La galerie était belle, mais vide. Atrocement vide quand bien même les cours n'étaient pas encore terminés. Dans les faits, ce n'est qu'en septembre qu'on mettra officiellement la clé dans la porte, c'est en septembre qu'on déménagera nos affaires de Toowong à Spring Hill, qu'on en fera notre nouveau chez-nous, notre nouveau cocon.

La vie est étrange depuis que l'atelier d'ici n'est plus le nôtre. Jamais je n'ai douté une seule seconde qu'on avait fait la bonne chose, qu'on avait pris la bonne décision. Pourtant, ce sont plusieurs années auxquelles je dis adieu, Auden aussi. Et même s'il se moque de moi au moment où je deviens un peu plus émotionnelle (on dira que ce sont les hormones de grossesse, elles ont le dos large de toute façon), ce serait mentir de dire qu'il n'y a pas beaucoup d'histoires ont pris vie ici.

Des disputes, des nuits blanches, des milliers d'idées qui ont peint les murs de tous les angles, de tous les côtés. Aujourd'hui on tourne la page et on passe à autre chose, mais je m'en voudrais bien trop de quitter en voleuse. De fermer la porte à double tour, de verrouiller ce passage de nos vies sans lui offrir un au revoir à sa hauteur. Alors, on organisera une petite soirée sans prétention, un événement en famille, avec les amis, avec tous ceux qui ont compté de près ou de loin, qui compteront encore quand la galerie sera entre les mains d'autres personnes. Que nos mains à nous seront occupées à rénover ce qui n'est qu'à nous, juste à nous, à Spring Hill.

Lena est à l'heure, le café a fini de couler, mon thé gingembre et miel est à la parfaite température bouillante pour que j'en prenne une longue gorgée. Allant la rejoindre directement dans le hall, c'est tout sourire que je lui tends la main et la lui serre. C'est la première fois qu'on se voit en vrai, la majorité des discussions ayant eues lieu au téléphone avant maintenant.

« T'arrives juste au bon moment, je commençais à être nostalgique. » j'éclate de rire et ravale une larme qui n'a pas lieu d'être, avant de l'inviter à me suivre dans la partie de l'atelier qui est la mienne. Elle peut s'installer dans le canapé face à ma table de travail, table que je monopolise en m'y hissant, jambes en tailleur, sous ma silhouette perchée. « Alors, on commence par quoi? » j'imagine qu'elle a une to-do list, j'imagine qu'elle a aussi des tas de devoirs à me donner.  



@lena edwards

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@Ginny McGrath-Williams & Lena Edwards

Nouvelle journée nouveau projet, Lena était ravie de prendre son indépendance professionnelle depuis quelques temps. Il semblerait que ses plans d'entretenir une vie saine et stable étaient tout destinés à se mettre en marche, enfin. Garant sa voiture non loin de sa destination, elle ne mit que quelques instants avant de rejoindre celle qui lui avait fixé rendez vous afin d'organiser son départ des lieux. Un déménagement n'était que pour peur de monde une raison d'organiser une réception, mais pour les Williams il semblerait que quitter leur galerie pour en prendre possession d'une autre était une étape bien particulière. Elle ne pouvait que les comprendre, quand certains lieu pouvait lui faire émerger des centaines de souvenirs. Arrivée dans le bâtiment en question, elle n'eut pas à attendre avant de se faire accueillir par Ginny. Des discussions elles en avaient déjà eu plusieurs au téléphone, la photographe s'était sans doute assurée au travers de celles ci que Lena était la personne qu'il lui fallait pour gérer son projet de soirée. Leur contact était donc facile malgré le fait que ce n'était que la première fois qu'elles se rencontraient en vrai. Mais non il faut pas, vous serez bien dans votre nouveau chez vous tu verras. Elle n'en savait rien en fait, Lena, mais était persuadée que tant qu'ils seraient ensemble avec Auden tout irait bien. De ce qu'elle avait pu entendre ils étaient faits l'un pour l'autre, et puis la passion qu'ils partageaient pour l'art leur réussirait toujours. Elle leur réussissait déjà, de toute manière. Loin de les connaître personnellement, l'écossaise était plutôt du genre à bien cerner les personnes qui l'entouraient de manière générale. Ginny s'installait au bord de la table tandis que Lena prit place sur le canapé qu'elle venait de lui désigner. Jambes croisées, regard assuré, elle prit son sac pour en sortir sa tablette. On a pas mal de choses à voir mais d'abord il faudrait que tu me confirmes quelques points. Ses yeux se baladaient sur son outil de travail. Elle reprit les notes qu'elle avait depuis leur dernier entretien téléphonique. Tu peux me rappeler la date à laquelle tu veux faire ça et le nombre de personnes à inviter ? Les derniers événements qu'elle avait organisé étaient d'une bien plus grande envergure, des contextes différents aussi, mais elle était plus que ravie que l'on ait pensé à elle pour cette fête de départ. Après tout, sensible à l'art qu'elle était, elle avait déjà pu observer le travail de Ginny et Auden et rien ne valait plus à ses yeux que de travailler pour quelqu'un qu'elle respectait. Au fait ton mari se joindra-t-il à nous ? Question tout à fait banale, la blonde s'intéressait toujours aux personnes qui l'entouraient.

Mais non il faut pas, vous serez bien dans votre nouveau chez vous tu verras. qu'elle prenne le temps de me rassurer fait toute la différence, même si au final je sais tout autant qu'elle que le déménagement ne sera que pour le mieux. Ce sont pourtant des années entières et une infinité de souvenirs avec qui partiront lorsqu'on verrouillera la serrure de l'atelier une ultime et dernière fois. Ce ne serait pas moi de ne pas laisser la nostalgie monter, pour autant qu'un sourire suffit à tout calmer.

Lena semble totalement heureuse, elle et son air solaire qui suffit à ce que je me sente entièrement en confiance malgré le fait qu'il s'agit là de quelque chose d'assez important pour que je me mette le nez dans tous les préparatifs possibles et inimaginables. On a pas mal de choses à voir mais d'abord il faudrait que tu me confirmes quelques points.  « Pose-moi toutes les questions que tu veux, j'ai pris trois thés déjà je suis alerte. » un rire de plus et ma silhouette se redresse un brin le temps de lui offrir ce que j'ai oublié, trop prise dans ma tête et dans mes idées.  « Tu veux un café? » mon tu en auras sûrement besoin reste en suspens, avec amusement.

Ses yeux s'affairent à relire ses notes, ma curiosité est relativement maîtrisée au point que j'allonge à peine la nuque pour voir ce qu'elle a bien pu inscrire quand bien même elle a ma confiance entière pour la suite. Tu peux me rappeler la date à laquelle tu veux faire ça et le nombre de personnes à inviter ? j'inspire, jambes désormais ballantes, mon regard parcourt la galerie par-dessus son épaule.  « Vers la fin septembre, je sais pas encore si en semaine ou durant le week-end serait mieux. T'en penses quoi toi? » un apéro en soirée me donne l'impression d'être assez intimiste, mais un truc en matinée le dimanche apporterait quelque chose de plus familial à l'événement. Comme depuis le tout début, ses recommandations sont toujours de bon gré.

Attentive, je la laisse expliquer, avant qu'elle mentionne Auden sans même avoir l'air terrifiée. Au fait ton mari se joindra-t-il à nous ? j'ai toujours un sourire idiot, niais au possible lorsqu'on l'interpelle comme tel. C'est qu'après des millénaires à ne pas trop savoir comment le qualifier tant il a eu tous les rôles dans ma vie, qu'on l'appelle ainsi agit toujours à titre de la plus douce et de la plus belle piqûre de rappel qui soit. « Pas aujourd'hui, il avait des chèvres à sacrifier pour une de ses toiles. » j'éclate de rire, Lena connaissant très bien le personnage pour l'avoir vu à l'oeuvre la dernière fois où elle était passée ici. Il ne tue aucun animal - encore - pour ses oeuvres, mais il arrive toujours à sortir du lot avec ses idées aussi dérangeantes que possible. Une des énièmes raisons de pourquoi son art me fascinera toujours autant qu'il m'effraie. « Pour les invités, j'avais d'abord pensé à faire un suivi avec tous les étudiants des cours, même ceux qui ne suivaient pas les ateliers de cette session. Faudrait aussi voir pour rejoindre d'autres artistes du coin, on a fini par se bâtir une jolie banque de contacts avec le temps. » banque de contacts qui sont tous des cerveaux de génie à mes yeux. « Je rêve de mêler nos familles à nos potes artistes mais tu verras, ça risque de faire un drôle de mélange. » un fin sourire se hisse sur mes lèvres ; si elle connaissait nos familles et les caractères bien trempés qui les constituent, elle sourirait nerveusement elle aussi.

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Je veux bien, je sens qu'il m'en faudra un pour réussir à te suivre ! Parce qu'il fallait admettre que la blonde faisait ici face à une personne pleine d'énergie, c'est d'ailleurs ce qu'elle appréciait par dessus tout chez les âmes d'artiste. Ginny s'attelait de suite à lui en servir un, il était déjà prêt avant son arrivée visiblement. Les discussions sérieuses commençaient déjà. Si tu fais ça un soir de semaine, ça sera forcément écourté par des personnes qui devront partir tôt. Ça dépend vraiment de l'ambiance que tu veux, mais ce serait plus convivial en week end à mon avis. Au moins vous aurez tout le temps de faire vos adieux comme il le faut. Et, de ce qu'elle avait compris, c'est bien de ça donc Ginny avait besoin pour tourner la page et accueillir leur nouveau chez eux comme il le faut. C'était globalement l'objectif principal de cette soirée, réussir à quitter ces murs en laissant un intarissable souvenir aux convives et à eux même pour clôturer tout ce qu'ils avaient pu vivre en ces lieux de la meilleure manière qui soit. Parce qu'en plusieurs années, il en avait dû se passer, des choses pour eux ici. C'est en tout cas ce que Ginny laissait pressentir lorsqu'elle parlait de ses locaux auxquels elle tenait tant. Elle se demandait d'ailleurs, Lena, si c'était le cas d'Auden aussi. Il donne vraiment tout, dis donc ! Qu'elle lançait en riant, imaginant très bien le Williams dans une telle scène aux airs de sacrifice démoniaque. Il n'était sans doute pas arrivé à ce stade là dans ses tentatives artistiques, pourtant le personnage s'y prêtait assez bien - même si au fond d'elle, Lena comptait sur le fait qu'il ne franchisse jamais ce genre de limites complètement folles comme d'autres prétendus artistes l'avaient déjà fait. La blonde notait consciencieusement les informations que sa cliente voulait bien lui donner, attentive, elle ne voulait en rater aucune. Ok ! Donc on pars sur quelque chose d'intime, mais en restant dans un esprit convivial et un peu décalé. Je vois le genre. Tout à fait le style qu'elle s'était imaginé, de prime abord. En même temps, elle se doutait qu'une soirée trop guindée ne les représenterait pas, pas pour ce soir là tout du moins. Il va me falloir une liste pour l'envoi des invitations, mais tu pourras me l'envoyer plus tard. Elle se note dans un coin de son bloc d'y penser. On fais un tour du propriétaire ? Qu'on voit la façon dont on peut exploiter les espaces. Qu'elle finit par demander en se relevant.

Je veux bien, je sens qu'il m'en faudra un pour réussir à te suivre !
« Je prends ça comme un compliment. »

À ses rires s'ajoutent les miens alors que je m'applique à lui préparer un café comme elle l'aime. J'ai pris le temps de mémoriser la recette favorite de qui que ce soit passant le pas de la porte de l'atelier et Lena ne fait pas exception à la règle. Si tu fais ça un soir de semaine, ça sera forcément écourté par des personnes qui devront partir tôt. Ça dépend vraiment de l'ambiance que tu veux, mais ce serait plus convivial en week end à mon avis. Au moins vous aurez tout le temps de faire vos adieux comme il le faut. son café servi, déjà les discussions reprennent et les idées potentielles se précisent. Si j'aime les points qu'elle apporte, j'aime aussi et surtout le fait qu'elle soit en mesure de véritablement comprendre le pourquoi derrière. « Week-end alors. Pas plus compliqué que ça. » je n'ai pas envie que l'événement soit une prise de tête ni même son organisation. Derechef, c'est une décision de plus qui est prise, doucement au possible.

Quand Auden est mentionné, je sors bien évidemment le grand jeu, persuadée qu'il serait fier de voir que je sais faire vivre les rumeurs à son sujet aussi bien qu'il m'a appris y'a des années à le faire. Il donne vraiment tout, dis donc ! Lena ne semble pas avoir assez peur de lui, il s'en vexera, mais ce n'est pas pour autant que je perds mon sourire qui fait autant écho au sien. Ok ! Donc on pars sur quelque chose d'intime, mais en restant dans un esprit convivial et un peu décalé. Je vois le genre. j'hoche de la tête de la positive, enregistrant doucement les suggestions qu'elle amène au fur et à mesure que sont pointées également les miennes.

On fais un tour du propriétaire ? Qu'on voit la façon dont on peut exploiter les espaces. ni d'une ni de deux et déjà on file à travers la galerie le temps qu'elle puisse bien voir ce avec quoi elle pourra travailler. De la grande salle d'exposition à aire ouverte et aux baies vitrées immenses on passe par le couloir où s'alignent l'atelier d'Auden - plus sombre, qui ça étonne - tout au fond, celui de Robin-Hope - là où il y a autant de plantes que de lumière - au centre et le mien - plus petit mais meublé des canapés les plus confortables de la galerie -  tout devant.

« J'avais pensé que chaque salle pourrait avoir sa thématique bien précise. Mais après, c'est peut-être trop de boulot à mettre en place pour un événement qui de base devant être plutôt relax? »

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Lena écrivait scrupuleusement chaque détail important de la conversation qu'elle entretenait avec Ginny afin d'être bien certaine de ne rien rater. Une habitude qu'elle avait prise depuis toujours, depuis qu'on lui avait confié sa première réelle mission en solo sur une soirée. Dans ses souvenirs, travailler avec Bailey et sa jeune artiste Amélia avait été stressant pour elle que ses notes ressemblaient plus à des gribouillis qu'autre chose, à tel point qu'elle avait faillit ne plus savoir se relire d'ailleurs. Depuis, elle avait appris à être bien plus soigneuse et efficace, et elle avait même appris à déchiffrer toutes sortes d'écritures plus abracadabrantesques les unes que les autres. L’événement que les Williams voulait organiser, heureusement, ne semblait pas l'être puisque l'ambiance resterait plutôt conviviale. Des adieux chaleureux, voilà ce que méritaient ces locaux et les personnes qui avaient passé leurs journées à l'intérieur pendant des années. Les idées que la blonde proposait semblaient convaincre Ginny qui opinait du chef tout le long de la conversation, sans manquer d'ajouter son avis lorsque cela s'avérait nécessaire. Et, lorsque l'écossaise demandait un tour du propriétaire, l'artiste s'empressait de démarrer sa visite. Lena avait déjà assisté à une ou deux expositions dans la galerie, mais elle n'avait pas eu l'honneur jusqu'à présent de pouvoir visiter les ateliers que composaient ces lieux, véritables micro univers qui fascinaient la blonde. Puis une idée émergeait. Relax ne veut pas dire négligé ! Qu'elle s'empressait de répondre à Ginny, toujours plus souriante. Ça me paraît même être plutôt une bonne idée, au moins on pourrait rendre hommage à chacun d'entre vous et à vos personnalités, vos styles. La soirée serait encore plus personnelle, comme ça. Elle s'inquiéta l'espace d'un instant du côté de la soirée qui aurait un univers correspondant à Auden, espérant simplement qu'ils n'allaient pas faire venir une chèvre sacrificielle pour appuyer le côté complètement décalé du peintre. Tu avais des idées par rapport à tout ça ? J'imagine que vous voulez en profiter pour faire une dernière expo dans cette galerie, pour l'occasion ?

Relax ne veut pas dire négligé ! mais relax veut sûrement dire que je peux facilement excuser mon manque de tenue proprette, mon absence d'escarpins et l'infinité de cardigans de laine que je passerai par-dessus ma tenue qui n'aura absolument rien d'un look indiqué pour un événement du genre. Et ça, ça vaut tout l'or du monde.

Au fur et à mesure des pièces visitées, je vois le regard de Lena tantôt s'illuminer, tantôt prendre des teintes de concentration actée. Elle est peut-être jeune selon l'opinion de plusieurs mais sa détermination me rappelle celle que j'avais alors que j'étais pas plus vieille qu'elle. À tenter de me démarquer dans un milieu qui aurait facilement pu me manger toute crue en un claquement de doigt. La naissance de mon fils à l'époque et le fait que j'ai été propulsée à l'autre bout du globe mis de côté au niveau des ressemblances, elle a toutes les chances de réussir si le métier qu'elle s'est tissée lui plaît vraiment. Et à mon échelle, je ferai tout pour l'aider à y arriver. Ça me paraît même être plutôt une bonne idée, au moins on pourrait rendre hommage à chacun d'entre vous et à vos personnalités, vos styles. La soirée serait encore plus personnelle, comme ça. « Chaque pièce serait dédiée à chaque peintre, au fond? » que je résume, ses idées se greffant aux miennes. J'ai l'impression que la pièce qui servirait à exposer Robin serait tatouée de rose et de paillettes, que celle d'Auden aurait l'air du plateau de tournage de Psycho (celui de 1960, qu'on soit clairs) et que ma salle à moi sentirait bon le café et les produits chimiques utilisés pour développer mes dizaines de milliers de négatifs. Ce sera parfait.

Lentement mais sûrement, nos pas reviennent intimement vers la galerie principale. Tu avais des idées par rapport à tout ça ? J'imagine que vous voulez en profiter pour faire une dernière expo dans cette galerie, pour l'occasion ? une inspiration suit, une expiration avec. « "Dernière expo"... c'est là où je suis contente qu'Auden ne soit pas ici pour se moquer de moi. » que je répète, de nouveau nostalgique, avant de laisser un éclat de rire chasser le voile sentimental dans mon regard. D'un trait, je termine ma tisane au gingembre et au miel. Oui, ce sera la dernière fois. Ici. Pas la dernière fois tout court.

lalalalla:

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@Ginny McGrath-Williams & Lena Edwards

Lena marchait dans les pas de Ginny, la maîtresse des lieux pour encore quelque temps. Elle voyait bien la nostalgie qui s'installait dans ses yeux à mesure qu'ils se posaient sur les murs de la galerie, sur les meubles qui donnaient vie au lieu. L'idée d'avoir un univers dédié à chacun des artistes présents semblait plaire à la photographe, après tout chacune des personnes qui avait travaillé ici méritait de se voir accorder un adieu personnalisé et intime, un adieu dont tous les invités se souviendraient - et ça, c'était sans doute la mission la plus importante de la blonde. Cette réception ne devait pas être qu'une futile soirée. Elle comprenait bien, en sentant l'émotion de son hôte, que l'événement se devrait d'être riche en couleurs et en souvenirs. Et encore, c'était sans compter la personnalité de son mari que Lena devrait réussir à faire transparaître dans sa pièce dédiée, tâche qui s'avérerait sans doute bien plus complexe que pour les deux autres résidentes de l'atelier. C'est ça l'idée. Que vous puissiez chacun partir en laissant une trace de votre passage ici, en somme. Elle se voulait poétique, l'écossaise, imprégnée de l'ambiance artistique qui se dégageait ici, sensible aussi aux états d'âmes de Ginny qui finit par rire pour chasser la nostalgie de ses yeux alors qu'elles venaient de retourner à leur point de départ. Je crois que j'ai ce qu'il me faut. Je t'enverrais tout une fois que j'aurais remis mes notes en ordre. Elle lui sourit doucement, rangeant son carnet tout griffonné dans son sac, vidant sa tasse de café d'une traite. Je m'occupe de tout, ça va bien se passer. Prit-elle le temps de la rassurer, pas uniquement pour l'organisation de la soirée mais aussi pour cette nouvelle étape qui s'annonçait pour l'artiste.