan et Sohan n'en avaient pas pris soin. Peu importait que ce soit l'œuvre de la petite dernière. Ils n'avaient jamais voulu racheter le jeu et le débat avait été clos. Personne n'aurait pu penser à l'époque que la cartouche réapparaîtrait des années plus tard. "On va lui laisser le bénéfice du doute, de toute façon je crois que c'est trop tard pour les explications." Qu'il répond en souriant. Il ne savait pas jusqu'où les souvenirs d'enfance de Yasmine remontaient. Ni même si cette histoire l'avait vraiment marquée finalement.

De toute façon, ce n'était pas comme si ça avait réellement de l'importance aujourd'hui. C'était de l'histoire ancienne. Des chamailleries d'enfants. Futiles et qui avaient été vite oubliées. Il n'avait cependant pas oublié le jeu, Sohan. Et la nostalgie que procurait la vue de cette cartouche oubliée au fond d'une boîte de bataille navale. "Tu parles de tes vieux os c'est ça ? J'suis pas sûr que ça s'applique. Au contraire, plus tu vieillis, plus ils sont fragiles." Qu'il réplique, sourire aux lèvres à la remarque de Hassan. Remarque qui pour le jeu qu'ils avaient entre les mains était probablement juste. Les objets high-tech de l'époque étant réputés pour être incassables supportant bien plus les chocs que tout ce qui se faisait aujourd'hui et nécessitait la plus grande des délicatesses. Il n'avait pas de doute qu'elle fonctionnait toujours. Peut-être aurait-elle besoin d'un petit dépoussiérage, simple et efficace en lui soufflant dessus avant de l'insérer de nouveau dans la console. Il est donc évident pour lui de proposer à Hassan de voir s'ils ont toujours autant la main, ou s'ils sont rouillés. "Attends, c'est collector, tu croyais quand même pas que je m'en séparerai ?" Parce qu'il n'y avait pas que les ordinateurs dans la vie de Sohan. Qu'il était un geek invétéré et que jeter ou même vendre une telle console était impensable pour lui. Même si elle finissait par valoir des millions, il la garderait précieusement. Ne serait-ce que pour le petit plaisir de l'allumer une fois de temps en temps et se replonger dans les jeux de son enfance. "T'as quoi à perdre ? La dernière fois que j'ai joué à ce jeu c'était avec toi et Qasim, avant qu'on perde la cartouche." Déclare-t-il en haussant les épaules. Ce n'était certes pas la dernière fois qu'il avait touché à la NES, mais pour ce qui était du jeu en lui-même, ils étaient sur un pied d'égalité, bloqué au niveau qu'ils avaient quand ils étaient enfants au moment du drame. "Ok, voilà ce que je te propose pour pas que tu te froisses un muscle ou je ne sais trop ce qui vous arrive à vous, qui avez déjà un pied dans la quarantaine." Commence-t-il, tentant de garder son sérieux. Comme si lui non plus n'avait pas déjà un pied dans la quarantaine. Comme si Hassan n'avait pas que deux ans de plus que lui et qu'il ne s'était jamais entêté à dire, étant plus jeune, que ça ne faisait aucune différence. "Je te laisse deux tentatives pour te refaire la main, pour que tu remémores les commandes et ensuite par contre, pas de cadeau, on verra qui était réellement le plus fort." Fini-t-il. Ca lui semblait plutôt équitable et ça laissait l'occasion à Hassan de reprendre en main une manette bien différente de celles qu'on pouvait proposer maintenant.
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Message(#)(sohassan) holding on and letting go EmptyMar 4 Mai 2021 - 15:03

Il n’était pas dupe, Hassan, il savait bien qu’une bonne moitié des petits qu’il voyait passer au club de rugby changeraient de lubie à la rentrée suivante, ou bien lorsqu’ils seraient en âge de sortir seuls sans plus avoir à compter sur les activités extra-scolaires pour lesquelles papa ou maman devaient jouer les chauffeurs chaque week-end. Mais il mentirait en prétendant ne pas espérer, malgré tout, susciter la vocation chez au moins un ou deux … Ses propres meilleurs souvenirs de lycée et d’université étaient intimement liés au rugby, après tout. Et puis cela n’empêchait pas de rêvasser, aussi lorsque Sohan avait fait remarquer « Peut-être qu'un jour les petits du club deviendront les joueurs qu'on regardera dans les matchs internationaux. » Hassan s’était fendu d’un soupir songeur et avait commenté d’un ton à demi-sérieux « J’espère que ce jour-là ils auront une pensée émue pour le vieux coach Jaafari qui leur aura appris à faire une transformation digne de ce nom. » Quel âge aurait-il d’ici là ? Il préférait ne même pas y penser – pourvu qu’il ait encore tous ses cheveux. Tout sauf devenir un vieux coach chauve et bedonnant. Pour le moment tout cela constituait un futur trop lointain pour sembler réel, mais après tout n’était-ce pas aussi l’effet que devait lui faire l’approche de la quarantaine à l’époque où la cartouche de NES qu’il avait sorti de sa besace avait été perdue ? Parfois Hassan avait le sentiment d’avoir vécu plusieurs vies. Il y avait eu celle où ses parents étaient encore de ce monde, il y avait eu celle qu’il avait partagée avec Joanne, il y avait eu celle marquée par la maladie et la dépression … Et désormais il y avait celle-ci, dont il ne savait pas encore trop quel était le but ou la direction, et où les culs de sac et les faux-départs étaient légion. Mais Sohan était toujours là, lui, et le seul regret d’Hassan au fond était peut-être que ce ne soit plus autant le cas de Yasmine, aussi son cœur s’était-il un peu serré lorsque l’aîné des Khadji avait conclu « On va lui laisser le bénéfice du doute, de toute façon je crois que c'est trop tard pour les explications. » et il s’était contenté d’un hochement de tête silencieux, au sourire de façade.

Plissant le nez avec une sévérité feinte devant l’énième pique faite à son – supposé – grand âge, toujours perdant à ce jeu vis-à-vis de Sohan de la même manière que Qasim serait toujours perdant vis-à-vis de lui, il n’avait en tout cas été qu’à demi-surpris d’apprendre que son ami possédait toujours l’antiquité qu’était sa console NES … Ou plutôt, il n’était pas surpris qu’il l’ait encore, mais un peu plus qu’elle soit branchée et fonctionnelle et non pas dans un carton à vivre son destin de vieillerie. « Attends, c'est collector, tu croyais quand même pas que je m'en séparerai ? » Non, c’est vrai. Mais dodelinant la tête il n’avait pas résisté à l’envie de faire remarquer d’un ton amusé « Ça, ta mère aurait peut-être un peu moins pesté à son sujet si elle avait su que ça deviendrait un objet de collection. » Encore qu’elle peinerait peut-être à le croire … Attendez que quelqu’un lui parle du marché de revente des cartes Pokémon. Reste que si l’idée de se replonger dans les méandres de Super Mario était tentante, Hassan sentait un peu venir le traquenard : si la NES de Sohan était branchée, il avait eu le temps d’entretenir une dextérité que lui ne possédait plus. Les consoles récentes vous rendaient paresseux, qu’on se le dise. « T'as quoi à perdre ? La dernière fois que j'ai joué à ce jeu c'était avec toi et Qasim, avant qu'on perde la cartouche. » Moui … Non, Hassan n’était toujours pas convaincu, comme en témoignant son regard suspicieux et son sourcil froncé. « Ok, voilà ce que je te propose pour pas que tu te froisses un muscle ou je ne sais trop ce qui vous arrive à vous, qui avez déjà un pied dans la quarantaine. » Oh, comme c’était petit. « C’est ailleurs que mon pied va finir, si tu continues à me traiter comme un ancêtre. » avait-il aussitôt rétorqué en papillonnant des yeux, un sourire narquois aux lèvres mais néanmoins curieux d’entendre la proposition que Sohan avait à lui faire – quand bien même il n’en aurait pas eu besoin pour accepter, en vérité. « Je te laisse deux tentatives pour te refaire la main, pour que tu remémores les commandes et ensuite par contre, pas de cadeau, on verra qui était réellement le plus fort. » Dans ce cas. « Deal. » Et pour sceller le pacte il avait fait tinter son verre contre celui du Khadji. « Mais tu me connais, quand je joue c’est pour gagner. » Alors ils verraient bien, oui, qui était réellement le plus fort … Sohan, évidemment que c’était Sohan. Et promis, Hassan ne lui ferait même pas l’affront de prétendre qu’il l’avait laissé gagner.
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