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J’avais l’impression d’être déphasé, présent au milieu de toute cette animation ambiante qui me dépassait. Cela faisait combien de temps que je n’avais pas mis les pieds dans un bar ? Un an ? Voir peut-être même deux ? Depuis l’accident je pense. Je n’étais pas du genre à me balader seul dans les bars le soir. Pourtant, j’avais eu besoin de décompresser à la suite de cette entrevue que je venais d’avoir avec Danika. J’avais fui encore une fois, et je voulais oublier ces mots, oublier son regard embué de larmes, de peine et apercevoir cette rupture que je venais de créer encore une fois. Je l’avais embrassé tout en lui disant non. C’était contradictoire voir même le comble. Comme de me voir accoudé là, au comptoir, avec un simple verre d’eau depuis des heures. Je devais probablement dénoter par rapport à l’ambiance générale, à ces groupes de jeunes qui profitaient de leur soirée, de leurs amis, de l’alcool qui les désinhibait et de la musique qui enjouait le lieu. Les parties de billards s’enchaînaient dans des éclats de voix et mon regard se perdait à faire le tour de la salle d’une façon purement circulaire, sans réellement chercher quoi que ce soit. Je pense que je faisais peine à voir étant donné que le serveur venait de déposer un verre de whisky en guise de « cadeau de la maison ». Je soupirais, me contentant de le remercier d’un signe de tête tandis que je venais faire tourner les glaçons contre les parois du verre d’un mouvement de poignet incessant, le regard perdu dans le mouvement du liquide ambré. Je reposais mon verre, venant défaire mon attelle pour la laisser trôner sur le bar, tentant de mouvoir mon épaule en grimaçant. Elle était bien amochée et ce n’était qu’une juste récompense de l’imbécilité que j’avais prouvé.

Finissant mon verre cul-sec, je laissais claquer le réceptacle contre le bois du comptoir, frottant mes tempes quand mon regard se posa sur une jeune femme un peu plus loin de moi. C’est qu’elle semblait à l’aise dans cet environnement cette jeune demoiselle. J’aurais aimé avoir la même innocence qu’elle actuellement. Je lançais un mouvement de main en direction du serveur pour lui montrer mon verre vide quand je repris le contact visuel de façon peut-être un peu trop insistante à tel point qu’elle croisa le mien et je fus pris la main dans le sac. Je détournais le regard, gêné et je profitais de l’arrivée du serveur pour espérer au plus profond de moi même qu’elle reprenne le cours de sa soirée. En vain, je l’apercevais s’approcher dans mon champ de vision. Je tentais de faire comme si je n’avais rien vu, me tournant dans sa direction une fois seulement qu’elle était dans ma direction, un léger rictus au bord des lèvres. « Bonsoir. » dis-je d’une voix suave, tandis que je la détaillais du regard. « Vous désirez ? » demandais-je par pur sarcasme, tandis que je poussais le verre qui était plein dans sa direction, lui montrant le tabouret d’un signe de la main. « Je crois avoir l’impression que j’ai dérangé le cours de votre soirée si je ne m’abuse… » riais-je avant d’alpaguer le serveur pour lui redemander un troisième whisky. « Vous n’étiez pas obligée de venir jusqu’à moi… J’aurais peut-être fini par venir jusqu’à vous, vous savez ? ». Je lui souriais légèrement, conscient que j’étais en train de glisser sur un terrain dangereux. Mais j’étais joueur, et j’avais besoin de me changer les idées… Alors il était peut être l’occasion de voir si je n’avais pas perdu la main malgré ces années d’interruption.

Journée de boulot qui s'achève ... Des cas difficiles aujourd'hui et un besoin imminent de décompresser se fait voir sur le visage de la demoiselle. Ses collègues décident d'aller faire un partie de billard et boire un verre dans un bar non loin de la caserne. «  Tu viens avec nous Bradford ? » Faut pas lui répéter deux fois ! «  Et comment que je viens ! » Le petit groupe rejoint chacun sa voiture respective et se retrouve au bar. Dés qu'ils entrent, l'humeur change et devient plus joyeuse. Tout ce qu'ils ont vécu de la journée est derrière eux. Ils sont obligés de réagir de la sorte s'ils veulent tenir le coup. Assez rapidement un serveur vient vers eux. « J'offre la première tournée » Lance Dylane tout tranquillement. Chacun dit ce qu'il veut boire et ledit serveur revient quelques minutes avec toutes les boissons. La brune s'empresse de prendre sa bière et d'en prendre une bonne gorgée. Une partie de billard se met en route. Josh casse et ne met aucune des boules ce qui la fait rire. «  On va voir si tu fais mieux toi » Défi relevé. Dylane observe la table et se met en position. Boom une boule de rentrée, une deuxième et comme on dit jamais deux sans trois. Son collègue soupire tout en glissant une main sur son visage «  Si je savais pas que tu étais célibataire Bradford, je donnerais ma main à couper que tu es cocue » Elle roule des yeux non sans un sourire «  C'est le talent que veux-tu ?! » Réplique-t-elle en riant. Être élevée dans une famille entièrement masculine a des avantages non négligeables. La partie continue dans la bonne humeur et se termine pour une victoire de l'équipe féminine. Les garçons veulent leur revanche bien entendu.

Mais alors qu'elle s'apprête à rejouer, le regard d'un jeune homme au bar sur elle l'interpelle quelque peu. Ce n'est pas un simple coup d'oeil qui lui a donné mais un regard légèrement plus insistant. N'étant pas timide du tout, la brune compte bien aller lui demander le pourquoi du comment. «  Faites en une sans moi, je reviens » Josh la regarde aller vers cet homme en roulant des yeux. Il connaît assez bien sa collègue pour dire qu'elle n'est pas prête de revenir. Plus elle s'approche et plus il la fuit du regard bizarrement. Tant pis, elle s'est beaucoup trop avancée que pour faire marche arrière et à vrai ça l'amuse déjà. Arrivé à sa hauteur, elle le regarde mais elle n'a pas le temps de parler qu'il s'empresse de prendre la parole. « Bonsoir. » Un sourire se pose sur ses lèvres «  Bonsoir à vous » répond-elle d'une voix assez assurée. « Vous désirez ? »  Ho il ose poser la question alors qu'il est celui qui a lancé les regards. Mais non sans faire glisser un verre à ses côtés et lui indiquant le tabouret à ses côtés. Dylane n'ayant pas sa langue sans sa poche réplique de suite «  Je me demandais pourquoi votre regard était si insistant sur ma personne à moins que vous ayez été perdu dans vos pensées »Dit-elle avec un sourire en coin tout en prenant place sur le siège. « Je crois avoir l’impression que j’ai dérangé le cours de votre soirée si je ne m’abuse… » Son regard se tourne vers ses collègues qui s'amusent tout autant malgré son absence. «  Non du tout. Je suis venue avec mes collègues, j'ai l'occasion de les voir tout les jours » Elle hausse les épaules. Dans tout les cas, elle a l'occasion de retourner vers eux si l'envie est là. Mais actuellement, elle est plus intéressée par ce jeune homme. « Vous n’étiez pas obligée de venir jusqu’à moi… J’aurais peut-être fini par venir jusqu’à vous, vous savez ? » Son regard se pose sur lui alors qu'elle penche son visage sur le côté «  J'en suis pas si certaine vu que vous m'avez fui du regard dés que je me suis approchée » Elle le taquine bien entendu. Sa main vient chercher le verre qu'il lui a fait glisser et elle en boit une gorgée. L'alcool vient lui chatouiller la gorge. C'est nettement plus fort que la simple bière qu'elle a commandé plus tôt. «  Autrement je me présente Dylane et vous ? » Dit-elle sans arrières pensées actuellement. Après tout, parler avec un homme dans un bar ne signifie pas toujours quelque chose si ?! Advienne que pourra. Dylane n'est pas du genre à se prendre la tête. Non. Actuellement, elle a juste envie de profiter du moment présent et cette soirée est là pour ça.

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C’est qu’elle avait l’air d’avoir de la répartie cette petite. Et aucune crainte. Un peu téméraire. A la voir parler avec ses amis, elle devait travailler dans un milieu d’homme pour s’imposer aussi facilement au milieu de ces « gros bras » autour d’une table de billard alors que les autres femmes restaient un peu plus en retrait. C’était bien évidemment sur elle que mon regard se posa. Tout comme probablement la majeure partie des regards des hommes de cette salle. Je savais que la discrétion n’était pas mon fort. Mais de là à me faire prendre en flagrant délit dès la première minute, mon égo d’ex-flic en prit un coup. Heureusement que je n’étais pas en filature ce soir, car l’opération aurait été foutue puisqu’elle s’avançait dans ma direction. Et même si je menais la discussion, elle y répondait avec aisance, comme je l’avais imaginé. « Je me demandais pourquoi votre regard était si insistant sur ma personne à moins que vous ayez été perdu dans vos pensées » Je riais à l’idée même que je puisse paraître perdu. « Je vous observais, je dois l’avouer… » dis-je en laissant ma phrase en suspens. «  Non du tout. Je suis venue avec mes collègues, j'ai l'occasion de les voir tout les jours » Je riais à ses propos. « Ce sont donc vos collègues que vous venez de ridiculiser au billard là ? » riais-je en pointant du doigt le groupe d’amis en question. « Vous ne leur avez pas fait de cadeaux vous savez ? Surtout qu’un homme qui se respecte à un égo surdimensionné et n’acceptera jamais de perdre aux billards… » poursuivais-je dans un rire alors qu’elle doutait de ma capacité à venir vers elle. « Vous n’avez peut-être pas tort… J’ai tendance à fuir les gens actuellement plutôt que de m’en approcher… Pourtant mon regard sait toujours reconnaître les belles choses. Peut-être qu’avec un peu plus d’alcool dans le sang, j’aurais fini par vous approcher… » rajoutais-je tandis que mon verre arriva.

Je riais en l’apercevant boire une gorgée du whisky, sentant qu’elle n’était pas adepte de ce genre de boisson. « Vous savez que j’aurais pu vous commander autre chose si le whisky n’était pas à votre goût… Dylane » repris-je en portant mon verre à mes lèvres à mon tour. « Keith. Enchanté. » Je lui offrais mon sourire le plus avenant en guise de réponse. Bien loin de l’animosité que j’avais pu ressentir toute la journée aux côtés de Danika et cela faisait du bien. « Il vous arrive souvent de traîner dans le coin à écumer le bar ? » Je me montrais curieux, ne sachant trop comment mener la conversation. Pourtant j’étais à l’aise avec elle, le paradoxe. La jeune femme avait un petit je-ne-sais-quoi qui mettait à l’aise. « Je dirais bien que oui, pour avoir une telle aisance avec une canne de billard, il faut avoir pratiqué plus d’une fois… A part si c’est l’un de vos talents cachés. » Je reprenais une gorgée de whisky laissant ma phrase en suspens avant de reposer mon verre et de lui sourire légèrement. « Je suppose que c’est inutile de vous proposer de boire un verre en ma compagnie, maintenant que vous êtes installée. Ce serait dommage que vous laissiez un verre à moitié rempli, je serais obligé de le finir… » lui fis-je remarquer. « Puis c’est bien plus agréable de boire en si bonne compagnie. » Car je n’allais pas lui mentir, sa venue rendait ma soirée un peu moins morose.

En temps normal, si Dylane veut s'approcher d'un garçon, elle ne le fait pas devant ses collègues pour la simple et bonne raison qu'après il la chambre avec ça le lendemain. Cependant le regarde de cet homme l'a attiré et elle n'a pas pu s'empêcher d'aller vers lui. Est ce que c'est une bêtise ? Elle n'en sait rien et elle s'en fout un peu à vrai dire. Ce n'est qu'aller lui parler rien de plus. Si elle voit que cela n'en vaut pas la peine, elle fera demi-tour et partira aussi vite qu'elle est venue. Rien de plus, rien de moins. Alors qu'elle arrive à sa hauteur, il lui demande ce qu'elle désire ce qui la fait sourire en coin. Son regard n'était pas passé inaperçu et elle lui laisse bien entendre. « Je vous observais, je dois l’avouer… » Elle ne s'est donc pas trompée. Tant mieux ou elle aurait eu l'air ridicule soyons franc. Il pense à travers qu'il a interrompu sa soirée ce qu'elle vient corriger de suite. « Ce sont donc vos collègues que vous venez de ridiculiser au billard là ? » Elle opine du chef puis se retourne son attention sur lui. « Vous ne leur avez pas fait de cadeaux vous savez ? Surtout qu’un homme qui se respecte à un égo surdimensionné et n’acceptera jamais de perdre aux billards… » Un léger rire sort d'entre ses lèvres «  Ils s'en remettront et puis ils savaient à quoi s'attendre. Ayant été élevée dans un milieu masculin, disons que je suis pas mal aidée. » Autant pour le billard que pour savoir s'intégrer dans un milieu masculin. Mais ça, elle ne le dit pas. Autant laisser planer un peu de mystère et ne pas tout dévoiler de suite. Et puis son métier importe peu dans la discussion, du moins actuellement. Il sous-entend qu'il serait venu plus tard lui parler ce qu'elle met de suite en doute vu le regard fuyant qu'il avait eu à son égard dés qu'elle s'était approchée. . « Vous n’avez peut-être pas tort… J’ai tendance à fuir les gens actuellement plutôt que de m’en approcher… Pourtant mon regard sait toujours reconnaître les belles choses. Peut-être qu’avec un peu plus d’alcool dans le sang, j’aurais fini par vous approcher… » Son visage se penche sur le côté «  Et pourquoi fuir les gens si je peux me permettre ? Personne ne va vous manger » Dit-elle avec un petit sourire. N'étant pas du genre timide, elle fonce souvent tête baissée. Bien entendu, elle se casse par moment la figure mais ce n'est qu'un détail après tout.

Le whisky n'est pas la boisson que préconise la demoiselle et cela a du se voir à sa tête.  « Vous savez que j’aurais pu vous commander autre chose si le whisky n’était pas à votre goût… Dylane » Elle rit à cela mais compte bien terminer le verre «  J'avoue que je bois plus vite de la vodka ou de la bière. Le goût du whisky ne me dérange pas en soi donc ça ira mais c'est gentil à vous » Dit-elle tout en reprenant une gorgée qui passe beaucoup mieux cette fois-ci. « Keith. Enchanté. » Un échange de sourire entre eux se fait. Et il faut avouer que ce sourire lui va bien. Il est beau garçon. Dans le cas contraire, elle aurait sûrement fait semblant de ne pas voir son regard et serait restée à la table de billard bien sagement.  « Il vous arrive souvent de traîner dans le coin à écumer le bar ? » La brune pose son coude sur la table et vient pose sa tête sur sa main et s'apprête à répondre mais il la devance  « Je dirais bien que oui, pour avoir une telle aisance avec une canne de billard, il faut avoir pratiqué plus d’une fois… A part si c’est l’un de vos talents cachés. » Elle secoue la tête doucement «  Hum oui et non. Disons qu'entre collègues, on vient assez souvent ici après une garde mais autrement je préfère les boîtes. Il y a plus de mouvements et surtout je peux danser » Sortir oui, elle le fait énormément mais les bars c'est encore différent. Cela lui arrive de venir seule mais vraiment quand elle a besoin de souffler une petite heure avant de rentrer et que personne n'est disposé à l'accompagner.  « Je suppose que c’est inutile de vous proposer de boire un verre en ma compagnie, maintenant que vous êtes installée. Ce serait dommage que vous laissiez un verre à moitié rempli, je serais obligé de le finir… » Son regard se pose sur lui et un sourire taquin se pose sur ses lèvres «  De toute manière j'avais déjà pris votre regard comme une invitation » Elle n'y va pas de mains mortes mais pourquoi le ferait-elle après tout ?! Il n'y a rien de mal à tout cela.  « Puis c’est bien plus agréable de boire en si bonne compagnie. »  Elle hoche la tête affirmativement «  Je vous l'accorde » Sa main attrape le verre et elle joue quelque peu avec. «  Par contre, vu que les présentations sont faites, ne peut-on pas se tutoyer ? Le vous, je trouve ça bien trop solennel pas toi ? » Vouvoyer une personne, cela va bien pour les amis de son paternel mais c'est tout. «  Autrement, tu faisais quoi seul dans ce bar à la base ? «  Ce n'est pas anodin de venir seul boire un verre. Soit on s'ennuie mais d'une force terrible soit on a besoin de se changer les idées. Josh arrive près de Dylane et salue Keith d'un signe de tête pour ensuite se pencher vers la brune «  On y va nous, ça va aller ? » Elle lui fait un bisous sur la joue «  Oui ne t'en fais pas et puis j'ai ton numéro au pire des cas » Elle lui fait un clin d'oeil et celui-ci quitte le bar accompagné des autres collègues. «  Et bien j'ai l'impression que je n'ai plus que toi avec qui passer le reste de la soirée à moins que tu doives bientôt décoller aussi «  Ce qui serait dommage en soi ...

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J’avais oublié à quel point tout pouvait se passer très vite dans un bar. Et la soirée morose que j’avais imaginé passer seul face aux débris de verres enfilés les uns après les autres était en train de prendre un tout autre tournant. Pourtant j’aurais voulu me morfondre. Dans mon esprit, m’asseoir à ce bar et commander ne m’aurait permis que de broyer du noir et de noyer ce lot d’informations dans une quantité considérable d’alcool. Jamais je n’aurais imaginé que mon regard puisse se poser de façon si insistante sur une femme. Et encore moins que cette dernière ne vienne me rejoindre en ayant compris mon jeu. Je devais le lui avouer plutôt que de nier en bloc un fait que je n’avais pas à me reprocher. Par contre je m’en voulais presque d’avoir privé ses collègues de sa simple présence. Et même si elle tentait de me rassurer sur le fait qu’ils avaient l’habitude et qu’elle pouvait les voir à longueur de temps, je restais presque surpris qu’elle puisse choisir de m’accorder du temps. J’haussais un sourcil en l’entendant rire. « Vous avez donc grandi aux côtés de frères tyranniques c’est ça ? » ironisais-je en guise de réponse. « Et même s’ils savaient à quoi s’attendre, une défaite ne passe jamais facilement… Parole d’évangile. Si cela avait été moi à leur place, croyez-moi que nous n’aurions pas quitté la table de billard avant que je ne gagne… » avouais-je dans un clin d’œil.

Elle ne semblait pas se laisser berner facilement. J’avais tenté de lui faire croire que j’aurais bien fini par franchir le pas, encouragé par l’alcool alors que mon courage en état de sobriété était proche du néant. Mais elle remettait en question les faits et j’avais l’impression de n’être qu’un livre ouvert ou un stéréotype ambulant. Pourtant la chose que retenait la jeune femme restait mes aveux sur ma capacité à fuir les autres. Mes yeux s’écarquillaient, surpris de voir qu’elle rebondissait sur l’information. En temps normal, une inconnue aurait laissé couler et aurait peut-être même pris ses jambes à son cou. « Je suis comme un loup. Solitaire. On va dire que la vie a fait que je me suis renfermé sur moi-même… et que maintenant que la carapace est là, elle a du mal à disparaître » avouais-je en détournant le regard, mal à l’aise. Je n’aimais pas parler de moi. Et encore moins de ma faculté de sabotage relationnel. C’était probablement le pire argument à avancer pour tenter de la convaincre à rester à mes côtés. Heureusement, elle décida de changer de sujet pour mon plus grand soulagement. Je souriais légèrement. « Carrément de la vodka ? Vous attaquez fort… Mais je pensais qu’en grandissant au milieu d’hommes, le whisky aurait eu l’accord de votre préférence. » C’était une pique certes. Mais le tout fait avec délicatesse et un sourire qui ne quittait plus mon visage. Elle était en train de s’installer, et mon regard ne la lâchait plus tout comme j’étais pendu à ses paroles. « Vous dansez ? Je vous avouerais que les boîtes de nuit et moi, nous ne nous apprécions peu… Alors vous n’auriez jamais eu la chance de me croiser là-bas et votre vie aurait été un peu plus morose qu’aujourd’hui ». Je continuais à jouer la carte de l’ironie, entrant un peu plus dans une phase de séduction. Je ne comprenais pas pourquoi, mais je laissais aller à la légèreté de ce moment. « J’ai connu ça quand j’étais encore flic. Les fins de journée qui se terminaient dans un bar… On avait une sorte de quartier général et on ne ratait jamais l’occasion de s’y rendre » lui expliquais-je avant de reprendre « A l’époque j’étais encore jeune et dynamique » Je m’arrêtais pour rire légèrement amer, finissant mon verre d’une traite.

Elle me confirmait que mon regard n’était autre qu’une invitation et j’haussais les épaules, commandant un vodka martini pour changer tandis que je l’observais jouer avec son verre. « Je suis trop vieux jeu c’est ça ? Mais d’accord, je tacherais de te tutoyer. Si je dérape, tu me rappelleras à l’ordre n’est-ce pas ? » lui demandais-je. Je m’apprêtais à lui répondre tandis que l’un de ses collègues se rapproche d’elle, me coupant l’envie de parler. Je lui rendais son signe de tête, haussant un sourcil avant de sourire, me retenant de lui faire remarquer que je n’allais pas l’égorger et laisser pour morte dans ce bar. Je me retins et j’attendais qu’il ne quitte les lieux pour reposer mon regard sur Dylane. « C’est qu’il m’a l’air protecteur ce jeune homme non ? J’ai une tête de psychopathe pour te demander si cela va aller ? » demandais-je en pointant un index dans la direction de mon visage. Je niais d’un signe de tête à sa remarque. « Non, je n’ai aucune obligation à entretenir. J’étais venu ici pour me changer les idées. Je pensais faire la fermeture en me mettant minable mais mes plans ont légèrement changé vois-tu… » dis-je de façon sous-entendue. « Donc si nous avons devant nous le reste de la soirée et que nous sommes contraints de la passer ensemble, pourquoi n’irions-nous pas nous installer un peu plus à l’écart ? » lui proposais-je en me levant, attrapant mon attelle d’une main et mon verre de l’autre. « A moins que tu ne veuilles que je te ridiculise aux fléchettes… Je t’aurais bien proposé un billard, mais comme tu peux le remarquer, je partirais avec un sacré handicap… Dont tu n’as pas besoin pour gagner si j’ai bien compris ! » Je regardais autour de nous le temps de trouver une table que je ne mis pas longtemps à repérer. « Tu me suis ? » lui demandais-je en commençant à prendre la direction de notre futur point de chute.

Un regard a suffit pour que la brune lâche ses collègues et s'approche de cet homme qu'elle ne connaît pas du tout. Mais le but est de faire connaissance non ?! Elle n'en sait rien. Ses intentions, elle n'en a pas idéés. La peur n'est pas présente chez la jeune femme, elle sait se défendre et puis ils sont dans un lieu public. Ses coéquipiers ne sont pas loin donc elle ne risque rien pour dire. Le tabouret montrer du doigt, elle s'installe. La discussion commence ... Doucement mais sûrement. Il a peur d'avoir dérangé sa soirée alors qu'elle a fait elle-même le choix de venir. L'ignorer aurait pu être un option mais qu'elle a décidé de ne pas prendre. Peut-être car il est attirant ou parce qu'elle avait envie de savoir le pourquoi de ce regard devenu fuyant. Elle sait pas Dylane, elle réfléchit pas plus que ça, elle prend les choses comme elles viennent et advienne que pourra. Agir de la sorte est à double tranchant, elle en est consciente mais ça ne l'empêche pas de continuer. Un jour, elle arrêtera mais ce jour est loin ... Très loin même. Sans réellement prêter attention à toutes les réponses qu'elle donne, elle a parlé de sa famille ou plutôt de ses frères. « Tyranniques ? Non du tout ! Compétitif oui par contre. Ce sont des sportifs donc c'est normal je dirais » Elle l'est aussi ou plutôt l'était mais elle ignore ce détail dans sa réponse. Remuer le passé ne servirait en rien ses intérêts ce soir. «  Intéressant à savoir si je veux faire durer un rendez-vous » Un sourire se pose sur son visage. Parle-t-elle de lui ou en général ?! Elle seul le sait et elle ne compte pas dévoiler l'information.

Le fait qu'il ait fuit son regard alors qu'elle avançait vers lui est quelque chose qui l'a interpellée. Elle essaye de comprendre pourquoi. Elle l'écoute simplement en hochant la tête sentant bien que ce sujet n'est pas celui que cet homme préfère. Qu'il en soit ainsi. De toute façon, elle est assise à ses côtés donc ça importe peu. «  Les carapaces je connais «  Souffle-t-elle. Oui, elle est la reine en la matière. Pas de la même manière que lui semble-t-il. Non, Dylane joue, fait la comédie ... Ce qu'elle ressent, elle le cache, elle le garde pour elle. Faire semblant d'aller bien est devenu comme une seconde nature. Heureusement qu'au fond d'elle, la vérité est toujours intacte. Un jour, elle se retrouvera ... Quand elle en aura marre ... Soit ! Ce soir, il n'est pas question de ça. Non, le but premier de sa venue dans ce bar est de se changer les idées et pourquoi pas en bonne compagnie. Bien que la brune n'a, en ce moment, aucune arrières pensées. Alors qu'une grimace prend place sur son visage après une gorgée de Whisky, elle est obligée d'admettre que ce n'est pas sa boisson de prédilection contrairement à la vodka. « Fort ? Ce n'est pas mieux que le whisky » Répond-elle tout en riant légèrement. «  J'avoue que les hommes de la famille ont cette présence tout comme vous mais je n'aime pas faire les choses comme tout le monde » Non ce n'est pas marrant. Il faut sortir du lot même par des petites choses. Dylane a un caractère bien à elle. Soit ça plaît ou pas du tout mais elle n'en a que faire de l'avis des autres. Bon peut-être pas des ses proches mais des gens en général, totalement. Autant, il l'avait lui que maintenant son regard est bien appuyé. C'est un peu déconcertant quand il s'agit d'un bel homme mais la brune ne laisse rien voir. « Ayant été danseuse, c'est surtout pour cela que je préconise ce genre d'endroit. J'avoue que pour cette fois, je ne regrette pas de m'être aventurée dans ce bar » Elle répond par l'affirmative à sa phrase de façon détournée. Jouer est toujours plus amusant que de directement avouer. Comme elle le comprend, c'est un peu pareil avec ses collègues, d'où leur présence ici . «  Flic, rien que ça ! «  Sa mine se veut réfléchie quelques secondes «  Vous en parlez au passé donc je suppose que vous avez changé de voie ? Dommage on aurait pu se croiser, je suis ambulancière » Avoue-t-elle tout en roulant des yeux à sa dernière phrase «  Je peux vous assurer que de mon point de vue, vous avez encore tout les atouts nécessaires » Un petit compliment mine de rien.

Bien entendu qu'elle a pris son regard pour une invitation et elle suppose que si cela n'avait pas été le cas qu'il l'aurait déjà gentiment remballée vers le petit groupe avec qui elle était juste avant. Elle met en évidence le tutoiement qui est bien plus convivial. Un rire sort d'entre ses lèvres «  Non, je pense juste que tu as trop de respect peut-être. Et compte sur moi pour le faire dans la seconde » Dylane est plus jeune aussi, ça doit jouer dans son comportement et sa façon de parler. Bien qu'elle ne connaisse pas l'âge de son compagnon de bar. La conversation est coupée par Josh qui vient lui dire qu'ils s'en vont et vient également s'assurer que tout va. Celui-ci partit, son attention se tourne à présent entièrement envers le brun. « Disons surtout que je suis le bébé de la caserne et que ce soit lui ou un autre collègue, ils s'amusent à me protéger » Le mot bébé est dit tout en faisant des guillemets avec ses doigts. C'est mignon de leur part bien que la demoiselle trouve qu'elle n'a pas besoin de cette protection. Voulant s'assurer du reste de la soirée, elle préfère demander s'il ne doit pas filer non plus. «  Parfait dans ce cas ! «  La brune attrape son verre également et son regard se pose sur l'atèle en question « Dans tout les cas, j'aurais gagné voyons » Taquinerie bien entendu. Elle sait jouer certes mais il y a toujours plus fort que soi. «  Les fléchettes, tu partirais avec un avantage sérieux par contre, je suis nulle à ce jeu ! Mais je ne dis pas non pour une partie un peu plus tard. » La dernière fois qu'elle y avait joué, elle avait presque failli visé son ami, c'est pour dire.« D'ailleurs, si je peux me permettre, qu'as-tu fait pour avoir une atèle ? » Ils avancent tout deux et le brun s'assure qu'elle le suit bien. «  Oui oui «  Ils s'installent à une table banquette ce qui est déjà bien plus confortable que ces tabourets de bar. Le verre posée sur celle-ci, elle relève son visage et son regard se pose sur Keith «  Et dis moi, par curiosité tu as quel âge ? » Elle aurait pu essayer de deviner mais le physique est bien trompeur. Maintenant, s'il pose la question en retour, elle espère de ne pas le faire fuir avec son jeune âge. Dans tout les cas, elle est majeur et fait ce que bon lui semble. Des amis, elle en a de toutes les générations et puis elle trouve que cela n'est qu'un chiffre sans aucune réelle importance. Bien entendu, il y a des limites ...

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J’avais l’impression de revivre les soirées de ma jeunesse avec des rôles inversés. Généralement, j’étais accompagné par les membres de mon équipe que j’abandonnais au détour de la soirée pour aller celle qui aurait attiré mon regard quand je ne passais pas mon temps à vouloir me battre verbalement avec Leah. Aujourd’hui, j’étais celui qui était accoudé au comptoir et qu’on était venu voir. Ce n’était pas désagréable, au contraire. Elle avait accepté, et la discussion s’était lancée sans grande difficulté malgré la gêne que je ressentais. J’avais commencé à me poser des questions avant de cesser sur ce terrain glissant, ayant bien trop de problèmes à gérer actuellement. Je voulais m’aérer l’esprit et c’était l’occasion rêvée. Puis elle ne fermait pas la conversation, la relançant même. Je lui souriais, faisant une mine peu surprise avant de surenchérir. « La compétition peut avoir du bon… Je suis fils unique, mais j’ai connu ça aussi avec une… » et je me stoppais en réfléchissant sur le terme à utiliser. Amie ? Sœur ? Ou cette relation ambigüe que je ne savais plus décrire maintenant que Danika venait de m’avouer ses sentiments. Bien conscient que le silence était peut-être trop long, je repris dans l’espoir que ce moment de flottement n’ait pas été perçu ni mal pris par la jeune femme. « Et la danse, c’était de famille ? Ou tes frères faisaient autre chose ? » lui demandais-je pour renvoyer la conversation sur elle. « J’ai fait du karaté pendant de longues années… Je connais la compétition, et cette envie incessante de gagner… donc je comprends comment tu as pu en arriver là… Mais j’espère que tu n’es pas mauvaise perdante non plus ! » ironisais-je avant de reprendre. « Cela risquerait d’être long pour toi dans ce cas… On risquerait de consommer bien plus d’alcool que de raisons… » lui fis-je remarquer. Mais était-ce réellement grave ? N’était-ce pas ce que j’avais prévu de base en m’asseyant ici ?

Elle tentait d’expliquer ma fuite du regard. Et j’avais beau m’embrouiller dans des explications, ces dernières ne semblaient pas trouver preneuse en la personne de la jeune femme. Pourtant elle semblait comprendre ce que je sous-entendais, comme si elle aussi était concernée. J’haussais un sourcil, l’interrogeant du regard quelques instants. « Je ne suis pas surpris… Est-elle accessible cette carapace tout de même ? » lui demandais-je. Car non pas que je voulais tenter de la forcer, mais elle avait commencé à éveiller ma curiosité. Tout comme ses choix d’alcools. « Le whisky est une boisson d’homme sans vouloir rentrer dans les stéréotypes… La vodka une boisson de fin de soirée… Entre… Il doit y en avoir quelques-unes d’autres… Parce que si tu mélange le tout, la soirée risque de mal se terminer non ? » Il n’y avait pas de pointes de jugement, plutôt d’étonnement. « Tu vois, toi aussi tu rentres dans les stéréotypes du coup… Même si tu veux sortir des sentiers battus… J’aime bien cette idée là… » dis-je simplement avant de sourire en l’imaginant danser. Je ne pouvais pas nier qu’elle avait des atouts. « Je suis la raison qui fait que tu ne regrettes pas ? » lui demandais-je de façon franche. « Et quelle type de danse pratiquais-tu ? Non pas que je m’y connaisse, mais si je ne m’abuse il y a différents genres non ? Moi je dois faire parti de ceux qui marchent sur les pieds de leur partenaire… A vrai dire, je suis d’une raideur quasi désespérante. Quand il s’agit de danser bien entendu…» Je laissais le sous-entendu se faire la place qu’elle souhaitait dans son esprit, haussant les épaules avant d’affirmer d’un signe de tête que j’avais changé de profession. Je déglutissais en souvenir de ce que j’avais perdu. « Sauf si tu décides de te rendre à l’université… Il y a peu de chance que l’on se croise en effet. » dis-je sans vouloir m’avancer sur ce terrain. Je détournais le regard, gêné du compliment. « C’est une jolie façon de dire que je ne suis pas un vieux croûton, merci… »  la remerciais-je.

Le tutoiement était devenu naturel, malgré les doutes que j’avais eu sur ma faculté à l’employer. Preuve de respect pour elle, bien plus rassurant que l’image du vieux jeu que je pensais renvoyer. Je comprenais le besoin de protection que ressentaient ses collègues, j’avais eu le même avec d’autres membres de mon équipe… Et c’était ce même besoin qui m’avait fait me retrouver au milieu de cet entrepôt. Je ne réussissais pas à rebondir sur l’information, me perdant dans mes pensées avant de décider de nous déplacer un peu plus à l’écart. Je roulais des yeux face à cette assurance qu’elle dégageait. « Ne doute pas de mes capacités tout de même veux-tu ? A deux bras, je ne pense pas que je t’aurais laissé l’occasion de tirer une seule fois… » tentais-je de me convaincre plus qu’autre chose en réponse à sa taquinerie. « Vraiment ? Tu n’as pas le compas dans l’œil ? On verra ça après quelques verres, ce sera plus marrant encore ! » avouais-je avant de m’installer et d’attendre qu’elle me rejoigne pour lui répondre sur l’origine de cette attelle. « C’est une blessure que je n’ai pas soignée… Et j’ai voulu forcer dessus aujourd’hui… Je me retrouve donc de nouveau immobilisé et comme je suis un homme têtu, j’ai du mal à accepter de la porter… Rien de bien grave, il faudrait juste envisager une nouvelle opération et cela devrait se rétablir… Mais pour l’instant, je n’y pense pas ! » lui avouais-je avant de sourire à sa dernière question. « Je ne sais pas, est-ce que je fais mon âge ? Si je te dis que je m’approche de mes trente-cinq ans, tu pars en courant ? » lui demandais-je avant de boire une gorgée. « Et toi donc ? La jeunesse n’enlève rien à ta maturité en tout cas… » lui fis-je remarquer. « Sauf si c’est un sujet qui risquerait de te braquer… Ce serait dommage, on a si bien commencé… » Parce qu’en plus de ne pas être immature, elle avait un charme fou.

Les bars comme les boîtes, Dylane ne connaît que trop bien. En dehors de son boulot, elle sort beaucoup, peut-être même de trop. Bien que ce soir, c'était avec les collègues donc la situation est légèrement différente. Et pourtant cela ne l'a pas empêché de rejoindre cet homme dont le regard l'a perturbé quelques peu. Enfin, c'est un grand mot, elle avait surtout envie de savoir que lui valait cet honneur. Surtout qu'il n'a pas le genre du type qui vient là pour draguer et mettre une fille dans lit. L'habit ne fait pas le moine Ce fameux dicton, la brune devrait y penser plus souvent mais dans le fond, elle s'en fout. S'amuser, il n'y a rien de mal à ça tant que les deux sont consentes. Tout en jouant avec son verre, elle l'écoute mais il n'achève pas sa phrase. Est ce qu'elle va insister ? Non. Il a du s'aventurer sur un sujet ou un souvenir vu qu'il a parlé au passé, glissant et a du s'en rendre compte avant d'aller trop loin. Le faite qu'il demande si la danse est de famille la fait rire. Imaginer ses frères dans les différentes tenues qu'elle a du porter est quelque peu cocasses. «  Ouhla eux danser pas du tout. Le plus âgé est Rubgyman pro, le deuxième est surfeur pro et le dernier était dans la course automobile ... «  Elle ravale en parlant de Tommy mais se reprend vite «  Et tout ça nous vient de mon père qui était joueur pro de basket. Il est devenu entraîneur pour l'équipe de Brisbane donc si tu suis les journaux sportifs ou à scandale, tu as déjà du y voir ma famille » Dit-elle en grimaçant légèrement pour ensuite secouer la tête. «  Non du tout, je sais accepter la défaite même si soyons franc ce n'est jamais agréable. » Un sourire taquin se pose sur ses lèvres «  Mais qui te dit que je ne tiens pas l'alcool mon cher ? » C'était vrai en soi même si quand ce liquide coulait un peu trop dans ses veines, elle était plus désinhibée qu'elle ne le voudrait comme si une infime partie de ses barrières se baissaient en fonction de qui elle avait devant elle. Dylane est le genre de fille qui parle quand elle a bu même si elle est la première à faire semblant de ne pas se souvenir le lendemain. Bien qu'avec Keith, elle n'a pas à s'en faire vu qu'elle ne lui cache rien. Normal, elle l'a connu ce soir ...

Il avoue avoir une sorte de carapace et elle le comprend en ayant une de son côté. « Disons qu'elle est surtout présente pour éviter à mon coeur de souffrir donc cela dépend on va dire » Dit-elle tout en lui faisant un clin d'oeil lui faisant bien comprendre qu'avec lui, il n'y avait pas lieu d'en avoir une. Du moins, pas celle qu'elle porte avec ses proches ou les personnes qu'elle s'interdit d'aimer tout simplement. Elle l'écoute alors épiloguer sur les alcools et hoche la tête simplement « J'ai fait des mélanges une fois, ça m'a surtout valu un sacré mal de crâne le lendemain » Elle rit légèrement et achève le verre de whisky justement. « On en fait tous parties dans un moindre mesure malheureusement ! Mais oui, je n'aime pas trop faire comme tout le monde en règle général. Si on me dit que blanc c'est mieux, je vais choisir noir «  Lâche-t-elle de façon ironique. «  Peut-être bien en effet » Dire oui ou non bien trop simple. Laisser planer le doute est tellement plus amusant. «  Ayant été danseuse professionnelle, j'ai du toutes les apprendre. En premier la danse classique, c'est la base. Ensuite le hip-hop, la danse moderne, les danses en couples et j'en passe » Quand elle parle de danse, son regard s'illumine. Cette passion, elle l'a dans la peau et même si ça lui est interdit, elle ne se prie pas aux règles et danse en secret. Un jour, elle aura le courage de se renseigner sur une opération mais la peur que le résultat ne soit pas là est bien trop présente tandis qu'ici, elle garde une lueur d'espoir et ne veut pas l'éteindre, pas encore. «  N'étant pas passionnée d'études, cela semble compliqué en effet » Dylane n'est pas stupide, elle a même réussi son bac première de sa promo mais elle s'ennuie vite sur les bancs de l'école. Rien que sa formation d'ambulancière, elle l'avait trouvé longue et ce n'était qu'une seule année. «  C'est sincère surtout » Il n'avait rien de qu'il pouvait penser, bien au contraire. Il est très séduisant comme homme ... Peut-être même de trop d'ailleurs.

Se poser à une table sera beaucoup plus mieux pour discuter, sans le barman ne perdant pas une miette de la conversation et puis les sièges seront plus confortables. «  Ho et bien je serais curieuse de voir ça ! Dommage que tu ne puisses pas me montrer tes prouesses bien que je serais capable de revenir quand tu seras guéri juste pour ça » Elle était sérieuse sans l'être. Elle en serait capable certes mais seulement si cela était voulu des deux côtés. Et ils n'en étaient pas là du tout. Déjà qu'elle ne sait pas ce qu'elle fera demain alors dans plusieurs jours ... Dylane vit au jour le jour depuis ... Et bien depuis le décès de Tommy. La vie est trop courte que pour se prendre la tête même si cela est plus facile à dire qu'à réellement faire. Elle reste humaine la demoiselle. «  Pari tenu mais si je te crèves un oeil, tu ne pourras pas dire que je ne t'ai pas prévenu » Enfin installés, elle ose lui demander la raison de sa blessure et de cet atèle qu'il trimballe avec lui. De suite, elle roule des yeux «  Vu mon métier, je peux te dire que si tu ne la mets pas, tu ne risques pas de guérir  et cela nouvelle opération ou pas donc il va falloir que tu prennes ton mal en patience et mette ton côté tête de mule de côté » C'est juste un conseil de sa part. Loin d'elle l'idée de lui dire quoi faire. Elle lui sourit d'ailleurs pour lui montrer. Curieuse, elle lui demande son âge et se pince les lèvres à sa réponse pour qu'ensuite une mine étonnée apparaisse sur son visage «  Alors là ! Tu ne les fais pas du tout ! Non vraiment, je t'aurais donné 28 ou 29 ans à tout cassé. «  Dit-elle en souriant en coin «  Ho moi j'ai  23 ans ... Et merci du compliment mais ça c'est parce que je me comporte de façon correcte » Un franc rire sort d'entre ses lèvres «  Je t'assure que je peux encore être une vraie gamine quand je m'y mets. Bien que je pense qu'une part de gamin est en chacun de nous. C'est juste les gens trop coincés qui ne savent pas la montrer » Dylane peut être mature comme pas du tout. Et elle assume complètement qui elle est et même son caractère bien merdique par moment mais ça, elle ne va pas lui révéler, elle le ferait fuir ce serait dommage. «  Je te rassure, je n'ai aucune envie de partir même après cette révélation et ce n'est qu'un chiffre » Se rendant compte qu'elle n'a plus de verre, elle fait signe au serveur. «  Tu prends quelque chose ? Et je te l'offre » Finit le temps où seul les hommes pouvaient offrir un verre aux femmes. Le serveur arrive et prend la commande des deux. Dylane opte pour une vodka orange de son côté. En attendant le retour de celui-ci, elle repose son regard sur lui « Par contre, rassure moi, tu es bien célibataire ? Car je n'ai pas envie d'avoir des ennuis » Une façon détournée d'obtenir cette information ... Car Dylane a tout de même quelques principes malgré tout ...

I think we can make it

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Je riais en imaginant un rugbyman, un surfeur et un pilot en train d’essayer de danser. Je comprenais l’étonnement que pouvait avoir Dylane à ma question. « Une famille de sportif en effet. » fis-je remarquer dans un léger sourire. « Ha oui ? Je suis un grand fan de basket en plus… Ma mère voulait que j’en fasse… Mon père voulait que je fasse du rugby… J’ai décidé de faire des sports de combat, comme cela je n’avais pas l’impression d’en décevoir un des deux. » riais-je. « Et toi tu as donc fait de la danse ton métier ? C’est un beau compromis, je dois avouer. Aurais-je le droit à une démonstration ? » rajoutais-je le regard inquisiteur tandis que je venais boire une longue gorgée de mon verre. « J’ai hâte de voir ton comportement de mauvaise perdante… » la taquinais-je en échange. « Car généralement, ce sont les personnes qui savent accepter la défaite qui en réalité sont les pires… » riais-je avant d’hausser les épaules. « Je ne sais pas, je ne crois que ce que je vois, sache le… » lui dis-je en la défiant du regard. « Je suis persuadé que tu fais partie de celles qui ne cessent de parler en ayant bu… J’ai hâte de voir la machine se lancer et les langues se délier. » riais-je avec sincérité.

Je comprenais rapidement qu’elle aussi savait en quoi consistait ce type de carapaces. « Parce que quelqu’un a déjà osé vous faire souffrir ? » demandais-je en réponse à sa déclaration, n’ignorant pas au passage le clin d’œil qu’elle venait de m’accorder. Mais je compris bien rapidement que le sujet était bien trop sérieux pour une discussion de comptoir. Autant retourné à l’alcool. « Tu es joueuse… Mélanger sans trop savoir, c’est souvent signe de blackout et de migraine absolue je confirme… Mais l’expérience se trouve dans ces mélanges… Tu sais maintenant éviter les alcools douloureux… » ironisais-je. Je savais pertinemment de quoi je parlais ayant moi-même connu ce genre d’expérimentation. « Tu es donc têtue c’est différent » rectifiais-je dans un sourire en réponse à son suspens. Très bien, elle ne voulait pas en dévoiler un peu trop, j’en prenais note. Je comptais même aller dans son sens. J’adorais jouer. Mais pour l’instant je l’écoutais attentivement. « Ma belle-mère m’a appris à danser le rock. Sans vouloir me vanter, j’estime que je ne suis pas si mauvais… Et quelques bases de salsa mais elle a vite arrêté… » dis-je en détournant le regard. Car si elle avait arrêté c’était simplement pour le fait qu’elle nous avait quitté elle et mon père. Et que le temps que la vie nous avait accordé venait d’être amputée d’une bonne partie par le destin.  «Mais peut-être que le destin m’a permis de me mettre sur le chemin de quelqu’un qui va pouvoir améliorer mes connaissances en danse… » ironisais-je dans un clin d’œil. « Et là aussi, je suis sincère » dis-je en écho à ses propos.

On s’avançait vers la table, ne la lâchant pas du regard tandis que je souriais légèrement. « Et si ce n’était qu’une excuse pour un second rendez-vous ? » lui fis-je remarquer de façon sous-entendue. « Je me ferais une joie de te prévenir de ma guérison dans ce cas… » riais-je avant de rouler des yeux. « Carrément me crever les yeux ? Je ne suis pas maso pour rester face à toi les yeux grands ouverts en priant je ne sais quel saint dans l’espoir que ta flèche passe à côté… » dis-je en feignant l’exagération avant d’entrouvrir la bouche, surpris de la conclusion qu’elle venait de faire. « Mon côté tête de mule ? Je vois que tu te permets de reprendre mes propres mots dis donc ! » lui fis-je remarquer sans vouloir réellement la sermonner. « Je te laisserais découvrir cela… Pour le coup c’est à toi qu’il faudra demander de prendre ton mal en patience… » ironisais-je avant de bomber le torse, heureux de voir qu’elle me rajeunissait riant légèrement en l’imaginant se comporter comme une véritable enfant. « Je suis sûre que tu es une enfant sage quand même… » Je laissais en suspens mes mots, ne cachant plus mes sous-entendus. « Et tu ne m’as pas l’air coincée… Puis je suis sûr qu’avec l’alcool, même si tu l’étais, cela s’arrangerait… » Je réfléchissais rapidement, et acquiesça. « Je vais prendre une vodka redbull… » dis-je tranquillement, la remerciant d’un léger sourire. « Et oui… Si j’avais eu quelqu’un, je ne serais probablement pas ici en train de boire seul… » lui fis-je remarquer. Pourtant j’étais bel et bien ici pour oublier une déclaration que je n’aurais jamais imaginé. Mais ça, elle ne le saurait pas. « Et toi donc ? Personne n’a réussi à dompter la fougue de ta jeunesse ? » lui demandais-je curieux. « Je suis persuadé que tu vas me sortir que tu tiens trop à ta liberté pour t’engager… Et encore plus à ta jeunesse… » rajoutais-je en tapotant contre la table de mon index. « Je te l’accorde… C’est parfois bien comme façon de penser… » rajoutais-je levant la tête en direction des haut-parleurs. « Tu m’invites à danser ? Je pense que je peux tenir… Deux minutes avant de te marcher sur le pied… Et au moins tu ne te diras pas que je suis un vieux ennuyeux… » lui dis-je en me levant, tendant une main dans sa direction. Cela ferait probablement passer la douleur de l’épaule en me permettant de penser à autre chose.

La brune hoche la tête affirmativement quand il parle de famille de sportifs. «  Pas mal comme compromis en effet. Mon père a toujours voulu que j'apprenne un sport de combat pour savoir me défendre mais j'étais pas intéressée à vrai dire » Elle hausse les épaules. Ces sports sont très bien mais l'époque, elle ne voyait que par la danse donc elle jugeait ne pas avoir le temps pour cela. «  Oui enfin, c'est du passé maintenant. » Souffle-t-elle pour ensuite rire légèrement. » Une démonstration carrément toi. Allez si tu es sage peut-être que j'accepterais » Lui dit-elle tout en lui faisant un clin d'oeil. «  Mais pas du tout. Je suis bonne perdante tant que c'est loyal » Boude-t-elle légèrement. Elle se pince les lèvres la brune et secoue la tête. «  Faut que je fasse attention à ne pas trop boire alors. Je ne voudrais pas dire des choses que tu ne devrais pas entendre » Bien entendu, elle le taquine. Elle n'a rien à cacher Dylane. Mais comme tout le monde, elle a son jardin secret mais ça s'arrête là, du moins elle pense. Si elle cache des choses alors cela ne doit pas être intentionnel. Et puis tant pis, ils ne se connaissent pas donc elle ne voit pas ce qu'elle pourrait dire de compromettant donc non, elle ne va pas faire attention ce soir et puis elle n'en a pas envie. Son regard se lève vers le brun. «  Comme tout le monde je suppose » Souffle-t-elle avec un ton presque blasé. Ce n'est pas car elle est jeune qu'elle n'a pas eu son lot de souffrance dans la vie et le pire, elle sait pertinemment que cela n'est pas terminé. «  Ho oui mais on ne m'y reprendra pas à faire ces mélanges, je t'assure » Son regard se porte sur lui alors qu'elle hausse un sourcil. «  Têtue ? Mais qu'est ce qui te fait dire ça ? » Demande-t-elle avec innocence sachant très bien qu'elle l'est et que ce n'est pas toujours bénéfique. La danse revient sur le tapis et lui cite quelques unes des nombreuses danses qu'elle a du apprendre. C'est avec étonnement qu'il lui avoue avoir pris des pas aussi. «  Ho mais il va falloir que tu montres ça, c'est donnant donnant » Après tout, il voulait une démonstration alors elle aussi. C'était le juste retour des choses. «  Chiche mais je serais dur comme professeur » Elle sourit en coin pour ensuite se lever pour aller vers la table où elle s'installe. Venant de se faire prendre à son propre piège, la brune se mord la lèvre inférieure. «  Hummm peut-être qui sait » Elle rit à sa réponse et secoue la tête ne prenant pas ça du tout au sérieux. « Dommage, j'aurais pu te montrer mes talents d'ambulancière » Rit-elle pour ensuite hocher la tête négativement. «  Non sérieusement, je ne sais pas jouer » Un jeu s'installe entre eux et Dylane aime ça, c'est beaucoup plus amusant et elle a devant elle un adversaire de taille ce qui est encore mieux. «  Bien sur que je me permets et je suis patiente enfin quand je le veux ... » Car non la patience n'est pas une des vertu de la demoiselle sauf quand elle a décidé de l'être. «  Heyyyy je suis pas une enfant ! Fais attention ou je te traite de papy » Elle éclate de rire. «  Je serais même pas crédible en te disant ça » Car il paraît pas du tout son âge le brun. Elle roule des yeux à sa phrase pour ensuite appeler le serveur et commander deux vodka une red bull et l'autre orange. Il revient assez vite avec les commandes qu'elle règle de suite pour reporter son attention sur le brun. «  Hum il y a plein d'hommes mariés qui viennent dans le coin et se prétendent seul à part qu'ils sont stupides au point de laisser leur alliance » Elle rit la brune mais c'était vrai et tellement déplorable ce genre de mec. «  Humm plus actuellement non ... «  Et elle est très bien comme ça. Donner son coeur pour se le faire piétiner non merci. «  Je pourrais en effet mais être jeune et en couple fonctionne aussi suffit juste de trouver la personne qui nous corresponde je suppose mais je l'ai pas encore rencontrée » Elle hausse les épaules et prend une gorgée de son verre. Elle le regarde se lever et ne s'attendait pas à ce qu'il veuille danser. Elle pose sa main dans la sienne et se lève à son tour. «  Tu sais que tout le monde va nous regarder ? » Elle s'en fout Dylane à vrai dire. Certes, c'était un bar avec une piste mais tout endroit est bon pour danser selon elle. «  Alors voyons si tes deux minutes sont réelles et au fait, je n'ai jamais pensé que tu étais ennuyeux » Elle lui sourit et se positionne pour danser. Le serveur voyant ça augmente le son de la musique passant ce qui la fait sourire en coin. La chanson est calme et ils commencent à bouger lentement au rythme de la musique. «  T'es pas si rouillé que ça » Dit-elle avec un sourire en coin. Ce rapprochement pas du tout prévu fait que la brune plonge ses yeux dans les siens comme elle le fait toujours en dansant.

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Il lui souriait légèrement, levant les yeux au ciel en faisant mine de réfléchir. C’était donc pour cela que les femmes se mettaient au sport de combat ? Dans le seul et unique but de se défendre ? « Te défendre de quoi ? Tu avais des grands frères pour le faire ! » riais-je légèrement avant d’hausser les épaules. « Après, si tu veux, j’ai donné des cours de self-défense à des jeunes femmes pendant des années. Je dois avoir des restes » lui dis-je dans un clin d’œil avant de lui offrir mon plus beau visage faussement outré. « Tu es en train de te moquer là ? » lui demandais-je en fronçant les sourcils. « Bien sûr que je demande une démonstration… Et je suis toujours sage… Enfin dans certaine circonstance… » dis-je en laissant volontairement ma phrase en suspens. J’étais bien entendu en train de tenter de la séduire de façon subtile. Mon regard descendait sur ses lèvres qu’elle était en train de pincer entre elles, déglutissant sur ce geste. Je ne me rendis pas compte que j’étais en train de fermer les yeux et de secouer la tête légèrement pour chasser ces images qui me venaient à l’esprit. Puis ses paroles qui venaient compléter mes idées, m’arrachant un léger rictus. Je me frottais les tempes, baissant la tête une fraction de seconde avant de replonger mon regard dans le sien. « Et qu’est-ce que je ne devrais pas entendre ? Le fait que potentiellement tu puisses être attirée par moi ? » Et bien voilà… Les deux pieds dans le plat sans demi-mesure. Adieu la finesse et la subtilité. Je ne cillais même pas en évoquant cette idée, cherchant à voir si la jeune femme était déroutée. Fort heureusement la conversation poursuivit son cours, m’arrachant un soupir à moitié soulagé. Pourvu que l’alcool, même non mélangé, aiderait à faire tomber les barrières. Je lui offrais un sourire en apercevant son sourcil haussé. « Je ne sais pas, tu m’as l’air d’avoir un caractère bien trempé quand même » rectifiais-je sans émettre le moindre doute. Cela se voyait, qu’elle le veuille ou non. « Que je te montre ça ? Et bien… Avec un verre ou deux de plus, la douleur devrait disparaître… » dis-je dans un clin d’œil avant de rire. « Et mon talent aussi par la même occasion » rajoutais-je avant de soupirer faussement déçu. « Donc je n’ai vraiment aucune chance de découvrir tes talents d’ambulancière ce soir ? » redemandais-je en réfléchissant à une quelconque solution. Et la seule qui me vint à l’esprit fût le coma éthylique, qui était à éviter bien entendu. Je décidais de laisser tomber avant de venir croiser les bras sur mon torse, l’air renfrogné. « Tu vas voir si le papy ne tient pas la cadence… » avouais-je entre mes dents, avant de ne pas cacher mon air étonné. Elle venait de passer à l’alcool fort, comme elle me l’avait confirmé auparavant. « Tu sais que tu es en train de mélanger là ? » lui demandais-je pour être sûr qu’elle savait ce qu’elle était en train de faire. « A tes risques et périls, ne t’inquiètes pas, je pourrais te ramener… » lui dis-je comme pour la rassurer. Mais même moi je ne savais pas encore dans quel état je comptais être. Je levais les mains dans sa direction, lui montrant mes phalanges sans alliances avec simplement ma chevalière. « Rassurée ? Quoi que… j’aurais pu l’enlever… Mais je n’aurais aucun intérêt de faire cela… » lui dis-je avec sincérité. Parce qu’après tout, j’étais sincère et loyal, alors à quoi bon tromper une personne chère si tant est qu’il y en ait une dans ma vie ? C’est qu’elle me semblait avoir la tête dans les épaules. Que pouvais-je lui répondre alors qu’elle venait de résumer l’intégralité des problèmes qui se présentaient à moi depuis le début de ma vie d’adulte au niveau de mes relations amoureuses ? Je me contentais de lever le verre fraichement servi dans sa direction, venant trinquer de nouveau avec elle avant de me lever. « Et alors ? C’est si important ? Au pire des cas ils riront au mieux, ils seront impressionnés » relativisais-je en venant blottir mon bras dans le bas de son dos pour rapprocher nos deux corps l’un de l’autre. Je me concentrais sur le rythme de la musique, cherchant à me mouvoir dans le même tempo que la jeune femme, un léger sourire aux lèvres face à sa remarque. « C’est que je m’applique, attend de voir quand j’aurais pris un peu plus de confiance, c’est là que la catastrophe va commencer ! » dis-je en la faisant pivoter pour venir blottir son dos contre mon torse. Mes mains remontèrent le long de son bassin et je continuais à danser légèrement. « Les deux minutes sont passées ? » demandais-je alors que mon visage se rapprochait de son épaule, mon souffle parcourant sa nuque. A quel moment le rapprochement avait été envisagé ? Pourtant cela semblait naturel et j’en oubliais presque les regards braqués sur nous. Je la fis de nouveau tourner pour reprendre nos places initiales. « C’est qu’il y en a des années d’expériences dis donc… » lui dis-je. J’avais l’impression de lui faire perdre son temps à danser avec elle. Pourtant le moment était fort agréable, continuant sur le chemin du rapprochement tandis que l’une de mes jambes vint se caler entre les siennes, mon bassin se blottissant au sien et nos deux corps ne faisant plus qu’un dans ce mouvement cadencé. Mon regard ne se détacha pas de ses prunelles, un sourire en coin se dessinant tandis que je me mordais la lèvre inférieure… "On devrait peut-être..." Je me stoppais dans ma phrase. Je ne savais même pas quoi mettre à la suite et pourtant l'idée première était que ce rapprochement était réciproque... Pourtant je n'attendais qu'à voir un quelconque signal m'autorisant de l'approcher un peu plus encore dans son regard.

La brune le regarde et hausse un sourcil. « Ha non. Pas ce stéréotype. Je sais me défendre comme une grande » Elle roule des yeux. « Bon je dis pas qu'ils étaient pas là mais ça m'ennuyait plus qu'autre chose » Elle rit légèrement en repensant à toutes les fois où ils sont venus dans la cour de recrée et qu'elle boudait car elle aurait pu taper le gars toute seule. Une petite rebelle avec ses frères Dylane. «  Humm à méditer » Elle lui sourit en coin et pouffe de rire à la tête qu'il fait ensuite. Une main se place sur sa poitrine et elle le regarde en faisant un O avec ses lèvres. «  Moi ? Me moquer de toi ? Mais jamais voyons » Elle lui tire la langue. «  Et tout cela reste à voir. Je ne peux point te croire sur parole » Elle hoche la tête négativement mais son geste s'arrête quand elle le voit fermer les yeux et secouer la tête à son tour. Elle ne comprend pas trop ce qu'il a jusqu'au moment de sa question. Alors là, elle s'y attendait pas du tout et dévie quelque peu le regard. Dylane n'est pas timide mais lui il y va franchement. Elle se racle la gorge et dévie à nouveau son regard vers lui. «  Ce n'est pas quelque chose que j'aurais à cacher donc non je n'ai pas peur de ça » Avoue-t-elle sans pour autant lui donner la satisfaction de lui dire que c'est bel et bien le cas. Elle hausse les épaules. «  Oui j'avoue et même très chiant par moment mais je l'assume complètement » Pourquoi le cacher et faire semblant d'être une jeune femme docile ? Non très peu pour Dylane. Elle opine du chef à sa phrase et vient à hausser un sourcil. «  Hélas non, tu devras te contenter de moi normale. Enfin si peu que je sois normale » Et puis avec l'alcool commençant à s'infiltrer dans ses veines, c'était sûrement mieux qu'elle ne fasse pas son boulot. Elle risquerait de causer plus de tort que de bien. Elle rit Dylane et de bon coeur. «  J'attends de voir «  Elle le nargue en plus et ça l'amuse. Son regard se pose sur son verre et puis sur lui. «  Je suis loin d'être saoule tu sais et oui oui je mélange un peu mais rien de bien méchant non plus » Elle lève les yeux au ciel. «  Tu pourrais en effet ou je pourrais prendre un taxi » Ramener un mec chez elle, elle ne le faisait jamais pour dire. Elle a déjà eu des histoires d'un soir certes mais à chaque fois chez le mec et non chez elle. Elle n'aime pas spécialement qu'on sache où elle vit et la maison qui est assez luxueuse. Toujours cette peur des profiteurs bien ancrées en elle. Un faux soupir de soulagement sort d'entre ses lèvres. » Contente de voir que tu es libre comme l'air enfin surtout pour ta non femme. «  Bizarrement, elle avait envie de le croire. Il ne semblait pas un connard comme mec et ça la changeait un peu de tout ces cons qui traînaient dans ce bar. Avec sa collègue, elle avait du s'en coltiner à des moments et ce n'était pas du tout plaisant. Voilà qu'il l'invite à danser. Elle n'est pas contre mais se dit que les gens vont les regarder vu que ce n'est pas l'endroit approprié. Elle sourit en coin et hoche la tête pour se lever à son tour. Les voilà occupés de se mouvoir au rythme de la musique. Dylane lui avoue qu'il est loin d'être rouillé. «  Alors reste bien comme ça » Souffle-t-elle pour ensuite se retrouver le dos contre son torse. Elle se mord la lèvre la brune aimant peut-être un peu trop ce moment. «  Hum t'es sur ? «  Dit-elle comme pour lui dire qu'elle n'avait pas envie que cela se termine. Un léger frisson la parcourt en sentant son souffle si près de sa peau alors qu'il vient la remettre face à lui. Il vient effacer les centimètres les séparant tout en collant son corps au sien mais elle se laisse faire Dylane. Elle ne voit pas ça d'un mauvais oeil et tout se fait d'un naturel déconcertant. Leur regard se plonge l'un dans l'autre et elle ne dit plus un moment admirant ses traits et ne pouvant s'empêcher de le voir mordre cette lèvres. «  On devrait quoi ? » Demande-t-elle tout en venant glisser ses bras autour de son cou et ne détournant pas une seule fois le regard. Tout était lancé alors pourquoi s'arrêter maintenant. Et puis oui, ça lui plaisait et elle n'allait pas le cacher. Si cela avait été le contraire, il y a bien longtemps qu'elle aurait mis un terme à cette danse et serait retournée s'asseoir devant son verre ... Ou elle aurait trouvé une excuse pour rentrer chez elle mais là ce n'est point le cas.

I think we can make it

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Je souriais presque face à ce visage qui était si expressive. Il ne m’avait fallu que peu de temps pour m’apercevoir que sa communication non verbale était bien plus importante que ce qu’elle souhaitait probablement laisser paraître. Ou alors elle était une reine dans le domaine. Je levais les mains en l’air, comme pour me dédouaner de mes paroles précédentes. « Je ne crois que ce que je vois, paroles de Saint Thomas. Mais je veux bien croire qu’en grandissant au milieu d’hommes, tu as dû acquérir un fort caractère. » lui répondis-je dans un léger sourire. Je restais un instant à l’observer en silence, avant de reprendre mes esprits en l’apercevant me tirer la langue. « Tu as de la chance, je ne t’en voudrais pas si tu te moquais réellement… Vu que je suis censé être sage ! » ripostais-je avant de rire. C’était plaisant de voir à quel point la conversation était fluide entre elle et moi. Nous voguions d’un sujet à un autre avec une telle facilité que j’avais l’impression de l’avoir rencontré il y a plus longtemps que ce simple début de soirée. « Normale… On va dire que tu es un peu tête brûlée, mais est-ce que ce n’est pas une normalité ça ? » lui demandais-je de façon rhétorique avant de rire avec elle. Même le léger commentaire que je lui avais fait sur les mélanges possibles qu’elle était en train de réaliser. « Je ne laisse jamais une jeune femme rentrer seule… Je préfère être sûr qu’elle soit arrivée à bon port… C’est peut-être le reste de mon ex-déformation professionnelle. » avouais-je avant d’acquiescer à sa remarque. « Contente ? Et pour quelle raison ? Tu aurais coupé court à la conversation ? » demandais-je dans un sourire sarcastique. Puis je m’étais levé, l’avait invité et nous venions d’intégrer la piste de danse. J’en oubliais presque les gens aux alentours, les regards qui étaient braqués dans notre direction. Il n’y avait plus que nous. Mon corps contre le sien. Mes pas appliqués, ma concentration extrême pour éviter de la percuter et elle m’avouait que je n’étais pas si ridicule. J’écoutais chacun de ses conseils, mes bras venant entourer son bassin pour la rapprocher de moi. Son odeur m’enivrait presque et je niais d’un signe de tête qu’elle ne pouvait voir, venant murmurer à son oreille. « Non, je crois qu’on pourrait peut-être recommencer, je ne suis pas sûr d’avoir bien compté… » dis-je dans un sous-entendu pour lui faire comprendre que je ne désirais pas cesser ce moment. Son corps pivota entre mon étreinte et mon regard se plongea dans le sien, mes mains glissant dans son bas dos. Je passais mon regard de ses lèvres à ses yeux, et je finissais par l’apercevoir se mordre la lèvre, m’arrachant un léger rictus. « Je ne sais pas… » dis-je d’une voix remplie de sous-entendus. Je venais remonter ma main le long de son bras avec délicatesse, tandis que j’effleurais du bout des doigts le haut de son épaule, jusqu’à sa joue où je m’arrêtais un court instant. Elle semblait terriblement sûr d’elle et c’était fou comme j’appréciais cela. « On pourrait partir d’ici… » lui dis-je enfin tandis que mon visage se rapprochait du sien, mes lèvres à quelques centimètres des siennes. « Ou alors continuer à boire jusqu’à être souls… » rajoutais-je en levant les yeux au ciel comme pour lui faire comprendre que cette possibilité là n’était pas celle que j’avais envisagé à l’instant. « Mais ce serait dommage… » lançais-je dans un soupir, mon cœur battant. « Car tu raterais cela… » finissais-je en venant attraper sa joue avec envie, mes lèvres se posant sur les siennes avec fougue tout en arrêtant de danser, concentré sur ce baiser, ma main collant nos deux corps du plus possible. C’est que même ce baiser était enivrant et délicieux. J’en oubliais même l’origine première de ma présence au sein de cet établissement.

Dylane n'avait aucun regret quant au fait d'être venue vers cet homme et tout cela grâce à un regard un peu trop prononcé qu'il avait pourtant voulu cacher. Elle aurait pu mal tomber mais ce n'est pas le cas et elle apprécie leur conversation. Son regard est posé sur lui alors qu'il lève les mains tel un enfant qui nie avoir fait un bêtise ce qui a le don de la faire sourire. « On va dire que je n'ai pas eu le choix mais je n'en suis pas mécontente du tout » La brune préfère largement avoir ce caractère que d'être une de ces filles qui a toujours besoin d'un homme pour la protéger, qui ne sait rien faire d'elle-même. Maintenant, elle ne cracherait pas non plus sur une présence masculine réconfortante, une personne qui serait présente pour l'épauler en cas de doutes, ce genre de chose, pas pour la mettre à l'abri de tout besoin comme la plupart des filles des amis de son père qu'elle a pu rencontrer. Ces filles de riches qui ne cherchent qu'un homme riche pour pouvoir se la couler douce. Elle ne les comprendra jamais. «  Censé ... » Souffle-t-elle avec un sourire en coin et un regard quelque peu espiègle. Son visage se penche légèrement sur le côté alors que ses lèvres se pincent. «  Je dirais qu'on a tous notre façon de voir la normalité sans tenir compte de celle générée par la société » Lance-t-elle sans pour autant commencer à rentrer dans un début qui pourrait durer des heures. « Donc je dois en conclure que si je venais à trop boire, tu serais donc le gentleman qui me raccompagnerait jusqu'à ma porte » Son regard se pose dans le sien alors qu'elle se mord la lèvre pour la énième fois de la soirée. «  Je pense que oui. Il ne faut pas faire aux autres ce qu'on aimerait qu'on nous fasse, n'est-ce-pas ? » Dylane est ce qu'elle est mais un homme marié ou en couple ne l'intéresse pas. A quoi bon aller pêcher un poisson déjà apprivoisé alors qu'il y en tant dans l'océan. Contre toute attente, Keith se lève et l'invite à danser. La brune le suit même si l'endroit n'est pas propice. Plus la musique avance et plus leurs corps se rapprochent naturellement, comme s'ils étaient aimantés. Quelques conseils donnés, il avoue que les deux minutes sont passées mais Dylane n'a pas spécialement envie d'arrêter ce moment qu'elle affectionne, trop sûrement. «  Recommencer est une très bonne idée » Souffle-t-elle alors qu'elle se retrouve de nouveau face à lui tout en se mordant la lèvre inférieure. Un geste insignifiant dans certaines situations et très explicites dans d'autres. Il commence une phrase et ne l'achève pas mais c'est sans compter sur la brune qui ne compte pas en rester là. Un frisson la parcourt quand ses doigts viennent frôler sa peau. Sa main sur la joue de la prendre, elle plonge son regard dans le sien en attendant la suite de sa phrase. Son coeur bat un peu plus vite alors qu'il propose de partir d'ici. Est ce que c'est une bonne idée ? Elle n'en sait rien mais elle serait bien tentée de dire oui. «  Être saoule ne me dit peut-être rien » Murmure-t-elle alors que leurs visages sont si proches qu'elle peut sentir son souffle. Quelques mots plus tard, elle accueille ses lèvres avec plaisir répondant à ce baiser inopiné. Ses bras toujours autour de son cou, elle glisse une main dans son cou qu'elle caresse du bout des doigts. Ce baiser a un goût qu'elle ne saurait décrire mais ça lui plaît à la brune et peu importe ce que le reste de la soirée donnera, elle a juste envie de penser au moment présent. Ses lèvres se décollent des siennes, ses yeux s'ouvrent de nouveau pour se poser dans les siens. «  En effet, cela aurait été dommage que je rate ça » Souffle-t-elle avec un sourire en coin. «  Et tu ... tu as une idée d'où tu voudrais que l'on aille ? » Demande-t-elle avec une innocence telle qu'on pourrait lui donner le bon Dieu sans confession. Alors qu'elle n'a pas bougé d'un pouce, son corps toujours contre le sien, cette envie de retrouver à nouveau ses lèvres présente plus que de raison. Rien de tout cela n'était prévu mais Dylane ne prévoit jamais rien et cela peut donner des bonnes surprises comme celle-ci ... Et même si elle n'est pas adepte des soirées sans lendemain en temps normal, il sera peut-être l'exception qui confirme la règle ...

I think we can make it

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Les choses auraient pu se passer d’une toute autre façon. Bien moins bien que de la manière dont elles étaient en train de se dérouler. Je n’avais eu besoin que d’un regard pour m’attirer la compagnie d’une jeune femme fort sympathique. J’aurais très bien pu me faire envoyer dans les roses en bonne et due forme. Mais la discussion avait été fluide et les sourires de mon interlocutrice m’encourageaient à poursuivre de la sorte. Elle s’ouvrait à moi sans aucune difficulté, m’évoquant son passé, son enfance entourée d’hommes dans la maison. De ses liens fraternels. De son caractère. Et je l’écoutais, buvant chacune de ses paroles par une curiosité et une envie d’apprendre à la découvrir qui était assouvie. Je ne relevais pas sa première remarque, me contentant de lui sourire uniquement. C’est que malgré son jeune âge, elle faisait preuve d’une maturité déconcertante qui me surprenait. Je compris rapidement qu’elle ne voulait pas débattre sur certains points et j’acceptais simplement d’un signe de tête, profitant de ces moments de silence de ma part pour porter mon verre à ma bouche. L’occasion pour elle d’évoquer la possibilité d’un taux d’alcool trop élevé. Je souriais, haussant les épaules pour laisser planer le doute. « Peut-être bien que oui… Ce ne serait pas raisonnable de ma part de te regarder partir sans être certain que tu arrives à destination. » Répondis-je du tac-o-tac dans un demi-sourire. Mon regard se posa sur ses lèvres qu’elle se mordait de nouveau. Je déglutissais, chassant les pensées qui me traversaient l’esprit à ce moment-là pour lui proposer de venir sur la piste à mes côtés. Je pensais être rouillé mais au final le moment se passa de la meilleure des façons, nos deux corps l’un contre l’autre. J’étais accroché à son regard, pendu à ses lèvres et au rythme de nos deux corps se balançant au rythme du son. Je riais à son murmure, secouant la tête tandis que mes gestes se faisaient plus tendres. Puis je vins clore cette discussion d’un baiser que je désirais, ses mains venant s’accrocher à ma nuque. Je frissonnais contre sa peau, resserrant mon étreinte sur ses hanches. Puis je décidais de me reculer, posant mon front contre le sien avant de rouvrir les yeux. « Vraiment dommage… » rajoutais-je dans un rire mes mains parcourant le long de son dos, prenant part de chacune des parcelles de sa peau. « On pourrait aller chez-moi si tu veux… Même s’il y a un peu de route, je ne doute pas que l’ambiance ne redescendra pas d’ici là… » ironisais-je dans un clin d’œil tandis que je revenais l’embrasser un peu plus fougueusement, mes mains venant se glisser dans les siennes pour qu’elle entoure mon bassin. « Ou alors tu as une autre idée ? » lui demandais-je sans n’avoir d’autres propositions envisageables en tête. « Mais on a des verres à finir avant… » dis-je presque mécontent de devoir reporté un peu plus la suite de la soirée. Cela nous laisserait le temps de réfléchir avant… Et de continuer ce jeu de séduction dans lequel je venais de tomber sans réellement m’en rendre compte. Et c’était fort agréable de ne pas préméditer ce genre de choses. Bien moins prise de tête. Et c’est ce qu’il me fallait après la bombe que venait de me lâcher Danika plus tôt dans la journée.