« Bonjour, je suis Dylane bienvenue à la caserne et merci encore d'avoir accepté ce shooting en un laps temps si court » « T'aurais pu dire que la photographe est canon » « Théo, tiens toi tranquille je t'en supplie » « Hey je veux bien passer en premier moi et puis je suis le beau de tous » « Ils sont pas méchants, je vous assure »
Je sais pas à quel moment j'ai cru que ce serait une bonne idée, mais j'étais tellement convaincue que ça l'était que bon quoi, voilà.
La scène qui se joue devant mes yeux a tout de drôle, pour qui que ce soit étant de l'autre côté de ma lentille. Moi par contre, la seule chose que je trouve drôle c'est la vitesse à laquelle mes joues sont devenues rouges si rapidement que la chaleur brûlant ma peau m'a fait sursauter. À quel point mon regard est passé de "ah non ça va, j'ai l'habitude de l'humour de beauf mon frère en est le roi" à "Dylane c'est ça? SAUVE-MOI!" à la seconde où mes prunelles écarquillées ont trouvé celles de la brune.
Pourtant, tout va bien en vrai. La lumière est belle, naturelle. La caserne est grande, ils ont bien dégagé l'espace pour que je puisse bouger, pour qu'on ait pas trop l'impression de se marcher sur les pieds, pour que ce soit le moindrement facile et fluide. J'ai pas envie de les forcer à prendre la pause, encore moins quand je sens leurs sourires carnassiers venir à mille kilomètres à la ronde si je demande qu'ils choisissent la position précise dans laquelle ils veulent se mettre, ou si pire, je leur dis de me regarder comme s'il n'y avait que moi dans la pièce. La journée sera longue.
« On peut s'installer sur la terrasse en bordure de la caserne dehors, et faire ça de façon super naturelle. Je pense que ça serait bien. » que j'avance, naïve, si naïve. « J'me sens naturel à poil. » « Ah ouais j'avoue, y'a pas plus au naturel que ça. » « Dylane?! » à l'aide.
Le shooting photo est autant amusant de l'extérieur que terrifiant de l'intérieur. Pourtant, je ne peux retenir une sourire en coin de prendre de plus en plus place sur mes lèvres. Dylane se charge de monitorer les commentaires du mieux qu'elle peut, et d'un coup d'oeil je la rassure en tentant de lui montrer que non, ça va, j'ai vu pire. Matt dans toute sa splendeur a eu des discours similaires durant les années de collège et ce serait mentir de dire que je n'ai pas accumulé mentalement des idées de répartie qui aujourd'hui me semblent toutes à propos.
« Lequel a besoin d'avoir les idées en place ? » « Ho ça va on faisait que rigoler. » « Mais oui de toute façon la photographe est pas prête pour mon attirail »
Mes lèvres que je pince, profitant de leur petite discussion pour activer mon appareil et prendre ce qu'on appellera dans le métier des photographies candides. Ils rigolent comme des cons oui, mais ils sourient et c'est tout ce dont j'ai besoin pour avoir l'impression d'immortaliser leur complicité.
« Va voir ailleurs Théo et revient quand tes ardeurs seront calmées » le puissant jet d'eau qui file vers Théo est lui aussi croqué par ma lentille, quand je m'autorise enfin un éclat de rire bien vrai bien senti qui occasionne quelques sourires autour de nous. « Je ressemble plus à rien maintenant » pourtant, une fois un énième clic pris, je confirme que l'eau qui perle sur son torse et qui glisse de ses mèches ressemblent à quelque chose qui devrait intéresser leur clientèle plus grivoise.
Dylane se décale à ma hauteur, à son sourire désolé s'additionne le mien rassurant. « Je pense qu'on peut enfin commencer à faire quelque chose enfin si vous voulez toujours rester ? » « Regarde. » je propose, l'invitant à jeter un coup d'oeil à l'écran électronique de mon appareil numérique pour qu'elle puisse y voir les quelques dizaines de photos que j'ai déjà pu prendre pendant leur altercations précédentes. « Ça te plaît comme style? » parce que si c'est le cas, encore une poignée de minutes à les laisser faire les imbéciles heureux et on pourra dire mission accomplie.
Personne n'a rien vu venir et moi non plus. C'est un concours de circonstances qui a sauvé la journée ou presque, quand un sourire sur mes lèvres fait écho à celui que me rend Dylane. « Mais oui, c'est magnifique vraiment. T'es douée » mes joues passent par toutes les teintes de rose possibles et inimaginables avant de se colorer de rouge cramoisi bien évident. « C'est un travail d'équipe. » l'idée ne me serait jamais venue si elle n'avait pas été elle-même et eux aussi. Rest is history. « Du coup, tu veux que je continue à faire comme si je râlais et qu'ils continuent à faire les pitres ? » j'hoche de la tête avec vigueur, chuchotant à mon tour à son oreille, un coup d'oeil complice plus tard. « T'as tout compris. »
C'est qu'ils ont tout pour être mannequins finalement, ses gars. Elle sait autant que moi qu'il ne faut pas le leur dire, sinon je risquerai d'avoir des soucis à faire entrer autant leurs grosses têtes que leurs mollets enflés dans le cadrage sans devoir forcer mes angles. Je me retiens de toutes mes forces de ne pas pouffer de rire quand Dylane les fusille du regard parce que l'un d'eux a remarqué que je rougissait dès qu'ils retiraient leurs t-shirts détrempés. Je suis à deux doigts de dévoiler notre couverture en éclatant de rire à les entendre siffler dès lors que je fais mine de me pencher pour changer de lentille. Si seulement ils savaient que la séance de photographie est presque terminée, je suis quasi persuadée qu'ils en auraient tous le souffle coupé.
« Je pense que le jour où mon père aura besoin d'une photographe pour son équipe de basket ou ses galas, je ferais encore appel à tes services » la voix de la brunette remonte à mes oreilles dès lors que mon regard attrape le sien. « Si les joueurs de basket ou les invités du gala n'arrivent pas à me mettre autant mal à l'aise, je sais absolument pas par contre si j'arriverai à faire quelque chose de bien. » que je laisse aller dans un sourire, le cliquetis ultime de mon appareil suggérant que la dernière vraie photo a été prise. « On leur dit qu'on vient de boucler le shooting en une demie-heure à peine ou on les laisse croire que j'ai été incapable de photographier quoi que ce soit? » un nouveau secret murmuré à la volée.
Les photos sont parfaites, vraiment et Dylane ne tarit pas d'éloges à propos du travail de la photographe. C'est amplement mérité. Un petit sourire prend place sur ses lèvres quand elle remarque le rouge monté aux joues de la demoiselle mais elle ne fait pas de remarque ne voulant pas la mettre encore plus mal à l'aise. Certaines personnes acceptent pas facilement les compliments et elle devait en faire partie. Et pourtant, elle devrait car son talent est bien présent. « C'est un travail d'équipe. » Son visage se penche sur le côté. « On va dire ça » Même si selon la brune, elle n'avait rien fait et que tout l'honneur revenait à la personne derrière l'appareil. Du coup, il semblerait que ce petit manège va continuer si cela fonctionne. « T'as tout compris. » La brune sourit en coin et retourne son attention envers les pompiers. La brune se prend vite au jeu et continue de les sermonner pour un oui ou pour un non tout en tenant toujours le tuyau entre ses mains qu'elle actionne dés qu'une remarque désobligeante est faite. Tout en faisant cela, elle avoue à Ginny qu'elle aurait bien besoin de ses services pour l'équipe de basket de son père ou encore les galas qu'ils organisent. Ils engagent souvent des photographes mais il manque quelque chose même si les photos sont réussies en soi. « Si les joueurs de basket ou les invités du gala n'arrivent pas à me mettre autant mal à l'aise, je sais absolument pas par contre si j'arriverai à faire quelque chose de bien. » Elle réfléchit quelques secondes. « Si mon père n'est pas le coin, je pense que les joueurs pourraient être aussi dissipés que ces messieurs surtout qu'ils sont fort jeunes pour la plupart » Dit-elle sur un ton amusé. « Par contre les galas, tu t'imagines bien que la plupart sont des gens affreusement coincés et qu'il est difficile de leur décrocher un sourire. A croire qu'ils viennent par obligation. Quoique si ils viennent vraiment pour ça, pour se faire bien voir » Et ça Dylane, elle comprend pas. Son père est différent, peut-être car c'est un nouveau riche comme on aime à lui répéter. Mais quand il va quelque part , c'est par envie et non car il se doit de garder une image enfin si quelques fois car il faut mais sans plus. « On leur dit qu'on vient de boucler le shooting en une demie-heure à peine ou on les laisse croire que j'ai été incapable de photographier quoi que ce soit? » La brune tente de ne pas sourire et se tourne dos aux pompiers. « J'aurais bien envie de leur faire croire que tout a raté et qu'ils aient la surprise en voyant les photos. Je devrais juste mettre mon chef dans la confidence mais le connaissant, il va aimer les charrier sur leur soit disant incompétence pour après en rire avec eux » Son regard se tourne vers les pompiers alors qu'elle émets un faux soupir. « Vous pouvez rentrer, on a rien su tirer de vous » Ils se regardent tous penaud et baissent la tête en s'excusant. Qu'est ce que c'est difficile de ne pas rire bon sang.
La séance touche à sa fin et ce serait mentir de dire que je n'ai pas le sentiment du devoir accompli qui tatoue mon visage. Autant qu'une bonne pointe d'amusement colore mon regard que de les voir tous croire que Dylane et moi rageons en silence.
« Si mon père n'est pas le coin, je pense que les joueurs pourraient être aussi dissipés que ces messieurs surtout qu'ils sont fort jeunes pour la plupart » la brunette finit par ajouter à nos murmures une proposition de plus, une autre séance organisée cette fois-là par l'entremise de son paternel. Si mes rapports avec ma famille à moi sont des plus chambranlants, ceux qu'elle semble avoir avec son père n'ont absolument rien de douteux au fur et à mesure que son visage s'illumine de décrire la suite des choses. « Par contre les galas, tu t'imagines bien que la plupart sont des gens affreusement coincés et qu'il est difficile de leur décrocher un sourire. A croire qu'ils viennent par obligation. Quoique si ils viennent vraiment pour ça, pour se faire bien voir » sans rien dire, d'un simple hochement de tête, je confirme ce que j'ai passé une vie à vivre, à savoir tous les galas auxquels mes parents m'ont inscrite et traînée comme s'il s'agissait là de la seule façon d'occuper ses samedis soirs ou ses dimanches en matinée. L'ambiance guindée ne me fait pas peur, et leurs motifs pour ne pas du tout avoir envie de laisser transparaître le moindre sourire moqueur ne m'étonne pas du tout. C'était dans une autre vie que ce genre d'événements me faisait peur, c'était une autre Ginny qui se sentait inconfortable dans les robes choisies par maman et mal à l'aise avec aux pieds les escarpins assortis. Aujourd'hui, tout va bien, tout va mieux. Auden suivrait sûrement, et ce serait ça, le vrai carnage.
Parlant de carnage. « On leur dit qu'on vient de boucler le shooting en une demie-heure à peine ou on les laisse croire que j'ai été incapable de photographier quoi que ce soit? » elle a une idée derrière la tête quand j'hoche la mienne de la positive pour en savoir plus. C'est un pas de proximité que je fais à nouveau vers elle pour être certaine que personne ne nous entende. « J'aurais bien envie de leur faire croire que tout a raté et qu'ils aient la surprise en voyant les photos. Je devrais juste mettre mon chef dans la confidence mais le connaissant, il va aimer les charrier sur leur soit disant incompétence pour après en rire avec eux » « T'es l'enfer et on fait ça, clairement. » que je pouffe de plus belle, retenant à la dernière minute un rire derrière le boîtier de mon appareil, me détournant de la scène pour leur faire dos le temps qu'elle camoufle toutes les pistes. « Vous pouvez rentrer, on a rien su tirer de vous » les pauvres chats, tous si mal qu'ils en évitent mon regard. « Tu auras les photos développées d'ici la fin de la semaine. » que je finirai par souffler à son oreille, avant de bafouiller des excuses qui n'en ont que le nom, et de laisser les pauvres pompiers penauds dans mon sillage. Ils vont adorer le résultat final, je n'en ai aucun doute.
Tout est dans la boîte et le résultat est encore meilleur que prévu mais ça les pompiers ne le savent pas et ne vont pas le savoir de suite. C'est bien mérité après les pitreries qu'ils ont fait durant la séance. Aimant le travail de la brune, Dylane lui parle de suite de l'équipe de basket où son père est dorénavant consultant et aussi des galas qu'ils organisent. Il engage à chaque fois un photographe pro mais ils n'ont pas le talent qu'à la jeune femme. Donc c'est naturellement qu'elle lui en fait part en espérant qu'elle voudra bien accepter un autre ou même plusieurs autres contrats. Ce ne sera pas pour de suite bien entendu et il faut tout de même qu'elle en touche un mot à son paternel mais il ne devrait pas y avoir de problèmes. Si cela se fait, la séance avec les basketteurs peut être vraiment fun par contre les galas, c'est autre chose. Il est difficile d'arracher un sourire à ces gens friqués, se croyant mieux que tout le monde ... M'enfin, elle ne se fait pas de soucis, Ginny a du talent et elle saura en tirer quelque chose.
Alors que les demoiselles chuchotent, elles se mettent d'accord pour leur faire croire que le shooting est raté par leur faute. « T'es l'enfer et on fait ça, clairement. » Un sourire en coin se dessine sur son visage. » Avec eux, totalement mais je t'assure que ce ne sont pas des anges non plus » Elle roule des yeux en disant ça ne comptant plus le nombre de fois où ils l'ont fait tournée en bourrique et surtout à son arrivée. C'est un milieu quasi exclusivement masculin et pour se faire sa place, il ne faut pas avoir peur. Chose dite, chose faite et les gars se sentent cons et s'excusent tout en se rendant aux vestiaires. « Tu auras les photos développées d'ici la fin de la semaine. » Le dernier parti, Dylane n'en peut plus et explose de rire. » C'est parfait, merci encore pour ta patience et ton travail » Elle sourit et regarde autour d'elle. » Tu as besoin d'aide pour ... « Elle allait lui proposer de ranger avec elle mais la sirène retentit. La brune écoute l'appel et c'est pour elle. « Etrange, on avait fait dévier tous les appels à la caserne voisine. » Donc, ils sont occupés et elle n'a pas d'autre choix que d'y aller. « Je suis désolée de devoir filer à l'anglaise comme ça mais tu as mon numéro et j'ai le tien donc je t'appelle dés que j'ai des nouvelles de mon paternel » Ses collègues arrivent également en tenue et d'un coup beaucoup plus professionnel. Les voilà partis alors que Dylane suit avec l'ambulance. Heureusement, Ginny n'est pas seule, la secrétaire est venue l'aider à faire du rangement et papoter avec elle. Donna est très gentille donc tout devrait bien se passer.
UU:
Hahaha oui mais c'était bien marrant! Merci pour ce rp